Le Journal des Débats, 18 juin 1870 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU 18 JUIN 1870.

REVUE MUSICALE.

Le Théâtre-Lyrique. — L’Athénée. — L’Opéra-Comique. — Reprises de Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite…, du Postillon de LonjumeauPostillon de Lonjumeau, LeLe Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Henri de Saint-Georges, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 13 octobre 1836.Lire la suite… et du ToréadorToréador, LeLe Toréador, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Adolphe Adam et créé à l’Opéra-Comique le 18 mai 1849.Lire la suite…. — Nouvelles musicales et anti-musicales.

Ainsi le Théâtre-Lyrique a trouvé un maître : M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ ÃŽle Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite…, après bien des hésitations, n’en a pas voulu ; M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite… le prend, sans hésiter. Est-il officiellement nommé ? Pas encore ; mais comme M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite… accepte les félicitations et les complimens de condoléance, on peut être sûr que ses vÅ“ux seront exaucés. Il manque cependant une signature, et une signature essentielle, sans parler du cautionnement qui est de 100,000 écus — une misère. Quand la Ville et le ministère étant bien d’accord, M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite… quittera la direction du théâtre de l’Athénée pour se vouer à la prospérité du Théâtre-Lyrique, le Journal officiel nous l’annoncera officiellement. En attendant, ce courageux citoyen se prépare à faire le trajet de la rue Scribe à la place du Châtelet, et il devra passer par des chemins qui ne sont pas jonchés de fleurs.

Le plus difficile n’est point de déménager d’ici, mais de s’installer là-bas. D’ici il n’y a pas grand’chose à emporter ; là-bas, on ne trouvera pas grand’chose non plus : les objets précieux ont été enlevés ; il faudra nécessairement les remplacer, ce sera cher et ce sera long. On sait ce que coûtent les étoiles et combien les chefs-d’Å“uvre modernes sont rares. A la rigueur, on se passerait de chefs-d’œuvre modernes ; mais aujourd’hui, quand on n’a pas au moins une étoile dans un théâtre lyrique, on n’a rien, absolument rien. C’est comme si la salle n’était pas éclairée. Ah ! je ne suis pas surpris d’entendre MM. les directeurs se plaindre des exigences du public et des prétentions parfaitement ridicules de certaines cantatrices. Mais à qui la faute ? Cet état de choses, qui dure depuis si longtemps et peut durer bien longtemps encore, bien que les directeurs eux-mêmes cherchent à y remédier, a eu les plus fâcheux résultats, et a fait aux compositeurs une situation déplorable. L’histoire de l’art musical en France, depuis une dizaine d’années, se résume tout entière dans les biographies des célébrités du chant.

