FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

 DU 5 juin 1871.

 Mémoires d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… Un volume grand in-8o. Paris, Michel Levy frères.

(Quatrième et dernier article. — Voir le Journal des Débats des 15, 16 mars et 4 juin.)

Ce voyage en Allemagne, qui tient une place importante dans les MémoiresMémoires de Hector BerliozMémoires de Hector Berlioz, membre de l’Institut de France, comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre, 1803-1865. Avec un beau portrait de l’auteur, Paris : Michel Lévy frères éditeurs, 1870.Lire la suite… de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, a été publié par lui, ainsi que je l’ai déjà dit, sous forme de lettres adres­sées à plusieurs de ses amis. A cause de cela et pour d’autres raisons que les cir­constances actuelles expliquent suffisam­ment, nous nous dispenserons, à notre très grand regret, d’indiquer, même suc­cinctement, ce que ces pages renferment d’intéressant pour le lecteur et d’instructif pour les musiciens. Bornons-nous à dire que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… parcourut les principales villes de l’Allemagne du Nord et y donna quinze concerts.

A son retour à Paris, M. Léon PilletPillet, LeonLéon Pillet (Paris, 6 decembre 1803 – Venise, 20 mars 1868), journaliste, directeur. Il fit des études de droit puis se tourna vers le journalisme. Il fonda Le Nouveau journal de Paris en 1827 où il soutint les causes libérales. A l’avènement de Louis-Philippe, il se montra l’un des fidèLire la suite… ayant formé le projet de mettre en scène le FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…, et les usages de l’Opéra exigeant que tout soit chanté dans les drames ou tragédies lyriques de son répertoire, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… accepta la tâche fort délicate d’ajuster des récitatifs à l’œuvre romantique de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…. Il fallut même, afin de capti­ver les suffrages de la portion la plus in­fluente du public, y introduire un ballet. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, qui à ce moment-là était en veine de concessions, voulut bien se charger d’instru­menter l’Invitation à la valse, et de complé­ter la scène chorégraphique imaginée par le directeur de l’Opéra au moyen d’airs de danse pris dans PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite… et dans ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite…. Mais il n’alla pas plus loin.

Les pressantes sollicitations de M. Léon PilletPillet, LeonLéon Pillet (Paris, 6 decembre 1803 – Venise, 20 mars 1868), journaliste, directeur. Il fit des études de droit puis se tourna vers le journalisme. Il fonda Le Nouveau journal de Paris en 1827 où il soutint les causes libérales. A l’avènement de Louis-Philippe, il se montra l’un des fidèLire la suite… ne purent le décider à laisser exécu­ter, dans cet intermède dansé, le bal de la Symphonie fantastiqueSymphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite… et la Fête chez Capulet. La meilleure raison, et la seule qu’ait pu se donner BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… pour consentir à écrire les récitatifs du FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… est celle-ci : « Si je ne le faisais pas, un autre le ferait à ma place, et le ferait beaucoup moins bien que moi. »

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, dans un des chapitres de son livre, nous peint d’après lui-même les ennuis, les souffrances, le découragement, le désespoir de l’artiste qui, au lieu d’em­ployer son temps, son intelligence, son ta­lent à composer de la musique, est obligé pour vivre d’écrire des feuilletons. Les plaintes du musicien ont un accent de sin­cérité qui vous attriste, et l’on comprend, en lisant cette boutade pleine d’amertume, que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… se soit vengé quelquefois sur des confrères bien innocens du supplice auquel il était condamné.

