FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 4 JUIN 1871. 

Mémoires d’Hector Berlioz Un volume grand in-8o. Paris, Michel Levy frères..

(Troisième article. — Voir le Journal des Débats des 15 et 16 mars.)

Avant de rentrer à l’Académie, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… s’arrêta plusieurs jours à Gênes, où il vit représenter l’AgneseAgneseAgnese, melodramma semiserio, en deux actes sur un livret en Italien de Luigi Bonavoglia mis en musique par Ferdinando Paer et créé pour l’inauguration du théâtre privé du comte Fabio Scotti dans son palais à Ponte d’Attaro près de Parme le 20 octobre 1809. L’œuvre devint le premier grLire la suite…, de PaërPaer, FerdinandoFerdinando Paer (Parme, 1er juin 1771 – Paris, 3 mai 1839), compositeur. Il étudia avec son père puis avec Gian Francesco Fortunati, maitre de chapelle de la cour de Parme. Son premier opéra, Orphée et Eurydice (Parme, 1791) fut suivi de plusieurs autres qui lui valurent du succès dans les villLire la suite…, et à Flo­rence, où il assista à une représentation du Roméo et Juliette Romeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite…(I Montecchi ed i Capuletti) [I Capuleti e i MontecchiCapuleti e i Montecchi, II Capuleti e i Montecchi, tragedia lirica en deux actes sur un livret en italien de Felice Romani mis en musique par Vincenzo Bellini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 11 mars 1830 et au Théâtre-Italien de Paris le 10 janvier 1833. Lors d’une représentation de cet opéra à Bologne Lire la suite…] de BelliniBellini, VincenzoVincenzo Bellini (Catania 3 novembre 1801 – Puteaux près Paris, 23 septembre 1835), compositeur. Fils et petit-fils de compositeurs, il fit ses études au Collège Royal de Musique à Naples de 1819 à 1825 avec Tritto et Zingarelli. Il fut également influencé par les opéras de Rossini, compositLire la suite…. Il y entendit aussi la Ves­taleVestale, LaLa Vestale, opera seria en deux actes sur un livret en Italien de Luigi Romanelli mis en musique par Giovanni Pacini et créé au Théâtre de la Scala à Milan le 6 février 1823.Lire la suite… de PaciniPacini, Antonio-Francesco-SaverioAntonio Francesco Gaetano Saverio Pacini (Naples, 7 juillet 1778 – Paris, 10 mars 1866), compositeur, professeur de chant et éditeur de musique. Il étudia la musique au Conservatoire della Pieta dei Turchini de Naples, où il dirigea un orchestre quelque temps avant d’être nommé directeur deLire la suite…. Dans ces deux derniers ou­vrages, le rôle de Roméo et celui de Licinius sont chantés par des voix de con­tralto. « Pour la troisième ou quatrième fois, après ZingarelliZingarelli, Niccolo AntonioNiccolo Antonio Zingarelli (Naples, 4 avril 1752 – Torre del Greco près de Naples, 5 mai 1837), compositeur et professeur. A l’âge de sept ans, il perdit son père qui était professeur de chant au Conservatoire de Sainte Marie de Lorette à Naples. Il étudia dans ce même Conservatoire avec Lire la suite… et VaccaïVaccai, NicolaNicola Vaccai (Tolentino, 15 mars 1790 – Pesaro, 5 [6] août 1848), compositeur. D’abord attiré par la littérature (il écrivit quatre tragédies en vers), il se tourna rapidement vers la musique et obtint le diplôme de l’Academia de Santa Cecilia de Rome en 1811, puis se perfectionna auprÃLire la suite…, dit BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, écrire encore Roméo pour une femme !… Mais, au nom de Dieu, est-il donc décidé que l’amant de Juliette doit paraître dépourvu des attributs de la virilité ? Est-il un enfant celui qui, en trois passes, perce le cÅ“ur du furieux Tibalt, le héros de l’escrime ?… » On peut juger de l’effet que produisirent sur l’enthousiaste passionné de ShakspeareShakespeare, WilliamWilliam Shakespeare (Stratford-upon-Avon, baptisé le 26 avril 1564 – Stratford-upon-Avon, 3 mai 1616), auteur dramatique et poète. Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains de la littérature anglaise. Il écrivit 37 comédies et tragédies entre 1580 et 1613. Il épousa Anne HathLire la suite… [Shakespeare]Shakespeare, WilliamWilliam Shakespeare (Stratford-upon-Avon, baptisé le 26 avril 1564 – Stratford-upon-Avon, 3 mai 1616), auteur dramatique et poète. Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains de la littérature anglaise. Il écrivit 37 comédies et tragédies entre 1580 et 1613. Il épousa Anne HathLire la suite…, sur le futur compositeur de l’admirable sym­phonie de Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite…, le médiocre libretto de Félix RomaniRomani, FeliceGiuseppe Felice Romani (Gênes, 31 janvier 1788 – Moneglia, 28 janvier 1865), librettiste. Après des études de droit à Pise et Gênes, il voyagea en Europe puis s’installa à Milan, où il écrivit ses premiers livrets pour Simon Mayr : La Rosa bianca et la rosa rosa (1813) et Medea in CorinLire la suite… et les pâles inspi­rations de BelliniBellini, VincenzoVincenzo Bellini (Catania 3 novembre 1801 – Puteaux près Paris, 23 septembre 1835), compositeur. Fils et petit-fils de compositeurs, il fit ses études au Collège Royal de Musique à Naples de 1819 à 1825 avec Tritto et Zingarelli. Il fut également influencé par les opéras de Rossini, compositLire la suite…. Quant à la partition de PaciniPacini, Antonio-Francesco-SaverioAntonio Francesco Gaetano Saverio Pacini (Naples, 7 juillet 1778 – Paris, 10 mars 1866), compositeur, professeur de chant et éditeur de musique. Il étudia la musique au Conservatoire della Pieta dei Turchini de Naples, où il dirigea un orchestre quelque temps avant d’être nommé directeur deLire la suite…, qui n’a de commun avec celle de SpontiniSpontini, Gaspare Luigi PacificoGaspare Luigi Pacifico Spontini (Maiolati près Ancona/Italie, 14 novembre 1774 – Maiolati près Ancona, 24 janvier 1851), compositeur. Il étudia la musique au conservatoire des Turchini à Naples et son premier opéra bouffe, Li puntigli delle donne, fut représenté à Rome en 1796. Plusieurs de Lire la suite… que le titre, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… ne put l’en­tendre jusqu’au bout. Après quelques instans d’une pénible attention, il s’écria, comme Hamlet : « Ceci est de l’absinthe ! ». Et ne se sentant pas capable d’en avaler davantage, il partit au milieu du second acte. A l’église comme au théâtre, à Rome comme à Florence, la musique religieuse et la musique profane lui arrachent la même plainte, le même cri : « Pauvre Italie ! … »

