La Revue de Paris, mars 1853, p. 492-499 (article signé E. Reyer).

Critique musicale


Dans toutes les villes assez privilégiées pour posséder un théâtre italien, le seul opéra, dont les dilettantes n’aient jamais fait grâce au directeur, c’est Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite…. Et parmi tous les rôles du théâtre italien, le seul qui soit vraiment inabordable pour la plupart des barytons, même ceux que la nature a le mieux doués, c’est le rôle de Don Juan. Voyez-vous l’embarras de l’infortuné directeur pris entre l’exigence de son public et l’insuffisance de talent ou de physique de son premier sujet. M. CortiCorti, AlexandreAlexandre Corti (ca. 1820 – Milan, 10 avril 1856), directeur. Il avait été directeur de théâtre à Bergame avant d’être nommé directeur du Théâtre-Italien de Paris le 7 octobre 1852. Il démissionna le 28 juillet 1853. Lire la suite…, en homme habile qu’il est, a trouvé un moyen de trancher la difficulté ; il a affiché le chef-d’œuvre de Mozart pour les débuts de M. Montemerli Montemerli, LorenzoLorenzo Montemerli (Pise, 1817 – Bologne, après 1883), basse. Il abandonna une carrière militaire pour se consacrer au chant. Il se produisit à Porto et Lisbonne de 1843 à 1845. Il épousa la Comtesse Marie Soares d’Albergaria Pereira en 1845 à Fontaines-en Sologne et se produisit sur les sLire la suite…; le public en général, et celui de la salle Ventadour surtout, est ordinairement rempli de bienveillance pour les débutants ; ensuite, ce rôle de Don Juan est bien tentant pour un artiste : c’est l’Alceste des comédiens français. Si l’acteur a le bonheur de réussir, il est d’emblée porté au pinacle ; dans le cas contraire, il fait une chute honorable dont son amour-propre n’a nullement à souffrir ; les critiques à l’eau de rose lui trouvent de grandes qualités ; les plus hostiles prétendent que l’exécution a laissé beaucoup à désirer dans ses détails, mais en somme que l’ensemble en est très-satisfaisant. Il est rare que la réussite assez équivoque de l’un arrête les tentatives de l’autre, et après M. MontemerliMontemerli, LorenzoLorenzo Montemerli (Pise, 1817 – Bologne, après 1883), basse. Il abandonna une carrière militaire pour se consacrer au chant. Il se produisit à Porto et Lisbonne de 1843 à 1845. Il épousa la Comtesse Marie Soares d’Albergaria Pereira en 1845 à Fontaines-en Sologne et se produisit sur les sLire la suite…, nous avons vu M. BelettiBelletti, Giovanni BattistaGiovanni Battista Belletti (Sarzana/Italie, 17 février 1813 – Sarzana/Italie, 27 décembre 1890), baryton. Il étudia au Conservatoire de Bologne avec Pilotti et débuta avec éclat en 1837 dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville (Rossini) à l’Opéra de Stockholm, où il resta jusqu’en Lire la suite… [Belletti]Belletti, Giovanni BattistaGiovanni Battista Belletti (Sarzana/Italie, 17 février 1813 – Sarzana/Italie, 27 décembre 1890), baryton. Il étudia au Conservatoire de Bologne avec Pilotti et débuta avec éclat en 1837 dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville (Rossini) à l’Opéra de Stockholm, où il resta jusqu’en Lire la suite… qui, lui aussi, a voulu s’essayer dans ce personnage difficile qu’il faut, pour ainsi dire, avoir joué longtemps dans le monde, pour le jouer convenablement sur la scène. M. BelettiBelletti, Giovanni BattistaGiovanni Battista Belletti (Sarzana/Italie, 17 février 1813 – Sarzana/Italie, 27 décembre 1890), baryton. Il étudia au Conservatoire de Bologne avec Pilotti et débuta avec éclat en 1837 dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville (Rossini) à l’Opéra de Stockholm, où il resta jusqu’en Lire la suite… a été cependant plus heureux que son prédécesseur ; il a, comme M. MontemerliMontemerli, LorenzoLorenzo Montemerli (Pise, 1817 – Bologne, après 1883), basse. Il abandonna une carrière militaire pour se consacrer au chant. Il se produisit à Porto et Lisbonne de 1843 à 1845. Il épousa la Comtesse Marie Soares d’Albergaria Pereira en 1845 à Fontaines-en Sologne et se produisit sur les sLire la suite…, une tournure élégante, un physique agréable, et de plus une voix bien timbrée, très-étendue et d’une grande souplesse ; il a parfaitement bien chanté le duo là ci darem la mano dans lequel Mlle VeraVera-Lorini, SofiaSofia Vera-Lorini (Rome, ca. 1815 – Livourne, 8 janvier 1882), soprano. Fille du juriste et archiviste italien Giuseppe Vera et de la cantatrice allemande Charlotte Haeser (1784-1871), elle épousa l’impresario et directeur de théâtre Achille Lorini. Après ses succès sur les scènes italiennesLire la suite… [Vera-Lorini]Vera-Lorini, SofiaSofia Vera-Lorini (Rome, ca. 1815 – Livourne, 8 janvier 1882), soprano. Fille du juriste et archiviste italien Giuseppe Vera et de la cantatrice allemande Charlotte Haeser (1784-1871), elle épousa l’impresario et directeur de théâtre Achille Lorini. Après ses succès sur les scènes italiennesLire la suite… l’a secondé avec beaucoup de talent, et il a débité avec une aisance et une grâce très-remarquables l’ariette en si bémol du deuxième acte. Mlle CruvelliCruvelli, SophieJeanne-Sophie-Charlotte Cruwell dite Sophie Cruvelli (Bielefeld/Allemagne, 12 mars 1826 – Monte-Carlo, 6 novembre 1907), soprano. Elle étudia le chant avec Giulio Marco Bordogni à Paris et Francesco Lamperti à Milan. Elle fit son début au Théâtre La Fenice de Venise en 1847 et au Théâtre-ItaLire la suite… est fort belle sous la mantille de dona Anna, et il est impossible d’exprimer mieux qu’elle ne l’a fait la douleur de la fille devant le cadavre du père, l’indignation et la haine dont elle poursuit le meurtrier du commandeur ; les petites imperfections que nous pourrions signaler dans le talent de Mlle CruvelliCruvelli, SophieJeanne-Sophie-Charlotte Cruwell dite Sophie Cruvelli (Bielefeld/Allemagne, 12 mars 1826 – Monte-Carlo, 6 novembre 1907), soprano. Elle étudia le chant avec Giulio Marco Bordogni à Paris et Francesco Lamperti à Milan. Elle fit son début au Théâtre La Fenice de Venise en 1847 et au Théâtre-ItaLire la suite…, ne nous empêcheront pas de rendre un sincère hommage à ses éminentes qualités de tragédienne et de cantatrice. Si Mlle CruvelliCruvelli, SophieJeanne-Sophie-Charlotte Cruwell dite Sophie Cruvelli (Bielefeld/Allemagne, 12 mars 1826 – Monte-Carlo, 6 novembre 1907), soprano. Elle étudia le chant avec Giulio Marco Bordogni à Paris et Francesco Lamperti à Milan. Elle fit son début au Théâtre La Fenice de Venise en 1847 et au Théâtre-ItaLire la suite… n’a pas les sympathies de tout le monde, elle a du moins le don d’émouvoir, par la profondeur de son regard, la noblesse et la vérité de son geste, le sentiment, l’énergie et l’accentuation de son chant. Ce don-là est, à notre avis, le plus précieux de tous pour une cantatrice dramatique. Le personnage de dona Elvire est assez ingrat pour mettre facilement en péril le talent de l’artiste qui veut bien s’en charger. Nous ne nous sommes jamais sincèrement intéressé aux infortunes de cette épouse désolée qui passe son temps à relancer son mari dans les jardins et les carrefours, pompeusement attifée d’une toque à plumes blanches, et d’une robe de velours nakarat [nacarat]. Mlle BeltramelliBeltramelli, GiudittaGiuditta Beltramelli (Bergame, 1831- Sombreno près Bergame 29 aout 1910), mezzo-soprano. Elle étudia le chant et le piano au Conservatoire de Milan de 1842 à 1850 et débuta à Berlin dans Anina de la Somnambula puis fit une carrière internationale chantant à Londres avec Giulia Grisi et GiovanLire la suite… a fait de son mieux, et s’est tirée très-convenablement de son rôle ; elle a été surtout très-applaudie dans le trio des masques où la toque à plumes et la robe nakarat disparaissent sous l’ampleur du domino. Nous reviendrons sur Mlle BeltramelliBeltramelli, GiudittaGiuditta Beltramelli (Bergame, 1831- Sombreno près Bergame 29 aout 1910), mezzo-soprano. Elle étudia le chant et le piano au Conservatoire de Milan de 1842 à 1850 et débuta à Berlin dans Anina de la Somnambula puis fit une carrière internationale chantant à Londres avec Giulia Grisi et GiovanLire la suite… en rendant compte de la représentation des PuritainsI Puritani (Les Puritains)Les Puritains (I Puritani), opera seria en trois actes sur un livret en italien de Carlo Pepoli mis en musique par Vicenzo Bellini et créé au Théâtre-Italien de Paris le 24 janvier 1835.Lire la suite…. CalzolariCalzolari, EnricoEnrico Calzolari (Parme, 22 février 1823 – Milan, 1er mars 1888), ténor. Il débuta en 1845 à Milan dans Ernani (Verdi) et se produisit ensuite dans toute l’Europe. De 1853 à 1875, il fut membre de la troupe italienne de l’opéra de Saint-Pétersbourg et enseigna au conservatoire de cette viLire la suite… chante don Ottavio comme il chante Nemorino dans l’ElisirElisir d’Amore, L’L’Elisir d’Amore, melodramma giocoso en deux actes sur un livret en italien de Felice Romani mis en musique par Gaetano Donizetti et créé au Théâtre de la Canobbiana à Milan le 12 mai 1832.Lire la suite…. M. SusiniSusini, AgostinoAgostino Susini (Florence, 6 janvier 1825 – Londres, 24 novembre 1883), basse. Il étudia à Paris et fit partie d’une troupe italienne qui se produisit en été 1851 au Grand Théâtre de Lyon. Il y chanta le rôle de Silva dans Ernani (Verdi). Il fut engagé en 1851/52 au Théâtre-Italien de PaLire la suite…, qui a toute l’inexpérience de la jeunesse, a fait merveille dans le rôle de Leporello, à la première représentation seulement. Aux représentations suivantes, bien loin d’être encouragé par son récent succès, il a été saisi d’un tel accès de frayeur qu’il en est devenu tout à fait sourd. L’orchestre bourdonnait à ses oreilles des sons d’une tonalité douteuse, et il faisait de son mieux pour suivre les bourdonnements de l’orchestre. C’est là du reste un accident purement passager qui ne peut qu’augmenter notre sympathie pour l’artiste qui en est victime : M. SusiniSusini, AgostinoAgostino Susini (Florence, 6 janvier 1825 – Londres, 24 novembre 1883), basse. Il étudia à Paris et fit partie d’une troupe italienne qui se produisit en été 1851 au Grand Théâtre de Lyon. Il y chanta le rôle de Silva dans Ernani (Verdi). Il fut engagé en 1851/52 au Théâtre-Italien de PaLire la suite… est un comédien intelligent, il a une magnifique voix, et s’il n’est pas encore un musicien parfait, il le deviendra : le travail et l’âge, qui donnent aux basses de l’aplomb et du ventre, mettront bien vite M. SusiniSusini, AgostinoAgostino Susini (Florence, 6 janvier 1825 – Londres, 24 novembre 1883), basse. Il étudia à Paris et fit partie d’une troupe italienne qui se produisit en été 1851 au Grand Théâtre de Lyon. Il y chanta le rôle de Silva dans Ernani (Verdi). Il fut engagé en 1851/52 au Théâtre-Italien de PaLire la suite… à même d’aborder, sans hésitation et sans danger, les rôles les plus difficiles du répertoire de LablacheLablache, LuigiLuigi Lablache (Naples, 6 décembre 1794 – Naples, 23 janvier 1858), basse. Il débuta comme basse comique à Naples en 1812 et comme basse chantante à Palerme en 1813. Au cours des années suivantes sa réputation grandit et il se produisit sur les scènes italiennes dont Milan en 1821 où il eut Lire la suite….