« Je subissais, dit-il, avec moins de ré­signation que jamais les inconvéniens de ma position, quand, en 1844, eut lieu à Pa­ris l’Exposition des produits de l’industrie. Elle allait être terminée. Le hasard (ce dieu inconnu qui joue un si grand rôle dans ma vie), me fit rencontrer StraussStrauss, IsaacIsaac Strauss (Strasbourg, 2 juin 1806 – Paris, 9 août 1888), compositeur et chef d’orchestre. Il étudia le violon au Conservatoire de Paris puis fut violoniste au Théâtre-Italien de 1827 à 1840. Il dirigea les orchestres des casinos des villes d’eau (Aix-les-Bains, Vichy) et des fetes publLire la suite…, le directeur des bals fashionables…. » De cette rencontre jaillit une idée. Cette idée c’était l’organisation d’un festival-monstre, d’un festival tel qu’on n’en avait jamais vu, devant réunir mille et quelques éxécutans sur la même estrade, dans le palais des Champs-Elysées. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… avait une prédilection marquée pour ces grandes exhibitions de masses vocales et instru­mentales ; il était aussi d’une habileté toute particulière à les diriger. Cependant il avoue que, soit à cause du défaut de sono­rité du local, soit à cause de la confusion qui résulte habituellement de l’agglomé­ration sur un même point d’un très grand nombre d’instrumens et de voix, l’effet de certains morceaux exécutés dans de pa­reilles conditions ne fut pas toujours ce qu’il espérait, ni ce qu’en attendait le pu­blic.

La recette du festival de l’Exposition s’éleva à 32,000 francs ; MM. les percep­teurs du droit des pauvres prélevèrent sur cette somme 4,000 francs (le huitième de la recette brute) et, tous frais payés, il resta à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… un bénéfice nef de 800 francs…. Toujours des comptes !… Mais que ces comptes sont pleins d’enseignement !

En revenant de Nice, où il était allé passer un mois, dans l’intérêt de sa santé, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… accepta la proposition que lui fit le direc­teur du théâtre Franconi de donner une série de grandes exécutions musicales dans le Cirque des Champs-Elysées. « Je ne me souviens pas, dit-il, des arrangemens que nous prîmes ensemble à ce su­jet. Je sais seulement que ce fut une mauvaise affaire pour lui. » Il y eut quatre con­certs pour lesquels nous avions engagé cinq cents musiciens, et les dépenses né­cessitées par cet énorme personnel ne purent être entièrement couvertes par les recettes. En outre, le local, cette fois en­core, ne valait rien pour la musique. Le son roulait dans cet édifice circulaire avec une lenteur désespérante, d’où résultaient, pour toutes les compositions d’un style un peu chargé de détails, les plus déplorables mélanges d’harmonies. Un seul morceau y produisit un très grand effet, ce fut le Dies iræ de mon Requiem. »

Après deux concerts donnés à Lyon et à Marseille, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, de retour à Paris, fit ses préparatifs de départ pour un second voyage en Allemagne. Cette fois il allait parcourir l’Autriche, la Hongrie et la Bo­hême. La relation de ce voyage, publiée sous forme de lettres adressées à M. Hum­bert Ferrand, parut dans le Journal des Débats.

C’est pendant son séjour en Autriche que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… écrivit les paroles et la musique des principaux morceaux de la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chœur, chœur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite…, dont il ruminait le plan depuis longtemps. Les fragmens de la traduction française du FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chœur, chœur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite…, de Gœthe, par Gérard de NervalNerval, Gerard deGérard Labrunie dit Gérard de Nerval (Paris, 22 mai 1808 – Paris, 20 janvier 1855), écrivain, journaliste, librettiste. Il se lia d’amitié avec Théophile Gautier pendant ses études et comme lui fut journaliste (Le Monde artistique, La Presse, L’Artiste). En 1829 il donne une traduction dLire la suite…, qu’il avait déjà mis en musique vingt ans auparavant (de ce nombre est le poétique, le délicieux, l’admirable chœur de gnomes et de sylphes de la deuxième partie), et qu’il a fait entrer, en les retou­chant, dans sa nouvelle partition, ainsi que deux ou trois autres scènes écrites, sur ses indications, par M. GaudonnièreGandonnière, Almire-PhilibertAlmire-Philibert Gandonnière (Loué/Sarthe, 3 août 1813 – San Francisco/Californie, 25 octobre 1863), librettiste. Installé à Paris comme marchand de vin, il vivait avec une lingère du nom de Marie-Euphrasie Cassier de laquelle il eut une fille, Marie Apolline, en 1836. Le 9 juin 1844, sa comLire la suite… [Gandonnière]Gandonnière, Almire-PhilibertAlmire-Philibert Gandonnière (Loué/Sarthe, 3 août 1813 – San Francisco/Californie, 25 octobre 1863), librettiste. Installé à Paris comme marchand de vin, il vivait avec une lingère du nom de Marie-Euphrasie Cassier de laquelle il eut une fille, Marie Apolline, en 1836. Le 9 juin 1844, sa comLire la suite…, ne forment pas, nous dit-il, dans leur ensemble la sixième partie de l’œuvre. Et il ajoute qu’il composa sa partition avec une facilité qu’il a bien rarement éprouvée pour ses autres ouvrages, écrivant quand il pouvait et où il pouvait, en voiture, en chemin de fer, sur les bateaux à vapeur et même dans les villes, malgré les soins divers auxquels l’obligeait l’organisation de ses concerts. Ainsi, dans une auberge de Pas­sau, sur les frontières de la Bavière, il écrit l’introduction :

Le vieil hiver a fait place au printemps.

A Vienne, il compose la scène des bords de l’Elbe, l’air de Méphistophélès (met­tons encore ici un point d’admiration), le ballet des Sylphes, et la fameuse marche, sur le thème hongrois de Rakoczy ; à Pesth, à la lueur du bec de gaz d’une boutique, un soir qu’il s’était égaré dans la ville, il note le refrain en chœur de la Ronde des paysans ; à Prague, il se lève au milieu de la nuit pour écrire un chœur qu’il trem­blait d’oublier, le chœur d’anges de l’apo­théose de Marguerite :

Remonte au ciel, âme naïve,

Que l’amour égara,

une des inspirations les plus pures, les plus chastes, les plus éthérées que je con­naisse.

De retour en France, il va passer quel­ques jours près de Rouen, à la campagne de M. le baron de Montville [Monville], et là, sous les frais ombrages du parc où il aimait à se promener solitaire, il composa le grand et magnifique trio :

Ange adoré dont la céleste image.

Le reste a été écrit à Paris, mais toujours à l’improviste et un peu partout, « au jar­din des Tuileries et jusque sur une borne du boulevard du Temple. »

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a bien raison de regarder la Dam­nation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chœur, chœur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite… comme l’un de ses meil­leurs ouvrages ; « le public, jusqu’à présent, dit-il, paraît être de cet avis. » Et ce­pendant il avoue quelques lignes plus bas que les deux exécutions qui eurent lieu à l’Opéra-Comique n’attirèrent pas plus de monde que si l’on y eût représenté le plus mesquin des opéras de son répertoire. » Rien dans ma carrière d’artiste, ajoute BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, ne m’a plus profondément blessé que cette indifférence inattendue. » Il était ruiné ; il devait une somme considérable qu’il n’avait pas…….

Après deux jours d’inexprimables souf­frances morales, il entrevit le moyen de sortir d’embarras par un voyage en Russie. Plusieurs de ses amis lui offrirent d’apla­nir les difficultés matérielles qui pouvaient empêcher ou au moins retarder la réalisation de ce projet ; il accepta et il partit.

L’enthousiasme des dilettantes de Saint-Pétersbourg, après l’audition des deux pre­mières parties de la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chœur, chœur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite…, le vengea de l’indifférence du public pari­sien ; l’impératrice, qui assistait au con­cert, le fit venir dans sa loge et le compli­menta ; la recette dépassa 18,000 fr. Il était sauvé.

Alors, se tournant machinalement vers le sud-ouest, il ne put s’empêcher, en re­gardant du côté de la France, de mur­murer ces mots : « Ah ! chers Parisiens !……. »

Un second concert lui rapporta des résultats tout aussi brillans que le premier ; à

Moscou, bien qu’avec des élémens d’exé­cution très inférieurs à ceux qu’il avait trouvés à Saint-Pétersbourg, il obtint les mêmes avantages pécuniaires et le même succès ; il était heureux, il était riche ! Et après ce concert, toujours tourné vers le sud-ouest, il pensa encore à ses compa­triotes blasés, indifférens, et dit une se­conde fois : « Ah ! chers Parisiens !……. »

L’aventure du grand maréchal de l’assemblée des nobles, ne voulant pas ad­mettre que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… pût donner un concert sans jouer d’aucun instrument, a été sou­vent racontée, aussi souvent au moins que celle de cet amateur de Breslau qui vou­lait absolument le contraindre à donner des leçons de violon à son fils.

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… revint à Saint-Pétersbourg, puis reprit le chemin de Paris en s’arrêtant à Riga et à Berlin où le roi de Prusse lui fit remettre par MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… la croix de l’Aigle-Rouge et l’invita à dîner à son château de Sans-Souci. Le roi Frédéric-Guillaume IV était grand amateur de musique et avait beau­coup fait pour les musiciens. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… l’en félicita en ces termes : « … Vous avez comblé d’honneurs et royalement récom­pensé SpontiniSpontini, Gaspare Luigi PacificoGaspare Luigi Pacifico Spontini (Maiolati près Ancona/Italie, 14 novembre 1774 – Maiolati près Ancona, 24 janvier 1851), compositeur. Il étudia la musique au conservatoire des Turchini à Naples et son premier opéra bouffe, Li puntigli delle donne, fut représenté à Rome en 1796. Plusieurs de Lire la suite… et Meyerbeer Meyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…; vous avez fait splendidement exécuter leurs ouvra­ges ; vous avez fait remettre en scène d’une façon grandiose les chefs-d’œuvre de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églLire la suite…, qu’on n’entend plus nulle part hors de Berlin ; vous avez fait représenter l’AntigoneAntigoneAntigone, tragédie grecque de Sophocle créée en 441 avant J.-C. Elle fut la première du cycle des pièces thébaines de Sophocle qui relatent le sort d’Œdipe, roi de Thèbes et de ses enfants, Etéocle, Polynice et Antigone, issus de son mariage incestueux avec sa mère Jocaste. Les deux autrLire la suite… de SophocleSophocleSophocle (Colone, Grèce, vers 495 –Athènes, 406 av. J.-C.), auteur dramatique grec. Dans ses œuvres le caractère et l’évolution du héros sont la manifestation du destin et de la volonté des dieux. Il ne reste de lui que sept tragédies dont Electre, Antigone, Œdipe roi, Œdipe à ColoneLire la suite… et commandé, pour cette résurrection de l’antique, des chœurs à Mendelssohn Mendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite…; vous avez encore chargé ce maître d’écrire la musique de la ravissante fantaisie de Shakspeare Shakespeare, WilliamWilliam Shakespeare (Stratford-upon-Avon, baptisé le 26 avril 1564 – Stratford-upon-Avon, 3 mai 1616), auteur dramatique et poète. Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains de la littérature anglaise. Il écrivit 37 comédies et tragédies entre 1580 et 1613. Il épousa Anne HathLire la suite…; le Songe d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’été (Ein Sommernachtstraum), ouverture (Op. 21) et musique de scène (Op. 61) de Felix Mendelssohn pour la comédie de Shakespeare traduite par August Wilhelm Schlegel, créée au Neues Schloss à Potsdam le 14 octobre 1843.Lire la suite…, etc., etc. De plus, l’intérêt direct que vous prenez à toutes les nobles tenta­tives de l’art devient un excitant pour l’ac­tivité des producteurs, un encouragement incessant pour leurs travaux ; et ce point d’appui que Votre Majesté offre ainsi aux efforts des artistes a d’autant plus de prix, qu’il est le seul de cette nature qu’ils aient en Europe… » Ce roi de Prusse-là était bien loin de songer à traîner la guerre, avec ses plus épouvantables ravages, chez un peuple voisin, à lui voler deux de ses plus belles provinces et à se faire couron­ner ensuite, par la grâce de Dieu, empe­reur d’Allemagne On sait en effet que Frédéric-Guillaume IV re­fusa le titre d’empereur d’Allemagne qui lui fut offert au mois de mars 1849 par la Diète de Francfort..

