Le Courrier de Paris, 24 avril 1858, [p. 1-2] (article signé E. Reyer).

Chronique musicale.

PRECIOSA.

O grand Castil-BlazeCastil-Blaze, Francois-Henri-JosephFrançois-Henri-Joseph Blaze dit Castil-Blaze (Cavaillon/Vaucluse, 1er décembre 1784 – Paris, 11 décembre 1857), critique musical, librettiste, traducteur et adaptateur. Il étudia d’abord la musique avec son père, avant de se rendre à Paris pour étudier le droit ; il devint l’un des premLire la suite… ! vos mânes doivent être contens : le Théâtre-Lyrique vient de leur offrir son premier sacrifice. C’est à vous qu’on a le plus spécialement appliqué le proverbe italien : Traduttore, traditore ; c’est à vous qu’on a tant reproché d’avoir travesti et défiguré l’œuvre de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… et de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…. Et vous avez eu beau dire que sans vos traductions, sans vos travestissemens, nous eussions peut-être attendu un demi-siècle avant de connaître ces grands maîtres, avant de les apprécier ; vous avez eu beau démontrer que leurs ouvrages, s’ils n’eussent passé par vos mains, auraient laissé froid et indifférent le public parisien, le public le plus éclairé du monde ; tout cela n’a pas empêché les uns et les autres, ceux même qui se délectaient le plus à vos pastiches, de vous qualifier fort méchamment et d’ajouter aussi, ô homme habile ! que vous ne songiez guère à l’art dans ces sortes d’affaires. Quelle injustice ! — Eh bien ! vous ne vous en étiez peut-être jamais douté, mais vous faites école, vous avez des imitateurs, des disciples : pour le moment, ils ne vous vont pas à la cheville ; mais ils grandiront, parce que le succès, dans quelque voie qu’on soit lancé, encourage toujours ; qu’à défaut de talent il donne de l’aplomb et finit par conduire à la fortune. Le Théâtre-Lyrique, à une époque où il se donnait la pieuse mission qu’il ne continue pas aujourd’hui, aurait cru déroger si, sur son affiche, il eût inscrit votre nom à côté de celui de Weber Weber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…: à cette époque, il voulait même ressusciter le FreyschützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… [FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…] et exclure Robin des boisRobin des BoisRobin des bois, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze et Thomas Sauvage avec la musique de Carl Maria von Weber créé au Théâtre de l’Odéon le 7 décembre 1824.Lire la suite… de son répertoire. Il joua successivement ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… et EuryantheEuryantheEuryanthe, opéra en trois actes sur un livret en allemand de Helmina von Chézy mis en musique par Carl Maria von Weber et créé Kärntnertortheater de Vienne 25 octobre 1823.Lire la suite…, sans s’inquiéter de votre Huon de BordeauxHuon de Bordeaux, pair de FranceAventures merveilleuses de Huon de Bordeaux, pair de France, et de la belle Esclarmonde ainsi que du petit roi de féerie Auberon. Cette chanson de geste date de la fin du douzième siècle. Elle a été composée en Picardie ou en Artois par un auteur anonyme.Lire la suite…, de votre EuryantheEuryantheEuryanthe, opéra en trois actes sur un livret en allemand de Helmina von Chézy mis en musique par Carl Maria von Weber et créé Kärntnertortheater de Vienne 25 octobre 1823.Lire la suite… et de votre Forêt de SénartForêt de Sénart, LaLa Forêt de Sénart, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze avec de la musique de Beethoven, Weber et Rossini, créé au Théâtre de l’Odéon le 14 janvier 1826.Lire la suite…, et je me souviens encore de son hésitation et de ses scrupules lorsqu’il fut question d’intercaler dans EuryantheEuryantheEuryanthe, opéra en trois actes sur un livret en allemand de Helmina von Chézy mis en musique par Carl Maria von Weber et créé Kärntnertortheater de Vienne 25 octobre 1823.Lire la suite… la marche des bohémiens de PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, et l’Invitation à la valseInvitation à la valse, L’Aufforderung zum Tanz (Invitation à la valse), rondo brillant pour piano Op. 65 de Carl Maria von Weber, composé en 1819 et dédié à son épouse Caroline Brandt. L’œuvre fut orchestrée par Hector Berlioz en 1841.Lire la suite… orchestrée par BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…. Et cependant, si petit que fût cet empiétement sur vos droits, si peu importante que pût paraître l’intercalation dans une œuvre de deux morceaux étrangers à cette œuvre, cela était un acheminement vers une manière de procéder qui fut la vôtre.

