L’Athenæum français, 21 octobre 1854, p. 989-991 (article signé E. Reyer).

Théâtres. – chronique musicale.

Opéra-Comique : Les Sabots de la MarquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite…, paroles de MM. CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite…, musique de M. E. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite…. — Théâtre-Lyrique : le Billet de MargueriteBillet de Marguerite, LeLe Billet de Marguerite, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par François Gevaert et créé au Théâtre-Lyrique le 7 octobre 1854.Lire la suite…, paroles de MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et Brunswick, musique de M. GevaërtGevaërt, François-AugusteFrançois-Auguste Gevaërt (Huysse près d’Oudenaarde/ Belgique, 31 juillet 1828 – Bruxelles, 24 décembre 1908), compositeur et musicologue. Il étudia d’abord avec l’organiste J.-B. Christiaens. Très doué il entra à l’âge de 13 ans au conservatoire de Gand où il étudia le piano aveLire la suite… [Gevaert]. — Réouverture des Italiens.


Après la reprise du Pré aux clercsPré aux clercs, LeLe Pré aux clercs, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard, mis en musique par Louis Hérold, créé à l’Opéra-Comique le 15 décembre 1832.Lire la suite…, opéra-comique fait il y a vingt-cinq ans, comme on les faisait il y a vingt-cinq ans, le théâtre de la rue Favart a donné un petit acte assez joyeux intitulé les Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite…. L’intrigue, qui est des plus simples, se passe entre un baron bourru et une petite veuve coquette d’une part, une soubrette un peu forte-en-gueule et un gars de village de l’autre ; il y a bien aussi un chevalier tendre et naïf dont on lit les madrigaux sur la scène, mais le galant reste dans la coulisse. Les femmes ont été à peu près les mêmes à toutes les époques ; sous Louis XV peut-être regardaient-elles un peu plus qu’aujourd’hui derrière leurs carrosses : tant il est que ce baron qui a des façons de rustre, qui boit, joue et prend le menton aux filles, mais qui a la poigne solide et les épaules carrées, finit par faire une agréable impression sur Mme la marquise, et elle l’épouse à la barbe du chevalier, après lui avoir pardonné bien entendu quelques larcins faits à la vertu de Jeannette. La petite veuve chausse les sabots que le baron lui a envoyés dans un moment de facétieuse humeur, et bien que ses petits pieds aristocratiques soient beaucoup trop à l’aise dans cette enveloppe rustique, elle traverse son parc, à minuit, sans crainte de s’enrhumer, et se rend en toute hâte sous le toit conjugal….. où le bonheur l’attend. Nous ferons grâce à nos lecteurs (pluriel ambitieux, comme dit notre ami Th. GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite…) des mots croustillants et des plaisanteries égrillardes dont les auteurs, MM. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… ont émaillé leur dialogue. Le public bourgeois de l’Opéra-Comique a ri aux larmes, et il n’en faut pas davantage pour décider du succès.

