Le Courrier de Paris, 30 septembre 1857 [p. 1-2] (article signé E. Reyer).

Chronique musicale.

 Tannhauser [Tannhäuser].

Opéra-romantique de Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite….


Pendant qu’on jouait le Cheval de bronzeCheval de bronze, LeLe Cheval de bronze, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 23 mars 1835.Lire la suite… à l’Opéra, j’assistais à une représentation du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… au théâtre ducal de Wiesbaden. Je vais tâcher de dire quelle impressions m’a fait éprouver la musique de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, que j’entendais pour la première fois et qui est l’objet, en Allemagne, d’une très vive controverse. En France, bien peu de personnes le connaissent ; le jour où tout le monde pourra aller l’entendre et la juger, je doute que tout le monde y aille. Chez nous, l’exhibition d’une belle chose, d’une Å“uvre remarquable sinon complète, est rarement une bonne spéculation, et ceux qui, ayant cédé à un mouvement de curiosité, ne reviennent pas chez eux complètement satisfaits ont l’habitude de dire aux autres : « Ne faites pas comme nous, cela n’en vaut pas la peine. » Malheureusement, il arrive presque toujours qu’on les croit sur parole : les plus intrépides eux-mêmes s’abstiennent.

Il y a dans la musique du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… de magnifiques récits, des chants larges et empreints d’un très grand sentiment dramatique, une instrumentation admirablement travaillée, des beautés de premier ordre ; mais il n’y a rien de joli, rien de léger, rien de gracieux, aucune fioriture, aucun point d’orgue, aucune roulade : voilà pourquoi, je le répète, le succès de ce genre de musique à Paris me paraît une chose fort problématique.

Je ne suis pas absolument de l’avis des gens qui considèrent M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… comme un novateur, un révolutionnaire : c’est un réformateur, tout au plus, mais un réformateur auquel il faut accorder au moins beaucoup de talent, si on lui refuse du génie. Ses enthousiastes, et le nombre en est grand, appellent sa musique la musique de l’avenir. Je l’appellerai, au contraire, la musique du passé. Il m’a semblé que les tendances de l’auteur du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… étaient plutôt rétrospectives qu’avancées, et la qualification qu’il a donnée lui-même à son Å“uvre ne saurait infirmer mon jugement, le mot romantique étant pris par les Allemands dans deux acceptions parfaitement opposées. Par exemple, telle légende, vieille de plusieurs siècles, est bien plus romantique que certaines pages de GÅ“the ou de SchillerSchiller, Johann Christoph FriedrichJohann Christoph Friedrich Schiller (Marbach/ Wurtemberg, 10 novembre 1759 – Weimar, 9 mai 1805), écrivain. Il est l’auteur d’ouvrages de philosophie éthique et esthétique, ainsi que de livres d’histoire, mais ce sont surtout ses drames qui l’on rendu célèbre dont : Die Räuber (Les Lire la suite…. Et, sans mettre une si longue distance entre les deux points de ma comparaison, je dirai qu’au point de vue musical, je trouve infiniment plus de romantisme dans le FreyschützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… que dans le TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…. Maintenant, je dois faire remarquer, avant d’aller plus loin, que je ne prétends juger la manière ou le système de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… que d’après la seule Å“uvre de lui que j’ai eu la bonne fortune d’entendre. Dans LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite…, ce système, que j’essaierai de définir tout à l’heure, ressort, dit-on, d’une manière bien plus évidente encore, et l’on ajoute que l’œuvre à laquelle Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… travaille en ce moment, Å“uvre de très longue haleine puisqu’il ne faudra pas moins de trois soirées pour l’exécuter en entier, étonnera ceux-là même qui professent pour TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… et pour LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite… l’admiration la plus sincère. Mais on dit tant de choses dont on reconnaît plus tard l’exagération, qu’il est bon de n’accepter toutes ces rumeurs qu’avec la plus prudente réserve. M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… est aujourd’hui, en Allemagne, le point de mire de tous les musiciens ; sa popularité est immense : cela explique suffisamment comment autour de lui viennent se grouper les opinions les plus invraisemblables et les plus contradictoires.