Le Théâtre-Lyrique se relâchait de son rigorisme et devait arriver inévitablement à professer des doctrines plus élastiques que celles qu’il avait adoptées dans le principe ; il devait effacer peu à peu de son drapeau ces mots qu’il y avait gravés en lettres d’or : Respect aux chefs-d’œuvre ! Il devait arriver à faire de PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, drame lyrique, PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, opéra-comique. Le drame lyrique, traduit et arrangé par Castil-BlazeCastil-Blaze, Francois-Henri-JosephFrançois-Henri-Joseph Blaze dit Castil-Blaze (Cavaillon/Vaucluse, 1er décembre 1784 – Paris, 11 décembre 1857), critique musical, librettiste, traducteur et adaptateur. Il étudia d’abord la musique avec son père, avant de se rendre à Paris pour étudier le droit ; il devint l’un des premLire la suite…, fut joué à l’Odéon en 1826 ; il n’obtint pas un très grand succès. L’ouverture, les quatre chœurs, les airs de danse, la marche des bohémiens et la ballade qui composent la partition de cet ouvrage ont été exécutés, il y a quelques années, aux concerts de la Société Sainte Cécile dirigée par M. Seghers. Nous les connaissions, nous les savions par cœur depuis la première note jusqu’à la dernière, et nous trouvions cela admirable et très complet et très suffisant. Et, en écoutant cette musique brillante, originale, colorée, éblouissante ; en applaudissant à cette instrumentation et à ces mélodies, en suivant ces chants joyeux et poétiques, ces accompagnemens et ces rhythmes, toutes ces émanations si caractéristiques du génie de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, nous ne pensions guère à un poème, à une intrigue, à un décor, à des brigands, à des coups de pistolet et à des souterrains : nos oreilles étaient charmées, et pas plus que nos yeux elles n’étaient distraites ; nous écoutions avec ravissement et nous ne cherchions pas un paysage, une scène, une ruine, là où il n’y avait qu’une estrade. Mais puisque l’idée est venue au Théâtre-Lyrique (idée fort louable en elle-même) de rendre PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite… à la scène, pourquoi ne pas lui conserver sa forme première ? pourquoi, à la place d’une histoire peut-être monotone, mettre une fable vieillotte mélangée de vulgaires plaisanteries, de lazzis ridicules et d’aphorismes latins ? N’était-ce donc pas assez des mamamouchis d’ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… et des pitres d’Euryanthe EuryantheEuryanthe, opéra en trois actes sur un livret en allemand de Helmina von Chézy mis en musique par Carl Maria von Weber et créé Kärntnertortheater de Vienne 25 octobre 1823.Lire la suite…? Avions-nous donc besoin d’une troisième édition de ces farces équivoques, de ces personnages de tréteaux ? Etait-il donc nécessaire, pour que nous goûtions les mélodieux accords du maître, de récréer notre vue de la cape trouée de don César jetée sur l’épaule de Testaferrata, et du crayon de Salvator Rosa placé dans la main de Lorenzo ?

