La Revue française, 20 janvier 1857, p. 566-573 (article signé E. Reyer).
Chronique musicale.
La Reine Topaze Reine Topaze, LaLa Reine Topaze, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Léon Battu mis en musique par Victor Massé et créé au Théâtre-Lyrique le 27 décembre 1856.Lire la suite…a obtenu un très-grand succès au Théâtre-Lyrique. Aujourd’hui on appelle un très-grand succès une pièce qui attire beaucoup de monde, qui fait beaucoup d’argent et qui reste sur l’affiche pendant cent représentations consécutives. Tel ouvrage qui est un chef-d’œuvre ruinerait peut-être le directeur qui s’obstinerait à le faire représenter : aussi les directeurs d’aujourd’hui, qui sont bien plus habiles et bien plus intelligents que les directeurs du temps passé, y regardent-ils à deux fois avant de monter un chef-d’œuvre. Au Théâtre-Italien, par exemple, quand les opéras de M. VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite… auront rempli la caisse de la direction, on se hasardera à nous donner Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite… ou Mosè Mosè in EgittoMosè in Egitto, azione tragico-sacra en trois actes sur un livret d’Andrea Leone Tottola, mis en musique par Gioachino Rossini, créé au Teatro San Carlo de Naples le 5 mars 1818, et Théâtre-Italien à Paris le 22 octobre 1822.Lire la suite…; au Théâtre-Lyrique, les brillantes recettes de la Reine Topaze Reine Topaze, LaLa Reine Topaze, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Léon Battu mis en musique par Victor Massé et créé au Théâtre-Lyrique le 27 décembre 1856.Lire la suite…nous vaudront, peut-être bientôt, l’OberonOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… de Weber Weber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…; mais ni WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, ni MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, ni RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, ne sauraient prétendre à la première place : ils sont destinés à servir de lendemain à la pièce à succès, à la pièce qui fait recette, à la pièce sur laquelle la direction a risqué cinquante mille francs de décors, comme le joueur risque la moitié de sa fortune sur un tapis vert. Sur aucun théâtre on n’a jamais vu, au dire des connaisseurs, de plus beaux décors que ceux de La Reine TopazeReine Topaze, LaLa Reine Topaze, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Léon Battu mis en musique par Victor Massé et créé au Théâtre-Lyrique le 27 décembre 1856.Lire la suite…. Le brick de la Porte-Saint-Martin est dépassé. Il n’y a pas très-longtemps que les décors sont devenus la chose principale dans un drame lyrique. M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… a beaucoup contribué à leur faire prendre le pas sur la partition. M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, avant d’arriver à la direction de l’Opéra-Comique, était un peintre, ignoré de la foule, mais estimé des artistes ; il est assez naturel que M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… ait de suite vu le côté plastique de son nouvel état, et qu’il ait tout d’abord sympathisé avec les décorateurs de son théâtre, au nombre desquels on citait déjà des noms illustres : les CambonCambon, Charles-AntoineCharles-Antoine Cambon (Paris, 21 avril 1802 – Paris, 20 octobre 1875), peintre-décorateur. Élève de Pierre Ciceri, il débuta au Cirque-Olympique avec Humanité Philastre et tous deux triomphèrent à l’Opéra en 1833 avec leur décor pour la salle du bal (acte V, scène 1) de Gustave IIILire la suite…, les ThierryThierry, Joseph Francois DesireJoseph-François-Désiré Thierry (Paris, 13 mars 1812 – Paris, 11 novembre 1866), décorateur. Élève de Gros à l’École des Beaux-Arts de Paris, il exposa au Salon de 1833 à 1867 et exécuta à partir de 1848 de nombreux décors pour l’Opéra en association avec Cambon. Il était égalemeLire la suite…, les NolauNolau, François-JosephFrançois-Joseph Nolau (Paris, 1er octobre 1804 – Paris, 7 juillet 1883), peintre-décorateur. Il fut l’élève de Baltard et épousa en 1835 Félicie-Justine, fille de Charles Ciceri avec lequel il travailla sur plusieurs décors pour l’Opéra de Paris. Il s’y distingua et fut nommé décoratLire la suite…, les RubéRubé, Auguste-AlfredAuguste-Alfred Rubé (Paris, 18 juin 1817 – Paris, 13 avril 1899), peintre-décorateur. Il épousa Lucie-Nancy, fille de Charles Ciceri avec lequel il travailla sur plusieurs décors pour l’Opéra de Paris soit seul soit en collaboration avec Ciceri, Chaperon, Jambon, etc. Il conçu avec CicerLire la suite…, les DespléchinDesplechin, Edouard-DesireEdouard Désiré Joseph dit Edouard Desplechin (Lille, 12 avril 1802 – Paris, 10 décembre 1871), peintre décorateur. Disciple de Ciceri, il réalisa de nombreux décors pour l’Opéra de Paris et aussi pour les autres scènes parisienne dont ceux de Gustave III (Auber, 1833), La Juive (HalLire la suite…, etc. La grande habileté de M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… a été de rester franchement ce qu’il était, un peintre, un homme de goût ; un autre à sa place eût renié ses pinceaux et se serait mis à manger du tambour et à boire de la cymbale ; car la phrase emblématique des initiés d’Eleusis trouve facilement son application réelle dans nos orchestres modernes. M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… s’est dit que l’étiquette était bien suffisante pour juger du mérite d’une Å“uvre musicale ou littéraire et qu’un beau site fait battre, bien plus sûrement qu’une belle mélodie, la fibre musicale de presque tous les dilettanti. Et puis, à propos d’un beau paysage ou d’un riche salon, il est tout naturel de parler du bon goût, du talent, de l’habileté d’un directeur, quand ce directeur est un peintre. Aussi la presse louait-elle, à propos de chaque ouvrage nouveau, le bon goût, le talent et l’habileté de M. Perrin Perrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…; avant la première représentation on parlait déjà de la magnificence des décors, de sorte que l’ouverture était à peine écoutée, tant les dilettanti étaient impatients de voir ce décor dont on leur avait dit des merveilles. Quand la musique et le poëme étaient franchement médiocres (cela est arrivé, dit-on), le musicien et le poëte n’en recevaient pas moins leur part habituelle d’éloges imprimés ; mais au milieu de leur triomphe boiteux, de leur gloire factice, une voix aigre sortait du souterrain, traversait la scène, et allait leur crier au fond de la coulisse où ils étaient blottis : « Messieurs, sans la première chanteuse, sans MM. les décorateurs, votre pièce faisait four. » Et la voix avait raison. Dès le jour où les décors sont devenus la chose principale, la musique est devenue la chose secondaire ; elle a même fini par acquérir si peu d’importance, qu’une cantatrice en vogue, une de celles dont le nom s’étale sur l’affiche en lettres majuscules, a pu bientôt renfermer dans son gosier tout le succès de la partition. Et alors cette cantatrice a eu le droit de commander au musicien et de lui demander autant de cavatines, de broderies, de variations et de points d’orgue qu’elle s’est crue capable d’en contenir. Le rideau levé, elle a égrené ses perles devant le public, et le public tout en disant : « J’ai peut-être déjà vu ces perles-là chez un ancien lapidaire, » a applaudi des deux mains. Mais il a applaudi la cantatrice ; ne croyez pas qu’il ait écouté la musique.
D’ailleurs, pour ne pas donner de distractions à cet excellent public, pour que son attention soit concentrée tout entière sur la cantatrice en renom, pour qu’il ne perde pas un trait, pas un trille, pas une roulade, on lui chante des variations sur un air connu : Ah ! vous dirai je, maman, le Pont d’Avignon ou le Carnaval de Venise. De cette façon il n’a pas besoin de se mettre l’esprit à la torture pour graver dans sa mémoire quelques bribes de mélodie. Et le pont-neuf devient le morceau capital de la partition. Sur cinquante personnes qui m’ont parlé de la Reine TopazeReine Topaze, LaLa Reine Topaze, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Léon Battu mis en musique par Victor Massé et créé au Théâtre-Lyrique le 27 décembre 1856.Lire la suite…, il y en a certainement plus de la moitié qui m’ont dit ceci : « Ah ! quelle jolie musique ! quelle délicieuse chose que ce Carnaval de Venise chanté par Mme Miolan-Carvalho Miolan-Carvalho, Marie-CarolineMarie-Caroline Félix-Miolan épouse Calvalho (Marseille, 31 décembre 1827 – Paris, 10 juillet 1895), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le 1er prix de chant en 1847. Elle débuta à l’Opéra-Comique en Mai 1850 dans L’Ambassadrice (Auber). Elle participa à Lire la suite…! quelle perfection ! quelle souplesse ! quelle agilité ! Mme Miolan est la reine des cantatrices. » Je ne dis pas le contraire. Mais pourquoi n’ai-je pas encore entendu fredonner un seul refrain de la nouvelle partition de M. Massé Massé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite…? Il n’est question que du Carnaval de Venise. Mais, par Dieu ! je le connais le Carnaval de Venise, et PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite… aussi le connaissait. Le Carnaval de Venise éclipse donc tout le reste. Ah ! le beau rôle qu’a le compositeur dans ces sortes d’affaires. Il valait bien la peine de choisir pour cela un homme de la valeur de M. MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite…, un musicien élevé, dorlotté, caressé au théâtre de l’Opéra-Comique, l’enfant gâté de M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, et dont M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… a dit un jour avec cette gravité que donnent la cravate blanche et le ruban rouge : « Chaque note qui tombe de sa plume est un diamant. » Le premier