M. Ernest Boulanger, l’auteur de la musique, a déjà fait ses preuves dans deux ouvrages dont le premier surtout, le Diable à l’écoleDiable à l’école, LeLe Diable à l’école, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 17 janvier 1842.Lire la suite…, obtint une très-longue série de représentations. M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite… est un musicien de talent qui possède à fond, comme il convient du reste à un prix de Rome, tous les secrets de son art ; il a la mélodie facile, originale quelquefois, avec une pointe d’archaïsme qui ne nous déplaît pas ; son orchestration est bien faite, un peu bruyante, mais remplie de jolis effets de sonorité : en somme il y a du charme, même pour les oreilles délicates, à entendre la musique de M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite…. Nous citerons, au nombre des morceaux de la partition que nous avons le plus particulièrement remarqués, l’ouverture commençant par un andante et finissant par un allegro ; l’ariette chantée par Mlle BoulartBoulart, SophieSophie-Ferdinande-Dorothée Boulart (Montmartre, 3 avril 1836 – Asnières, 14 juin 1889), soprano. Élève de Mme Cinti-Damoreau au Conservatoire de Paris, elle obtint un 1er prix de chant et d’opéra-comique en 1853. Elle débuta en 1853 à l’Opéra-Comique dans Les Noces de Jeannette (MasLire la suite… (la marquise) et les couplets si spirituellement détaillés par Mlle LemercierLemercier, Marie Charlotte LeocadieMarie Charlotte Léocadie Lermercier (Blois, 7 avril 1827 – Paris, 9 août 1907), soprano. Elle fit ses études au Conservatoire de Paris et obtint en 1845 un 2eme accessit de chant. Elle débuta à l’Opéra-Comique le 29 Juin 1846 dans Zémire et Azor (Grétry). Elle resta jusqu’en 1862 à l’Lire la suite… (Jeanneton). L’air de chasse du baron est un peu diffus, un peu long, mais il n’en renferme pas moins de bonnes parties ; quant aux couplets de Sainte-FoySainte-Foy, Charles-Louis Pubereaux ditCharles-Louis Pubereaux dit Sainte-Foy (Vitry-le-Francois/Marne, 13 fevrier 1817 – Neuilly, 1er avril 1877), tenor. Elève de Morin au Conservatoire de Paris. Débute à l’Opéra-Comique le 18 Mai 1840 dans le rôle de Dionigi dans Zanetta ou jouer avec le feu (Auber). Il y resta jusqu’à sa retraitLire la suite… (Nicolas), ils sont accompagnés par une pantomime tellement expressive et chantés d’une façon si drôlatique que nous ne savons qu’en dire, si ce n’est que nous avons ri à nous tenir les côtes ; il était impossible de ne pas faire comme tout le monde. Citons encore un fort joli duo très-bien dialogué entre le baron et la marquise, et un délicieux petit quatuor qui termine l’ouvrage. On a nommé les auteurs au milieu des applaudissements de toute la salle ; cela ne pouvait guère se passer autrement.

