Le Courrier de Paris, 1er décembre 1858, [non paginé, p. 1-2] (article signé E. Reyer).
Chronique musicale.
L’association des artistes musiciens fait exécuter chaque année, à son profit, une messe, le jour de Sainte-Cécile. C’est dans l’église de Saint-Eustache qu’a lieu habituellement cette solennité. La manière dont les masses chorales et l’orchestre sont disposés dans la vaste enceinte, est on ne plus défavorable à l’exécution : les tutti ne produisent qu’un effet relatif, et les menus détails de l’œuvre sont à peu près perdus pour la majeur partie des auditeurs : les fidèles eux-mêmes ont pu faire cette remarque aussi bien que les musiciens. Il n’en serait point ainsi, si les voix et les instrumens étaient placés sur une estrade au centre même de la nef principale. Et je ne pense pas que cette disposition, tout en étant préférable au point de vue de l’acoustique, gênât le moins du monde la mise en scène et l’exercice du culte. Cette année-ci, la messe exécutée n’était ni d’AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, ni de M. Ambroise Thomas, ni de M. Charles Gounod Gounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…: elle était de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…. A la rigueur, ce pouvait être une raison pour que l’association des artistes musiciens fît un appel à nos meilleurs solistes. A côté de M. BattailleBattaille, Charles-AmableCharles-Amable Battaille (Nantes, 30 septembre 1822 – Paris, 2 mai 1872), Basse. Après des études de médecine à Nantes, il vint à Paris et étudia au Conservatoire avec Manuel Garcia. Il obtint les premiers prix de chant, d’opera et d’opéra-comique en 1847 et débuta en 1848 à l’Opéra-CoLire la suite… et de Mme Nantier-DidiéeNantier-Didiée, Constance-Betzy-RosabellaConstance-Betzy-Rosabella Nantier-Didiée (Saint-Denis/ Île de la Réunion, 16 novembre 1831 – Madrid, 4 décembre 1867), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le premier prix d’opéra en 1849. Elle fit ses débuts à Turin en 1850 dans La Vestale (MercadLire la suite…, il ne fallait donc pas placer une simple élève du Conservatoire, fort inexpérimentée, dont l’organe manque à la fois d’ampleur et de justesse. Si bien des détails, ainsi que je le disais toute l’heure, ont été perdus, celui-là du moins n’a échappé à personne.
La messe de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… n’est pas empreinte, d’un bout à l’autre, de ce sentiment religieux et austère qui domine dans l’œuvre sacrée de ChérubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite… [Cherubini]Cherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite…, par exemple ; mais la beauté et la grâce de l’inspiration, l’élégance de l’harmonie, le coloris et la richesse de l’instrumentation s’y révèlent à chaque page et trahissent, sans réminiscence, l’individualité puissante du compositeur. C’est bien l’auteur du FreyschützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… [FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…] qui a écrit ces notes bouchées de cor, ces tenues de clarinette-basse, ce joli dessin de violon qui accompagne le Kyrie, et ces accords fantastiques qui annoncent le drame de la Passion : passus et sepultus est. On pourrait peut-être reprocher à WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… d’avoir trop orné de vocalises la partie de soprano solo du Gloria in excelsis ; mais cette tache légère est effacée par des beautés si nombreuses, si réelles, que ce n’est presque pas la peine d’en parler. Et d’ailleurs cela n’est pas plus choquant que telle fugue écrite tout entière sur le mot Amen, et qui a à peu près le charme d’un exercice de solfège ; WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… s’est bien gardé du moins de tomber dans l’exagération et la monotonie de ce travail compliqué, qui fait l’admiration de quelques prétendus classiques.
Le Benedictus à quatre voix seules est une page ravissante, suave, et le solo de contralto de l’Agnus Dei, dont la phrase principale se détache sur une note prolongée de basson, aurait certainement été bissé ailleurs que dans une église. Les trompette sonnent avec éclat le Resurrexit ; les cuivres mêlent leur voix puissante à la voix du chœur qui chante le Sanctus et l’Hosanna in excelsis, le roulement des timbales accompagne l’hymne de gloire, et dans la peinture de ces péripéties si émouvantes du drame religieux, le compositeur s’est toujours montré inspiré et sublime.