Bien que la meilleure manière de faire connaître l’intérêt et le style d’un livre soit d’en donner des extraits, je ne veux pas déflorer par des citations tronquées les pages spirituelles et pleines de pittores­ques descriptions, si colorées, si vivantes, si poétiques, que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… consacre à son séjour en Italie, à ses excursions pédestres dans la campagne de Rome, dans les en­virons de Naples et à travers les Abruzzes. Cette partie de son livre n’est pas d’ail­leurs tout à fait inédite ; il en est de même des lettres qu’il écrivit d’Allemagne à LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…, à Stephen HellerHeller, StephenStephen [Istvan] Heller (Pest, 15 mai 1813 – Paris, 14 janvier 1888), compositeur et pianiste. Il étudia un temps avec Carl Czerny à Vienne où il fit la connaissance de Beethoven et de Schubert ; il fit ses débuts comme pianiste en 1828. De 1830 à 1838 il vécut à Augsbourg où il étudia lLire la suite…, à Mlle Louise Ber­tin, à Henri Heine, à M. Humbert Ferrand et à quelques autres de ses amis.

Tout ce que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… composa à la villa Medicis se borne à trois ou quatre mor­ceaux : une ouverture de Rob-RoyIntrada di Rob Roy Macgregor [Ouverture de Rob-Roy]Intrada di Rob Roy Macgregor [Ouverture de Rob-Roy] pour orchestre de Hector Berlioz. (no. 54, du Catalogue des Å“uvres de Hector Berlioz, 2e édition, numérique, 2018, révision 1, 2021, consulté le 16 novembre 2021). L’œuvre, composée en 1831, était l’un de ses deux envois de Rome en 1832Lire la suite…, « lon­guement diffuse, dit-il, exécutée à Paris un an après, fort mal accueillie du public, et que je brûlai le même jour en sortant du concert ; la Scène aux champs de ma Sym­phonie fantastiqueSymphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite…, que je refis presque en­tièrement en vaguant dans la villa Borghèse ; le Chant du bonheur, de mon mono-drame LelioMémoires de Hector BerliozMémoires de Hector Berlioz, membre de l’Institut de France, comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre, 1803-1865. Avec un beau portrait de l’auteur, Paris : Michel Lévy frères éditeurs, 1870.Lire la suite…, que je rêvai, perfidement bercé par mon ennemi intime, le vent du sud, sur les buis touffus et taillés en mu­raille de notre classique jardin ; et enfin cette mélodie qui a nom la CaptiveCaptive, LaLa Captive, mélodie pour une voix et guitare ou piano sur des paroles de Victor Hugo mises en musique par Hector Berlioz. L’œuvre fut composée à Rome en février 1832. Berlioz en fit 6 différentes versions ajoutant une partie de violoncelle ad libitum pour un concert le 30 décembre 1832. BerLire la suite…, et dont j’étais fort loin, en l’écrivant, de prévoir la fortune. Encore me trompé-je en disant qu’elle fut composée à Rome, car c’est de Subiaco qu’elle est datée. » Cette mélodie était devenue le re­frain favori des hôtes de la villa Medicis, et M. Horace VernetVernet, HoraceHorace Vernet (Paris, 30 juin 1789 – Paris, 17 janvier 1863), peintre. Fils de Carle Vernet et petit-fils de Claude-Joseph Vernet, tous deux peintres, il se forma d’abord dans l’atelier de son père, où il rencontra Théodore Géricault avec lequel il se lia d’amitié. Il étudia ensuite àLire la suite…, qui en était obsédé, dit un jour à Berlioz Berlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…: « Ah çà ! quand vous retournerez dans les montagnes, j’espère bien que vous n’en rapporterez pas d’autres chansons, car votre CaptiveCaptive, LaLa Captive, mélodie pour une voix et guitare ou piano sur des paroles de Victor Hugo mises en musique par Hector Berlioz. L’œuvre fut composée à Rome en février 1832. Berlioz en fit 6 différentes versions ajoutant une partie de violoncelle ad libitum pour un concert le 30 décembre 1832. BerLire la suite… commence à me rendre le séjour de la ville fort désa­gréable ; on ne peut faire un pas dans le palais, dans le jardin, dans le bois, sur la terrasse, dans les corridors, sans entendre chanter, ou ronfler, ou grogner : Le long Lelio ou Le Retour à la vieLelio ou Le Retour à la vie, mélologue en six parties, Op.14b, pour récitant, solistes, chÅ“ur et orchestre avec piano sur un texte d’Hector Berlioz et d’Albert Du Boys mis en musique par Hector Berlioz et créé à la Salle du Conservatoire de Paris le 9 décembre 1832. Berlioz révisa l’ÅLire la suite…du mur sombre….. Le Sabre du spahi….. Je ne suis pas Tartare….. L’Eunuque noir, etc., etc…. C’est à en devenir fou. » Men­tionnons encore, pour clore cette liste fort courte des « productions romaines » d’Hec­tor Berlioz, une méditation religieuse à six voix avec accompagnement d’orchestre, sur la traduction en prose d’une poésie de Thomas Moore (Ce monde entier n’est qu’une ombre fugitive), et qui, dans le recueil de mélodies du maître, est intitulée Tristia. TristiaTristia, trois chÅ“urs avec accompagnement d’orchestre : op.18 no. 1 Méditation religieuse, sur un poème de Louise Belloc d’après Thomas Moore ; op. 18 no. 2 La Mort d’Ophélie, sur un poème d’Ernest Legouvé d’après Shakespeare ; op. 18 no. 3 Marche funèbre pour la dernière scèLire la suite…Quant au Resurrexit à grand orchestre avec chÅ“urs que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… envoya de Rome pour obéir au règlement et dans lequel MM. les académiciens de Paris trou­vèrent un progrès très remarquable, une preuve sensible de l’influence du séjour de Rome sur ses idées, et l’abandon complet de ses fâcheuses tendances musicales, c’est un fragment de la messe solennelle exé­cutée à Saint-Roch et à Saint-Eustache plusieurs années avant qu’il n’obtînt le prix de l’Institut. « Fiez-vous donc, ajoute BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, qui en ce temps-là plaisantait les académiciens, ne songeant point encore à entrer à l’Académie, fiez-vous donc aux jugemens des immortels ! »