Le Théâtre-Lyrique, placé comme son confrère de la rue Favart sous la direction de M. Émile PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, a fait sa réouverture la semaine dernière par la PromisePromise, LaLa Promise, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 16 mars 1854.Lire la suite… de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…, ouvrage dont nous avons déjà rendu compte et sur lequel nous nous abstiendrons de revenir. On y a revu avec plaisir le corsaire Giromon et la charmante Marie, JuncaJunca, Francois MarcelFrançois-Marcel Junca (Bayonne, vers 1818 – Lormes près de Corbigny/ Nièvre, 4 octobre 1878), basse. Il fit ses études à Toulon puis à Paris et débuta en 1838 à Metz. Il chanta en 1840/41 à Lyon et de 1850 à 1855 au Théâtre-Lyrique de Paris où il participa aux créations des Å“uvres sLire la suite… et Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…. Quant à ce pauvre LaurentLaurent, Pierre MariePierre-Marie Quillevéré, dit Laurent (Brest, 24 janvier 1821 – Chatou, 23 août 1854), baryton. Second prix de chant en 1840 au Conservatoire de Paris, il débuta à Marseille avant d’être engagé au Théâtre-Lyrique en 1852. Il créa le rôle-titre de Maître Wolfram d’Ernest Reyer en maiLire la suite…, nous l’avons bien regretté l’autre soir ; M. SujolSujol, Gustave-Francois Vitras ditGustave-François Vitras, dit Sujol (Nouvelle-Orléans/ Louisiane, 6 juillet 1825 – Paris, 16 mars 1890), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un premier prix d’opéra-comique et un deuxième prix d’opéra en 1850. Il débuta au Grand-Théâtre de Toulouse puis fut engagé Lire la suite…, qui le remplace dans le personnage de Petit-Pierre, est un artiste de talent, mais ce rôle n’est pas du tout dans ses moyens ; là où il y avait un joyeux petit mousse on a mis un matelot de forte taille. Le lendemain de la représentation de la PromisePromise, LaLa Promise, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 16 mars 1854.Lire la suite… on a donné la reprise de la Reine d’un jourReine d’un jour, LaLa Reine d’un jour, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Henri de Saint-Georges mis en musique par Adolphe Adam et créé à l’Opéra-Comique le 19 septembre 1839.Lire la suite…, l’une des plus jolies partitions de M. Adolphe AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, qui en a tant fait de jolies. M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… est le compositeur le plus populaire que nous ayons aujourd’hui, et si jamais on lui élève une statue (pourquoi pas ?), le piédestal sera nécessairement un orgue de barbarie. Les principaux rôles de la Reine d’un jourReine d’un jour, LaLa Reine d’un jour, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Henri de Saint-Georges mis en musique par Adolphe Adam et créé à l’Opéra-Comique le 19 septembre 1839.Lire la suite… sont confiés, comme par le passé, à l’excellent Grignon, au ténor LagraveRousseau de Lagrave, Théophile-ÉtienneThéophile-Étienne Rousseau dit Rousseau de Lagrave (Château-Gontier, 15 septembre 1815 – En mer, 3 septembre 1860), ténor. Il quitta le couvent pour la peinture et la peinture pour le chant. Il fut engagé pendant 3 à 4 ans au théâtre de Bordeaux, où il eut beaucoup de succès. Il débuta àLire la suite… et à Mme MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite…, l’une des actrices les plus distinguées, l’une des comédiennes les plus intelligentes qu’il y ait au théâtre. Mlle GarnierGarnier, MarieMarie Garnier (? – ?), contralto. Engagée au Théâtre-Lyrique en 1852, elle participa aux créations de Si j’étais roi (Adam, 1852), Le Roi des Halles (Adam, 1853) et Colin-Maillard (Hignard, 1853). Elle créa le rôle-titre de Rose et Narcisse (Barbier, 1855) puis quitta le Théâtre-Lyrique pLire la suite…, jeune et gracieuse personne dont les progrès méritent d’être constatés, a succédé à Mlle Caroline VadéVadé, CarolineCaroline Vadé ( ? – ?), mezzo-soprano. Fille de la cantatrice Adelaïde-Joséphine Vadé-Bibre. Elle fut engagée au Théâtre-Lyrique en 1851 et participa entre autres aux créations des Å“uvres suivantes : Ma Tante Aurore (Boieldieu, 1851), La Moissonneuse (Vogel, 1853), Le Danseur du Roi (GLire la suite…, qui a quitté l’Opéra-Comique pour le Vaudeville.

Avant de parler du nouvel ouvrage de M. GevaërtGevaërt, François-AugusteFrançois-Auguste Gevaërt (Huysse près d’Oudenaarde/ Belgique, 31 juillet 1828 – Bruxelles, 24 décembre 1908), compositeur et musicologue. Il étudia d’abord avec l’organiste J.-B. Christiaens. Très doué il entra à l’âge de 13 ans au conservatoire de Gand où il étudia le piano aveLire la suite…, disons quelques mots des embellissements qu’a subis la salle et des améliorations apportées par M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… dans le personnel du Théâtre-Lyrique. Ces stalles en amphithéâtre et ces affreuses niches qui surmontaient la première galerie, ont disparu pour faire place à des loges spacieuses et bien éclairées ; les sculptures ont été regrattées, les dorures nettoyées, les portes et les couloirs revêtus d’un badigeon de couleur tendre. Le Théâtre-Lyrique donne maintenant asile à trop bonne compagnie pour qu’il ait pu conserver sa physionomie démocratique et son vêtement négligé. Les titis s’approchent avec un certain respect du péristyle, mais ils n’entrent pas, ils vont à côté, et là du moins ils sont chez eux, à leur aise et tout à fait en famille.