L’orchestre et les chœurs ont été chaleureusement menés par la baguette de M. TilmantTilmant, Theophile-AlexandreThéophile-Alexandre Tilmant, dit Tilmant aîné (Valenciennes, 9 juillet 1799 – Asnières, 7 mai 1878), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire avec Rodolphe Kreutzer et obtint un 1er Prix de violon en 1819. Il fut un des cofondateurs de la Société des concerts du ConserLire la suite… : l’orgue a résonné majestueux et calme sous les doigts habiles de M. E. BatisteBatiste, Antoine-EdouardAntoine-Édouard Batiste (Paris, 28 mars 1820 – Paris, 9 novembre 1876), organiste et compositeur. Il étudia au Conservatoire et obtint les premiers prix d’harmonie (1837) puis d’orgue et de contrepoint (1839) et le 2eme Prix de Rome en 1840. Il fut nommé répétiteur de solfège au ConservaLire la suite…, moins mondain dans ses improvisations que la plupart de ses confrères. Pendant l’élévation, le chœur et l’orchestre ont exécuté le prélude de Bach, de M. Charles GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…. Après l’absoute, les voûtes du temple se sont emplies des magnifiques accens du Laudate, emprunté à la messe de M. Ambroise Thomas.
Je passe sans transition de l’église au théâtre, pour parler de la première représentation de GiuramentoGiuramento, IlIl Giuramento (Le Serment), dramma lirico en quatre actes sur un livret en italien de Gaetano Rossi mis en musique par Severio Mercadante et créé au Théâtre de La Scala de Milan le 26 décembre 1837 et au Théâtre-Italien de Paris le 22 novembre 1858.Lire la suite…, œuvre déjà vieille d’une vingtaine d’années et dont nous ne connaissions guère que quelques fragmens.
Le GiuramentoGiuramento, IlIl Giuramento (Le Serment), dramma lirico en quatre actes sur un livret en italien de Gaetano Rossi mis en musique par Severio Mercadante et créé au Théâtre de La Scala de Milan le 26 décembre 1837 et au Théâtre-Italien de Paris le 22 novembre 1858.Lire la suite… est considéré comme le chef-d’œuvre de Mercadante Mercadante, SaverioGiuseppe Saverio Raffaele Mercadante (Altamura, baptisé 17 septembre 1795 – Naples, 17 décembre 1870), compositeur. Il étudia au Conservatoire di San Sebastiano de Naples avec Zingarelli. Il composa d’abord de la musique instrumentale (concertos pour flûte et quatuors avec flûte), puis se tLire la suite…; d’autres préfèrent à cette partition Elisa a Elisa e ClaudioElisa e Claudio, melodramma semiseria en deux actes sur un livret en italien de Luigi Romanelli mis en musique par Saverio Mercadante et créé au Théâtre de La Scala de Milan le 30 octobre 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 22 novembre 1823.Lire la suite…[e] ClaudioElisa e ClaudioElisa e Claudio, melodramma semiseria en deux actes sur un livret en italien de Luigi Romanelli mis en musique par Saverio Mercadante et créé au Théâtre de La Scala de Milan le 30 octobre 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 22 novembre 1823.Lire la suite… qui fut joué à Milan vers la fin de l’année 1821, et qui obtint un succès prodigieux. M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… dit que « telle fut la fortune de cet ouvrage que les journaux parlèrent alors d’un rival trouvé à RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…. » Et il ajoute : « Jugement téméraire, comme on en porte dans le monde où le mérite se mesure au succès. » Nous sommes encore de ce monde là aujourd’hui. Toujours à propos de MercadanteMercadante, SaverioGiuseppe Saverio Raffaele Mercadante (Altamura, baptisé 17 septembre 1795 – Naples, 17 décembre 1870), compositeur. Il étudia au Conservatoire di San Sebastiano de Naples avec Zingarelli. Il composa d’abord de la musique instrumentale (concertos pour flûte et quatuors avec flûte), puis se tLire la suite…, M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, le savant biographe, se livre à des réflexions philosophiques sur l’art musical en Italie. « En voyant le peu de durée des choses que le public a le mieux accueillies dans l’origine, et des applaudissemens prodigués à des morceaux qu’eux-mêmes méprisent, tandis que d’autres travaillés avec plus de soin, et meilleurs en effet, sont reçus avec dédain, ils (les compositeurs italiens) se persuadent qu’il n’y a point de réalité dans l’art, et que les succès sont une loterie à laquelle il faut mettre souvent pour gagner quelquefois. Pour jouer ce jeu avec quelque espoir de bonheur, ils (toujours les compositeurs italiens) observent les penchans du public : si, par hasard, quelque forme semble lui plaire, aussitôt elle devient un type sur quoi tout se formule, et tous les opéras reproduisent des copies de ce type jusqu’à ce qu’il soit usé ; ce n’est plus de l’art, c’est de la fabrique !