Journal des Débats – 1872-08-18

FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 18 AOÛT 1872

REVUE MUSICALE.

Un des membres du jury pour le con­cours de déclamation dramatique aurait dit à M. RégnierRegnier de la Brière, François-Joseph-PhiloclèsFrançois-Joseph-Philoclès Regnier de la Brière (Paris, 1er avril 1807 – Paris, 27 avril 1887), acteur et professeur. Il fit de sérieuses études au collège de Juilly et en sortit en 1822. Il étudia ensuite la peinture avec Louis Hersent et l’architecture chez Marie-Joseph Peyre et FrançoiLire la suite…, en désignant les élèves de l’habile professeur : « Ce n’est pas une classe que vous avez là, Monsieur, c’est une troupe. » Le compliment est bien tourné et bien mérité. Je ne crois pas malheureusement qu’il soit venu à la pen­sée d’aucun juré de dire quelque chose d’aussi flatteur à l’un des professeurs de chant de notre grande Ecole lyrique, dont la ré­génération, solennellement promise et à peine commencée, donne déjà des fruits secs quand on en espérait tout au plus des fruits mûrs.

Quelques mots suffiront pour faire le compte-rendu des concours de cette année. Sauf de rares exceptions, ces concours ont été très médiocres. Est-ce la faute des professeurs ? est-ce la faute des élèves ? j’aime mieux dire que je n’en sais rien. Ne voulant ni récriminer inutilement ni ac­cuser personne, je me borne à constater le fait. Nos théâtres lyriques ont pourtant besoin plus que jamais de cantatrices et de chanteurs. Il faut songer à remplacer ceux qui vieillissent et celles qui ne pour­ront bientôt plus continuer à se rajeunir. Il faut pouvoir lutter aussi contre les théâ­tres étrangers qui nous enlèvent, par les moyens irrésistibles que l’on sait, ce que nous avons de meilleur.

Cependant il est juste de reconnaître que le Conservatoire, quelques efforts qu’il puisse faire, le jour où il fera des efforts, ne suffira jamais à toutes ces exigences. Et on ne le lui demande pas. C’est pour lui don­ner les auxiliaires dont il a besoin, des auxiliaires dignes de lui, qu’on a institué dans plusieurs de nos grandes villes de province des écoles de musique qui sont considérées comme des succursales du Conservatoire de Paris, mais qui, par le fait, ne sont que des écoles communales que la ville entretient, et qui sont placées sous l’autorité, un peu trop arbitraire parfois, d’un conseil municipal. Tout ce que l’Etat se contente de faire pour ces établissemens déclassés, c’est de leur envoyer de temps en temps un inspec­teur. Tel est le cas, par exemple, du Conservatoire de Marseille, la plus riche et la plus importante ville de France après Lyon, une ville où, quoi qu’on en dise, le commerce des arts n’est pas absolument primé par le commerce du sucre. Un bien triste devoir m’y ayant appelé dernière­ment, j’ai pu entendre de la bouche même de mon vieil ami Auguste Morel des do­léances qui m’ont semblé fort justes au sujet de la situation que lui fait l’organi­sation vicieuse de l’Ecole qu’il dirige. La parfaite honnêteté d’un artiste, son talent, son savoir, la légitime renommée que ses œuvres lui ont acquise n’assurent donc pas toujours son indépendance.

Heureux ceux qui vivent en dehors des intrigues mesquines, des rivalités de clocher et des petites passions politi­ques ! En somme, et sans entrer davantage dans des détails inutiles, on doit souhaiter que nos écoles de musique de province, étant rattachées au ministère des beaux- arts par des liens sérieux, acquièrent ainsi le droit de s’intituler, autrement que par une vaine formule, succursales du Conser­vatoire de Paris. Les difficultés survenues entre M. Auguste Morel et la municipalité de Marseille s’aplaniront sans doute ; mais ce sera toujours à recommencer, un peu plus tôt ou un peu plus tard, là ou ail­leurs.

Un des grands avantages de la transfor­mation des écoles communales en conser­vatoires nationaux serait d’offrir aux prix de Rome dont les efforts persistans ne sont pas toujours couronnés de succès, à ceux dont le laurier commence à se flétrir et qu’une lutte incessante fatigue, un asile de paix et d’oubli. Beaucoup trouveraient que la direction d’un Conservatoire en province vaut mieux qu’une maîtrise à Paris. Et d’ailleurs, les devoirs de l’enseignement et les soins administratifs ne laisseraient-ils pas des loisirs aux plus persévérans, à ceux qui, jusqu’au terme de leur carrière, con­servent de folles illusions ?