Bien qu’il menât en Italie une vie active et un peu romanesque, entouré d’œuvres d’art aux beautés desquelles il n’était certes pas insensible, au milieu d’une nature admi­rable et qu’il admirait, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… était depuis quelque temps en proie à une variété de spleen qu’il nomme le mal de l’isolement et à la définition duquel il consacre tout un chapitre. En revenant de Naples, ce mal prit un tel développement que M. Horace VernetVernet, HoraceHorace Vernet (Paris, 30 juin 1789 – Paris, 17 janvier 1863), peintre. Fils de Carle Vernet et petit-fils de Claude-Joseph Vernet, tous deux peintres, il se forma d’abord dans l’atelier de son père, où il rencontra Théodore Géricault avec lequel il se lia d’amitié. Il étudia ensuite àLire la suite… dut consentir à lui laisser quitter Rome « six mois avant l’expiration de ses deux années », dit-il. Partout en Italie, la musique lui manquait ; allait-il la retrou­ver à Paris ?

Ce fut le 12 mai 1852 qu’en descendant le mont Cenis il revit, parée de ses plus beaux atours de printemps, cette délicieuse vallée de Grésivaudan où serpente l’Isère, où s’étaient écoulées les plus belles heures de son enfance, où les premiers rêves passionnés étaient venus l’agiter. « Voilà, ajoute-t-il, le vieux rocher de Saint-Eynard… Voilà le gracieux réduit où brille la Stella Montis… Là-bas, dans cette vapeur bleue, me sourit la maison de mon grand-père. Toutes ces villas, cette riche verdure… c’est ravissant, c’est beau, il n’y a rien de pareil en Italie !… Mais mon élan de joie naïve fut brisé soudain par une douleur aiguë que je ressentis au cÅ“ur… Il m’avait semblé entendre gronder Paris dans le lointain. »

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… passa, trois mois à la Côte-Saint-André et prit ensuite le chemin de la capitale, où trois autres mois devaient lui suffire à organiser un ou deux concerts, avant de faire le voyage d’Allemagne, « qui lui était imposé par le règlement. » Mlle SmithsonSmithson, Henrietta Constance dite HarrietHenrietta Constance dite Harriet Smithson ( Ennis/Irlande, 18 mars 1800 – Paris, 3 mars 1854), actrice. Fille d’un directeur de théâtre, elle débuta au Crow Street Theater à Dublin (1815) et trois ans plus tard à Londres au Drury Lane Theater. En 1828, elle vint à Paris dans la troupe de Lire la suite… était à Paris quand BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… y arriva : elle assista à son premier concert. Les allusions du monodrame de LelioMémoires de Hector BerliozMémoires de Hector Berlioz, membre de l’Institut de France, comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre, 1803-1865. Avec un beau portrait de l’auteur, Paris : Michel Lévy frères éditeurs, 1870.Lire la suite…, seconde partie de l’Episode de la vie d’un à artiste (Lelio, c’était BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…), allèrent droit au cÅ“ur de la grande tragédienne. « Mon Dieu !… Juliette… Ophélie… je n’en puis plus douter, pensa miss SmithsonSmithson, Henrietta Constance dite HarrietHenrietta Constance dite Harriet Smithson ( Ennis/Irlande, 18 mars 1800 – Paris, 3 mars 1854), actrice. Fille d’un directeur de théâtre, elle débuta au Crow Street Theater à Dublin (1815) et trois ans plus tard à Londres au Drury Lane Theater. En 1828, elle vint à Paris dans la troupe de Lire la suite…, c’est de moi qu’il s’agit… Il m’aime toujours… » A partir de ce moment (elle en fit plus tard elle-même l’aveu à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…), il lui sembla que la salle tournait ; elle n’entendit plus rien et rentra chez elle comme une somnambule, sans avoir la conscience nette des réalités……