… D’ailleurs, on paye si mal en Italie les travaux des compositeurs, qu’il faut faire vite et beaucoup pour avoir du pain. C’est ainsi que des artistes d’une valeur réelle, tel que MercadanteMercadante, SaverioGiuseppe Saverio Raffaele Mercadante (Altamura, baptisé 17 septembre 1795 – Naples, 17 décembre 1870), compositeur. Il étudia au Conservatoire di San Sebastiano de Naples avec Zingarelli. Il composa d’abord de la musique instrumentale (concertos pour flûte et quatuors avec flûte), puis se tLire la suite…, usent toute une existence sans rien laisser qui leur survive. »
II y a longtemps que ces lignes ont été écrites, et, heureusement, les choses ne se passent pas tout à fait ainsi aujourd’hui. Quant à l’oubli que M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… promet à l’œuvre de la plupart des maîtres italiens, il ne s’étend pas, je le suppose, à l’œuvre entière de Mercadante Mercadante, SaverioGiuseppe Saverio Raffaele Mercadante (Altamura, baptisé 17 septembre 1795 – Naples, 17 décembre 1870), compositeur. Il étudia au Conservatoire di San Sebastiano de Naples avec Zingarelli. Il composa d’abord de la musique instrumentale (concertos pour flûte et quatuors avec flûte), puis se tLire la suite…: les chefs-d’œuvre survivent à leurs auteurs et servent d’enseignement à la postérité. Elisa e ClaudioElisa e ClaudioElisa e Claudio, melodramma semiseria en deux actes sur un livret en italien de Luigi Romanelli mis en musique par Saverio Mercadante et créé au Théâtre de La Scala de Milan le 30 octobre 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 22 novembre 1823.Lire la suite… et le GiuramentoGiuramento, IlIl Giuramento (Le Serment), dramma lirico en quatre actes sur un livret en italien de Gaetano Rossi mis en musique par Severio Mercadante et créé au Théâtre de La Scala de Milan le 26 décembre 1837 et au Théâtre-Italien de Paris le 22 novembre 1858.Lire la suite…, passent, au delà des monts, pour deux chefs-d’œuvre. Sans être un hardi novateur ni un chef d’école, MercadanteMercadante, SaverioGiuseppe Saverio Raffaele Mercadante (Altamura, baptisé 17 septembre 1795 – Naples, 17 décembre 1870), compositeur. Il étudia au Conservatoire di San Sebastiano de Naples avec Zingarelli. Il composa d’abord de la musique instrumentale (concertos pour flûte et quatuors avec flûte), puis se tLire la suite… peut marcher triomphalement à quelque distance des grands musiciens dont l’Italie s’honore : il n’a ni la verve de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, ni l’exquise sensibilité de BelliniBellini, VincenzoVincenzo Bellini (Catania 3 novembre 1801 – Puteaux près Paris, 23 septembre 1835), compositeur. Fils et petit-fils de compositeurs, il fit ses études au Collège Royal de Musique à Naples de 1819 à 1825 avec Tritto et Zingarelli. Il fut également influencé par les opéras de Rossini, compositLire la suite…, ni même la prodigieuse facilité de DonizettiDonizetti, GaetanoGaetano Donizetti (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 8 avril 1848), compositeur. Elève de Simon Mayr à Bergame et de Padre Stanislao Mattei à Bologne, Donizetti fit ses débuts en 1818 au théâtre San Luca de Venise avec Enrico di Borgogna dont le succès lui valut la commande de trois ouvragLire la suite… ; mais il a le sentiment dramatique très développé ; il est excellent harmoniste, et il ose quelquefois placer la statue dans l’orchestre ; son instrumentation, un peu bruyante, un peu surchargée, n’est pas dépourvue, tant s’en faut, de détails ingénieux, d’agréables combinaisons de timbres. J’aime beaucoup l’accompagnement du joli chœur de femmes placé, je crois, au commencement du second acte : Era stella del mattino ; la mélodie de ce morceau d’ensemble est des plus fraîches, des plus gracieuses.