Après Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite… nous avons eu les PuritainsI Puritani (Les Puritains)Les Puritains (I Puritani), opera seria en trois actes sur un livret en italien de Carlo Pepoli mis en musique par Vicenzo Bellini et créé au Théâtre-Italien de Paris le 24 janvier 1835.Lire la suite…, une des plus mélodieuses partitions de BelliniBellini, VincenzoVincenzo Bellini (Catania 3 novembre 1801 – Puteaux près Paris, 23 septembre 1835), compositeur. Fils et petit-fils de compositeurs, il fit ses études au Collège Royal de Musique à Naples de 1819 à 1825 avec Tritto et Zingarelli. Il fut également influencé par les opéras de Rossini, compositLire la suite…. Nous ne comprenons guère le reproche qu’on a fait à l’auteur de NormaNormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite… et de la SonnambulaSonnambula, LaLa Sonnambula (La Somnambule), opera semiseria en deux actes sur un livret en italien de Felice Romani mis en musique par Vincenzo Bellini et créé au Théâtre Carcano de Milan le 6 mars 1831.Lire la suite…, plus particulièrement qu’aux autres compositeurs italiens, d’avoir trop négligé la partie instrumentale de ses opéras. Nous voulons bien admettre que quelques-uns de ses accompagnements pèchent par un excès de simplicité, et que ses effets d’orchestre sont peu variés, mais en cela il ne s’est pas autant écarté qu’on veut bien le dire des traditions de l’école italienne, et ce défaut se rachète par une inspiration si élégante et si dramatique, par des chants si pleins de tendresse, de passion, et d’originalité, que nous le lui pardonnons volontiers. Il est inutile que nous fassions ressortir une à une les beautés que renferme la partition des PuritainsI Puritani (Les Puritains)Les Puritains (I Puritani), opera seria en trois actes sur un livret en italien de Carlo Pepoli mis en musique par Vicenzo Bellini et créé au Théâtre-Italien de Paris le 24 janvier 1835.Lire la suite… : nous dirons seulement que l’exécution de cet ouvrage, confiée à MM. BettiniBettini, AlessandroAlessandro Bettini (Trecate près Novaro, 20 juillet 1827 – Rome, 1er novembre 1898), ténor. Il eut une longue carrière internationale. Il était renommé pour son interprétation du rôle d’Almaviva du Barbier de Seville de Rossini qu’il aurait chanté au cours de sa carrière près de 1800 fLire la suite…, BelettiBelletti, Giovanni BattistaGiovanni Battista Belletti (Sarzana/Italie, 17 février 1813 – Sarzana/Italie, 27 décembre 1890), baryton. Il étudia au Conservatoire de Bologne avec Pilotti et débuta avec éclat en 1837 dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville (Rossini) à l’Opéra de Stockholm, où il resta jusqu’en Lire la suite…, Valli et à Mlle BeltramelliBeltramelli, GiudittaGiuditta Beltramelli (Bergame, 1831- Sombreno près Bergame 29 aout 1910), mezzo-soprano. Elle étudia le chant et le piano au Conservatoire de Milan de 1842 à 1850 et débuta à Berlin dans Anina de la Somnambula puis fit une carrière internationale chantant à Londres avec Giulia Grisi et GiovanLire la suite…, a été assez satisfaisante. Mlle BeltramelliBeltramelli, GiudittaGiuditta Beltramelli (Bergame, 1831- Sombreno près Bergame 29 aout 1910), mezzo-soprano. Elle étudia le chant et le piano au Conservatoire de Milan de 1842 à 1850 et débuta à Berlin dans Anina de la Somnambula puis fit une carrière internationale chantant à Londres avec Giulia Grisi et GiovanLire la suite…, qui est très-jeune dans la carrière dramatique, fait chaque jour de notables progrès ; sa voix, étendue et d’un timbre agréable, a acquis beaucoup de justesse et de flexibilité ; son chant a aussi beaucoup gagné sous le rapport de la pureté et de l’expression.

