Rameau, Jean-Philippe

Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris, 12 septembre 1764), compositeur. Fils de l’organiste Jean Rameau, il étudia au collège jésuite des Godrans mais interrompit ses études suite au décès de sa mère en 1697. Dès 1699, il travailla comme organiste suppléant de son père ; en 1701, encouragé celui-ci, il partit en Italie. Sans doute faute de moyens financiers, il n’alla pas plus loin que Milan puis rejoignit une troupe ambulante de spectacle comme violoniste et sillonna la Provence et le Languedoc (Marseille, Nîmes, Montpellier et Avignon). En janvier 1702, Rameau devint maitre de musique intérimaire de l’église métropole Notre-Dame de Doms d’Avignon puis de mai 1702 à 1706 de celle de la cathédrale de Clermont-Ferrand. Il se rendit à Paris où, grâce sans doute aux recommandations de Louis Marchant, Rameau obtint le poste d’organiste de l’orgue du couvent des Pères de la Merci et publia son Premier livre de pièces de clavecin (1706). Il quitta Paris en 1709 pour prendre la succession de son père aux orgues de l’église paroissiale Notre-Dame de Dijon. De 1712 à 1715, Rameau fut organiste au couvent des Jacobins à Lyon. C’est de cette période que datent ses motets. Il reprit son poste d’organiste à Clermont-Ferrand et y resta pendant sept ans. Durant ce séjour, il composa ses cantates et rédigea son Traité de l’harmonie réduite à ses principes naturels. Il quitta Clermont-Ferrand en juin 1722 pour s’installer définitivement à Paris. En 1724, il publia son Second livre de pièces de clavecin et composa de la musique pour les pièces des théâtre de son ami Alexis Piron pour les théâtres de foire L’Endriague (1723), L’Enlèvement d’Arlequin (1726) et La Robe de dissension (1726). Il publia également des écrits pédagogiques dont Pièces de clavecin avec une méthode sur la mécanique des doigts où l’on enseigne les moyens de se procurer une parfaite exécution sur cet instrument (1724). Le 25 février 1726, il épousa en l’église Saint-Germain l’Auxerrois Marie-Louise Mangot, sa cadette de plus de vingt ans. Son épouse, bonne musicienne et chanteuse, participa à l’interprétation de certaines œuvres. Ils eurent ensemble deux fils et deux filles et leur mariage semble avoir été heureux malgré leur grande différence d’âge. Il composa son troisième livre de pièces de clavecin et sa cantate Le Berger fidèle (1728). Toujours par l’entremise d’Alexis Piron, il rencontra le fermier général Alexandre Le Riche de la Pouplinière qui l’engagea pour diriger son orchestre privé de 1731 à 1753. C’est chez La Pouplinière qu’il rencontra l’abbé Simon-Joseph Pellegrin, qui lui fournit son premier livret d’opéra : Hippolyte et Aricie. L’œuvre, créée à l’Opéra de Paris en 1733, connut un vif succès et lança la brillante carrière de Rameau comme compositeur d’œuvres lyriques, qui compte Les Indes galantes (1735), Castor et Pollux (1737, révisé en 1754), Les Fêtes d’Hébé (1739), Dardanus (1739, révisé en 1744), La Princesse de Navarre (1745), Platée (1745), Les Fêtes de Polymnie (1745), Le Temple de la Gloire (1745), Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour (1747), Zaïs (1748), Pygmalion (1748), Les Surprises de l’Amour (1748, révisé en 1757), Naïs (1749), Zoroastre (1749, révisé en 1756), Les Paladins (1760) et Les Boréades (1763). Il poursuivit son œuvre théorique avec son traité sur La Génération harmonique (1737), sa Démonstration du principe de l’harmonie servant de base à tout l’art musical théorique et pratique (1750), Nouvelles réflexions sur le principe sonore par M. Rameau (1760) et Origine des modes et du tempérament (1761) et son œuvre pédagogique avec Dissertation sur les différentes méthodes d’accompagnement pour le clavecin, ou pour l’orgue etc. (1732), Réflexions de M. Rameau sur la manière de former la voix, et d’apprendre la musique (…) (1752), Code de musique pratique ou Méthodes pour apprendre la musique (…) (1756). C’est à juste titre que Rameau est considéré comme l’un des plus grands musiciens français et le premier théoricien de l’harmonie classique.

Source : Sylvie Bouissou : Jean-Philippe Rameau, Fayard, Paris, 2014.