Le Moniteur Universel, 16 décembre 1864, p. (article signé E. REYER).
Feuilleton du Moniteur – SOUVENIRS D’ALLEMAGNE Voir Le Moniteur des 19, 20, 22, 27, 29 et 30 novembre 1864.
Mais je me ferais accuser de partialité par ceux qui ont voyagé en Allemagne et par les Allemands eux-mêmes, si je n’avouais que dans certaines villes, soit par la faute des artistes, soit par l’incurie des maîtres de chapelle, j’ai eu plus d’une occasion de constater de coupables irrévérences à l’égard des compositeurs. Par exemple, l’été dernier, à Bade, la troupe du théâtre grand-ducal de Carlsruhe a exécuté Guillaume TellGuillaume TellGuillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Etienne de Jouy et Hippolyte Bis, d’après Schiller, mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 3 aout 1829.Lire la suite… de façon à me faire regretter les belles soirées de l’Opéra, où cet ouvrage était donné en lever de rideau à un ballet. Quelques jours après, j’assistais à une représentation d’EgmontEgmontEgmont, Op. 84, musique de scène pour la tragédie de Johann Wolfgang Goethe, créée au Burgtheater à Vienne le 15 juin 1810.Lire la suite…, dans laquelle le rôle de Claire était rempli par une actrice de beaucoup de talent, mais dont les aptitudes purement dramatiques ne lui permettaient de chanter ni la romance ni la ballade, deux des plus belles pages de la partition. A Dresde, j’ai entendu Le ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite… par le ténor TitschatscheckTichatschek, Joseph AloysJoseph Aloys Tichatscheck (Ober-Weckelsdorf / Teplice près de Broumov, 11 juillet 1807 – Blasewitz près de Dresde, 18 janvier 1886), ténor. Tout en étudiant la médecine à Vienne, il prit des leçons de chant avec Giuseppe Ciccimarra et chanta d’abord dans le chœur du Kärtnertortheater. En Lire la suite… [Tichatscheck]Tichatschek, Joseph AloysJoseph Aloys Tichatscheck (Ober-Weckelsdorf / Teplice près de Broumov, 11 juillet 1807 – Blasewitz près de Dresde, 18 janvier 1886), ténor. Tout en étudiant la médecine à Vienne, il prit des leçons de chant avec Giuseppe Ciccimarra et chanta d’abord dans le chœur du Kärtnertortheater. En Lire la suite…, une grande, mais ancienne renommée, et j’avoue que, grâce à l’épuisement du chanteur, l’ampleur magistrale des récits de MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… avait complètement disparu ; en revanche, le rôle de Fidès était tenu par une cantatrice de très-grand mérite, et qui est aussi une excellente tragédienne : elle se nomme Mlle Aloïse [Aloysia] KrebsKrebs, AloysiaAloysa Krebs (Prague, 29 août 1826 – Dresde, 5 août 1904), mezzo-soprano. Fille du chanteur Wenzel Michalesi. Elle fit ses débuts à Brno en 1843 puis fut engagée à l’opéra de Hambourg (1846 à 1848). En 1849, elle fut invitée à Dresde par Meyerbeer pour chanter Fidès dans Le Prophète.Lire la suite…, et son mari, l’un des plus savants musiciens de l’Allemagne, est maître de chapelle du roi. A Darmstadt, j’arrivai pendant les dernières répétitions d’un ouvrage auquel je portais le plus vif intérêt, et, ce qui me surprit encore plus que l’inexactitude de la plupart des mouvements, ce furent les transpositions, les fioritures, les roulades et agréments de toutes sortes que les artistes avaient ajoutés à leurs rôles, et que le maître de chapelle — nouvellement parvenu à ces hautes fonctions — avait autorisés. De plus, il avait pratiqué dans la partition une telle quantité de petites coupures que pas un morceau n’était resté intact. Je ne cachai point ma surprise et mon mécontentement à ce maître de chapelle peu scrupuleux, bien différent en cela de son prédécesseur, M. SchindenmeisserSchindelmeisser, Louis Alexander BalthasarLouis Alexander Balthasar Schindenmeisser (Königsberg, 8 décembre 1811 – Darmstadt, 30 mars 1864), clarinettiste, compositeur et chef d’orchestre. Il étudia à Berlin avec Marx et à Leipzig avec Heinrich Dorn. À Leipzig, il se lia d’amitié avec Richard Wagner qu’il recommanda comme dirLire la suite…. Et voici ce qu’il me répondit pour justifier les évolutions de son crayon rouge : « Cet ouvrage devait être joué à la représentation de gala donnée à l’occasion du mariage de la nièce du grand-duc de Hesse avec le fils du grand-duc de Mecklembourg, et il ne faut pas qu’il soit trop long, parce que, lorsqu’elles viennent au théâtre après avoir dîné, Leurs Altesses n’aiment pas entendre trop de musique. » A cela je répliquai : « Vous êtes orfèvre comme moi, monsieur le Kapellmeister, et vous savez comme moi qu’il existe des ouvrages qui semblent avoir été écrits tout exprès pour les digestions difficiles. Pourquoi n’est-ce point un de ceux-là que vous avez choisi ? » Le grand-duc de Hesse fut très-mécontent de la maladresse de son maître de chapelle, mais il était trop tard pour y remédier. La représentation ayant été au-dessous de toute médiocrité, l’ouvrage n’eut aucun succès. M. Ernest Pasqué, régisseur général du théâtre de Darmstadt, et M. BrandtBrandt, CarlJohann Friedrich Christoph Carl Brandt (Darmstadt, 15 juin 1828 – Darmstadt, 27 décembre 1881), machiniste et scénographe. Il étudia à l’école technique de Darmstadt avec le chef machiniste du Théâtre de Darmstadt Ignatz Dorn jusqu’à l’âge de seize ans. Après des stages à Munich aLire la suite… s’en affligèrent particulièrement. C’est M. Ernest Pasqué qui a traduit la plupart des ouvrages français composés dans ces dernières années. Ces traductions dénotent un littérateur allemand très-érudit et un excellent musicien ; quant à M. BrandtBrandt, CarlJohann Friedrich Christoph Carl Brandt (Darmstadt, 15 juin 1828 – Darmstadt, 27 décembre 1881), machiniste et scénographe. Il étudia à l’école technique de Darmstadt avec le chef machiniste du Théâtre de Darmstadt Ignatz Dorn jusqu’à l’âge de seize ans. Après des stages à Munich aLire la suite…, je ne crois pas qu’il existe en Allemagne, ni même ailleurs, de machiniste plus habile, plus ingénieux et plus modeste : c’est lui qui a exécuté le décor de la mer d’airain dans La Reine de SabaReine de Saba, LaLa Reine de Saba, opéra en quatre actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Charles Gounod et créé à l’Opéra de Paris le 28 février 1862.Lire la suite…. A l’époque où j’étais à Darmstadt, il était en train de réfléchir à des propositions fort séduisantes qu’on lui avait adressées de Dresde.
En somme, les exceptions que je viens de signaler sont assez rares et n’infirment pas trop ma manière de voir.
Weimar est la ville où les pures traditions de l’art m’ont semblé le mieux conservées ; c’est la ville artiste par excellence : ce fut, au temps de Gœthe et de SchillerSchiller, Johann Christoph FriedrichJohann Christoph Friedrich Schiller (Marbach/ Wurtemberg, 10 novembre 1759 – Weimar, 9 mai 1805), écrivain. Il est l’auteur d’ouvrages de philosophie éthique et esthétique, ainsi que de livres d’histoire, mais ce sont surtout ses drames qui l’on rendu célèbre dont : Die Räuber (Les Lire la suite…, un foyer littéraire dont la vive lumière se répandait à travers toute l’Allemagne. Aujourd’hui ces grandes figures ont disparu, mais leurs souvenirs planent dans l’air ; leurs statues sont debout ; peut-être leurs ombres viennent-elles converser le soir dans les grandes allées du parc ; les maisons où ils ont vécu sont des musées que le voyageur visite pieusement ; le théâtre leur fait chaque année de glorieux anniversaires ; le foyer n’est pas éteint. LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite… avait su donner à Weimar une importance musicale qui est sans doute un peu affaiblie depuis le départ du célèbre artiste ; mais d’autres viendront et sont venus déjà qui rendront à la jolie petite capitale du duché de Saxe l’activité et les splendeurs de ses meilleurs jours. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, LittolfLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…, Richard WagnerWagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chœurs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…, RubensteinRubinstein, AntonAnton Rubinstein (Vikhvatinets/ Ukraine, 28 novembre 1829 – Peterhof/ Russie, 20 novembre 1894), pianiste et compositeur. Il étudia le piano avec A. I. Villoing et fit un tour de l’Europe comme enfant prodige (1840-1843). Sa famille s’installa à Berlin où, de 1844 à 1846, il étudia la comLire la suite… [Rubinstein]Rubinstein, AntonAnton Rubinstein (Vikhvatinets/ Ukraine, 28 novembre 1829 – Peterhof/ Russie, 20 novembre 1894), pianiste et compositeur. Il étudia le piano avec A. I. Villoing et fit un tour de l’Europe comme enfant prodige (1840-1843). Sa famille s’installa à Berlin où, de 1844 à 1846, il étudia la comLire la suite…, JoachimJoachim, JosephJoseph Joachim (Kitsee près de Presbourg/Bratislava, 28 juin 1831 – Berlin, 15 août 1907), violoniste, compositeur et pédagogue. Enfant prodige, il étudia à Pest et à Vienne et fit ses débuts à huit ans. Ayant développé toute sa technique dès l’âge de douze ans, il étudia ensuite àLire la suite… l’ont visitée et y ont été retenus par l’excellent et cordial accueil que le grand-duc actuel, héritier des traditions de son aïeul Charles-Auguste, fait à tous les artistes de talent, aux peintres comme aux musiciens, aux musiciens comme aux poëtes. M. d’IngelstedtDingelstedt, Franz vonFranz von Dingelstedt (Halsdorf /Hesse-Kassel, 30 juin 1814 – Vienne, 15 mai 1881), écrivain et directeur de théâtre. Il étudia à l’université de Marburg et enseigna d’abord au Lyceum de Kassel (1836) puis à Fulda (1838). Son roman, Unter der Erde (Sous la terre), lui valut un succès Lire la suite… [Dingelstedt]Dingelstedt, Franz vonFranz von Dingelstedt (Halsdorf /Hesse-Kassel, 30 juin 1814 – Vienne, 15 mai 1881), écrivain et directeur de théâtre. Il étudia à l’université de Marburg et enseigna d’abord au Lyceum de Kassel (1836) puis à Fulda (1838). Son roman, Unter der Erde (Sous la terre), lui valut un succès Lire la suite…, qui a été nommé il n’y a pas bien longtemps intendant général du théâtre de Weimar, est un des écrivains les plus remarquables, un des esprits les plus distingués qu’il y ait aujourd’hui en Allemagne. MM. de RambergRamberg, Arthur vonArthur von Ramberg (Vienne, 4 septembre 1819 – Munich, 5 février 1875), peintre. Il étudia le dessin avec son grand-oncle Johann Heinrich von Ramberg puis la philosophie à l’université de Prague et la peinture avec Franz Kadik à l’Académie de Prague. Il s’installa à Munich en 1849 et Lire la suite… et PauwelsPauwels, FerdinandFerdinand Pauwels (Ekeren près Anvers, 13 avril 1830 – Dresde, 26 mars 1904), peintre. À douze ans, il étudia à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers avec Jules Dujardin et Gustave Wappers. Il obtint le Prix de Rome en 1852 pour son tableau Coriolan devant Rome. Après un séjour à Rome puiLire la suite… ont leurs ateliers à l’Académie des beaux-arts ; j’ai vu sur le chevalet de celui-ci un délicieux tableau de genre qui doit être aujourd’hui sur la route de Bruxelles ; M. de RambergRamberg, Arthur vonArthur von Ramberg (Vienne, 4 septembre 1819 – Munich, 5 février 1875), peintre. Il étudia le dessin avec son grand-oncle Johann Heinrich von Ramberg puis la philosophie à l’université de