La Revue française, 10 juin 1856, p. 291-296 (article signé E. Reyer).

Chronique musicale


Je ne crois pas que l’Opéra-Comique et le Théâtre-Lyrique aient jamais vécu en très-bonne intelligence ; aujourd’hui ces deux théâtres se font une concurrence ouverte, et c’est là un état de choses des plus heureux : le public et les artistes ne peuvent qu’en profiter. La pensée de reprendre Richard Cœur-de-LionRichard Coeur-de-lionRichard Cœur-de-lion, comédie mêlée d’ariettes en trois actes sur un livret de Michel-Jean Sedaine mis en musique par Modeste Grétry et créée à l’Opéra-Comique le 21 octobre 1784.Lire la suite… n’est peut-être pas venue simultanément aux deux directeurs ; mais, comme ils avaient tous les deux le droit de jouer l’œuvre de GrétryGrétry, André-Ernest-ModesteAndré-Ernest-Modeste Grétry (Liège, 11 février 1741 – Montmorency, 24 septembre 1813), compositeur. Il apprit la musique à la maîtrise de la collégiale de Saint-Denis de Liège et reçut des leçons d’harmonie de Renkin et de composition de Moreau. Une bourse de la fondation Darchis lui perLire la suite…, celui qui a eu le premier l’idée de cette reprise a merveilleusement servi, sans s’en douter, les intérêts de l’autre. Après cela, si on venait nous dire que M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ Île Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… et M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… ne songeaient nullement ni à GrétryGrétry, André-Ernest-ModesteAndré-Ernest-Modeste Grétry (Liège, 11 février 1741 – Montmorency, 24 septembre 1813), compositeur. Il apprit la musique à la maîtrise de la collégiale de Saint-Denis de Liège et reçut des leçons d’harmonie de Renkin et de composition de Moreau. Une bourse de la fondation Darchis lui perLire la suite… ni à RichardRichard Coeur-de-lionRichard Cœur-de-lion, comédie mêlée d’ariettes en trois actes sur un livret de Michel-Jean Sedaine mis en musique par Modeste Grétry et créée à l’Opéra-Comique le 21 octobre 1784.Lire la suite…, et que c’est Adolphe AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… qui y a songé pour eux, cela ne nous surprendrait guère. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… aimait beaucoup la partition de RichardRichard Coeur-de-lionRichard Cœur-de-lion, comédie mêlée d’ariettes en trois actes sur un livret de Michel-Jean Sedaine mis en musique par Modeste Grétry et créée à l’Opéra-Comique le 21 octobre 1784.Lire la suite…, et il la considéra un peu comme sienne pour en avoir rajeuni l’instrumentation ; ce travail, qui lui avait été demandé par M. CrosnierCrosnier, EdmondFrançois-Louis Croisnu, dit Edmond Crosnier (Versailles, 12 mai 1792 – Château de Lépau à  Lisle/Loire et Cher, 1er septembre 1867), administrateur. Il écrivit quelques vaudevilles et devint directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin en 1830. De 1834 à 1845, il dirigea l’Opéra-ComLire la suite…, lui donna droit tout naturellement à une part dans chaque recette, et lui fit beaucoup d’honneur aux yeux de certains dilettanti partisans de la nouvelle école ; RogerRoger, Gustave-HippolyteGustave-Hippolyte Roger (La-Chapelle-Saint-Denis, 17 décembre 1815 – Paris, 12 septembre 1879), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique en 1837. Il débuta le 16 Février 1838 à l’Opéra-Comique dans le rôle de Georges de L’EclairLire la suite… et MasseMasset, Nicolas Jean-JacquesNicolas-Jean-Jacques Masset (Liège, 27 janvier 1811 – Beaugency/ Loiret, 28 septembre 1903), violoniste, chef d’orchestre et ténor. Il étudia au Conservatoire où il obtint un deuxième prix de violon en 1828. La même année, il rejoignit l’orchestre de la Société des Concerts du ConservatLire la suite… [Masset]Masset, Nicolas Jean-JacquesNicolas-Jean-Jacques Masset (Liège, 27 janvier 1811 – Beaugency/ Loiret, 28 septembre 1903), violoniste, chef d’orchestre et ténor. Il étudia au Conservatoire où il obtint un deuxième prix de violon en 1828. La même année, il rejoignit l’orchestre de la Société des Concerts du ConservatLire la suite… jouèrent l’ouvrage cent quarante fois de suite, et toujours, grâce à l’habile arrangeur, la musique de GrétryGrétry, André-Ernest-ModesteAndré-Ernest-Modeste Grétry (Liège, 11 février 1741 – Montmorency, 24 septembre 1813), compositeur. Il apprit la musique à la maîtrise de la collégiale de Saint-Denis de Liège et reçut des leçons d’harmonie de Renkin et de composition de Moreau. Une bourse de la fondation Darchis lui perLire la suite… parut plus brillante que jamais d’invention méthodique [mélodique], de fraîcheur, de verve et d’originalité.

