Le Moniteur Universel, 31 décembre 1864, p. (article signé E. REYER).

 Feuilleton du MoniteurSOUVENIRS D’ALLEMAGNE Voir Le Moniteur des 19, 20, 22, 27, 29, 30 novembre et 16, 22 et 25 décembre 1864.

Si c’est à Dresde qu’a été exécuté pour la première fois RienziRienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite…, le premier opéra de M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, c’est Weimar qui, grâce aux efforts et à la persévérance de M. LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…, a été le berceau de la renommée du grand réformateur : c’est de Weimar que sont partis, pour se répandre à travers l’Allemagne, les écrits les plus louangeurs sur les œuvres et les doctrines du maître, et c’est à Weimar que se rencontrent encore aujourd’hui, bien que M. LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite… ne soit plus là pour y souffler l’enthousiasme, ses plus chauds partisans, ses plus zélés défenseurs. Mais ne s’est-il pas laissé emporter par l’excès de son zèle celui qui m’a conté comme une merveille que M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… avait composé un nouveau dénoûment pour L’Iphigénie en AulideIphigénie en AulideIphigénie en Aulide, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 19 avril 1774.Lire la suite… de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églLire la suite…, et qu’il avait aussi, en plusieurs endroits, modifié le chant et l’orchestre de la façon la plus heureuse ?… Je me suis souvenu alors de ce que l’on m’avait dit autrefois, mais sans que cela m’ait jamais été prouvé, que M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, pendant son séjour à Zurich, avait réinstrumenté la symphonie en ut mineurSymphonie no. 5 do mineur Op. 67Symphonie pour orchestre no. 5 en do mineur Op. 67 de Ludwig van Beethoven dédiée au Prince Franz Joseh von Lobkowitz et au Comte Andreas Razumovsky et créée au Theater-an-der-Wien  de Vienne le 22 décembre 1808.Lire la suite… de Beethoven Beethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…!…

O maître, ne craignez-vous pas, pour peu que vous ayez médité sur certain précepte de l’Évangile, que dans un temps donné, dans bien longtemps d’ici, alors que vous ne serez plus que gloire et poussière, une main hardie, une main profane n’ajoute à votre partition de Tristan et IseultTristan und IsoldeTristan et Isolde, handlung (action) en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créée au Théâtre royal de la Cour de Bavière à Munich le 10 juin 1865.Lire la suite… un peu de ce charme mélodique qui lui manque, et ne traduise dans un langage plus humain et plus musical votre mélopée du dragon Fafnir ?…

