Le Courrier de Paris, 30 janvier 1859, [p. 1] (article signé E. Reyer).

Chronique musicale.

L’opéra de salon est très en vogue cette année. RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… lui-même a daigné le prendre sous son patronage, et ce n’est pas un mince honneur pour de jeunes musiciens que d’être applaudis par ces mains illustres. Ils n’auraient peut-être pas cette bonne fortune au théâtre, où le célèbre maëstro, on le sait, se montre rarement.

J’ai cru pendant longtemps que l’opéra de salon se chantait dans un salon, les personnages étant rangés autour du piano, comme pour un concert. Je ne songeais pas au dialogue et je faisais, dans mon ignorance, une part trop minime au poëte. La première fois que j’ai assisté à la représentation d’un de ces charmans ouvrages, je m’en suis voulu d’être resté jusque-là dans une erreur si grande. D’abord, j’ai été introduit au milieu d’un salon splendidement éclairé, à l’extrémité duquel était disposée avec beaucoup d’élégance et de vérité, une scène occupant toute la largeur de l’appartement ; puis, quand le rideau s’est levé après les trois coups d’usage, j’ai vu sur cette scène des personnages parfaitement costumés et une décoration que le pinceau de M. SéchanSéchan, Charles-PolycarpeCharles-Polycarpe Séchan (Paris, 29 juin 1803 – Paris, 14 septembre 1874), peintre décorateur. Il travailla souvent avec Cambon aux décors de l’Opéra, notamment pour celui de l’intérieur de la cathédrale de Münster du 4ème acte du Prophète (Meyerbeer). Il fut également engagé par ÉLire la suite… ou de M. DespléchinDesplechin, Edouard-DesireEdouard Désiré Joseph dit Edouard Desplechin (Lille, 12 avril 1802 – Paris, 10 décembre 1871), peintre décorateur. Disciple de Ciceri, il réalisa de nombreux décors pour l’Opéra de Paris et aussi pour les autres scènes parisienne dont ceux de Gustave III (Auber, 1833), La Juive (HalLire la suite… n’eût pas désavouée. Je me figurais être à l’Opéra-Comique ou à l’Opéra, et pour compléter mon illusion, je cherchais l’orchestre, la carapace du souffleur et la claque ; mais l’orchestre était remplacé par un piano caché dans la coulisse, le souffleur était blotti je ne sais où, de manière à ce qu’on ne pût ni le voir ni l’entendre, et comme tout le monde applaudissait, il était évident que la claque avait été supprimée. Les femmes en toilette de bal, décolletées et, pour la plupart, étincelantes de diamans et de pierreries, étaient assises aussi commodément que le leur permettait l’ampleur de leurs robes, sur des sièges de satin et de velours, les hommes avaient pris place sur des banquettes latérales et formaient une guirlande d’habits noirs, de moustaches cirées et de têtes chauves à ce parterre de fleurs. Après l’ouverture, jouée par un pianiste invisible, la pièce a commencé. Cette ouverture renferme des motifs délicieux, tellement délicieux, que j’étais bien sûr de les voir reparaître plus tard dans le cours de l’ouvrage.

Le premier morceau est un duo entre la marquise et le chevalier, un duo dans lequel il y a de très heureuses modulations et un marivaudage musical traité avec beaucoup de finesse et de savoir. Le chevalier chante une polonaise, la marquise lui répond par une romance suivie d’une brillante cabalette, dont j’ai heureusement retenu les quatre premiers vers :

Printemps de la vie,

Saison de bonheur,

Où tout nous convie

Aux charmes du cœur.

Arrive le marquis dont la voix de baryton lance cette phrase énergique :

Souvenez-vous, qu’en amour comme en guerre,

On réussit par la témérité !