Et cela n’empêche pas qu’on nous vante à tout propos le goût du public, son intelligence, ses aptitudes à comprendre les belles Å“uvres. On dit même que, sous ce rapport, il a fait des progrès surprenans. Pour en avoir une idée exacte, on n’a qu’à consulter, par exemple, les recettes des représentations de FidelioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite… au ThéâtreItalien et d’Iphigénie en TaurideIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite… au Théâtre-Lyrique, et on sera bien obligé de convenir que si le public comprend les belles Å“uvres, il ne le témoigne guère par son empressement à aller les applaudir. Sans doute l’exécution de l’Å“uvre de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… n’a point été irréprochable, mais les plus exigeans s’en sont contentés et il n’a pas dépendu d’eux que M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… ne fût récompensé comme il le méritait de sa tentative hardie. Quant à FidelioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite…, je ne crois pas que, depuis Mme SchrÅ“der-Devrient et le ténor HaitzingerHaizinger, AntonAnton Haizinger (Haitzinger) (Wilfersdorf/ Basse-Autriche, 14 mars 1796 – Karlsruhe, 31 décembre 1869), ténor. Après avoir étudié à Vienne avec Wölkert, Giuseppe Mozatti et Antonio Salieri, il fut engagé en 1821 comme premier ténor au théâtre An-der-Wien, où il chanta le rôle de FloreLire la suite… [Haizinger]Haizinger, AntonAnton Haizinger (Haitzinger) (Wilfersdorf/ Basse-Autriche, 14 mars 1796 – Karlsruhe, 31 décembre 1869), ténor. Après avoir étudié à Vienne avec Wölkert, Giuseppe Mozatti et Antonio Salieri, il fut engagé en 1821 comme premier ténor au théâtre An-der-Wien, où il chanta le rôle de FloreLire la suite…, les beautés de cette sublime partition aient été mieux rendues que par M. FraschiniFraschini, GaetanoGaetano Fraschini (Pavie, 16 février 1816 – Naples, 23 mai 1887), ténor. Il étudia avec Felice Moretti avant de débuter à Pavie le 4 avril 1837 dans Lucia di Lammermoor (Donizetti) ; l’année suivante, il chanta le rôle de Iago dans Otello (Rossini) dans le même théâtre. Il fut ensuiteLire la suite… et Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite…. Malheureusement Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite… et M. FraschiniFraschini, GaetanoGaetano Fraschini (Pavie, 16 février 1816 – Naples, 23 mai 1887), ténor. Il étudia avec Felice Moretti avant de débuter à Pavie le 4 avril 1837 dans Lucia di Lammermoor (Donizetti) ; l’année suivante, il chanta le rôle de Iago dans Otello (Rossini) dans le même théâtre. Il fut ensuiteLire la suite…, deux grands artistes, ne sont pas rangés dans la catégorie de ceux dont le nom seul sur l’affiche est une attraction.

J’ai cité Iphigénie en TaurideIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite… et FidelioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite… ; la reprise du FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… à l’Opéra est un exemple plus récent et non moins concluant de la façon dont le public parisien apprécie les chefs-d’Å“uvre. Pendant le premier acte, la salle est aux trois quart vide ; on arrive pendant le second, et on attend impatiemment que le ballet commence. La fantasmagorie de la fonte des balles et de la chasse infernale trompe l’ennui de quelques uns ; on compte les crânes épars sur la scène, comme ce Marseillais qui, voyant jouer BajazetBajazetBajazet, tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine. Elle fut créée au Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne à Paris le 5 janvier 1672.Lire la suite…, comptait les Turcs ; on suit le vol des chauves-souris gigantesques, on admire les ombres chinoises et la grande silhouette du chasseur noir ; mais on ne frémit pas aux sombres accords, aux saisissantes harmonies de l’orchestre. L’exécution du FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… laisse à désirer, et chacun, sur ce point, est du même avis ; mais le chef-d’Å“uvre de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, avec une meilleure distribution de rôles, lutterait-il moins désavantageusement contre le ballet nouveau ? C’est une expérience que voudra tenter peut-être le directeur de l’Opéra si les pourparlers avec Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite… aboutissent. Pour le moment, je puis vous assurer qu’on n’en est encore qu’aux préliminaires, aux hésitations qui précèdent les engagemens sérieux. Néanmoins on peut considérer comme certain l’engagement de Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite… à l’Opéra. Le directeur du Théâtre-Italien, qui a l’habitude de lancer des prospectus au commencement de la saison, nous dira par qui il a remplacé cette excellente artiste, dont les débuts sur une scène française exciteront un très vif intérêt.

J’ai hâte de connaître le prospectus de M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite…, la composition de sa troupe, celle de son répertoire. Il y songe probablement, et je le laisse à ses méditations. Qui sait les surprises que l’avenir nous réserve ? Le plus sage est de ne rien dire, de ne rien espérer, de ne rien croire avant que le Journal officiel ait parlé.