prix de Rome venu eût suffi pour une pareille besogne, et le succès eût été absolument le même. Je sais bien que mes confrères de la grande presse ont donné le détail minutieux des morceaux de la partition, acte par acte ; qu’ils ont vanté la fraîcheur, la grâce de l’inspiration, la distinction du style, le coloris de l’orchestre, la beauté des développements ; je sais cela comme si je l’avais écrit moi-même ; mais, encore une fois, le public n’y a pas pris garde, et, l’eût-il lu cent fois, il y aura toujours, dans la Reine TopazeReine Topaze, LaLa Reine Topaze, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Léon Battu mis en musique par Victor Massé et créé au Théâtre-Lyrique le 27 décembre 1856.Lire la suite…, deux choses qui, pour lui, passeront avant l’œuvre du musicien : les décors de MM. CambonCambon, Charles-AntoineCharles-Antoine Cambon (Paris, 21 avril 1802 – Paris, 20 octobre 1875), peintre-décorateur. Élève de Pierre Ciceri, il débuta au Cirque-Olympique avec Humanité Philastre et tous deux triomphèrent à l’Opéra en 1833 avec leur décor pour la salle du bal (acte V, scène 1) de Gustave IIILire la suite… et ThierryThierry, Joseph Francois DesireJoseph-François-Désiré Thierry (Paris, 13 mars 1812 – Paris, 11 novembre 1866), décorateur. Élève de Gros à l’École des Beaux-Arts de Paris, il exposa au Salon de 1833 à 1867 et exécuta à partir de 1848 de nombreux décors pour l’Opéra en association avec Cambon. Il était égalemeLire la suite… et les roulades de Mme Miolan-CarvalhoMiolan-Carvalho, Marie-CarolineMarie-Caroline Félix-Miolan épouse Calvalho (Marseille, 31 décembre 1827 – Paris, 10 juillet 1895), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le 1er prix de chant en 1847. Elle débuta à l’Opéra-Comique en Mai 1850 dans L’Ambassadrice (Auber). Elle participa à Lire la suite…. Et, ma foi, puisque le public n’en demande pas davantage, un directeur de théâtre lyrique serait bien bon de se préoccuper d’autre chose. Ceci me rappelle une idée bizarre qui passa par la tête de ce bon M. Jules SevesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite…, lequel, par parenthèse, ne pouvait pardonner à M. HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… d’avoir fait le ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite…. M. Jules SevesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite… s’imagina tout à coup qu’il ne serait pas inutile que le directeur d’une scène lyrique, même de la troisième, fût tant soit peu musicien. Et alors il fit appeler son ami GevaërtGevaërt, François-AugusteFrançois-Auguste Gevaërt (Huysse près d’Oudenaarde/ Belgique, 31 juillet 1828 – Bruxelles, 24 décembre 1908), compositeur et musicologue. Il étudia d’abord avec l’organiste J.-B. Christiaens. Très doué il entra à l’âge de 13 ans au conservatoire de Gand où il étudia le piano aveLire la suite… [Gevaert], et lui demanda si une quinzaine de leçons lui suffiraient pour être capable de juger par lui-même du mérite d’une partition. GevaërtGevaërt, François-AugusteFrançois-Auguste Gevaërt (Huysse près d’Oudenaarde/ Belgique, 31 juillet 1828 – Bruxelles, 24 décembre 1908), compositeur et musicologue. Il étudia d’abord avec l’organiste J.-B. Christiaens. Très doué il entra à l’âge de 13 ans au conservatoire de Gand où il étudia le piano aveLire la suite… ne put réprimer un sourire, et il perdit ainsi cette occasion inespérée pour un musicien de compter un directeur de théâtre au nombre de ses élèves. M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ ÃŽle Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… n’en est pas, lui, à demander des leçons de musique à qui que ce soit, pas même à sa femme ; pendant qu’il était pensionnaire de M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, il a fait ses preuves. Mais je suis bien sûr que M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ ÃŽle Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… se soucie médiocrement de l’avantage qu’il a sur la plupart de ses confrères, passés et présents, de pouvoir lire dans une partition comme un abbé lit dans son bréviaire : M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ ÃŽle Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… a compris que deux choses seulement pouvaient assurer sa fortune et celle de son théâtre : le nom magique d’une cantatrice à roulades et la splendeur des décors. Du temps de M. Seveste, il n’y avait que la cantatrice ; les décors laissaient beaucoup à désirer : aussi la mort de ce brave homme n’a-t-elle pas enrichi ses héritiers. M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… ne fit que passer au Théâtre-Lyrique, et, vraiment, ce n’est pas du directeur de l’Opéra-Comique qu’une scène rivale devait s’attendre à recevoir un bien vif éclat. Après M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… vint M. PellegrinPellegrin, PierrePierre