Et cette phrase est le prélude d’un second duo tout rempli d’ingénieux détails et de jolies pensées mélodiques. Voici assurément le bouquet de la partition : c’est la romance du marquis. On a bissé cette fraîche inspiration, qui ne demande qu’à être gravée pour devenir populaire. Les trois personnages de la pièce étant réunis, chantent un trio pendant lequel l’orchestre se repose : un trio sans accompagnement. Il est évident qu’en écrivant ce morceau, le musicien a voulu atteindre à des régions un peu plus hautes que les régions habituelles de l’Opéra-Comique. Cet excès d’audace lui a parfaitement réussi : la disposition des voix est excellente et le style très soutenu. C’est à peine si on a remarqué que le morceau était un peu long et un peu solennel pour une si petite intrigue et pour un si petit cadre.

J’arrive au final qui se compose d’un duo et d’un trio terminé par une strette. Cela est mélodieux et très habilement écrit : on a surtout remarqué la phrase : Ah ! mais courir le monde a bien quelques dangers, qui est évidemment une des plus heureuses inspirations qu’ait eues le musicien. Maintenant, il est temps que je vous dise le nom de ce musicien : c’est M. Jules BeerBeer, JulesJules Beer (Berlin, 6 juin 1828 – Paris, 6 mars 1913), compositeur. Il était le neveu de Meyerbeer et musicien amateur. Il fit représenter dans son salon à Paris deux opéras-comiques : L’État de siège (1859) et Les Roses de Malesherbes (1861) et y fit jouer son Psaume CXXXVII pour soli, chœLire la suite…, le neveu de M. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…. Mon confrère Albert de la Fizelière vous a déjà raconté le poëme écrit par la plume spirituelle de M. Galoppe d’Onquaire ; voilà pourquoi je me suis borné à parler de la partition. Le titre, on ne l’a pas oublié, est : En état de siège [L’État de siège]En État de siègeEn État de siège, opéra de salon en un acte sur un livret de Pierre-Jean-Hippolyte-Adonis Galoppe d’Onquaire, mis en musique par Jules Beer, créé dans les salons de Jules Beer à Paris le 18 janvier 1859.Lire la suite…. Je ne sais pas quel effet produirait au théâtre cet ouvrage qui a paru si gracieux et si charmant dans un salon ; M. RoqueplanRoqueplan, Louis-Victor-NestorLouis-Victor-Nestor Roqueplan (Monreal/Aude, 16 septembre 1820 – Paris, 24 avril 1870), journaliste, directeur. Il vint à Paris en 1825 et s’engagea dans une carrière de journaliste. Il fut rédacteur en chef du Figaro où en 1830 il s’opposa aux ordonnances de Charles X. Pour La Presse et au Lire la suite…, qui était au nombre des invités de M. Jules BeerBeer, JulesJules Beer (Berlin, 6 juin 1828 – Paris, 6 mars 1913), compositeur. Il était le neveu de Meyerbeer et musicien amateur. Il fit représenter dans son salon à Paris deux opéras-comiques : L’État de siège (1859) et Les Roses de Malesherbes (1861) et y fit jouer son Psaume CXXXVII pour soli, chœLire la suite…, a dû certainement se poser cette question, et sans doute il l’a déjà résolue.

Maintenant je vais faire une simple observation relative aux acteurs qui jouent sur ces petits théâtres de salon : ils paraissent beaucoup trop grands, blessent les lois de la perspective et ont l’air de jouer dans une boîte : cet inconvénient disparaîtrait, je crois, si les acteurs chantaient dans la coulisse et étaient remplacés sur la scène par des marionnettes. Cela ne nous empêcherait nullement d’applaudir des voix aussi sympathiques, aussi suaves que celles de Mme Gaveaux-SabatierGaveaux-Sabatier, EmilieÉmélie-Perrine-Suzanne Bénazet, dite Mme Gaveaux-Sabatier (Paris 7 juillet 1820 – Paris, 11 octobre 1896), soprano. Elle débuta en 1842 et fit une carrière de chanteuse dans les concerts et les salons. Reyer la surnomma « La fauvette des salons » et lui dédia une de ses premières mélodies,Lire la suite…, de M. Jules Lefort et de M. CabelCabel, Louis JosephLouis-Joseph Cabu, dit Cabel (Namur, 29 mars 1819 – Gand, 27 juillet 1884), baryton. Beau-frère de Marie Cabel, il fut engagé en 1853 au Théâtre-Lyrique où il participa aux créations de Colin-Maillard (Hignard, 1853), Le Bijou perdu (Adam, 1853), Élisabeth ou la Fille du proscrit (DonizettLire la suite… (de L’Opéra-Comique).