Nulle part en Allemagne les ouvrages de M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… ne sont exécutés avec plus de soin, avec plus de perfection qu’à Weimar, et cela, malgré l’exiguïté de l’orchestre, malgré les faibles ressources dont le théâtre dispose. Là, les décors ne sont point luxueux et la mise en scène n’a rien de splendide ; mais il y a, ce qui vaut mieux que le luxe des décors et de la mise en scène, il y a de véritables artistes. J’ai déjà parlé des musiciens de la chapelle grand-ducale ; je veux aussi donner un souvenir à M. de MildeMilde, Rosa vonRosa von Milde née Agathe (Weimar, 25 avril 1825 – Weimar, 25 janvier 1906), soprano. Elle étudia dans sa ville natale et fut engagée à l’opéra de Weimar en 1845. Elle y créa le rôle d’Elsa à la création de Lohengrin (Wagner, 1850). Elle épousa le baryton Hans von Milde en 1851. ElleLire la suite…, basse excellente, acteur plein d’intelligence et de savoir, et répéter ce que je dis à Mme de MildeMilde, Rosa vonRosa von Milde née Agathe (Weimar, 25 avril 1825 – Weimar, 25 janvier 1906), soprano. Elle étudia dans sa ville natale et fut engagée à l’opéra de Weimar en 1845. Elle y créa le rôle d’Elsa à la création de Lohengrin (Wagner, 1850). Elle épousa le baryton Hans von Milde en 1851. ElleLire la suite… le soir de la première représentation de La StatueStatue, LaLa Statue, opéra-comique en trois actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre-Lyrique le 11 avril 1861.Lire la suite…, après qu’elle eût chanté ce pauvre rôle de Margyane, si mal vu des cantatrices françaises, avec un charme délicieux, avec une perfection sans égale. Je lui dis que je n’étais pas très au courant de certains usages allemands, mais qu’à Paris, quand un auteur voulait donner à une de ses interprètes un témoignage de sa reconnaissance et de son vif contentement, il lui demandait la permission de l’embrasser. Mme de Milde me répondit gracieusement que, sous ce rapport, les usages allemands ne différaient pas beaucoup des usages français. Oui, c’est une charmante artiste que Mme de Milde, et s’il me fallait invoquer en faveur de son talent l’appui d’un homme peut-être plus compétent que moi, celui de M. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… ne me manquerait certainement pas. C’est Mme de Milde qui a chanté à Weimar le rôle de Béatrice dans l’opéra de Béatrice et BénédicteBéatrice et BénédictBéatrice et Bénédict, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hector Berlioz, d’après Shakespeare, mis en musique par Hector Berlioz et créé au Théâtre de Bade le 9 août 1862.Lire la suite…, que M. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a fait représenter pour la première fois, il y a deux ans, à Bade, et qu’aucun théâtre lyrique parisien n’a encore songé à lui demander. On se souvient sans doute de l’effet que produisit à l’un des concerts du Conservatoire, chanté par Mme Viardot et Mme Vandenheuvel-DuprezDuprez, Caroline-FirenziCaroline-Firenzi Duprez (Florence 10 avril 1832 – Pau, 17 avril 1875), soprano. Fille et élève du ténor, Gilbert Duprez, elle chanta à Reims puis au Théâtre-Italien en 1850, Londres en 1851, et Bruxelles en 1851/52 où elle créa le rôle de Joanita dans L’Abîme de la Maladetta composé pLire la suite…, le ravissant duo qui termine le premier acte de Béatrice et BénédicteBéatrice et BénédictBéatrice et Bénédict, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hector Berlioz, d’après Shakespeare, mis en musique par Hector Berlioz et créé au Théâtre de Bade le 9 août 1862.Lire la suite… et dans lequel une très-légère réminiscence de La CréationCréation, LaLa Création (Die Schöpfung), oratorio pour soprano, ténor, basse, chœur et orchestre en trois parties sur un livret de Gottfried van Swieten mis en musique par Joseph Haydn et créé en privé au Palais Schwarzenberg de Vienne le 30 avril 1798 puis en public au Burgtheater de Vienne le 19 mars Lire la suite… indique suffisamment que M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… n’est pas aussi ennemi d’HaydnHaydn, Franz JosefFranz Josef Haydn (Rohrau/Basse Autriche, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809), compositeur. Il étudia avec Johann Mathias Franck, chef de chœur de l’église de Hainburg et fut remarqué par Reutter, maître de chapelle du Stephansdom à Vienne, qu’il le recruta en 1739 ou 1740 comme choristeLire la suite… qu’on a voulu le faire croire.

J’avais composé pour madame de MildeMilde, Rosa vonRosa von Milde née Agathe (Weimar, 25 avril 1825 – Weimar, 25 janvier 1906), soprano. Elle étudia dans sa ville natale et fut engagée à l’opéra de Weimar en 1845. Elle y créa le rôle d’Elsa à la création de Lohengrin (Wagner, 1850). Elle épousa le baryton Hans von Milde en 1851. ElleLire la suite… un air assez important qui, traduit et copié à Darmstadt, tardait tellement à arriver que je désespérais de le recevoir avant le jour fixé pour la première représentation de La StatueStatue, LaLa Statue, opéra-comique en trois actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre-Lyrique le 11 avril 1861.Lire la suite… à Weimar. Enfin l’air arriva….. pendant la répétition générale. Madame de MildeMilde, Rosa vonRosa von Milde née Agathe (Weimar, 25 avril 1825 – Weimar, 25 janvier 1906), soprano. Elle étudia dans sa ville natale et fut engagée à l’opéra de Weimar en 1845. Elle y créa le rôle d’Elsa à la création de Lohengrin (Wagner, 1850). Elle épousa le baryton Hans von Milde en 1851. ElleLire la suite… le déchiffra comme une excellente musicienne déchiffre, et le lendemain elle le chantait sans y avoir retranché une note, sans y avoir ajouté une fioriture. Je sais bien des cantatrices françaises qui, si bonnes musiciennes qu’elles soient, n’en eussent pas fait autant.

En voyant cette petite cour de Weimar si élégante et si bien tenue, si pleine de glorieux souvenirs artistiques et si hospitalière aux artistes, je me demandais pourquoi les gouvernements avaient renoncé aujourd’hui à se faire représenter, comme cela leur était arrivé jadis, par des hommes que leur pinceau ou leur plume avaient rendus illustres. La seule raison que j’aie pu me donner, c’est qu’aujourd’hui, plus qu’autrefois, les grands peintres et les grands écrivains sont plus rares que les fins diplomates. Et cette réflexion faite, je me mis à façonner tout exprès pour la cour de Weimar un ambassadeur de fantaisie, imitant en cela cet Anglais qui, sans avoir jamais vu Gœthe, sculpta les traits du grand poëte tels que son imagination les lui représentait. Ce buste, qui n’est pas d’une ressemblance frappante, mais dans lequel il y a certainement beaucoup de noblesse et de sentiment poétique, fait partie de la collection de la bibliothèque grand-ducale.

