L’Athenæum français, 18 novembre 1854, p. 1088-1089 (article signé E. Reyer).

Chronique musicale.

Théâtre-Lyrique : Schahabaham IISchahabaham IISchahabaham II, opéra-bouffe en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Michel Carré mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 31 octobre 1854.Lire la suite…, opéra bouffe en un acte, paroles de MM. LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite…, musique de M. Eugène GautierGautier, Jean-François-EugèneJean-François-Eugène Gautier (Vaugirard près de Paris, 27 février 1811 – Paris, 1er avril 1878), violoniste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le violon avec Habeneck et la composition avec Halévy. Il obtint le 1er Prix de violon en 1838 et le 2d Prix de Rome en 1842. Il joLire la suite…. — Théâtre-Italien : Matilde di ShabranMatilde di ShabranMatilde di Shabran, melodramma giocoso en deux actes de Gioachino Rossini sur un livret en italien de Jacopo Ferretti et créé au Théâtre Apollo de Rome le 24 février 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 15 octobre 1829. Rossini fit une deuxième version créée à Naples le 11 novembre 1821Lire la suite…, opéra semi-seria de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite….


On nomme ours, en style de théâtre, une pièce médiocre qu’un directeur et un compositeur savent rarement refuser quand elle leur est offerte par un auteur en vogue : si l’ours a deux parrains, tous les deux célèbres, un refus est alors tout à fait impossible. Le vrai titre du nouvel ouvrage de MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… aurait dû être : l’Ours et le pacha ou bien l’Ours et le caïd ; malheureusement MM. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… et SauvageSauvage, Thomas-Marie-FrançoisThomas-Marie-François Sauvage (Paris, 5 novembre 1794 – Paris, 2 mai 1877), auteur dramatique et critique théâtral. Il écrivit des pièces de théâtre et des vaudevilles et fut critique théâtral au Journal Général de France et au Moniteur Universel. Il fut pendant un an (1827/28) le direcLire la suite… n’auraient pas manqué de faire aux librettistes ou au directeur du Théâtre-Lyrique un procès en contrefaçon. Après tout, si Schahabaham IISchahabaham IISchahabaham II, opéra-bouffe en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Michel Carré mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 31 octobre 1854.Lire la suite… ressemble à son père, pacha ou caïd peu importe, il est loin d’être stupide d’une manière aussi divertissante et de cacher sous son accoutrement grotesque la moindre pensée philosophique : autres temps, autres Turcs. Acceptons donc Schahabaham IISchahabaham IISchahabaham II, opéra-bouffe en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Michel Carré mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 31 octobre 1854.Lire la suite… pour ce qu’il est : un fils dégénéré sous le rapport de la gaieté ou de la bêtise.

Olivette est passée du théâtre de la foire Saint-Laurent dans le harem de Schahabaham, avant le fameux coup d’éventail qui fut le signal de la destruction des corsaires sur les côtes barbaresques. Arlequin prend les habits et la pochette d’un maître de danse et s’élance à la recherche de sa Colombine. Au lever du rideau Valentin ou Arlequin escalade une balustrade moresque, chante une sérénade et tombe bientôt dans les bras d’Olivette. Ce dialogue amoureux est interrompu par l’arrivée de Schahabaham et d’Agobar, son premier ministre. Le délit est flagrant : la punition sera terrible ; mais Schahabaham veut châtier et rire en même temps. Pendant qu’il rêve au supplice qui fera faire la plus drôle de grimace aux coupables, son astrologue, un télescope à la main, interroge les astres et y lit que la destinée de Sa Hautesse est liée, par un fil imperceptible, à celle de Valentin. Le pacha, très-crédule, change brusquement d’idée, et il entoure l’amant d’Olivette des soins les plus tendres ; il le fait même asseoir à sa table, et c’est Agobar qui lui sert d’échanson. Après avoir bu copieusement à la santé de son hôte et à celle de Mahomet, Schahabaham, se sentant en verve, jette le mouchoir à Olivette. Valentin déjà équipé à la turque, tire un poignard de sa ceinture et va se percer le cœur : le pacha s’évanouit…