M. Jacques BaurBaur, JulesJules Baur (Aix-la-Chapelle, 26 juin 1829 – ?), pianiste et compositeur. Fils d’un musicien professeur au collège royal d’Aix-la-Chapelle, il étudia avec Mendelssohn. Après avoir fait des tournées de concert en Allemagne, Hollande, Belgique et France, il se fixa à Lille vers 1855 et donna pLire la suite…, élève de LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…, vient d’arriver à Paris. Aussitôt son arrivée, M. BaurBaur, JulesJules Baur (Aix-la-Chapelle, 26 juin 1829 – ?), pianiste et compositeur. Fils d’un musicien professeur au collège royal d’Aix-la-Chapelle, il étudia avec Mendelssohn. Après avoir fait des tournées de concert en Allemagne, Hollande, Belgique et France, il se fixa à Lille vers 1855 et donna pLire la suite… a organisé une soirée musicale, dans laquelle il a fait exécuter un concerto de son maître. Les artistes et le public, toujours friands de choses nouvelles, se sont empressés d’accourir. Ce concerto ne ressemble nullement aux compositions de ce genre que nous ont laissé MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, Beethoven, Weber, Hummel et Mendelsohn [Mendelssohn]. M. LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…, lorsqu’il s’est fait chef d’école, a rompu avec toutes les traditions du passé ; il ne peut donc imiter personne. Ce qui m’a le plus frappé en écoutant le concerto de M. LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…, ce n’est ni la bizarrerie de la forme, ni l’absence de toute espèce de phrase mélodique : c’est le sérieux avec lequel des artistes de talent l’ont exécuté. Quant au public, il s’est montré courtois et de bonne compagnie en respectant le dévouement de M. Jacques BaurBaur, JulesJules Baur (Aix-la-Chapelle, 26 juin 1829 – ?), pianiste et compositeur. Fils d’un musicien professeur au collège royal d’Aix-la-Chapelle, il étudia avec Mendelssohn. Après avoir fait des tournées de concert en Allemagne, Hollande, Belgique et France, il se fixa à Lille vers 1855 et donna pLire la suite…, et il a attendu, pour applaudir ce jeune et brillant virtuose, la seconde partie du concert où figuraient une valse de Chopin, un andante varié de Beethoven et une romance sans paroles composée par le bénéficiaire. Je ne serais pas étonné que cette romance sans paroles fut tenue en médiocre estime par le grand chef de l’école de l’avenir.

Un mot d’éloges à M. Adolphe de GrootGroot, Adolphe deAdolphe de Groot ( Frankfort, 20 mai 1819 – Paris, 22 février 1896), chef d’orchestre et compositeur. Fils du clarinettiste David de Groot et frère du pianiste et compositeur Jules de Groot. Il fut chef d’orchestre au Théâtre de la Porte Saint-Martin puis au Châtelet. Il composa la musiquLire la suite…, qui a vaillemment conduit l’orchestre et dont on a applaudi une ouverture très habilement travaillée, avec pastorale en sourdines, fugue, etc.