Voici la légende allemande qui a servi de base à M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… pour son poème du Tannhauser TannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…:

Dans la Thuringe est une montagne nommée le Horselberg, où la déesse Holda, dépouillée de ses vertus bienfaisantes et changée en Vénus impudique par la fantaisie des anciens peuples de la Germanie, s’est retirée après la défaite des dieux du paganisme. De la montagne s’élèvent, la nuit, des chants délicieux, chants de sirènes qui attirent les chevaliers et les poètes dont le cœur est disposé à l’amour. La déesse ne tarde pas à leur apparaître sous la forme d’une statue antique parée de tous les attributs, de toutes les séductions de la beauté grecque : de jeunes nymphes brûlent des parfums à ses pieds et entourent son corps charmant de guirlandes de roses. Le chevalier Tannhäuser, ébloui par cette vision, suivit Vénus dans l’intérieur de la montagne. Il vécut longtemps avec elle au milieu des fêtes orgiaques et des bacchanales païennes. Ennuyé de cette vie de plaisir et concevant quelques doutes sur la nature de la femme étrange dont il était l’amant, il témoigna le désir de sortir du palais enchanté et de revoir la lumière des cieux. Quand il revînt sur la terre, les prêtres lui dirent que Vénus était une diablesse et que, pour sauver son âme, il devait aller à Rome demander l’absolution au pape Urbain. Tannhäuser écouta la voix de la religion et, prenant la robe brune et le bourdon du pèlerin, il partit pour la ville aux sept collines. Le pape trouva le péché trop énorme, et il n’accorda pas le pardon au chevalier. « Il me serait aussi difficile de t’absoudre qu’à ce bâton de reverdir. » Trois jours après, cependant, le bâton du Saint-Père reverdissait….. Mais le pèlerin, désespérant de sauver son âme, était retourné à ses anciennes amours, aux délices qui l’attendaient dans la caverne de Vénusberg, auprès de sa voluptueuse maîtresse. Il y est encore aujourd’hui, et il y restera probablement jusqu’à l’heure du jugement dernier.

Henri Heine, dans son Livre sur l’Allemagne (les Dieux en ExilLes Dieux en ExilLes Dieux en exil, essai d’Henri Heine, Bruxelles, A. Lebègue, 1853.Lire la suite…), revêt cette fable de toutes les fleurs de sa poétique imagination. Nous avons essayé de la transcrire en lui conservant sa simplicité primitive.