Pellegrin, (Carcassonne, 30 avril 1794 – Toulon, 25 juin 1877), directeur. Il fut directeur du Grand-Théâtre de Toulon de 1833-36, de 1838-44, et de 1846-47. Après avoir dirigé le Théâtre du Gymnase à Marseille, il fut nommé directeur du Grand-Théâtre de Marseille du 21 Novembre 184Lire la suite…. Celui-ci donna un échantillon de son savoir-faire en montant le SolitaireSolitaire, LeLe Solitaire, opéra-comique en trois actes sur un livret Eugène de Planard, mis en musique par Michel Carafa, créé à l’Opéra-Comique le 17 août 1822. Il fut repris au Théâtre-Lyrique le 14 décembre 1855.Lire la suite… de M. Carafa Carafa, Michel (Michele Enrico Francesco Vincenzo AloisioMichel-Henri-François-Vincent-Aloys-Paul Carafa de Colobrano, dit Michel Carafa (Naples, 17 novembre 1787 – Paris, 26 juillet 1872). Second fils du prince de Colobrano et duc d’Alvita, il étudia la musique à Naples puis de 1806 à 1808 à Paris, auprès de Luigi Cherubini et Frédéric KalkenLire la suite…; il fut jugé en une soirée, et vous savez le reste. Maintenant, si la fin justifie les moyens, ce qui est un dicton parfaitement malhonnête, je dois convenir que M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ ÃŽle Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… est dans la bonne voie, et qu’il a complètement raison d’agir comme il le fait. Supposez un instant que le directeur du Théâtre-Lyrique prenne son mandat au pied de la lettre, et qu’il se croie utile à la réputation des jeunes compositeurs ; supposez aussi que ce directeur soit d’avis que l’élément musical doit dominer dans un théâtre de musique : savez-vous alors ce que fera ce directeur ? Il donnera chaque jour sur son affiche une place aux nouveaux venus ; au lieu de s’embarrasser de lourdes pièces, toutes pleines d’incidents inextricables, — charpentées comme des pièces de la Gaîté et machinées comme des féeries du Cirque ; il ne sortira pas du véritable genre de l’Opéra-Comique, et, dans le genre sérieux, il ne dépassera pas les proportions du FreyschützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… [FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…] ; — au lieu d’afficher un luxe insolent de costumes et de décors, comme ces parvenus qui bardent leurs laquais de galons et d’aiguillettes, il augmentera le personnel de son orchestre et de ses chanteurs : il complétera sa troupe : une troupe n’est pas complète avec une seule cantatrice. Il aura un bon baryton, un ténor à voix masculine et une seconde chanteuse qui ne sera pas uniquement destinée à tenir la queue de la robe de la chanteuse principale. Il ne fera pas de traités avec les auteurs, et il renverra poliment ceux qui lui demanderont des primes, et qui voudront avoir pour eux la soirée tout entière, tenir l’affiche du haut en bas, et toucher au moins quatorze pour cent sur la recette. Il tachera que son théâtre ne soit pas désert le jour où il jouera le FreyschützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…, Don Juan, la Flûte enchantéeFlûte enchantée, LaLa Flûte enchantée (Die Zauberflöte), singspiel en deux actes sur un livret en allemand d’Emmanuel Schikaneder mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart, créé au Théâtre Auf-der-Wieden à Vienne le 30 septembre 1791.Lire la suite…, et les chefs-d’œuvre de l’ancien répertoire auxquels il consacrera un jour par semaine ; pour cela, il ne fera pas savoir au public, par la voix des journaux, que la cantatrice qui attire tout Paris, chantera le lendemain dans une pièce moderne, d’un auteur moderne, qui fait de la musique moderne. Enfin, il emploiera tous ses efforts à relever l’art musical, à le remettre à sa véritable place, bien au-dessus d’une pirouette, d’une roulade ou de quelques coups de pinceau. — Si, au bout de trois mois, ce directeur ne fait pas faillite, j’irai le dire à Rome. Il faut être l’homme de son époque ou se résigner à crever de faim. Je félicite donc bien sincèrement M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ ÃŽle Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… d’avoir monté la Reine TopazeReine Topaze, LaLa Reine Topaze, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Léon Battu mis en musique par Victor Massé et créé au Théâtre-Lyrique le 27 décembre 1856.Lire la suite… : c’est le plus grand succès de la saison. M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… se dit peut-être que M. MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… est un ingrat de l’avoir abandonné ainsi pour aller planter son drapeau sur une scène rivale. Ingrat, c’est possible ; mais l’ingratitude de M. MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… lui a porté bonheur. A l’Opéra-Comique, il n’avait jamais eu que de petits succès avec de petites pièces, ou de grandes chutes avec de grands ouvrages. Il a été dresser ses batteries sur un autre terrain, et là il a gagné la bataille.