Quelques jours avant le concert de M. Jacques BaurBaur, JulesJules Baur (Aix-la-Chapelle, 26 juin 1829 – ?), pianiste et compositeur. Fils d’un musicien professeur au collège royal d’Aix-la-Chapelle, il étudia avec Mendelssohn. Après avoir fait des tournées de concert en Allemagne, Hollande, Belgique et France, il se fixa à Lille vers 1855 et donna pLire la suite…, un tout petit pianiste, âgé de dix ans et demi, avait paru sur l’estrade de la salle Herz. Ce prodigieux enfant, cet enfant prodige, se nomme Henri Ketten Ketten, HenriHenri Ketten (Baja/ Hongrie, 25 mars 1848 – Paris, 1er avril 1883), pianiste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Antoine-François Marmontel (piano) et Fromental Halévy (composition). Après son concert à Paris, il joua en juillet à Londres et en 1860 devant la reine d’ALire la suite…; il joue les morceaux les plus difficiles avec l’aplomb d’un artiste consommé, et il a déjà fait d’assez bonnes études pour écrire très correctement les inspirations qui lui viennent pendant qu’il fait une partie de billes ou qu’il regarde tourner sa toupie. Si l’éducation musicale de cet enfant est bien dirigée, il ira fort loin ; c’est l’avis de tous les grands artistes qui l’ont entendu. M. LeeLee, SébastienSebastian [Sébastien] Lee (Hambourg, 24 décembre 1805 – Hambourg, 4 janvier 1887), violoncelliste et compositeur. Après ses études à Hambourg, il se produisit en tournées en Allemagne avant de venir en 1832 à Paris, où il fréquenta les musiciens qui faisaient de la musique de chambre, parLire la suite…, l’éminent violoncelliste, et M. SaengerSaenger, Jean-Baptiste-ErnestJean-Baptiste-Ernest Saenger (Paris, 14 janvier 1816 – Paris, 11 mars 1882), violoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un deuxième prix de violon en 1838. D’abord engagé à l’orchestre des concerts Musard, il poursuivit sa carrière à l’orchestre de l’Opéra de 184Lire la suite…, l’un des premiers et des meilleurs violons de l’orchestre de l’Opéra, ont bien voulu prêter leur concours au jeune KettenKetten, HenriHenri Ketten (Baja/ Hongrie, 25 mars 1848 – Paris, 1er avril 1883), pianiste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Antoine-François Marmontel (piano) et Fromental Halévy (composition). Après son concert à Paris, il joua en juillet à Londres et en 1860 devant la reine d’ALire la suite…. RogerRoger, Gustave-HippolyteGustave-Hippolyte Roger (La-Chapelle-Saint-Denis, 17 décembre 1815 – Paris, 12 septembre 1879), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique en 1837. Il débuta le 16 Février 1838 à l’Opéra-Comique dans le rôle de Georges de L’EclairLire la suite… a chanté aussi et il a chanté avec cette voix, avec cette méthode qu’il est inutile de vanter aujourd’hui.

Les séances de musique de chambre ont un public spécial et qui leur est toujours fidèle. Les sociétés ChevillardChevillard, Pierre-Francois-AlexandrePierre-François-Alexandre Chevillard (Anvers, 15 janvier 1811 – Paris, 20 décembre 1877), violoncelliste. Il étudia au Conservatoire avec Louis Norblin et obtint un premier prix de violoncelle en 1827. En 1831, il fut engagé dans l’orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire et lLire la suite…, LeboucLebouc, Charles-JosephCharles-Joseph Lebouc (Besançon, 22 décembre 1822 – Hyères, 7 mars 1893), violoncelliste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un premier prix de violoncelle en 1844. Il fut membre de l’orchestre de l’Opéra de 1846 à 1848 et l’année suivante de la Société desLire la suite…, JacquardJacquard, Léon-JeanLéon-Jean Jacquard (Paris, 3 novembre 1826 – Paris, 27 mars 1886), violoncelliste. Il étudia le violoncelle avec Louis Norblin au Conservatoire de Paris où il obtint en 1844 un premier prix de violoncelle. Il joua surtout dans les formations de musique de chambre, dont la société de quatuorsLire la suite…, AlardAlard, Delphin-JeanDelphin-Jean Alard (Bayonne, 8 mars 1815 – Paris, 22 février 1888), violoniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Habeneck, Fétis et Halévy et obtint un premier prix de violon à l’unanimité en 1830. Il fut soliste à la Société des Concerts du ConservatoLire la suite… et FranchommeFranchomme, Auguste-JosephAuguste-Joseph Franchomme (Lille, 10 avril 1808 – Paris, 21 janvier 1884), violoncelliste. Il étudia au Conservatoire de Paris et remporta un premier prix de violoncelle en 1825. Il fut d’abord engagé à l’orchestre de l’Ambigu, puis à celui du Théâtre-Italien en 1827. L’année suivanLire la suite…, attirent à la salle Pleyel tous ceux qui, sans avoir pour la musique classique une adoration exclusive, trouvent cependant qu’il y a dans les œuvres des grands maîtres, exécutées par des artistes de premier ordre, une source d’émotions infinies.