L’OmbreOmbre, L’L’Ombre, opéra-comique en trois actes, livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, créé le 7 juillet 1870 au Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris. L’œuvre était en répétitions au Théâtre-Lyrique lorsque le 17 mars la production fut annulée due à la maladie Lire la suite…, de MM.  de Saint-Georges, de de Leuven et de Flotow, n’a pas voulu suivre la fortune du Théâtre-Lyrique. Les trois auteurs de cet ouvrage l’ont fait passer à l’Opéra-Comique avec quelques uns des artistes qui en avaient déjà appris les rôles principaux. La durée de l’engagement de MM. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite…, MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite… et de Mlle Marie RozePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… est donc subordonnée au succès de la pièce nouvelle qui, par son titre même, semblait prédestinée à être jouée en plein été.

Je ne croyais pas que l’Opéra-Comique songeât de sitôt à renouveler une affiche qui, avec Fra-DiavoloFra DiavoloFra Diavolo, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 23 janvier 1830.Lire la suite…, la Fille du RégimentFille du Regiment, LaLa Fille du régiment, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jean-François-Alfred Bayard et Henri de Saint-Georges mis en musique par Gaetano Donizetti et créé à l’Opéra-Comique le 11 février 1840.Lire la suite…, le Premier Jour de bonheurPremier Jour de bonheur, LeLe Premier Jour de bonheur, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Cormon mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 15 février 1868.Lire la suite…, DéaDéaDéa, opéra-comique en deux actes sur un livret d’Eugène Cormon et Michel Carré mis en musique par Jules Cohen et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 30 avril 1870.Lire la suite… et la Cruche casséeCruche cassée, LaLa Cruche cassée, opéra-comique en un acte sur un livret de Hippolyte Lucas et Emile Abraham mis en musique par Emile Pessard et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 21 février 1870.Lire la suite…, aurait pu lui faire pendant longtemps encore de belles recettes et de doux loisirs. Mais le cahier des charges, ce terrible cahier des charges, est là pour rappeler, aux directeurs que la commission existe. Or bien qu’il y ait à peine un ou deux musiciens dans cette commission, elle s’intéresse extrêmement à tout ce qui est du domaine de la musique dramatique, et par une raison bien simple, c’est qu’au théâtre les paroles et la musique marchent toujours ensemble, sinon toujours d’accord.

Depuis quelque temps nos mandataires veillent avec un soin si scrupuleux à l’exécution du cahier des charges, que ces quelques feuilles de papier, jadis bien inoffensives, sont devenues un véritable épouvantail pour certains directeurs. Je ne sais pas au juste le nombre d’opéras nouveaux que les traités passés avec la Société des auteurs imposent chaque année aux directeurs de nos théâtres lyriques ; mais je sais que les reprises sont facultatives, et qu’aussi elles peuvent être simultanées et parallèles. Tout récemment l’Opéra reprenait le FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… ; l’autre soir le théâtre de l’Athénée reprenait le ToréadorToréador, LeLe Toréador, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Adolphe Adam et créé à l’Opéra-Comique le 18 mai 1849.Lire la suite…, tandis que l’Opéra-Comique reprenait Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite… et le Postillon de LonjumeauPostillon de Lonjumeau, LeLe Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Henri de Saint-Georges, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 13 octobre 1836.Lire la suite…. Si le Théâtre-Italien et le Théâtre-Lyrique n’ont rien repris ces jours-ci, c’est que le Théâtre-Lyrique et le Théâtre-Italien sont fermés. Attendons la réouverture.

La reprise de Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite… n’était certes pas une reprise ordinaire, et cependant l’administration de l’Opéra-Comique n’y avait point convié la presse. Un peu de location le matin, un peu de rancune contre des feuilletonistes qui la veille s’étaient plaints que par cette chaleur caniculaire on dérangeât la critique pour lui montrer des vieilleries qu’elle connaît de reste, il n’en fallu pas davantage pour décider la direction à user de son droit (ou du moins ce qu’elle appelle son droit) et à supprimer le service de la presse pour la reprise de Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite…. Et alors on a vu, dans l’après-midi de lundi dernier, le cabinet de notre spirituel confrère Achille Denis, l’aimable et bienveillant secrétaire général de l’Opéra-Comique, transformé en un bureau de réclamations. Y pensez-vous ! reprendre Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite…, ce charmant ouvrage, cette ravissante partition, l’une des plus jolies de votre répertoire, et ne pas faire partager à la presse, qui vous a été indulgente si souvent, une pareille bonne fortune ! nous étions là quelques uns qui, à peu de chose près, avons tenu ce langage, et je n’ai pas besoin d’ajouter qu’avec une urbanité parfaite M. Achille Denis a réparé, autant que cela lui a été possible, l’oubli volontaire de l’administration. Quand donc les journaux et les théâtres comprendront-ils qu’il est plus digne et plus rationnel que ceux-ci paient leurs réclames et que ceux-là paient leur stalle à chaque première représentation, et même, s’il leur convient d’être prodigues, à chaque reprise nouvelle ?

Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite… était chanté à l’origine par Mlle CicoTrotté, Alexandrine-Louise-Hortense dite Marie CicoAlexandrine-Louise-Hortense Trotté dite Marie Cico (Paris, 4 juillet 1841 – Neuilly-sur-Seine, 9 septembre 1875), actrice et soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint en 1861 un 1er prix de chant, d’opéra-comique et d’opéra. Elle débuta au Théâtre du Palais-Royal Lire la suite… et M. MontaubryMontaubry, Achille-FélixAchille-Félix Montaubry (Niort, 12 novembre 1826 – Angers, 2 octobre 1898), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le violoncelle et le chant, et obtint un deuxième prix d’opéra-comique en 1846. Violoncelle à l’orchestre du Théâtre du Vaudeville, il fit un début qui passa inaperÃLire la suite…. Les principaux rôles de cet ouvrage sont tenus aujourd’hui par Mlle DaltiDalti, ZinaZina Dalti (?- ?), soprano. Engagée en 1869 au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, elle fut résiliée mais fut engagée à l’Opéra-Comique de Paris où elle débuta le 30 avril dans Déa (Jules Cohen) puis chanta dans la reprise de Lalla-Roukh (Félicien David). Elle se produisit ensuite en Lire la suite… et M. CapoulCapoul, Joseph-Amédée-VictorJoseph-Amédée-Victor Capoul (Toulouse, 27 février 1839 – Pujaudran/Gers, 18 février 1924), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le chant avec Alphonse Revial et l’opéra-comique avec Eugene-Ernest Mocker ; il obtint en 1861 un 2nd prix d’opéra et un 1er prix d’opéra-comique. Lire la suite…. Et comme si ce changement de rôles n’était pas un attrait suffisant, on a ajouté au premier acte un pas nouveau tout nouvellement composé par M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, et dans lequel la direction a fait débuter une danseuse nouvelle. Le pas est joli et tout à fait dans la couleur générale de l’œuvre ; de la danseuse il n’y a pas grand’chose à dire, ci ce n’est que M. Camille du Locle est allé la chercher en Italie, et qu’il n’est pas probable qu’un directeur vienne maintenant d’Italie pour la lui enlever.

On a fait un très grand succès aux poétiques rêveries de M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, et si la sérénade : Ma maîtresse a quitté sa tente, avait moins de trois couplets, on la bisserait bien certainement, comme on bissé la jolie chanson de Mirza, très finement chantée par Mlle BéliaBélia, ZoéVictorine-Zoé Delu dite Zoé Bélia (Paris, ? 1832 – Bruxelles, ? mars 1899), soprano.Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 dans le rôle-titre de Madelon (Bazin) et se produisit dans les reprises des Å“uvres du répertoire. En 1859, elle créa le rôle de Zaby dans Manon Lescaut (Auber, 1Lire la suite…. Je cite ces deux morceaux et je devrais citer tous ceux de la partition, surtout ceux du premier acte qui produit encore plus d’effet que le second et qui, à la vérité, lui est peut-être supérieur. Le final de ce premier acte offrait au compositeur, à cause d’une certaine analogie avec celui du premier acte d’OberonOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite…, un redoutable écueil. Mais M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite… a su l’éviter et mettre sa personnalité à l’abri de toute atteinte. D’ailleurs, bien que la salle eût été ouverte au public payant, au véritable public, bien peu de personnes semblaient se souvenir, en écoutant le final de Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite…, du chant de Rezia, de la ronde des eunuques et des esclaves du harem, de cette page si simple, si colorée, si mélodique et si merveilleusement instrumentée qui termine le premier acte d’ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite…. En ce temps de refrains vulgaires, les belles choses s’oublient facilement.