Autrefois j’ai dit aussi ce que les prix de Rome auraient à gagner, au retour de la ville éternelle, à aller faire leur apprentis­sage comme chefs d’orchestre dans les grands théâtres de nos départemens. Le contact journalier avec l’orchestre, la fa­cilité de s’entendre exécuter, n’est-ce pas là pour un compositeur la meilleure école, la meilleure pierre de touche ?

Puisqu’il est de l’intérêt des grandes villes d’avoir des écoles de musique, rien ne serait plus facile que de combiner l’ac­tion du gouvernement avec celle des mu­nicipalités. Le gouvernement se réserve­rait le droit de nommer les directeurs et d’approuver la nomination des professeurs, à la seule condition de participer, en les ré­duisant de moitié, aux sacrifices que les bud­gets municipaux s’imposent. Et le ministère des beaux-arts, pour pouvoir ajouter un paragraphe de plus au chapitre de ses dé­penses, n’aurait qu’à réduire telle subvention dont le chiffre est exagéré, ou à sup­primer telle autre subvention dont l’inuti­lité lui a été parfaitement démontrée.

Les libéralités du gouvernement attein­draient ainsi un but beaucoup plus prati­que et beaucoup plus élevé.

Quand je demandais dans mon précé­dent feuilleton le rétablissement des con­certs des élèves du Conservatoire, je ne me doutais pas que l’étude de certains instrumens était si négligée à ce même Con­servatoire, d’où sortaient autrefois nos meil­leurs instrumentistes. Il n’y a eu cette année que deux concurrens pour le bas­son, lesquels n’ont été jugés dignes que d’un premier et d’un second accessit ; trois élèves, dont un seul a obtenu un accessit, ont concouru pour la clarinette ; il n’y a eu qu’un concurrent pour la trompette, et pour la harpe, une concurrente, Mlle JalletJallet, AdèleAdèle Jallet (Paris, 12 novembre 1852 – ?), harpiste. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint un 2e prix de harpe en 1873. Il ne semble pas qu’elle ait poursuivi une carrière musicale professionnelle.Lire la suite…. En revanche, cinquante-six élèves des deux sexes ont concouru pour le piano et l’étude du clavier, et, sur cinq concurrens pour le cornet à pistons, quatre ont obtenu des récompenses.

Si les choses vont ainsi pendant quelques années encore, dans la plupart de nos or­chestres on sera forcé de se passer de bassons, comme déjà on se passe de harpes, et, jusqu’au jour du jugement dernier, on n’entendra plus de trompettes.

Du reste, il faut convenir que souffler dans un basson, sonner de la trompette ou jouer du tambour est une condition des plus médiocres, tandis que le piano mène à tout, même à la tonsure. Sans doute un basson, aussi bien qu’un pianiste, peut se faire moine ou abbé, mais cela ne fait pas grand bruit dans le monde.

En général, les musiciens d’orchestre, même ceux de l’orchestre de l’Opéra, sont loin d’être rétribués en proportion du talent qu’on exige d’eux et du service au­quel on les oblige. Il n’est pas de petit bureaucrate, de petit employé dont la si­tuation, pouvant s’améliorer chaque année, ne soit préférable à celle de la plupart de nos musiciens d’orchestre. Le sort des choristes, hommes et femmes, est plus mi­sérable encore. Parmi les hommes, du moins, quelques uns ont la ressource d’être gens d’église le matin et gens de théâtre le soir. Et tous ces braves gens, dont la tâche est si pénible, si ingrate et si peu rétribuée, sont d’excellens musiciens.

Donc, nous savons maintenant que les concerts des élèves du Conservatoire ne seront pas rétablis jusqu’à nouvel ordre, faute d’instrumentistes.

J’ai beau retarder par toutes sortes de circonlocutions et de détours l’instant cri­tique, il faut pourtant que j’y arrive. Je dirai donc que la distribution des prix aux élèves du Conservatoire a été marquée par deux incidens qui ont émotionné le public en sens inverse : la décoration de M. ElwartElwart, Antoine-Amable-ElieAntoine-Amable-Elie Elwart, (Paris, 19 septembre 1808 – Paris, 14 octobre 1877), compositeur. Élève de Lesueur au Conservatoire de Paris, il obtint le 1er Prix de Rome en 1834. De 1832 à 1872, il enseigna l’harmonie et le contrepoint au Conservatoire. Il composa surtout des œuvres sacrées (Lire la suite…, professeur d’harmonie en retraite, et l’éloge d’AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite… par M. Jules Simon.