Quelques commentateurs prétendent que le chevalier Tannhauser est le même que Henri de OfterdingenOfterdingen, Heinrich vonHeinrich von Ofterdingen (Henri de Ofterdingen), Minnesinger. Personnage sans doute légendaire, qui aurait remporté le concours de chant à la Wartburg sur Wolfram von Eschenbach, l’auteur de Parzifal. Il est le héros d’un roman de Novalis, Heinrich von Ofterdingen, publié posthumément par Lire la suite…, qui remporta le prix du chant au concours de la Wartbourg, sur le célèbre minnesinger Wolfram de Eisenach [Eschenbach]Eschenbach, Wolfram vonWolfram von Eschenbach ( Obereschenbach près d’Ansbach/ Bavière, vers 1170 – ?, vers 1220), Minnesinger. On sait peu de choses sur ce poète, dont l’œuvre principale est Parzifal, inspirée du Perceval de Chrétien de Troyes. Ce fut la source principale de Richard Wagner pour son opéra PLire la suite…. C’est évidemment ce qui a donné l’idée à M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… de mêler à la légende populaire que nous venons de raconter, la légende d’HoffmannHoffmann, Ernst Theodor AmadeusErnst Theodor (Wilhelm) Amadeus Hoffmann (Königsberg [aujourd’hui Kaliningrad], 24 janvier 1776 – Berlin, 25 juin 1822), écrivain, compositeur et peintre. Il fut élevé par son oncle, étudia le droit en même temps que la peinture et la musiqu,e avec Carl Gottlieb Richter (piano) et ChristiaLire la suite… les Maîtres chanteursMaitres chanteurs, LesLes Maitres chanteurs, un des Contes fantastiques d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann. Le titre original de ce conte est Meister Martin der Küfner und seine Gesellen (Maitre Martin le tonnelier et ses compagnons) publié en 1819 dans Leipzig Taschenbuch zum geselligen Vergnügen puis inséré plus tLire la suite…, où maître Klingsor représente la musique sensualiste, et Wolfram la musique spiritualiste. Henri de OfterdingenOfterdingen, Heinrich vonHeinrich von Ofterdingen (Henri de Ofterdingen), Minnesinger. Personnage sans doute légendaire, qui aurait remporté le concours de chant à la Wartburg sur Wolfram von Eschenbach, l’auteur de Parzifal. Il est le héros d’un roman de Novalis, Heinrich von Ofterdingen, publié posthumément par Lire la suite…, qui a pris des leçons de Klingsor, est troublé dans la pureté de son talent, et on retrouve un effet identique au second acte du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…, quand le chevalier chante devant Elisabeth, la fille du landgrave de Thuringe, et met dans son improvisation une verve tellement passionnée, que ses accens blessent la chasteté de la princesse. « Partout où vous irez, lui avait dit Vénus, vous célébrerez ma louange. » La réunion de ces deux légendes donne au poëme de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… une incohérence que l’habileté du librettiste n’a pu parvenir à dissimuler ; peut-être eût-il mieux fait de s’en tenir aux ressources dramatiques que lui offraient les amours de la déesse et du chevalier dans la montagne de Vénusberg et le pèlerinage de Tannhauser à la ville sainte. Cette réflexion ne doit pas m’empêcher de reconnaître que la scène du tournoi vocal entre les six chevaliers qui aspirent à la main d’Elisabeth est une des plus belles et des mieux réussies de l’ouvrage. Au dénouement, Tannhauser, renvoyé sans absolution par le pape Urbain et sollicité de nouveau par Vénus, va s’arracher des bras de Wolfram, l’ami qui veut le retenir, lorsqu’un glas funèbre retentit à son oreille ; puis un cercueil s’avance, et dans ce cercueil il voit la fille du landgrave, morte d’amour pour lui. Ce tableau, d’une couleur un peu sombre, est très saisissant.

M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… n’est pas précisément un mélodiste, mais je ne crois pas que ce soient les idées qui lui fassent défaut : seulement son chant, dans les passages même où il faudrait de la douceur et de la grâce conserve une ampleur déclamatoire qui indique chez le compositeur un parti pris de donner toujours plus d’importance au récit qu’à la mélodie, et de conserver autant que possible à la phrase mélodique la forme du récit. Ainsi, le pâtre qui, au premier acte du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…, chante sur son chalumeau le mois de mai, le mois de l’amour et des fleurs, ne fait pas entendre une de ces cantilènes qui vous ravissent par la simplicité de leur caractère alpestre et que M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, par exemple, a su noter dans SaphoSaphoSapho, opéra en trois actes sur un livret d’Émile Augier, mis en musique par Charles Gounod, créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1851.Lire la suite….

Le cor anglais soupire une vague ritournelle quand la voix se repose, et pour arriver au plus haut degré de vérité ou de réalisme dans la peinture de son tableau, pour que rien ne manque à la fidélité du paysage, le musicien fait entendre dans la coulisse les grelots des chèvres accourant à l’appel du jeune berger. On comprend qu’il soit difficile à un compositeur de ne pas dépasser certaines limites une fois qu’il s’est lancé volontairement dans ce genre d’imitations, et là peut-être est l’écueil sur lequel M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… pourrait bien échouer un jour. Dans l’art, la poésie aura toujours plus de charmes que la vérité, même dans la reproduction des scènes de la nature, et quelque illusion que j’éprouve en entendant le chant de la caille et du coucou dans la Symphonie pastoraleSymphonie no. 6 fa majeur "Pastorale" Op.68Symphonie pour orchestre no. 6 en fa majeur Op. 68 dite « Pastorale » de Ludwig van Beethoven dédiée au Prince Franz Joseh von Lobkowitz et au Comte Andreas Razumovsky et créée au Theater-an-der-Wien  de Vienne le 22 décembre 1808.Lire la suite… de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, j’avoue que ce n’est pas là, pour moi, le passage le plus émouvant de cette sublime épopée rustique. Mais le talent de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… a d’autres phases, et des phases plus sérieuses, sous lesquelles il mérite d’être envisagé. Si la forme du récit ne convient guère à la chanson du pâtre sur la colline, elle donne une allure imposante à la mélopée que chaque chevalier fait entendre, en s’accompagnant de son luth, au moment où il est admis à chanter la beauté de celle qu’il aime.

