Le Moniteur Universel, 19 novembre 1864, p. (article signé E. REYER).
 Feuilleton du Moniteur – SOUVENIRS D’ALLEMAGNE
 A M. LE COMTE WALEWSKI.
Monsieur le comte,
Permettez-moi de placer votre nom en tête de ces Souvenirs. Si je ne puis plus les adresser aujourd’hui au ministre d’État qui avait bien voulu me charger d’une mission musicale en Allemagne, je désire du moins en offrir respectueusement la dédicace à l’homme bienveillant et affable qui, en toute occasion, a su donner aux artistes des preuves de sa sollicitude et de son dévouement.
Je suis avec respect ;
Monsieur le comte,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur.
E. REYER.
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Depuis quelques années, une grande réaction s’est faite en France en faveur de ce que l’on est convenu d’appeler la musique classique, et l’enthousiasme tant soit peu exclusif des fidèles abonnés du Conservatoire s’est vu distancer par la bruyante admiration des trois mille dilettanti qui se pressent chaque dimanche aux concerts populaires fondés par M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite…. Qu’il y ait sur les gradins du Cirque comme dans l’étroite enceinte de la rue Bergère beaucoup de gens convaincus, c’est ce que je ne nie pas ; mais je crois cependant que le plus grand nombre admire de confiance et un peu trop sur la foi de l’étiquette.
Je vais rappeler à ce sujet un fait qui se passa à l’occasion des concerts donnés par M. SeghersSeghers, Francois-Jean-BaptisteFrançois-Jean-Baptiste Seghers (Bruxelles, 17 janvier 1801 – Margency, 2 février 1881), chef d’orchestre. Il étudia le violon avec Baillot et fut l’un des fondateurs de la Société des Concerts du Conservatoire en 1828. Fervent défenseur de la musique de chambre, il organisait des séanceLire la suite… dans la salle Sainte-Cécile, et dont la musique classique faisait à peu près tous les frais.
M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, prenant la mine d’un archéologue, se présente un jour devant l’orchestre un manuscrit à la main : « Ceci, dit-il est une Å“uvre rare et dont l’auteur n’est qu’un inconnu, car je n’en ai trouvé nulle trace, même dans la Biographie des musiciens de M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, où le plus petit musicien a sa place. Ce compositeur oublié se nomme Pierre Ducré, et voici sa signature. Un bénédictin de mes amis (je suppose que c’est M. d’OrtiguesOrtigue, Joseph Louis d’Joseph-Louis d’Ortigue (Cavaillon/Vaucluse, 22 mai 1802 – Paris, 20 novembre 1866), écrivain, critique musical et compositeur. Cousin de Castil-Blaze, il fit des études de droit et devint avocat puis juge auditeur au tribunal civil d’Apt (1828). Rejoignant Paris, il fut attaché au comité dLire la suite…) penche à croire qu’il vivait au 17e siècle, et à en juger par le style de la composition, cela paraît vraisemblable. »
Le morceau est examiné par les musiciens de l’orchestre qui se le passent de main en main, et chacun en loue le sentiment naïf, la couleur rétrospective. On le donne à la copie. A quelques jours de là , on le répète. Après la première strophe, le chef d’orchestre et les musiciens s’arrêtent émerveillés. Tout le monde applaudit. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, qui assiste à la répétition, paraît heureux de son succès : succès d’archéologue. Seulement, aux questions qu’on lui adresse sur la manière dont il a découvert ce précieux manuscrit, il se contente de répondre : «Vous le saurez plus tard, lorsque je l’écrirai. » Le morceau qui occupait la place d’honneur sur le programme du prochain concert, et dont on avait beaucoup parlé déjà , portait ce titre : L’Adieu des Bergers, chÅ“ur à quatre voix (17e siècle), musique de Pierre Ducré. Après la première strophe, un frémissement d’admiration parcourt