Que viennent donc faire, au milieu de ces suaves harmonies, la silhouette burlesque, le jargon trivial de ce magister, de ce pédagogue, de ce savant en us ? Vous avez donc cru qu’après la délicieuse ballade de PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, avec son accompagnement de cors et ses arpéges de flûte, il était absolument nécessaire que les cabrioles du seigneur Truccillo vinssent nous tirer de notre rêverie ? Avez-vous donc pensé qu’après ce magnifique chœur : Aux bois ! aux bois ! cela nous réjouirait beaucoup d’entendre raconter les aventures du bohémien Cosroës ? Il vous fallait une pièce française à la place du drame allemand ; vous vouliez une création et non une traduction ; vous vouliez, afin d’amorcer plus sûrement le public, l’attrait d’un poème nouveau à côté de l’attrait de la partition : et vous avez fait à la musique de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… l’honneur d’un petit vaudeville, en pensant aux gnouff gnouff de GrassotGrassot, Paul-Louis-AugustePaul-Louis-Auguste Grassot (Paris, 12 janvier 1800 – Paris, 17 janvier 1860), acteur comique. Il débuta dans les théâtres de banlieue en 1825. Il épousa l’actrice Fanny Belliard et fut engagé avec elle au Théâtre du Gymnase de Paris en 1833-34. Elle jouait les rôles de jeune première etLire la suite… et au nez d’HyacintheHyacinthe, Louis Duflost ditLouis Duflost dit Hyacinthe (Amiens, 15 avril 1814 – Asnières, 8 mai 1887), acteur. Il prit des cours d’art dramatique dès l’âge de six ans et fut aussitôt engagé au Théâtre de M. Comte à Paris, passage des Panoramas, où il se produisit jusqu’à l’âge de quinze ans. Il se produisLire la suite…, en prenant les chapeaux pointus des brigands de M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… pour les placer sur la tête de vos bohémiens, puis vous avez saupoudré toutes ces inventions, toutes ces joyeusetés d’un peu de sentimentalisme castillan. Pourquoi donc votre jeune héros, le fils du gouverneur, n’allume-t-il pas sa cigarette au pistolet de Testaferrata ? Et le dénoûment, que j’oubliais ! Quand tout le monde est parti, quand la pierre du souterrain s’est refermée sur le dernier des fuyards, arrive un gendarme ou un dragon, un casque ou un tricorne, qui tire un coup de carabine dans le vide et demande : « Où donc sont-ils ? » — Mais le fils du gouverneur, qui n’est pas le fils du gouverneur, n’est même plus là pour répondre à ce brave, qui rebrousse chemin avec le regret de n’avoir empoigné personne.

Et quand votre sujet a été imaginé, quand votre intrigue a été développée suivant les exigences scéniques, quand vos mots spirituels ont été soulignés, quand tout ce précieux travail a été accompli, vous vous êtes aperçu que la partition de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… était trop courte, trop mignonne, trop exiguë pour un si vaste cadre. Comme vous vous seriez bien gardé de toucher au cadre, vous avez touché au tableau ; vous l’avez agrandi, vous l’avez complété. Vous n’aviez pas assez d’une ouverture, de quatre chœurs, d’une marche, d’un ballet et d’une romance : il vous fallait encore une chanson, un duo, un andante amoroso qui permît au fils du gouverneur de chanter sa flamme à la fille de Cosroës. Alors vous êtes allé à la découverte dans la Biographie des musiciens de M. Fétis, et vous y avez lu que WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… avait composé à l’âge de quatorze ans un petit opéra intitulé Das WaldmädchenWaldmädchen, DasDas Waldmädchen (La Fille des bois), opéra-comique romantique en deux actes sur un livret de Carl von Steinsberg mis en musique par Car Maria von Weber et créé au Buttermarkt de Freiberg (Saxe) le 24 novembre 1800.  Il n’en reste plus que deux fragments. Weber révisa l’œuvre sur un nouveaLire la suite… (la Fille des boisRobin des BoisRobin des bois, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze et Thomas Sauvage avec la musique de Carl Maria von Weber créé au Théâtre de l’Odéon le 7 décembre 1824.Lire la suite…) et que, dix ans plus tard, pendant qu’il était l’hôte et l’ami du prince Louis de Wurtemberg, il arrangea cette bluette, y ajouta de nouveaux morceaux et la fit représenter à Stuttgart sous le titre de Sylvana SilvanaSilvana, opéra-comique romantique et héroïque en trois actes sur un livret de Franz Carl Hiemer d’apres le livret de Das Waldmädchen de Carl von Steinberg, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Francfort le 16 septembre 1810.Lire la suite…[SilvanaSilvanaSilvana, opéra-comique romantique et héroïque en trois actes sur un livret de Franz Carl Hiemer d’apres le livret de Das Waldmädchen de Carl von Steinberg, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Francfort le 16 septembre 1810.Lire la suite…], qui, à la rigueur, peut bien vouloir dire aussi la Fille des boisRobin des BoisRobin des