Ce qui nuit au succès de Mlle BeltramelliBeltramelli, GiudittaGiuditta Beltramelli (Bergame, 1831- Sombreno près Bergame 29 aout 1910), mezzo-soprano. Elle étudia le chant et le piano au Conservatoire de Milan de 1842 à 1850 et débuta à Berlin dans Anina de la Somnambula puis fit une carrière internationale chantant à Londres avec Giulia Grisi et GiovanLire la suite…, c’est lorsqu’elle chante, comme dans les PuritaniI Puritani (Les Puritains)Les Puritains (I Puritani), opera seria en trois actes sur un livret en italien de Carlo Pepoli mis en musique par Vicenzo Bellini et créé au Théâtre-Italien de Paris le 24 janvier 1835.Lire la suite… par exemple, un des rôles de Giulia GrisiGrisi, GiuliaGiulia Grisi (Milan, 28 juillet 1811 – Berlin, 29 novembre 1869), soprano. Sœur de Giuditta Grisi dont elle était l’élève avant de devenir celle de sa Tante, Giuseppina Grassini, elle continua ses études à Bologne puis à Milan. Elle débuta en 1828 à Bologne dans un rôle de mezzo-soprano Lire la suite…. Les dilettantes de profession conservent fidèlement certains souvenirs ; ils font des comparaisons, et dans ce cas-là ce ne sont pas toujours les absents qui ont tort. Un des ouvrages dans lesquels Mlle BeltramelliBeltramelli, GiudittaGiuditta Beltramelli (Bergame, 1831- Sombreno près Bergame 29 aout 1910), mezzo-soprano. Elle étudia le chant et le piano au Conservatoire de Milan de 1842 à 1850 et débuta à Berlin dans Anina de la Somnambula puis fit une carrière internationale chantant à Londres avec Giulia Grisi et GiovanLire la suite… est le plus convenablement placée, c’est la Norma NormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite…; elle joue le rôle d’Adalgise en jeune personne un peu timide mais parfaitement bien élevée, très-chaste dans sa manière d’écouter au clair de la lune les propos galants du proconsul romain, Mlle CruvelliCruvelli, SophieJeanne-Sophie-Charlotte Cruwell dite Sophie Cruvelli (Bielefeld/Allemagne, 12 mars 1826 – Monte-Carlo, 6 novembre 1907), soprano. Elle étudia le chant avec Giulio Marco Bordogni à Paris et Francesco Lamperti à Milan. Elle fit son début au Théâtre La Fenice de Venise en 1847 et au Théâtre-ItaLire la suite… est admirable dans la scène finale qui est assurément une des plus sublimes inspirations de BelliniBellini, VincenzoVincenzo Bellini (Catania 3 novembre 1801 – Puteaux près Paris, 23 septembre 1835), compositeur. Fils et petit-fils de compositeurs, il fit ses études au Collège Royal de Musique à Naples de 1819 à 1825 avec Tritto et Zingarelli. Il fut également influencé par les opéras de Rossini, compositLire la suite… et l’une des situations les plus dramatiques que nous ayons au théâtre.