Mlle SmithsonSmithson, Henrietta Constance dite HarrietHenrietta Constance dite Harriet Smithson ( Ennis/Irlande, 18 mars 1800 – Paris, 3 mars 1854), actrice. Fille d’un directeur de théâtre, elle débuta au Crow Street Theater à Dublin (1815) et trois ans plus tard à Londres au Drury Lane Theater. En 1828, elle vint à Paris dans la troupe de Lire la suite… avait pris la direction du Théâtre Anglais qui, trois ans auparavant, avait fait courir tout Paris ; mais l’enthousiasme du public parisien s’était refroidi, et la pauvre artiste se trouvait dans la situation la plus précaire. Un cruel accident vint s’ajouter aux infidélités de la fortune : elle se cassa la jambe en descendant de voiture. Quand elle fut à peu près guérie et absolument ruinée, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… l’épousa.

Les ressources du jeune ménage étant des plus modiques, les dettes s’accumulant chaque jour, il fallut songer aux premières nécessités d’une existence pleine de tourmens et d’angoisses, tout éclairée qu’elle fut par les poétiques rayons de la lune de miel. On organisa au Théâtre-Italien, avec le concours de LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite… et de Mlle Dorval, une représentation, suivie d’un concert ; mais le succès ne répondit pas aux espé­rances que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… et sa femme en atten­daient. Après la chute du rideau, Ophélia ne fut point rappelée, et à minuit précis la plupart des musiciens, autorisés par le rè­glement du Théâtre-Italien, quittèrent l’or­chestre, laissant le programme inachevé. L’assemblée se leva désappointée ; le con­cert en resta là. « Et, dit BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, mes en­nemis ne manquèrent pas de le tourner en ridicule, en ajoutant que ma musique faisait fuir les musiciens. »

L’auteur de la Symphonie fantastique Symphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite…prit peu de temps après une éclatante revanche. Cette fois il engagea, en le payant chèrement, un orchestre de premier ordre, et le concert, dont le programme était en­tièrement défrayé par les Å“uvres du jeune maître, eut lieu dans la salle du Conserva­toire, sous la direction de M. GirardGirard, NarcisseNarcisse Girard (Mantes, 27 janvier 1797 – Paris, 17 janvier 1860), chef d’orchestre et compositeur. Élève de Baillot au Conservatoire de Paris, il obtint un premier prix de violon en 1820 et étudia la composition avec Reicha. Il fut un des membres fondateurs de la Société des Concerts du CLire la suite…. Le succès fut complet ; BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… était réhabilité. « Et pour comble de bonheur, nous dit-il, un homme, quand le public fut sorti, un homme à la longue chevelure, à l’œil per­çant, à la figure étrange et ravagée, un possédé du génie, un colosse parmi les géans, que je n’avais jamais vu, et dont le premier aspect me troubla profondément, m’attendit seul dans la salle, m’arrêta au passage pour me serrer la main, m’accabla d’éloges brûlans qui m’incendièrent le cÅ“ur et la tête ; c’était Paganini !!….. »

Quelques semaines plus tard, PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite…, qui possédait entre autres instrumens admirables un merveilleux alto de Stradiva­rius, vint demander à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… d’écrire une composition avec orchestre, dans laquelle l’alto jouerait le rôle principal. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… hé­sita d’abord, mais sur de nouvelles instan­ces de PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite…, il imagina bientôt un plan qui lui sembla réaliser l’idée du grand vir­tuose. Le premier morceau était à peine écrit, que PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite… voulut le voir. A l’as­pect des pauses que compte l’alto dans l’allégro : « Ce n’est pas cela, s’écria-t-il, je me vois [recte: tais] trop longtemps là dedans ; il faut que je joue toujours. » — « Je l’avais bien dit, répondit BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… ; c’est un concerto d’alto que vous voulez, et vous seul, en ce cas, pouvez bien écrire pour vous. » Quelques jours après, PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite… partit pour Nice, souffrant déjà de l’affection du larynx dont il devait mourir.