Dans quelques pages de son Å“uvre, M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… s’est élevé à la hauteur de Glück Gluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite…; cependant l’importance du travail instrumental, qui, chez l’auteur du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…, arrive au plus haut degré de perfection et de développement, ne nous permet pas d’établir cette comparaison d’une manière absolue. Par instans, on dirait que la grande voix de LutherLuther, MartinMartin Luther (Eisleben/Thuringe, 10 novembre 1483 – Eisleben, 18 février 1546), religieux, théologien, fondateur du protestantisme. Il étudia la grammaire, la rhétorique et la logique dans les écoles latines de Mansfeld, Magdebourg et Eisenach puis entra à l’université d’Erfurt, où ilLire la suite… prisonnier au château de la Wartbourg se mêle aux accords de l’orchestre et leur prête quelque chose de puissant, d’austère et de religieux. J’ai fait cette remarque dans plus d’une page de la partition ; je l’ai faite surtout en écoutant le chÅ“ur des pèlerins, dans l’ouverture d’abord et ensuite au premier et au troisième acte. Ce morceau d’ensemble produit un effet immense. La marche exécutée pendant l’entrée des seigneurs et des chevaliers dans la grande salle où trône sur son siège féodal le landgrave de Thuringe est belle aussi, mais j’ai cru y découvrir de vagues réminiscences italiennes auxquelles je n’aurais peut-être pas pris garde, si je n’eusse rencontré ailleurs d’autres réminiscences trahissant la même origine. Cela m’a surpris sans doute, mais ce n’est pas ce qui me déterminerait à penser que M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… n’est pas un Allemand de l’école de Weber et de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, avec lesquels il n’a guère qu’un point d’affinité par le coloris, la clarté et les splendeurs de son orchestre. Les récitatifs du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… sont écrits en prose : on conçoit que pour des oreilles françaises peu habituées à la langue germanique, il soit difficile de saisir l’instant où la rime arrive ; de là doit résulter évidemment une confusion, qui ne saurait exister pour les Allemands, entre le récitatif et le chant, confusion que le style propre à M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… tend plutôt à accroître qu’à empêcher. Je me suis senti électrisé par le magnifique duo d’amour chanté au commencement du second acte par le chevalier Tannhauser à Elisabeth. Dans le finale de cet acte, le compositeur s’est élevé aux hauteurs les plus sublimes de l’art dramatique : le chevalier, honteux d’avoir cédé à l’inspiration de Vénus, brise son luth aux pieds d’Elisabeth ; les comtes et les seigneurs se dressent devant lui pour venger l’outrage fait à la princesse ; mais elle aime Tannhauser, et elle le protège contre la colère même de son père. « Je partirai pour Rome ! » s’écrie le chevalier, et la toile tombe sur cette péripétie inattendue, où les fureurs de la colère et de la haine viennent échouer contre les ineffables mansuétudes de l’amour.

L’ouverture du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… n’a été jouée qu’une seule fois à Paris par la Société de Sainte-Cécile, dirigée par M. Seghers Seghers, Francois-Jean-BaptisteFrançois-Jean-Baptiste Seghers (Bruxelles, 17 janvier 1801 – Margency, 2 février 1881), chef d’orchestre. Il étudia le violon avec Baillot et fut l’un des fondateurs de la Société des Concerts du Conservatoire en 1828. Fervent défenseur de la musique de chambre, il organisait des séanceLire la suite…: elle est fort belle, et admirablement conduite d’un bout à l’autre ; mais le public, l’accueillit avec froideur. Je ne serais pourtant pas étonné que bien des gens se soient fait une opinion sur le talent de Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… d’après ce seul échantillon.

Aux morceaux que j’ai déjà cités, j’ajouterai la bacchanale du premier acte, dans laquelle est un trait d’altos et de clarinettes qui reparaît dans le cours de l’ouvrage chaque fois que Tannhauser est troublé dans ses aspirations platoniques par le souvenir des heures passées à Vénusberg. Au troisième acte, Wolfram qui aime sincèrement la fille du landgrave, et qui sacrifie son amour à son amitié pour Tannhauser, chante une délicieuse romance toute pleine de délicatesses charmantes et d’amoureux regrets.

