Le Courrier de Paris, 30 septembre 1858, [p. 1-2] (article signé E. Reyer).
Chronique musicale.
Il est question, à l’Opéra, de reprendre et de monter avec un très grand luxe de décors, de mise en scène et de chanteurs, si c’est possible, l’une des immortelles partitions de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite…. On hésite entre Iphigénie en TaurideIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite…, ArmideArmideArmide, tragédie lyrique en cinq actes sur un livret de Philippe Quinault mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 septembre 1777.Lire la suite… et AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…. Notre génération a un peu oublié, si jamais elle les a connues, ces belles pages, ces larges inspirations qu’un souffle puissant anime et qui ont servi de modèle à la plupart des compositeurs dramatiques de ce siècle. Si le talent de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… a été critiqué, si, au point de vue de la science, ses Å“uvres ont fourni plus d’un prétexte à la malignité des puristes, son génie du moins est incontestable.
Il y a longtemps déjà que la guerre entre les gluckistes et les piccinistes est terminée, et les escarmouches que se livrent encore aujourd’hui, dans maintes occasions, l’école allemande et l’école italienne, n’ont rien de commun avec 1a grande querelle du siècle dernier : dès l’instant où des intérêts privés se mêlent à des questions d’art, les passions se taisent et la foule indifférente s’éloigne du champ de bataille.
La réapparition d’une Å“uvre de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… sur notre première scène lyrique ne nous vaudra donc pas une seconde édition de ses luttes littéraires qui eurent pour principaux coryphées SuardSuard, Jean-Baptiste AntoineJean-Baptiste-Antoine Suard (Besançon, 15 janvier 1733 – Paris, 20 juillet 1817), écrivain et journaliste. De 1754 à 1764, il publia en collaboration avec l’abbé Arnaud Le Journal étranger, qui offrait aux lecteurs des extraits d’ouvrages et des critiques littéraires, puis il rédigea LaLire la suite… et l’abbé ArnaudArnaud, FrançoisFrançois Arnaud, Abbé (Aubignan/Vaucluse, 27 juillet 1721 – Paris, 2 décembre 1784), écrivain. Il vint à Paris en 1752, attaché au prince Louis de Wurtemberg. En 1765, il devint abbé de Grandchamp. Il participa activement à la vie musicale de son époque, collaborant avec son ami J.B.A. SuarLire la suite… d’un côté, MarmontelMarmontel, Jean-FrançoisJean-François Marmontel (Bort-les-Orgues/ Limousin, 11 juillet 1723 – Habloville (Saint-Aubin-sur-Gaillon) près de Rouen, 31 décembre 1799), écrivain, poète et librettiste. Il se lia d’amitié avec Voltaire, qui l’encouragea à venir à Paris. Il s’y fit connaître en premier lieu commLire la suite…, La HarpeLa Harpe, Jean-FrancoisJean-François de La Harpe (Paris, 20 novembre 1739 – Paris, 11 février 1803), écrivain. Il étudia au collège d’Harcourt où il remporta le premier prix de discours latin et le premier prix de discours français en 1757. En 1759, la publication de son ouvrage Héroïdes nouvelles, précédéLire la suite… et d’AlembertAlembert, Jean Le Rond dit d’Jean Le Rond, dit d’Alembert (Paris, 16 novembre 1717 – Paris, 29 octobre 1783), mathématicien, encyclopédiste et philosophe. Après de brillantes études au collège des Quatre-Nations, il présenta à l’Académie des sciences son premier travail en mathématiques en 1739. Trois ans plus taLire la suite… de l’autre, et qui, pendant plus de deux ans, remplirent les colonnes du Journal de Paris, de la Gazette de littérature et du Mercure, d’épigrammes, de lazzis et de très gros mots, lesquels n’en étaient pas meilleurs pour cela. Le temps de la polémique est passé, et pour nous éviter la peine de discuter, pour échapper peut-être aux dangers de la discussion, nous aimons mieux faire profession d’éclectisme. En cela, les Allemands ne nous imitent guère ; mais s’ils ont le tort, à nos yeux, de pousser un peu loin le sentiment national et d’être par trop exclusifs, du moins sont-ils profondément convaincus. Ils ont foi dans les doctrines de leurs maîtres et dans la prépondérance de leur école ; chez eux les sectes dissidentes mêmes ne cherchent pas à ébranler les principes d’une religion qui a pour grands-prêtres HaydnHaydn, Franz JosefFranz Josef Haydn (Rohrau/Basse Autriche, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809), compositeur. Il étudia avec Johann Mathias Franck, chef de chÅ“ur de l’église de Hainburg et fut remarqué par Reutter, maître de chapelle du Stephansdom à Vienne, qu’il le recruta en 1739 ou 1740 comme choristeLire la suite…, MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… et BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…. M. Richard Wagner, par exemple, tout en se faisant le chef d’une école prétendue nouvelle, tout en ralliant à son système une foule de disciples, ne répudie pas autant qu’on pourrait le croire les immuables traditions du passé, et il reste allemand en dépit de ses velléités les plus révolutionnaires.