l’auditoire ; la troisième strophe chantée, les applaudissements et les bis éclatent de tous les coins de la salle et on recommence. Alors une dame très-hostile à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… et placée à côté d’une personne tenant en très-haute estime l’auteur de La Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chÅ“ur, chÅ“ur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite… et de Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite… s’adresse à sa voisine et lui dit ceci : « Ce n’est pas votre Monsieur Berlioz qui composera jamais de la musique comme celle-là ! » La voisine, qui était dans le secret, se contenta de sourire sans rien répondre. Or, le secret de cette petite comédie le voici : Un soir BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… se trouvait dans une maison où l’on jouait au whist, et comme il n’aime pas le whist, il s’ennuyait profondément. Après s’être ennuyé quelques instants, il rêva ; son imagination, qui l’avait promené si souvent dans le domaine de la fantaisie, le conduisit cette fois dans le pays des saints mystères, et il entendit les bergers du Cédron saluant le départ de La Sainte Famille. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… se recueillit quelques instants, prit une feuille de papier, un crayon et nota le pieux cantique. La couleur rétrospective de cette inspiration lui donna l’idée de l’attribuer à quelque vieux maître, et pour que la mystification qu’il préparait déjà fût plus complète, il inventa le nom de Pierre Ducré dont il était sûr que les plus savants n’auraient jamais entendu parler. L’Adieu des Bergers, précédé d’une ouverture et suivi du Repos de la Sainte Famille, devint plus tard l’épisode principal de La Fuite en Egypte, laquelle devint à son tour la deuxième partie de cette admirable trilogie sacrée qui s’appelle L’Enfance du ChristEnfance du Christ, L’L’Enfance du Christ, trilogie sacrée pour récitant (ténor), soli, chÅ“ur et orchestre sur un livret et une musique de Hector Berlioz, créée à la salle Herz à Paris le 10 décembre 1854. Les trois parties de cette Å“uvre ont pour titre: Le Songe d’Hérode; La Fuite en Egypte; L’ArrivéLire la suite….
Les musiciens de l’orchestre de M. SeghersSeghers, Francois-Jean-BaptisteFrançois-Jean-Baptiste Seghers (Bruxelles, 17 janvier 1801 – Margency, 2 février 1881), chef d’orchestre. Il étudia le violon avec Baillot et fut l’un des fondateurs de la Société des Concerts du Conservatoire en 1828. Fervent défenseur de la musique de chambre, il organisait des séanceLire la suite… et M. SeghersSeghers, Francois-Jean-BaptisteFrançois-Jean-Baptiste Seghers (Bruxelles, 17 janvier 1801 – Margency, 2 février 1881), chef d’orchestre. Il étudia le violon avec Baillot et fut l’un des fondateurs de la Société des Concerts du Conservatoire en 1828. Fervent défenseur de la musique de chambre, il organisait des séanceLire la suite… lui-même ne gardèrent pas rancune à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… de son innocente supercherie ; quant aux spectateurs, il s’en trouve parmi eux qui ne veulent pas avoir été mystifiés, qui prétendent encore aujourd’hui que Pierre Ducré a véritablement existé, et que ce fou de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, dans ses moments de lucidité mélodique, n’est qu’un obscur plagiaire.
Le public amateur de musique classique est le même partout, à la salle Sainte-Cécile comme au Cirque, au Cirque comme aux concerts de la rue Bergère ; il ne juge souvent que sur la foi de l’étiquette, et en partant de ce principe que les seuls chefs-d’œuvre reconnus comme tels sont ceux que le temps a consacrés. C’est toujours avec une certaine défiance, avec une réserve absolue qu’il accueille tout ce qui est signé d’un nom vivant, tout ce qui est moderne.