Deux jeunes violonistes qui ont ramassé déjà bien des lauriers en province, les demoiselles Virginia et Carolina FerniFerni, CarolinaCarolina Ferni (Como, 29 août 1839 – Turin, 4 juin 1926), violoniste et soprano. Elle débuta comme violoniste et fit des tournées de concert en Europe avec sa sœur, Virginia Ferni, tout en se perfectionnant avec Alard, Bériot, Dancla et Vieuxtemps. Elle se tourna ensuite vers le chant, qu’eLire la suite…, se sont fait entendre à la salle Ventadour, dans un intermède, le soir de la seconde représentation des PuritainsI Puritani (Les Puritains)Les Puritains (I Puritani), opera seria en trois actes sur un livret en italien de Carlo Pepoli mis en musique par Vicenzo Bellini et créé au Théâtre-Italien de Paris le 24 janvier 1835.Lire la suite…. Elles ont exécuté une symphonie concertante composée pour deux violons par M. Charles Dancla Dancla, CharlesCharles Dancla (Bagnères-de-Bigorre, 19 décembre 1817 – Tunis, 10 novembre 1907), violoniste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Guérin puis Baillot et obtint un 1er prix de violon en 1833. Il étudia la composition avec Halévy, Berton et obtint un 2d prix de Rome en 1838Lire la suite…; puis Mlle Virginia FerniFerni, VirginiaVirginia Ferni (Como, 17 décembre 1837 – Turin, 4 février 1934), violoniste. Elle fit des tournées de concert en Europe avec sa sœur, Carolina Ferni, tout en se perfectionnant avec Alard, Bériot, Dancla et Vieuxtemps. En 1864, elle épousa M. Germano et abandonna sa carrière pour s’insLire la suite… a joué une fantaisie-caprice de VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… sur I Lombardi. Le public a accueilli avec une vive sympathie ces deux gracieuses Siamoises du violon qui lui rappelaient pour l’âge et pour le talent les sœurs MilanolloMilanollo, MariaMaria Milanollo (Savigliano, Cuneo, 19 juin 1832 – Malzéville, Nancy, 21 août 1848), violoniste. Elle étudia le violon avec sa sœur et se produisit avec elle en duo des 1840 en France et dans toute l’Europe. Terrassée par la fatigue de ses voyages incessants, elle contracta la tuberculose et Lire la suite…, poétiques figures que la mort a sitôt et si impitoyablement désunies. Nous avions déjà applaudi les demoiselles FerniFerni, CarolinaCarolina Ferni (Como, 29 août 1839 – Turin, 4 juin 1926), violoniste et soprano. Elle débuta comme violoniste et fit des tournées de concert en Europe avec sa sœur, Virginia Ferni, tout en se perfectionnant avec Alard, Bériot, Dancla et Vieuxtemps. Elle se tourna ensuite vers le chant, qu’eLire la suite… au magnifique concert donné par la France musicale dans les salons de M. Herz et auquel ont pris part quelques-unes de nos célébrités musicales : Mmes UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite…, GueymardGueymard, LouisLouis Geymard (Chaponnay/ Isère, 17 août 1822 – Saint-Fargeau, 8 juillet 1880), ténor. Il étudia le chant au Conservatoire de Paris et obtint les 2eme Prix de chant et d’Opéra en 1847. Il débuta à l’Opéra dans le rôle titre de Robert-le-Diable (Meyerbeer) en 1849 et y chanta tous le rLire la suite…, LucchesiLucchesi, GiuseppeGiuseppe Lucchesi [Luchesi] (1821 – 1875), ténor. Il avait la voix agile et au gout sûr, débuta à Viaregio en 1839. Il s’est fait une réputation de chanteur rossinien en Italie avant d’être appelé en 1849 au Théâtre-Italien, où il débuta dans Mathilde de Shabran. De 1853 à 1863, il cLire la suite…, MorelliMorelli, FilippoFilippo Morelli, baryton qui créera le rôle de Miller dans Louise Miller (Verdi, 1853)Lire la suite… et CavalliniCavallini, ErnestoErnesto Cavallini (Milan, 30 aout 1807 – Milan, 7 janvier 1874), clarinettiste. Il étudia au conservatoire de Milan avec Benedetto Carulli et joignit l’orchestre du Théâtre de la Scala. Il se produisit en tournées à travers l’Europe. En 1852, il fut invité par l’orchestre de l’Opéra iLire la suite…, le plus merveilleux clarinettiste des temps modernes.

Nous avons blâmé plus d’une fois cette habitude tout à fait étrange qu’ont les artistes italiens de s’arrêter au milieu d’une scène pour répondre par d’obséquieuses inclinations et de modestes sourires aux applaudissements plus ou moins mérités du public ou de certaine partie du public. Ce qui n’est pas moins ridicule, c’est de rappeler les artistes avant la chute du rideau. Comme ces rappels sont le plus souvent chose convenue à l’avance entre l’artiste et quelques amis dévoués, nous voudrions bien qu’on ne nous imposât pas plus longtemps cette comédie périodique dont tout le monde connaît maintenant le secret. Il faut conserver l’illusion au théâtre, et aujourd’hui que M. CortiCorti, AlexandreAlexandre Corti (ca. 1820 – Milan, 10 avril 1856), directeur. Il avait été directeur de théâtre à Bergame avant d’être nommé directeur du Théâtre-Italien de Paris le 7 octobre 1852. Il démissionna le 28 juillet 1853. Lire la suite… semble avoir suivi l’impulsion donnée par M. le directeur de l’Opéra à l’art du décorateur et du costumier, cette illusion est possible à la salle Ventadour comme ailleurs.

Pour ne pas quitter le Théâtre-Italien après une observation qui peut bien avoir l’air d’un reproche, nous annoncerons comme d’excellentes nouvelles l’engagement de Mme de LagrangeLagrange, Anne Caroline deAnne Caroline de Lagrange (Nancy, 24 juillet 1824 – Paris, 23 avril 1905), soprano. Elève à Paris de Giulio Marco Bordogni. Elle fit une apparition au Théâtre de la Renaissance en 1840 dans La Duchesse de Guise (Flotow) puis se rendit en Italie où elle continua ses études d’abord à Milan avecLire la suite…, celui de la Biscottini [Biscottini-Fiorio]Biscottini-Fiorio, CalistoCalisto Biscottini-Fiorio ( ? – ?), contralto. Peu d’éléments sur la carrière de cette cantatrice active surtout sur les scènes des théâtres italiens entre 1845 et 1857. Elle se produisit à Turin en 1845, Rome et Florence en 1851, Parme en 1852 et fit partie de la troupe du Théâtre CarlLire la suite…, contralto, qui doit débuter dans SémiramisSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…, et la prochaine arrivée du basso-buffo Napoléone RossiRossi, NapoleoneGiovanni Napoleone Rossi (Lucca, ? 1810 – après 1870), basse. Il étudia le chant au conservatoire de Lucca, où il débuta en 1836 avant de partir en tournée à Venise, Madrid et dans d’autres villes espagnoles où il se produisit avec succès. Il eut une importante carrière en Italie : à MLire la suite….

Nous avons peu de chose à dire de la reprise du Comte Ory Comte Ory, LeLe Comte Ory, opéra en deux actes sur un livret d’Eugène Scribe et Charles-Gaspard Delestre-Poirson mis en musique par Gioachino Rossini et créé à l’Opéra de Paris le 20 août 1828.Lire la suite…à l’Opéra, malgré les circonstances exceptionnelles dans lesquelles a eu lieu cette représentation. Il nous suffira de constater le très-légitime succès obtenu par Mlle Emmy La GruaLa Grua, EmmaEmma Funk épouse La Grua (Palerme, 15 mai 1831 – Paris, 22 mai 1885), soprano. Elle étudia le chant avec sa mère qui était également chanteuse et débuta à Dresde dans le rôle d’Alice de Robert le Diable (Meyerbeer). Elle chanta aussi Donna Anna dans Don Giovanni (Mozart) et Amina dans La SonLire la suite… dans le rôle du page Isolier, rôle de peu d’importance qu’elle a accepté et chanté avec une bonne volonté et un talent tout à fait dignes d’éloges. MassolMassol, EugeneJean-Etienne-Auguste dit Eugene Massol (Lodève, 23 aout 1802 – Paris, 30 octobre 1887), ténor puis baryton. Il débuta à l’Opéra de Paris en 1825 et y tint surtout des rôles secondaires auxquels il sut donner du relief. Il quitta l’Opéra en 1845 et se produisit à Londres et à Bruxelles oLire la suite… a mis beaucoup de rondeur et de verve dans le personnage de Raimbaud ; M. RogerRoger, Gustave-HippolyteGustave-Hippolyte Roger (La-Chapelle-Saint-Denis, 17 décembre 1815 – Paris, 12 septembre 1879), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique en 1837. Il débuta le 16 Février 1838 à l’Opéra-Comique dans le rôle de Georges de L’EclairLire la suite… a parodié NourritNourrit, AdolpheAdolphe Nourrit (Paris, 3 mars 1802 – Naples, 8 mars 1839), ténor. Fils du chanteur Louis Nourrit, il fit ses études avec Manuel Garcia et débuta à l’Opéra de Paris en 1821 dans le rôle de Pylade dans Iphigenie en Tauride (Gluck). Nommé 1er sujet en 1824, il créa de nombreux rôles écriLire la suite…, et Mme LabordeLaborde, RosineRosalie Henriette Bediez dite Rosine Laborde (Paris, 30 mars 1824 – Chezy-sur-Marne, 8 septembre 1907), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris et fut l’élève de Toussaint Mocker. Elle débuta avec succès à l’Opéra-Comique dans Le Pré aux clercs (Hérold) en 1840. En 1841, elle se prLire la suite… nous a médiocrement charmé avec sa voix grêle et stridente dont le peu de justesse n’est guère racheté que par un mécanisme d’une perfection analogue à celle des tabatières de Nuremberg.