Je ne conteste certainement pas l’effet du trémolo qui accompagne le refrain à deux voix de la ballade de Blondel, je ne prétends pas nier non plus que les trombones (employées très-modérément, du reste) n’ajoutent à la couleur dramatique de certains morceaux, ne donnent plus de relief à l’accompagnent ; mais il n’est pas moins vrai que cela altère sensiblement le caractère de simplicité de l’œuvre, lui ôte de son parfum rétrospectif, et détruit même l’homogénéité existant entre le style de l’accompagnement et celui de la mélodie. Les trémolo et les trombones étaient inventés du temps de Grétry Grétry, André-Ernest-ModesteAndré-Ernest-Modeste Grétry (Liège, 11 février 1741 – Montmorency, 24 septembre 1813), compositeur. Il apprit la musique à la maîtrise de la collégiale de Saint-Denis de Liège et reçut des leçons d’harmonie de Renkin et de composition de Moreau. Une bourse de la fondation Darchis lui perLire la suite…: il aurait pu s’en servir s’il l’eût jugé nécessaire ; comme il ne l’a pas fait, mieux eût valu peut-être respecter l’œuvre du compositeur, lui laisser toute sa saveur primitive, toute sa naïveté, et je suis bien persuadé, quoi qu’on ait pu dire, qu’elle n’en aurait pas moins été appréciée par la génération actuelle. La date d’une partition, pas plus que la date d’un tableau, ne devrait jamais être modifiée, même par la main la plus expérimentée, et si l’excuse que l’on donne à ce travail inutile est le désir de flatter les goûts d’un public ignorant, cette excuse est mauvaise et inadmissible. D’autres que GrétryGrétry, André-Ernest-ModesteAndré-Ernest-Modeste Grétry (Liège, 11 février 1741 – Montmorency, 24 septembre 1813), compositeur. Il apprit la musique à la maîtrise de la collégiale de Saint-Denis de Liège et reçut des leçons d’harmonie de Renkin et de composition de Moreau. Une bourse de la fondation Darchis lui perLire la suite… n’ont pas été à l’abri de profanations de ce genre, et il me suffira de citer seulement GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églLire la suite… et Weber Weber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…; l’Institut, qui compte dans son sein des hommes d’érudition et de goût, devrait bien protester contre une pareille manie, qui peut prendre chaque jour une nouvelle extension, et avoir, au point de vue de l’art, les résultats les plus déplorables.

La reprise de Richard Cœur-de-LionRichard Coeur-de-lionRichard Cœur-de-lion, comédie mêlée d’ariettes en trois actes sur un livret de Michel-Jean Sedaine mis en musique par Modeste Grétry et créée à l’Opéra-Comique le 21 octobre 1784.Lire la suite… attire beaucoup de monde aux deux théâtres ; mais je crois qu’en général on trouve l’exécution du Théâtre-Lyrique supérieure à celle de l’Opéra-Comique. Au boulevard du Temple, l’orchestre a compris que la chose valait la peine d’être prise au sérieux ; peut-être aussi son amour-propre a-t-il été piqué, et il a fait des merveilles ; pas une nuance n’est perdue, pas une note n’est escamotée ; il n’en est pas ainsi à l’Opéra-Comique, où les éléments sont cependant bien meilleurs, et où le chef d’orchestre est un artiste d’une valeur incontestable, d’un talent éprouvé. J’ouvre une parenthèse pour dire combien il serait à désirer que le Théâtre-Lyrique obtînt la subvention qu’il sollicite et qu’il a si bien méritée : grâce à cette subvention, il ne serait pas obligé de renouveler tous les ans le personnel de son orchestre : à l’expiration de l’année théâtrale, les musiciens contactent des engagements pour la saison d’été, et quand le théâtre rouvre, c’est à peine s’il parvient à réunir une faible partie des artistes de l’année précédente : les meilleurs lui échappent souvent, et ce sont toujours de nouvelles études à recommencer ; un répertoire n’est guère possible dans des conditions pareilles, et la reprise d’un ancien ouvrage demande autant de travail qu’un ouvrage nouveau. Pendant trois mois les recettes étaient à peu près nulles, le théâtre ferme, et il est très-naturel que, pendant ce temps de congé, la direction allège son budget du traitement des artistes dont elle n’utilise pas les services. Si le gouvernement pouvait comprendre combien un bon orchestre est utile à un théâtre lyrique, il trouverait là un motif suffisant pour accorder la subvention qui lui est demandée.

