Gluck, Christoph Willibald

Christoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églises de la ville. Le maître de chapelle de l’église St. Jacques en 1735, Bohuslav Cernohorsky, se vantait d’avoir été son professeur. Cette même année, Gluck fut engagé à Vienne comme musicien de la chambre du prince Ferdinand de Lobkowitz. Là il fit la connaissance du Prince Francesco Saverio Melzi qui l’emmena à Milan en 1736. Il devint l’élève de G. B. Sammartini qui sans doute l’encouragea à composer son premier opéra, Artaserse, qui fut produit au Teatro Reggio Ducal en 1741. De 1741 à 1745 il en composa neuf autres dont Demetrio (Cleonice) (Venise, 1742), Demofoonte (Milan, 1742), Tigrane (Crema, 1743), Ipermestra (Venise, 1744), Poro (Turin, 1744), et Ippolito (Fedra) (Milan, 1745). En automne 1745, Gluck accompagna le prince Lobkowitz à Londres. Il y publia 6 sonates pour deux violons et basse, composées sans doute à Milan et composa deux opéras de circonstances et se familiarisa avec les œuvres de Handel. Après Londres il alla à Dresde, puis Vienne, Hambourg et Copenhague et retourna à Vienne en 1750. Il épousa Marianne Pergin et grâce à la dot de sa femme put poursuivre sa carrière de musicien indépendant. La même année il composa pour Prague son opéra, Ezio (qui fut repris l’année suivante à Leipzig), et dont le succès lui valut une seconde commande pour Prague, Issipile, produite en 1752 ainsi qu’une commande pour Naples, la Clemenza di Tito. De retour à Vienne il se fit apprécier du Comte Durazzo, intendant des théâtres de la cour de Vienne, qui lui passa commande de plusieurs opéras italiens (La Danza et L’Innocenza giustificata (1755), Il Re pastore (1756) et l’adaptation d’opéras comiques français dont Le Diable à quatre (1756), L’Isle de Merlin et la Fausse esclave (1758), Le Cadi dupé (1760) et surtout La Rencontre imprévue (1761). Durazzo l’introduisit au poète Calzabigi qui voulait tenter un renouvellement de l’opera seria et du ballet. Gluck avec Calzabigi et le maître de ballet Angiolini produisit à Vienne trois drames chorégraphiques (Don Juan en 1761, Semiramis en 1765 et L’Orphelin de la Chine en 1774) et trois opéras (Orfeo ed Euridice en 1762, Alceste en 1767 et Paride ed Elena en 1770) qui firent sensation. Promu compositeur de la cour de Vienne, il entreprit plusieurs voyages en France où il produisit pour l’Opéra de Paris, Iphigénie en Aulide (1774), Alceste (1776), Armide (1777), Iphigénie en Tauride, son plus grand succès (1779) suivi d’Echo et Narcisse qui ne fut pas goûté. Le peu de succès rencontré par cette dernière œuvre le décida à mettre un terme à sa carrière. Rentré à Vienne en 1781 il souffrit plusieurs attaques et mourut six ans plus tard. Sources : M. Honegger : Dictionnaire de la musique ; A. Einstein : Gluck.