J’arrive trop tard pour raconter la pièce, et je ne parlerai que de la musique. Avant peu, les choses allant du même train, il faudra avoir passé trois ans dans l’atelier de M. CicériCiceri, Pierre-Luc-CharlesPierre-Luc-Charles Ciceri (Saint-Cloud, 17 août 1782 – Saint-Chéron\Essonne, 22 août 1868), peintre décorateur de théâtre, peintre de paysages, aquarelliste et caricaturiste. Élève de François Joseph Belanger, il fut engagé en 1804 comme peintre externe de l’Opéra de Paris. En 1806, iLire la suite… pour faire un feuilleton sur une pièce lyrique. Je dis ceci pour m’excuser de ne pas parler des décors. Mon ami GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… m’a dit, en revanche, qu’il ferait, dans l’ArtisteDie Erste Walpurgisnacht Op.60Die Erste Walpurgisnacht (La Première Nuit de Walpurgis), Op. 60, Cantate pour soli, chÅ“ur et orchestre sur un poème de Wolfgang Goethe mis en musique par Felix Mendelssohn et créée à la Singakademie de Berlin le 10 janvier 1833. Mendelssohn révisa l’œuvre et cette dernière version fut crLire la suite…, un article spécial sur les décors de la Reine TopazeReine Topaze, LaLa Reine Topaze, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Léon Battu mis en musique par Victor Massé et créé au Théâtre-Lyrique le 27 décembre 1856.Lire la suite…, et qu’il se dispenserait de parler de la musique, cet art, un peu discrédité aujourd’hui, n’étant pas du ressort de son intéressant journal. Voyez quelle importance ont acquise les décors d’une pièce lyrique ! et mon raisonnement se trouve-t-il suffisamment appuyé ? L’un des plus grands écrivains de notre époque leur consacre une analyse spéciale, et, du bec de cette plume de diamant, pas un mot d’éloge ne tombera à l’adresse du pauvre musicien ! Il y a pourtant dans la partition de M. MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… des morceaux qui méritent de vaincre toutes les indifférences, même l’indifférence d’un poëte.
Nous sommes six seigneurs
Qui, pour la même dame,
Brûlons des mêmes feux.
Ce sextuor, chanté, je crois, à l’unisson, franc d’allure et dit avec ensemble, a excité de chaleureux applaudissements. Mais on n’a pas assez applaudi la marche des bohémiens qui a beaucoup de couleur :
FRITELLINO.
Je suis né d’un comte,
Et je fais sans honte
Des tours en plein vent.
FRANCAPPA.
Le ciel m’a fait prince,
Et c’est moi qui pince
Le pas du serpent.
Figurez-vous, au milieu de ces deux aveux et de ces deux brigands déguisés, la mine ébahie du seigneur Annibal, le descendant un peu dégénéré des Falieri, des Donati ou des Salviati. Assurément, comme morceau scénique, ce trio mérite d’être remarqué. Maintenant voulez-vous que je vous signale un tour de force de contre-pointiste : écoutez la prière des bohémiens, le chÅ“ur des seigneurs et la chanson de l’AbeilleFille du Regiment, LaLa Fille du régiment, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jean-François-Alfred Bayard et Henri de Saint-Georges mis en musique par Gaetano Donizetti et créé à l’Opéra-Comique le 11 février 1840.Lire la suite…, chantés simultanément et puis ensemble. Le compositeur qui écrit de ces choses-là n’est point un écolier, surtout quand il réussit à produire l’effet qu’il a désiré.
Dans une romance de je ne sais quel acte, Mme Miolan fait des roulades qui sont accompagnées par des trémolos de violons en sourdine, à l’aigu. C’est neuf et original. Ce qui est tout à fait original, c’est la voix de M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite…. Je suis capitaine d’aventure ! chante-t-il. Vraiment ?… A Venise, au temps des doges, les capitaines d’aventure qui se battaient contre les Turcs sur les galères de la république, n’avaient pas de ces voix-là .
On monte l’ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…. Je dois rappeler, à ce sujet, que du temps de M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, Robin- des-boisRobin des BoisRobin des bois, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze et Thomas Sauvage avec la musique de Carl Maria von Weber créé au Théâtre de l’Odéon le 7 décembre 1824.Lire la suite… chanté par Mme LautersDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite… était complètement éclipsé par JaguaritaJaguarita l’IndienneJaguarita l’Indienne, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Fromental Halévy et créé au Théâtre-Lyrique le 14 mai 1855.Lire la suite… chantée par Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…. Nous verrons si M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ ÃŽle Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… sera plus habile ou plus heureux que son prédécesseur, et si la musique de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… soutiendra la rude concurrence que lui font les décors de MM. CambonCambon, Charles-AntoineCharles-Antoine Cambon (Paris, 21 avril 1802 – Paris, 20 octobre 1875), peintre-décorateur. Élève de Pierre Ciceri, il débuta au Cirque-Olympique avec Humanité Philastre et tous deux triomphèrent à l’Opéra en 1833 avec leur décor pour la salle du bal (acte V, scène 1) de Gustave IIILire la suite… et ThierryThierry, Joseph Francois DesireJoseph-François-Désiré Thierry (Paris, 13 mars 1812 – Paris, 11 novembre 1866), décorateur. Élève de Gros à l’École des Beaux-Arts de Paris, il exposa au Salon de 1833 à 1867 et exécuta à partir de 1848 de nombreux décors pour l’Opéra en association avec Cambon. Il était égalemeLire la suite…. Après les considérations que j’ai fait valoir plus haut, il m’est bien permis d’en douter.
Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite… et M. PaulinPaulin, Louis-JosephLouis-Joseph Espinasse, dit Paulin (Paris, 17 octobre 1814 – Paris, 2 février 1867), ténor. Il débuta en 1849 à l’Opéra dans le rôle de Raoul des Huguenots (Meyerbeer) et y chanta les grands rôles du répertoire. À partir de 1855, il organisa avec le violoncelliste Charles-Joseph LebLire la suite… vont donner dans les salons de M. Erard des séances de musique de chambre et de musique classique. Ces séances seront très-suivies, si j’en juge par l’empressement que les gens du beau monde mettent à se rendre, chaque samedi, aux matinées de M. PaulinPaulin, Louis-JosephLouis-Joseph Espinasse, dit Paulin (Paris, 17 octobre 1814 – Paris, 2 février 1867), ténor. Il débuta en 1849 à l’Opéra dans le rôle de Raoul des Huguenots (Meyerbeer) et y chanta les grands rôles du répertoire. À partir de 1855, il organisa avec le violoncelliste Charles-Joseph LebLire la suite….
L’album de M. Adolphe Botte, que j’ai pu examiner à loisir, m’a paru contenir d’agréables choses : la Nuit d’été, la Rose blanche, l’Etoile du soir et Une invocation à la Reine des cieux. Tels sont les titres poétiques de ce recueil, qui se distingue de ses semblables par des dehors de la plus grande simplicité.
Voici, par exemple, un ouvrage que je recommande sérieusement à l’attention des jeunes pianistes : c’est le cahier d’études de M. Jules de GrootGroot, Jules deJules de Groot (?- ?), pianiste et compositeur. Fils du clarinettiste David de Groot et frère du compositeur et chef d’orchestre Adolphe de Groot. Il s’installa à Paris où il épousa en 1854 la sÅ“ur du pianiste et compositeur Emile Prudent. Il a composé beaucoup d’œuvres pour piano dont Lire la suite…. Je ne prétends pas dire que cette Å“uvre soit à la hauteur des études de Mme FarrencFarrenc, Jeanne-LouiseJeanne-Louise Farrenc, née Dumont (Paris, 31 mai 1804 – Paris 15 septembre 1875), compositeur et pianiste. Elle étudia le piano avec Anne-Élisabeth Soria, élève de Clémenti et la composition avec Antonin Reicha. Elle enseigna le piano au Conservatoire de Paris de 1842 jusqu’à sa retraite Lire la suite…, de KalkbrennerKalkbrenner, Friedrich Wilhelm MichaelPianiste et compositeur.Lire la suite… ou de Bertini Bertini, Henri-JérômeHenri-Jérôme Bertini (Londres, 28 octobre 1798 – Meylan près Grenoble, 30 septembre 1876), pianiste. Il étudia le piano avec son frère ainé, Benoit-Auguste Bertin dit Bertini et son père Gabriel Bertini. En 1811, il fit une tournée de concerts en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en AnLire la suite…; mais elle n’en est pas moins tout à fait digne d’être remarquée. M. de GrootGroot, Jules deJules de Groot (?- ?), pianiste et compositeur. Fils du clarinettiste David de Groot et frère du compositeur et chef d’orchestre Adolphe de Groot. Il s’installa à Paris où il épousa en 1854 la sÅ“ur du pianiste et compositeur Emile Prudent. Il a composé beaucoup d’œuvres pour piano dont Lire la suite… a su donner à un travail aride une forme attrayante, et les doigts de l’élève, tout en s’exerçant, tirent de l’instrument des phrases pleines de mélodie, des accords et des modulations d’une harmonie correcte et très-distinguée. Ce cahier se compose de douze études, toutes doigtées avec soin, et il va sans dire que la dernière est la plus difficile. Quand l’élève en sera arrivé au dernier feuillet, quand il sera au bout de son rouleau, je suis bien sûr qu’il aura du plaisir à recommencer. Il y a bien peu d’auteurs, par le temps présent, dont les Å“uvres obtiennent un pareil résultat. Les études de M. de GrootGroot, Jules deJules de Groot (?- ?), pianiste et compositeur. Fils du clarinettiste David de Groot et frère du compositeur et chef d’orchestre Adolphe de Groot. Il s’installa à Paris où il épousa en 1854 la sÅ“ur du pianiste et compositeur Emile Prudent. Il a composé beaucoup d’œuvres pour piano dont Lire la suite… sont publiées par M. Emile LedentuLedentu, EmileEmile Ledentu (?-?), éditeur de musique. Il était actif dans les années 1850. Il vendit son fonds à l’éditeur musical Alfred Ilkemer en 1858.Source : BNFLire la suite…, l’un des éditeurs de musique les plus spirituels de notre époque.