Puisque les vues de l’Académie impériale de musique sont tournées maintenant vers le chantre d’OrphéeOrphée et EurydiceOrphée et Euridice, drame héroïque en trois actes sur un livret de Pierre-Louis Moline mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 2 août 1774.Lire la suite…, il est bon de rappeler dans quelle circonstance le grand réformateur, entrevoyant pour l’art dramatique un avenir nouveau, osa faire si bon marché des faciles lauriers qu’il avait cueillis en Italie.
« … Indépendamment de deux opéras qu’on avait demandés à GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… pour le théâtre de Londres, on l’avait engagé à arranger un pasticcio. On sait que ce sont des poëmes auxquels on adapte des morceaux de musique choisis dans d’autres opéras. Il prit donc dans tous ses ouvrages les morceaux qui avaient toujours été applaudis et les arrangea avec le plus d’art et d’habileté qu’il put sur le poëme qui lui avait été donné, et qui s’appelait, à ce qu’on croit, Pyrame et Thisbé. — A la représentation, GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… fut étonné de voir que les mêmes morceaux qui avaient produit le plus grand effet dans les opéras pour lesquels ils avaient été composés n’en faisaient pas, transportés sur d’autres paroles et adaptés à une autre action. En y réfléchissant, il jugea que toute musique bien faite a une expression propre à la situation pour laquelle elle a été composée, et que cette expression est une source d’effet plus riche et plus puissante que le plaisir vague dont l’oreille est chatouillée par un arrangement de sons combinés. Il conclut aussi de ce qu’il avait remarqué dans son pasticcio que la force du rhythme et de l’accent des paroles est un puissant auxiliaire pour le musicien, quand il sait en tirer parti. Il prit dès lors la résolution de renoncer au genre italien de son temps, dont on pouvait dire avec raison, comme l’abbé ArnaudArnaud, FrançoisFrançois Arnaud, Abbé (Aubignan/Vaucluse, 27 juillet 1721 – Paris, 2 décembre 1784), écrivain. Il vint à Paris en 1752, attaché au prince Louis de Wurtemberg. En 1765, il devint abbé de Grandchamp. Il participa activement à la vie musicale de son époque, collaborant avec son ami J.B.A. SuarLire la suite…, que l’opéra était un concert dont le drame était le prétexte. »
M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, à qui j’emprunte cette citation, ajoute que GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… n’atteignit pas de prime abord le but qu’il se proposait : pour achever la grande révolution musicale que son génie avait rêvée, il lui fallait un poète qui comprit ses idées, et ce poète il le trouva dans CalzabigiCalzabigi, RanieriRanieri Calzabigi (Livourne, 23 décembre 1714 – Naples, 12 juillet 1795), librettiste. Il fit ses études au collège jésuite de Prato de 1722 à 1729 puis s’occupa de la correspondance de la maison de commerce de son père tout en écrivant ses premières Å“uvres littéraires. Il devint membre Lire la suite…, qui écrivit pour lui AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…, Paris et HélèneParide ed Elena (Pâris et Hélène)Paride ed Elena (Pâris et Hélène), dramma per musica en cinq actes sur un livret en italien de Ranieri de Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé au Burgtheater de Vienne le 3 novembre 1770.Lire la suite… et Orphée.Orphée et EurydiceOrphée et Euridice, drame héroïque en trois actes sur un livret de Pierre-Louis Moline mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 2 août 1774.Lire la suite… Jusque-là il n’avait réussi qu’à produire des essais plus ou moins incomplets de son système, et c’est à peine si la Clemenza di TitoClemenza di Tito, LaLa Clemenza di Tito, drama per musica en trois actes