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, sans plus s’inquiéter des moyens de faire briller l’alto principal, imagina d’écrire pour l’orchestre une suite de scè­nes auxquelles l’alto se trouverait mêlé comme un personnage plus ou moins actif, conservant toujours son caractère propre. L’impression qu’il avait ressentie à la lec­ture du poëme de lord ByronByron, George Gordon Noel, BaronGeorge Gordon Noel Byron dit Lord Byron (Londres 22 janvier 1788 – Missolonghi/Grèce, 19 avril 1824), écrivain. Il étudia d’abord à Aberdeen et de 1801 à 1805 à Harrow ; il rejoignit ensuite Trinity College puis Cambridge, où il eut sa première relation homosexuelle avec un garçon de 15 Lire la suite… et les souve­nirs que lui avaient laissés ses pérégrina­tions dans les Abruzzes lui donnèrent l’i­dée de la symphonie intitulée Harold en ItalieHarold en ItalieHarold en Italie, symphonie en quatre parties pour orchestre avec alto principal. Ecrite à la demande de Nicolo Paganini, elle fut créée à la salle du Conservatoire de Paris le 23 novembre 1834.Lire la suite…, dont la première exécution au Con­servatoire date du 23 novembre 1834. La fameuse marche des Pèlerins fut redeman­dée, ce qui n’empêcha pas BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, le len­demain du concert, de recevoir une lettre anonyme dans laquelle, après un déluge d’injures grossières, on lui reprochait d’être assez dépourvu de courage pour ne pas se brûler la cervelle.

Le ministre de l’intérieur l’avait dispensé du voyage en Allemagne, imposé par le rè­glement de l’Académie des Beaux-Arts. M. de GasparinGasparin, Adrien, comte deAdrien, comte de Gasparin (Orange, 29 juin 1783 – Orange, 7 septembre 1862), homme politique. Il fit carrière dans les armes, attaché comme officier de cavalerie à l’état-major du maréchal Murat pendant la campagne de Pologne (1806). Blessé à Eylau, il dut quitter le service et se mit à Lire la suite…, arrivé au ministère en 1836, le chargea de composer une messe de Requiem qui devait être exécutée aux frais de l’Etat le jour du service funèbre célé­bré tous les ans pour les victimes de la ré­volution de Juillet. En parlant des difficul­tés que rencontra l’exécution de son Requiem et des sentimens de dépit et de jalousie qu’en conçut CherubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite…, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… prête à HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… un assez triste rôle, qui ne nous semble guère compatible avec le caractère si honorable, si élevé et si bienveillant de l’auteur de la Juive.Juive, LaLa Juive, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Fromental Halévy et créé à l’Opéra de Paris le 23 février 1835.Lire la suite… BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… était d’une nature fort ir­ritable et un peu soupçonneuse aussi. Il rencontra un soir HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… au bureau du Journal des Débats, et l’entendit dire à M. BertinBertin, Louise-AngéliqueLouise-Angélique Bertin (Roches près de Bièvres/Essonne, 15 janvier 1805 – Paris, 26 avril 1877), poète et compositeur. Fille de Louis Bertin, directeur du Journal des Débats, elle grandit dans un milieu artistique et reçut des leçons privées de François-Joseph Fétis et d’Antoine ReichLire la suite… le père que « CherubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite… était ex­traordinairement affecté de ce qui arrivait, affecté au point d’en être malade au lit ; qu’il venait, lui HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…, prier M. BertinBertin, Louise-AngéliqueLouise-Angélique Bertin (Roches près de Bièvres/Essonne, 15 janvier 1805 – Paris, 26 avril 1877), poète et compositeur. Fille de Louis Bertin, directeur du Journal des Débats, elle grandit dans un milieu artistique et reçut des leçons privées de François-Joseph Fétis et d’Antoine ReichLire la suite… d’user de son pouvoir pour faire obte­nir, à titre de consolation, la croix de commandeur de la Légion-d’Honneur à l’illustre maître. » Eh bien ! je ne veux pas croire, avec BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, que la démarche d’HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… auprès du directeur du Journal des Débats pouvait avoir un autre but.

La prise de tabac d’HabaneckHabeneck, Francois-AntoineFrançois-Antoine Habeneck (Mézières, 22 janvier 1781 – Paris, 8 février 1849), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Son père était musicien de l’orchestre de la cour de Mannheim qui s’engagea dans la musique d’un régiment de l’armée française. François était l’ainé deLire la suite…, au mo­ment où éclata, dans le Tuba mirum, cette terrible fanfare des instrumens de cuivre, n’avait peut-être pas non plus l’intention malfaisante que lui attribue BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…. Ce pouvait être une simple distraction, mais une distraction de laquelle devait résulter une immense cacophonie dans l’orchestre, si BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, placé derrière le chef qu’on lui avait imposé, ne s’était levé et armé du bâton du commandement assez à temps pour la prévenir. Quoi qu’il en soit de la démarche d’HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… et de la prise de tabac d’HabeneckHabeneck, Francois-AntoineFrançois-Antoine Habeneck (Mézières, 22 janvier 1781 – Paris, 8 février 1849), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Son père était musicien de l’orchestre de la cour de Mannheim qui s’engagea dans la musique d’un régiment de l’armée française. François était l’ainé deLire la suite…, le Requiem obtint un succès com­plet. J’allais oublier de dire que, comme il avait été décidé que la cérémonie funèbre des morts de Juillet, contrairement à l’u­sage, aurait lieu cette année sans musique, c’est dans l’église des Invalides, le 5 dé­cembre 1837, en l’honneur du maréchal Damrémont et des braves tués sous les murs de Constantine, que fut exécuté « de­vant les princes, les ministres, les dépu­tés, toute la presse française, les correspondans des presses étrangères et une foule immense » le Requiem d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite….

