La Gazette du Nord, 4 février 1860, p. 5-6 (article signé E. Reyer).

Chronique musicale.

M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite….

Les œuvres que M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… a écrites jusqu’ici : RienziRienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite…, Thanhauser TannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…[TannhäuserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…], Le Vaisseau fantômeFliegende Hollander, Der (Le Vaisseau fantôme)Der Fliegende Hollander, (Le Vaisseau fantôme), opéra en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 2 janvier 1843.Lire la suite…, LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite…, Tristan et IsoldeTristan und IsoldeTristan et Isolde, handlung (action) en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créée au Théâtre royal de la Cour de Bavière à Munich le 10 juin 1865.Lire la suite… sont des drames lyriques, des opéras dans lesquels l’orchestre joue le rôle le plus important, je le veux bien, mais enfin ce sont des opéras et non point des symphonies. Si vous ôtez à un opéra sa mise en scène, ses décors, ses costumes et le mouvement de ses personnages, vous le dépouillez de ses plus beaux ornements et vous faites d’une chose qui vit une chose inerte. En lui laissant seulement la musique dont vous expliquez le sens par un libretto très sommairement rédigé, vous réduisez votre œuvre à l’état de squelette, et cela ne fait pas l’affaire du public qui n’a pas tant de goût que vous lui en supposez pour l’anatomie. Je dirai même que les plus musiciens eux-mêmes ne parviennent pas toujours à suppléer par leur savoir, par leur imagination à l’absence des accessoires indispensables à ce tout qui s’appelle un drame lyrique. Et vous les condamnez à une tention d’esprit, à des efforts incessants qui paralysent une partie de leurs facultés et au bout desquels une sorte de lassitude s’empare de la portion la plus intelligente de votre auditoire. Les fragments d’opéras, déjà connus et presque populaires, n’ont jamais produit dans un concert l’effet qu’ils produisent au théâtre, quels que soient d’ailleurs le mérite et la supériorité de l’exécution. A plus forte raison quand il s’agit d’ouvrages que l’on entend pour la première fois et dont le sujet n’est pas de ceux qui s’analysent en quelques lignes.

En France, bien plus qu’en Allemagne, nous sommes habitués à la pompe du spectacle, et tel chant admirable interprété par un héros mal accoutré, se mouvant au milieu d’un décor de vieille date, perd singulièrement de son charme en arrivant ainsi à nos oreilles dans toute sa simplicité. Je crois fermement que la grande majorité du public français aime la musique et la comprend ; mais je crois aussi que, pour lui, le plaisir des yeux aide considérablement aux jouissances de l’oreille, et la preuve c’est que dans tel théâtre lyrique, qui n’est peut-être pas le Théâtre-Lyrique, certains ouvrages n’ont dû la trop longue carrière qu’ils ont fournie qu’à la magnificence des décors et à cette mise en scène splendide que les Allemands ne songent pas à nous envier. Selon moi, il n’est rien de plus beau, de plus imposant, de plus grandiose qu’une armée d’exécutants, chanteurs et instrumentistes échelonnés sur une vaste estrade ; le rideau se levant sur toutes les magnificences de la scène ne saurait rien m’offrir de plus majestueux. Mais il y a peu de gens de mon avis, et les œuvres qui se présentent à nous sous la forme symphonique passionnent rarement la foule.

Le DésertDésert, LeLe Désert, ode-symphonie en trois parties pour solistes et orchestre sur un poème d’Auguste Collin mis en musique par Félicien David et créée à la salle du Conservatoire de Paris le 8 décembre 1844.Lire la suite… a été une exception ; au temps des luttes ardentes entre les classiques et les romantiques, les symphonies de M. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… ont éveillé à plusieurs reprises la curiosité du public parisien ; mais la curiosité est un sentiment qui s’émousse vite, et depuis longtemps ce n’est guère qu’en Allemagne que M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… ose renouveler des expériences qui, en France, lui coûteraient fort cher.