sur un livret en italien de Pietro Metastasio mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé au Théâtre San Carlo de Naples le 4 novembre 1852.Lire la suite…, l’Antigone AntigonoAntigono, drama per musica en trois actes sur un livret en italien de Pietro Metastasio mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé au Théâtre de la Torre Argentina à Rome le 9 février 1756.Lire la suite…[AntigonoAntigonoAntigono, drama per musica en trois actes sur un livret en italien de Pietro Metastasio mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé au Théâtre de la Torre Argentina à Rome le 9 février 1756.Lire la suite…] Baucis e FilemoneBauci e FilemoneBauci e Filemone, premier acte de Le Feste d’Apollo (Les Fêtes d’Apollon), feste teatrale (fête théâtrale) composée d’un prologue suivi de trois actes indépendants mis en musique par Christoph Willibald Gluck. Le livret en italien de Bauci e Filemone est de Giuseppe Maria Pagnini. L’œLire la suite…e Aristeo AristeoAristeo, deuxième acte de Le Feste d’Apollo (Les Fêtes d’Apollon), feste teatrale (fête théâtrale) composée d’un prologue suivi de trois actes indépendants mis en musique par Christoph Willibald Gluck. Le livret en italien d’Aristeo est de Giuseppe Pezzana. L’œuvre fut créée à lLire la suite… et TelemaccoTelemaccoTelemacco ossia L’isola di Circe (Telemaque  ou  L’Ile de Circé), dramma per musica en deux actes sur un livret en italien de Carlo Sigismondo Capece mis musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’occasion du mariage de l’empereur Joseph II d’Autriche avec la princesse Maria JLire la suite… font pressentir la puissante individualité qui devait, quelques années plus tard, rayonner avec tant d’éclat à chaque page de ses productions sublimes et lui assigner le premier rang parmi les plus illustres compositeurs dramatiques.
GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… nous a laissé deux documens très curieux, relatifs à la révolution qu’il a accomplie et aux causes qui le déterminèrent à modifier si complètement ses idées à l’égard de l’opéra : ce sont les épîtres dédicatoires placées en tête des partitions d’AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite… et de Paris et HélèneParide ed Elena (Pâris et Hélène)Paride ed Elena (Pâris et Hélène), dramma per musica en cinq actes sur un livret en italien de Ranieri de Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé au Burgtheater de Vienne le 3 novembre 1770.Lire la suite…, et adressées au comte DurazzoDurazzo, Giacomo, comte deGiacomo Durazzo (Gênes, 27 avril 1717 – Venise, 15 octobre 1794), diplomate et homme de théâtre. Issu d’une famille qui compte neuf doges de Gênes dont son propre frère, il fut nommé en 1749 par la République de Gênes envoyé extraordinaire à la cour de Vienne. Là , il fut apprécié paLire la suite…, lequel, par admiration pour GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite…, se fit l’éditeur d’OrphéeOrphée et EurydiceOrphée et Euridice, drame héroïque en trois actes sur un livret de Pierre-Louis Moline mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 2 août 1774.Lire la suite… et des deux ouvrages ci-dessus, gravés à Paris avec les paroles italiennes, en 1789.
Je cite ces deux documens, qui, ainsi que le dit M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, feront bien mieux connaître que ne pourraient le faire des volumes de dissertations, les principes du célèbre compositeur. Et l’on y verra, je l’espère, quelques allusions très transparentes à certain abus qui sont aussi vivaces aujourd’hui qu’ils l’étaient au dernier siècle, en dépit des efforts tentés à différentes reprises pour les reformer. Au talent près, la plupart de nos chanteurs et de nos compositeurs sont restés les mêmes.