On a beaucoup applaudi le duo des deux femmes précédé d’une ritournelle de cor, qui fait songer à l’ouverture de SémiramisSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…. Ce duo se chante depuis longtemps en France ; dans les salons et dans les concerts, et il mérite pleinement la faveur qui lui est acquise. Les honneurs de la soirée ont été pour un air de bravoure, chanté à pleine voix par le baryton GrazianiGraziani, FrancescoFrancesco Graziani (Fermo, 26 avril 1828 – Fermo, 30 juin 1901), baryton. Élève de Cellini, il débuta en 1851 dans le rôle du comte de Vergy dans Gemma di Vergi (Donizetti) à Ascoli Piceno. Les saisons suivantes, il chanta sur plusieurs scènes d’Italie. De 1853 à 1861, il se produit réguliLire la suite… : Tremi, cada l’altera Agrigente. Ce n’est pas assurément une inspiration très originale, mais il y a dans le rhythme et dans la mélodie une chaleur et une verve qui devaient entraîner l’auditoire.
Je crois inutile d’informer le public que le sujet du GiuramentoGiuramento, IlIl Giuramento (Le Serment), dramma lirico en quatre actes sur un livret en italien de Gaetano Rossi mis en musique par Severio Mercadante et créé au Théâtre de La Scala de Milan le 26 décembre 1837 et au Théâtre-Italien de Paris le 22 novembre 1858.Lire la suite… a la prétention de reproduire le drame de Victor HugoHugo, VictorVictor Hugo (Besançon, 26 février 1802 – Paris, 22 mai 1885), écrivain. Tête de file du romantisme, il publia de nombreux poèmes dont Odes (1822), Les Orientales (1829), Les Feuilles d’automne (1831) et surtout le manifeste du romantisme qu’est sa préface à son drame historique CromwellLire la suite…, AngeloAngelo, tyran de PadoueAngelo, tyran de Padoue, drame en trois journées par Victor Hugo créé sur le Théâtre Français le 28 avril 1835.Lire la suite…, tyran de PadoueAngelo, tyran de PadoueAngelo, tyran de Padoue, drame en trois journées par Victor Hugo créé sur le Théâtre Français le 28 avril 1835.Lire la suite…. On sait ce que valent les traductions de ce genre et ce que peut devenir un drame transformé en libretto d’opéra. C’est assurément pour leurs librettistes que les Italiens ont inventé ce proverbe : traduttore, traditore.
M. MercadanteMercadante, SaverioGiuseppe Saverio Raffaele Mercadante (Altamura, baptisé 17 septembre 1795 – Naples, 17 décembre 1870), compositeur. Il étudia au Conservatoire di San Sebastiano de Naples avec Zingarelli. Il composa d’abord de la musique instrumentale (concertos pour flûte et quatuors avec flûte), puis se tLire la suite… vint en France au commencement de l’année 1836, pour diriger les répétitions de son opéra I BrigantiBriganti, II Briganti (Les Brigands), melodramma en trois actes sur un livret en italien de Jacopo Crescini d’après Die Räuber (Les Brigands) de Friedrich Schiller, mis en musique par Saverio Mercadante et créé au Théâtre-Italien de Paris le 22 mars 1836.Lire la suite…, dont les principaux rôles étaient confiés à RubiniRubini, Giovanni BattistaGiovanni Battista Rubini (Romano, 7 avril 1794 – Romano, 3 mars 1854), ténor. L’impresario Domenico Barbaja le fit venir à Naples où il se perfectionna auprès de Nozzari tout en se produisant sur les petites scènes. En 1824-1825, il se produisit à Vienne avec succès et fut invité en octoLire la suite…, TamburiniTamburini, AntonioAntonio Tamburini (Faenza/ Italie, 28 mars 1800 – Nice, 8 novembre 1876), baryton. Il créa en Italie plusieurs ouvrages de Donizetti : l’Ajo nell’imbarazzo (1824), Gianni di Calais (1828), Francesca di Foix (1831), Fausta (1832) et de Bellini : Il Pirata (1827), La Straniera (1829). Après Lire la suite…, LablacheLablache, LuigiLuigi Lablache (Naples, 6 décembre 1794 – Naples, 23 janvier 1858), basse. Il débuta comme basse comique à Naples en 1812 et comme basse chantante à Palerme en 1813. Au cours des années suivantes sa réputation grandit et il se produisit sur les scènes italiennes dont Milan en 1821 où il eut Lire la suite… et Mlle GrisiGrisi, CarlottaCarlotta Grisi (Visinida, 28 juin 1819 – St. Jean près Genève, 20 mai 1899), danseuse. Elle étudia à l’école de ballet de la Scala à Milan et fut découverte par le danseur Jules Perrot qui l’introduisit