Prague et la peinture avec Franz Kadik à l’Académie de Prague. Il s’installa à Munich en 1849 et Lire la suite… était en train de peindre une grande toile destinée au musée de Munich : L’Empereur d’Allemagne Frédéric II recevant à Palerme les ambassadeurs du sultan d’Egypte et du vieux de la Montagne. Frédéric II est entouré du chancelier de l’empire, Pierre de Vinéis, de Marquart d’Ancône, de Thaddée de Swessa, et du grand maître de l’ordre allemand, Hermann de Salza. Les évêques de Palerme, de Naples, de Capoue et des danseuses arabes (bizarre assemblage) occupent le deuxième plan. Les ambassadeurs apportent à l’empereur, entre autres présents, une tente astronomique. Tous ces personnages sont admirablement groupés, d’un dessin ferme et correct, et peints avec une grande sobriété, une savante harmonie de tons. Au dessin comme à la couleur on reconnaît aisément un disciple de CornéliusCornelius, Peter vonPeter von Cornelius (Düsseldorf, 23 septembre 1784 – Berlin, 6 mars 1867), compositeur. Il étudia d’abord avec son père Aloys Cornelius puis, à partir de 1795, à l’Académie auprès de Peter Langer. Sa première commande importante fut la peinture de fresques pour le chœur et la coupole deLire la suite…. C’est tout un musée d’antiquités que l’atelier de M. de Ramberg Ramberg, Arthur vonArthur von Ramberg (Vienne, 4 septembre 1819 – Munich, 5 février 1875), peintre. Il étudia le dessin avec son grand-oncle Johann Heinrich von Ramberg puis la philosophie à l’université de Prague et la peinture avec Franz Kadik à l’Académie de Prague. Il s’installa à Munich en 1849 et Lire la suite…; mais dans cette curieuse collection de meubles, d’ustensiles et d’armes de tous pays, ce qui a le plus particulièrement attiré mon attention, c’est le clavecin de Gœthe, le même qui accompagnait le grand poëte dans le voyage qu’il fit en Italie avec la princesse Amélie. Et cependant Gœthe n’était rien moins qu’un mélomane de haut goût, car aux symphonies de son ami BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, à la musique d’EgmontEgmontEgmont, Op. 84, musique de scène pour la tragédie de Johann Wolfgang Goethe, créée au Burgtheater à Vienne le 15 juin 1810.Lire la suite… et aux mélodies de SchubertSchubert, Franz PeterFranz Peter Schubert (Vienne, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1728), compositeur. Il étudia d’abord avec le chef de chœur de l’église de Lichtental, Michael Holzer, qui lui permit de passer l’examen d’entrée et de devenir boursier en 1808 à la chapelle de la Cour comme petit chaLire la suite…, il a toujours préféré les compositions, un peu oubliées aujourd’hui, d’un vieux maître de chapelle de Weimar nommé EberweinEberwein, Franz Carl AdalbertFranz Carl Adalbert Eberwein (Weimar, 10 novembre 1786 – Weimar, 2 mars 1868), compositeur. Il étudia la musique avec son père, Alexander Bartholomäus Eberwein, musicien de la cour et de la ville de Weimar, et fut engagé comme flûtiste à l’orchestre de la cour en 1803. Il fit la connaissanLire la suite…, qui a écrit une ouverture et des scènes mélodramatiques sur le poëme de FaustFaustIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite….
L’étranger est heureux de trouver à Weimar un noyau d’artistes et de gens du monde qui s’empressent de lui offrir la plus gracieuse hospitalité. C’est ainsi que j’ai passé de charmantes soirées chez M. le docteur Richard PohlPohl, RichardRichard Pohl (Leipzig, 12 septembre 1826 – Bade, 17 décembre 1896), critique musical et traducteur. Il étudia la physique et la philosophie avant de se consacrer à la littérature et à la critique musicale. À Leipzig, il se lia d’amitié avec Robert Schumann. De 1852 à 1854, il fut rédactLire la suite…, l’élégant traducteur des