Montemerli, Lorenzo

Lorenzo Montemerli (Pise, 1817 – Bologne, après 1883), basse. Il abandonna une carrière militaire pour se consacrer au chant. Il se produisit à Porto et Lisbonne de 1843 à 1845. Il épousa la Comtesse Marie Soares d’Albergaria Pereira en 1845 à Fontaines-en Sologne et se produisit sur les scènes des théâtres italiens. Il participa activement au mouvement de révolte contre l’occupation autrichienne, à Milan en 1848 puis à Florence en 1849, mais avec le retour des autrichiens en Toscane il dut émigrer à Londres et reprit alors sa carrière musicale. De 18510 à 1851, il se produisit à Londres. En 1852, engagé au Théâtre-Italien de Paris par Lumley, il lui intenta un procès pour non paiement de ses gages, procès qu’il gagna cette même année. Cependant, il fut renvoyé par son successeur, Alexandre Corti, après un mauvais Don Giovanni (Mozart), le 15 Janvier 1853. Avec son épouse, ils devinrent d’actifs promoteurs de l’indépendance italienne d’abord en 1853 en Angleterre, où il fonda une institution pour la promotion des Arts, Lettres et Sciences italiennes qui attira l’attention des francs-maçons qui l’invitèrent à joindre leur loge et en novembre 1857 il fut promu Maitre. En 1859, il retourna en Italie pour participer aux guerres d’indépendance. Il ne put se joindre à Garibaldi en Sicile à cause d’une maladie des yeux qui l’immobilisa à Pise. Engagé par une compagnie ferroviaire du Sud, il s’installa à Ancône, où il s’illustra en 1865 par son action humanitaire lors d’une épidémie de choléra. La mort de son beau-père en 1867 l’obligea à se rendre au Portugal pour s’occuper des affaires de son épouse et en 1869 il s’installa avec sa famille à Paris. La guerre franco-prussienne de 1870 et le siège de Paris l’incitèrent à créer une Commission Italienne de secours aux blessés, dont il fut le président. En reconnaissance de toute l’aide que donna cette commission, le gouvernement français lui remit la Légion d’honneur en 1871. En 1874, accusé d’être franc-maçon, il quitta la France et s’installa auprès de sa sœur à Bologne. Là, il continua de s’occuper d’œuvres humanitaires avec le soutien du roi Umberto I. Il créa une Société Universelle du Mécénat au Travail qui publia un bulletin mensuel, Il Lavoro, dont il fut le directeur de 1880 à 1883. Sources: La France Musicale 22 aout 1852 p.279; T. Sarti et F. Marzocchi: Cenni biografici del conte Lorenzo Montemerli, 1879.