à l’Opéra de Paris. Elle y débuta en 1841 en créant Giselle où elle fit sensationLire la suite…. I BrigantiBriganti, II Briganti (Les Brigands), melodramma en trois actes sur un livret en italien de Jacopo Crescini d’après Die Räuber (Les Brigands) de Friedrich Schiller, mis en musique par Saverio Mercadante et créé au Théâtre-Italien de Paris le 22 mars 1836.Lire la suite…, malgré le talent des interprètes, obtinrent à peine un succès d’estime. Avec le GiuramentoGiuramento, IlIl Giuramento (Le Serment), dramma lirico en quatre actes sur un livret en italien de Gaetano Rossi mis en musique par Severio Mercadante et créé au Théâtre de La Scala de Milan le 26 décembre 1837 et au Théâtre-Italien de Paris le 22 novembre 1858.Lire la suite…, l’illustre directeur du Conservatoire de Naples a été beaucoup plus heureux. Sa partition vient d’être accueillie très favorablement, et, à quelque école que l’on appartienne, on ne peut s’empêcher de rendre justice aux éminentes qualités qui distinguent cette belle œuvre. L’exécution est parfaite. Le Théâtre-Italien s’est mis en frais de décors et de costumes, — il est vrai que depuis quelque temps c’est assez son habitude.
Nous n’aurons pas, cette année, le MacbethMacbethMacbeth, opera seria en quatre actes sur un livret en italien de Francesco Maria Piave, d’après Shakespeare, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre de La Pergola de Florence le 14 mars 1847. La version en français due à Charles Nuitter et Alexandre Beaumont pour laquelle VerLire la suite… de VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…. Aurons-nous, au moins, le Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite… de Mozart Mozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…?
VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… est un des artistes les plus remarquables de notre époque et le premier des violonistes. Une gazette allemande lui donnait dernièrement cette place dans une liste qu’elle publiait de virtuoses de l’archet ; personne n’a songé à réclamer contre cet excès d’honneur. A l’élévation du style, à la pureté de la méthode, VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… joint une qualité fort rare parmi les exécutans : il a de l’imagination et du savoir ; ses compositions resteront après lui, et, plus heureux que la plupart de ses confrères, il laissera un nom et des œuvres. Depuis son retour des Etats-Unis le grand artiste ne s’était pas fait entendre à Paris : jeudi dernier nous l’avons retrouvé dans la salle BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, non pas entouré d’un vaillant orchestre, mais seulement de quelques musiciens d’élite, partenaires choisis par lui pour ses quatre séances de musique de chambre. Là, dans cette coquette et petite salle du passage de l’Opéra, il n’y avait que des dilettanti, de véritables amateurs pour lesquels les quatuors de HaydnHaydn, Franz JosefFranz Josef Haydn (Rohrau/Basse Autriche, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809), compositeur. Il étudia avec Johann Mathias Franck, chef de chœur de l’église de Hainburg et fut remarqué par Reutter, maître de chapelle du Stephansdom à Vienne, qu’il le recruta en 1739 ou 1740 comme choristeLire la suite…, de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… et de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… ont des horizons infinis. Ce public là sait écouter parce qu’il sait comprendre, et, comme il est très délicat, on lui pardonne d’être exclusif : une petite phrase figurée le ravit ; dans un andante, il découvre toutes les plaintes, toutes les joies de l’âme, et sa rêverie ne s’arrête qu’aux premières notes guillerettes du scherzo ou du menuet. Heureux public qui aime la musique pour elle-même et n’a pas besoin de stimuler ses pures réjouissances par le prestige de vains accessoires. Ne lui demandez pas comment sont faits les costumes et les décors de l’opéra nouveau et ce qu’il pense du point d’orgue exécuté la veille par une cantatrice à la mode. Je veux bien croire qu’il est allé voir les Noces de FigaroNoces de Figaro, LesLes Noces de Figaro (Le nozze di Figaro), K.V. 492, opera buffa en quatre actes