« Lorsque j’entrepris de mettre en musique l’opéra d’AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…, je me proposai d’éviter les abus que la vanité mal entendue des chanteurs et l’excessive complaisance des compositeurs avaient introduits dans l’opéra italien, et qui, du plus pompeux et du plus beau des spectacles avaient fait le plus ennuyeux et le plus ridicule. Je cherchai à réduire la musique à sa véritable fonction, celle de seconder la poésie pour fortifier l’expression des sentimens et l’intérêt des situations sans interrompre l’action et la refroidir par des ornemens superflus ; je crus que la musique devait ajouter à la poésie ce qu’ajoutent à un dessin correct et bien composé la vivacité des couleurs et l’accord heureux des lumières et des ombres, qui servent à animer les figures sans en altérer les couleurs. Je me suis donc bien gardé d’interrompre un acteur dans la chaleur du dialogue pour lui faire attendre une ennuyeuse ritournelle, ou de l’arrêter au milieu de son discours sur une voyelle favorable, soit pour déployer dans un long passage l’agilité de sa belle voix, soit pour attendre que l’orchestre lui donna le temps de reprendre haleine pour faire un point d’orgue.
Je n’ai pas cru non plus devoir ni passer rapidement sur la seconde partie d’un air, lorsque cette seconde partie était la plus importante, afin de répéter régulièrement quatre fois les paroles de l’air, ni finir l’air où le sens ne finit pas, pour donner au chanteur la facilité de faire voir qu’il peut varier à son gré et de plusieurs manières un passage.
Enfin, j’ai voulu proscrire tous ces abus contre lesquels, depuis longtemps, se récriaient en vain le bon sens et le bon goût.
J’ai imaginé que l’ouverture devait prévenir les spectateurs sur le caractère de l’action qu’on allait mettre sous ses yeux et leur indiquer le sujet ; que les instrumens ne devaient être mis en scène qu’en proportion du degré d’intérêt et de passion, et qu’il fallait éviter surtout de laisser dans le dialogue une disparate trop tranchante entre l’air et le récitatif, afin de ne pas tronquer à contre-sens la période, et de ne pas interrompre mal à propos le mouvement et la chaleur de la scène.
J’ai cru encore que la plus grande partie de mon travail devait se réduire à chercher une belle simplicité, et j’ai évité de faire parade des difficultés aux dépends de la clarté ; je n’ai attaché aucun prix à la découverte d’une nouveauté, à moins qu’elle ne fût naturellement donnée par la situation et liée à l’expression ; enfin, il n’y a aucune règle que je n’aie cru devoir sacrifier de bonne grâce en faveur de l’effet.
Voilà mes principes. Heureusement le poëme se prêtait merveilleusement à mon dessein. Le célèbre auteur d’AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite… (CalzabigiCalzabigi, RanieriRanieri Calzabigi (Livourne, 23 décembre 1714 – Naples, 12 juillet 1795), librettiste. Il fit ses études au collège jésuite de Prato de 1722 à 1729 puis s’occupa de la correspondance de la maison de commerce de son père tout en écrivant ses premières Å“uvres littéraires. Il devint membre Lire la suite…), ayant conçu un nouveau plan de drame lyrique, avait substitué aux descriptions fleuries, aux comparaisons inutiles, aux froides et sentencieuses moralités, des passions fortes, des situations intéressantes, le langage du cÅ“ur et un spectacle toujours varié. Le succès a justifié mes idées et l’approbation universelle, dans une ville aussi éclairée (Vienne), m’a démontré que la simplicité et la vérité sont les grands principes du beau dans toutes les productions des arts, etc., etc. »
Avant de citer la préface de Paris et HélèneParide ed Elena (Pâris et Hélène)Paride ed Elena (Pâris et Hélène), dramma per musica en cinq actes sur un livret en italien de Ranieri de Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé au Burgtheater de Vienne le 3 novembre 1770.Lire la suite…, remarquons, avec M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, que l’approbation dont se vante le célèbre artiste n’était pas si universelle qu’il veut bien le dire : cette approbation s’était bornée à celle de quelques amis et de la cour de l’empereur d’Autriche, qui était fort habile en musique. GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… va, d’ailleurs, se plaindre lui-même des critiques qu’on a faites à ses idées.
