Viardot, Michelle-Ferdinande-Pauline
Michelle-Ferdinande-Pauline Viardot( Paris, 18 juillet 1821 – Paris, 18 mai 1910), contralto, compositeur, pianiste et professeur de chant. Fille de Manuel Vincente Garcia, ténor et compositeur, soeur de la soprano Maria Malibran et de Manuel Patricio Garcia, l’un des plus important professeur de chant du XIXe siècle, Pauline Garcia étudia le chant avec ses parents, le piano avec Meysenberg et Liszt, et la composition avec Reicha. Elle se produisit comme pianiste à Bruxelles en 1835 et à Paris en 1836. En 1839 elle débuta dans le rôle de Desdemona d’Otello (Rossini) au Théâtre-Italien de Paris et y chanta plusieurs rôles d’opéras de Rossini. Le 18 Avril 1840, elle épousait Louis Viardot, qui avait été directeur du Théâtre-Italien du 10 Novembre 1838 au 22 Février 1840. Les années suivantes, avec son époux, elle fit des tournées très applaudies en Europe (Londres, Berlin, Dresde, Vienne) et fut engagée à l’opéra de Saint-Pétersbourg de 1843 à 1846. Elle y chanta Norma (Bellini) ainsi que les ouvrages de Glinka et de Dargomyjski. Elle parlait couramment l’espagnol, le français, l’italien, l’anglais, l’allemand et le russe et composait des mélodies dans ces différents styles nationaux. A Saint-Pétersbourg, elle fit la connaissance de l’écrivain Ivan Tourgueniev qui eut toute sa vie une amitié passionnée pour elle. Amie intime de George Sand, elle fut l’inspiratrice de ses romans de formation : Consuelo et la Comtesse de Rudolstadt. Subjugué par son talent, Meyerbeer l’imposa à l’Opéra de Paris pour la création du Prophète le 16 Avril 1849 et déclara qu’il devait une grande part du succès de son oeuvre à l’interprétation du rôle de Fidès par Pauline Viardot. Elle protégea les jeunes talents, usant de son influence pour engager l’Opéra de Paris à commander à Gounod son premier opéra, Sapho, dont elle créa le rôle-titre le 19 Avril 1851. Elle encouragea Berlioz dans sa composition des Troyens et en chanta des fragments à Baden-Baden le 29 Août 1859. Berlioz révisa pour elle le rôle d’Orphée de Gluck, originellement écrit pour une voix de castrat. Son interprétation en était si convaincante qu’elle reprit ce rôle et celui de Fidès dans toute l’Europe. Elle était aussi très admirée dans Léonore de Fidelio (Beethoven) et dans Lady Macbeth (Verdi) et Alceste (Gluck). Elle se retira de la scène en 1863 et s’installa avec sa famille à Baden-Baden où elle fit jouer par sa famille et ses élèves des opérettes qu’elle avait composées sur des livrets de Tourgueniev. L’une d’elles, Le Dernier sorcier (1869), fut orchestrée et jouée à Weimar, Riga, et Karlsruhe. Amie de Clara Schumann avec qui elle jouait des quatre mains au piano, Mme Viardot avait été la dédicataire du Liederkreis Op. 24 de Robert Schumann. Elle donna des concerts d’orgue et se produisit occasionnellement au concert. C’est ainsi qu’elle créa Marie-Madeleine de Massenet le 1er avril 1873, et chanta le second acte de Samson et Dalila (Saint-Saëns) le 20 Juillet 1874 en concert privé. Après la chute du Second Empire, Mme Viardot et sa famille revinrent s’installer en France. Mme Viardot se consacra à l’enseignement, fut nommée professeur de chant au Conservatoire en 1871 mais démissionna en 1874. Parmi ses élèves on compte Désirée Artot, Aglaja Orgeni, Marianne Brandt et Antoinette Sterling. Elle publia un Ecole de Chant en 1861, et Une heure d’étude : Exercices pour voix de femme en 1880 ainsi qu’une édition critique de 50 mélodies de Schubert.
Sources : Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle ; The New Grove Dictionary of Music and Musicians.