œuvres de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… et l’un des critiques les plus judicieux de l’Allemagne du nord. Là j’ai entendu la jolie Mlle Amélie Genast chanter sa dernière chanson de jeune fille. Elle est mariée aujourd’hui, très-richement mariée, et elle habite Bâle. Mlle Amélie Genast, qui porte un nom célèbre dans les annales du théâtre, a eu elle-même de très grands succès comme chanteuse de concert ; personne ne dit et ne comprend mieux que cette intelligente artiste les lieder de SchubertSchubert, Franz PeterFranz Peter Schubert (Vienne, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1728), compositeur. Il étudia d’abord avec le chef de chœur de l’église de Lichtental, Michael Holzer, qui lui permit de passer l’examen d’entrée et de devenir boursier en 1808 à la chapelle de la Cour comme petit chaLire la suite…, de SchumannSchumann, RobertRobert Alexander Schumann (Zwickau, 8 juin 1810 – Endenich près Bonn, 29 juillet 1856), compositeur. Il étudia le droit avant de se consacrer à la musique. Entre 1829 et 1840, il composa essentiellement des pièces pour piano telles que Carnaval op. 9, Études symphoniques op. 13, Scènes Lire la suite… et de Mendelssohn Mendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite…; c’est elle aussi qui la première m’a révélé les belles mélodies qu’Edouard LassenLassen, EduardEduard Lassen (Copenhague, 13 avril 1830 – Weimar, 15 janvier 1904), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Bruxelles avec François-Joseph Fétis et obtint un 1er prix de piano (1844), un 1er prix de composition (1847) et le Prix de Rome belge (1851). Il séjourna en Italie et en Allemagne, Lire la suite…, l’élève préféré de M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, le jeune et savant directeur de la musique du grand-duc de Saxe-Weimar, a composées sur des poésies de Henri Heine et de EichendorffEichendorff, Joseph Freiherr vonJoseph Freiherr von Eichendorff (Château de Lubowitz près Ratibor/Silésie, 10 mars 1788 – Neisse/Haute Silésie, 26 novembre 1857), écrivain. De 1805 à 1808, il étudia le droit à l’université de Halle puis de Heidelberg. En 1808, il entreprit un voyage éducatif en Europe (Vienne, Paris)Lire la suite…. Ces mélodies, par la sévérité du style, la richesse de l’harmonie et la fraîcheur de l’inspiration, méritent d’être placées à côté des meilleures productions du même genre. J’ai regretté de n’être point arrivé à Weimar assez tôt pour entendre l’opéra qu’Edouard LassenLassen, EduardEduard Lassen (Copenhague, 13 avril 1830 – Weimar, 15 janvier 1904), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Bruxelles avec François-Joseph Fétis et obtint un 1er prix de piano (1844), un 1er prix de composition (1847) et le Prix de Rome belge (1851). Il séjourna en Italie et en Allemagne, Lire la suite… a écrit sur un poëme de M. Ernest Pasqué, intitulé FrauenlobFrauenlobFrauenlob (Eloge des femmes), opéra romantique en trois actes sur un livret allemand d’Ernst Pasqué mis en musique par Eduard Lassen et créé au Théâtre de Weimar le 22 mai 1860.Lire la suite… (l’éloge des femmes), et dont on m’a dit le plus grand bien. M. le directeur du Théâtre-Lyrique, qui a eu la bonne pensée de recevoir dernièrement un ouvrage du même compositeur, dont le sujet rappelle un des épisodes les plus émouvants de la vie de Michel CervantèsCervantès , Miguel deMiguel de Cervantes (Alcala de Henares, 29 septembre 1547 – Madrid, 22 avril 1616), écrivain. Il s’engagea dans l’armée et perdit un bras à la bataille de Lépante (1571) puis fut capturé par les Barbaresques en 1575 et gardé captif à Alger jusqu’en 1580, quand il fut libéré grâceLire la suite…, devrait bien ne pas nous le faire attendre trop longtemps.