Depuis la fondation des concerts du Conservatoire, qui comptent déjà trente-cinq ans d’existence, HaydnHaydn, Franz JosefFranz Josef Haydn (Rohrau/Basse Autriche, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809), compositeur. Il étudia avec Johann Mathias Franck, chef de chÅ“ur de l’église de Hainburg et fut remarqué par Reutter, maître de chapelle du Stephansdom à Vienne, qu’il le recruta en 1739 ou 1740 comme choristeLire la suite…, MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… et BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… ont été offerts périodiquement à l’admiration des fidèles ; or, comme c’est le propre des grands génies de ne pas subir les atteintes du temps, cette admiration, transmise d’une génération à l’autre, ne s’est pas un seul instant refroidie. Les mêmes passages sont acclamés, le même scherzo, le même menuet sont bissés, et, aujourd’hui comme autrefois, un frémissement de plaisir agite l’auditoire lorsqu’arrivent dans l’andante de la symphonie pastorale ces notes de flûte et de clarinette qui imitent d’une façon si vraie le chant du coucou et de la caille. Cela est fort bien, sans doute ; mais il faudrait ne pas se contenter de dire que le beau est éternel, et ne pas exiger non plus que les belles choses, pour être reconnues comme telles, aient été consacrées par le temps ; il faudrait, au contraire, les sanctionner, les acclamer dès qu’elles se produisent ; mêler un peu plus d’éclectisme à l’enthousiasme que l’on sent en soi pour les Å“uvres de génie et ne point se laisser influencer dans le jugement que l’on porte sur elles par ce principe absurde et entièrement faux que telle Å“uvre, étant proclamée la manifestation du sublime, ne sera jamais surpassée et jamais égalée non plus.
Poser ainsi devant une génération d’artistes qui vit, qui pense et qui travaille, ces colonnes d’Hercule faites avec les ossements de ceux qui sont morts, c’est nier le progrès, c’est vouloir rompre violemment une chaîne dont les anneaux doivent arriver en se multipliant jusqu’aux époques les plus éloignées. Ces morts illustres que vous acclamez aujourd’hui n’ont-ils donc pas vécu, pour la plupart, critiqués ou méconnus comme ceux qui vivent et que vous repoussez aujourd’hui ? N’est-ce donc point assez des enseignements de l’histoire et des faits recueillis par les biographes pour démontrer une fois pour toutes que l’espérance d’une réparation posthume ne suffit pas à ceux que vous déclarez indignes d’entrer dans le temple ? O pieux thuriféraires des gloires du passé, oublierez-vous donc toujours que les novateurs, que les romantiques de la veille deviennent les classiques du lendemain ! Du vivant de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… et de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, ne leur opposait-on pas MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… et HaydnHaydn, Franz JosefFranz Josef Haydn (Rohrau/Basse Autriche, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809), compositeur. Il étudia avec Johann Mathias Franck, chef de chÅ“ur de l’église de Hainburg et fut remarqué par Reutter, maître de chapelle du Stephansdom à Vienne, qu’il le recruta en 1739 ou 1740 comme choristeLire la suite…, comme vous opposez aujourd’hui à WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 à Lire la suite… et à Berlioz Beethoven et WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… ? N’avez-vous jamais pensé que dans un avenir peu éloigné, car le temps marche vite,  WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 à Lire la suite… et BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… seraient les béliers avec lesquels on battrait en brèche quelque vivante renommée contemporaine ? Les classiques ! les classiques ! dites-vous : tenons-nous-en aux classiques ! Mais Wagner et BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, dans quelques années d’ici, seront des classiques !…
Depuis combien de temps MendelssohnMendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite… est-il un classique ? Depuis qu’il est mort. C’est depuis qu’il est mort que Le Songe d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’été (Ein Sommernachtstraum), ouverture (Op. 21) et musique de scène (Op. 61) de Felix Mendelssohn pour la comédie de Shakespeare traduite par August Wilhelm Schlegel, créée au Neues Schloss à Potsdam le 14 octobre 1843.Lire la suite…, cette grande et poétique conception du maître, est devenu une Å“uvre classique, acceptée comme telle aujourd’hui par le public de la Société des Concerts. Il y a bien eu un peu de froideur d’abord ; on a craint de se compromettre, on n’a applaudi que du bout des doigts, et tout le monde n’a pas applaudi. Mais, à la fin, il a bien fallu se rendre à l’évidence et rompre la glace. Donc, pour le public du Conservatoire, la distinction entre les classiques et les romantiques implique deux catégories d’individus : les vivants et les morts. Eh bien, je le répète, malgré votre engouement pour les uns et l’ostracisme dont vous frappez les