bois, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze et Thomas Sauvage avec la musique de Carl Maria von Weber créé au Théâtre de l’Odéon le 7 décembre 1824.Lire la suite…. Vous ne vous êtes nullement inquiété de cette date-ci et de cette date-là. PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite… n’a été composée qu’en 1821, quelques mois après le FreyschützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… ; la Fille des boisRobin des BoisRobin des bois, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze et Thomas Sauvage avec la musique de Carl Maria von Weber créé au Théâtre de l’Odéon le 7 décembre 1824.Lire la suite… est de 1800, SylvanaSilvanaSilvana, opéra-comique romantique et héroïque en trois actes sur un livret de Franz Carl Hiemer d’apres le livret de Das Waldmädchen de Carl von Steinberg, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Francfort le 16 septembre 1810.Lire la suite… de 1809. Est-ce qu’il faut s’arrêter aux modifications, aux changemens qu’un auteur peut apporter à son style dans un intervalle de vingt et un ans ? Est-ce que BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… n’est pas le même dans ses dernières symphonies et dans ses premières sonates ? Est-ce que la Finta sempliceFinta semplice, LaLa Finta semplice, KV 51, opera buffa en trois actes sur un livret de Marco Coltellini, d’après celui de Carlo Goldoni, mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé à Salzbourg le 1er mai 1769.Lire la suite…, que Mozart composa à l’âge de douze ans, ne contient pas en germe toutes les sublimes beautés des Noces de FigaroNoces de Figaro, LesLes Noces de Figaro (Le nozze di Figaro), K.V. 492, opera buffa en quatre actes sur un livret en italien de Lorenzo Da Ponte, d’après Beaumarchais, mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Burgtheater de Vienne le 1er mai 1786.Lire la suite… et de Don Juan ? Et d’ailleurs, qu’est-ce que cela fait au public que tel morceau soit écrit dans un style et tel morceau dans un style tout différent ? L’un et l’autre ne portent-ils pas la même signature ? Vous affichez bravement : PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, opéra-comique de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, et le public vous croit sur parole. Et comme, en définitive, les mélodies que WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… écrivait à quatorze ans, à vingt-trois ans si vous voulez, valent bien la plupart de nos mélodies modernes, le public n’a qu’à juger par comparaison pour être transporté, ravi. Cette page-ci n’est sans doute pas à la hauteur de celle-là, mais elle a un cachet tout particulier : elle a un parfum de distinction qui n’échappe pas aux moins délicats eux-mêmes, et le succès ne saurait être douteux. Votre poëme y aidera, soyez-en sûr : souvenez-vous des mamamouchis d’ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… et des pitres d’EuryantheEuryantheEuryanthe, opéra en trois actes sur un livret en allemand de Helmina von Chézy mis en musique par Carl Maria von Weber et créé Kärntnertortheater de Vienne 25 octobre 1823.Lire la suite…. Oh ! je sais bien que vous n’avez pas attendu après moi pour vous en souvenir. Votre pastiche, votre castilblazerie aura cent représentations au moins et vous fera gagner beaucoup d’argent, à vous monsieur le directeur, à vous messieurs les auteurs de la pièce, à vous monsieur le…, qui avez aidé à …, qui avez arrangé … Mais ne vous mettez point dans la tête que vous avez fait une bonne affaire et une œuvre d’art : vous n’avez fait qu’une bonne affaire, une excellente affaire. Si vous aviez voulu réaliser une pensée artistique, vous n’auriez pas ajouté une seule note à la partition de PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, et, pour la transporter du concert à la scène, vous n’aviez pas besoin de vous mettre en frais d’un poëme : la traduction de M. Crevel de Charlemagne en vaut bien un autre ; il fallait vous en contenter, et le public s’en serait peut-être contenté aussi. L’ouverture jouée, les bohémiens, au lieu de discourir facétieusement sur les prouesses du grand Cosroës et de nous réciter la légende de la Compagnie bleue, auraient chanté le premier et le second chœur ; puis serait venue la ballade ; puis les airs de danse, la marche, les deux autres chœurs et la reprise de la marche, ainsi que cela est dans la partition. Et je vous assure que cela faisait un charmant tableau, très suffisamment coloré et très complet. Mais l’action, direz-vous, ou est-elle ? Il n’y aurait pas eu d’action, il n’y aurait eu que la musique de Weber Weber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…; n’était-ce point assez ? On a si souvent supprimé la musique, comme chose nuisible au dialogue ; vous pouviez bien, pour une fois, supprimer le dialogue, afin de ne pas nuire à la musique.

