L’Athenæum français, 28 avril 1855, p. 351-535 (article signé E. Reyer).

Chronique musicale.

Théâtre de l’Opéra-Comique. La cour de CélimèneCour de Célimène, LaLa Cour de Célimène, opéra-comique en deux actes sur un livret de Joseph-Bernard Rosier mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra-Comique le 11 avril 1855.Lire la suite…, opéra-comique en deux actes, paroles de M. RosierRosier, Joseph-BernardJoseph-Bernard Rosier (Béziers, 18 octobre 1804 – Marseille, 12 octobre 1880), auteur dramatique. Clerc d’avoué puis employé de l’enregistrement et enfin professeur de rhétorique, il écrivit de nombreux ouvrages pour le théâtre dont La Foi, l’Espérance et la Charité (1850) et Une paLire la suite…, musique de M. Ambroise Thomas. — Théâtre-Lyrique : LisetteLisetteLisette, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Eugène Ortolan et créé au Théâtre-Lyrique le 10 avril 1855.Lire la suite…, opéra-comique en deux actes, paroles de M. SauvageSauvage, Thomas-Marie-FrançoisThomas-Marie-François Sauvage (Paris, 5 novembre 1794 – Paris, 2 mai 1877), auteur dramatique et critique théâtral. Il écrivit des pièces de théâtre et des vaudevilles et fut critique théâtral au Journal Général de France et au Moniteur Universel. Il fut pendant un an (1827/28) le direcLire la suite…, musique de M. OrtolanOrtolan, EugèneEugène Ortolan (Paris, 1er avril 1824 – Paris, 12 mai 1891), compositeur. Tout en étudiant le droit, il étudia la musique au Conservatoire de Paris avec Berton et Halévy et obtint un second Prix de Rome en 1845. En 1849, il fut engagé au Ministère des Affaires étrangères où il fera une carLire la suite…. — Concert historique donné par M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite….