Après un savant discours de l’astrologue, dans lequel il démontre à Sa Hautesse que le climat de Paris est celui qui convient le mieux à la santé de Valentin, et que Valentin ne peut vivre sans Olivette, Schahabaham signe aux deux amants leur feuille de route et les comble de présents. Quant à l’astrologue qui a pris ses premières leçons d’astronomie (on l’a sans doute deviné déjà) dans les coulisses du théâtre Saint-Laurent, il donne mille bénédictions à ses anciens camarades, et, satisfait de les avoir sauvés, il reste à la cour du pacha, auprès duquel il continue à jouer avec succès le rôle du médecin de Louis XI.

Le décor de ce petit acte est très-joli, très-original et d’une très-grande exactitude ; ce n’est pas ce faux Orient que l’on voit ordinairement au théâtre : les feuilles du palmier et du bambou projettent une ombre légère sur la galerie du fond, dont les arceaux, gracieusement découpés, laissent voir, se détachant sur l’azur du ciel, les blanches terrasses des maisons, les dômes des mosquées et les flèches des minarets. On reconnaît là la brosse habile de MM. CambonCambon, Charles-AntoineCharles-Antoine Cambon (Paris, 21 avril 1802 – Paris, 20 octobre 1875), peintre-décorateur. Élève de Pierre Ciceri, il débuta au Cirque-Olympique avec Humanité Philastre et tous deux triomphèrent à l’Opéra en 1833 avec leur décor pour la salle du bal (acte V, scène 1) de Gustave IIILire la suite… et ThierryThierry, Joseph Francois DesireJoseph-François-Désiré Thierry (Paris, 13 mars 1812 – Paris, 11 novembre 1866), décorateur. Élève de Gros à l’École des Beaux-Arts de Paris, il exposa au Salon de 1833 à 1867 et exécuta à partir de 1848 de nombreux décors pour l’Opéra en association avec Cambon. Il était égalemeLire la suite…, les mêmes qui ont peint le magnifique décor des ruines au deuxième acte de la Nonne sanglanteNonne sanglante, LaLa Nonne sanglante, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Germain Delavigne mis en musique par Charles Gounod, créé à l’Opéra de Paris le 18 octobre 1854.Lire la suite….

M. Eugène GautierGautier, Jean-François-EugèneJean-François-Eugène Gautier (Vaugirard près de Paris, 27 février 1811 – Paris, 1er avril 1878), violoniste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le violon avec Habeneck et la composition avec Halévy. Il obtint le 1er Prix de violon en 1838 et le 2d Prix de Rome en 1842. Il joLire la suite… est un jeune compositeur qui a déjà doté le Théâtre-Lyrique de trois petits ouvrages joués avec un égal succès : Murdock le banditMurdock le banditMurdock le bandit, opéra-comique en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven, mis en musique par Eugene Gautier, créé au Théâtre-Lyrique le 23 octobre 1851.Lire la suite…, Flore et ZéphyrFlore et ZéphireFlore et Zéphire, opéra-comique en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Charles Delys mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 2 octobre 1852.Lire la suite… et Choisy-le-RoyChoisy-le-RoiChoisy-le-Roi, opéra-comique en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Michel Carré mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 14 octobre 1852.Lire la suite…. Dans Schahabaham IISchahabaham IISchahabaham II, opéra-bouffe en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Michel Carré mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 31 octobre 1854.Lire la suite… il y a un progrès à constater : l’orchestre est traité avec plus d’habileté ; il est plus clair et moins bruyant ; la grosse caisse et le trombone n’y jouent pas le principal rôle. Quant à ce qu’on est convenu d’appeler le talent scénique, il est inné chez M. Eugène GautierGautier, Jean-François-EugèneJean-François-Eugène Gautier (Vaugirard près de Paris, 27 février 1811 – Paris, 1er avril 1878), violoniste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le violon avec Habeneck et la composition avec Halévy. Il obtint le 1er Prix de violon en 1838 et le 2d Prix de Rome en 1842. Il joLire la suite…, et ce n’est pas à lui qu’on fera le reproche de vouloir transporter la symphonie au théâtre.