M. BarbotBarbot, JulesJoseph-Théodore-Désiré Barbot, dit Jules Barbot (Toulouse, 12 avril 1824 – Paris, 26 décembre 1896), ténor. Élève de M. Garcia au Conservatoire de Paris, il obtint un premier prix de chant et un deuxième prix d’opéra-comique en 1847 et fut engagé à l’Opéra de Paris cette même annLire la suite…, qui remplit le rôle de Blondel à l’Opéra-Comique, donne à son chant une expression un peu trop exagérée : il fait trop de gestes ; M. MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite…, qui certes n’est pas un comédien dépourvu de sensibilité et de verve, joue le rôle avec plus de calme et de sobriété ; chez lui l’humeur chevaleresque du ménestrel ne se réveille que lorsque le mendiant a reconnu la demeure du roi captif, ou qu’il s’est dépouillé de sa longue barbe grise. Il est fâcheux que M. MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite…, dont la voix de baryton est pourtant fort étendue, ait été obligé de transposer plusieurs parties de son rôle, notamment l’air O RichardRichard Coeur-de-lionRichard Cœur-de-lion, comédie mêlée d’ariettes en trois actes sur un livret de Michel-Jean Sedaine mis en musique par Modeste Grétry et créée à l’Opéra-Comique le 21 octobre 1784.Lire la suite…, ô mon roi ! et la ballade ; mais Blondel est un ténor, Richard est aussi un ténor, et le Théâtre-Lyrique n’est pas encore assez riche pour se donner le luxe de faire paraître deux ténors dans la même soirée. M. MichotMichot, Pierre-JulesPierre-Jules Michot (Lyon, 22 mai 1828 – Chatou, 22 avril 1896), ténor. Il fit ses débuts en province puis chanta à Paris au café-concert, où Adolphe Adam le remarqua. Il étudia auprès de A. Guillot de Sainbris et débuta au Théâtre-Lyrique dans le rôle-titre de Richard Cœur-de-Lion (Lire la suite…, auquel le personnage de Richard a servi de début, a une fort belle voix, bien timbrée, ayant beaucoup d’ampleur et très-sympathique ; sa méthode est bonne, mais, par moment, sa prononciation a quelque chose d’étrange ou d’étranger ; je ne sais pas du tout d’où vient M. MichotMichot, Pierre-JulesPierre-Jules Michot (Lyon, 22 mai 1828 – Chatou, 22 avril 1896), ténor. Il fit ses débuts en province puis chanta à Paris au café-concert, où Adolphe Adam le remarqua. Il étudia auprès de A. Guillot de Sainbris et débuta au Théâtre-Lyrique dans le rôle-titre de Richard Cœur-de-Lion (Lire la suite…, mais, dans tous les cas, il a bien fait de venir, et son engagement est une bonne fortune pour le Théâtre-Lyrique ; je le préfère à M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite…, dont la voix pointue et aigrette ne m’a jamais charmé, bien au contraire ; je le préfère à M. JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite…, de l’Opéra-Comique, auquel j’adresserai les mêmes reproches qu’à M. Barbot Barbot, JulesJoseph-Théodore-Désiré Barbot, dit Jules Barbot (Toulouse, 12 avril 1824 – Paris, 26 décembre 1896), ténor. Élève de M. Garcia au Conservatoire de Paris, il obtint un premier prix de chant et un deuxième prix d’opéra-comique en 1847 et fut engagé à l’Opéra de Paris cette même annLire la suite…; mais les défauts de M. JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite… sont inhérents à sa nature méridionale, et il s’en corrigera difficilement. Mlle Brunet est la plus séduisante reine Marguerite qui se puisse voir ; sa beauté lui fait aisément pardonner son inexpérience comme comédienne et comme cantatrice ; elle est, du reste, très-intelligente, et, depuis son entrée au Théâtre-Lyrique, elle a déjà fait des progrès sensibles. Mettons à l’actif de l’Opéra-Comique le succès de Mlle BoulartBoulart, SophieSophie-Ferdinande-Dorothée Boulart (Montmartre, 3 avril 1836 – Asnières, 14 juin 1889), soprano. Élève de Mme Cinti-Damoreau au Conservatoire de Paris, elle obtint un 1er prix de chant et d’opéra-comique en 1853. Elle débuta en 1853 à l’Opéra-Comique dans Les Noces de Jeannette (MasLire la suite… dans le rôle de Perrette, au passif du Théâtre-Lyrique l’échec de Mlle PouilleyPouilley, Charlotte-AugustineCharlotte-Augustine Pouilley [Pouilly] (Montmartre, 4 février 1831 – ?), soprano. En 1855, elle se produisit à l’Opéra dans La Juive (Halévy) et La Muette de Portici (Auber), avant d’être engagée au Théâtre-Lyrique en remplacement de Marie Cabel en 1856. Elle y chanta le rôle de LaurLire la suite… dans le même rôle, et terminons là notre compte rendu en partie double.