Le deuxième concert du Conservatoire a été fort intéressant, et je sais que cela peut se dire de tous les concerts qui se donnent dans le temple de la rue Bergère. Les variations sur un thème de HaendelHandel, Georges FredericGeorge Frideric Haendel (Halle, 23 février 1685 – Londres, 14 avril 1759), compositeur. Il étudia la composition avec Friedrich Wilhelm Zachow, organiste à Halle. En 1703, il accepta le poste de violoniste dans l’orchestre de Hambourg. C’est là qu’il composa son premier opéra, Almira (1Lire la suite…, orchestrées par M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…, ont été très applaudies, et quelque opinion que l’on ait sur des arrangemens de ce genre, on ne peut s’empêcher de rendre hommage à l’habileté et au talent de l’arrangeur. MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… a réorchestré la plupart des oratorios de HaendelHandel, Georges FredericGeorge Frideric Haendel (Halle, 23 février 1685 – Londres, 14 avril 1759), compositeur. Il étudia la composition avec Friedrich Wilhelm Zachow, organiste à Halle. En 1703, il accepta le poste de violoniste dans l’orchestre de Hambourg. C’est là qu’il composa son premier opéra, Almira (1Lire la suite…, et personne n’a trouvé cela mauvais : aujourd’hui, pourquoi nous montrerions-nous plus sévères et plus difficiles ?

Le Théâtre-Italien vient de reprendre Matilda di ShabranMatilde di ShabranMatilde di Shabran, melodramma giocoso en deux actes de Gioachino Rossini sur un livret en italien de Jacopo Ferretti et créé au Théâtre Apollo de Rome le 24 février 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 15 octobre 1829. Rossini fit une deuxième version créée à Naples le 11 novembre 1821Lire la suite… et ErnaniErnaniErnani, opéra en quatre actes sur un livret de Francisco Maria Piave,d’après Hernani de Hugo, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 9 Mars 1844 et au Théâtre-Italien à Paris le 6 janvier 1846.Lire la suite…, deux partitions d’un caractère tout opposé et toutes deux fort goûtées du public. Dans ErnaniErnaniErnani, opéra en quatre actes sur un livret de Francisco Maria Piave,d’après Hernani de Hugo, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 9 Mars 1844 et au Théâtre-Italien à Paris le 6 janvier 1846.Lire la suite…, c’est Mme CambardiCambardi, Mathilde JeanneMathilde-Jeanne Chambard dite Cambardi (Lyon, 24 mai 1828 – Vichy, 30 novembre 1861), mezzosoprano. Elle étudia au Conservatoire, où elle obtint en 1851 un 1er prix de Chant et un 2eme prix d’Opéra. Elle se produisit à Bruxelles (1851) puis au Grand Théâtre de Lyon (1852) dans Fernand CorteLire la suite… qui a rempli le rôle de dona Sol. Mme CambardiCambardi, Mathilde JeanneMathilde-Jeanne Chambard dite Cambardi (Lyon, 24 mai 1828 – Vichy, 30 novembre 1861), mezzosoprano. Elle étudia au Conservatoire, où elle obtint en 1851 un 1er prix de Chant et un 2eme prix d’Opéra. Elle se produisit à Bruxelles (1851) puis au Grand Théâtre de Lyon (1852) dans Fernand CorteLire la suite… est une excellente acquisition pour le Théâtre-Italien ; elle a une voix très étendue, d’un timbre très sympathique, et elle sait chanter, ce qui n’est pas, en général, le mérite ordinaire de nos cantatrices.