Il est possible, comme on l’a dit, que M. ElwartElwart, Antoine-Amable-ElieAntoine-Amable-Elie Elwart, (Paris, 19 septembre 1808 – Paris, 14 octobre 1877), compositeur. Élève de Lesueur au Conservatoire de Paris, il obtint le 1er Prix de Rome en 1834. De 1832 à 1872, il enseigna l’harmonie et le contrepoint au Conservatoire. Il composa surtout des œuvres sacrées (Lire la suite… soit un républicain de fraîche date ; beaucoup d’autres sont logés à la même enseigne ; mais le cri qu’il a poussé quand M. le ministre des beaux-arts a at­taché à sa boutonnière ce petit bout de ruban rouge par lequel les Français d’au­jourd’hui se distinguent des autres peuples est un cri parti du cœur.

Seulement je crois que si M. ElwartElwart, Antoine-Amable-ElieAntoine-Amable-Elie Elwart, (Paris, 19 septembre 1808 – Paris, 14 octobre 1877), compositeur. Élève de Lesueur au Conservatoire de Paris, il obtint le 1er Prix de Rome en 1834. De 1832 à 1872, il enseigna l’harmonie et le contrepoint au Conservatoire. Il composa surtout des œuvres sacrées (Lire la suite… avait pu se livrer à son inspiration et mieux développer sa pensée, au lieu de crier : « Vive la République ! », il eût chanté :

Vive le gouvernement !

Vive surtout le ministre

Qui récompense le talent,

Et sait distinguer un savant

D’un cuistre !

On aurait peut-être trouvé la poésie mé­diocre, mais l’effet eût été plus grand.

Si M. ElwartElwart, Antoine-Amable-ElieAntoine-Amable-Elie Elwart, (Paris, 19 septembre 1808 – Paris, 14 octobre 1877), compositeur. Élève de Lesueur au Conservatoire de Paris, il obtint le 1er Prix de Rome en 1834. De 1832 à 1872, il enseigna l’harmonie et le contrepoint au Conservatoire. Il composa surtout des œuvres sacrées (Lire la suite… veut mettre ces vers en mu­sique, quelque indignes qu’ils soient d’un tel honneur, je les enroule autour d’un mirli­ton, et c’est de grand cœur que je les lui offre.

Il m’en a peu coûté de complimenter un confrère, mais je suis beaucoup moins à mon aise pour dire à mon tour, et après tout le monde, au ministre des beaux-arts ce que je pense de la façon tout à fait inat­tendue dont, en plein Conservatoire, il a parlé de M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite….

Le maître qui, après BoïeldieuBoieldieu, Francois-AdrienFrançois-Adrien Boieldieu (Rouen, 16 décembre 1775 – Jarcy, 8 octobre 1834), compositeur. Il étudia à  Rouen avec Charles Broche, organiste de la cathédrale et fut nommé organiste de St. André de Rouen. Son premier opéra-comique, La Fille coupable, représenté en 1793 au Théâtre des ArLire la suite…, a été pro­clamé le chef de l’école française, et au­quel nous conserverons ce titre, n’en dé­plaise à ceux qui semblent le convoiter, le maître qui, pendant quarante ans, a en­chanté tout une génération de dilettantes, méritait assurément plus d’égards. M. Au­berAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…, élève et successeur de CherubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite…, sa­vait de son art beaucoup plus qu’il n’en laissait voir, et l’on a eu raison de dire de dire de lui qu’il faisait de la petite musique en grand musicien. Cette facilité, que M. Jules Simon n’hésite pas à lui reprocher, était précisément une des qualités les plus caractéristiques de son génie. MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… aussi travaillait avec une facilité extraor­dinaire (je n’ai pas besoin qu’on me rap­pelle qu’entre AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite… et MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… la diffé­rence est grande), mais a-t-on jamais songé à lui en faire un reproche ?

