Gaspare Luigi Pacifico Spontini (Maiolati près Ancona/Italie, 14 novembre 1774 – Maiolati près Ancona, 24 janvier 1851), compositeur. Il étudia la musique au conservatoire des Turchini à Naples et son premier opéra bouffe, Li puntigli delle donne, fut représenté à Rome en 1796. Plusieurs de ses ouvrages pour la scène furent joués dans diverses villes italiennes (Rome, Venise, Florence) entre 1796 et 1802. Vers la fin de 1802 il s’installa à Paris et y donna des leçons de chant. Il eut son premier succès au Théâtre-Italien de Paris en 1804 avec une version remaniée de La finta filosofa. Après avoir écrit trois opéras-comiques avec un médiocre succès, Spontini composa une tragédie lyrique, La Vestale, qui, grâce à l’appui de l’impératrice Joséphine dont il avait été nommé depuis compositeur de sa musique privée en 1805, fut représentée à l’Opéra de Paris en 1807 et connut un immense succès. Napoléon lui commanda une œuvre de propagande, Fernand Cortez, qui fut représentée en 1809 et dans une version améliorée en 1817. En 1810 il fut nommé directeur du Théâtre-Italien mais il dut démissionner deux ans plus tard ayant réussi à faire représenter 34 ouvrages de 19 compositeurs différents. Il épousa, en 1810, Marie-Catherine-Céleste Erard, fille du facteur de piano et éditeur Jean-Baptiste Erard. A la Restauration, Louis XVIII lui rendit sa charge à l’Opéra-Italien mais Spontini l’abandonna quelque temps plus tard et la remit à la soprano Angelica Catalani. Il fut naturalisé français en 1817. Pour l’Opéra de Paris, Spontini composa encore Pélage ou le Roi et la Paix (1814), Les Dieux rivaux ou les Fêtes de Cythère (1816) et Olimpie (1819). Vexé du peu de succès de son dernier opéra, il accepta l’invitation du roi de Prusse et s’installa à Berlin en 1820 où il fut nommé directeur général de la musique. Il produisit à Berlin Lalla Rûkh (1821), Nurmahal (1822), Alcidor (1825), Agnes von Hohenstaufen en 1829 et dans une version remaniée en 1837. Son caractère intransigeant lui valut beaucoup d’ennemis qui montèrent une cabale. Il fut accusé de lèse majesté et démis de ses fonctions en 1841. Le roi Friedrich Wilhelm IV leva la sentence en 1842 et Spontini quitta Berlin. De 1842 à 1847 il fit des séjours à Paris avant de se retirer définitivement à Maiolati, sa ville natale, en Septembre 1850. Sources : Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle ; The New Grove Dictionary of Music and Musicians.