La partition de Louise MillerLuisa MillerLuisa Miller, opéra en trois actes sur un livret de Salvatore Cammarano, d’après Schiller, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre San Carlo de Naples le 8 décembre 1849 et au Théâtre-Italien à Paris le 7 décembre 1852.Lire la suite… a été mieux appréciée encore à la salle Lepelletier [Le Peletier] qu’au Théâtre-Italien. On y a surtout applaudi une débutante, Mme Angelina BosiaBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… [Angiolina Bosio]Bosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite…, dont la voix pure, harmonieuse et flexible se prête sans le moindre effort à l’interprétation assez difficile de la musique si originale du maestro VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…. On répète activement le Dernier jour de la Fronde, dont le poëme est de MM. MaquetMaquet, Auguste-JulesAuguste Maquet (Paris, 13 septembre 1813 – Saint-Mesme près Paris, 8 janvier 1888), écrivain, auteur dramatique et librettiste. Il étudia au Lycée Charlemagne où il eut pour condisciples Théophile Gautier et Gérard de Nerval et devint à dix-huit ans un professeur suppléant d’histoire auLire la suite… et Paul [Jules] LacroixLacroix, JulesJules Lacroix (Paris, 7 mai 1809 – Paris, 10 novembre 1887), poète, écrivain, traducteur, auteur dramatique et librettiste. Il écrivit de nombreux romans dont Le Tentateur (1836), Les Parasites (1837), L’Etouffeur d’Edimbourg (1844), des nouvelles et des contes dont Un Voyage à la Mecque (Lire la suite… et la musique de M. NiedermeyerNiedermeyer, Louis deLouis de Niedermeyer (Nyon/ Suisse, 27 mars 1802 – Paris, 14 mars 1861), compositeur. Il étudia le piano avec Ignaz Moscheles et la composition avec Emanuel Aloys Förster à Vienne, puis avec Valentino Fioravanti à Rome. Il devint célèbre par sa mélodie, Le Lac, sur un poème de Lamartine. SLire la suite…, l’auteur de Marie StuartMarie StuartMarie Stuart, opéra en cinq actes sur un livret de Theodore Anne mis en musique par Louis Niedermeyer et créé à l’Opéra de Paris le 6 décembre 1844.Lire la suite…, beaucoup plus connu par la belle mélodie qu’il a écrite il y a quelques années déjà sur les admirables strophes de M. de LamartineLamartine, Alphonse-Marie-LouisAlphonse-Marie-Louis de Prat de Lamartine (Mâcon, 21 octobre 1790 – Paris, 28 février 1869), poète et homme politique. Il acquit une immense célébrité avec son premier recueil de poèmes, Méditations poétiques (1820). Il publia ensuite Les Harmonies poétiques et religieuses (1830) et les Lire la suite…. Ce n’est pas la première fois qu’un tout petit chef-d’œuvre aura suffi pour faire la réputation d’un compositeur.

L’Opéra-Comique, qui déploie une activité surprenante dans la marche de son répertoire, nous a donné dans un espace assez rapproché trois petits ouvrages dont le premier n’a malheureusement pas obtenu le même succès que les deux autres : il y avait pourtant de fort bonnes choses dans le MiroirMiroir, LeLe Miroir, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-François-Alfred Bayard et Antonin d’Avrecourt mis en musique par Léon Gastinel et créé à l’Opéra-Comique le 19 janvier 1853.Lire la suite…, mais le public a eu le mauvais goût de trouver peu amusant le poëme de M. BayardBayard, Jean-Francois-AlfredJean-François-Alfred Bayard (Paris, 17 mars 1796 – Paris, 12 février 1853), auteur dramatique et librettiste. Il écrivit beaucoup de comédies, de vaudevilles mêlés de couplets chantés, des paroles de chansons et de livrets d’opéra-comique en collaboration avec d’autres auteurs (Scribe, BLire la suite…, et la musique de M. GastinelGastinel, Leon-Gustave-CyprienLéon-Gustave-Cyprien Gastinel (Villers-les-Pots, 15 août 1823 – Fresnes, 18 octobre 1906), compositeur. Élève de Halévy au Conservatoire, il obtint le premier Prix de Rome en 1843. En 1841 il fut engagé comme violoniste à l’orchestre de l’Opéra-Comique et plus tard comme altiste à la Lire la suite…, premier prix de Rome, beaucoup trop savante.