Je recommande à ceux qui iront à Weimar et qui comprennent tant soit peu la langue allemande, le catalogue de cette bibliothèque mis en vers, et en assez bons vers, par M. Karl GrosseGrosse, KarlKarl Grosse (Weimar, 13 mai 1804 – Weimar, 28 décembre 1885), bibliothécaire et poète. Il étudia au Gymnasium de Weimar et prit des leçons de chant en privé, mais dut abandonner ses études pour gagner sa vie. Il se maria en 1834 et la même année publia son premier recueil de poésies. IlLire la suite…, le cicérone de l’endroit. Je leur recommande aussi d’aller voir au palais du grand-duc la collection très-curieuse, dont les GuidesIphigénie en AulideIphigénie en Aulide, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 19 avril 1774.Lire la suite… ne parlent pas, des dessins originaux d’après lesquels Léonard de Vinci a exécuté les figures des personnages de La Cène. Il en manque deux ou trois qui se retrouveront sans doute un jour dans le musée particulier de quelque amateur plus enthousiaste que scrupuleux.

De Weimar à Eisenach, le voyage n’est pas long. Je ne pouvais guère me dispenser d’aller visiter la jolie petite ville où le grand Sébastien BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite… est né, et d’ailleurs tout près d’Eisenach il y a la Wartburg avec ses souvenirs religieux et ses poétiques légendes. On ne montre pas à Eisenach la maison de Sébastien BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite… comme l’on montre à Salzburg la maison où naquit MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… et qu’une large inscription : MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…’s Geburtshaus, placée sur la façade restaurée, indique du reste à l’attention du voyageur. En revanche, Sébastien BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite… a son tombeau à Leipzig, tandis qu’on est encore à se demander en quel endroit du cimetière de Wœhring, à Vienne, les restes de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… furent ensevelis. Sébastien BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite… passe, dans toute l’Allemagne, pour le plus grand musicien qui ait jamais existé, et en France même, on rencontre des amateurs de musique tellement imprégnés des œuvres de BachBach, Carl Philip EmanuelCarl Philip Emanuel Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788), compositeur. Deuxième fils de Jean-Sébastien Bach, il fut claveciniste et musicien du roi de Prusse, Frédéric II, à Berlin de 1740 à 1768 puis il prit la succession de Georg Philip Telemann comme directeur de la muLire la suite…, qu’ils prétendent retrouver des traces de son génie, des imitations de son style dans les rares compositions modernes auxquelles ils veulent bien accorder un certain mérite. Mais aussi il est d’autres amateurs de musique que l’on terrifie avec ces simples mots : Nous allons vous faire entendre une fugue de Bach ! Peu leur importe que la fugue soit de Sébastien, d’Emmanuel ou de Guillaume ; quand ils peuvent se sauver, ils se sauvent.

Les bienfaits de sainte Elisabeth de Thuringe sont racontés tout au long sur les murs de la salle principale du château de la Wartburg, et l’on me croira facilement si j’avoue que le pinceau du peintre m’a semblé moins éloquent que la plume de M. de MontalembertMontalembert, Charles-Forbes-René deCharles-Forbes-René, comte de Montalembert (Londres, 15 avril 1800 – Paris, 13 mars 1870), écrivain, historien et homme politique. Il arriva à Paris avec sa famille en 1814 et fit ses études au Lycée Bourbon, avant d’étudier le droit. Après un séjour en Angleterre et en Irlande, il revinLire la suite…. Sur un des panneaux de cette même salle sont inscrits les noms des poëtes-chanteurs qui prirent part au fameux combat dont s’est inspiré M. Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite… dans une des plus belles pages de sa partition. D’ailleurs, à la Wartburg, les souvenirs de TannhäuserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… vous poursuivent, et à chaque instant l’envie me prenait d’aller rôder tout autour du Hörselberg pour voir si je n’y découvrirais pas la demeure de la déesse Holda, appelée familièrement dame Vénus dans les récits populaires. On est bien vite sous l’empire du fantastique ou du merveilleux dans ces pays où la fiction et la légende tiennent une plus grande place que l’histoire. Ce qui m’a ramené à la réalité, c’est une crinoline russe que j’ai rencontrée dans le défilé de l’Annenthal et qui obstruait tellement le passage de cette vallée, où deux hommes peuvent à peine marcher de front, qu’il m’a fallu rebrousser chemin. Tout en m’éloignant, j’entendais les exclamations que cette crinoline moscovite, emprisonnée entre les flancs des roches humides, adressait à son jeune compagnon de voyage.