En ce temps d’exposition, comme en temps ordinaire, les théâtres exposent leurs produits chez eux ; dans quelques jours on ouvrira les portes du vaste bazar des Champs-Élysées et on verra que pas le plus petit compartiment n’a été réservé aux musiciens : nous aurions voulu une salle de concerts comme il y a une galerie de tableaux ; le voisinage des cafés chantants a sans doute fait penser que la musique étant suffisamment représentée tout autour du bâtiment universel, il y aurait double emploi. La symphonie restera chez elle : une société aventureuse parle cependant de la transporter sous les voûtes fleuries du jardin d’hiver. N’importe, les théâtres comptent beaucoup sur la présence des étrangers à Paris : ils s’occupent peu de la canicule, et l’Opéra, en annonçant qu’il jouera une ou deux fois plus par semaine, donne le premier exemple d’une confiance entière dans l’attrait qu’exercera la musique française sur cette multitude de visiteurs. Ceux qui viendront des tropiques ne demanderont pas de calorifères ; ceux qui arriveront du Groënland se passeront de ventilateurs. Les compositeurs les plus favorisés, sinon les plus célèbres, ont reçu des commandes de leurs directeurs et se tiennent prêts pour le grand jour, pour la grande époque ; les Vêpres siciliennesVêpres Siciliennes, LesLes Vêpres siciliennes, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Charles Duveyrier mis en musique par Giuseppe Verdi et créé à l’Opéra de Paris le 13 juin 1855.Lire la suite… absorbent les jours et les nuits des copistes de l’Opéra ; l’orchestre s’attend d’un moment à l’autre à être convié pour la première répétition ; on s’entretient déjà tout bas, et sur le ton du mystère, des grandes beautés de l’ouvrage, de la simplicité de l’instrumentation, de l’originalité, de la distinction des mélodies, de l’enchantement des artistes, du zèle et du talent que M. Narcisse Girard, le grand juge, le chef suprême, se propose de déployer en cette circonstance solennelle ; on ne dit rien du libretto de M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, on aura toujours le temps d’en dire assez. L’éditeur du nouveau chef-d’œuvre raconte confidentiellement à quelques intimes que tel acte a été écrit en une seule nuit, que tel morceau a été instrumenté en quelques heures. L’avant-veille de la première représentation, on lira dans les faits divers de tous les journaux et dans les premiers-Paris de la Gazette musicale que M. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… est arrivé à Paris, que RogerRoger, Gustave-HippolyteGustave-Hippolyte Roger (La-Chapelle-Saint-Denis, 17 décembre 1815 – Paris, 12 septembre 1879), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique en 1837. Il débuta le 16 Février 1838 à l’Opéra-Comique dans le rôle de Georges de L’EclairLire la suite… et Mme TedescoTedesco, FortunataFortunata Tedesco (Mantoue, 14 décembre 1826 – ?), contralto italienne. Elle débuta à la Scala à Milan en 1844 avant de se produire avec succès sur les scènes italiennes, à Vienne, puis en tournée en Amérique du Nord de 1847 à 1850. Elle fut engagée en 1851 à l’Opéra de Paris, où eLire la suite… sont réengagés, et que l’illustre maître ne peut résister plus longtemps à combler les vÅ“ux de la population parisienne ; la partition de l’AfricaineAfricaine, L’L’Africaine, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé posthumément à l’Opéra de Paris le 28 avril 1865.Lire la suite… aura été remise le matin même entre les mains de M. CrosnierCrosnier, EdmondFrançois-Louis Croisnu, dit Edmond Crosnier (Versailles, 12 mai 1792 – Château de Lépau à  Lisle/Loire et Cher, 1er septembre 1867), administrateur. Il écrivit quelques vaudevilles et devint directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin en 1830. De 1834 à 1845, il dirigea l’Opéra-ComLire la suite…. M. Nestor Roqueplan, qui s’est installé au rez-de-chaussée de la Presse le jour où M. Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… en est sorti pour entrer au MoniteurSalve MaterIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…, nous racontera alors ce qui se passera sur la scène et derrière la scène ; il nous dira la comédie et le succès de la comédie ; un homme d’esprit comme M. RoqueplanRoqueplan, Louis-Victor-NestorLouis-Victor-Nestor Roqueplan (Monreal/Aude, 16 septembre 1820 – Paris, 24 avril 1870), journaliste, directeur. Il vint à Paris en 1825 et s’engagea dans une carrière de journaliste. Il fut rédacteur en chef du Figaro où en 1830 il s’opposa aux ordonnances de Charles X. Pour La Presse et au Lire la suite… ne quitte pas une direction aussi importante que celle de l’Opéra sans s’être ménagé un petit trou, un petit judas imperceptible à l’œil du vulgaire, par lequel il peut voir et entendre ce qui se tripote dans la coulisse. Vivent les petits cancans ! diront les lecteurs indifférents au si bémol ou au cantabile du feuilleton technique. M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, de son côté, redouble d’activité et d’intelligence ; il serait au-dessous de sa tâche s’il se subdivisait : il se multiplie ; pendant que le directeur de l’Opéra-Comique est en conférence avec M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…, le directeur du Théâtre-Lyrique stimule la verve un peu paresseuse ou un peu attardée de M. HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…, et cherche le ténor, l’avis rara, que lui demande M. Félicien David ; peu préoccupé de l’issue du procès Miolhan-CarvalhoMiolan-Carvalho, Marie-CarolineMarie-Caroline Félix-Miolan épouse Calvalho (Marseille, 31 décembre 1827 – Paris, 10 juillet 1895), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le 1er prix de chant en 1847. Elle débuta à l’Opéra-Comique en Mai 1850 dans L’Ambassadrice (Auber). Elle participa à Lire la suite… [Miolan-Carvalho]Miolan-Carvalho, Marie-CarolineMarie-Caroline Félix-Miolan épouse Calvalho (Marseille, 31 décembre 1827 – Paris, 10 juillet 1895), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le 1er prix de chant en 1847. Elle débuta à l’Opéra-Comique en Mai 1850 dans L’Ambassadrice (Auber). Elle participa à Lire la suite…, M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… est tout entier aux roulades de Mme Cabel, et à peine sorti du cabinet de son avocat, il s’élance comme un trait sur la scène du boulevard du Temple, tout embaumée, à l’heure des répétitions, par la présence de M. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite…. Le soir, à la vue de la recette accusée par le caissier de l’Odéon-Lyrique, il hausse les épaules et ressemble à un mineur auquel on prendrait sa bourse au moment où il mettrait le pied sur un terrain aurifère. M. MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… aussi est, dit-on, un des auteurs privilégiés qui doivent concourir à la fortune de l’Opéra-Comique pendant l’exposition, et en profiter. Son nouvel ouvrage est en quatre actes, les Quatre Saisons : MM. Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… et Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… sont les auteurs du poëme. Bonne chance à tous mes collègues, à ceux que j’ai nommés et à ceux que je ne nomme pas, fussent-ils aussi nombreux que les amants de Célimène. C’est là peut-être une phrase de transition ; mais il faut bien que j’en arrive à parler de l’opéra de MM. RosierRosier, Joseph-BernardJoseph-Bernard Rosier (Béziers, 18 octobre 1804 – Marseille, 12 octobre 1880), auteur dramatique. Clerc d’avoué puis employé de l’enregistrement et enfin professeur de rhétorique, il écrivit de nombreux ouvrages pour le théâtre dont La Foi, l’Espérance et la Charité (1850) et Une paLire la suite… et ThomasThomas, Charles-Louis-AmbroiseCharles-Louis-Ambroise Thomas (Metz, 5 août 1811 – Paris, 12 février 1896), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint le 1er Prix de piano en 1829 dans la classe de G. Zimmerman, et, élève dans la classe de composition de Lesueur il obtint le Prix de Rome en 1832. Il compLire la suite…, puisqu’il est annoncé en tête de mon article. La Cour de CélimèneCour de Célimène, LaLa Cour de Célimène, opéra-comique en deux actes sur un livret de Joseph-Bernard Rosier mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra-Comique le 11 avril 1855.Lire la suite… est plutôt une comédie qu’un opéra-comique, et on l’aurait peut-être mieux goûtée et plus applaudie au Gymnase ou aux Français qu’au théâtre Favart, sans la musique fine, mélodieuse et pétillante de M. Ambroise Thomas.