Une nouvelle étoile se lève à côté de Mme Penco Penco, RosinaRosina Penco (Naples, 8 avril 1823 – Porretta près Bologne, 2 novembre 1894), soprano. Elle débuta sa carrière dans les théâtres dans les pays scandinaves en 1847/48 (Copenhague et Stockholm) avec beaucoup de succès dans œuvres de Donizetti et Verdi. En 1850, elle se produisit dans les théLire la suite…: le début de Mlle SaroltaGizella-Maria-Anna-Eva Bujanovics Aggeleki dite SaroltaGizella-Maria-Anna-Eva Bujanovics Aggeleki dite Sarolta (Budapest, 26 janvier 1839 – Paris, 15 mai 1926), soprano. Elle étudia le chant avec Jules Alary à Paris et débuta au Théâtre-Italien en 1859 dans le rôle de Léonore de Il trovatore (Verdi) puis à Londres dans le rôle de Violetta de LLire la suite…, dans le TrovatoreTrovatore, IlIl Trovatore, opéra en quatre actes sur un livret en italien de Salvadore Cammarano  complété par Leone Emanuele Bardare et mis en musique par Giuseppe Verdi. L’œuvre fut créée au Théâtre Apollo à Rome le 19 janvier 1853 et au Théâtre-Italien à Paris le 23 décembre 1854.Lire la suite…, a été l’évènement de cette semaine : Mlle SaroltaGizella-Maria-Anna-Eva Bujanovics Aggeleki dite SaroltaGizella-Maria-Anna-Eva Bujanovics Aggeleki dite Sarolta (Budapest, 26 janvier 1839 – Paris, 15 mai 1926), soprano. Elle étudia le chant avec Jules Alary à Paris et débuta au Théâtre-Italien en 1859 dans le rôle de Léonore de Il trovatore (Verdi) puis à Londres dans le rôle de Violetta de LLire la suite… est une jeune fille d’excellente maison et douée d’une beauté merveilleuse. En la voyant si belle, on s’étonne qu’elle chante si bien. Au commencement, elle était très émue ; mais à la fin de la pièce les applaudissemens des loges et de l’orchestre lui avaient rendu tout son courage, tous ses moyens, et à Naples on l’eût rappelée aussi souvent qu’elle eût bien voulu revenir.

J’annonce l’arrivée à Paris de M. BeckerBecker, JeanJean Becker (Mannheim, 11 mai 1833 – Mannheim, 10 octobre 1884), violoniste. Il étudia le violon avec son père, Carl Becker, et avec Hugo Hillebrandt. De 1855 à 1865, il succéda à Aloys Kettenus à la tête de l’orchestre du Nationaltheater de Mannheim. A partir de 1859, il se produisit en viLire la suite…, premier violon solo de la princesse Stéphanie de Bade, et le premier concert à orchestre d’Henri VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite…, qui aura lieu dans la salle Herz mercredi prochain.

Les études de FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite…, au Théâtre-Lyrique, sont à peu près terminées ; HerculanumHerculanumHerculanum, opéra en quatre actes sur un livret de Joseph Méry et Térence Hadot mis en musique par Félicien David et créé à l’Opéra de Paris le 4 mars 1849.Lire la suite… nous est promis pour le 18 ou le 20 du mois prochain ; quant à l’opéra de M. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, il attend, pour paraître sur l’affiche, que le succès des Trois NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite… veuille bien le lui permettre.