L’ouverture de SchahabahamSchahabaham IISchahabaham II, opéra-bouffe en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Michel Carré mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 31 octobre 1854.Lire la suite… est courte, et c’est ce qu’elle a de plus remarquable ; elle présente unis les uns aux autres quelques motifs de l’ouvrage. Les timbres qui accompagnent presque continuellement l’allegretto ne suffisent pas pour donner à cette page symphonique la couleur orientale que le compositeur a sans doute cherchée. Il a été beaucoup plus heureux dans l’introduction, qui est toute empreinte d’une poésie douce et rêveuse. Le duo entre Valentin et sa pochette a de la nouveauté ; la voix et l’instrument dialoguent d’une façon charmante. C’est là de la musique distinguée et spirituellement faite. Nous aimons beaucoup les couplets chantés par l’astrologue, et surtout la phrase placée sous ces deux vers :

Les favoris, comme les roses,

Vivent l’espace d’un matin.

C’est une jolie inspiration avec une petite pointe de sensibilité.

L’air d’Olivette et le duo qu’elle chante avec Valentin renferment de bonnes parties et méritent d’être cités. Le quatuor final, écrit dans le style de M. VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…, est une assez bonne plaisanterie ; rien n’y manque, ni le crescendo, ni les triolets saccadés, ni les cris des acteurs, ni le vacarme de l’orchestre. Il n’y a là, du reste, de quoi blesser personne, et le public se garde bien de comprendre l’intention malicieuse du compositeur.

Ce petit opéra-bouffe est agréablement joué par AllaisAllais, Achille-CésarAchille César Allais (Lille, 3 janvier 1828 – Paris, 15 mars 1863), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 3eme accessit d’opéra-comique en 1853. En 1854, il fut engagé au Théâtre-Lyrique, où il créa Schahabaham II (Gautier, 1854), Une Nuit à Séville (Barbier, 1855) eLire la suite… (un débutant qui promet), RibesRibes, Jacques-AugustinJacques-Augustin Ribes (Limoux/Aude, 15 octobre 1824 – ?), baryton. Il fit ses études au Conservatoire de Paris et obtint en 1848 un 1er Prix de chant et un 2eme Prix d’opéra-comique. De 1851 à 1854 il fut engagé au Théâtre-Lyrique. Il y chanta dans Le Maitre de Chapelle (Paer), Les RendeLire la suite…, JuncaJunca, Francois MarcelFrançois-Marcel Junca (Bayonne, vers 1818 – Lormes près de Corbigny/ Nièvre, 4 octobre 1878), basse. Il fit ses études à Toulon puis à Paris et débuta en 1838 à Metz. Il chanta en 1840/41 à Lyon et de 1850 à 1855 au Théâtre-Lyrique de Paris où il participa aux créations des Å“uvres sLire la suite…, LeroyLeroy, ErnestErnest Leroy, ( ? – Paris, ? aout 1887), ténor. Il fut engagé comme ténor comique au Théâtre-Lyrique et débuta la saison 1851-1852 dans le rôle de Georges de Ma Tante Aurore (Boieldieu). Il créa de nombreux rôles : en 1852, Fiançailles des roses (Villebranche), Si j’étais roi (Adam), FLire la suite… et Mlle GirardGirard, CarolineCaroline Girard (Paris, 7 avril 1830 – Paris, 4 janvier 1925), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique en 1853 et débuta au Théâtre-Lyrique où pendant dix ans elle créa de nombreux rôles tels que Georgette des Dragons de Villars (Maillart,Lire la suite…. Si Schahabaham IISchahabaham IISchahabaham II, opéra-bouffe en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Michel Carré mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 31 octobre 1854.Lire la suite… pouvait marcher sur les traces de son père ou de Flore et ZéphyrFlore et ZéphireFlore et Zéphire, opéra-comique en un acte sur un livret d’Adolphe de Leuven et Charles Delys mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 2 octobre 1852.Lire la suite… seulement, il aurait plus de cent représentations.