Si MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, dont le ministre a opposé la science magistrale à l’inspiration facile de M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…, eût entendu ce rapprochement fait dans une intention peu flatteuse pour le maître français, il en eût été fort sur­pris, car l’auteur des HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite…, comme la plupart des Allemands ses compatriotes, tenait en très haute estime le talent de l’au­teur de la Muette.Muette de Portici, LaLa Muette de Portici, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1828.Lire la suite… On a toujours fort goûté les ouvrages de M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite… en Allemagne, où on les joue au moins aussi souvent que nous jouons en France ceux de MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…. Il est possible que l’aimable compositeur dont le panégyrique est encore à faire ait eu des momens de faiblesse vers la fin de sa carrière : chez les plus grands artistes, qui, après tout, sont des hommes comme les autres, l’inspiration vieillit avec le reste ; mais ces erreurs des dernières années se­ront d’autant plus facilement pardonnées à M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite… que, si l’on s’en souvient, on ne s’en souvient guère. Qui donc parlera de la Fiancée du Roi de GarbeFiancée du Roi de Garbe, LaLa Fiancée du Roi de Garbe, S. 49, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique à Paris le 11 janvier 1864.Lire la suite… ou de Jenny BellJenny BellJenny Bell, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 2 juin 1855.Lire la suite…, de Rêve d’amourRêve d’amourRêve d’amour, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Cormon mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 20 décembre 1869.Lire la suite… ou de ZerlineZerline ou la Corbeille d’orangesZerline ou la Corbeille d’oranges, opéra en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber, créé à l’Opéra de Paris le 16 mai 1851.Lire la suite… à propos du Domino noirDomino noir, LeLe Domino noir, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber, créé à l’Opéra-Comique le 2 décembre 1837.Lire la suite… et de la MuetteMuette de Portici, LaLa Muette de Portici, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1828.Lire la suite…, de Fra DiavoloFra DiavoloFra Diavolo, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 23 janvier 1830.Lire la suite…, du PhiltrePhiltre, LeLe Philtre, opéra en deux actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra de Paris le 20 juin 1831.Lire la suite… et des Diamans de la Couronne ?Diamants de la couronne, LesLes Diamants de la couronne, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Henri de Saint-Georges mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 6 mars 1841.Lire la suite…

Certes M. Jules Simon a bien le droit de penser de M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite… ce qu’il en a dit ; mais ce que pense M. Jules Simon, le ministre des beaux-arts n’avait pas le droit de le dire dans cette enceinte toute pleine de la gloire du maître, dans ce temple dont M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite… a été pendant trente années le grand-prêtre, un grand-prêtre indulgent et doux, devant lequel les lévites s’inclinaient avec respect et auquel les vestales aimaient à sourire.

M. Jules Simon a terminé son discours en disant, toujours à propos d’AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite… : « C’est une exception magnifique dont la place n’a jamais été ici. Le directeur du Conservatoire, c’est CherubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite…, GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églLire la suite…, BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, le génie fortifié et agrandi par la science. » Restons en Allemagne, je le veux bien ; mais à la place de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églLire la suite… met­tons Sébastien BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite…, remplaçons BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… par quelque grand musicien allemand plus classique que lui, et complétons la pensée du ministre en félicitant M. Ambroise Tho­mas d’avoir été choisi pour symboliser le travail au Conservatoire et relever le pres­tige de cette institution.

Maintenant, nous devons reconnaître que M. Jules Simon a appelé la MuetteMuette de Portici, LaLa Muette de Portici, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1828.Lire la suite… un chef- d’œuvre, et que MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… n’ayant jamais été plus qu’il ne l’est aujourd’hui maître de l’Opéra, son nom devait venir tout naturel­lement au bout de la plume ou au bout de la langue du ministre protecteur naturel de notre première scène lyrique. Voyez l’affi­che de l’Opéra : quand on ne joue pas les HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite…, on joue Robert ; quand on ne joue plus le ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite…, c’est qu’on a repris l’Africaine.Africaine, L’L’Africaine, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé posthumément à l’Opéra de Paris le 28 avril 1865.Lire la suite… Il n’y a guère que FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite…, à qui l’on fasse de temps à autre une place, dont il est assurément fort digne, à côté des œuvres du maître allemand qui était bien un peu Français tout de même. Et encore, depuis que le directeur de l’Opéra a fait inutilement le voyage de Londres pour demander à M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… son PolyeuctePolyeuctePolyeucte, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, mis en musique par Charles Gounod et créé à l’Opéra de Paris le 7 octobre 1878.Lire la suite… (on prête à l’auteur l’intention singulière de transformer cet opéra en oratorio), je crains bien que la faveur exceptionnelle dont jouissait M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… ne soit quelque peu amoindrie. A défaut de PolyeuctePolyeuctePolyeucte, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, mis en musique par Charles Gounod et créé à l’Opéra de Paris le 7 octobre 1878.Lire la suite…, il faudra bien que le di­recteur de l’Opéra trouve une autre parti­tion. Il cherche, dit-on, mais sans se pres­ser ; ses recettes d’été, dont la fermeture des trois théâtres lyriques font de vérita­bles recettes d’hiver, lui donnent le temps de réfléchir.