Le directeur des Bouffes-Parisiens vient d’avoir l’heureuse idée de faire à MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… les honneurs de son théâtre, et personne ne pourra plus se plaindre maintenant qu’à la petite salle du passage Choiseul on n’est pas en très-bonne compagnie ; cela va lever tous les scrupules des compositeurs auxquels nos trois théâtres lyriques n’offraient pas un débouché suffisant, et qui, cependant, auraient craint de déroger en abordant une scène exclusivement réservée aux saynètes et à la pantomime. En 1786, l’empereur Joseph II, à l’occasion d’une fête qu’il donnait à Schœnbrünn, demanda à MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… un petit opéra-comique, dont le titre est : Der Schauspiel DirectorImprésario (Der Schauspieldirektor)L’Imprésario (Der Schauspieldirecktor), opérette bouffe sur un livret de Léon Battu et Ludovic Halévy d’après le livret de Gottlieb Stephanie mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et représenté aux Théâtre des Bouffes-Parisiens le 20 mai 1856.Lire la suite… [Der SchauspieldirektorImprésario (Der Schauspieldirektor)L’Imprésario (Der Schauspieldirecktor), opérette bouffe sur un livret de Léon Battu et Ludovic Halévy d’après le livret de Gottlieb Stephanie mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et représenté aux Théâtre des Bouffes-Parisiens le 20 mai 1856.Lire la suite…] (Le Directeur de troupe). Deux cantatrices célèbres à différents titres, qui se disputaient alors la palme ou la pomme sur le théâtre de Vienne, fournirent le prétexte du libretto : l’une s’appelait Mlle CavaglioriCavalieri, CaterinaCatharina Magdalena Josepha Cavalier dite Caterina Cavalieri (Vienne, 18 mars 1755 – Vienne, 30 juin 1801), soprano. Elle fit presque toute sa carrière à Vienne, sa ville de naissance. Elle étudia le chant avec Salieri, dont elle devint la maîtresse. Elle débuta en 1775 au Kärtnertortheater Lire la suite… [Cavalieri]Cavalieri, CaterinaCatharina Magdalena Josepha Cavalier dite Caterina Cavalieri (Vienne, 18 mars 1755 – Vienne, 30 juin 1801), soprano. Elle fit presque toute sa carrière à Vienne, sa ville de naissance. Elle étudia le chant avec Salieri, dont elle devint la maîtresse. Elle débuta en 1775 au Kärtnertortheater Lire la suite…, l’autre était la belle-sœur de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, Mme LangeWeber, AloysiaMaria Aloysia Louise Antonia Weber épouse Lange (Zell/ Mannheim, vers 1760 – Salzbourg, 8 juin 1839), soprano. Elle étudia le chant avec G. J. Vogler à Mannheim, où elle rencontra en 1777 Mozart, qui en tomba amoureux. Il écrivit pour elle de nombreux airs de concert dont Popolo di Tessaglia,Lire la suite… (Aloïse [Aloysia] Weber). On les mit en scène sous les noms de Herz et de Silberklang : chacune d’elles chanta son grand air, et le pauvre impresario fut fort embarrassé de se prononcer en faveur de l’une ou de l’autre. M. Oulibischef [Ulybysev], l’auteur d’une biographie de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, croit qu’aux yeux des personnes de la cour ce fut Mme LangeWeber, AloysiaMaria Aloysia Louise Antonia Weber épouse Lange (Zell/ Mannheim, vers 1760 – Salzbourg, 8 juin 1839), soprano. Elle étudia le chant avec G. J. Vogler à Mannheim, où elle rencontra en 1777 Mozart, qui en tomba amoureux. Il écrivit pour elle de nombreux airs de concert dont Popolo di Tessaglia,Lire la suite… qui l’emporta. Le rôle du directeur fut écrit pour AdambergerAdamberger, ValentinValentin Adamberger (Munich, 6 juillet 1743 – Vienne, 24 août 1804), ténor. Il étudia le chant avec le ténor Johann Evangelist Valesi, avant de devenir membre de la chapelle de Clemens de Bavière en 1760, puis de celle du prince-électeur en 1770. Cinq ans plus tard, le prince-électeur l’aLire la suite…, un ténor en grande réputation à cette époque. Ce petit ouvrage ne comptait que quatre morceaux : une ouverture, deux airs et un trio ; depuis, on y a ajouté des couplets, une ariette et un trio, et la partition est arrivée à Paris telle qu’on la joue en Allemagne aujourd’hui ; le libretto a été complètement modifié, et MM. Léon BattuBattu, LéonLéon Battu (Paris, ? 1827 – Paris, 22 novembre 1857), vaudevilliste. Il était le fils du violoniste et second chef d’orchestre de l’orchestre de l’Opéra de Paris, Pantaléon Battu, et le frère de la soprano Marie Battu. Léon Battu écrivit de nombreux livrets d’ouvrages légers, seuLire la suite… et Ludovic HalévyHalévy , LudovicLudovic Halévy (Paris, 1er janvier 1834 – Paris, 7 mai 1908), librettiste. Il suit la voie administrative, entrant en 1852 au ministère d’État avant de devenir chef de bureau au ministère de l’Algérie et des colonies six ans plus tard, puis secrétaire-rédacteur au Corps législatif (18Lire la suite… se sont chargés du travail assez difficile d’inventer une nouvelle intrigue et de placer des paroles françaises dans la musique du maître ; ils ont parfaitement réussi. Zerline et Silvia se disputent le cœur de Lélio, le premier ténor du théâtre de San-Carlo ; le père de Silvia, trompé par un portrait qu’il surprend entre les mains de sa fille, prend Lélio pour un prince du sang, et se montre très-honoré de l’accepter pour gendre : quand il reconnaît son erreur, le trop crédule Rossignolo est d’autant plus vexé, qu’il n’a pas la moindre sympathie pour le talent de Lélio ; mais celui-ci calme l’irritation du bonhomme en lui remettant de la part du roi le privilége de la direction de San-Carlo qu’il sollicite, en lui faisant obtenir la main de Zerline, une belle prima donna que sa passion pour Lélio et le désir d’épier les démarches de Silvia avaient réduite momentanément au rôle de cuisinière dans la maison de Rossignolo. La fable imaginée par MM. Léon BattuBattu, LéonLéon Battu (Paris, ? 