Ainsi que je l’ai dit plus haut, c’est une bonne fortune pour un musicien d’entendre ces fraîches inspirations, ces rythmes si variés, cette instrumentation pittoresque, ces fines ciselures, ces accompagnemens d’un travail si élégant, et tous ces détails ingénieux qui abondent dans la partition de M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…. Et nous en aurions voulu à l’administration de l’Opéra-Comique, tout en nous abstenant, bien entendu, de le lui faire savoir, si elle se fût obstinée à nous priver du plaisir d’aller applaudir hier l’Å“uvre de notre éminent confrère, partisan du système ChevéChevé, Émile-Joseph-MauriceÉmile-Joseph-Maurice Chevé (Douarnenez/ Finistère, 31 mai 1804 – Paris, 26 août 1864), médecin et théoricien. Il entra dans la marine à seize ans et obtint ses diplômes de chirurgien et docteur en médecine. Installa à Paris en 1835, il prit des cours de musique avec Aimé Paris, dont il Lire la suite…, mais grand musicien quand même.

C’est pour jouer un rôle de mime dans le Timbre d’argentTimbre d’argent, LeLe Timbre d’argent, opéra fantastique en quatre actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Camille Saint-Saëns et créé au Théâtre-National-Lyrique à Paris le 23 février 1877.Lire la suite…, de M. Camille Saint-SaënsSaint-Saëns, Charles-CamilleCharles-Camille Saint-Saëns (Paris, 9 octobre 1835 – Alger, 16 décembre 1921), pianiste, organiste et compositeur. Il étudia le piano avec Camille Stamaty et donna son premier concert public en 1843. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François Benoist (orgue) et Fromental Halévy (compoLire la suite…, qu’on avait engagé Mlle Trevisani Trevisani, LuisaLuisa Trevisani (? – ?), ballerine. Elle étudia la danse à Milan et fut engagée par Camille du Locle pour danser au Théâtre de l’Opéra-Comique dans Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns qui était en répétition. L’ouvrage fut ajourné et elle débuta dans la reprise de 1870 de LaLire la suite…; mais des difficultés sont survenues à propos de cet opéra-ballet comme il en survient toujours chaque fois qu’il s’agit de distribuer les rôles et de commencer les études d’un ouvrage que la grande renommée de l’auteur ne défend pas contre de ridicules prétentions ou contre des préventions injustes. Bref, sans vouloir divulguer des secrets de coulisse qui ne sont pas les miens, le Timbre d’argentTimbre d’argent, LeLe Timbre d’argent, opéra fantastique en quatre actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Camille Saint-Saëns et créé au Théâtre-National-Lyrique à Paris le 23 février 1877.Lire la suite… est de nouveau ajourné. Ce poëme, dont je ne connais pas la première syllabe, mais qui se recommande par les noms des ingénieux librettistes qui l’ont signé (il est de MM. Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… et Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite…), ce poëme, qui très probablement en vaut un autre, a dû être regardé par quelqu’un qui a le mauvais Å“il. Il est poursuivi depuis bientôt vingt ans par un véritable guignon. Xavier BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite…, l’auteur de Ne touchez pas à la reineNe Touchez pas à la ReineNe touchez pas à la Reine, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Gustave Vaëz, mis en musique par Xavier Boisselot, créé à l’Opéra-comique le 16 janvier 1847.Lire la suite…, le savant théoricien auquel, par parenthèse, on devrait bien offrir une place de professeur au Conservatoire, est, je croîs, le premier compositeur qui l’ait eu entre les mains. Et comme Xavier BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… travaille lentement et à ses heures, il a dû le garder longtemps, tellement longtemps que les auteurs ont perdu patience, et le lui ont retiré pour le donner à quelque musicien plus prompt à la besogne, mais qui à son tour y a renoncé. Pendant plusieurs années on n’entendit plus parler du Timbre d’argent Timbre d’argent, LeLe Timbre d’argent, opéra fantastique en quatre actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Camille Saint-Saëns et créé au Théâtre-National-Lyrique à Paris le 23 février 1877.Lire la suite…; on perdit sa trace. Un jour LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite… rentra chez lui beaucoup plus joyeux que d’habitude ; il embrassa sa femme et son enfant, et leur montra un rouleau de papier jauni attaché par une faveur rose (la faveur avait été souvent renouvelée) : c’était le manuscrit du Timbre d’argentTimbre d’argent, LeLe Timbre d’argent, opéra fantastique en quatre actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Camille Saint-Saëns et créé au Théâtre-National-Lyrique à Paris le 23 février 1877.Lire la suite…. A la suite de quel malentendu, de quelle contrariété, de quelle lubie, de quelle mésaventure, de quel accident ce manuscrit est-il passé du piano de LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite… sur celui de M. Camille Saint-Saëns ? Je l’ignore ; mais c’est pourtant ce qui est arrivé, et tandis qu’on croyait son odyssée finie, voilà ce malheureux poëme qui fait encore une fois parler de lui comme s’il allait se remettre en voyage. Non seulement il est allé d’un compositeur à l’autre, mais les différens directeurs qui se sont succédé au Théâtre-Lyrique jusqu’à M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ ÃŽle Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… ont hérité successivement du Timbre d’argent Timbre d’argent, LeLe Timbre d’argent, opéra fantastique en quatre actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Camille Saint-Saëns et créé au Théâtre-National-Lyrique à Paris le 23 février 1877.Lire la suite…; puis on l’a vu à l’Opéra ; il n’y a pas fait un long séjour. En quittant l’Opéra, sans doute pour n’y plus revenir, il est allé à l’Opéra-Comique, et c’est là que j’ai appris ses nouvelles vicissitudes. Evidemment on lui a jeté un sort, ou bien il faut croire que le diable s’en mêle, ce qui serait d’ailleurs assez naturel, puisque le diable est dans la pièce.