Lundi dernier, on a donné à l’Opéra la première représentation du TrouvèreTrouvère, LeLe Trouvère, opéra en quatre actes sur un livret en français d’Emilien Pacini traduit du livret en italien de Salvatore Cammarano, Il trovatore, mis en musique par Giuseppe Verdi. La version en français fut créée d’abord au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles le 20 mai 1856 puis a l’OpÃLire la suite…. Cela a été un grand succès, plus grand qu’aux Italiens, et jamais je n’avais entendu tant de bruit autour de moi. Mme Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite… a été vaincue par Mme LautersDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…, et GueymardGueymard, LouisLouis Geymard (Chaponnay/ Isère, 17 août 1822 – Saint-Fargeau, 8 juillet 1880), ténor. Il étudia le chant au Conservatoire de Paris et obtint les 2eme Prix de chant et d’Opéra en 1847. Il débuta à l’Opéra dans le rôle titre de Robert-le-Diable (Meyerbeer) en 1849 et y chanta tous le rLire la suite… a été vaincu par un affreux rhume dont M. le docteur CabarusCabarrus, Jules Tallien deJules Tallien de Cabarrus ( Paris, 19 avril 1801 – Paris, 18 mai 1870), médecin. Il était le fils naturel de Mme Tallien (née Juana Maria Ignazia Cabarrus) et du banquier Gabriel-Julien Ouvrard. Il fut médecin spécialiste des yeux et compta les grands noms de la littérature et du spectacle Lire la suite… lui-même n’avait pu réussir à se rendre maître. Et Mme LautersDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…, qui, hier encore, n’était qu’une petite bourgeoise de Saint-Maur, ayant été peu remarquée jadis au Théâtre-Lyrique, à côté de Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… est aujourd’hui la reine de l’Opéra, reine par le talent, reine par la beauté. On s’est enfin aperçu qu’elle avait une voix admirable et que sa petite taille n’ôtait rien au charme répandu sur toute sa personne. Maintenant, pourquoi Mme LautersDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…, si faiblement appréciée au Théâtre-Lyrique, s’empare-t-elle d’emblée de la première place en arrivant à l’Opéra ? Elle n’a ni plus de voix, ni plus de talent, ni plus de grâce qu’autrefois, et certes, la musique qu’elle chantait là -bas, sans en excepter les Lavandières de SantaremLavandières de Santarem, LesLes Lavandières de Santarem, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Grangé mis en musique par François Gevaert et créé au Théâtre-Lyrique le 25 octobre 1855.Lire la suite…, vaut bien la musique qu’elle chante ici. A quoi tient cette réaction ? à la chance, au hasard, au petit bonheur, à ce je ne sais quoi que l’on comprend d’autant mieux qu’on ne cherche pas à se l’expliquer. Constatons donc le fait et espérons que le public ratifiera par la suite le jugement si flatteur qu’il vient de prononcer en une seule soirée.
L’Opéra-Comique vient de reprendre la Fille au régimentFille du Regiment, LaLa Fille du régiment, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jean-François-Alfred Bayard et Henri de Saint-Georges mis en musique par Gaetano Donizetti et créé à l’Opéra-Comique le 11 février 1840.Lire la suite…, une partition qui a fait le tour du monde en dépit du poëme, lequel n’est certes pas des plus amusants. Mme SontagSontag, HenrietteHenriette Gertrud Walpurgis Sontag [Sonntag] (Coblence, 3 janvier 1806 – Mexico City, 17 juin 1854), soprano. Elle étudia avec sa mère et débuta à l’âge de six ans à Darmstadt. Tout en se produisant en public, elle étudia au Conservatoire de Prague de 1815 à 1821. L’année suivante, elLire la suite… a laissé dans le rôle de Marie un souvenir que chaque actrice qui touche à ce rôle ne peut pas faire autrement que de réveiller. Cela a nui au succès de Mme UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite…, au succès de Mlle DuprezDuprez, Caroline-FirenziCaroline-Firenzi Duprez (Florence 10 avril 1832 – Pau, 17 avril 1875), soprano. Fille et élève du ténor, Gilbert Duprez, elle chanta à Reims puis au Théâtre-Italien en 1850, Londres en 1851, et Bruxelles en 1851/52 où elle créa le rôle de Joanita dans L’Abîme de la Maladetta composé pLire la suite… et beaucoup moins à celui de Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…, parce que, à mesure que nous avançons, nos souvenirs tendent à s’effacer, nos impressions d’autrefois perdent de leur vivacité. Il y a bien des gens qui se souviennent encore de Mme SontagSontag, HenrietteHenriette Gertrud Walpurgis Sontag [Sonntag] (Coblence, 3 janvier 1806 – Mexico City, 17 juin 1854), soprano. Elle étudia avec sa mère et débuta à l’âge de six ans à Darmstadt. Tout en se produisant en public, elle étudia au Conservatoire de Prague de 1815 à 1821. L’année suivante, elLire la suite…, morte depuis trois ans à peine ; mais tous ces gens-là n’étaient pas, l’autre soir, dans la salle de l’Opéra-Comique, et ceux qui y étaient n’ont pas troublé un seul instant le triomphe de Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… : elle a été applaudie avec un ensemble parfait. Je ne me suis jamais posé en admirateur du talent de Mme Cabel Cabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…; mais, cependant, je dois rendre justice au soin qu’elle met à se corriger de certains défauts. Si elle sait éviter les rôles de princesse ou d’impératrice, qui jusqu’à présent ont été pour elle autant d’écueils, elle verra peut-être renaître ces belles soirées du Théâtre-Lyrique qui doivent lui paraître un rêve aujourd’hui ; car, enfin, il faut bien qu’une cantatrice qui gagne trente ou quarante mille francs par an, soit à la hauteur de ses appointements !