Au nombre des nouveaux engagements faits par M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, nous devons mentionner ceux de M. AchardAchard, LeonLeon Achard (Lyon, 16 février 1831 – Paris, juillet 1905), ténor. Il débute au Théâtre-Lyrique de Paris qu’il quitte à la mort de son père en 1856. Il se produit à l’Opéra de Lyon de 1857 à 1862. De 1862 à 1870 il est à l’Opéra-Comique puis va en tournée en France et en Belgique Lire la suite…, le fils du célèbre comique ; de M. CrambadeCrambade, Jean-PaulJean-Paul Crambade (Gigot/Haute Garonne, 12 juin 1827 – Paris, 4 octobre 1898), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint les 2eme prix de chant, d’opéra et d’opéra-comique en 1853. Il débuta à Nîmes puis fut engagé au Théâtre-Lyrique qu’il quitta en septembre 1855 pour cLire la suite…, baryton, élève du Conservatoire ; de Mme Deligne-LautersDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite… et de Mlle BourgeoisBourgeois, Amelie-FlorenceAmélie Florence Bourgeois (Batignolles, 27 juin 1834 – ?), soprano. Élève du Conservatoire de Paris, elle fut engagée en 1854 au Théâtre-Lyrique, où elle participa aux créations du Roman de la Rose (Pascal, 1854), des Lavandieres de Santarem (Gevaert, 1855), de L’Habit de noce (Cuzent, 185Lire la suite…. Les chÅ“urs ont été augmentés, presque doublés, et c’était chose vraiment nécessaire ; aujourd’hui ils fonctionnent avec beaucoup d’ensemble et valent bien ceux de l’Opéra-Comique. L’orchestre, renforcé d’instruments à cordes dont l’absence a été préjudiciable à plus d’un ouvrage, est maintenant aussi complet que possible ; il est placé, comme avant, sous la baguette intelligente de M. DeloffreDeloffre, Louis-Michel AdolpheLouis-Michel-Adolphe Deloffre (Paris, 28 juillet 1817 – Paris, 8 janvier 1876), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia le violon d’abord avec son père, puis avec Bellon, Lafont et enfin Baillot. En 1836, il partit avec le chef d’orchestre Louis Jullien à Londres où il fut violon solo Lire la suite…, artiste consciencieux et modeste, dont le talent est apprécié et la réputation établie. M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite… [Seveste] avait mis le Théâtre-Lyrique dans une bonne voie ; M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… est assez capable pour continuer l’œuvre de son prédécesseur.

L’opéra de M. GevaërtGevaërt, François-AugusteFrançois-Auguste Gevaërt (Huysse près d’Oudenaarde/ Belgique, 31 juillet 1828 – Bruxelles, 24 décembre 1908), compositeur et musicologue. Il étudia d’abord avec l’organiste J.-B. Christiaens. Très doué il entra à l’âge de 13 ans au conservatoire de Gand où il étudia le piano aveLire la suite… a pour titre le Billet de Marguerite ; Billet de Marguerite, LeLe Billet de Marguerite, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par François Gevaert et créé au Théâtre-Lyrique le 7 octobre 1854.Lire la suite…les paroles sont de MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et Brunswick, qui ont trouvé dans un conte d’HoffmannHoffmann, Ernst Theodor AmadeusErnst Theodor (Wilhelm) Amadeus Hoffmann (Königsberg [aujourd’hui Kaliningrad], 24 janvier 1776 – Berlin, 25 juin 1822), écrivain, compositeur et peintre. Il fut élevé par son oncle, étudia le droit en même temps que la peinture et la musiqu,e avec Carl Gottlieb Richter (piano) et ChristiaLire la suite… l’idée de leur libretto.