La Société des concerts du Conservatoire elle-même hésiterait à se transporter dans un local qui contiendrait deux milles personnes et où chacun pourrait prendre son billet à la porte. Si la symphonie était en grand honneur chez nous, nous aurions une salle de concert, au moins une, tandis que nous n’avons que des salles où l’on donne des concerts, ce qui n’est pas du tout la même chose.

Eh ! bien, je trouve que c’est une très grande hardiesse de la part de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… de nous avoir conviés à venir entendre et juger ses œuvres qui, je le répète, sont des drames lyriques, en nous les montrant dans le simple appareil de la symphonie, en leur ôtant le prestige de la scène, en mettant l’immobilité à la place du mouvement. Aussi, les fragments des opéras de M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, deux fois exécutés au Théâtre-Italien, n’ont-ils été appréciés que par une très faible minorité serrée entre deux haies d’enthousiastes et d’opposants. D’un côté, les initiés, les adeptes, les disciples fervents stimulés, pour la plupart, dans leur admiration par une pointe d’amour-propre national ; de l’autre côté les incrédules. Je ne soupçonne la sincérité ni de ceux-ci ni de ceux-là, je constate seulement qu’il y avait autant de Guelfes que de Gibelins dans la salle. Tout le monde n’a pas été en Allemagne ; tout le monde n’a pas étudié le système de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, tout le monde n’a pas suivi le nouveau prophète dans les diverses manifestations de son génie, depuis RienziRienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite… jusqu’à LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite…, et s’il faut plaindre ceux qui ne croient ni au présent ni à l’avenir de la musique de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, il ne faut pas leur dire : vous avez des oreilles et vous n’entendez pas, avant de savoir s’ils ont des oreilles pour toute espèce de musique. Il y a des gens qui sont classiques par goût et par tempérament ; chez quelques-uns, c’est une affaire de mode ; il y en a d’autres qui ont fredonné de tout temps les refrains des maîtres français et des compositeurs italiens, et qui s’en tiendraient là, même si la musique de M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… était de celle que l’on fredonne. Les uns jurent par HaydnHaydn, Franz JosefFranz Josef Haydn (Rohrau/Basse Autriche, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809), compositeur. Il étudia avec Johann Mathias Franck, chef de chœur de l’église de Hainburg et fut remarqué par Reutter, maître de chapelle du Stephansdom à Vienne, qu’il le recruta en 1739 ou 1740 comme choristeLire la suite…, MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… et BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… ; les autres parlent avec onction du divin GrétryGrétry, André-Ernest-ModesteAndré-Ernest-Modeste Grétry (Liège, 11 février 1741 – Montmorency, 24 septembre 1813), compositeur. Il apprit la musique à la maîtrise de la collégiale de Saint-Denis de Liège et reçut des leçons d’harmonie de Renkin et de composition de Moreau. Une bourse de la fondation Darchis lui perLire la suite…, et ne se pâment qu’aux ariettes d’opéra-comique ; arrive un homme, un grand génie ou un grand fou, que l’on décore du titre de prophète, que l’on proclame le musicien de l’avenir et auquel on prête la pensée extravagante de renverser toutes les idoles, tous les dieux de la musique pour se mettre à leur place ; il veut pénétrer violemment dans le temple : les lévites ferment les portes et lui crient d’aller se faire adorer ailleurs : nous avons un Dieu, nous avons nos croyances et nous n’en changerons pas. Les lévites parlent sagement en parlant ainsi. Si M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… était entré sans bruit dans le sanctuaire, s’il se fût agenouillé sous le portique et eût brûlé son encens aux pieds des statues, on ne l’aurait pas chassé comme un profanateur, comme un impie, et un jour serait certainement venu où on l’eût très dévotement hissé sur quelque piédestal vide. L’opposition que soulèvent les doctrines et les œuvres de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… est donc très naturelle et très légitime : il s’agit de savoir si les clameurs de ses disciples étoufferont les protestations de ses adversaires, de ses détracteurs.