Il me faudrait plus d’une audition pour pouvoir me livrer sans trop de défiance à une appréciation complète de l’œuvre de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…. J’ai dit mon impression, et je n’ai pas craint de la dire, parce qu’elle diffère essentiellement de tout ce que j’avais entendu raconter d’extravagant au sujet du compositeur dont la renommée s’étend aujourd’hui dans toute l’Allemagne.

On adresse entre autres reproches, à M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, celui d’abuser des cuivres et des instrumens à percussion. C’est une erreur. Il n’y a dans le TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… que trois coups de grosses caisse frappés à la fin de l’ouverture et qui, précisément parce qu’ils sont isolés et amenés d’une manière intelligente, donnent à la péroraison de cette page symphonique une majestueuse sonorité.

N’eussè-je vu dans la manière de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… qu’une réaction contre les ariettes, les fioritures et les agrémens de mauvais goût qui envahissent aujourd’hui nos Å“uvres, même les plus sérieuses, j’aurais applaudi des deux mains à sa louable tentative, tout en faisant, bien entendu, mes réserves pour l’avenir.

L’exécution du TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…, au théâtre ducal de Wiesbaden, a été parfaite dans son ensemble et dans ses moindres détails. L’orchestre est peu nombreux, mais il est excellent : Son chef, M. J.-B. HagenHagen, Johann-BaptistJohann Baptist Hagen ( ?, 1818 – Wiesbaden 8 (13) août 1870), chef d’orchestre. Il fut le maître de chapelle du théâtre ducal de Wiesbaden de 1855 à 1870.Lire la suite… est un homme de grand savoir et d’expérience, un de ces musiciens pleins de mérite et de modestie, comme on en rencontre en Allemagne, ce qui ne veut pas dire toutefois qu’il ne s’en trouve aussi quelques-uns ailleurs.

Le rôle de Tannhauser était rempli par M. TichatscheckTichatschek, Joseph AloysJoseph Aloys Tichatscheck (Ober-Weckelsdorf / Teplice près de Broumov, 11 juillet 1807 – Blasewitz près de Dresde, 18 janvier 1886), ténor. Tout en étudiant la médecine à Vienne, il prit des leçons de chant avec Giuseppe Ciccimarra et chanta d’abord dans le chÅ“ur du Kärtnertortheater. En Lire la suite…, qui l’a créé, et dont la voix a conservé toute sa fraîcheur, tout son éclat ; Mlle Franziska StorckStorck, FranziskaFranziska Storck ( ?, 1er janvier 1828 – Schwerin, après 1916), soprano. Elle débuta à Wiesbaden et fut engagée en 1855 dans la troupe du théâtre de Brunswick, où elle créa la même année le rôle de Catherine de L’Etoile du Nord (Meyerbeer). Elle resta membre de cette troupe jusqu’ÃLire la suite…, qui jouait Elisabeth, est une fort belle personne, un des types les plus élégans et les plus suaves de la beauté allemande. Elle chante avec un goût exquis ; son style est d’une pureté irréprochable et le timbre de sa voix est harmonieux et très sympathique. Mlle Franziska StorckStorck, FranziskaFranziska Storck ( ?, 1er janvier 1828 – Schwerin, après 1916), soprano. Elle débuta à Wiesbaden et fut engagée en 1855 dans la troupe du théâtre de Brunswick, où elle créa la même année le rôle de Catherine de L’Etoile du Nord (Meyerbeer). Elle resta membre de cette troupe jusqu’ÃLire la suite… appartient au théâtre ducal de Brunswick ; le jour où j’ai quitté Wiesbaden, elle devait jouer la Juive Juive, LaLa Juive, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Fromental Halévy et créé à l’Opéra de Paris le 23 février 1835.Lire la suite…; je suis parti avec le regret de ne pouvoir l’entendre dans le rôle de Rachel, qui est, à ce qu’il paraît, un des meilleurs de son répertoire.