Vraisemblablement nous n’aurons cet hiver que la Coupe du roi de ThuléCoupe du roi de Thulé, LaLa Coupe du roi de Thulé, opéra en trois actes sur un livret de Louis Gallet et Edouard Blau mis en musique par Eugene Diaz et créé à l’Opéra le 10 janvier 1873.Lire la suite…, et il faut espérer que l’ouvrage du jeune M. Diaz sera à la hauteur de l’importance qu’on lui donne. Quand les trois directeurs de l’O­péra, de l’Opéra-Comique et du Théâtre- Lyrique eurent l’ingénieuse idée d’insti­tuer un concours, il fut bien entendu que les ouvrages couronnés prendraient place au répertoire sans compter parmi ceux que le cahier des charges impose à chaque directeur. Mais les événemens qui se sont succédé depuis ayant amené entre autres catastrophes la retraite de M. Emile PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, l’incendie du Théâtre-Lyrique et la faillite de M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite…, l’Opéra-Comique reste seul dans l’obligation de remplir ses engagemens. Par un oubli involontaire de l’administration ou par une grâce toute spé­ciale, le nouveau directeur de l’Opéra a été dispensé de remplir les siens, c’est-à-dire ceux de son prédécesseur. Les composi­teurs de musique français, habitués dans leur ingrate carrière à tous les hasards et à toutes les déceptions, n’ont élevé aucune réclamation, n’ont fait entendre aucune plainte. Mais le directeur de l’Opéra, qui a l’humeur voyageuse, n’était pas plutôt re­venu de Londres qu’il partait pour Padoue, où l’on donne en ce moment l’AïdaAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite… de M. VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…. Il n’est donc que temps de rap­peler au successeur de M. Emile PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… qu’il n’échappera pas deux années de suite à cette obligation qui lui semble sans doute bien périlleuse, de choisir lui-même et de donner au public une œuvre nouvelle, et qu’il ne doit point se bercer de l’espoir de remplacer l’œuvre d’un compositeur fran­çais par la traduction d’un opéra italien, pas plus que par tel autre ouvrage déjà re­présenté à Paris sur un autre théâtre ly­rique.

Et croyez bien que je ne prêche ni pour ma paroisse ni pour mon saint. Le direc­teur de l’Opéra trouve, et il a peut-être raison, que l’échec d’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… ne me per­met pas de rentrer de sitôt dans la lice, et moi, qui n’ai point oublié l’échec d’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite…, je trouve qu’il faudrait être bien té­méraire pour livrer un grand ouvrage en cinq actes (c’est de SigurdSigurdSigurd, opéra en quatre actes sur un livret de Camille du Locle et Alfred Blau, mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles le 7 janvier 1884.Lire la suite… que je veux parler) aux hasards d’une exécution insuf­fisante. De sorte que le directeur de l’Opéra et moi nous sommes parfaitement d’accord.

Même depuis la rentrée de Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite…, il n’y a d’autre prima-donna à l’Opéra que Mme GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…. Quand Mme Nilsson-Rouzeaud [Rouzaud] (saluons en passant l’heureux époux d’Ophélie) sera revenue du pays des ava­lanches, elle partira pour le pays des nei­ges ; Mme Marie Sass est attendue dans la patrie du Cid ; Mme CzillagCsillag, RosaRóza Goldstein dite Rosa Csillag (Albertirsa/Hongrie, 23 octobre 1832 – Vienne, 20 [21] février 1892), mezzo-soprano. Elle étudia le chant à Budapest avec Dinora Baumgarten Herzfelderné et débuta le 15 juillet 1848 dans le rôle de Nancy (Martha, Flotow). En 1850, elle partit étudier à VieLire la suite… [Csillag]Csillag, RosaRóza Goldstein dite Rosa Csillag (Albertirsa/Hongrie, 23 octobre 1832 – Vienne, 20 [21] février 1892), mezzo-soprano. Elle étudia le chant à Budapest avec Dinora Baumgarten Herzfelderné et débuta le 15 juillet 1848 dans le rôle de Nancy (Martha, Flotow). En 1850, elle partit étudier à VieLire la suite… est engagée à Bruxelles pour chanter le TannhauserTannhäuserTannhäuser, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 19 octobre 1845. Wagner fit des quelques changements pour la version en français due à Charles Nuitter qui fut créée à l’Opéra de Paris Lire la suite… et Fidelio.FidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite… Vous croyez peut-être que le di­recteur de l’Opéra se désole de voir lui échapper des cantatrices qu’il n’a pas pu ou qu’il n’a pas su retenir ? Pas le moins du monde. Il a découvert une danseuse pour laquelle quantité d’Américains se sont brûlé la cervelle, et il sait qu’il n’en faut pas davantage pour rendre à notre première scène lyrique tout l’éclat des splendeurs passées, la vogue de ses plus beaux jours.