Le tonnelier Reynolds [Reinhold] est un mauvais sujet qui conte fleurette à toutes les jeunes filles d’un petit village aux environs de Banbury [Bamberg] ; son oncle, maître Martin, a juré de le déshériter. Une attaque d’apoplexie foudroyante empêche le bonhomme de tenir son serment. Reynolds, devenu riche, s’éprend violemment d’une gentille ouvrière nommée Berta, dont le père a été tué sur un champ de bataille ; il est sur le point de l’épouser, lorsque survient Marguerite, victime innocente des séductions de Reynolds. Marguerite et Reynolds s’étaient rencontrés pendant longtemps près du puits où la jeune fille venait emplir ses seaux, et là, accoudés sur la margelle, ils conversaient amoureusement, puis Marguerite s’éloignait en se retournant plusieurs fois pour échanger avec son fiancé de tendres regards. Un jour que Marguerite manifestait quelques doutes sur la loyauté des intentions de Reynolds, celui-ci lui remit un blanc seing, la laissant libre, quand bon lui semblerait, de le remplir par une promesse de mariage. Un beau matin Marguerite quitta le village, et Reynolds l’oublia. Sur son chemin elle rencontra le juif Jacobus, qui lui demanda où elle allait : « Je vais je ne sais où ; mais je reviendrai quand Reynolds sera devenu un brave garçon et qu’il aura su mériter les bonnes grâces de son oncle ; alors je lui montrerai ce blanc seing, et il m’épousera. » Jacobus prit le papier, écrivit dessus : Bon pour la fortune, la maison et la fiancée de Reynolds, puis, sous prétexte de le mettre en sûreté, il le serra dans son portefeuille. Au bout d’un an Marguerite retourne au village ; elle frappe à la porte d’une maison de bonne apparence et offre ses services à la dame du logis. Nous l’avons dit : Reynolds va se marier. Le bourgmestre est en train de rédiger le contrat. Cette maison où entre Marguerite, c’est celle de Reynolds ; cette jeune femme, c’est Berta. Jacobus arrive sur ces entrefaites, et, l’écrit de Reynolds à la main, il veut se donner des airs de propriétaire. Le tonnelier le traite de faussaire, reprend sa signature et flanque l’usurier à la porte. Marguerite Muller ! s’écrie Reynolds en apercevant la jeune fille. — Vous, Marguerite Muller ! ajoute Berta avec émotion ; vous, ma sœur ! — Sœur adultérine, il est vrai. Mais cela ne fait rien à l’affaire. Et Berta déploie une lettre dans laquelle son père, avant de mourir, lui avoue un tout petit péché de jeunesse et la prie de rechercher le fruit de son amour clandestin avec Charlotte Muller, amour qui prit naissance au milieu du sac d’une ville conquise, et que le soldat ne put légitimer par la suite. Reynolds paraît si heureux de retrouver Marguerite et Marguerite paraît si heureuse de retrouver Reynolds que Berta se dévoue et les unit en acceptant, elle, comme fiche de consolation, la main de Tobias, le contremaître du tonnelier.

Les chœurs, habilement mêlés à l’action, lui donnent beaucoup d’intérêt et de mouvement.