Le Sourd ou l’Auberge pleineSourd ou L’Auberge pleine, LeLe Sourd ou L’Auberge pleine, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Ferdinand Langlé fondé sur celui de Jean-Baptiste Desforges mis en musique par Adolphe Adam et créé à l’Opéra-Comique le 2 février 1853.Lire la suite…, de DesforgesDesforges, Pierre-Jean-BaptistePierre-Jean-Baptiste Choudard dit Desforges (Paris, 15 septembre 1746 – Paris, 13 août 1806), acteur, auteur dramatique et librettiste. Fils naturel du médecin Antoine Petit, fondateur d’une chaire d’anatomie et d’une chaire de chirurgie à la Faculté de médecine de Paris, il étudia queLire la suite…, arrangé pour les exigences de la musique, enrichi de mots grivois et de calembours nouveaux par MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et F. Langlé, a fourni à M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… le texte d’une charmante partition, facilement et spirituellement écrite. Il y a plus d’un demi-siècle qu’on rit sur tous les théâtres du monde aux folles excentricités de Dasnières et de d’Oliban, et l’on dirait vraiment que la gaieté est héréditaire dans les familles en voyant la génération d’aujourd’hui imiter si scrupuleusement la génération d’autrefois. Ce qui rajeunit surtout les pièces, c’est le talent des artistes : RicquierRicquier, AchilleAchille-Charles-Colette Ricquier (Paris, ? 1794 – Paris, 24 avril 1861), ténor. Ancien officier de l’armée impériale, il débuta à Bordeaux en 1815. Excellent comique, il fit partie de la troupe de l’Opéra-Comique de 1835 à  1856 et y créa de nombreux rôles dont le marquis du PostillLire la suite… et Sainte-FoySainte-Foy, Charles-Louis Pubereaux ditCharles-Louis Pubereaux dit Sainte-Foy (Vitry-le-Francois/Marne, 13 fevrier 1817 – Neuilly, 1er avril 1877), tenor. Elève de Morin au Conservatoire de Paris. Débute à l’Opéra-Comique le 18 Mai 1840 dans le rôle de Dionigi dans Zanetta ou jouer avec le feu (Auber). Il y resta jusqu’à sa retraitLire la suite… sont d’une drôlerie désopilante ; Delaunay [Delaunay-Riquier]Delaunay-Riquier, Edmond-Jules Riquier ditEdmond Jules Riquier dit Delaunay-Riquier (Lille, 29 septembre 1826 – Lille, 17 octobre 1899), ténor puis baryton. Il commença ses études à Lille et les termina au Conservatoire de Paris en 1850. Il fut immédiatement engagé comme ténor à l’Opéra-Comique, où il chanta dans plusieurs créaLire la suite… remplit avec beaucoup de naturel le rôle du chevalier, et Mlle LemercierLemercier, Marie Charlotte LeocadieMarie Charlotte Léocadie Lermercier (Blois, 7 avril 1827 – Paris, 9 août 1907), soprano. Elle fit ses études au Conservatoire de Paris et obtint en 1845 un 2eme accessit de chant. Elle débuta à l’Opéra-Comique le 29 Juin 1846 dans Zémire et Azor (Grétry). Elle resta jusqu’en 1862 à l’Lire la suite… qui, après une absence de quelques mois, est rentrée par le rôle de Jeannette, gasconne à merveille le personnage accorte et frétillant, un peu fort en gueule de la servante avignonnaise. Nous ne connaissions pas les motifs de la disparition de Mlle LemercierLemercier, Marie Charlotte LeocadieMarie Charlotte Léocadie Lermercier (Blois, 7 avril 1827 – Paris, 9 août 1907), soprano. Elle fit ses études au Conservatoire de Paris et obtint en 1845 un 2eme accessit de chant. Elle débuta à l’Opéra-Comique le 29 Juin 1846 dans Zémire et Azor (Grétry). Elle resta jusqu’en 1862 à l’Lire la suite… de la scène de l’Opéra-Comique, mais nous étions bien certain qu’elle y reviendrait : un directeur habile comme l’est M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… ne laisse pas échapper ainsi une si jolie, si utile et si intelligente pensionnaire.

Parmi les morceaux qui nous ont paru les mieux réussis dans la nouvelle partition de M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, nous citerons le duo entre Dasnières et d’Oliban, un trio d’une excellente facture dans lequel les voix des deux femmes caquettent de la façon la plus amusante, les couplets de Jeannette et l’air de Sainte-Foy Sainte-Foy, Charles-Louis Pubereaux ditCharles-Louis Pubereaux dit Sainte-Foy (Vitry-le-Francois/Marne, 13 fevrier 1817 – Neuilly, 1er avril 1877), tenor. Elève de Morin au Conservatoire de Paris. Débute à l’Opéra-Comique le 18 Mai 1840 dans le rôle de Dionigi dans Zanetta ou jouer avec le feu (Auber). Il y resta jusqu’à sa retraitLire la suite…: Connaissez-vous ma Joséphine ? Il y a aussi un sextuor parfaitement traité, mais qui a le tort, selon nous, de rappeler un peu trop une scène identique de BonsoirBonsoir Monsieur PantalonBonsoir, Monsieur Pantalon, opéra-comique en un acte sur un livret de Lockroy et de Morvan mis en musique par Albert Grisar et créé à l’Opéra-Comique le 19 février 1851.Lire la suite…, monsieur PantalonBonsoir Monsieur PantalonBonsoir, Monsieur Pantalon, opéra-comique en un acte sur un livret de Lockroy et de Morvan mis en musique par Albert Grisar et créé à l’Opéra-Comique le 19 février 1851.Lire la suite…. M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… a intercalé dans son opéra le refrain provençal du Pont d’Avignon, dont il a tiré un excellent parti. Il est inutile d’ajouter que le SourdSourd ou L’Auberge pleine, LeLe Sourd ou L’Auberge pleine, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Ferdinand Langlé fondé sur celui de Jean-Baptiste Desforges mis en musique par Adolphe Adam et créé à l’Opéra-Comique le 2 février 1853.Lire la suite… est instrumenté avec cette originalité et cette finesse de détails qui sont particulières au talent de l’auteur du Chalet Châlet, LeLe Châlet, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe et de Honoré-Marie-Joseph Duveyrier-Mélesville, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 25 septembre 1834.Lire la suite…et du PostillonPostillon de Lonjumeau, LeLe Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Henri de Saint-Georges, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 13 octobre 1836.Lire la suite….

Voici venir deux jeunes poëtes qui comptent, déjà au théâtre de nombreux succès : MM. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… ont intitulé les Noces de Jeannette Noces de Jeannette, LesLes Noces de Jeannette, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier, mis en musique par Victor Massé, créé à l’Opéra-Comique le 4 février 1853.Lire la suite…une délicieuse petite pastorale, jouée par deux personnages seulement. L’idylle commence à la vérité d’une façon un peu tragique : Jean a été effrayé par le ton sentencieux dont M. le maire a lu la formule sacramentelle, et au moment de prononcer le oui fatal il s’est sauvé à toutes jambes, laissant Jeannette évanouie entre les bras de la municipalité, sous le regard courroucé d’un père qui a servi dans les grenadiers de la vieille garde. Heureusement pour la pauvre enfant que son extrême gentillesse et aussi l’éclat de ses beaux yeux finissent par triompher de la résistance et de la brutalité de son fiancé ; Jean signe le contrat et les deux époux se jurent une fidélité et une tendresse éternelles devant une succulente omelette au lard que Jeannette a préparée de ses mains délicates, tout en fredonnant d’amoureux couplets avec une voix si douce et si pure quelle aurait apprivoisé quelque chose de bien plus rustre encore qu’un paysan bourguignon.