CarafaCarafa, Michel (Michele Enrico Francesco Vincenzo AloisioMichel-Henri-François-Vincent-Aloys-Paul Carafa de Colobrano, dit Michel Carafa (Naples, 17 novembre 1787 – Paris, 26 juillet 1872). Second fils du prince de Colobrano et duc d’Alvita, il étudia la musique à Naples puis de 1806 à 1808 à Paris, auprès de Luigi Cherubini et Frédéric KalkenLire la suite…, que le ministre des beaux-arts, en son discours, a appelé l’auteur du Soli­taireSolitaire, LeLe Solitaire, opéra-comique en trois actes sur un livret Eugène de Planard, mis en musique par Michel Carafa, créé à l’Opéra-Comique le 17 août 1822. Il fut repris au Théâtre-Lyrique le 14 décembre 1855.Lire la suite…, et qu’il eût peut-être mieux valu appeler l’auteur de Masaniello ;MasanielloMasaniello ou Le Pêcheur napolitain, drame lyrique en quatre actes sur un livret de Charles-François-Jean-Baptiste Moreau et A. M. Lafortelle mis en musique par Michele Enrico Carafa et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 27 décembre 1827.Lire la suite… CarafaCarafa, Michel (Michele Enrico Francesco Vincenzo AloisioMichel-Henri-François-Vincent-Aloys-Paul Carafa de Colobrano, dit Michel Carafa (Naples, 17 novembre 1787 – Paris, 26 juillet 1872). Second fils du prince de Colobrano et duc d’Alvita, il étudia la musique à Naples puis de 1806 à 1808 à Paris, auprès de Luigi Cherubini et Frédéric KalkenLire la suite…, qui fut directeur de ce Gymnase militaire que le gouvernement impérial crut devoir sup­primer et que le gouvernement actuel fe­rait peut-être bien de rétablir ; CarafaCarafa, Michel (Michele Enrico Francesco Vincenzo AloisioMichel-Henri-François-Vincent-Aloys-Paul Carafa de Colobrano, dit Michel Carafa (Naples, 17 novembre 1787 – Paris, 26 juillet 1872). Second fils du prince de Colobrano et duc d’Alvita, il étudia la musique à Naples puis de 1806 à 1808 à Paris, auprès de Luigi Cherubini et Frédéric KalkenLire la suite…, l’ami le plus dévoué de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, vient de mourir. Il était à l’âge où ces sortes d’accidens ar­rivent, bien qu’ils arrivent à tout âge, mal­heureusement. CarafaCarafa, Michel (Michele Enrico Francesco Vincenzo AloisioMichel-Henri-François-Vincent-Aloys-Paul Carafa de Colobrano, dit Michel Carafa (Naples, 17 novembre 1787 – Paris, 26 juillet 1872). Second fils du prince de Colobrano et duc d’Alvita, il étudia la musique à Naples puis de 1806 à 1808 à Paris, auprès de Luigi Cherubini et Frédéric KalkenLire la suite… était né en 1785. Il avait donc quatre-vingt-sept ans. Depuis quelques années, sa mort était pressentie et n’a surpris personne, tandis que la mort de M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…, qui fut un jeune homme jusqu’à ses derniers instans, semblait ne devoir jamais arriver. Donc, celui qui en son temps fut un compositeur presque illustre et souvent applaudi s’est éteint sans faire grand bruit parmi cette génération trop jeune pour avoir pu le connaître et le bien apprécier. On ne jouait plus ses œuvres depuis bien des années ; la dernière ten­tative faite au Théâtre-Lyrique par le directeur PellegrinPellegrin, PierrePierre Pellegrin, (Carcassonne, 30 avril 1794 – Toulon, 25 juin 1877), directeur. Il fut directeur du Grand-Théâtre de Toulon de 1833-36, de 1838-44, et de 1846-47. Après avoir dirigé le Théâtre du Gymnase à Marseille, il fut nommé directeur du Grand-Théâtre de Marseille du 21 Novembre 184Lire la suite…, un contemporain du maître, n’avait pas réussi. Le SolitaireSolitaire, LeLe Solitaire, opéra-comique en trois actes sur un livret Eugène de Planard, mis en musique par Michel Carafa, créé à l’Opéra-Comique le 17 août 1822. Il fut repris au Théâtre-Lyrique le 14 décembre 1855.Lire la suite…, « qui sait tout, qui voit tout », ne sut pas plaire au public, ne put pas se maintenir sur l’affiche et vit la décon­fiture prochaine de la direction qui l’avait exhumé. C’est en ce cas seulement que le Solitaire ne se trompa point, et il faut croire que c’est de son propre mouvement qu’il se retira. La reprise de Masaniello MasanielloMasaniello ou Le Pêcheur napolitain, drame lyrique en quatre actes sur un livret de Charles-François-Jean-Baptiste Moreau et A. M. Lafortelle mis en musique par Michele Enrico Carafa et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 27 décembre 1827.Lire la suite…eût été en ce temps-là et serait encore aujourd’hui une opération bien meilleure et bien plus profitable aux intérêts du théâtre qui en ferait l’essai, et à la gloire posthume du compositeur. La Muette Muette de Portici, LaLa Muette de Portici, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1828.Lire la suite…a fait oublier MasanielloMasanielloMasaniello ou Le Pêcheur napolitain, drame lyrique en quatre actes sur un livret de Charles-François-Jean-Baptiste Moreau et A. M. Lafortelle mis en musique par Michele Enrico Carafa et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 27 décembre 1827.Lire la suite…, mais les musi­ciens vous diront que MasanielloMasanielloMasaniello ou Le Pêcheur napolitain, drame lyrique en quatre actes sur un livret de Charles-François-Jean-Baptiste Moreau et A. M. Lafortelle mis en musique par Michele Enrico Carafa et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 27 décembre 1827.Lire la suite… n’est cer­tainement pas indigne de tenir son rang à côté de la Muette.Muette de Portici, LaLa Muette de Portici, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1828.Lire la suite… Le duo : Un oiseau qui supporte à peine la lumière, est un chef- d’œuvre ; la barcarolle a joui d’une vogue à nulle autre pareille, et bien d’autres morceaux de la partition sont extrêmement remarquables.