1827 – Paris, 22 novembre 1857), vaudevilliste. Il était le fils du violoniste et second chef d’orchestre de l’orchestre de l’Opéra de Paris, Pantaléon Battu, et le frère de la soprano Marie Battu. Léon Battu écrivit de nombreux livrets d’ouvrages légers, seuLire la suite… et Ludovic HalévyHalévy , LudovicLudovic Halévy (Paris, 1er janvier 1834 – Paris, 7 mai 1908), librettiste. Il suit la voie administrative, entrant en 1852 au ministère d’État avant de devenir chef de bureau au ministère de l’Algérie et des colonies six ans plus tard, puis secrétaire-rédacteur au Corps législatif (18Lire la suite… leur a permis de conserver le litre de l’œuvre originale, et l’ImpresarioImprésario (Der Schauspieldirektor)L’Imprésario (Der Schauspieldirecktor), opérette bouffe sur un livret de Léon Battu et Ludovic Halévy d’après le livret de Gottlieb Stephanie mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et représenté aux Théâtre des Bouffes-Parisiens le 20 mai 1856.Lire la suite…, avec le nom de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… en grosses lettres, s’étale majestueusement sur l’affiche des Bouffes-Parisiens. Je ne pense pas que ce même public qui applaudi avec une si grande joie aux excentricités de M. PradeauPradeau, EtienneÉtienne Pradeau (Bordeaux, 11 février 1817 – Paris, 20 janvier 1895), acteur. Il débuta en 1848 dans le rôle de Dickson de La Dame blanche à l’Opéra-Comique. C’est là qu’Offenbach le découvrit et l’engagea aux Bouffes-Parisiens qu’il venait de fonder. Il devint une célébrité deLire la suite… ou de M. BerthelierBerthelier, Jean-François-PhilibertJJean-François-Philibert Berthelier (Panissières/Loire, 14 décembre 1830 – Paris, 29 septembre 1888), ténor. Chanteur bouffe doté d’une voix claire et juste, il fit ses débuts en 1849 à Poitiers dans La Favorite (Donizetti). Refusé par le Conservatoire de Paris, il fut engagé par OffenbacLire la suite… prenne un sincère plaisir à écouter cette musique savante, ces mélodies simples, élégantes et dépourvues d’ornements modernes ; heureusement il y a des scènes assez drôles dans le poëme, et cela tient les gens éveillés jusqu’à la fin de la pièce. M. le directeur des Bouffes-Parisiens ne peut être accusé d’avoir spéculé sur la curiosité du public, bien que ce soit le droit de tout directeur de spectacle ; il n’a eu d’autre but que de glorifier son théâtre, et nous lui savons gré de cette façon d’agir, tout à fait artistique et tout à fait exceptionnelle. Don Juan n’a été fait, ou, du moins, n’a été représenté que deux ans après Der Schauspiel DirectorImprésario (Der Schauspieldirektor)L’Imprésario (Der Schauspieldirecktor), opérette bouffe sur un livret de Léon Battu et Ludovic Halévy d’après le livret de Gottlieb Stephanie mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et représenté aux Théâtre des Bouffes-Parisiens le 20 mai 1856.Lire la suite… (en 1788) ; mais je suis à peu près sûr que les morceaux qui ont été ajoutés sont d’une date postérieure à celle-là. M. Oulibischef apprécie d’une manière un peu sévère cette bluette que MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… composa pour distraire l’empereur Joseph. « N’y cherchez point MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, dit-il ; il y a mis son nom, mais il a oublié d’y apposer son cachet. » Les artistes n’en seront pas moins heureux de faire connaissance avec une partition très-peu répandue en France, et digne, selon moi, de la main qui l’a signée ; depuis la première note jusqu’à la dernière, l’oreille suit avec intérêt les piquantes évolutions de 1’orchestre, la pureté et la grâce du dessin mélodique, les ingénieuses combinaisons des instruments : ce n’est pas de la musique bouffe comme on en fait aujourd’hui ; mais, enfin, les grands noms ont un prestige sur la multitude, et il m’a semblé que le public pardonnait à MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… de ne lui faire entendre ni platitudes ni trivialités ; MM. les librettistes, je le répète, l’ont disposé à cette mansuétude en l’égayant de leurs bons mots et de leur verve comique. L’ImpresarioImprésario (Der Schauspieldirektor)L’Imprésario (Der Schauspieldirecktor), opérette bouffe sur un livret de Léon Battu et Ludovic Halévy d’après le livret de Gottlieb Stephanie mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et représenté aux Théâtre des Bouffes-Parisiens le 20 mai 1856.Lire la suite… est très-convenablement chanté par M. AnthiomeAnthiome, Eugène-Jean-BaptisteEugène-Jean-Baptiste Anthiome, (Lorient, 19 aout 1836 – Versailles, 24 juillet 1916), ténor. Après des succès en province, il débuta le 3 août 1848 dans La Dame Blanche (Boieldieu) à l’Opéra-Comique, qu’il quitta l’année suivante pour chanter en province et à l’étranger : AnveLire la suite… (Lélio), M. CaillatMonsieur CaillatIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite… (Rossignolo), Mlle DalmontDalmont, Marie-Denise-VictoireMarie-Denise-Victoire Dalmont (Paris, 10 juillet 1831 – ?, 1878), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un premier prix de chant et un premier prix d’opéra-comique en 1855. Elle fut engagée au Bouffes-Parisiens, où elle créa entre autres Ba-ta-clan (Offenbach, 1855Lire la suite… (Silvia) et Mlle CourtoisCourtois, Adèle-ClaireAdèle-Claire Courtois (Saint-Quentin, 12 septembre 1831 – ?), soprano. D’abord choriste à l’Opéra de Paris, elle entra Conservatoire de Paris en 1854 et obtint un deuxième accessit de chant en 1855. Elle fut engagée aux Bouffes-Parisiens et y débuta en 1856 dans En revenant de Pontoise (Lire la suite… (Zerline). Dans l’opéra allemand, les deux cantatrices s’élevaient, par un effort suprême, au contre-ré et au fa suraigu ; les charmantes pensionnaires du théâtre Choiseul, beaucoup plus modestes, se tiennent, à l’endroit de ces écarts périlleux, sur une prudente réserve.