Nous doutons que la fantaisie italienne ait jamais produit quelque chose de plus trivial et de plus burlesque que le libretto de Matilda di ShabranMatilde di ShabranMatilde di Shabran, melodramma giocoso en deux actes de Gioachino Rossini sur un livret en italien de Jacopo Ferretti et créé au Théâtre Apollo de Rome le 24 février 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 15 octobre 1829. Rossini fit une deuxième version créée à Naples le 11 novembre 1821Lire la suite…. Un principicule de je ne sais quelle époque et de je ne sais quel État, espèce de tyran plus fou que féroce, après s’être diverti de mille facéties dont il rend victimes son poëte et son bouffon, se trouve maté lui-même par les beaux yeux et le beau langage d’une vaillante amazone. L’amour le guérit de sa folie et le rend peut-être plus fou qu’auparavant ; c’est ce que l’histoire ne dit pas.

RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… a traité ce sujet comme il méritait de l’être, laissant briller cependant au milieu des réminiscences et des lieux communs dont fourmille sa partition une étincelle de son génie. On retrouve dans Matilda di Shabran Matilde di ShabranMatilde di Shabran, melodramma giocoso en deux actes de Gioachino Rossini sur un livret en italien de Jacopo Ferretti et créé au Théâtre Apollo de Rome le 24 février 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 15 octobre 1829. Rossini fit une deuxième version créée à Naples le 11 novembre 1821Lire la suite…des bribes de toutes les inspirations du maître, des lambeaux de tous ses ouvrages, et principalement de SémiramideSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…, d’OtelloOtelloOtello, opera seria en trois actes sur un livret en italien de Francesco Berio di Salsa mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre Del Fondo de Naples le 4 décembre 1816 et au Théâtre-Italien de Paris le 5 juin 1821. Rossini remania l’œuvre sur un livret français d’AlphonseLire la suite… et du Barbier de SévilleBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite…. La partie bouffe est plus originale et pétille de brio et de verve. Le duo pour soprano et baryton est délicieux : Pensate, pensate. Il y a là une élégance de modulations, une finesse de mélodie qui vous charment. LucchesiLucchesi, GiuseppeGiuseppe Lucchesi [Luchesi] (1821 – 1875), ténor. Il avait la voix agile et au gout sûr, débuta à Viaregio en 1839. Il s’est fait une réputation de chanteur rossinien en Italie avant d’être appelé en 1849 au Théâtre-Italien, où il débuta dans Mathilde de Shabran. De 1853 à 1863, il cLire la suite… et Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… font assaut de vocalises, de fioritures et de traits exécutés avec une légèreté et une netteté incroyables. Mme Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite… et Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… chantent aussi un duo dont l’exécution suffirait seule à faire tout le mérite. GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite… est excellent dans un rôle un peu effacé, et RossiRossi, NapoleoneGiovanni Napoleone Rossi (Lucca, ? 1810 – après 1870), basse. Il étudia le chant au conservatoire de Lucca, où il débuta en 1836 avant de partir en tournée à Venise, Madrid et dans d’autres villes espagnoles où il se produisit avec succès. Il eut une importante carrière en Italie : à MLire la suite… se livre à une foule de charges d’un goût équivoque, à une série de pasquinades qui rappellent de loin LablacheLablache, LuigiLuigi Lablache (Naples, 6 décembre 1794 – Naples, 23 janvier 1858), basse. Il débuta comme basse comique à Naples en 1812 et comme basse chantante à Palerme en 1813. Au cours des années suivantes sa réputation grandit et il se produisit sur les scènes italiennes dont Milan en 1821 où il eut Lire la suite… et font regretter RonconiRonconi, GiorgoGiorgio Ronconi (Milan, 6 aout 1810 – Madrid, 8 janvier 1890), baryton. Il étudia avec son père, Domenico Ronconi, et débuta en 1831 à Pavie. En 1833 il chanta à Rome dans les créations de deux opéras de Donizetti: Il furioso all’isola di San Domingo et Torquato Tasso. Il chanta également Lire la suite…, par lequel nous avons vu jouer, il y a quelques années, ce rôle soi-disant comique du poëte-bouffon. Le public, qui n’y regarde pas toujours de très-près, a trouvé cela très-intéressant, très-drôle, et il a fort applaudi.