« Je ne me suis déterminé à publier la musique d’AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite… que dans l’espoir de trouver des imitateurs. J’osais me flatter qu’en suivant la route que j’ai ouverte, on s’efforcerait de détruire les abus qui se sont introduits dans le spectacle italien, et qui le déshonorent. Je l’avoue avec douleur, je l’ai tenté vainement jusqu’ici. Les demi-savans, les docteurs de goût (i euongustai), espèce malheureusement trop nombreuse, et de tout temps mille fois plus funeste au progrès des arts que celle des ignorans, se sont déclarés contre une méthode qui, en s’établissant, anéantirait leurs prétentions.
On a cru pouvoir prononcer sur l’AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…, d’après des répétitions informes, mal dirigées et plus mal exécutées ; on a calculé dans un appartement l’effet que cet opéra pourrait produire sur un théâtre ; c’est avec la même sagacité que, dans une ville de la Grèce, on voulut juger autrefois, à quelques pieds de distance, de l’effet de statues faites pour être placées sur de hautes colonnes. Un de ces délicats amateurs qui ont mis toute leur âme dans leurs oreilles aura trouvé un air trop âpre, un passage trop dur ou mal préparé, sans songer que, dans la situation, cet air, ce passage, étaient le sublime de l’expression et formaient le plus heureux contraste. Un harmoniste pédant aura remarqué une négligence ingénieuse ou une faute d’impression, et se sera empressé de dénoncer l’une et l’autre comme autant de péchés irrémissibles contre les mystères de l’harmonie ; bientôt après une foule de voix se seront réunies pour condamner cette musique comme barbare, sauvage, extravagante.
Il est vrai que les autres arts ne sont guère plus heureux, et Votre Altesse en devine la raison. Plus on s’attache à chercher la perfection et la vérité, plus la précision et l’exactitude deviennent nécessaires. Les traits qui distinguent Raphaël de la foule de peintres sont en quelque sorte insensibles ; de légères altérations dans les costumes ne détruiront point la ressemblance dans une tête de caricature, mais elles défigureront entièrement le visage d’une belle personne ; je n’en veux pas d’autre preuve que mon air d’Orphée, Che faro senza Euridice ? Faites-y le moindre changement, soit dans le mouvement, soit dans la tournure de l’expression, et cet air deviendra un air de marionnettes. (Combien d’airs aujourd’hui, grâce à la manie de roulades, d’agrémens et de fioritures de toutes sortes qui s’est emparée de certaines cantatrices, ont cette triste destinée !) Dans un ouvrage de ce genre, une note plus ou moins soutenue, une altération de force ou de mouvement, une appogiature hors de place, un trille, un passage, une roulade, peuvent ruiner l’effet d’une scène tout entière. Aussi, lorsqu’il s’agit d’exécuter une musique faite d’après les principes que j’ai établis, la présence du compositeur est-elle, pour ainsi dire, aussi nécessaire que le soleil l’est aux ouvrages de la nature : il en est l’âme et la vie ; sans lui, tout reste dans la confusion et le chaos (ce paragraphe répond à un passage de mon dernier feuilleton, dans lequel j’exprimais mon étonnement de ce que les ouvrages de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… n’étaient jamais exécutés en Allemagne, la véritable patrie de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, quand il n’est pas là pour en diriger l’exécution). Mais il faut s’attendre à rencontrer ces obstacles tant qu’on rencontrera dans le monde de ces hommes qui, parce qu’ils ont des yeux et des oreilles, n’importe de quelle espèce, se croient en droit de juger des beaux-arts, etc., etc. »
L’amour-propre excessif, l’orgueil même que l’on a reprochés à GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… percent dans certaines phrases de ces deux épîtres ; mais une chose qu’il est sans doute bien plus utile de remarquer, c’est l’énergique volonté de cet homme qui, arrivé à un âge déjà avancé (GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… avait plus de cinquante ans lorsqu’il écrivit AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…), quitte brusquement la voie que jusque-là il avait suivie, et s’élance hardiment vers les horizons nouveaux que son génie lui a fait entrevoir.