Eh bien ! le Timbre d’argentTimbre d’argent, LeLe Timbre d’argent, opéra fantastique en quatre actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Camille Saint-Saëns et créé au Théâtre-National-Lyrique à Paris le 23 février 1877.Lire la suite… étant rentré, momentanément je l’espère, dans les cartons de l’Opéra-Comique, les directeurs de ce théâtre subventionné ne pouvaient pas s’être donné le luxe d’avoir fait venir de Florence une ballerine pour lui faire danser le pas des bayadères de Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite…. Il a donc fallu chercher à utiliser le talent chorégraphique et mimique de Mlle TrevisaniTrevisani, LuisaLuisa Trevisani (? – ?), ballerine. Elle étudia la danse à Milan et fut engagée par Camille du Locle pour danser au Théâtre de l’Opéra-Comique dans Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns qui était en répétition. L’ouvrage fut ajourné et elle débuta dans la reprise de 1870 de LaLire la suite… qui est engagée seulement jusqu’au 1er septembre ; MM. Nuitter et Gallais [Gallet]Gallet, LouisLouis Gallet (Valence, 4 février 1835 – Paris, 16 octobre 1898), écrivain, auteur dramatique et librettiste. Il publia un recueil de vers, Gioventù (1857), sous le pseudonyme L. Marcelly. Il gagna ensuite Paris où, de 1857 à 1867, il travailla d’abord dans une imprimerie puis dans l’adminLire la suite… ont bâclé en quelques heures le scénario d’un opéra-ballet dont M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite…, prix de Rome, s’est chargé d’écrire la musique en quelques jours. Et les directeurs de l’Opéra-Comique, qui sans doute, ont entendu raconter que le Barbier de SévilleBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite… fut composé en moins de deux semaines et que MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… écrivit l’ouverture de Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite… en une seule nuit, s’imaginent sérieusement qu’ils favorisent un jeune compositeur en lui confiant une pareille besogne.