Le commandeur est l’un des prétendants à la main de la comtesse (Célimène), et celui qui paraît avoir le plus de chances de succès : il est vieux, il est riche et point jaloux ; ce qui le séduit, c’est moins encore la coquette elle-même que le joli pavillon qu’elle habite, avec parc royal, pièces d’eau et frais ombrages. Dans cette délicieuse villa le commandeur se porte à merveille, et sa santé avant tout. Le chevalier, un Gascon qui n’y va pas de main morte, mouchette de la pointe de son épée la figure du commandeur, lequel en ce fâcheux état renonce loyalement à ses prétentions. Mais le chevalier, blessé à son tour par Célimène, offre son cœur à la baronne, et la baronne, moins inhumaine que sa sœur, accepte le cœur du chevalier. Pauvre Célimène ! elle allait aimer le chevalier ! Par dépit amoureux, elle épouse le commandeur, sans se soucier des murmures et des menaces de douze rivaux éconduits : abbés, vidames, barons, robins, traitants, vieillards et jeunes hommes, elle jette à chacun une fleur, et au moyen de ce talisman elle en fait de nouveau ses esclaves.

M. Ambroise Thomas est l’heureux auteur du CaïdCaïd, LeLe Caïd, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra-Comique le 3 janvier 1849.Lire la suite…, du Songe d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’été, LeLe Songe d’une nuit d’été, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph Rosier et Adolphe de Leuven, mis en musique par Ambroise Thomas, créé à l’Opéra-Comique le 20 avril 1850Lire la suite… et d’autres charmantes partitions que l’on verrait plus souvent sur l’affiche de l’Opéra-Comique si M. ThomasThomas, Charles-Louis-AmbroiseCharles-Louis-Ambroise Thomas (Metz, 5 août 1811 – Paris, 12 février 1896), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint le 1er Prix de piano en 1829 dans la classe de G. Zimmerman, et, élève dans la classe de composition de Lesueur il obtint le Prix de Rome en 1832. Il compLire la suite… se montrait plus assidûment dans l’antichambre de M. le directeur. Il est de ces natures délicates, modestes et convaincues cependant de leur mérite, auxquelles répugne le métier de courtisan et de solliciteur. On veut bien écrire, conformément à l’usage, monsieur, je suis votre très-humble et très-obéissant serviteur, mais à la condition que la personne à laquelle on écrit ne s’avisera pas de prendre cette formule banale au pied de la lettre. M. ThomasThomas, Charles-Louis-AmbroiseCharles-Louis-Ambroise Thomas (Metz, 5 août 1811 – Paris, 12 février 1896), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint le 1er Prix de piano en 1829 dans la classe de G. Zimmerman, et, élève dans la classe de composition de Lesueur il obtint le Prix de Rome en 1832. Il compLire la suite… est arrivé à l’Institut sans intriguer et par la force de son talent et de ses succès ; il a été décoré parce qu’il avait fait le Panier fleuriPanier fleuri, LeLe Panier fleuri, opéra-comique en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra-Comique le 6 mai 1839.Lire la suite…, Nina Mina ou Le Ménage à troisMina ou Le Ménage à trois, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra-Comique le 10 octobre 1843.Lire la suite…[MinaMina ou Le Ménage à troisMina ou Le Ménage à trois, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra-Comique le 10 octobre 1843.Lire la suite…] et la Double échelleDouble Échelle, LaLa Double Échelle, opéra-comique  en un acte sur un livret d’Eugène de Planard mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra-Comique le 23 août 1837.Lire la suite…, et quand les feuilletonistes ne s’occupent pas de lui, il ne s’occupe pas des feuilletonistes. Ceci est à noter par le temps qui court. Tant mieux s’il rejaillit sur le musicien un peu de la sympathie que nous avons pour l’homme. Il y a dans la musique de M. ThomasThomas, Charles-Louis-AmbroiseCharles-Louis-Ambroise Thomas (Metz, 5 août 1811 – Paris, 12 février 1896), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint le 1er Prix de piano en 1829 dans la classe de G. Zimmerman, et, élève dans la classe de composition de Lesueur il obtint le Prix de Rome en 1832. Il compLire la suite… une grâce mélodique, une finesse d’allure, une franchise de rhythme unie à une science solide qui n’a rien de guindé, de trop abstrait et de prétentieux : en recherchant le simple, M. ThomasThomas, Charles-Louis-AmbroiseCharles-Louis-Ambroise Thomas (Metz, 5 août 1811 – Paris, 12 février 1896), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint le 1er Prix de piano en 1829 dans la classe de G. Zimmerman, et, élève dans la classe de composition de Lesueur il obtint le Prix de Rome en 1832. Il compLire la suite… n’arrive jamais au commun, et les quelques réminiscences qu’on peut lui reprocher çà et là ne sauraient faire suspecter sa bonne foi : il a plus lu qu’un bénédictin, et à l’aide de sa seule mémoire il en sait plus qu’un bibliothécaire de conservatoire ne pourrait en savoir à l’aide de ses partitions et de ses manuscrits. Pour ce qui est de l’entente de la scène, M. ThomasThomas, Charles-Louis-AmbroiseCharles-Louis-Ambroise Thomas (Metz, 5 août 1811 – Paris, 12 février 1896), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint le 1er Prix de piano en 1829 dans la classe de G. Zimmerman, et, élève dans la classe de composition de Lesueur il obtint le Prix de Rome en 1832. Il compLire la suite… a une habileté que peu de compositeurs possèdent au même degré ; son instrumentation est sobre, claire, élégante et remplie d’intérêt ; il est sûr de ses effets et ne les demande jamais à des combinaisons bizarres, à des explosions inattendues. Toutes ces qualités se retrouvent dans la Cour de CélimèneCour de Célimène, LaLa Cour de Célimène, opéra-comique en deux actes sur un livret de Joseph-Bernard Rosier mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra-Comique le 11 avril 1855.Lire la suite…: la phrase principale de l’ouverture est dite d’abord par les premiers violons ; les instruments à vent la répètent avec un accompagnement varié et de nouvelles harmonies, et elle reparaît ensuite chantée par les violoncelles et ornée de dessins rapides, de gracieuses arabesques, de broderies élégantes, exécutés par les premiers violons ; la péroraison, pleine d’entrain et de brio, est empruntée au final du premier acte. Le morceau d’ensemble qui sert d’introduction est parfaitement fait ; les amants de Célimène viennent au rendez-vous : chacun d’eux se croit seul et marche dans l’ombre ; puis le jour paraît et le chÅ“ur mystifié exhale sa fureur contre l’infidèle. L’air du Commandeur : CharmezChant Espagnol d’appel aux armesChant espagnol d’appel aux armes : cette composition est sans doute due à François-Joseph Fétis qui l’attribua à au compositeur fictif Solo de Puebla.Lire la suite…, brillez, admirablement chanté par BattailleBattaille, Charles-AmableCharles-Amable Battaille (Nantes, 30 septembre 1822 – Paris, 2 mai 1872), Basse. Après des études de médecine à Nantes, il vint à Paris et étudia au Conservatoire avec Manuel Garcia. Il obtint les premiers prix de chant, d’opera et d’opéra-comique en 1847 et débuta en 1848 à l’Opéra-CoLire la suite…, est une des meilleures pages de la partition ; la romance du chevalier a un sentiment tendre et naïf qui contraste avec les fioritures railleuses, les trilles perlées et les roulades pleines de malice dont le compositeur a émaillé la cavatine de Célimène. Nous citerons encore un délicieux trio entre la comtesse, la baronne et le chevalier, le duo des deux femmes et la scène du duel racontée par le Commandeur.