Un emploi de professeur d’harmonie étant devenu vacant au Conservatoire, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… le sollicita et l’eût sans doute obtenu si Che­rubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite…, qui convoitait cette même place pour un de ses protégés, n’avait décidé BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… à y renoncer. On le nomma plus tard bibliothécaire du Conservatoire, fonctions qu’il a conservées jusqu’à sa mort et dans les­quelles il a été remplacé par M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…. Mais, pendant que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… était en Angleterre, la République ayant été pro­clamée en France, plusieurs dignes pa­triotes, à qui le titre et les appointemens de bibliothécaire du Conservatoire sem­blaient convenir, jugèrent à propos de les demander, en protestant qu’il ne fallait point les laisser à un homme qui faisait de si longues absences. « A mon retour de Lon­dres, ajoute BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, j’appris donc que j’al­lais être destitué. Heureusement Victor Hugo, alors représentant du peuple, jouis­sait à la Chambre d’une certaine autorité, malgré son génie ; il intervint et me fît con­server ma modeste place. Ce fut à peu près vers le même temps que celle de directeur des Beaux-Arts fut occupée par M. Charles Blanc, honnête et savant ami des arts, frère du célèbre socialiste ; en plusieurs occasions il me rendit service avec un chaleureux empressement. Je ne l’oublie­rai pas. » Aujourd’hui nous vivons comme en 1848 dans un gouvernement républi­cain ; M. Charles Blanc est de nouveau à la tête de la direction des Beaux-Arts ; mais M. Victor HugoHugo, VictorVictor Hugo (Besançon, 26 février 1802 – Paris, 22 mai 1885), écrivain. Tête de file du romantisme, il publia de nombreux poèmes dont Odes (1822), Les Orientales (1829), Les Feuilles d’automne (1831) et surtout le manifeste du romantisme qu’est sa préface à son drame historique CromwellLire la suite… n’est plus représentant du peuple et il y a toujours des gens qui sollicitent, sans vergogne, des places qui ne sont pas vacantes et qu’on ne leur offre pas.

Plus loin, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… raconte les tortures qu’il eut à endurer pendant les trois mois d’étude consacrés à sa partition de Benvenuto CelliniBenvenuto CelliniBenvenuto Cellini, opéra en deux actes sur un livret de Léon Wailly et Auguste Barbier mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra de Paris le 10 septembre 1838.Lire la suite…, et la chute aussi éclatante qu’imméritée de cet ouvrage : « Il y a qua­torze ans, dit-il, que j’ai été ainsi traîné sur la claie à l’Opéra ; je viens de relire avec soin et la plus froide impartialité ma pauvre partition, et je ne puis m’empêcher d’y rencontrer une variété d’idées, une verve impétueuse et un éclat de coloris musical que je ne retrouverai peut-être jamais, et qui méritaient un meilleur sort. »

PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite… assistait à la première repré­sentation, il en sortit navré et osa dire tout haut : « Si j’étais directeur de l’Opéra, j’en­gagerais aujourd’hui même ce jeune homme à m’écrire trois autres partitions, je lui en donnerais le prix d’avance et je ferais un marché d’or. » PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite… ignorait, en par­lant ainsi, combien les usages français dif­fèrent des usages italiens en ce qui touche les relations des directeurs de théâtre avec les compositeurs.

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… avait mis assez longtemps à écrire la musique de Benvenuto ;Benvenuto CelliniBenvenuto Cellini, opéra en deux actes sur un livret de Léon Wailly et Auguste Barbier mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra de Paris le 10 septembre 1838.Lire la suite… forcé de consacrer la meilleure partie de son temps à des travaux qui le faisaient vivre, sans un ami qui lui vînt en aide, peut-être n’eût-il pas pu terminer sa partition pour l’époque dé­signée. Cet ami, « écrivain distingué, artiste lui-même, excellent cÅ“ur, digne et char­mant homme », il le nomme en toutes let­tres : c’est M. Ernest Legouvé.

Deux concerts qu’il donna dans la salle du Conservatoire consolèrent BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… de la chute de Benvenuto.Benvenuto CelliniBenvenuto Cellini, opéra en deux actes sur un livret de Léon Wailly et Auguste Barbier mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra de Paris le 10 septembre 1838.Lire la suite… Le lendemain du se­cond concert, PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite…, qui la veille avait entendu pour la première fois la sympho­nie d’HaroldHarold en ItalieHarold en Italie, symphonie en quatre parties pour orchestre avec alto principal. Ecrite à la demande de Nicolo Paganini, elle fut créée à la salle du Conservatoire de Paris le 23 novembre 1834.Lire la suite… dont il avait été l’instigateur avant de quitter Paris, écrivit à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, la fameuse lettre que l’on connaît et qui était accompagnée d’un don de vingt mille francs. Grâce à cet acte du grand artiste, dont la prodigalité était le moindre défaut, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, exempt de pré­occupations, libre de tout souci, put se li­vrer à la composition de cette sublime symphonie de Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite…, qui est assurément l’expression la plus complète, la plus saisissante, la plus poétique du génie de l’illustre maître. Et PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite…, à qui elle est dédiée, ne l’a jamais entendue !….