Après la reprise de Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite… et celle du Postillon de LonjumeauPostillon de Lonjumeau, LeLe Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Henri de Saint-Georges, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 13 octobre 1836.Lire la suite…, après l’opéra-ballet de M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite… et l’OmbreOmbre, L’L’Ombre, opéra-comique en trois actes, livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, créé le 7 juillet 1870 au Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris. L’œuvre était en répétitions au Théâtre-Lyrique lorsque le 17 mars la production fut annulée due à la maladie Lire la suite… (c’est ce qui s’appelle voir les choses de loin), nous aurons le FantasioFantasioFantasio, comédie en deux actes d’Alfred de Musset publiée en 1834 mais créée posthumément le 18 août 1866 à la Comédie-Française de Paris.Lire la suite… d’Alfred de Musset, Å“uvre exquise, qui, par une grâce spéciale du frère de l’illustre poëte, a pu être transformé en opéra-comique et livrée à M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…. Il faut bien que les vides soient comblés. L’Opéra-Comique, si riche que soit son répertoire, ne pouvait avoir perdu, sans les remplacer, Gille ravisseurGilles ravisseurGilles ravisseur, opéra-comique en un acte sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Albert Grisar et créé à l’Opéra-Comique le 21 février 1848.Lire la suite… et le ToréadorToréador, LeLe Toréador, opéra-comique en deux actes sur un livret de Thomas Sauvage mis en musique par Adolphe Adam et créé à l’Opéra-Comique le 18 mai 1849.Lire la suite…, ces deux spirituelles partitions dont s’est emparé le théâtre de l’Athénée, et que M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite… ne négligera pas, le cas échéant, d’emporter avec lui au Théâtre-Lyrique.

Voyez maintenant combien les directions de théâtre sont choses fragiles : M. MontaubryMontaubry, Achille-FélixAchille-Félix Montaubry (Niort, 12 novembre 1826 – Angers, 2 octobre 1898), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le violoncelle et le chant, et obtint un deuxième prix d’opéra-comique en 1846. Violoncelle à l’orchestre du Théâtre du Vaudeville, il fit un début qui passa inaperÃLire la suite…, qui avait quitté l’Opéra-Comique pour diriger un petit théâtre aux Champs-Élysées, vient de céder son entreprise et de retourner à ses succès de chanteur. Il est engagé à la Gaîté pour créer (ce mot-là, employé ainsi, me fait toujours rire) un rôle important dans la pièce féerique de M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…. Et afin de reprendre un peu d’exercice avant le jour solennel de cette création, il a consenti à donner quelques soirées à l’Opéra-Comique et à paraître dans différens rôles de son emploi. Dimanche dernier, M. MontaubryMontaubry, Achille-FélixAchille-Félix Montaubry (Niort, 12 novembre 1826 – Angers, 2 octobre 1898), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le violoncelle et le chant, et obtint un deuxième prix d’opéra-comique en 1846. Violoncelle à l’orchestre du Théâtre du Vaudeville, il fit un début qui passa inaperÃLire la suite… a chanté le Postillon de LonjumeauPostillon de Lonjumeau, LeLe Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Henri de Saint-Georges, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 13 octobre 1836.Lire la suite…. Je n’y étais pas, mais il paraît qu’à la fin de la représentation, quelques spectateurs enthousiasmés, ont crié : Vive Montaubry ! N’y a-t-il pas là, pour peu que M. MontaubryMontaubry, Achille-FélixAchille-Félix Montaubry (Niort, 12 novembre 1826 – Angers, 2 octobre 1898), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le violoncelle et le chant, et obtint un deuxième prix d’opéra-comique en 1846. Violoncelle à l’orchestre du Théâtre du Vaudeville, il fit un début qui passa inaperÃLire la suite… soit modeste, de quoi le consoler d’avoir renoncé aux splendeurs d’une direction et d’être redevenu ténor comme devant ?

E. REYER.