Il y a dans ce dernier morceau un remarquable talent scénique, beaucoup de gaieté, beaucoup d’esprit et les plus jolis détails dans l’orchestre ; BattailleBattaille, Charles-AmableCharles-Amable Battaille (Nantes, 30 septembre 1822 – Paris, 2 mai 1872), Basse. Après des études de médecine à Nantes, il vint à Paris et étudia au Conservatoire avec Manuel Garcia. Il obtint les premiers prix de chant, d’opera et d’opéra-comique en 1847 et débuta en 1848 à l’Opéra-CoLire la suite… le dit et le chante avec une verve charmante, avec un naturel parfait. Il est impossible d’être à la fois plus excellent comédien, chanteur plus correct et plus sympathique : ce rôle du Commandeur restera comme une de ses meilleures créations. Mme ColsonColson, Pauline DésiréePauline-Désirée Dejon épouse Colson (Belgique, ca. 1828 – Milan, 1904), soprano. Elle débuta à La Haye sous le nom de Pauline Marchand. Elle épousa en 1850 le ténor Charles-Alexandre Colson et fit carrière sous le nom de Mme Colson. Elle fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1852 eLire la suite… est une artiste dont les belles qualités ne peuvent être mises en relief à l’Opéra-Comique, et qui se laisse trop facilement imposer des rôles secondaires. Mme Miolhan-CarvalhoMiolan-Carvalho, Marie-CarolineMarie-Caroline Félix-Miolan épouse Calvalho (Marseille, 31 décembre 1827 – Paris, 10 juillet 1895), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le 1er prix de chant en 1847. Elle débuta à l’Opéra-Comique en Mai 1850 dans L’Ambassadrice (Auber). Elle participa à Lire la suite…, qui tire un si grand parti de son filet de voix, porte la poudre avec aisance et joue admirablement de l’éventail : son chant est d’une pureté irréprochable ; elle a une méthode exquise ; mais tout cela manque de charme et vous séduit peu. JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite… abuse des portamenti ; c’est fâcheux, car il a une voix fort agréable et il est très-bon musicien.