autres, vous ne ferez pas que ceux-ci comme ceux-là n’aient entre eux cette affinité qui fait de tous les grands compositeurs passés, présents et à venir, les anneaux d’une même chaîne. L’individualité de tel ou tel maître s’accuse évidemment d’une façon plus ou moins saillante, plus ou moins originale, cela n’est pas douteux ; mais je défie le compositeur le plus original de répudier sérieusement toute espèce de lien avec les maîtres qu’il a le plus étudiés, qu’il a le plus admirés. Dans toute son Å“uvre on ne reconnaîtra peut-être pas la forme de leurs pensées elles-mêmes ; mais on y trouvera certainement, et sans se livrer à de minutieuses et puériles recherches, l’influence de leur génie. Que M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 à Lire la suite…, par exemple, dont j’admire sincèrement les facultés puissantes se pose tant qu’il voudra en réformateur, en prophète de l’avenir, je lui demanderai à lui-même si, à travers les formes nouvelles qu’il a données à ses Å“uvres dramatiques, et je parle de celles qui sont conçues d’après les bases les plus rigoureusement absolues de son système, je demanderai à ce grand musicien, à ce novateur hardi, s’il s’imagine que dans ses récits les plus arides comme dans ses cantilènes les plus suaves, l’œil exercé du musicien ne reconnaît pas les sources auxquelles il s’est abreuvé. Prétendrait-il que les souvenirs de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite…, de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… et de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… ne l’ont jamais obsédé pendant qu’il écrivait RienziRienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite…, TannhäuserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite…, et même LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite… ? Aussi je n’ai jamais compris pourquoi ceux qui admirent EuryantheEuryantheEuryanthe, opéra en trois actes sur un livret en allemand de Helmina von Chézy mis en musique par Carl Maria von Weber et créé Kärntnertortheater de Vienne 25 octobre 1823.Lire la suite… refusent à LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite… toute inspiration et toute science ; car ce n’est pas seulement dans le poëme qu’une analogie évidente existe entre l’œuvre de M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 à Lire la suite… et celle de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… : le comte de Telramund et Ortrud, agités par les mêmes passions que Lysiart et Euryanthe [Églantine]. Elsa et Lohengrin, placés au milieu des mêmes situations poétiques et chevaleresques où se meuvent Églantine [Euryanthe] et Adolar, devaient évidemment amener entre M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 à Lire la suite… et WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, sinon une similitude d’idées musicales, du moins un rapprochement dans le style de l’œuvre, dans la peinture des caractères, et cela peut-être à l’insu de M. WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 à Lire la suite…, en dépit de ses partis-pris et de son système.
Mais il n’est pas nécessaire qu’un compositeur se place sur le même terrain qu’un autre compositeur plus ancien que lui pour subir son influence : il suffit qu’il l’ait longtemps admiré et étudié, et qu’il l’admire encore alors qu’il ne l’étudie plus. Avant d’être chef d’école, on a été disciple, et les doctrines que l’on professe quand on est devenu un maître, si positives, si exclusives qu’elles soient, se ressentent toujours des études que l’on a faites et des admirations que l’on a conservées. Il n’est pas dans l’œuvre dramatique de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… une scène quelconque qui offre la moindre analogie avec le premier acte de FidelioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite…, et pourtant qui ne reconnaît l’influence du génie de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… dans le duo entre Marguerite et Fritz, et dans l’air de Marguerite ?
(La suite prochainement.)
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Reyer reproduisit ce texte dans son livre, Notes de Musique, publié en 1875. A cette occasion, il ajouta la note suivante : « Je prie le lecteur de bien remarquer la date placée en tête de cette partie de mon livre : Novembre 1864. J’ai toujours la même admiration pour les chefs-d’œuvre des grands maîtres de l’école allemande auxquels je dois le peu que je sais, le peu que je suis. Mais je n’ai pas besoin de dire ce qu’est devenue ma sympathie pour les Allemands et pour l’Allemagne où je ne suis jamais retourné depuis l’année 1870, « l’année terrible ». »
Les Concerts populaires sont issus de la Société des jeunes artistes du Conservatoire, dont les concerts avaient lieu à la salle Herz. Pour atteindre un plus grand public et rendre ses concerts plus rentables, Jules Pasdeloup institua les Concerts Populaires dans la salle du Cirque Napoléon, qui pouvait contenir cinq mille auditeurs. Le premier concert eut lieu le dimanche 27 octobre 1861.