Le reproche le plus sérieux que l’on adresse à M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, c’est de s’être laissé appeler le musicien de l’avenir, et c’est cette qualification, inventée par des disciples trop zélés, qui a attiré les plus violents sarcasmes sur la tête du maître. Et pourtant, parmi les musiciens que nous adorons aujourd’hui, n’en est-il pas quelques-uns qui, de leur vivant, auraient mérité d’être qualifiés ainsi ? BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… et WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, par exemple, n’ont-ils pas été les musiciens de l’avenir ? M. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… n’a t-il pas joué, il y a vingt-cinq ans, le rôle que joue aujourd’hui M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, et quand, dans vingt-cinq ans, les symphonies de M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… seront devenues classiques, n’aura-t-il pas été, lui aussi, le musicien de l’avenir ? Un critique, dont le talent et l’érudition sont incontestables, mais qui ne se prosterne pas volontiers devant les jeunes gloires, écrit cette appréciation de l’auteur de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chœur, chœur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite… et de Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chœur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite… : « Le Chinois qui charme ses loisirs par le bruit du tam-tam ; le sauvage que le frottement de deux pierres met en fureur, font de la musique dans le genre de celle que croit composer M. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…. » Quelques années plus tard, ce même critique, dans une nouvelle édition de son livre, déclare que son jugement est quelque peu entaché d’exagération, quant au fond et à la forme, et lui-même confesse l’excès de sévérité. Cette amende honorable ne doit-elle pas être considérée comme une transition entre la condamnation de la veille et la réhabilitation de l’avenir ? M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… qui, de même que M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, tient avec beaucoup de talent et d’habilité la plume de l’écrivain, a bien pu jeter, en passant, quelques éclaboussures sur les perruques à marteaux de certaines statues ; mais c’étaient là de simples plaisanteries d’écolier, et ceux qui les ont relevées avec le plus d’acrimonie auraient dû tenir compte au jeune maître de la ferveur avec laquelle il adorait les divinités qu’il s’était choisies et qui n’étaient pas, il faut l’avouer, des divinités subalternes, car elles se nommaient BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églLire la suite… et SpontiniSpontini, Gaspare Luigi PacificoGaspare Luigi Pacifico Spontini (Maiolati près Ancona/Italie, 14 novembre 1774 – Maiolati près Ancona, 24 janvier 1851), compositeur. Il étudia la musique au conservatoire des Turchini à Naples et son premier opéra bouffe, Li puntigli delle donne, fut représenté à Rome en 1796. Plusieurs de Lire la suite….