sur un livret en italien de Lorenzo Da Ponte, d’après Beaumarchais, mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Burgtheater de Vienne le 1er mai 1786.Lire la suite…, au Théâtre-Lyrique, mais je crois aussi qu’il ne pardonnera jamais à Mme UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite… ce trille perlé, à Mme Vanderheuvel-DuprezDuprez, Caroline-FirenziCaroline-Firenzi Duprez (Florence 10 avril 1832 – Pau, 17 avril 1875), soprano. Fille et élève du ténor, Gilbert Duprez, elle chanta à Reims puis au Théâtre-Italien en 1850, Londres en 1851, et Bruxelles en 1851/52 où elle créa le rôle de Joanita dans L’Abîme de la Maladetta composé pLire la suite… cette appogiatura, à Mme Miolan-CarvalhoMiolan-Carvalho, Marie-CarolineMarie-Caroline Félix-Miolan épouse Calvalho (Marseille, 31 décembre 1827 – Paris, 10 juillet 1895), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le 1er prix de chant en 1847. Elle débuta à l’Opéra-Comique en Mai 1850 dans L’Ambassadrice (Auber). Elle participa à Lire la suite… ce si bémol que MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… n’a pas mis dans cette cadence finale. Et pourtant que ne pardonnerait-on pas à de tels interprètes ! Considérons d’un œil respectueux ce noyau de gens intelligens, de raffinés, de puristes qui résistent avec tant de persévérance et de courage aux fâcheuses tendances de leur époque, et qui, fidèles au petit temple qu’ils ont choisi, dédaignent l’encens et la pompe des grandes cathédrales.
A la musique de chambre, il ne faut pas une enceinte plus vaste que celle de la salle Beethoven Beethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…; là, les élus peuvent se compter et se reconnaître. Une séance de quatuors n’est pas un concert ; c’est une soirée intime : le billet que l’on a payé d’avance est une lettre d’invitation que l’on présente à la porte, voila tout ; on est chez l’artiste, on n’est pas dans un endroit public. Et VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… a si bien compris cela, qu’il a offert des rafraîchissemens à ses invités, à ses amis, aux admirateurs de son talent admirable. Oui, des plateaux ont circulé, et les plus jolies lèvres se sont approchées de ces sources ambulantes de liquides blancs et roses. Ah ! ne croyez pas que les gens qui vont entendre des quatuors ont des perruques à marteaux, des douillettes de soie puce, des rides au front et des collerettes qui leur montent jusqu’au oreilles. La salle BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… est bien trop jeune et trop coquette et trop élégante pour se transformer ainsi en succursale de Sainte-Périne. Elle offrait, au contraire, l’autre soir, le coup d’œil le plus gracieux et le plus animé. Sur chaque banquette étaient venus s’asseoir des femmes charmantes, des artistes en renom, des personnages marquans de toutes les aristocraties, beaucoup d’Anglais et beaucoup de Russes. Et tous sont restés jusqu’à la fin, s’en allant comme ils étaient venus, dans l’ordre le plus parfait, mais transportés, ravis, émerveillés. Ils reviendront dans quelques jours, et quelques jours plus tard encore ; puis, à la quatrième séance, ils supplieront VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… de recommencer une nouvelle série. Ils lui demanderont aussi de répéter le conte dialogué (MœrchenMaerchen (Conte)3 Märchen, op. 34, pour piano et violon d’Henri Vieuxtemps.Lire la suite…) que son archet raconte si bien, et dont Mme VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… traduit sur le piano, avec autant de grâce que de charme, les péripéties si délicates, si tendres, si pathétiques. Quel ravissant duo, que ce conte tout plein de fantaisie et d’originalité ! Comme cela est coloré et nuancé avec art ! Les traits rapides, les trilles, les arpèges, les gammes en doubles notes et les staccati et les sons harmoniques, autant de difficultés, autant d’ornements, autant d’arabesques qui y sont semés à profusion et qui vous éblouissent.
Au milieu de tout cela, l’idée apparaît, la mélodie circule, elle se transforme, elle se poétise, elle domine l’œuvre et lui communique ce souffle divin sans lequel aucune œuvre n’existe.