Quelques jours après L’ImpresarioImprésario (Der Schauspieldirektor)L’Imprésario (Der Schauspieldirecktor), opérette bouffe sur un livret de Léon Battu et Ludovic Halévy d’après le livret de Gottlieb Stephanie mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et représenté aux Théâtre des Bouffes-Parisiens le 20 mai 1856.Lire la suite…, le même théâtre donnait la première représentation de Vénus au moulin d’AmpiphrosVenus au moulin d’AmpiphrosVenus au moulin d’Ampiphros, tableau bouffon et mythologique en un acte sur un livret de Jules Brésil mis en musique par Paul Destribaud et créé au Théâtre des Bouffes-Parisiens le 30 mai 1856.Lire la suite…, opérette en un acte, dont la musique est l’œuvre de début d’un jeune compositeur qui nous paraît appelé à un brillant avenir. M. d’EstribaudDestribaud, Paul Paul Destribaud [d’Estribaud], (? vers 1828 – ?, 1911), compositeur. Il étudia au Conservatoire avec Hippolyte-Raymond Colet et fit représenter aux Bouffes-Parisiens une opérette en un acte Vénus au moulin d’Ampiphros (1856) et à l’Opéra-Comique Silvio et Silvia (1861). Tous deLire la suite… [Destribaud]Destribaud, Paul Paul Destribaud [d’Estribaud], (? vers 1828 – ?, 1911), compositeur. Il étudia au Conservatoire avec Hippolyte-Raymond Colet et fit représenter aux Bouffes-Parisiens une opérette en un acte Vénus au moulin d’Ampiphros (1856) et à l’Opéra-Comique Silvio et Silvia (1861). Tous deLire la suite… a des idées pleines de fraîcheur, de l’originalité et un sentiment dramatique assez rare chez un débutant ; il module agréablement, et son instrumentation, autant qu’une exécution pitoyable nous a permis d’en juger, est très-claire et très-variée ; des couplets pour voix de basse et un trio admirablement réussi sont les morceaux que nous devons citer avec le plus d’éloges ; dans ce trio, il y a une chanson à boire qui n’est calquée sur aucun modèle, et qui aurait produit beaucoup plus d’effet si Mlle HesmesHesmez, MademoiselleMlle. Hesmez (? – ?), soprano. Elle débuta au Théâtre des Bouffes-Parisiens dans une reprise de Pepito (Offenbach, 1853) en mars 1856. D’après Jouvin : « Mademoiselle Hesmez a du charme, de l’intelligence et de la distinction. Seulement, sa voix, un peu lourde, se meut difficilement dans les Lire la suite… (une fort belle Vénus, du reste) ne l’eût chantée faux d’un bout à l’autre. Le poëme est de M. BrésilBrésil, Jules-HenriJules-Henri Brésil (Paris, 8 mai 1818 – Bois-Colombes, 22 octobre 1899), comédien et librettiste. Il fut un brillant comédien qui se produisit sur diverses scènes à Paris, en province et à l’étranger (Belgique, Nouvelle-Orléans). Il écrivit des livrets d’opéra-comique  dont Venus au MLire la suite…, l’un des auteurs de Si j’étais roiSi j’étais roiSi j’étais roi, opéra-comique en trois actes sur un livret de Adolphe d’Ennery et Jules Brésil mis en musique par Adolphe Adam, créé au Théâtre-Lyrique le 4 septembre 1852.Lire la suite…, excellent comédien et littérateur distingué. Vénus est jalouse d’Adonis, et elle vient au moulin d’Ampiphros voir si ce n’est pas là que le gibier poursuivi par le chasseur aurait son gîte. Elle change en chèvre la femme d’Ampiphros, et prend elle-même les traits de la belle meunière. La pauvre déesse est tombée dans un guêpier : elle a bien du mal à éviter le bâton du maître et les caresses du domestique. On l’enferme à double tour, et, grâce à un puissant narcotique qu’elle mêle au breuvage des deux rustauds, elle remonte dans l’Olympe sans aucune souillure terrestre. On voit que c’est là du grec tout à fait de fantaisie : Ampiphros et son valet portent des sabots en guise de cothurnes, boivent du champagne et se mettent à table après avoir posé une couronne de roses sur leur casque à mèche. Le costume de Mlle HesmesHesmez, MademoiselleMlle. Hesmez (? – ?), soprano. Elle débuta au Théâtre des Bouffes-Parisiens dans une reprise de Pepito (Offenbach, 1853) en mars 1856. D’après Jouvin : « Mademoiselle Hesmez a du charme, de l’intelligence et de la distinction. Seulement, sa voix, un peu lourde, se meut difficilement dans les Lire la suite… n’a pas peu contribué au succès de la pièce, qui est d’ailleurs très-amusante et spirituellement écrite.