L’exécution de PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite… est peu satisfaisante. Je fais une exception pour l’orchestre et pour Murphurius, qui n’a rien à chanter. Mon cher M. Carvalho, je suis vraiment désolé de vous avoir parlé de la sorte, à vous dont j’ai si souvent exalté les mérites, à vous qui fatiguez la critique de vos succès, à vous qui faites une si large part aux chefs-d’œuvre des maîtres que j’aime, que nous aimons tous, à vous qui avez joué successivement ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite…, EuryantheEuryantheEuryanthe, opéra en trois actes sur un livret en allemand de Helmina von Chézy mis en musique par Carl Maria von Weber et créé Kärntnertortheater de Vienne 25 octobre 1823.Lire la suite…, Richard-Cœur-de-LionRichard Coeur-de-lionRichard Cœur-de-lion, comédie mêlée d’ariettes en trois actes sur un livret de Michel-Jean Sedaine mis en musique par Modeste Grétry et créée à l’Opéra-Comique le 21 octobre 1784.Lire la suite…, le Barbier de SévilleBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite…, qui allez nous donner les Noces de FigaroNoces de Figaro, LesLes Noces de Figaro (Le nozze di Figaro), K.V. 492, opera buffa en quatre actes sur un livret en italien de Lorenzo Da Ponte, d’après Beaumarchais, mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Burgtheater de Vienne le 1er mai 1786.Lire la suite… et qui ne nous redonnerez pas Le Solitaire Solitaire, LeLe Solitaire, opéra-comique en trois actes sur un livret Eugène de Planard, mis en musique par Michel Carafa, créé à l’Opéra-Comique le 17 août 1822. Il fut repris au Théâtre-Lyrique le 14 décembre 1855.Lire la suite…; à vous qui, tout en vous préoccupant beaucoup des musiciens d’autrefois, montrez tant de sollicitude pour les musiciens d’aujourd’hui, pour les jeunes surtout (ne nous avez-vous pas donné dans la même soirée, Don AlmanzorDon AlmanzorDon Almanzor, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Labat et Louis Ulbach mis en musique par Renaud de Vilbac et créé au Théâtre-Lyrique le 16 avril 1858.Lire la suite… et PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite… ?). Je suis désolé, je vous le répète, mon cher M. Carvalho, de ne pas vous avoir loué dans cette circonstance, comme je vous ai loué dans d’autres ; mais je n’ai pu m’empêcher de vous dire très sincèrement ce que je pense. Une chose me console cependant et doit vous consoler aussi : c’est que l’opinion que je viens d’exprimer sur PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, opéra-comique en un acte, ne diminuera pas d’un centime votre recette, et pas davantage les droits des collaborateurs que vous avez donnés à WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite….

Maintenant, comme il est bien certain que l’expérience que vous venez de tenter réussira pleinement, je vous engage à faire en faveur de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… ce que vous avez fait en faveur de Weber Weber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…: L’immortel symphoniste a écrit la musique de deux drames lyriques : les Ruines d’AthènesRuines d’Athènes, LesLes Ruines d’Athènes (Die Ruinen von Athen), Op. 113, musique de scène de Ludwig van Beethoven pour la pièce de théâtre d’August von Kotzebue, créée pour l’inauguration du nouveau Théâtre de Pest le 10 février 1812. Le « Chœur des Derviches » est le troisième numéro de la pLire la suite… et le Roi EtienneRoi Etienne, LeLe Roi Etienne (König Stephan), Op. 117, musique de scène de Ludwig van Beethoven pour la pièce de théâtre d’August von Kotzebue, créée pour l’inauguration du nouveau Théâtre de Pest le 10 février 1812.Lire la suite…. Le premier, je crois, est de KotzebüeKotzebue, August Friedrich Ferdinand vonAugust Friedrich Ferdinand von Kotzebue (Weimar, 3 mai 1761 – Mannheim, 23 mars 1819), auteur dramatique. Il étudia le droit et devint avocat en 1780. Il fut nommé secrétaire du gouverneur-général de Saint-Pétersbourg puis assesseur à la Haute Cour d’appel de Tallim en 1783. Deux ans plusLire la suite…. Vous trouverez dans ces deux ouvrages des élémens plus que suffisans pour un opéra-comique, et, entre autres, une invocation à Jupiter, une invocation à Apollon, des marches militaires, des marches triomphales et une marche religieuse. Vous y trouverez encore deux airs de basse, un duo pour basse et soprano, des chœurs de guerriers hongrois et de jeunes filles, un chœur de derviches et une marche turque qui font partie du répertoire de la Société des Concerts. Et si vous avez besoin d’un andante amoroso ou sentimental, vous vous servirez de l’andante de la symphonie en la que M. Castil-BlazeCastil-Blaze, Francois-Henri-JosephFrançois-Henri-Joseph Blaze dit Castil-Blaze (Cavaillon/Vaucluse, 1er décembre 1784 – Paris, 11 décembre 1857), critique musical, librettiste, traducteur et adaptateur. Il étudia d’abord la musique avec son père, avant de se rendre à Paris pour étudier le droit ; il devint l’un des premLire la suite…, autrefois, a transformé en cavatine en y adaptant des paroles de sa façon. Vous avez sous la main des librettistes, des poètes qui ne demandent pas mieux que de se mettre à la besogne, et vous voyez déjà, sans doute, toutes les ressources que peut leur offrir ce mélange de sujets, de personnages et de costumes divers. Je recommande particulièrement à votre attention le chœur des derviches et la marche turque : les moines mahométans sont encore bien plus amusans à voir tourner que les icoglans, les pachas et les eunuques.