Cette nouvelle composition de Henri VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… a obtenu le plus brillant succès, et quand son tour est venu, HaydnHaydn, Franz JosefFranz Josef Haydn (Rohrau/Basse Autriche, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809), compositeur. Il étudia avec Johann Mathias Franck, chef de chœur de l’église de Hainburg et fut remarqué par Reutter, maître de chapelle du Stephansdom à Vienne, qu’il le recruta en 1739 ou 1740 comme choristeLire la suite…, MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… et BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, avaient déjà déroulé quelques-unes de leurs pages sublimes devant un auditoire attentif et charmé. L’attention ne s’est pas ralentie, le charme a continué. Donc j’ai eu tort de dire que le public du quatuor et de la sonate est un public délicat, mais exclusif ; il n’est que délicat, et je fais amende honorable. Maintenant, mon cher VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite…, montez sur une plus large estrade ; groupez autour de vous ces excellens artistes qui composent l’orchestre de l’Opéra ou de la Société des Concerts, et invitez tous ceux qui se souviennent, tous ceux qui applaudissent en vous le virtuose et le maître, l’interprète et le créateur, à venir entendre ce magnifique concerto dont nous eûmes les prémices il y a quelques années. Puis nous vous laisseront retourner à Francfort, dans votre ville, au milieu de vos prairies, au milieu de vos forêts, où, à chaque branche, vous pouvez suspendre une couronne.
Dimanche dernier a eu lieu le concert annuel de la société de bienfaisance du quartier de la Monnaie. Deux mille spectateurs étaient réunis dans la salle du grand concours à la Sorbonne. Les dix colonnes de mon feuilleton ne suffiraient pas si je voulais analyser morceau par morceau le programme de la fête. Je citerai seulement les morceaux que l’on a le plus applaudis : un trio en ré mineurConcerto pour violon et orchestre no. 4 ré mineur Op. 31Concerto pour violon et orchestre no. 4 en ré mineur Op. 31. L’œuvre fut composée pendant le séjour en Russie de Vieuxtemps (1846 – 1851) comme soliste du Tsar et professeur de violon. L’œuvre fut créée à Saint-Pétersbourg le 13 mars 1850.Lire la suite…, pour piano, violon et violoncelle, exécuté par MM. Ernest Altès, NorblinNorblin, Alphonse-EmileIl étudia au Conservatoire de paris et obtint un 1er prix de violoncelle en 1841. Il est engagé comme violoncelliste à l’orchestre de l’Opéra depuis 1er avril 1839. Il se consacre surtout à l’enseignement.Sources: C. Pierre: Le Conservatoire National de musique; Dictionnaire dela musiquLire la suite… (de l’opéra) et GongoraGongoraIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…, pianiste espagnol ; un air du Père GaillardPère Gaillard, LeLe Père Gaillard, opéra-comique en trois actes sur un livret de Thomas Sauvage, mis en musique par Henri Reber, créé à l’Opéra-Comique le 27 septembre 1852. Lire la suite…, chanté par Mme Meillet, la poétique Rezzia, la cantatrice aimée du Théâtre-Lyrique ; une fantaisie délicieusement exécutée par M. Henri Allès [Altès]Altès, Ernest-EugèneErnest-Eugène Altès (Paris, 28 mars 1830 – St-Dye-sur-Loire, 2 juillet 1899), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Elève d’Habeneck au Conservatoire de Paris, il eut un 1er prix de violon en 1848. Il tint la partie d’alto dans le Quatuor Dancla de 1856 à 1868. Il entra dans l’orcheLire la suite…, l’habile flûtiste de l’Académie impériale de musique ; et une grande scène dramatique, le Paradis perduLe Paradis perduLe Paradis perdu, scène dramatique pour ténor et piano de Théodore Ritter sur des paroles de Darou de Coubaltes, Paris, chez l’auteur, passage de l’Opéra, 1859.Lire la suite…, composée par M. Théodore Ritter, et après laquelle la salle entière a battu des mains et demandé bis. Le Paradis perduLe Paradis perduLe Paradis perdu, scène dramatique pour ténor et piano de Théodore Ritter sur des paroles de Darou de Coubaltes, Paris, chez l’auteur, passage de l’Opéra, 1859.Lire la suite… est une œuvre tout à fait remarquable, une inspiration d’un beau caractère, traitée avec une science réelle. Cela vous donne envie de mordre au fruit défendu, tellement il y a de passion amoureuse dans la phrase mélodique, de poétique tendresse dans le récit. Les paroles sont de M. CourbaltesGourbaltes, M.Il n’y a pas encore de descriptionLire la suite… [Darou de Coubaltes], lequel n’est pas, assurément, un simple parolier.