M. GevaërtGevaërt, François-AugusteFrançois-Auguste Gevaërt (Huysse près d’Oudenaarde/ Belgique, 31 juillet 1828 – Bruxelles, 24 décembre 1908), compositeur et musicologue. Il étudia d’abord avec l’organiste J.-B. Christiaens. Très doué il entra à l’âge de 13 ans au conservatoire de Gand où il étudia le piano aveLire la suite… est un jeune compositeur belge qui parle sept ou huit langues, y compris la sienne. On a publié de lui une biographie assez curieuse le lendemain de la première représentation de GeorgetteGeorgette ou le Moulin de FontenoyGeorgette ou Le Moulin de Fontenoy, opéra-comique en un acte sur un livret de Gustave Vaëz et Alphonse Royer mis en musique par François Gevaert et créé au Théâtre-Lyrique le 28 novembre 1853.Lire la suite…, petit opéra bouffe qui fut joué l’année dernière avec succès sous la direction de M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite…. Nous renvoyons à cette notice biographique ceux de nos lecteurs qui auraient la curiosité de savoir comment un musicien de talent vient au monde. Dédaignant les bravos du public de Bruxelles, et à son retour d’Espagne, où le gouvernement l’avait envoyé remplir une mission d’art, le jeune musicien se fixa à Paris, où il ne tarda pas à être entouré, prôné et fêté par une grande quantité de ses compatriotes, comme lui exilés volontaires. En très-peu de temps M. GevaërtGevaërt, François-AugusteFrançois-Auguste Gevaërt (Huysse près d’Oudenaarde/ Belgique, 31 juillet 1828 – Bruxelles, 24 décembre 1908), compositeur et musicologue. Il étudia d’abord avec l’organiste J.-B. Christiaens. Très doué il entra à l’âge de 13 ans au conservatoire de Gand où il étudia le piano aveLire la suite… s’est fait une réputation qu’il justifiera de plus en plus, nous en sommes certain ; il a fait de bonnes études ; il est lauréat de l’Institut belge, et sa musique, tout en portant le cachet d’un compositeur expérimenté, est de celle qui flatte les goûts de la majorité du public, nous ne disons pas du public du boulevard ; car le public est à peu près partout le même aujourd’hui.

L’ouverture du Billet de MargueriteBillet de Marguerite, LeLe Billet de Marguerite, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par François Gevaert et créé au Théâtre-Lyrique le 7 octobre 1854.Lire la suite… débute par quelques accords vigoureux, auxquels succède une douce cantilène dans laquelle le hautbois jette ses notes plaintives. La péroraison en mouvement de valse a beaucoup d’entrain et de brio. On retrouve dans cette page symphonique trois des principaux motifs de l’ouvrage.

Le chÅ“ur que l’on entend dans la coulisse (chant de départ des compagnons tonneliers), accompagné par un seul cor, est d’un effet très-original ; il a même une certaine couleur allemande. Nous aimons aussi les couplets chantés par Tobias : Enfants de la vieille Allemagne. Le duo entre Tobias et Reynolds est habilement dialogué et renferme quelques bonnes parties. Le chÅ“ur des femmes à la fontaine, chanté à l’unisson par les voix aigrelettes de ces petites commères, n’offre rien de saillant ni dans la mélodie ni dans l’accompagnement, mais il est coupé par une belle romance : Pauvre fille sans famille. Mme Deligne-LautersDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…, chargée du rôle de Marguerite, l’a dit avec une expression très-touchante. Il y a encore au premier acte un duettino dans le genre léger entre Berta et Tobias, un second duo dans le genre sérieux entre Reynolds et Berta ; puis la toile tombe sur la reprise du premier chÅ“ur : Allons, compagnons ; partons, compagnons, etc., etc.

Le second acte est peut-être le meilleur. Reynolds chante la chanson du tonnelier, mélodie franche et bien rhythmée. Le chÅ“ur accompagne à contretemps : Pan, pan, pan. C’est M. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… qui a mis en grande vogue cet effet d’harmonie imitative, et les boum et les brrrr et les trrrrra de l’Étoile du NordEtoile du Nord, L’L’Etoile du Nord, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra-Comique le 16 février 1854.Lire la suite… resteront comme les plus curieuses onomatopées dont un musicien ait osé émailler sa partition. Le public, qui encourage ces sortes d’inventions, ne manque jamais d’applaudir à outrance, et le succès va toujours son train. L’air de Reynolds De profundis a beaucoup de caractère ; il est bien fait, bien accompagné, et on a demandé bis. La romance de Marguerite est délicieuse ; le refrain sur ces paroles : Oh ! gardez-moi, est touchant et bien senti. Le duo suivant a produit un grand effet : la coda est entraînante ; mais il rappelle un peu trop le duo de NormaNormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite…, et par la situation et par la mélodie.