En 1840, vers le mois de juillet, le gou­vernement français voulut célébrer par de pompeuses cérémonies le dixième anniversaire de la révolution de Juillet, et la translation des victimes, « plus ou moins héroïques », des trois journées dans le monument qui venait de leur être élevé sur la place de la Bastille. M. de RémusatRémusat, Paul-Louis-Etienne, comte dePaul-Louis-Étienne, comte de Rémusat (Paris, 17 novembre 1831 – Paris, 22 janvier 1897), journaliste et écrivain. Tout en collaborant régulièrement à la Revue des deux mondes, il écrivit des pièces de théâtre dont Abélard (1877) et La Saint-Barthélemy (1878), les mémoires (1880) et leLire la suite…, alors ministre de l’intérieur, était, comme son prédécesseur M. de GasparinGasparin, Adrien, comte deAdrien, comte de Gasparin (Orange, 29 juin 1783 – Orange, 7 septembre 1862), homme politique. Il fit carrière dans les armes, attaché comme officier de cavalerie à l’état-major du maréchal Murat pendant la campagne de Pologne (1806). Blessé à Eylau, il dut quitter le service et se mit à Lire la suite…, un ami des arts, un amateur éclairé de la bonne musique : il demanda à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… de composer, pour la circonstance, une sym­phonie d’un caractère funèbre et héroïque dont il le laissait libre, d’ailleurs, de choi­sir la forme et les moyens d’exécution.

« Je crus que le plan le plus simple pour une Å“uvre pareille, dit BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, serait le meilleur, et qu’une masse d’instrumens à vent était seule convenable pour une symphonie destinée à être (la première fois au moins) entendue en plein air. Je voulus rappeler d’abord les combats des trois jour­nées fameuses, au milieu des accens de deuil d’une marche à la fois terrible et dé­solée, qu’on exécutait pendant le trajet du cortège ; faire entendre une sorte d’oraison funèbre ou d’adieu adressée aux morts il­lustres au moment de la descente des corps dans le tombeau monumental, et enfin chanter un hymne de gloire, l’apothéose, quand, la pierre scellée, le peuple n’aurait plus devant ses yeux que la haute colonne surmontée de la Liberté aux ailes étendues et s’élançant vers le ciel, comme l’écho de ceux qui moururent pour elle. »

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… ajouta ensuite à cette symphonie un orchestre d’instrumens à cordes et un chÅ“ur qui, sans être obligé, an augmen­taient néanmoins énormément l’effet. Le jour de la première exécution sur la place de la Bastille, où était réunie, sous la direction de l’auteur, une bande militaire de deux cents hommes, on n’entendit rien ou presque rien ; mais à la répétition générale, qui avait eu lieu la veille dans la salle Vivienne, le succès fut si grand, que l’entrepreneur des con­certs institués dans cette salle engagea BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… pour quatre soirées, où la nouvelle symphonie figurait en première ligne « et qui rapportèrent beaucoup d’argent. » La marche de l’apothéose surtout, large et superbe inspiration, électrisait l’auditoire. C’est au sujet de cette symphonie, exécutée longtemps après dans la salle du Conser­vatoire avec les deux orchestres, mais sans le chÅ“ur, que SpontiniSpontini, Gaspare Luigi PacificoGaspare Luigi Pacifico Spontini (Maiolati près Ancona/Italie, 14 novembre 1774 – Maiolati près Ancona, 24 janvier 1851), compositeur. Il étudia la musique au conservatoire des Turchini à Naples et son premier opéra bouffe, Li puntigli delle donne, fut représenté à Rome en 1796. Plusieurs de Lire la suite… écrivit à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… une lettre commençant ainsi : « Encore sous l’impression de votre ébranlante mu­sique », etc., etc.

Vers la fin de la même année (1840), BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… fit sa première excursion musicale hors de France, et c’est à Bruxelles, dans la salle de la Grande Harmonie, qu’il donna son premier concert à l’étranger. Sa femme, Henriette SmithsonSmithson, Henrietta Constance dite HarrietHenrietta Constance dite Harriet Smithson ( Ennis/Irlande, 18 mars 1800 – Paris, 3 mars 1854), actrice. Fille d’un directeur de théâtre, elle débuta au Crow Street Theater à Dublin (1815) et trois ans plus tard à Londres au Drury Lane Theater. En 1828, elle vint à Paris dans la troupe de Lire la suite…, était très opposée à ce voyage. « Une jalousie folle et à laquelle, pendant longtemps, avoue-t-il, je n’avais donné aucun sujet, était au fond le motif de son opposition. » Il dut partir clandestinement et ne partit pas seul. « À force d’avoir été accusé, torturé de mille façons et toujours injustement, ne trouvant plus de paix ni de repos chez moi, un hasard aidant, je finis par prendre les bénéfices d’une position dont je n’avais que les charges, et ma vie fut complètement chan­gée ; après des déchiremens aussi longs que douloureux, une séparation à l’amiable eut lieu entre ma femme et moi. »