La représentation de TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… était pour moi la partie la plus attrayante du programme des fêtes qui ont eu lieu à Wiesbaden. Cependant j’ai pris ma large part des plaisirs qui nous ont été offerts par MM. les directeurs du Kursaal avec une magnificence toute princière. Le lendemain de notre arrivée, nous avons assisté à un concert auquel ont concouru MM. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, ServaisServais, Adrien FrancoisAdrien-François Servais, (Hal près de Bruxelles, 6 juin 1807 – Hal, 26 novembre 1866), violoncelliste et compositeur. Il étudia le violoncelle avec N.-J. Platel au Conservatoire de Bruxelles et obtint un premier prix en 1829. Il se produisit en concerts à Paris en 1834 et à Londres en 1835. ILire la suite…, GodefroidGodefroid, Dieudonne-Joseph-Guillaume FelixDieudonné-Joseph-Guillaume-Félix Godefroid (Namur, 24 juillet 1824 – Villers-sur-mer, 7 juillet 1897), harpiste. Il étudia la harpe avec François-Joseph Naderman au Conservatoire de Paris, puis avec Théodore Labarre. Il se produit en concerts en tournées dans toute l’Europe.Lire la suite…, Mlle StorckStorck, FranziskaFranziska Storck ( ?, 1er janvier 1828 – Schwerin, après 1916), soprano. Elle débuta à Wiesbaden et fut engagée en 1855 dans la troupe du théâtre de Brunswick, où elle créa la même année le rôle de Catherine de L’Etoile du Nord (Meyerbeer). Elle resta membre de cette troupe jusqu’ÃLire la suite…, Mme UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite…. On y a exécuté des fragmens de Christophe ColombChristophe ColombChristophe Colomb, ode-symphonie en quatre parties sur un livret de Joseph Méry, Charles Chaubet et Sylvain Saint-Etienne mis en musique par Félicien David et créée dans la salle du Conservatoire de Paris le 7 mars 1847.Lire la suite… et du DésertDésert, LeLe Désert, ode-symphonie en trois parties pour solistes et orchestre sur un poème d’Auguste Collin mis en musique par Félicien David et créée à la salle du Conservatoire de Paris le 8 décembre 1844.Lire la suite….

Les choristes n’avaient pas suffisamment répété, et, heureusement pour Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, ses deux Å“uvres sont trop généralement appréciées pour qu’elles puissent se ressentir d’un échec tout à fait accidentel. Je suis bien convaincu, du reste, qu’il n’y avait chez ces messieurs et ces dames des chÅ“urs aucune intention perfide ; mais si j’avais été à la place de Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, peut-être aurais-je fait comme lui, et ne les aurais-je pas jugés avec la même indulgence. ServaisServais, Adrien FrancoisAdrien-François Servais, (Hal près de Bruxelles, 6 juin 1807 – Hal, 26 novembre 1866), violoncelliste et compositeur. Il étudia le violoncelle avec N.-J. Platel au Conservatoire de Bruxelles et obtint un premier prix en 1829. Il se produisit en concerts à Paris en 1834 et à Londres en 1835. ILire la suite… et GodefroidGodefroid, Dieudonne-Joseph-Guillaume FelixDieudonné-Joseph-Guillaume-Félix Godefroid (Namur, 24 juillet 1824 – Villers-sur-mer, 7 juillet 1897), harpiste. Il étudia la harpe avec François-Joseph Naderman au Conservatoire de Paris, puis avec Théodore Labarre. Il se produit en concerts en tournées dans toute l’Europe.Lire la suite…, deux grands artistes que nous avons eu bien souvent l’occasion d’applaudir à Paris, ont eu tout le succès auquel ils sont habitués. Mme UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite… a fait des prodiges de vocalisation dans la tyrolienne de BetlyBetlyBetly o La capanna svizzera (Betly, ou Le Chalet Suisse), opera buffa en un acte sur un livret en italien et une musique de Gaetano Donizetti créé au Teatro Nuove de Naples le 24 août 1836.Lire la suite…, qui, avec la chanson à boire de GalathéeGalatéeGalatée, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Victor Massé et créé à l’Opéra-Comique le 14 avril 1852.Lire la suite…, est un de ses morceaux favoris. Les Allemands ne dédaignent pas de temps en temps les légers flons-flons de l’opéra-comique, et, tout en s’extasiant devant le chant large et dramatique de Mlle StorckStorck, FranziskaFranziska Storck ( ?, 1er janvier 1828 – Schwerin, après 1916), soprano. Elle débuta à Wiesbaden et fut engagée en 1855 dans la troupe du théâtre de Brunswick, où elle créa la même année le rôle de Catherine de L’Etoile du Nord (Meyerbeer). Elle resta membre de cette troupe jusqu’ÃLire la suite… interprétant le grand air d’Eléonore dans FidélioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite…, ils ont compris tout ce qu’il y avait de verve, d’élégance et d’originalité dans le talent de Mme UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite….