Aux soirées de M. le docteur Richard PohlPohl, RichardRichard Pohl (Leipzig, 12 septembre 1826 – Bade, 17 décembre 1896), critique musical et traducteur. Il étudia la physique et la philosophie avant de se consacrer à la littérature et à la critique musicale. À Leipzig, il se lia d’amitié avec Robert Schumann. De 1852 à 1854, il fut rédactLire la suite… la musique de chambre tenait une large place, et ce n’était pas pour moi une mince jouissance que d’entendre les plus beaux trios de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… et de SchumannSchumann, RobertRobert Alexander Schumann (Zwickau, 8 juin 1810 – Endenich près Bonn, 29 juillet 1856), compositeur. Il étudia le droit avant de se consacrer à la musique. Entre 1829 et 1840, il composa essentiellement des pièces pour piano telles que Carnaval op. 9, Études symphoniques op. 13, Scènes Lire la suite…, de SchubertSchubert, Franz PeterFranz Peter Schubert (Vienne, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1728), compositeur. Il étudia d’abord avec le chef de chœur de l’église de Lichtental, Michael Holzer, qui lui permit de passer l’examen d’entrée et de devenir boursier en 1808 à la chapelle de la Cour comme petit chaLire la suite… et de RubinsteinRubinstein, AntonAnton Rubinstein (Vikhvatinets/ Ukraine, 28 novembre 1829 – Peterhof/ Russie, 20 novembre 1894), pianiste et compositeur. Il étudia le piano avec A. I. Villoing et fit un tour de l’Europe comme enfant prodige (1840-1843). Sa famille s’installa à Berlin où, de 1844 à 1846, il étudia la comLire la suite… exécutés par des virtuoses tels qu’Edouard LassenLassen, EduardEduard Lassen (Copenhague, 13 avril 1830 – Weimar, 15 janvier 1904), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Bruxelles avec François-Joseph Fétis et obtint un 1er prix de piano (1844), un 1er prix de composition (1847) et le Prix de Rome belge (1851). Il séjourna en Italie et en Allemagne, Lire la suite…, le violoniste KempelKempel, M.Il n’y a pas encore de descriptionLire la suite… et le violoncelliste CossmannCossmann, BernhardBernhard Cossmann (Dessau, 17 mai 1822 – Frankfort, 7 mai 1910), violoncelliste. Il étudia avec Theodore Muller et Karl Drechsler entre autres avant d’être engagé dans l’orchestre du Théâtre-Italien de 1840 à 1846. A Paris, il fit la connaissance de Franz Liszt, qui l’engagea dans l’orLire la suite…, tous les deux membres de la chapelle du grand-duc. Quelquefois la harpe de la maîtresse de la maison ajoutait au concert le charme de quelque fantaisie poétique et originale.
En Allemagne on joue encore de la harpe ; en France cet instrument est bien délaissé depuis que le piano fait partie de l’éducation de nos jeunes filles. Il me semble cependant que la harpe devrait être préférée, car elle sert bien mieux que le piano la coquetterie de la femme. La harpe permet à la personne qui en joue, si celle-ci est jeune et jolie, de laisser admirer les gracieux contours de son bras, la finesse de sa main, l’élégance de sa taille, la petitesse de son pied et d’attirer assez l’attention sur elle-même pour faire oublier les incorrections ou les maladresses de ses doigts. Certes le piano n’offre pas les mêmes avantages, et les efforts que font la plupart de nos pianistes pour tirer beaucoup de son de leur instrument et faire le plus de notes possible, ôtent tout autant de grâce à leur personne que de charme à leur talent.
Il y a peu de villes d’Allemagne ayant une chapelle où l’on ne trouve au moins une harpe : en France c’est le contraire excepté à Paris et dans trois ou quatre grandes villes de province, on n’en trouve nulle part. A Nancy, par exemple, où le public aime la musique et où le théâtre a une certaine importance, c’est un pianino placé sous le pupitre du chef d’orchestre qui remplace les quatre harpes du cinquième acte des HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite…, et qui ne les fait point oublier. Ne vaudrait-il pas mieux qu’on comptât chaque année, dans cette jolie ville de Nancy, deux brodeuses de moins et deux harpistes de plus ? Pourquoi en France, comme cela se fait en Allemagne, n’introduit-on pas l’élément féminin dans l’orchestre et pourquoi dans bien des villes, où les administrations théâtrales peuvent à peine donner de quoi vivre à leurs musiciens, n’essaye-t-on pas d’avoir des orchestres uniquement composés de femmes et de jeunes filles ?
Et qu’on ne m’accuse pas d’émettre une idée si bizarre : il y a à Lichtenthal, tout près de Bade, un couvent de religieuses dont les unes, jouant de différents instruments, forment un orchestre complet qui alterne avec l’orgue pour accompagner les voix de celles qui chantent.
(La suite prochainement.)
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Il s’agit sans doute de Carl Amand Mangold (Darmstadt, 8 octobre 1813 – Oberstdorf im Allgäu/Bavière, 4 août 1875), chef d’orchestre et compositeur.