L’accueil que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… reçut à Bruxelles, où sa musique souleva cependant, tout comme à Paris, d’assez vives contradic­tions, le décida à exécuter le projet qu’il avait formé depuis longtemps de visiter l’Allemagne. Mais avant d’entreprendre cette excursion, qui devait durer cinq ou six mois, et afin de s’y préparer, il revint à Paris et organisa à l’Opéra, dirigé alors par M. Léon PilletPillet, LeonLéon Pillet (Paris, 6 decembre 1803 – Venise, 20 mars 1868), journaliste, directeur. Il fit des études de droit puis se tourna vers le journalisme. Il fonda Le Nouveau journal de Paris en 1827 où il soutint les causes libérales. A l’avènement de Louis-Philippe, il se montra l’un des fidèLire la suite…, un grand festival (ce mot fut employé par lui, pour la première fois, en cette occasion) dont le programme était composé de fragmens de son Requiem, de l’apothéose de sa Symphonie funèbre et triomphaleSymphonie funèbre et triomphaleSymphonie funèbre et triomphale op. 15 pour orchestre d’harmonie, et cordes et chÅ“urs ad libitum, sur un texte d’Antoni Deschamps mis en musique par Hector Berlioz et créée à la Salle Vivienne à Paris le 26 juillet 1840 et en plein air le 28 juillet 1840 à l’occasion de la grande comméLire la suite…, de l’adagio, du scherzo et du final de Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite…, du premier acte d’Iphigénie en TaurideIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite… de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite…, d’une scène de l’AthalieHarold en ItalieHarold en Italie, symphonie en quatre parties pour orchestre avec alto principal. Ecrite à la demande de Nicolo Paganini, elle fut créée à la salle du Conservatoire de Paris le 23 novembre 1834.Lire la suite… de HændelHandel, Georges FredericGeorge Frideric Haendel (Halle, 23 février 1685 – Londres, 14 avril 1759), compositeur. Il étudia la composition avec Friedrich Wilhelm Zachow, organiste à Halle. En 1703, il accepta le poste de violoniste dans l’orchestre de Hambourg. C’est là qu’il composa son premier opéra, Almira (1Lire la suite… et d’un chÅ“ur sans accompagnement de PalestrinaPalestrina, Giovanni Pierluigi daGiovanni Pierluigi da Palestrina (Palestrina ?, 1525 [1526 ?] – Rome, 2 février 1594), compositeur. Il fut admis dans la maîtrise de Sainte-Marie-Majeure à Rome. En 1544, il fut nommé organiste de la cathédrale de Palestrina. En 1551, il fut d’abord maître de chant de la chapelle Giulia Lire la suite….

M. Léon PilletPillet, LeonLéon Pillet (Paris, 6 decembre 1803 – Venise, 20 mars 1868), journaliste, directeur. Il fit des études de droit puis se tourna vers le journalisme. Il fonda Le Nouveau journal de Paris en 1827 où il soutint les causes libérales. A l’avènement de Louis-Philippe, il se montra l’un des fidèLire la suite… lui donnait cinq cents francs pour organiser et diriger le concert ; mais BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… dut faire le sacrifice de cette somme pour apaiser les criailleries et sa­tisfaire les exigences des musiciens de l’Opéra, exigences auxquelles M. Léon PilletPillet, LeonLéon Pillet (Paris, 6 decembre 1803 – Venise, 20 mars 1868), journaliste, directeur. Il fit des études de droit puis se tourna vers le journalisme. Il fonda Le Nouveau journal de Paris en 1827 où il soutint les causes libérales. A l’avènement de Louis-Philippe, il se montra l’un des fidèLire la suite… refusait de faire droit, et qui eussent pu amener quelque catastrophe au moment de l’exécution. Une autre cause de discorde, ce fut la décision prise par BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… de di­riger lui-même l’orchestre : « Quelques uns des séides d’HabeneckHabeneck, Francois-AntoineFrançois-Antoine Habeneck (Mézières, 22 janvier 1781 – Paris, 8 février 1849), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Son père était musicien de l’orchestre de la cour de Mannheim qui s’engagea dans la musique d’un régiment de l’armée française. François était l’ainé deLire la suite… déclarèrent qu’ils ne marcheraient pas sans leur vieux général. » Mais Berlioz tint bon (il se souvenait du tour de la tabatière), et à part quelques voix hostiles qui essayèrent de troubler le con­cert en demandant à grands cris : la Mar­seillaise !Marseillaise, LaLa Marseillaise, chant patriotique de la Révolution française dont les six premiers couplets furent composés par Claude-Joseph Rouget dit Rouget de Lisle à Strasbourg en 1792 pour l’armée du Rhin suite à la déclaration de guerre de la France à l’Autriche. La Convention l’adopta comme hLire la suite… tout alla à souhait. La recette monta à huit mille cinq cents francs. Et BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… dut ajouter trois cents franca à la somme qu’il avait déjà abandonnée pour payer les musiciens de l’Opéra. « Je dus apporter, dit-il, au caissier du théâtre, trois cents francs, qu’il accepta, et dont il in­diqua la somme sur son livre, en écrivant à l’encre rouge ces mots : Excédant donné par M. Berlioz. »

Quelqu’un me disait dernièrement, en parlant des MémoiresMémoires de Hector BerliozMémoires de Hector Berlioz, membre de l’Institut de France, comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre, 1803-1865. Avec un beau portrait de l’auteur, Paris : Michel Lévy frères éditeurs, 1870.Lire la suite… de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, et sans intention, je le crois, de faire un méchant jeu de mots : « Dans cette longue suite de récits, d’ailleurs fort intéressans, il y a peut-être un peu trop de comptes. » Cette observation ne manque pas de justesse ; mais il est clair que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a voulu prou­ver, par des chiffres, que l’art musical en­richit rarement ceux qui le cultivent en dehors du théâtre, et donner en même temps de sages leçons à ceux qui, avec moins de talent que lui, seraient tentés de se lancer dans les mêmes entreprises.

Peu de jours après le festival de l’Opéra, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… partait pour l’Allemagne.

  1. Reyer.