L’Opéra hésite donc entre AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…, Armide ArmideArmide, tragédie lyrique en cinq actes sur un livret de Philippe Quinault mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 septembre 1777.Lire la suite…et Iphigénie en TaurideIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite…. A sa place je n’hésiterais pas et je reprendrais successivement Iphigénie en TaurideIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite…, ArmideArmideArmide, tragédie lyrique en cinq actes sur un livret de Philippe Quinault mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 septembre 1777.Lire la suite…, AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…, Iphigénie en Aulide Iphigénie en AulideIphigénie en Aulide, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 19 avril 1774.Lire la suite…et Orphée ;Orphée et EurydiceOrphée et Euridice, drame héroïque en trois actes sur un livret de Pierre-Louis Moline mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 2 août 1774.Lire la suite… je consacrerais un jour par semaine à la représentation des chefs-d’œuvre classiques, et je ne voudrais pas laisser l’honneur de certaines reprises à un théâtre de second ordre. La recette pourrait bien ne rien y perdre, et la gloire de l’Académie impériale de musique y gagnerait assurément quelque chose. D’ailleurs, notre grande scène lyrique est, depuis plusieurs années, dans une position exceptionnelle qui lui permet de se soucier bien plus de sa gloire que de ses intérêts, et ce ne sont pas les livres du caissier qui, aux yeux de personne, prouvent d’une manière irrécusable que tel théâtre est le premier théâtre du monde.
En consacrant un jour par semaine aux Å“uvres classiques, l’Opéra ne ferait aucun tort aux compositeurs modernes : il jouerait une fois de plus, voilà tout. Je sais bien que cette nouvelle combinaison présenterait de graves difficultés ; mais pour ceux qui ont des pouvoirs illimités, les obstacles n’existent pas. Le seul obstacle sérieux, c’est la pénurie d’interprètes capables de comprendre et de traduire des Å“uvres qui ne peuvent supporter une exécution médiocre. La Société des Concerts est fort embarrassée chaque fois qu’elle veut nous faire entendre quelque fragment de l’ancien répertoire, et elle a rarement trouvé des chanteurs ou des cantatrices dignes de son admirable orchestre ; l’Opéra éprouverait sans doute le même embarras ; mais avec l’aide de bons professeurs (je suis certain qu’il en existe) on arriverait, dans un temps donné, à former des sujets qui seraient à la hauteur de leurs rôles. Il y en avait bien autrefois : pourquoi n’en trouverait-on pas aujourd’hui ? On engagerait ces artistes à méditer longuement sur les abus que GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… signale dans sa préface d’AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…, et ils se laisseraient peut-être convaincre de l’inutilité des points d’orgue, des fioritures et autres agrémens d’un goût équivoque dans le chant dramatique ; ils laisseraient tous ces artifices aux rossignols et aux fauvettes, qui roucoulent et voltigent dans des zones moins élevées. Je crois fermement que le jour où l’on préférera les artistes qui ont du talent à ceux qui ont des voix exceptionnelles, on aura rendu un très grand service à l’art dramatique, aux compositeurs, au public, et aux artistes eux-mêmes. Quant aux voix exceptionnelles dont quelques-uns de nos théâtres lyriques sont si fiers aujourd’hui, je ne pense pas qu’elles soient d’un grand secours à l’Opéra, quand il en viendra à se rendre compte des moyens dont il dispose pour l’exécution de telle Å“uvre classique qu’il aura la fantaisie de ressusciter.
Je n’ai pas besoin de dire quelle heureuse influence exercerait sur l’éducation des artistes et sur le goût du public la mise au répertoire de chefs-d’œuvre que tant de gens admirent de confiance, sans les connaître : excepté quelques dilletanti qui font chaque année leur petit tour d’Allemagne, excepté quelques élus admis dans le temple de la rue Bergère, nous sommes fort peu initiés aux sublimes beautés que renferment les Å“uvres des anciens maîtres ; les lecteurs de partitions classiques sont fort rares, même parmi ceux pour lesquels cette lecture serait d’une nécessité indispensable, et la plupart des artistes et des dilletanti qui parlent des vieux maîtres ne les connaissent que de nom et me rappellent ce savant de province qui récitait sans la moindre hésitation la liste des rois de France, mais qui aurait été bien embarrassé de dire si c’est Louis XIVLouis XIV de BourbonLouis-Dieudonné de Bourbon, dit Louis XIV (Saint-Germain-en-Laye, 5 septembre 1638 – Versailles, 1er septembre 1715), roi de France. Son père décéda le 14 mai 1643 ; Louis XIV n’avait donc pas encore cinq ans lorsqu’il accéda au trône. Les grands seigneurs du royaume profitèrent de sa Lire la suite… ou ClovisClovisClovis (466 – Paris, 27 novembre 511), roi des Francs. Fils de Chidéric Ier, roi des Francs saliens de Tournai et de la reine Basine de Thuringe. Il succéda à son père vers 481 et, à la suite de plusieurs combats, parvint à s’affirmer comme le roi de tous les Francs saliens et étendit sonLire la suite… qui a gagné la bataille de Tolbiac.