Au troisième acte il y a des couplets assez drôles chantés par Jacobus, et un charmant trio dont le motif est ramené d’une manière originale par une succession de gammes ascendantes et rapides. Nous n’avons plus à citer qu’un excellent morceau d’ensemble accompagné par un chÅ“ur à bocca chiusa et un beau final, large, bien développé, dans lequel les voix et l’orchestre s’unissent d’une manière tout à fait grandiose. C’est une des plus belles pages de la partition. Il est fâcheux qu’elle soit exécutée au moment où les gens de distinction demandent leurs paletots, leurs pelisses, payent l’ouvreuse qui tend la patte avec humilité, et s’empressent de rejoindre leurs voitures afin de ne pas être entourés par la foule. Attendre la fin d’une pièce pour s’en aller est du dernier mauvais genre, jouerait-on Don Juan ou une Rencontre sur le Danube Rencontre dans le Danube, UneUne Rencontre dans le Danube, opéra-comique en deux actes sur un livret de Germain Delavigne et Jules de Wailly mis en musique par Paul Henrion et créé au Théâtre-Lyrique le 15 avril 1854.Lire la suite…[Une rencontre dans le DanubeRencontre dans le Danube, UneUne Rencontre dans le Danube, opéra-comique en deux actes sur un livret de Germain Delavigne et Jules de Wailly mis en musique par Paul Henrion et créé au Théâtre-Lyrique le 15 avril 1854.Lire la suite…].

Nous ne connaissons pas de voix plus belle, plus étendue et d’un timbre plus délicieux que la voix de Mme Deligne-LautersDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…, qui a débuté dans le rôle de Marguerite. C’est une toute jeune femme, un peu petite, mais gracieuse et jolie, qui arrive de Belgique, et qui paraît pour la première fois sur un théâtre : elle a devant elle le plus brillant avenir. Les autres rôles sont confiés à Mme MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite…, excellente comédienne et cantatrice d’un grand talent, à MM. MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite…, ColsonColson, Charles AlexandreCharles-Alexandre Cosson dit Colson (Paris, 23 septembre 1816 – Paris, ? 1877), ténor. Après avoir chanté en province, il se produisit à la Nouvelle-Orléans à partir de 1837. En 1850, c’est à La Haye qu’il fit la connaissance et épousa la jeune soprano Pauline-Désirée Dejon, dite PaulLire la suite… et AchardAchard, LeonLeon Achard (Lyon, 16 février 1831 – Paris, juillet 1905), ténor. Il débute au Théâtre-Lyrique de Paris qu’il quitte à la mort de son père en 1856. Il se produit à l’Opéra de Lyon de 1857 à 1862. De 1862 à 1870 il est à l’Opéra-Comique puis va en tournée en France et en Belgique Lire la suite…, le fils du célèbre comique, jeune ténor qui a remporté un premier prix de chant au dernier concours du Conservatoire.