L’Opéra-Comique nous a convié, cette semaine, à la première représentation de Paquerette PâquerettePâquerette, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Grangé et Charles de La Rounat mis en musique par Jules Duprato et créé à l’Opéra-Comique le 2 juin 1856.Lire la suite…[PâquerettePâquerettePâquerette, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Grangé et Charles de La Rounat mis en musique par Jules Duprato et créé à l’Opéra-Comique le 2 juin 1856.Lire la suite…], pièce en un acte, dont les paroles sont de MM. GrangéGrangé, Pierre-EugènePierre-Eugène Basté, dit Eugène Grangé (Paris, 16 décembre 1810 – Paris, 1er mars 1887), auteur dramatique et librettiste. Il écrivit des pièces de théâtre, dont Les Bohémiens de Paris (1843) et Fualdès (1848), ainsi que de nombreux livrets d’opéras-comiques et d’opérettes, seLire la suite… et Charles de la RounatRounat, Charles de laCharles de la Rounat (Larounat) (Paris, 16 avril 1818 – Paris, 25 décembre 1884), auteur dramatique. Il fut secrétaire de la commission du Luxembourg de l’Assemblée nationale en 1848. Seul ou avec Siraudin et Montjoie, il écrivit des pièces de théâtre dont Les Associés (1849), La MariéeLire la suite…, la musique de M. J. DupratoDuprato, Jules-Laurent-AnacharsisJules-Laurent-Anacharsis Hinard dit Duprato (Nîmes, 20 juillet 1827 – Paris, 20 mai 1892), compositeur. Il étudia la composition avec Simon Leborne au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1848. Il rencontra le succès aux Bouffes-Parisiens en 1856 avec son opérette MonsieurLire la suite…, l’auteur des TrovatellesTrovatelles, LesLes Trovatelles, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Lorin mis en musique par Jules Duprato et créé à l’Opéra-Comique le 28 juin 1854.Lire la suite…. Rien n’est plus simple que ce petit libretto : Paquerette, la fille d’un vieux capitaine, a été confiée à Bernard, un vieux sergent : elle est naïve comme la Nicette de Favart Favart, Charles SimonCharles-Simon Favart (Paris, 13 novembre 1810 – Paris, 12 mai 1792), auteur dramatique et librettiste. Ses études au collège furent interrompues par le décès de son père dont il dut reprendre la pâtisserie, ce qui ne l’empêcha pas de d’écrire des pièces pour le théâtre de la foire. SoLire la suite…; ses seules distractions c’est de regarder glisser les nuages, de cueillir des paquerettes et d’émietter son pain aux petits oiseaux. Quand Bernard lui parle de mariage et de l’amour de Banalec, elle lui demande : « L’amour, qu’est-ce que c’est que ça ? » Le jeune Gaston de Beaupré, qui a fait ses premières armes avec le père de Paquerette, se charge de le lui apprendre, et tout en se promettant de jouer son rôle d’instructeur pour le compte de Banalec, il le joue pour son propre compte.