Le même soir j’étais à Leipzig, et je trouvais un abri des plus confortables au consulat de France, dont le titulaire, M. Ferdinand DervieuDervieu, André-FerdinandAndré-Ferdinand Dervieu (Marseille, 18 avril 1825 – Vienne/Autriche, 19 novembre 1890), ministre plénipotentiaire, maire. Ami d’enfance de Reyer, il fit une carrière diplomatique comme ministre plénipotentiaire. Il fut entre autres consul de France à Leipzig en 1863, consul général à HamLire la suite…, est un de mes camarades d’enfance, un de mes plus intimes amis. Là je suis resté cinq ou six jours, très-choyé, très-dorloté, passant de longues heures à fumer auprès d’un grand poële et à écouter mon hôte me jouer, de mémoire, sur un excellent piano d’Érard, tels fragments de l’œuvre de BachBach, Carl Philip EmanuelCarl Philip Emanuel Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788), compositeur. Deuxième fils de Jean-Sébastien Bach, il fut claveciniste et musicien du roi de Prusse, Frédéric II, à Berlin de 1740 à 1768 puis il prit la succession de Georg Philip Telemann comme directeur de la muLire la suite… ou de MendelssohnMendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite… qu’il me plaisait de lui demander. M. Ferdinand DervieuDervieu, André-FerdinandAndré-Ferdinand Dervieu (Marseille, 18 avril 1825 – Vienne/Autriche, 19 novembre 1890), ministre plénipotentiaire, maire. Ami d’enfance de Reyer, il fit une carrière diplomatique comme ministre plénipotentiaire. Il fut entre autres consul de France à Leipzig en 1863, consul général à HamLire la suite… ne doit qu’à lui-même la brillante position qu’il occupe aujourd’hui, et comme avant d’entrer dans les consulats il a étudié la diplomatie à l’école de M. le comte WalewskiWalewski, Alexandre Florian Joseph, ComteAlexandre Florian Joseph, Comte Walewski (Walewice/Pologne, 4 mai 1810 – Strasbourg, 2 septembre 1868), homme politique. Il était le fils de Napoléon 1er et de la comtesse Marie Walewska. Il s’installa à Paris en 1827 et fut naturalisé français en 1833. Il embrassa la carrière politique enLire la suite… et de M. Drouyn de Lhuys, on n’a qu’à gratter très-légèrement le consul pour retrouver le diplomate. Pendant que j’étais à Leipzig, le théâtre ne faisait pas de brillantes affaires, et je fus très-désagréablement surpris la première fois que j’entrai dans cette petite salle assez malpropre et peu digne d’une ville qui a une si grande importance musicale. On jouait Le FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… ; la plupart des loges étaient vides, et les spectateurs assis aux stalles d’orchestre étaient peu nombreux. Les habitants de Leipzig protestaient, à ce que l’on m’apprit, contre une direction qui n’avait pas toutes leurs sympathies. Il n’y a pas de chapelle à Leipzig ; la municipalité donne une subvention au théâtre qu’un directeur administre à ses risques et périls. Je ne connais guère en Allemagne que Hambourg et Francfort où ce genre d’administration produise d’assez bons résultats. Depuis quelques mois, le théâtre a été restauré à neuf ; on a secoué la poussière des banquettes et les toiles d’araignée ne servent plus de grillage aux loges d’avant-scène ; la direction actuelle, n’ayant pas à lutter, comme l’autre, contre l’indifférence ou l’hostilité du public, pourra attendre tout doucement l’achèvement du nouveau théâtre qui, dans moins de trois ans, s’élèvera sur la belle place d’Auguste, en face du musée. Cet édifice sera, dit-on, d’un aspect monumental, et les frais en ont été couverts, en grande partie, par des souscriptions particulières.

Mais le théâtre de Leipzig, si bien aménagé qu’il soit, et quels que soient aussi le mérite de ses artistes et les ressources dont il dispose, aura toujours fort à faire pour lutter contre Le Gewandhaus et La Société d’Euterpe. Ces deux sociétés rivales se partagent les dilettanti de la ville, et chacune d’elles a son public, un public fidèle et ami du progrès, qui ne l’oblige pas à la sévère monotonie d’un programme exclusivement classique.

(La suite prochainement.)