Passons maintenant à un autre théâtre et à une autre musique : LisetteLisetteLisette, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Eugène Ortolan et créé au Théâtre-Lyrique le 10 avril 1855.Lire la suite… est l’œuvre de début d’un jeune compositeur, nommé M. Eugène OrtolanOrtolan, EugèneEugène Ortolan (Paris, 1er avril 1824 – Paris, 12 mai 1891), compositeur. Tout en étudiant le droit, il étudia la musique au Conservatoire de Paris avec Berton et Halévy et obtint un second Prix de Rome en 1845. En 1849, il fut engagé au Ministère des Affaires étrangères où il fera une carLire la suite…, élève de M. HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…. On ne peut avoir été à meilleure école ! Aussi M. OrtolanOrtolan, EugèneEugène Ortolan (Paris, 1er avril 1824 – Paris, 12 mai 1891), compositeur. Tout en étudiant le droit, il étudia la musique au Conservatoire de Paris avec Berton et Halévy et obtint un second Prix de Rome en 1845. En 1849, il fut engagé au Ministère des Affaires étrangères où il fera une carLire la suite…, se présentant sous le glorieux patronage de son maître, a-t-il été accueilli par M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… avec infiniment de courtoisie et d’empressement : il n’a attendu son tour que cinq ans, et vraiment ce n’est guère ; en sommeillant dans les cartons de l’Opéra-Comique, à la porte duquel l’ambitieux M. OrtolanOrtolan, EugèneEugène Ortolan (Paris, 1er avril 1824 – Paris, 12 mai 1891), compositeur. Tout en étudiant le droit, il étudia la musique au Conservatoire de Paris avec Berton et Halévy et obtint un second Prix de Rome en 1845. En 1849, il fut engagé au Ministère des Affaires étrangères où il fera une carLire la suite… était allé frapper d’emblée, Lisette LisetteLisette, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Eugène Ortolan et créé au Théâtre-Lyrique le 10 avril 1855.Lire la suite…n’a rien perdu de sa jeunesse et de sa fraîcheur ; nous la voyons au boulevard du Temple telle que nous l’aurions vue à l’Opéra-Comique, si l’Opéra-Comique eût jamais pu être le théâtre des jeunes compositeurs. Lisette est une soubrette, une soubrette de M. SauvageSauvage, Thomas-Marie-FrançoisThomas-Marie-François Sauvage (Paris, 5 novembre 1794 – Paris, 2 mai 1877), auteur dramatique et critique théâtral. Il écrivit des pièces de théâtre et des vaudevilles et fut critique théâtral au Journal Général de France et au Moniteur Universel. Il fut pendant un an (1827/28) le direcLire la suite…, qui a mis en scène beaucoup de soubrettes, de modistes et de cabaretières ; elle appartient à Mme la baronne de ***, une riche veuve hollandaise, à laquelle elle porte un dévouement de caniche. Voyant sa maîtresse en péril, elle prend les habits de la baronne et va au rendez-vous donné au marquis de Janville ; Germain reconnaît Lisette sous la poudre, peste contre la perfide et part pour l’armée, où deux ans plus tard nous le retrouvons capitaine sous les murs de Berg-op-Zoom. Non loin de cette citadelle est le château habité par la baronne, toujours suivie de Lisette, qui mystifie pour la seconde fois M. le marquis, lequel avait parié, étant gris, d’enlever la baronne. Germain est le premier à applaudir au stratagème de Lisette ; il avait été jaloux à faux, demande son pardon et l’obtient. Quant à la baronne, elle cède aux vÅ“ux de M. de Terburg, qu’elle avait connu prisonnier de guerre en France et qui est revenu libre dans son pays, aussi amoureux en Hollande qu’à Paris. Ce libretto, assez lestement tourné, d’une gaieté militaire, que le public a aimée dans tous les temps et qu’il aime surtout aujourd’hui, a réussi à la première représentation : nous ne savons rien des représentations suivantes.