A bientôt donc les Ruines d’AthènesRuines d’Athènes, LesLes Ruines d’Athènes (Die Ruinen von Athen), Op. 113, musique de scène de Ludwig van Beethoven pour la pièce de théâtre d’August von Kotzebue, créée pour l’inauguration du nouveau Théâtre de Pest le 10 février 1812. Le « Chœur des Derviches » est le troisième numéro de la pLire la suite…, opéra-comique en un acte, paroles de MM. ***, musique de BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite… : car vous n’hésiterez pas pour le titre entre les Ruines d’AthènesRuines d’Athènes, LesLes Ruines d’Athènes (Die Ruinen von Athen), Op. 113, musique de scène de Ludwig van Beethoven pour la pièce de théâtre d’August von Kotzebue, créée pour l’inauguration du nouveau Théâtre de Pest le 10 février 1812. Le « Chœur des Derviches » est le troisième numéro de la pLire la suite… et le Roi EtienneRoi Etienne, LeLe Roi Etienne (König Stephan), Op. 117, musique de scène de Ludwig van Beethoven pour la pièce de théâtre d’August von Kotzebue, créée pour l’inauguration du nouveau Théâtre de Pest le 10 février 1812.Lire la suite…. Les Ruines d’AthènesRuines d’Athènes, LesLes Ruines d’Athènes (Die Ruinen von Athen), Op. 113, musique de scène de Ludwig van Beethoven pour la pièce de théâtre d’August von Kotzebue, créée pour l’inauguration du nouveau Théâtre de Pest le 10 février 1812. Le « Chœur des Derviches » est le troisième numéro de la pLire la suite… ! titre excellent. Comme décor, vous aurez l’Acropole ou le Parthénon ; comme personnage bouffe, un Anglais touriste qui coupera le nez des statues et les mettra dans sa poche pour en faire hommage au musée de Londres. Ne vous inquiétez pas de l’anachronisme : quand le public trouve à rire, il n’y regarde pas de si près ; et quand le bureau de location est assiégé, qu’importent les doléances de la critique !

— Don Almanzor revient des Grandes-Indes. Il y a quarante ans qu’il a quitté dona Clorinde, et, pendant huit lustres, dona Clorinde l’a attendu. Est-ce bien lui ? Est-ce bien elle ? —Trempez-les donc dans la fontaine de Jouvence, ces fidèles amoureux, afin qu’ils puissent se reconnaître. Oh ! l’abominable duègne ! —Oh ! l’insolent valet. — Si vous êtes dona Clorinde, la belle Clorinde, montrez-moi vos blanches dents et dénouez votre résille, car je n’aperçois pas les brunes tresses de ma bien-aimée. — Si vous n’usurpez pas le nom de votre maître, si vous êtes véritablement don Almanzor, le bel Almanzor, quittez cette enveloppe ventrue et venez ce soir chanter une sérénade sous mon balcon. — Hélas ! les jambes d’Almanzor flageolent, sa voix est chevrotante, sa dague est rouillée, et depuis longtemps il a brisé les cordes de sa guitare : l’aimable vainqueur a perdu sa vaillance, le héros s’est évanoui. Hélas ! hélas ! où sont les regards de flamme et les tendres sourires de dona Clorinde ! Les sermens de fidélité que les deux amoureux avaient échangés, le cœur seul les a temps [sic] : Clorinde est veuve et elle a une fille ; Almanzor est veuf et il a un fils. Isabelle, c’est dona Clorinde à quinze ans. Don Félix, c’est Almanzor lui-même, avec sa fière mine et ses séductions d’autrefois. On devine le dénouement.

Cette pièce n’est qu’une bluette, mais une charmante bluette traitée avec infiniment d’esprit par deux écrivains de talent qui ne pouvaient faire un plus heureux début au théâtre. Le régisseur a nommé M. Eugène Labat et M. Louis UlbachUlbach, LouisLouis Ulbach (Troyes, 7 mars 1822 – Paris, 16 avril 1889), journaliste et écrivain. Encouragé par Victor Hugo, il devint directeur de La Revue de Paris de juin 1853 à 1858. Il est auteur de nouvelles (L’Amour et la mort, 1855) et d’une biographie (Paul Delaroche, 1857).Sources: T.J. WalLire la suite…, l’auteur de Suzanne DucheminSuzanne DucheminSuzanne Duchemin, roman de Louis Ulbach publié en 1855.Lire la suite…, de l’Homme aux sept [cinq] louis d’orL’Homme aux cinq louis d’orL’Homme aux cinq louis d’or, roman par Louis Ulbach, Paris, 1849.Lire la suite… et d’une foule d’articles de critique très remarqués par les lecteurs de la Revue de Paris et de la Presse. M. Renaud de Vilbach [Vilbac], l’auteur de la partition, est attaché en qualité d’organiste à l’une du nos principales paroisses, et, parmi nos jeunes compositeurs, il n’est pas le seul qui vive de l’église ne pouvant pas vivre du théâtre. M. Renaud de Vilbach a fait ses études au Conservatoire, et s’il est allé à Rome, il n’y a pas longtemps qu’il en est revenu. Son premier ouvrage, le Clair de Lune [Au clair de la lune]Au clair de la luneAu Clair de la lune, opérette en un acte sur un livret d’Alfred de Léris, pseudonyme d’Alfred Desroziers mis en musique par Renaud de Vilbac et créée aux Bouffes-Parisiens le 4 septembre 1857.Lire la suite…, a été donné aux Bouffes-Parisiens. Don AlmanzorDon AlmanzorDon Almanzor, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Labat et Louis Ulbach mis en musique par Renaud de Vilbac et créé au Théâtre-Lyrique le 16 avril 1858.Lire la suite…, destiné à un théâtre plus important, est plus soigné et mieux réussi. Si l’individualité du musicien ne s’y dessine pas encore d’une manière bien nette, si de temps en temps quelques lambeaux de phrase viennent nous rappeler d’agréables souvenirs, ces défauts sont compensés par de sérieuses qualités : l’harmonie est correcte, élégante même ; les dessins de l’accompagnement sont très variés ; l’instrumentation est écrite avec beaucoup de sobriété et de goût. On a particulièrement remarqué les couplets d’Isabelle et le sextuor final ; la péroraison du duo a été bissée. Il y a un très joli solo de hautbois dans l’ouverture. M. Renaud de Vilbach débute fort bien : assurément, M. Carvalho lui en tiendra compte.

Je suis bien en retard avec les virtuoses qui se sont fait entendre à Paris cet hiver. Heureusement, mon spirituel confrère Paul d’Ivoi a déjà fait la moitié de ma besogne. Dans un prochain article, je parlerai de SivoriSivori, Ernesto CamilloErnesto Camillo Sivori (Gènes, 25 octobre 1815 – Gênes, 19 février 1894), violoniste et compositeur. Élève de Niccolo Paganini, il se produisit dans toute l’Europe, mais surtout à Londres où il fonda en 1845 The Beethoven Quartet Society et collabora avec Berlioz au sein de la New PhilharLire la suite…, de WieniawskiWieniawski, HenrykHenryk Wieniawski (Lublin/ Pologne, 10 juillet 1833 – Moscou, 31 mars 1880), violoniste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un premier prix de violon en 1846. Deux ans plus tard, il débuta à Paris avant d’effectuer une tournée de concerts à Saint-Pétersbourg,Lire la suite…, de RubinsteinRubinstein, AntonAnton Rubinstein (Vikhvatinets/ Ukraine, 28 novembre 1829 – Peterhof/ Russie, 20 novembre 1894), pianiste et compositeur. Il étudia le piano avec A. I. Villoing et fit un tour de l’Europe comme enfant prodige (1840-1843). Sa famille s’installa à Berlin où, de 1844 à 1846, il étudia la comLire la suite… et de BazziniBazzini, AntonioAntonio Bazzini (Brescia, 11 mars 1818 – Milan, 10 février 1897), violoniste et compositeur. Il fut l’élève de Faustino Camisani à Brescia et reçu