J’aurais bien envie de passer sous silence le début de Mlle MicheauMicheau, MlleElève du Conservatoire. Elle ne semble pas avoir été une laureate de cette institution puisqu’elle n’apparaît pas dans le livre de Constant Pierre, Le Conservatoire National de musique.Lire la suite… dans le rôle de la Magicienne, mais je ne puis m’empêcher, à ce sujet, de dire combien il est regrettable que notre première scène lyrique soit affectée ainsi, même exceptionnellement, à des exercices d’élèves. Ce n’est la faute de personne, et c’est cependant la faute de quelqu’un. Mlle MicheauMicheau, MlleElève du Conservatoire. Elle ne semble pas avoir été une laureate de cette institution puisqu’elle n’apparaît pas dans le livre de Constant Pierre, Le Conservatoire National de musique.Lire la suite… se présente à l’Opéra appuyée par la recommandation d’un professeur dont le nom a une certaine autorité. L’Opéra accueille Mlle Micheau Micheau, MlleElève du Conservatoire. Elle ne semble pas avoir été une laureate de cette institution puisqu’elle n’apparaît pas dans le livre de Constant Pierre, Le Conservatoire National de musique.Lire la suite…; il l’écoute chanter et lui trouve une belle voix, d’une étendue et d’une portée suffisante ; mais cette voix aura-t-elle un souffle assez puissant pour ne pas faiblir au milieu du rôle le plus important d’un grand opéra en cinq actes ? Mlle MicheauMicheau, MlleElève du Conservatoire. Elle ne semble pas avoir été une laureate de cette institution puisqu’elle n’apparaît pas dans le livre de Constant Pierre, Le Conservatoire National de musique.Lire la suite… aura-t-elle non seulement assez de voix, mais assez de talent pour qu’on ne s’aperçoive ni de son embarras ni de son inexpérience ? S’est-elle essayée ailleurs que dans le salon de son professeur ? L’effet produit par Mlle MicheauMicheau, MlleElève du Conservatoire. Elle ne semble pas avoir été une laureate de cette institution puisqu’elle n’apparaît pas dans le livre de Constant Pierre, Le Conservatoire National de musique.Lire la suite… répond à toutes ces questions.
Certes, je ne veux pas chagriner une jeune personne charmante, dont la physionomie a une douceur et une distinction des plus séduisantes, dont la voix est très sympathique et a toute la fraîcheur de la jeunesse, mais je voudrais que l’accueil fait par le public à cette aimable pensionnaire ralentit le zèle de certains professeurs trop prompts à s’enthousiasmer pour le talent qu’ils s’imaginent avoir donné à leurs élèves, et rendit certains élèves moins confians dans la valeur du brevet de capacité que leur octroie si facilement leurs professeurs. Des bancs de l’école, on passe rarement sans transition sur une scène où bien des réputations acquises sont venues échouer. J’espère que Mlle MicheauMicheau, MlleElève du Conservatoire. Elle ne semble pas avoir été une laureate de cette institution puisqu’elle n’apparaît pas dans le livre de Constant Pierre, Le Conservatoire National de musique.Lire la suite… ne l’aura pas appris tout à fait à ses dépens. Il y a en elle l’étoffe d’une artiste sérieuse, à laquelle nous reconnaissons aujourd’hui les plus heureuses dispositions, et à laquelle nous reconnaîtrons certainement du talent dans un avenir très rapproché.
Je prends la liberté de recommander à la classe toujours plus nombreuse des pianistes deux nouvelles productions de M. Jules de Groot Groot, Jules deJules de Groot (?- ?), pianiste et compositeur. Fils du clarinettiste David de Groot et frère du compositeur et chef d’orchestre Adolphe de Groot. Il s’installa à Paris où il épousa en 1854 la sœur du pianiste et compositeur Emile Prudent. Il a composé beaucoup d’œuvres pour piano dont Lire la suite…: la StyrienneStyrienneIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite… et le CorreroLe CorreroIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…. Cela est frais et coquet, plein de mouvement et de jeunesse ; cela ne ressemble en rien aux banalités qui, sous les titres les plus baroques, s’étalent en si grand nombre à la devanture de nos marchands de musique. M. Jules de GrootGroot, Jules deJules de Groot (?- ?), pianiste et compositeur. Fils du clarinettiste David de Groot et frère du compositeur et chef d’orchestre Adolphe de Groot. Il s’installa à Paris où il épousa en 1854 la sœur du pianiste et compositeur Emile Prudent. Il a composé beaucoup d’œuvres pour piano dont Lire la suite… appartient à une famille d’artistes : il aime son art et il le respecte, on le voit bien.