Je n’ai pas assisté au bal qui a eu lieu le lendemain du concert ; j’ai su seulement que la plupart des femmes qui s’y étaient rendues, en toilette de ville, avaient beaucoup admiré la grâce de MM. les officiers du duc de Nassau, de l’empereur d’Autriche et de S. M. le roi de Prusse.

Nous avons visité la chapelle grecque où est ensevelie la première femme du duc de Nassau, Elisabeth-Michaelowna, fille de l’empereur Nicolas ; puis nous nous sommes rendus à la maison de chasse du duc, à Platte. C’est un pavillon fort simple, meublé sans le moindre luxe, où l’on jouit d’un point de vue admirable.

Un retard de quelques minutes nous a fait manquer le train direct qui va de Francfort à Strasbourg, et nous avons eu l’heureuse chance de coucher à Heidelberg. A six heures du matin, nous visitions le château, qui, avec l’Alhambra et le Parthénon, est une des merveilles architecturales du monde. Et tout en contemplant ces imposantes ruines, je songeais à l’anathème lancé il y a quelques mois par MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite…, dans un de ses spirituels feuilletons, sur le général MélacMelac, Ezechiel du Mas, Comte duEzechiel du Mas, comte du Mélac (Sainte-Radegonde près de Libourne, vers 1630 – Paris, 10 mai 1704), général. Il fit une carrière dans les armes. En 1686, il était dans l’armée du maréchal Catinat en Savoie. En avril 1688, il rejoignit l’armée du Rhin du maréchal Duras, dont il épouLire la suite…, l’auteur de tant de barbarie commises pour la plus grande gloire du grand roi Louis, et dont les murs décrépits du vieux manoir féodal gardent encore le souvenir.

J’avais d’aimables compagnons de route, et notre voyage a été semé d’incidens agréables.

M. Léopold AmatAmat, Paul LéopoldPaul-Léopold Amat (Toulouse, 30 novembre 1813 – Nice, 31 octobre 1872), compositeur et chef d’orchestre. Il fut l’administrateur des Bouffes-Parisiens de 1855-1856 et jouit également du privilège du Théâtre Beaumarchais. Il composa de nombreuse romances et mélodies et écrivit pour la Lire la suite…, le gracieux compositeur, chargé par M. le directeur du Kursaal de l’organisation des fêtes de Wiesbaden, a mis dans ses relations avec nous une obligeance, une amabilité, un empressement dont nous avons été très touchés. Il ne nous a jamais donné le temps d’exprimer un souhait, de formuler un désir : il s’est multiplié pour se mettre à la disposition de chacun de nous et cela avec un tact et un esprit qui ne se rencontrent guère que chez les vrais artistes.

M. le directeur du Kursaal nous a serré la main en nous disant au revoir, et ce n’est certes pas nous qui oublierons la promesse que nous lui avons faite de revenir l’an prochain.

Les détails que je viens de donner sur les fêtes de Wiesbaden devant être complétés demain par mon confrère M. Paul IvoiIvoi, Paul d’Charles Deleutre dit Paul d’Ivoi (Avignon, 6 mars 1814 – Paris, 14 avril 1861), journaliste. Chroniqueur au Courrier de Paris, au Courrier de Bruxelles et à L’Observateur (1845-1854).Sources : BNF ; Charles Simond : La Vie parisienne à travers le XIXe siècle. Paris de 1800 à 1900 Lire la suite…, je ne crains pas qu’on me reproche la rapidité ni l’exactitude de mon récit.