Le musicien qui a eu le bonheur de s’inspirer d’un si joli libretto est M. Victor MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite…. Nous préférons ce dernier ouvrage à ceux qui l’ont précédé : la Chanteuse voiléeChanteuse voilée, LaLa Chanteuse voilée, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe et Adolphe de Leuven mis en musique par Victor Massé et créé à l’Opéra-Comique le 26 novembre 1850.Lire la suite… et GalathéeGalatéeGalatée, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Victor Massé et créé à l’Opéra-Comique le 14 avril 1852.Lire la suite…. C’est frais, gracieux, exempt de réminiscences et de prétention ; le seul reproche que nous pourrions adresser aux Noces de JeannetteNoces de Jeannette, LesLes Noces de Jeannette, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier, mis en musique par Victor Massé, créé à l’Opéra-Comique le 4 février 1853.Lire la suite…, ce serait d’affecter peut-être une trop grande simplicité dans l’instrumentation. M. MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… n’a presque généralement employé que le quatuor, et il résulte de là, dans certaines parties, une monotonie trop évidente qui disparaîtrait aisément au souffle de quelques instruments de la petite harmonie. Nous savons bien que les compositeurs d’opéras-comiques sur lesquels M. MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… a pris modèle ne se sont guère servis que des mêmes moyens ; mais leur quatuor est travaillé avec un soin, un art et une richesse qu’il n’est pas donné à tout le monde d’égaler ; ensuite nous n’admettons pas, en matière de composition musicale, les tendances exagérées en faveur de la réaction, pas plus que nous ne les admettons en faveur du progrès. Répétons maintenant ce que nous avons déjà dit, que le talent de M. MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… se perfectionne tous les jours davantage, et ajoutons que son individualité se dessine plus nettement à mesure qu’il avance dans la carrière où il a si heureusement débuté. Le carillon de trois cloches qui domine l’orchestre au commencement de l’ouverture est d’un très-bon effet ; il est suivi de quelques motifs légers assez habilement agencés. Après l’air d’introduction de Jean et la romance d’entrée de Jeannette, vient un duo fort bien dialogué, traité avec un bon sentiment scénique et renfermant de très-intéressants détails ; la chanson rustique que Jean fait entendre dans la coulisse, accompagnée par quatre violons seulement et dont le refrain est repris par le chœur, a beaucoup de franchise et de verve ; quant à la mélodie chantée par Jeannette pendant qu’elle raccommode l’habit de Jean, elle est d’une fraîcheur, d’une élégance et d’une simplicité des plus remarquables : il est vrai qu’elle a été inspirée au musicien par une situation entièrement neuve et par une délicieuse pensée poétique :

Cours mon aiguille dans la laine,

Ne te casse pas dans ma main,

Avec de bons baisers, demain,

L’on nous paîra de notre peine.

Dans l’air suivant brodé de roulades, de trilles et de vocalises, avec imitations et échos de flûte, Mlle Miolan a fait admirer surtout la perfection et la pureté de son charmant gosier. Qui donc a osé dire que CoudercCouderc, Joseph-Antoine-CharlesJoseph-Antoine-Charles Couderc (Toulouse, 10 mars 1810 – Paris, 16 avril 1875), ténor. Il fit ses débuts à l’Opéra-Comique en 1834 dans Le Petit Chaperon rouge (Boieldieu)  et ne s’en absenta qu’entre 1843 et 1850, période pendant laquelle il se produisit en province et à l’étrangeLire la suite… n’avait plus de voix ? Il chante son rôle de baryton-ténor avec une merveilleuse aisance, et l’on applaudit tout autant le chanteur habile que l’excellent comédien.

Une affiche illustrée annonçait le lendemain de la première représentation des Noces de JeannetteNoces de Jeannette, LesLes Noces de Jeannette, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier, mis en musique par Victor Massé, créé à l’Opéra-Comique le 4 février 1853.Lire la suite… que la partition était mise en vente chez l’éditeur Cendrier.

Le Lutin de la ValléeLutin de la vallée, LeLe Lutin de la vallée, opéra-ballet en deux actes sur un livret de Jules-Edouard Alboize de Pujol et Michel Carré, une chorégraphie d’Arthur Saint-Léon et un musique d’Eugène Gautier créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 22 janvier 1853.Lire la suite…, opéra-ballet qui se joue avec un très-grand succès au Théâtre-Lyrique, est un cadre destiné à faire briller le triple talent de compositeur, de danseur et de violoniste de M. Saint-LéonSaint-Léon, ArthurCharles-Victor-Arthur Michel, dit Arthur Saint-Léon (Paris, 17 septembre 1821 – Paris, 2 septembre 1870), danseur et chorégraphe. Il étudia la musique et la danse avec son père à Stuttgart et le violon avec Mayseder. Il débuta à Stuttgart comme violoniste en 1834 et à Munich comme danseur Lire la suite…, les pointes, les taquettés et les jetés-battus de Mme Guy-StephanGuy-Stephan, MarieMarie-Antoinette Guy-Stéphan (Paris, 18 novembre 1818 – Paris, 21 aout 1873), ballerine. Elle fut engagée à l’Opéra de Paris de 1840 à 1841 puis à Londres de 1841 à 1843. Elle diffusa le ballet romantique à travers l’Europe en tournées à Barcelone en 1849, à Madrid et à Londres en 1Lire la suite…, l’une des merveilles chorégraphiques les plus accomplies qui se soient montrées à Paris à la clarté de la rampe. Nous n’avions jamais vu danser el zapateado avec une grâce aussi séduisante et une aussi provocante légèreté. La ballade que chante au premier acte Mlle Petit-BrièrePetit-Brière, Adolphine-Louise-EmilieAdolphine-Louise-Emilie Petit-Brière (Dijon, 11 juin 1828 – ?), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 2eme prix d’opéra-comique en 1847, elle débuta la même année à l’Opéra-National. Engagée à l’Opéra de Paris en 1850 elle y créa le rôle de Nemrod dans L’ELire la suite…, et le chœur franchement rhythmé du deuxième tableau, ont été écrits par M. Eugène GautierGautier, Jean-François-EugèneJean-François-Eugène Gautier (Vaugirard près de Paris, 27 février 1811 – Paris, 1er avril 1878), violoniste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le violon avec Habeneck et la composition avec Halévy. Il obtint le 1er Prix de violon en 1838 et le 2d Prix de Rome en 1842. Il joLire la suite…, dont la collaboration anonyme se trahit par le style original de ces deux morceaux.