Il s’agit de Anna de Hesse-Darmstadt (Darmstadt, 25 mai 1843 – Schwerin, 16 avril 1865), fille unique de Karl de Hesse, frère puiné de Louis II de Hesse-Darmstadt. Elle épousa le 12 mai 1864 Frédéric François II de Mecklembourg-Schwerin (Ludwigslust, 28 février 1823 – Schwerin, 15 avril 1883) qui avait perdu sa première femme, Auguste Mathilde Wilhelmine princesse de Reuss zu Köstritz, en 1862. Elle mourut de fièvre puerpérale à la suite de la naissance de sa fille, Anna Elisabeth Auguste Alexandrine (Schwerin, 7 avril 1865 – Schwerin, 8 Février 1882).
Il s’agit de Louis III de Hesse-Darmstadt (Darmstadt, 9 juin 1806 – Darmstadt, 13 juin 1877), Grand-duc de Hesse.
L’adjectif « allemand » sera omis dans Notes de musique.
Il s’agit de Charles-Alexandre de Saxe-Weimar-Eisenach (Weimar, 24 juin 1818 – Weimar, 5 janvier 1901), Grand-duc. Fils du Grand-duc Frédéric-Charles de Saxe-Weimar-Eisenach et de Maria Pavlovna de Russie fille du Tsar Paul 1er, il épousa en 1842 sa cousine maternelle, Sophie d’Orange-Nassau, fille de Guillaume II des Pays-Bas et d’Anna Pavlovna de Russie, et succéda à son père en 1853. En 1866, il soutint la Prusse contre l’Autriche sans toutefois s’engager militairement et, lors de la guerre franco-prussienne, se contenta d’offrir des secours hospitaliers. Sa sœur, Augusta, épousa le prince Guillaume de Prusse en 1829 et devint la première impératrice d’Allemagne en 1871.
Charles-Auguste de Saxe-Weimar-Eisenach (Weimar, 3 septembre 1757 – Graditz, 14 juin 1828), Grand-duc. Il perdit son père quand il avait un an. Sa mère, Anne-Amélie de Brunswick-Wolfenbuttel assura la régence pendant vingt ans. Il eut pour précepteurs Christoph Martin Wieland, Johann Gottfried Herder et surtout Johann Wolfgang von Goethe, qui fut tout à la fois son ministre, son mentor et son ami. Il fit face avec succès à la Révolution française, à l’occupation de troupes napoléoniennes et au Congrès de Vienne et sut conserver ses états et élever son duché au rang de Grand-Duché. De nature libérale, il accorda une constitution à ses sujets en 1816.
La phrase à partir de « cordial accueil… » jusqu’« …aux musiciens comme aux poëtes. » sera remplacée dans Notes de musique par « cordial accueil qu’ils y ont trouvé. »
« qui a été » sera omis dans Notes de musique.
Goethe fit un long voyage en Italie de septembre 1786 à 1788 dont la dernière partie fut en compagnie de Anna Amalia de Brunswick-Wolfenbuttel (Wolfenbuttel, 24 octobre 1739 – Weimar, 10 avril 1807).
Anna Amalia avait épousé Ernest-Auguste II Constantin de Saxe-Weimar-Eisenach en 1756. En 1758, au décès de son époux, elle assura la régence au nom de son fils, Charles-Auguste de Saxe-Weimar-Eisenach, et ce jusqu’en 1775. Elle fit venir à Weimar les musiciens et les écrivains les plus en vue de leur temps, dont Goethe, et transforma sa capitale en une nouvelle Athènes. Compositeur, elle mit en musique le poème de Goethe Erwin et Elmire (1776). En 1788, elle séjourna en Italie, où elle se perfectionna auprès du compositeur Giovanni Paisiello. Elle composa un opéra, une opérette, une symphonie, de la musique de chambre, des œuvres vocales et des œuvres sacrées.
L’ouvrage auquel Reyer fait allusion est Le Captif, opéra-comique en un acte d’Eduard Lassen, sur un livret d’Eugène Cormon (d’après Cervantès), créé au théâtre de la Monnaie à Bruxelles le 10 mai 1857.
« de nos » sera remplacé par « des » dans Notes de musique.
Les phrases à partir de « La harpe permet… » jusqu’à la fin du paragraphe seront omises dans Notes de musique.
« d’émettre une idée si bizarre » sera remplacé dans Notes de musique par « d’émettre là une idée excentrique ».