CarafaCarafa, Michel (Michele Enrico Francesco Vincenzo AloisioMichel-Henri-François-Vincent-Aloys-Paul Carafa de Colobrano, dit Michel Carafa (Naples, 17 novembre 1787 – Paris, 26 juillet 1872). Second fils du prince de Colobrano et duc d’Alvita, il étudia la musique à Naples puis de 1806 à 1808 à Paris, auprès de Luigi Cherubini et Frédéric KalkenLire la suite… qui, avant de se livrer à la com­position, avait été officier de hussards, écuyer du roi de Naples, puis officier d’or­donnance de Joachim MuratMurat, JoachimJoachim Murat (Labastide-Fontenière, aujourd’hui Labastide-Murat/Quercy, 25 mars 1767 – Citadelle de Pizzo/Calabre, 13 octobre 1815), militaire, homme politique et chef d’Etat. Destiné par ses parents à l’état ecclésiastique, il fut séminariste à Cahors puis chez les lazaristes de TouLire la suite…, a écrit une trentaine d’ouvrages, représentés en Italie, à Vienne et à Paris, et dont les plus popu­laires sont sont : le SolitaireSolitaire, LeLe Solitaire, opéra-comique en trois actes sur un livret Eugène de Planard, mis en musique par Michel Carafa, créé à l’Opéra-Comique le 17 août 1822. Il fut repris au Théâtre-Lyrique le 14 décembre 1855.Lire la suite… (1822), le Valet de ChambreValet de chambre, LeLe Valet de chambre, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugene Scribe et Mélesville (pseudonyme de Honoré-Nicolas-Marie Duveyrier), mis en musique par Michele Carafa et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris le 16 septembre 1823.Lire la suite… (1823), la Violette (1827), en collaboration avec Leborne ; Masaniello MasanielloMasaniello ou Le Pêcheur napolitain, drame lyrique en quatre actes sur un livret de Charles-François-Jean-Baptiste Moreau et A. M. Lafortelle mis en musique par Michele Enrico Carafa et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 27 décembre 1827.Lire la suite…(1828) et la Prison d’EdimbourgPrison d’Edimbourg, LaLa Prison d’Edimbourg, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugene Scribe et François-Antoine-Eugène de Planard, mis en musique par Michel Carafa et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris le 20 juillet 1833.Lire la suite… (1833), ou­vrage, dit M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, qui réussit peu, mais qui méritait un meilleur sort.