La partition de M. OrtolanOrtolan, EugèneEugène Ortolan (Paris, 1er avril 1824 – Paris, 12 mai 1891), compositeur. Tout en étudiant le droit, il étudia la musique au Conservatoire de Paris avec Berton et Halévy et obtint un second Prix de Rome en 1845. En 1849, il fut engagé au Ministère des Affaires étrangères où il fera une carLire la suite… témoigne d’excellentes études musicales ; on n’y découvrirait peut-être pas une seule faute d’harmonie, tandis que des malins d’une autre époque en ont découvert dans WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, dans RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… et dans SpontiniSpontini, Gaspare Luigi PacificoGaspare Luigi Pacifico Spontini (Maiolati près Ancona/Italie, 14 novembre 1774 – Maiolati près Ancona, 24 janvier 1851), compositeur. Il étudia la musique au conservatoire des Turchini à Naples et son premier opéra bouffe, Li puntigli delle donne, fut représenté à Rome en 1796. Plusieurs de Lire la suite…. Mais ce qui est purement écrit n’est pas nécessairement original : aussi, tout en rendant hommage au talent d’écrivain de M. OrtolanOrtolan, EugèneEugène Ortolan (Paris, 1er avril 1824 – Paris, 12 mai 1891), compositeur. Tout en étudiant le droit, il étudia la musique au Conservatoire de Paris avec Berton et Halévy et obtint un second Prix de Rome en 1845. En 1849, il fut engagé au Ministère des Affaires étrangères où il fera une carLire la suite…, nous permettrons-nous de lui contester ses facultés d’inventeur ; il n’y a rien de neuf dans LisetteLisetteLisette, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Eugène Ortolan et créé au Théâtre-Lyrique le 10 avril 1855.Lire la suite…, rien ou du moins pas grand’chose : d’assez jolis couplets, un chant à boire franchement rhythmé et un trio d’une bonne facture ; l’instrumentation est travaillée avec soin, mais elle manque d’invention et de couleur : toutes ces critiques ne font pas que nous n’ayons la plus grande confiance dans l’avenir de M. Eugène OrtolanOrtolan, EugèneEugène Ortolan (Paris, 1er avril 1824 – Paris, 12 mai 1891), compositeur. Tout en étudiant le droit, il étudia la musique au Conservatoire de Paris avec Berton et Halévy et obtint un second Prix de Rome en 1845. En 1849, il fut engagé au Ministère des Affaires étrangères où il fera une carLire la suite…, et elles n’empêcheront pas LisetteLisetteLisette, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Eugène Ortolan et créé au Théâtre-Lyrique le 10 avril 1855.Lire la suite… d’être jouée cent fois de suite, si tel est le bon plaisir de M. le directeur du Théâtre-Lyrique. Mlle GirardGirard, CarolineCaroline Girard (Paris, 7 avril 1830 – Paris, 4 janvier 1925), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique en 1853 et débuta au Théâtre-Lyrique où pendant dix ans elle créa de nombreux rôles tels que Georgette des Dragons de Villars (Maillart,Lire la suite… est pétillante d’esprit, de grâce et de gentillesse dans le rôle de Lisette ; elle est naturellement musicienne et elle chante à ravir, d’une voix pure, égale, flexible, d’un timbre métallique et d’une justesse excessive. Les honneurs de la soirée ont été pour elle. CrambadeCrambade, Jean-PaulJean-Paul Crambade (Gigot/Haute Garonne, 12 juin 1827 – Paris, 4 octobre 1898), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint les 2eme prix de chant, d’opéra et d’opéra-comique en 1853. Il débuta à Nîmes puis fut engagé au Théâtre-Lyrique qu’il quitta en septembre 1855 pour cLire la suite… s’est fort bien acquitté du rôle de Germain ; il est un peu embarrassé comme acteur, mais il chante avec goût ; il a du mordant, de la verve et il a une des plus belles voix de baryton que nous connaissions. Un mot d’éloge à ColsonColson, Pauline DésiréePauline-Désirée Dejon épouse Colson (Belgique, ca. 1828 – Milan, 1904), soprano. Elle débuta à La Haye sous le nom de Pauline Marchand. Elle épousa en 1850 le ténor Charles-Alexandre Colson et fit carrière sous le nom de Mme Colson. Elle fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1852 eLire la suite… (le marquis de Janville), à LegrandLegrand, AugusteAuguste Legrand (Paris, 7 janvier 1822 – Paris, 27 octobre 1888), ténor comique. Engagé au Théâtre-Lyrique en 1853, il chanta dans les créations de La Promise (Clapisson, 1854), La Reine d’un jour (Adam, 1854) et Le Muletier de Tolède (Adam, 1854). Il restera jusqu’en 1870 au Théâtre-LLire la suite… (M. de Terburg) et à Mlle ChevalierChevalier, Augustine-Lucie-EmmanuelleAugustine-Lucie-Emmanuelle Chevalier (Le Havre, 7 février 1827 – ?), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 2e accessit d’opéra-comique en 1844. Actrice déjà expérimentée qui revenait de Belgique et de Hollande, elle débuta à l’Opéra-Comique le 19 juin 1849 Lire la suite… (la baronne).

Voilà déjà longtemps que les recettes du Muletier de TolèdeMuletier de Tolède, LeLe Muletier de Tolède, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Clairville, pseudonyme de Louis-François-Marie Nicolaïe, mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 16 décembre 1854.Lire la suite… sont descendues à mille francs et au-dessous ; ce serait à croire que le nom de Mme Cabel a perdu de son prestige, si nous ne venions d’apprendre que la célèbre cantatrice demande à son directeur la somme de vingt-huit mille francs pour le rachat de ses deux mois de congé ; les deux premiers mois de l’exposition.

Les concerts historiques de M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… jouissent d’une très-grande célébrité en Belgique : celui que le savant professeur a donné samedi dernier dans la salle Herz a offert le plus vif intérêt aux artistes qui y assistaient et à quelques amateurs d’élite ; le public avait mis peu d’empressement à répondre à l’appel du grand théoricien dont le nom est du reste tout à fait inconnu des masses. M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… a exprimé en peu de mots une opinion qui malheureusement n’est pas celle de la majorité : à savoir qu’il n’en était pas de la musique comme de la science et de l’industrie, et que chaque jour n’amenait pas un progrès dans l’art de disposer les sons d’une manière agréable à l’oreille, comme disent les vieilles méthodes. Les instruments ont été perfectionnés et leur nombre a été considérablement augmenté ; mais la pureté de la forme, l’élévation de la pensée, la beauté et la noblesse du style ne sont guère conservées que dans un très-petit nombre de compositions modernes, cela est d’une évidence telle, qu’il serait superflu de le démontrer par des exemples. M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… nous a raconté le triste état de la musique religieuse à l’époque où s’assembla le concile de Trente (1545), alors que les combinaisons purement mathématiques de la science s’exerçaient sur les thèmes de chansons badines et licencieuses quelquefois, lesquelles chansons avaient même le privilège de donner leur nom aux ouvrages dont elles devenaient le seul élément mélodique : ainsi il y eut des titres tels que ceux-ci : Missa ad imitationem modulorum, J’ai parcouru tous ces bocages ; Motetus ad imitationem modulorum, Videz vos flacons ; Missa ad imitatinnem modulorum, Quand Madelon va seulette, etc., etc. Le concile de Trente flétrit ces monstrueux abus en termes formels et énergiques : « Ab ecclesiis verò musicos eos, ubi sive organo, sive cantu lascivum aut impurum aliquid miscetur ordinarii locorum episcopi arceant ut domus Dei verè domus orationis esse videatur, ac dici possit. » La musique allait être bannie des églises du culte catholique, apostolique et romain, lorsque PalestrinaPalestrina, Giovanni Pierluigi daGiovanni Pierluigi da Palestrina (Palestrina ?, 1525 [1526 ?] – Rome, 2 février 1594), compositeur. Il fut admis dans la maîtrise de Sainte-Marie-Majeure à Rome. En 1544, il fut nommé organiste de la cathédrale de Palestrina. En 1551, il fut d’abord maître de chant de la chapelle Giulia Lire la suite… composa la messe dite du pape Marcel dans laquelle la grandeur, la dignité et la majesté du service divin étaient si admirablement conciliées aux exigences de l’art tel qu’il était compris par les compositeurs éminents du XVIe siècle, que les cardinaux désignés par le Saint-Père n’eurent qu’à s’incliner devant le génie de l’illustre compositeur, le régénérateur de la musique religieuse.