La saison des Italiens s’annonce d’une manière brillante. M. le colonel RaganiRagani, Cesar Joseph Gaetan, comte de Zani, ColonelCésar-Joseph-Gaëtan, comte de Zani, colonel Ragani (Bologna, 6 avril 1785 – Romainville, 21 mai 1862), directeur de théâtre. Colonel dans l’armée de Napoléon Ier, il épousa en 1806 la cantatrice Giuseppina Grassani et devint ainsi l’oncle par alliance de Giulia, Giuditta, Ernesta et CarLire la suite… a fait pour composer sa troupe des efforts et des sacrifices dont le public doit lui savoir gré. Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… est une cantatrice de premier ordre. Comme elle ne pousse pas de grands cris et qu’elle ne fait pas de gestes désordonnés, elle n’a pas réussi à l’Opéra où elle n’a fait que passer. Au Théâtre-Italien, Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… est à sa place ; nous l’avons entendue dans la SemiramideSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…, et il ne lui manque qu’un peu plus d’élan et de chaleur dans certains moments dramatiques ; à part cela, elle est en tout point irréprochable. Mme Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite… est un mezzo soprano plutôt qu’un contralto ; elle est petite, délicate et ne semble pas faite le moins du monde pour brandir la spada ; elle s’est fait pourtant applaudir à côté de Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… par l’excellence de sa méthode, la pureté et le charme de sa voix. GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite… est un baryton qui, après avoir débuté à Paris dans un opéra-comique de M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…, est parti pour l’Italie, où il a fait de très-bonnes études : c’est aujourd’hui un chanteur de la bonne école, doué d’une magnifique voix, et plus comédien qu’on ne l’est ordinairement quand on est Italien ou qu’on arrive d’Italie. GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite… a rempli dans la SemiramideSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite… le rôle d’Assur, et quelques jours après il jouait Figaro dans le Barbier de SévilleBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite…. Mme GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite… chantait Rosine. Le succès de Mme GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite… a été décidé dès la première note ; la valse qu’elle chante pendant la leçon de musique est un tour de force incroyable : jamais nous n’avions entendu un pareil prodige de vocalisation. LucchesiLucchesi, GiuseppeGiuseppe Lucchesi [Luchesi] (1821 – 1875), ténor. Il avait la voix agile et au gout sûr, débuta à Viaregio en 1839. Il s’est fait une réputation de chanteur rossinien en Italie avant d’être appelé en 1849 au Théâtre-Italien, où il débuta dans Mathilde de Shabran. De 1853 à 1863, il cLire la suite… est une ancienne connaissance ; nous le revoyons avec plaisir. RossiRossi, NapoleoneGiovanni Napoleone Rossi (Lucca, ? 1810 – après 1870), basse. Il étudia le chant au conservatoire de Lucca, où il débuta en 1836 avant de partir en tournée à Venise, Madrid et dans d’autres villes espagnoles où il se produisit avec succès. Il eut une importante carrière en Italie : à MLire la suite… joue Bartholo cette année-ci comme il le jouait l’année dernière, avec beaucoup de talent et de naturel, se laissant aller rarement à ces charges de mauvais goût que l’on pardonnait à peine à l’embonpoint majestueux de LablacheLablache, LuigiLuigi Lablache (Naples, 6 décembre 1794 – Naples, 23 janvier 1858), basse. Il débuta comme basse comique à Naples en 1812 et comme basse chantante à Palerme en 1813. Au cours des années suivantes sa réputation grandit et il se produisit sur les scènes italiennes dont Milan en 1821 où il eut Lire la suite….

On nous annonce prochainement la rentrée de Mme FrezzoliniFrezzolini-Poggi, Erminia dite FrezzoliniErminia Frezzolini-Poggi, dite Frezzolini (Orvieto/ Italie 27 mars 1818 – Paris, 5 novembre 1884). Elle étudia avec son père, Giuseppe Frezzolini, créateur du rôle de Dulcamara de L’Elisir d’amore (Donizetti, 1832) et Domenico Ronconi avant de débuter en 1837 à Florence dans Beatrice di Lire la suite… et les débuts du signor BaucardiBaucarde, CarloCarlo Baucarde (Florence, 22 avril 1826 – Florence, 22 janvier 1883), baryton puis ténor. Né en 1825 à Florence, il fut l’élève de Carlotta Ungher. Il débuta à 17 ans comme baryton à Lisbonne puis à Naples. Sa carrière ne prit son essor qu’en 1848 quand il débuta comme ténor au San CLire la suite…, un ténor qui fait beaucoup parler de lui avant son arrivée.

Notre prochain article sera consacré tout entier à la Nonne sanglanteNonne sanglante, LaLa Nonne sanglante, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Germain Delavigne mis en musique par Charles Gounod, créé à l’Opéra de Paris le 18 octobre 1854.Lire la suite… de M. Charles GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, opéra en cinq actes qui a été représenté avec le plus brillant succès mercredi dernier.