Paquerette trouve le petit officier bien mieux tourné que ce gars pataud et niais qui ne convoitait que sa dot, et elle l’épouse. Le sergent Bernard ne se serait jamais douté que Paquerette deviendrait un jour marquise de Beaupré, et c’est avec une profonde émotion qu’il s’écrie, en voyant les deux jeunes gens dans les bras l’un de l’autre :

Du haut du ciel, ta demeure dernière,

Mon capitain’, tu dois être content.

PaquerettePâquerettePâquerette, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Grangé et Charles de La Rounat mis en musique par Jules Duprato et créé à l’Opéra-Comique le 2 juin 1856.Lire la suite… est l’œuvre d’un élève de Rome : harmonie correcte, distinguée quelquefois, facture irréprochable, orchestration très-soignée ; beaucoup de prétention là où il fallait de la simplicité, et absence complète d’idées mélodiques. Dans son premier ouvrage, M. DupratoDuprato, Jules-Laurent-AnacharsisJules-Laurent-Anacharsis Hinard dit Duprato (Nîmes, 20 juillet 1827 – Paris, 20 mai 1892), compositeur. Il étudia la composition avec Simon Leborne au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1848. Il rencontra le succès aux Bouffes-Parisiens en 1856 avec son opérette MonsieurLire la suite… nous avait donné à penser que son talent le portait vers un tout autre genre de musique, et c’est sans doute pour lui faire une niche que M. Emile PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, le jour de la première représentation, a placé les TrovatellesTrovatelles, LesLes Trovatelles, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Lorin mis en musique par Jules Duprato et créé à l’Opéra-Comique le 28 juin 1854.Lire la suite… comme lever de rideau à PaquerettePâquerettePâquerette, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Grangé et Charles de La Rounat mis en musique par Jules Duprato et créé à l’Opéra-Comique le 2 juin 1856.Lire la suite…. M. DupratoDuprato, Jules-Laurent-AnacharsisJules-Laurent-Anacharsis Hinard dit Duprato (Nîmes, 20 juillet 1827 – Paris, 20 mai 1892), compositeur. Il étudia la composition avec Simon Leborne au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1848. Il rencontra le succès aux Bouffes-Parisiens en 1856 avec son opérette MonsieurLire la suite… a une revanche à prendre et il la prendra.

On nous assure que Mlle Caroline Duprez quitte l’Opéra-Comique : c’est là une fâcheuse nouvelle, et nous ignorons le motif de cette retraite ; nous savons seulement que Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… est engagée au prix de quarante mille francs par an, tandis que Mlle Caroline Duprez n’en touche que trente mille. On voit que les artistes ne sont pas toujours rétribués suivant leur mérite.

Nous n’avons pas encore assisté au début de Mlle Moreau-SaintiMoreau-Sainti, Marie-Lucie-ClemenceMarie Moreau-Sainti (Paris, 30 septembre 1837 – Paris, 25 février 1913), soprano. Elle était la fille du ténor Théodore-François Moreau-Sainti (25 février 1799 – 31 mars 1869) et de l’actrice Sainti. Elle étudia avec son père et avec Gilbert Duprez. Elle fit ses débuts à l’Opéra de Lire la suite… dans les Vêpres siciliennesVêpres Siciliennes, LesLes Vêpres siciliennes, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Charles Duveyrier mis en musique par Giuseppe Verdi et créé à l’Opéra de Paris le 13 juin 1855.Lire la suite… ; le choix du rôle n’est pas heureux, mais on nous a fait le plus grand éloge du talent et de la voix de cette jeune cantatrice.

On annonce qu’un concert va avoir lieu, dans la salle Ventadour, au profit des inondés de Lyon. Mlle Marie Cruvelli, qui a fait défaut au concert de M. Vivier, s’est mise à la disposition des organisateurs de cette bonne œuvre. Nous ne savons pas d’autres détails.