C’est en 1837 que CarafaCarafa, Michel (Michele Enrico Francesco Vincenzo AloisioMichel-Henri-François-Vincent-Aloys-Paul Carafa de Colobrano, dit Michel Carafa (Naples, 17 novembre 1787 – Paris, 26 juillet 1872). Second fils du prince de Colobrano et duc d’Alvita, il étudia la musique à Naples puis de 1806 à 1808 à Paris, auprès de Luigi Cherubini et Frédéric KalkenLire la suite… succéda à LesueurLesueur, Jean-FrancoisJean-François Lesueur (Drucat-Plessiel/Somme, 15 février 1760 – Paris, 6 octobre 1837), compositeur. Il reçut sa formation musicale dans les maîtrises d’Abbeville et d’Amiens. Il quitte Amiens en 1876 et pendant dix ans dirigea successivement les maîtrises de différents chapitres de provLire la suite… comme membre de l’Académie des Beaux-Arts. Bien qu’il eût étudié l’harmo­nie avec FenaroliFenaroli, FedeleFedele Fenaroli (Lanciano/Les Abruzzes, Italie, 25 avril 1730 – Naples, 1er janvier 1818), compositeur et professeur. Il étudia la musique avec son père, Francesco Antonio Fenaroli, qui était maître de chapelle à l’église Santa Maria del Ponte de Lanciano. Il fit des études de droit mais,Lire la suite…, la fugue et le contre­point avec CherubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite…, il n’était point homme de science, écrivait avec une cor­rection relative et appartenait par droit de naissance et par toutes ses sympathies à cette école des mélodistes italiens dont l’auteur du BarbierBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite… et de Guillaume Tell Guillaume TellGuillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Etienne de Jouy et Hippolyte Bis, d’après Schiller, mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 3 aout 1829.Lire la suite…était pour lui le type le plus accompli, l’expression la plus sublime.

Il y a trois ou quatre ans on le voyait encore très assidu aux représentations des Fantaisies-Parisiennes et de l’Opéra, où il avait un siège à l’entrée de l’amphithéâtre. Mais déjà ses facultés étaient très affaiblies et il ressentait les premières atteintes de la paralysie à laquelle il a succombé. On a exécuté à ses obsèques deux morceaux de sa composition : une Marche funèbreMarche funèbreMarche funèbre pour la translation des cendres de l’Empereur Napoléon pour orchestre d’harmonie de Michele Carafa. La partition manuscrite se trouve à la bibliothèque du Conservatoire de musique San Pietro a Majella à Naples.Lire la suite… et un Ave verumAve verumAve verum, motet pour ténor, chœur et orchestre de Michele Carafa dont la partition manuscrite se trouve à la Bibliothèque Nationale de France.Lire la suite… avec accompagnement de harpe par M. Prunier [Prumier], un de ses élèves.

Ceci n’est qu’une courte notice biogra­phique, une appréciation très succincte du talent de CarafaCarafa, Michel (Michele Enrico Francesco Vincenzo AloisioMichel-Henri-François-Vincent-Aloys-Paul Carafa de Colobrano, dit Michel Carafa (Naples, 17 novembre 1787 – Paris, 26 juillet 1872). Second fils du prince de Colobrano et duc d’Alvita, il étudia la musique à Naples puis de 1806 à 1808 à Paris, auprès de Luigi Cherubini et Frédéric KalkenLire la suite… et de son œuvre. J’espère avoir un jour l’occasion de parler plus di­gnement du maître regretté dont le fauteuil à l’Institut restera vacant jusqu’au com­mencement de l’année prochaine.

E. Reyer.