M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… s’exprime avec élégance, sans emphase, sans circonlocutions ; il dit nettement ce qu’il veut dire : il y a dans son récit beaucoup de bonhomie et de simplicité ; il ne vise pas à l’effet : on l’écoute attentivement, et sa parole vous captive par un charme qui est moins celui de l’éloquence que celui de la vérité. M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… vous persuade ; il vous fait lire avec lui dans le livre du passé, et quand il vous raconte une anecdote concernant un musicien du XVe siècle, de Josquin des Prés, par exemple, on dirait que cela s’est passé sous ses yeux. Cette anecdote se rapporte à la messe La sol fa ré mi (lascia sol fare mi), phrase que répétait sans cesse un seigneur italien de la cour de Louis XII à Josquin, dont il s’était constitué le protecteur, sans que le pauvre musicien vît se réaliser une seule des brillantes promesses du Mécène ultramontain. M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… nous dit que le roi fut le premier à rire de cette facétie du compositeur, et qu’il lui accorda enfin un canonicat….. longtemps après, car il fallut encore beaucoup de finesse et beaucoup de patience à Josquin des Prés pour triompher de l’indifférence et de l’oubli du monarque : il composa les deux motets suivants : Memor esto verbi tuiMotet: Memor esto verbi tuiMemor esto verbi tui, motet à 4 voix a capella de Josquin-des-prés sur seize versets du psaume 119 (Paume 118 de la Vulgate). L’œuvre date de la première décennie du seizième siècle.Lire la suite…, etc. (Souvenez-vous, Seigneur, de vos promesses), et Portio mea non est in terrâ viventiumMotet: Portio meo non est in terra viventiumIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite… (Je n’ai point de partage sur la terre des vivants). Cette double allusion à la triste et précaire situation de l’illustre musicien lui valut un regard de commisération du roi de France et le bénéfice si impatiemment attendu.