les encouragements de Paganini. Il commença très jeune des tournées de concerts et vécut de 1841 à 1845 en Allemagne, où il était très appLire la suite… ; je reparlerai de LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…, qui jouera dans quelques jours à la salle du Conservatoire, et je n’oublierai ni le brillant concert de Mme Ernesta GrisiGrisi, ErnestaErnesta Grisi (Visidina/Istrie, 28 juin 1819 – Saint-Jean près Genève, 20 mai 1899), mezzo-soprano. Sœur de la célèbre ballerine Carlotta Grisi et cousine germaine des cantatrices Giuditta Grisi et Giulia Grisi, elle connut une brève carrière qui débuta en 1836 dans le rôle d’Adalgisa danLire la suite…, auquel ont pris part tous les artistes du Théâtre-Italien, ni la délicieuse soirée donnée par M. Charles PoisotPoisot, Charles EmileCharles-Emile Poisot (Dijon, 7 juillet 1822 – Dijon, 4 mars 1904), compositeur et pianiste.  Il étudia le piano avec Louis Adam et Camille Stamaty et la composition avec Fromental Halévy. Il fit représenter Le Paysan à l’Opéra-Comique (1850), et publia un Essai sur les musiciens bourguignLire la suite…, qui réunissait la semaine dernière un auditoire d’élite dans la salle BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…. J’ai entre les mains une quantité de programmes sur lesquels figurent les noms de M. BrauwerBrouwer, JeanJean V. E. Brouwer (Rotterdam, 25 décembre 1835 – Rotterdam 1er avril 1862), pianiste. Il étudia le piano à Paris avec Antoine Marmontel et se produisit en concerts à Paris et en province.Source: Edouard-Georges-Jacques Gregoire: Biographie des Artistes-Musiciens Néerlandais des 18e &Lire la suite… [Brouwer]Brouwer, JeanJean V. E. Brouwer (Rotterdam, 25 décembre 1835 – Rotterdam 1er avril 1862), pianiste. Il étudia le piano à Paris avec Antoine Marmontel et se produisit en concerts à Paris et en province.Source: Edouard-Georges-Jacques Gregoire: Biographie des Artistes-Musiciens Néerlandais des 18e &Lire la suite…, pianiste hollandais ; de M. KrügerKrüger, WilhelmWilhelm Krüger (Stuttgart, 5 août 1820 – Stuttgart, 16 juin 1883), pianiste, compositeur et professeur. Fils du flûtiste virtuose de l’orchestre de chambre royal du Wurtemberg Gottlieb Krüger, il fut un éminent pianiste et un compositeur de musique de salon. En 1845, il s’installa à PariLire la suite…, pianiste du roi de Wurtemberg ; de M. Barthélemy [Berthélemy], hautbois de l’Opéra ; de M. de VroyeVroye, Amédée-Marie-Edme-Adrien deAmédée-Marie-Edme-Adrien de Vroye (Paris, 12 mai 1832 – ? ca. 1910), flutiste.Lire la suite…, flûtiste de la musique des guides, et beaucoup d’autres encore, tous plus ou moins célèbres. Si ma collection est complète, je promets de n’oublier personne.

Et maintenant, j’annonce pour ce soir les Chaises à porteurChaises à porteurs, LesLes Chaises à porteurs, opéra-comique en un acte sur un livret de Philippe Dumanoir, pseudonyme de Philippe-François Pinel, et Clairville, pseudonyme de Louis-François-Marie Nicolaïe, mis en musique par Victor Massé et créé à l’Opéra-Comique le 28 avril 1858.Lire la suite…, pièce bouffe de M. Victor MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite…, qui sera jouée à l’Opéra-Comique, et je constate le succès toujours croissant de Quentin DurwardQuentin DurwardQuentin Durward, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Michel Carré mis en musique par François Gevaert et créé à l’Opéra-Comique le 25 mars 1858.Lire la suite…, afin d’avoir une occasion de restituer la main de la princesse Jeanne au duc de Bourbon. Une erreur typographique, qui s’était glissée dans mon dernier feuilleton, m’avait fait marier la fille de Louis XI au duc de Bourgogne, et cela a pu donner à penser que M. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… avait abusé de la permission octroyée à MM. les librettistes de violer l’histoire, permission dont ces messieurs usent, au contraire, très modérément, on le sait.