Je ne me flatte pas de voir s’accomplir le vÅ“u que je viens d’exprimer au sujet de la reprise des Å“uvres de l’ancien répertoire ; mais si l’Académie impériale de musique se borne à faire un choix entre les trois partitions de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… qui, dans ce moment-ci, fixent son attention, je suis persuadé que l’œuvre préférée nous sera offerte dans toute son intégrité et telle que GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… l’a écrite. Aucune idée de changemens, de coupures, d’altérations au texte, de modifications apportées à l’instrumentation, aucune pensée sacrilège, en un mot, ne viendra, j’en réponds, à l’esprit de M. Alphonse RoyerRoyer, AlphonseAlphonse Royer (Paris, 10 septembre 1803 – Paris, 11 avril 1875), directeur, ecrivain, librettiste. Il écrivit de nombreux romans, comédies, drames et vaudevilles. En collaboration avec Gustave Vaëz ils écrivirent des livrets d’opéra originaux dont La Favorite (Donizetti), Robert Bruce (NiLire la suite…, qui est un homme d’un goût éprouvé, ni à l’esprit de M. GirardGirard, NarcisseNarcisse Girard (Mantes, 27 janvier 1797 – Paris, 17 janvier 1860), chef d’orchestre et compositeur. Élève de Baillot au Conservatoire de Paris, il obtint un premier prix de violon en 1820 et étudia la composition avec Reicha. Il fut un des membres fondateurs de la Société des Concerts du CLire la suite…, chef d’orchestre habile, musicien éminent, qui a donné plus d’une preuve de son amour et de son respect pour la musique des vieux maîtres.
En attendant AlcesteAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…, Iphigénie en AulideIphigénie en AulideIphigénie en Aulide, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 19 avril 1774.Lire la suite… ou ArmideArmideArmide, tragédie lyrique en cinq actes sur un livret de Philippe Quinault mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 septembre 1777.Lire la suite…, l’Opéra pousse très activement les répétitions du grand ouvrage de MM. MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite… et Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, dont le titre définitif est : Le Dernier jour d’Herculanum, ou plus simplement : HerculanumHerculanumHerculanum, opéra en quatre actes sur un livret de Joseph Méry et Térence Hadot mis en musique par Félicien David et créé à l’Opéra de Paris le 4 mars 1849.Lire la suite…. On sait que les principaux rôles ont été confiés à MM. RogerRoger, Gustave-HippolyteGustave-Hippolyte Roger (La-Chapelle-Saint-Denis, 17 décembre 1815 – Paris, 12 septembre 1879), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique en 1837. Il débuta le 16 Février 1838 à l’Opéra-Comique dans le rôle de Georges de L’EclairLire la suite… et ObinObin, Louis-HenriLouis-Henri Obin (Ascq/Nord, 4 aout 1820 – Paris, 9 novembre 1895), basse. Il étudia à Lille avec Antoine Ponchard puis au Conservatoire de Paris. Il débuta à l’Opéra de Paris en 1844 et créa avec beaucoup de succès le rôle de Bocchoris de L’Enfant prodigue (Auber, 1850). Il créa le rLire la suite…, à Mmes Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite… et Geymard-LautersDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…. Aucun compositeur, si ce n’est M. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, ne pourrait prétendre à une distribution plus complètement belle. M. RoyerRoyer, AlphonseAlphonse Royer (Paris, 10 septembre 1803 – Paris, 11 avril 1875), directeur, ecrivain, librettiste. Il écrivit de nombreux romans, comédies, drames et vaudevilles. En collaboration avec Gustave Vaëz ils écrivirent des livrets d’opéra originaux dont La Favorite (Donizetti), Robert Bruce (NiLire la suite… a généreusement donné à M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite… l’élite de son personnel ; il ne pouvait lui donner davantage. Jusqu’à présent, M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite… n’avait pas trouvé auprès de certains directeurs de théâtre l’accueil qu’aurait dû lui mériter sa juste renommée. M. Alphonse RoyerRoyer, AlphonseAlphonse Royer (Paris, 10 septembre 1803 – Paris, 11 avril 1875), directeur, ecrivain, librettiste. Il écrivit de nombreux romans, comédies, drames et vaudevilles. En collaboration avec Gustave Vaëz ils écrivirent des livrets d’opéra originaux dont La Favorite (Donizetti), Robert Bruce (NiLire la suite…, en ouvrant les portes de l’Opéra à l’auteur du DésertDésert, LeLe Désert, ode-symphonie en trois parties pour solistes et orchestre sur un poème d’Auguste Collin mis en musique par Félicien David et créée à la salle du Conservatoire de Paris le 8 décembre 1844.Lire la suite…, de Christophe ColombChristophe ColombChristophe Colomb, ode-symphonie en quatre parties sur un livret de Joseph Méry, Charles Chaubet et Sylvain Saint-Etienne mis en musique par Félicien David et créée dans la salle du Conservatoire de Paris le 7 mars 1847.Lire la suite… et de la Perle du BrésilPerle du Brésil, LaLa Perle du Brésil, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules-Joseph Gabriel et Sylvain Saint-Etienne mis en musique par Félicien David et créé au Théâtre-Lyrique le 22 novembre 1851.Lire la suite…, a fait un acte de bonne administration et de justice. Je pense, avec tous ceux qui apprécient le talent de M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, que le succès récompensera le choix de M. le directeur de l’Académie impériale de musique.
Mme RosatiRosati, CarolinaCarolina Rosati, née Galetti (Bologna, 13 décembre 1826 – Vallauris/Alpes maritimes, 18 mai 1905), danseuse. Elle étudia avec Carlo Blasis et débuta sur scène à l’age de sept ans. Elle se produisit dans plusieurs villes d’Italie (Rome, Trieste, Parme) avant d’affirmer sa renommée à lLire la suite… a reparu lundi dernier dans le CorsaireCorsaire, LeLe Corsaire, ballet-pantomime en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges, une chorégraphie de Joseph Mazilier et une musique d’Adolphe Adam créé à l’Opéra de Paris le 23 janvier 1856.Lire la suite…. Au moment où on allait baisser le rideau, une pluie de bouquets est venue tomber aux pieds de la séduisante danseuse. Quant au public, il n’avait cessé de lui témoigner, pendant tout le cours de la représentation, combien il était heureux de la revoir.
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
C’est Suard qui a fait mention d’un pasticcio de Gluck au titre de Piramo e Tisbe. Julien Tiersot dans son étude sur Gluck publiée dans Le Ménestrel du 4 avril 1908 affirme « le prétendu pasticcio de Piramo e Tisbe, sur des airs de Gluck, représenté à Londres en 1746, n’a jamais existé. ». À Londres, Gluck produisit deux ouvrages dans lesquels il réemploya des airs composés précédemment : La caduta de’ giganti et Artamene (1746).
La Bataille de Tolbiac (496) opposa Clovis aux Alamans qui envahissaient les territoires du Haut-Rhin appartenant aux Francs ripuaires, alliés des Francs saliens. Ceux-ci réclamèrent l’aide de Clovis, qui affronta les Alamans à Zülpich près de Cologne. La tradition veut que Clovis, au milieu de la bataille de Tolbiac, se trouvant dans une situation critique, promit à Dieu de se convertir si celui-ci lui venait en aide. Le chef des Alamans fut alors tué et son armée mise en déroute. Le jour de Noël suivant, Clovis (dont la femme Clotilde était catholique) et toute son armée furent baptisés par Saint-Rémi, l’évêque de Reims.