Les principaux morceaux du programme étaient : Un Cantique à la Vierge des confréries italiennes à la fin du XVe siècle ; le Kyrie de la messe de Josquin ; un Ave Maria Ave MariaAve Maria à cinq voix fut publié dans Opera omnia, éd. J. Schmidt-Görg, « Corpus mensurabilis musicae ». Il n’y a pas d’Ave Maria à 6 voix dans l’œuvre connue de Gombert.Lire la suite…à six voix, sans accompagnement, composé par Nicolas GombertGombert, NicolasNicolas Gombert (La Gorgue/ Flandre ?, 1495 ? – Tournai ?, 1560 ?), compositeur. Il fut un élève de Josquin des Prés, puis entra comme chanteur à la chapelle de l’empereur Charles Quint en 1526 et devint maître des enfants en 1529. Il dut entrer dans les ordres car il fut nommé chanoinLire la suite…, maître de chapelle de Charles-Quint et de Ferdinand ; un Salva Mater Salve MaterIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…[Salve MaterSalve MaterIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…] de Palestrina Palestrina, Giovanni Pierluigi daGiovanni Pierluigi da Palestrina (Palestrina ?, 1525 [1526 ?] – Rome, 2 février 1594), compositeur. Il fut admis dans la maîtrise de Sainte-Marie-Majeure à Rome. En 1544, il fut nommé organiste de la cathédrale de Palestrina. En 1551, il fut d’abord maître de chant de la chapelle Giulia Lire la suite…; voilà pour la musique religieuse. La seconde partie était défrayée par des morceaux de musique de chambre : la Villanelle napolitaineVillanelle NapolitaineVilanelle napolitaine de Baldassare Donato. Sans doute l’une des villanelles du recueil Le napollitane et alcuni madrigali, Venise, 1555. Lire la suite…, de Balthasar Donati (1555), exécutée plusieurs fois aux séances données par M. le prince de la Moskowa Moskowa, Joseph-Napoleon Prince de laJoseph-Napoléon Ney, prince de la Moskowa (Paris, 8 mai 1803 – Saint-Germain-en-Laye, 25 juillet 1857), compositeur. Fils du maréchal Ney, il se consacra d’abord à la musique qu’il étudia en Italie, où il fit jouer à Lucques en 1816 une messe avec orchestre. En 1821, sa Messe à grand orLire la suite…; un Frottolle venizianaFrotolle venizianaGiovanni Gastoldi: L’Innamorato (A lieta vita), extrait des Balletti a cinque voce, con li suoi versi per cantare, sonare, & ballare (1591) dont c’est le no. 2.Lire la suite… de GustoldiGastoldi, Giovanni GiacomoGiovanni Giacomo Gastoldi (Caravaggio près Crémone, vers 1554 – Mantoue, 4 janvier 1609), compositeur. Sous-diacre puis diacre en 1573 à la basilique Sainte-Barbara de Montoue, Gustoldi enseigna le contrepoint aux novices de la basilique de 1579 à 1587, tout en remplaçant dans ses fonctions lLire la suite… [Gastoldi]Gastoldi, Giovanni GiacomoGiovanni Giacomo Gastoldi (Caravaggio près Crémone, vers 1554 – Mantoue, 4 janvier 1609), compositeur. Sous-diacre puis diacre en 1573 à la basilique Sainte-Barbara de Montoue, Gustoldi enseigna le contrepoint aux novices de la basilique de 1579 à 1587, tout en remplaçant dans ses fonctions lLire la suite… (1594) ; un Dialogue sentimental du compositeur allemand SchutzSchutz, HeinrichHeinrich Schütz (Köstritz près de Gera/ Thuringe, 14 octobre 1585 – Dresde, 6 novembre 1672), compositeur. Chantre à la chapelle de la cour de Kassel en 1599, il reçut une formation humaniste au Collegium Mauritanium puis fit des études de droit à Marburg, Leipzig, Francfort-sur-l’Oder etLire la suite… (1596) pour violon, viole, basse de viole et violone, exécuté avec une remarquable perfection et un sentiment plein de délicatesse et de poésie, par MM. AlardAlard, Delphin-JeanDelphin-Jean Alard (Bayonne, 8 mars 1815 – Paris, 22 février 1888), violoniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Habeneck, Fétis et Halévy et obtint un premier prix de violon à l’unanimité en 1830. Il fut soliste à la Société des Concerts du ConservatoLire la suite… et Chevillard Chevillard, Pierre-Francois-AlexandrePierre-François-Alexandre Chevillard (Anvers, 15 janvier 1811 – Paris, 20 décembre 1877), violoncelliste. Il étudia au Conservatoire avec Louis Norblin et obtint un premier prix de violoncelle en 1827. En 1831, il fut engagé dans l’orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire et lLire la suite…; un Madrigal romantiqueMadrigal romantiqueIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…, de Roland de LassusLassus, Roland deOrlande [Roland] de Lassus (Mons/ Hainaut, 1532 [1530] – Munich, 14 juin 1594), compositeur. En 1544, il fut engagé aux Pays-Bas par le général Ferrante Gonzaga, qui l’emmena avec sa suite à Mantoue puis à Milan, où il résida de 1546 à 1549. Après un séjour à Naples, d’où dateraienLire la suite… ou Roland de Latre, le plus célèbre musicien belge de son temps (1579), et un Chant espagnol (appel aux armes !) d’une originalité réelle et d’une verve entraînante, composé pour six voix de femme, avec accompagnement de guitare, par Solo de PueblPuebla, Solo deNous n’avons rien pu trouver concernant ce compositeur, si ce n’est le commentaire suivant du flûtiste et musicographe Aristide Farrenc, paru dans La France musicale du 3 juin 1855 : « Soto de Puebla, dont le talent comme compositeur était si remarquable, est resté inconnu à tous ses biogLire la suite…a [Soto de PueblPuebla, Solo deNous n’avons rien pu trouver concernant ce compositeur, si ce n’est le commentaire suivant du flûtiste et musicographe Aristide Farrenc, paru dans La France musicale du 3 juin 1855 : « Soto de Puebla, dont le talent comme compositeur était si remarquable, est resté inconnu à tous ses biogLire la suite…a], musicien attaché à la cour de Philippe II.

Nous avons entendu, dans la troisième partie, des airs de danse, dont le plus fameux est la Romanesca, qui date de la fin du XVIe siècle, et dont l’auteur est inconnu ; une Ronde française à quatre voix, de Jacques ArcadetArcadet, JacquesJacques Arcadet [Arcadelt] (Namur ?, vers 1507 – Paris ?, 14 octobre 1568), compositeur. Il semble avoir reçu une éducation française avant de se rendre à la cour de Florence vers 1530, sans doute pour prendre la succession du madrigaliste Verdelot. De cette période 1530-1532 datent ses preLire la suite… (1517) ; des Basses dances de la cour de France au temps de Catherine de Médicis, exécutées par des violes ; un Branle de Poitou pour violes, hautbois et bassons, et la Mascarade des enfants fourrés de malice (passe-pied et bourrée d’Auvergne exécutés dans les rues de Paris pendant la nuit de Saint-Julien en 1587).

Si l’exécution de la partie vocale a laissé beaucoup à désirer, si plusieurs banquettes sont restées vides, tant pis pour nous, qui avons donné au savant directeur du Conservatoire de Bruxelles une triste idée de nos moyens d’exécution et une idée plus triste encore du goût des Parisiens pour la musique que ne roucoulent pas les fauvettes à la mode, pour les chants que ne peuvent pas écorcher sous nos fenêtres les orgues de Crémone encouragés par les libéralités des lorettes et des boutiquiers.

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