On donnera cette semaine l’ErnaniErnaniErnani, opéra en quatre actes sur un livret de Francisco Maria Piave,d’après Hernani de Hugo, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 9 Mars 1844 et au Théâtre-Italien à Paris le 6 janvier 1846.Lire la suite… de M. VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…, et bientôt ce fameux TrovatoreTrovatore, IlIl Trovatore, opéra en quatre actes sur un livret en italien de Salvadore Cammarano  complété par Leone Emanuele Bardare et mis en musique par Giuseppe Verdi. L’œuvre fut créée au Théâtre Apollo à Rome le 19 janvier 1853 et au Théâtre-Italien à Paris le 23 décembre 1854.Lire la suite…, dont on fait tant de bruit en Italie.

Le succès de la Nonne sanglanteNonne sanglante, LaLa Nonne sanglante, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Germain Delavigne mis en musique par Charles Gounod, créé à l’Opéra de Paris le 18 octobre 1854.Lire la suite… augmente tous les jours, et pendant que les amateurs du genre parisien vont se délecter à l’air des Fraises de M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, chanté par Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… au boulevard du Temple, d’autres dilettanti applaudissent aux belles mélodies de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, aux accents dramatiques de GueymardGueymard, LouisLouis Geymard (Chaponnay/ Isère, 17 août 1822 – Saint-Fargeau, 8 juillet 1880), ténor. Il étudia le chant au Conservatoire de Paris et obtint les 2eme Prix de chant et d’Opéra en 1847. Il débuta à l’Opéra dans le rôle titre de Robert-le-Diable (Meyerbeer) en 1849 et y chanta tous le rLire la suite… et de Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite….

Les papiers publics annoncent à grand renfort de réclames le retour de Mlle CruvelliCruvelli, SophieJeanne-Sophie-Charlotte Cruwell dite Sophie Cruvelli (Bielefeld/Allemagne, 12 mars 1826 – Monte-Carlo, 6 novembre 1907), soprano. Elle étudia le chant avec Giulio Marco Bordogni à Paris et Francesco Lamperti à Milan. Elle fit son début au Théâtre La Fenice de Venise en 1847 et au Théâtre-ItaLire la suite… à Paris et sa prochaine rentrée à l’Opéra. — Qu’est-ce que cela nous fait ?

Une nouvelle plus intéressante et plus significative, c’est la démission de M. RoqueplanRoqueplan, Louis-Victor-NestorLouis-Victor-Nestor Roqueplan (Monreal/Aude, 16 septembre 1820 – Paris, 24 avril 1870), journaliste, directeur. Il vint à Paris en 1825 et s’engagea dans une carrière de journaliste. Il fut rédacteur en chef du Figaro où en 1830 il s’opposa aux ordonnances de Charles X. Pour La Presse et au Lire la suite… et la nomination de M. CrosnierCrosnier, EdmondFrançois-Louis Croisnu, dit Edmond Crosnier (Versailles, 12 mai 1792 – Château de Lépau à  Lisle/Loire et Cher, 1er septembre 1867), administrateur. Il écrivit quelques vaudevilles et devint directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin en 1830. De 1834 à 1845, il dirigea l’Opéra-ComLire la suite….