M. Léon PilletPillet, LeonLéon Pillet (Paris, 6 decembre 1803 – Venise, 20 mars 1868), journaliste, directeur. Il fit des études de droit puis se tourna vers le journalisme. Il fonda Le Nouveau journal de Paris en 1827 où il soutint les causes libérales. A l’avènement de Louis-Philippe, il se montra l’un des fidèLire la suite… avait donné à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… le livret de la Nonne sanglante ;Nonne sanglante, LaLa Nonne sanglante, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Germain Delavigne mis en musique par Charles Gounod, créé à l’Opéra de Paris le 18 octobre 1854.Lire la suite… MM. DuponchelDuponchel, HenriHenri Duponchel (Paris, 28 juillet 1794 – Paris, 8 avril 1868), architecte, décorateur, directeur de théâtre et orfèvre. Il étudia la peinture avec Guérin aux côtés de Delacroix, avec lequel il se lia d’amitié. Il suivit des cours d’architecture puis fut associé entre 1818 et 1919 àLire la suite… et RoqueplanRoqueplan, Louis-Victor-NestorLouis-Victor-Nestor Roqueplan (Monreal/Aude, 16 septembre 1820 – Paris, 24 avril 1870), journaliste, directeur. Il vint à Paris en 1825 et s’engagea dans une carrière de journaliste. Il fut rédacteur en chef du Figaro où en 1830 il s’opposa aux ordonnances de Charles X. Pour La Presse et au Lire la suite… le lui retirèrent, pour l’offrir successivement à HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…, à VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…, à GrisarGrisar, AlbertAlbert Grisar (Anvers, 26 décembre 1808 – Asnières, 15 juin 1869), compositeur. Élève de Reicha à Paris et de Mercadante à Naples, il écrivit des opéras-comiques dans la tradition de Boieldieu qui eurent du succès dont Gilles ravisseur (1848), Les Porcherons (1850), Bonsoir M. Pantalon (185Lire la suite…, enfin à M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, qui l’ac­cepta. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… en avait fait deux actes seu­lement. A l’exception de deux airs, entièrement instrumentés, tout a été détruit.

Quand il revint de Londres, où JullienJullien, Louis-AntoineLouis-Antoine Jullien (Sisteron/Alpes-de-Haute-Provence, 23 avril 1812 – Neuilly-sur-Seine, 14 mars 1860), compositeur et chef d’orchestre. Fils d’un chef de musique d’harmonie de régiment, il débuta comme joueur de petite flûte dans la musique du régiment de son père. En 1833, il entraLire la suite…, le célèbre directeur des concerts-prome­nades, l’avait engagé pour diriger l’orches­tre du théâtre de Drury-Lane, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… ap­prit la mort de son père. Ce fut pour lui une douleur immense ; peu de temps après il perdit sa sœur, et, le 3 mars 1854, « pa­ralysée depuis quatre ans et privée du mou­vement et de la parole », Henriette SmithsonSmithson, Henrietta Constance dite HarrietHenrietta Constance dite Harriet Smithson ( Ennis/Irlande, 18 mars 1800 – Paris, 3 mars 1854), actrice. Fille d’un directeur de théâtre, elle débuta au Crow Street Theater à Dublin (1815) et trois ans plus tard à Londres au Drury Lane Theater. En 1828, elle vint à Paris dans la troupe de Lire la suite…, sa première femme, mourut. Poor Ophelia !… « Au milieu des regrets de cet amour éteint, nous dit-il, je me sentais prêt à me dissoudre dans l’immense, affreuse, incom­mensurable, infinie pitié, dont le souvenir des malheurs de ma pauvre Henriette m’ac­cablait… » Et plus loin, il ajoute : « Je n’ai plus rien à dire maintenant des deux grands amours qui ont exercé une influence si puissante et si longue sur mon cœur et sur ma pensée. L’un est un souvenir d’enfance. Il vint à moi radieux de tous les sourires, paré de tous les prestiges, armé de toutes les sé­ductions d’un paysage incomparable dont l’aspect seul avait déjà suffi à m’émou­voir… L’autre amour m’apparut avec ShakspeareShakespeare, WilliamWilliam Shakespeare (Stratford-upon-Avon, baptisé le 26 avril 1564 – Stratford-upon-Avon, 3 mai 1616), auteur dramatique et poète. Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains de la littérature anglaise. Il écrivit 37 comédies et tragédies entre 1580 et 1613. Il épousa Anne HathLire la suite…, à mon âge viril, dans le buisson ardent d’un Sinaï, au milieu des nuées, des tonnerres et des éclairs d’une poésie pour moi nouvelle … Estelle fut la rose qui a fleuri dans l’isolement ‘Tis the last rose of Summer left blooming alone. (Thomas Moore.), Henriette fut la harpe mêlée à tous mes concerts, à mes joies, à mes tristesses, et dont, hélas ! j’ai brisé bien des cordes !…. »

Maintenant, suivons BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… dans la ra­pidité avec laquelle il arrive à la fin de son livre : « J’ai hâte d’en finir avec ces Mé­moires, leur rédaction m’ennuie et me fa­tigue presque autant que celle d’un feuil­leton ; d’ailleurs, quand j’aurai écrit les quelques pages que je veux écrire encore, j’en aurai dit assez, je pense, pour donner une idée à peu près complète des princi­paux événemens de ma vie et du cercle de sentimens, de travaux et de chagrins dans lequel je suis destiné à tourner… jusqu’à ce que je ne tourne plus… »

Il venait de terminer l’Enfance du Christ ;Enfance du Christ, L’L’Enfance du Christ, trilogie sacrée pour récitant (ténor), soli, chœur et orchestre sur un livret et une musique de Hector Berlioz, créée à la salle Herz à Paris le 10 décembre 1854. Les trois parties de cette œuvre ont pour titre: Le Songe d’Hérode; La Fuite en Egypte; L’ArrivéLire la suite… il allait écrire les Troyens.Troyens, LesLes Troyens, opéra en cinq actes sur un livret et une musique de Hector Berlioz dont les trois derniers actes furent créés sous la direction de Berlioz au Théâtre-Lyrique de Paris le 4 novembre 1863 sous le titre: Les Troyens à Carthage.Lire la suite… Le lendemain de la première exécution de cette admira­ble trilogie sacrée devant laquelle s’incli­nèrent les plus fougueux détracteurs de sa musique, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… recevait de Henri Heine une lettre qui commençait ainsi : « Il me revient de toutes parts que vous venez de cueillir une gerbe des fleurs mélodiques les plus suaves, et que, dans son ensemble, votre oratorio est un chef-d’œuvre de naïveté. Je ne me pardonnerai jamais d’avoir été aussi injuste envers un ami. » Dans son beau li­vre de LutèceLutèceLutèce, lettres sur la vie politique, artistique et sociale de la France par Henri Heine, Michel Levy frères, éditeurs, Paris, 1855.Lire la suite…, HeineHeine, Christian Johann HeinrichChristian Johann Heinrich Heine (Henri Heine) (Düsseldorf, 13 décembre 1797 – Paris, 17 février 1856), poète et écrivain. Après des études à Göttingen, à Bonn et à Berlin, où il se convertit au luthérianisme en 1825, il émigra en France et vécut le reste de sa vie à Paris. Il publiLire la suite…, après avoir com­paré BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… à un rossignol colossal, à une alouette de grandeur d’aigle comme il en a existé, dit-on, dans le monde primitif, lui reprochait d’avoir peu de mélodie et de n’a­voir point de naïveté du tout.

Le poëme et la partition des TroyensTroyens, LesLes Troyens, opéra en cinq actes sur un livret et une musique de Hector Berlioz dont les trois derniers actes furent créés sous la direction de Berlioz au Théâtre-Lyrique de Paris le 4 novembre 1863 sous le titre: Les Troyens à Carthage.Lire la suite… ont été écrits à l’instigation de la princesse de WittgensteinSayn-Wittgenstein, Jeanne-Elisabeth-Carolyne deJeanne-Elisabeth-Carolyne de Sayn-Wittgenstein née Iwanowska (Monastyryska / Ukraine, 8 février 1819 – Rome, 8 [7, 9, ou 10] mars 1887. Elle épousa le prince Nicolas zu Sayn-Wittgenstein-Berleburg-Ludwigsburg, aide de camp du gouverneur de Kiev, en 1836. De leur union naquit une fille, Marie, lLire la suite…, femme de cœur et d’es­prit, l’amie dévouée de LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…. A Paris, on ne connaît que la seconde partie de cet ouvrage, celle qui a été représentée au Théâtre-Lyrique ; la première partie, la Prise de Troie, n’a jamais été représentée (le sera-t-elle jamais !) et n’est connue que d’un bien petit nombre d’artistes. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… fut très sensible aux coupures et changemens que M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ Île Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite…, directeur du Théâtre-Lyrique, dut faire subir à la partition des Troyens à Carthage, dans l’intérêt de la re­présentation, et les lui a reprochés en termes fort amers. Ce chef-d’œuvre, ainsi mutilé, ne fut joué que vingt fois. Un jeune écri­vain, très convaincu et très érudit, M. Geor­ges de Massougnes, en a fait une analyse extrêmement intéressante et d’une grande exactitude dans la remarquable étude qu’il a publiée sur l’œuvre de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…. BerliozMémoires de Hector BerliozMémoires de Hector Berlioz, membre de l’Institut de France, comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre, 1803-1865. Avec un beau portrait de l’auteur, Paris : Michel Lévy frères éditeurs, 1870.Lire la suite…, — son œuvre ; Paris, S. Richault; E. Dentu, éditeurs. M. Georges de Massougnes, dans sa brochure, ne parle que de l’Enfance du ChristEnfance du Christ, L’L’Enfance du Christ, trilogie sacrée pour récitant (ténor), soli, chœur et orchestre sur un livret et une musique de Hector Berlioz, créée à la salle Herz à Paris le 10 décembre 1854. Les trois parties de cette œuvre ont pour titre: Le Songe d’Hérode; La Fuite en Egypte; L’ArrivéLire la suite…, de Roméo et Juliette et des Troyens.Troyens, LesLes Troyens, opéra en cinq actes sur un livret et une musique de Hector Berlioz dont les trois derniers actes furent créés sous la direction de Berlioz au Théâtre-Lyrique de Paris le 4 novembre 1863 sous le titre: Les Troyens à Carthage.Lire la suite… « Les trois partitions dont j’ai fait choix, dit-il, et qui me sont le mieux connues, si elles ne sont pas absolument les plus belles de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, sont assurément parmi les pre­mières, et peuvent, ce me semble, donner une idée parfaite des divers aspects de son génie. »

Après l’entier achèvement des TroyensTroyens, LesLes Troyens, opéra en cinq actes sur un livret et une musique de Hector Berlioz dont les trois derniers actes furent créés sous la direction de Berlioz au Théâtre-Lyrique de Paris le 4 novembre 1863 sous le titre: Les Troyens à Carthage.Lire la suite…, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… écrivit, à la prière de M. Benazet et pour l’inauguration du théâtre de Bade, l’opéra-comique en deux actes, Béatrice et BénédictBéatrice et BénédictBéatrice et Bénédict, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hector Berlioz, d’après Shakespeare, mis en musique par Hector Berlioz et créé au Théâtre de Bade le 9 août 1862.Lire la suite…, dont il emprunta le sujet à la comédie de Shaskpeare : Beaucoup de bruit pour rien.Beaucoup de bruit pour rien (Much Ado for Nothing)Beaucoup de bruit pour rien (Much Ado for Nothing), comédie de William Shakespeare qui fut représentée pour la première fois en hiver 1698/99 et publiée en 1600 par Andrew Wise et William Aspley.Lire la suite… Un seul morceau de cet ouvrage a été exécuté à Paris : c’est le duo des jeunes filles : Vous soupirez, Madame, inspiration pleine de charme et de poésie rêveuse. Le grand-duc de Saxe-Weimar demanda un jour à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… dans quelle circonstance il avait écrit ce morceau : « Vous avez dû composer cela, lui dit-il, au clair de lune, dans quelque romantique séjour ?… — Mon­seigneur, répondit BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, c’est là une de ces impressions de la nature dont les ar­tistes font provisions et qui s’extravasent ensuite de leur âme, dans l’occasion, n’im­porte où. J’ai esquissé la musique de ce duo un jour à l’Institut, pendant qu’un de mes confrères prononçait un discours.

» — Parbleu ! dit le grand-duc, cela prouve en faveur de l’orateur ! il devait être d’une rare éloquence. »

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… s’était remarié. Au bout de huit ans de ce second mariage, sa femme mourut subitement, foudroyée par une rupture du cœur.

« Je suis dans ma soixante et unième année ; je n’ai plus ni espoir, ni illusions, ni vastes pensers ; mon fils est presque toujours loin de moi ; je suis seul ; mon mépris pour l’imbécillité et l’improbité des hommes ; ma haine pour leur atroce férocité, sont à leur comble, et à toute heure je dis à la mort : « Quand tu vou­dras ! Qu’attend-elle donc ? » Ce fils qu’il adorait, il devait le voir mourir aussi. Ce fut son dernier, mais peut-être son plus cruel chagrin.

Nous voici maintenant arrivés à la con­clusion du livre : Voyage en Dauphiné. — Deuxième pèlerinage à Meylan. — Vingt- quatre heures à Lyon. — Je revois Mme F***.

— Convulsions de cœur…… Elle avait soixante-sept ans alors, la Stella Montis, la jeune fille aux brodequins roses, l’Hamadryade du Saint-Eynart…… et il l’aimait toujours.

« Crois-moi, quand tous ces charmes ravissans que je contemple si passionnément aujourd’hui viendraient à changer demain et à s’évanouir entre mes bras, comme un présent des fées, tu serais encore adorée au­tant que tu l’es en ce moment. Que ta grâce se flétrisse, chaque désir de mon cœur ne s’enlacera pas moins, toujours verdoyant, autour de ta ruine chérie Thomas Moore (Mélodies irlandaises).. »

N’allons pas plus loin que n’est allé l’au­teur des MémoiresMémoires de Hector BerliozMémoires de Hector Berlioz, membre de l’Institut de France, comprenant ses voyages en Italie, en Allemagne, en Russie et en Angleterre, 1803-1865. Avec un beau portrait de l’auteur, Paris : Michel Lévy frères éditeurs, 1870.Lire la suite… lui-même, et fermons ce beau livre en mêlant une larme d’attendrissement au sentiment de respectueuse admiration que nous inspire le grand ar­tiste qui l’a écrit.

E. Reyer.