Pas plus que M. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… ne fait acte d’athéisme : il a, lui aussi, ses admirations et ses croyances ; seulement, tout en s’inclinant devant les maîtres qui l’ont précédé, il ne se traîne pas à leur remorque ; il pense que l’imitation servile ne mène pas à l’individualité, et M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… a soif d’individualité, plus encore que de renommée. C’est pour cela qu’il s’est fait un système à lui et qu’il marche chaque jour plus droit et plus ferme dans la voie qu’il s’est tracée. Cependant, aux hésitations de ses premiers pas, aux écarts involontaires qu’il est facile de signaler même dans ses compositions les plus récentes, on reconnaît les sources pures auxquelles s’est abreuvée la jeunesse du prophète, et si M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, comme ses disciples le prétendent, était un révolutionnaire, un novateur, un briseur d’idoles, un impie, certaines pages de son œuvre donneraient un démenti formel à ces assertions ridicules. Ne sentez-vous point passer le souffle de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, de l’auteur de FreyschutzFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… [FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…] et d’EuryantheEuryantheEuryanthe, opéra en trois actes sur un livret en allemand de Helmina von Chézy mis en musique par Carl Maria von Weber et créé Kärntnertortheater de Vienne 25 octobre 1823.Lire la suite…, dans les majestueux accords de cette marche du Tannhauser TannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…: l’entrée solennelle des convies au Wartburg ; ne reconnaissez-vous pas dans ce dessin des contrebasses, dans cette progression harmonique, dans ce crescendo, qui amènent un des plus beaux motifs de la troisième partie de LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite…, le procédé dont s’est servi M. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, dans la fête chez Capulet, de Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chœur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite… ? Ce dessin persistant des violons, qui accompagne le chant des pèlerins dans l’ouverture de TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…, est-il une invention de M. Richard Wagner Wagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…? Non, sans doute, mais lui-même ne vous donne pas les pages que je viens de citer comme les échantillons les plus purs de son individualité et de son système. Cherchez-moi, vous dit-il, dans l’épisode de Tristan et IsoldeTristan und IsoldeTristan et Isolde, handlung (action) en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créée au Théâtre royal de la Cour de Bavière à Munich le 10 juin 1865.Lire la suite…, dans l’apparition du Saint-Graal au pieux chevalier Lohengrin. C’est là, en effet, que vous trouverez M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… dans toute la plénitude de son génie mystique, dans toute la perfectibilité de son système. Et, maintenant, si vous me demandez en quoi consiste le système de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, je vous renverrai aux livres de l’auteur et aux brochures de M. LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…, livres et brochures dans lesquels ce système est très explicitement défini. Je ne les ai pas lus, parce que j’ai voulu, en écoutant la musique de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, laisser toute la naïveté à mes impressions. Et j’ai été frappé de la beauté, de la richesse, de la sonorité de cet orchestre, dans lequel chaque instrument a un rôle, une personnification qui commence quand tel personnage est muet ou disparaît. Ces accouplements de flûtes et de bassons, des hautbois et des clarinettes, qui interrompent l’anathème du Saint-Père, c’est la prière d’Elisabeth, arrivant à travers les rayons d’une étoile jusqu’au cœur du chevalier Tannhauser. Ces traits agiles des premiers violons, c’est le chant des sirènes, qui se mêle peu à peu au cantique des pèlerins. Et partout j’ai trouvé la poésie, la science, l’inspiration et un profond sentiment dramatique. Partout j’ai remarqué la puissance avec laquelle M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… développe une idée et la fait circuler à travers toutes les phases du sentiment qu’il veut peindre, sans se préoccuper de l’effet que bien des compositeurs ont tort de chercher trop souvent dans une période, dans une cadence ou dans un point d’orgue.

L’inspiration de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… n’est pas coulée dans un moule banal, cela est vrai ; mais je ne sache pas que les plus grands musiciens aient d’abord parlé aux masses cette langue mélodique qui est à la portée du vulgaire. On a longtemps cherché la mélodie de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, la mélodie de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, la mélodie de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églLire la suite… et plus encore celle de M. Hector Berlioz ; on a fini par la découvrir et l’on découvrira aussi la mélodie de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, avec un peu plus d’efforts et un peu plus de peine peut-être, car il faudra aller la chercher cette jeune nymphe dans les bois épais au milieu desquels elle s’égare. Je ne sais si mon oreille manque de délicatesse, mais je n’ai pas été blessé par aucun de ces accords bizarres que l’on accuse M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… d’avoir inventés : la romance de Tannhauser, par exemple, est un chef-d’œuvre de grâce et de poésie, une ravissante mélodie que les harpes et les violoncelles accompagnent d’une façon charmante. Aucune modulation, ni là ni ailleurs, ne m’a paru écrite en dehors des règles établies ; et cependant un homme du talent de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… aurait le droit d’enfreindre les règles établies si cela lui paraissait nécessaire ; la seule chose qui ait éveillé en moi une sensation fort désagréable, c’est le défaut de justesse des instruments à vent et l’hésitation des choristes, lesquels ont mis à rude épreuve la patience du maître. Le FreyschutzFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… n’est qu’une succession de septièmes diminués ; répandez une bouteille d’encre sur du papier à musique et vous aurez une idée de l’instrumentation de M. Carl Maria Von WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…. Cela a été dit, cela a été écrit, et j’engage M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… à s’en souvenir dans les moments où les attaques de ses adversaires feraient entrer le moindre doute, le moindre découragement dans son vaste esprit.