C’était dimanche dernier le premier concert du Conservatoire. Je ne saurais dire la joie que j’éprouve, chaque année, quand je vois s’ouvrir les portes de ce sanctuaire. Il y a donc en France un petit coin où une poignée de fidèles peuvent aller rendre à l’art un pieux hommage. Là , la claque n’entre pas. On m’a montré, sur un banc du parterre, quatre petits vieillards qui bissent chaque année le même menuet de la même symphonie d’Haydn, et qui chutent quand on veut faire répéter le chÅ“ur des Derviches de Beethoven, ou le chÅ“ur des Génies de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…. Mais ces quatre petits vieillards sont les débris d’une société, vaillante jadis, que la mort d’HabeneckHabeneck, Francois-AntoineFrançois-Antoine Habeneck (Mézières, 22 janvier 1781 – Paris, 8 février 1849), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Son père était musicien de l’orchestre de la cour de Mannheim qui s’engagea dans la musique d’un régiment de l’armée française. François était l’ainé deLire la suite… a ébranlée, puis dissoute, et c’est à peine si, aujourd’hui, ils réussissent à se faire entendre. Ils s’appellent docteurs entre eux, et, quand on joue de la musique de MendelsohnMendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite… [Mendelssohn]Mendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite…, on dirait que les cymbales et la grosse caisse mettent en branle leur petite queue emprisonnée sous un bonnet de soie noire. Dimanche dernier, l’orchestre venait à peine d’attaquer la première mesure de la symphonie en ut de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, que les quatre petits vieillards se mirent à faire des signes de détresse. Je les regardai attentivement et je compris qu’ils reprochaient à M. GirardGirard, NarcisseNarcisse Girard (Mantes, 27 janvier 1797 – Paris, 17 janvier 1860), chef d’orchestre et compositeur. Élève de Baillot au Conservatoire de Paris, il obtint un premier prix de violon en 1820 et étudia la composition avec Reicha. Il fut un des membres fondateurs de la Société des Concerts du CLire la suite… d’avoir pris un mouvement trop précipité. Je suis bien sûr qu’aux yeux de ces quatre petits vieillards M. GirardGirard, NarcisseNarcisse Girard (Mantes, 27 janvier 1797 – Paris, 17 janvier 1860), chef d’orchestre et compositeur. Élève de Baillot au Conservatoire de Paris, il obtint un premier prix de violon en 1820 et étudia la composition avec Reicha. Il fut un des membres fondateurs de la Société des Concerts du CLire la suite… est un jeune chef bouillant, impétueux, qui se laisse aller trop volontiers à toute la fougue de sa jeunesse. Ce premier coup d’archet a été fatal à la symphonie ; l’andante lui-même, qui est si beau, n’a pas produit son effet accoutumé. M. DorusDorus, LouisVincent-Joseph van Steenkiste, dit Louis Dorus (Valenciennes, 1er mars 1813 – Étretat, 9 juin 1896), flûtiste.En 1828, il obtint un premier prix de flûte au Conservatoire de Paris et fut engagé comme flûte solo à l’Opéra en 1835. Il y restera jusqu’en 1866. En 1847 il fut un des fondatLire la suite… a joué sur la flûte un air tyrolien varié, et le succès du célèbre virtuose a été complet, il n’y a eu qu’une voix pour lui crier bravo. La marche d’OlympieOlympieOlympie, opéra en trois actes sur un livret de Charles Brifaut et Armand-Michel Dieulafoy, d’après la tragédie de Voltaire, mis en musique par Gaspare Spontini et créé à l’Opéra de Paris le 22 décembre 1819. Spontini remania l’œuvre pour lui donner une fin heureuse. Cette version fut Lire la suite… gagnerait, je crois, à être accompagnée par plusieurs harpes ; le chÅ“ur de la Nuit du Sabbat, de MendelsohnMendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite…, est d’une grande beauté, et si tout le monde ne l’a pas applaudi, tout le monde a dû l’admirer. Au premier coup de cymbale, les queues de mes quatre petits vieillards se sont mises à frétiller, et c’est à peine si l’admirable chant des violoncelles, dans l’andante de la symphonie en la, a pu leur rendre leur immobilité première.
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Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Reyer cite une phrase de Sylvie, roman de Gérard de Nerval: « J’ai mangé du tambour et de la cymbale, comme dit la phrase dénuée de sens apparent des initiés d’Éleusis. Elle signifie sans doute qu’il faut au besoin passer par les bornes du non-sens et de l’absurdité : la raison pour moi, c’était de conquérir et de fixer mon idéal. »
L’air du Carnaval de Venise serait à l’origine une mélodie populaire napolitaine du XVIIIe siècle intitulée La ricciolella. Cette mélodie prit son nom de Carnaval de Venise lorsqu’elle fut introduite dans le ballet-pantomime en deux actes Le Carnaval de Venise, de Luis de Persuis et de Rodolphe Kreutzer, chorégraphié par Louis-Jacques Milon et créé à l’Opéra le 22 février 1816.
En effet Nicolo Paganini avait composé des Variations pour violon solo sur Le Carnaval de Venise, op. 10.