Les donneurs de concerts n’ont jamais été plus nombreux qu’ils ne le sont cette année. Pas un seul des monuments que la prévoyance de l’autorité a élevés sur nos boulevards à la pudeur publique, n’échappe dans ce moment-ci à la brosse humide de l’afficheur : quelques noms d’artistes justement célèbres se distinguent à peine sur ces pancartes multicolores, au milieu d’une foule de virtuoses de tous âges que les salons de M. Herz ou de M. Pleyel voient éclore et disparaître dans la même soirée. VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite…, SivoriSivori, Ernesto CamilloErnesto Camillo Sivori (Gènes, 25 octobre 1815 – Gênes, 19 février 1894), violoniste et compositeur. Élève de Niccolo Paganini, il se produisit dans toute l’Europe, mais surtout à Londres où il fonda en 1845 The Beethoven Quartet Society et collabora avec Berlioz au sein de la New PhilharLire la suite…, Max Bohrer, Ferdinand HillerHiller, FerdinandFerdinand Hiller (Francfort, 24 novembre 1811 – Cologne, 11 juin 1885), pianiste et compositeur. A la recommandation de son grand ami, Mendelssohn, il étudia à Weimar avec Hummel de 1825 à 1827 puis s’établit à Paris de 1828 à 1835 où il devint l’ami de Chopin, Liszt et Berlioz. Après unLire la suite… et Mlle Wilhelmine Clauss nous ont donné et nous promettent encore de délicieuses soirées auxquelles un public d’élite ne fait jamais défaut. Au dernier concert de VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… et à celui de Mlle ClaussSzarvady, WilhelmineWilhelmine Szarvady née Clauss (Prague, 12 décembre 1832 – Paris, 1er septembre 1907), pianiste. Elle fit une tournée en Allemagne où son talent fut remarqué par Liszt et Moscheles et débuta à Paris le 25 février 1851 dans un concert dirigé par Berlioz. Elle perfectionna son éducation aLire la suite…, nous avons applaudi, à côté de la diabolique sonate de TartiniTartini, GiuseppeIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite… et des œuvres classiques de HændelHandel, Georges FredericGeorge Frideric Haendel (Halle, 23 février 1685 – Londres, 14 avril 1759), compositeur. Il étudia la composition avec Friedrich Wilhelm Zachow, organiste à Halle. En 1703, il accepta le poste de violoniste dans l’orchestre de Hambourg. C’est là qu’il composa son premier opéra, Almira (1Lire la suite…, de BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite…, de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, la belle voix de contralto de Mlle Ernesta GrisiGrisi, ErnestaErnesta Grisi (Visidina/Istrie, 28 juin 1819 – Saint-Jean près Genève, 20 mai 1899), mezzo-soprano. Sœur de la célèbre ballerine Carlotta Grisi et cousine germaine des cantatrices Giuditta Grisi et Giulia Grisi, elle connut une brève carrière qui débuta en 1836 dans le rôle d’Adalgisa danLire la suite… et l’exquise pureté de sa méthode. Nous demanderons, comme l’a fait le spirituel feuilletoniste du MoniteurBonsoir Monsieur PantalonBonsoir, Monsieur Pantalon, opéra-comique en un acte sur un livret de Lockroy et de Morvan mis en musique par Albert Grisar et créé à l’Opéra-Comique le 19 février 1851.Lire la suite…, pourquoi Mlle GrisiGrisi, ErnestaErnesta Grisi (Visidina/Istrie, 28 juin 1819 – Saint-Jean près Genève, 20 mai 1899), mezzo-soprano. Sœur de la célèbre ballerine Carlotta Grisi et cousine germaine des cantatrices Giuditta Grisi et Giulia Grisi, elle connut une brève carrière qui débuta en 1836 dans le rôle d’Adalgisa danLire la suite… n’est pas engagée au Théâtre-Italien ? et, comme à lui sans doute, on se gardera bien de nous répondre.

La société des concerts du Conservatoire en est à sa quatrième séance ; pourquoi les portes du temple de la rue Bergère ne peuvent-elles s’ouvrir qu’à un si petit nombre de fidèles ? C’est là seulement que le beau idéal se montre dans toute sa perfection et toute sa splendeur ; c’est là seulement que les œuvres les plus sublimes apparaissent telles qu’elles ont été rêvées par le génie des maîtres. M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite… a eu dimanche dernier les honneurs du programme, et sa symphonie en ut mineurSymphonie no. 4 do mineurSymphonie pour orchestre no. 4 en do mineur de Félicien David. Composée en 1849 créée par l’orchestre de la Société des concerts du Conservatoire de Paris le 6 février 1853.Lire la suite…, dont nous aimons plus particulièrement la première partie, l’andante et l’allegro, a été accueillie avec une faveur marquée ; on y retrouve la mélodie distinguée, les formules originales et le coloris l’instrumentation de l’auteur de Christophe ColombChristophe ColombChristophe Colomb, ode-symphonie en quatre parties sur un livret de Joseph Méry, Charles Chaubet et Sylvain Saint-Etienne mis en musique par Félicien David et créée dans la salle du Conservatoire de Paris le 7 mars 1847.Lire la suite… et du DésertDésert, LeLe Désert, ode-symphonie en trois parties pour solistes et orchestre sur un poème d’Auguste Collin mis en musique par Félicien David et créée à la salle du Conservatoire de Paris le 8 décembre 1844.Lire la suite…. Le songe d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’été (Ein Sommernachtstraum), ouverture (Op. 21) et musique de scène (Op. 61) de Felix Mendelssohn pour la comédie de Shakespeare traduite par August Wilhelm Schlegel, créée au Neues Schloss à Potsdam le 14 octobre 1843.Lire la suite… de Mendelssohn-Bartholdy a produit beaucoup plus d’effet cette année que les années précédentes ; les beautés de cette savante et poétique composition de l’une des gloires les plus récentes de l’Ecole allemande ont enfin triomphé de l’hésitation avec laquelle le public du Conservatoire accepte les ouvrages qui lui paraissent emprunter au romantisme quelques-unes de ses plus éblouissantes fantaisies.

Le Lauda SionLauda SionIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…, motet à deux voix, de ChérubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite… [Cherubini]Cherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite…, a été chanté avec beaucoup d’ensemble, de délicatesse et de sentiment par Mlles BoulardBoulart, SophieSophie-Ferdinande-Dorothée Boulart (Montmartre, 3 avril 1836 – Asnières, 14 juin 1889), soprano. Élève de Mme Cinti-Damoreau au Conservatoire de Paris, elle obtint un 1er prix de chant et d’opéra-comique en 1853. Elle débuta en 1853 à l’Opéra-Comique dans Les Noces de Jeannette (MasLire la suite… et BorghèseBorghèse, Jeanne-Joseph-Félix-Amédée-JulietteJeanne-Joseph-Félix-Amédée-Juliette Bourgeois dite Juliette Borghèse (Cloyes/ Eure-et-Loir, 28 juin 1834 – ?), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint en 1853 un troisième accessit de chant, un premier accessit d’opéra et un deuxième accessit d’opéra-comiLire la suite…, deux jeunes pensionnaires, qui ont bien certainement éveillé déjà l’attention de nos théâtres lyriques.

Si l’on en croit l’indiscrétion de quelques intimes, la direction de l’Opéra songerait à monter l’un des plus beaux ouvrages de Lesueur Lesueur, Jean-FrancoisJean-François Lesueur (Drucat-Plessiel/Somme, 15 février 1760 – Paris, 6 octobre 1837), compositeur. Il reçut sa formation musicale dans les maîtrises d’Abbeville et d’Amiens. Il quitte Amiens en 1876 et pendant dix ans dirigea successivement les maîtrises de différents chapitres de provLire la suite…: Alexandre à BabyloneAlexandre à BabyloneAlexandre à Babylone, opéra en 5 actes sur un livret de Louis-Pierre-Marie-François Baour-Lormian, mis en musique par Jean-François Lesueur, reçu à l’Opéra de Paris en 1823 mais non représenté.Lire la suite…. Ce serait un hommage de bon goût rendu à la mémoire du maître dont les leçons ont formé quelques-uns des compositeurs les plus distingués de notre époque : BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite…, ElwartElwart, Antoine-Amable-ElieAntoine-Amable-Elie Elwart, (Paris, 19 septembre 1808 – Paris, 14 octobre 1877), compositeur. Élève de Lesueur au Conservatoire de Paris, il obtint le 1er Prix de Rome en 1834. De 1832 à 1872, il enseigna l’harmonie et le contrepoint au Conservatoire. Il composa surtout des œuvres sacrées (Lire la suite…, Ambroise Thomas, GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… et Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite….