La Revue de Paris, 15 octobre 1853, p. 324-332 (article signé E. Reyer).

Chronique de la quinzaine – revue musicale.

Théâtre de l’Opéra: Ælia et MysisAelia et MysisAelia et Mysis, ballet-pantomime en deux actes sur un livret et une chorégraphie de Joseph Mazillier mis en musique par Henri Potier et créé à l’Opéra de Paris le 21 septembre 1853.Lire la suite…, ballet-pantomime en deux actes, de M. MazilierMazilier, JosephJoseph Mazillier (Marseille, 13 mars 1797 – Paris, 19 mai 1868), danseur, chorégraphe. Il débuta à Lyon puis fut engagé à Bordeaux où il travailla sous la direction de J.-B. Blache. En 1825, il fut engagé comme premier danseur au Théâtre de la Porte-St.-Martin. Il remporta de grands succèsLire la suite…, musique de M. Henri Potier. — Théâtre-Lyrique : BonsoirBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, voisinBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, opéra comique en un acte, paroles de MM. Brunswick et Arthur de BeauplanBeauplan, Victor Arthur Rousseau dit deVictor-Arthur Rousseau dit de Beauplan (Paris, 23 juin 1823 – Paris, 11 mai 1890), auteur dramatique et librettiste. Il fut un vaudevilliste (Un Notaire à marier, Un Feu de cheminée) et un librettiste d’opéras-comiques souvent en collaboration avec d’autres auteurs. Parmi ses livrets on cite,Lire la suite…, musique de M. Ferdinand Poize [Poise]Poise, Jean Alexandre FerdinandJean-Alexandre-Ferdinand Poise (Nîmes, 3 juin 1828 – Paris, 13 mai 1892), compositeur. Au Conservatoire, il étudia le piano avec Pierre Zimmerman et la composition avec Adolphe Adam. Il obtint le second Prix de Rome en 1852. Bonsoir, voisin, premier opéra-comique, sera suivi de beaucoup d’autLire la suite…. — Le Bijou perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite…, opéra comique en trois actes, par M. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite…, musique de M. Adolphe AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…. — Début de Mme Marie CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite….


On se lasse de tout, même des meilleures choses. L’Opéra a donc pensé qu’il était temps de donner un peu de repos aux fées, aux sorcières, aux willis et à ce monde fantastique, moitié romantique, moitié germain, qui lui a valu une si longue suite de succès. Le ballet de son côté, ne serait-ce que pour montrer qu’il est aussi de la famille, éprouvait le besoin d’aller, à la suite de l’art dramatique, moissonner quelques lauriers sur ce domaine du classique, tel qu’il a été restauré de nos jours par d’honnêtes amateurs des ruines d’un autre âge, ombres effacées de leurs aïeux. C’est ce qu’il a fait en empruntant au réalisme de la littérature moderne ses éléments les plus saisissants et en encadrant dans un tableau frappant d’exactitude une fable empruntée à la vie romaine.

Ælia et MysisAelia et MysisAelia et Mysis, ballet-pantomime en deux actes sur un livret et une chorégraphie de Joseph Mazillier mis en musique par Henri Potier et créé à l’Opéra de Paris le 21 septembre 1853.Lire la suite…, tel est le titre de l’œuvre que l’Académie impériale de musique a offerte au public, avec ce luxe de décors et cette pompe de spectacle qui lui sont propres et auxquels l’obligent son rang et sa réputation. Nous sommes à Ostie, dans la villa d’un consul, riche patricien, que le livret nomme Messala. C’est le cas de rendre à César ce qui est à César : disons donc tout de suite que l’auteur du ballet paraît s’être heureusement inspiré d’un poëme de M. BouilhetBouilhet, Louis HyacintheLouis-Hyacinthe Bouilhet (Cany/ Seine-Inférieure, 27 mai 1822 – Rouen, 18 juillet 1869), écrivain. Camarade d’école de Flaubert, Bouilhet lui dédia sa première œuvre, Miloenis (1851). Plusieurs de ses œuvres théâtrales connaîtront du succès: Madame de Monlarcy (1856), L’Oncle MillioLire la suite…, publié dans la Revue de Paris, et que nos lecteurs n’auront pas oublié ; nous retrouvons en effet, à l’Opéra, le rhéteur, le bouffon, la courtisane amoureuse, le consul et sa fille, principaux personnages de ce conte charmant.

Au lever du rideau, la scène représente un atrium. Les dieux lares, protecteurs du foyer domestique, sont à leur place, et des trophées d’armes, fruit de la conquête, rappellent la gloire de la famille.

Scurra, un bouffon, personnage familier qui tient à la fois du valet et du maître, et dont les fous du moyen âge et de la renaissance ont perpétué la tradition (il n’y a rien de nouveau sous le soleil !), s’ingénie en vain à distraire la fille du consul, Ælia, une belle personne, dont le sort doit faire envie, et qui, indifférente à toutes choses, s’ennuie d’un mortel ennui. Cependant rien ne manque à son bonheur, et son père, qui l’adore, lui présente pour y mettre le comble, un futur de royale lignée, Tigrane, prince de Pont. Voilà certes de quoi faire sourire la dédaigneuse ! C’est ce que pense le patricien et ce qu’ont constamment pensé les vieillards qui songent à tout, hormis à la chose essentielle pour les jeunes filles. La perspective du mariage, loin d’enchanter Ælia, accroît son mal. Vous devinez le reste : la pauvre enfant est frappée au cœur ; elle est malade de l’éternelle maladie, de ce malaise triste et charmant qui tourmente la jeunesse. Elle s’inquiète bien de rois et de princes, de titres et d’honneurs : elle aime tout simplement un beau jeune homme ; elle se consume

D’une amoureuse ardeur que rien ne peut éteindre,

comme dit HoraceHorace, Quintus Horatius Flaccus ditpoète. Son père s’installa à Rome en 57 av. J.C et donna à son fils une éducation soignée. A dix-huit ans, Horace fut envoyé à Athènes pour y étudier le grec et la philosophie. Il y apprit l’assassinat de Jules César en 44 av. J.-C. et s’enrôla dans l’armée de Brutus et commandaLire la suite… par la bouche de M. A. de MussetMusset, Louis-Charles-Alfred deLouis-Charles-Alfred de Musset (Paris, 11 décembre 1810 – Paris, 2 mai 1857), écrivain. Un des représentant du romantisme, il a écrit des pièces de théâtres dont : Les Caprices de Marianne (1833), Fantasio (1834), On ne badine pas avec l’amour (1834), Lorenzaccio (1834), Le Chandelier (1Lire la suite…, pour Euclio, le poëte couronné au Capitole ; et comme une patricienne qui sait son rôle, et dont les moindres caprices ont été jusqu’ici des lois, elle aspire après le bien-aimé avec cette folle frénésie qui naît du désir impuissant. Les choses vont ainsi leur train accoutumé.

Cependant tout le monde se trompe à ces airs langoureux, même le bouffon qui cherche à voir clair dans le cœur de sa maîtresse, et on passe outre aux fiançailles. La fête sera embellie par un intermède, reproduisant une fable mythologique dans laquelle Ælia doit représenter Vénus.

Sur un signal, la troupe des acteurs s’avance et vient se faire reconnaître. A sa tête marche Euclio, mortel trop heureux, qui, non content de faire naître le sourire sur les lèvres de la patricienne, est dévoré du regard par une danseuse thessalienne, Mysis, figurant parmi les artistes convoqués, en qualité de premier sujet. Il paraîtrait que notre poëte a déjà pris des engagements de son côté. Mais ce n’est pas le premier chasseur qui veut courir deux lièvres : aussi éloigne-t-il tout le monde, et resté seul avec Ælia, n’a-t-il rien de plus pressé que de lui peindre sa flamme dans ce langage mimique mêlé d’entrechats et de pirouettes qui a cours à l’Opéra. La jeune personne, ravie au fond de l’âme, mais avant tout bien élevée, va au pied de l’autel chercher un refuge contre les ronds de jambe éloquents du poëte et les battements de son propre cœur. Mysis, que la jalousie aiguillonne, rentre sournoisement, tout s’explique pour elle ; elle se jette alors entre les deux amants comme un véritable trouble-fête et signifie à Ælia qu’elle va faire connaître la vérité à son père, naturellement peu disposé à bien prendre la chose, à moins qu’Euclio ne se résigne à l’accompagner en Thessalie, où elle se charge elle-même de faire son bonheur. A ce prix seul elle consent à se taire.

Sur ces entrefaites arrivent Messala, le prince oriental, et la Vestale, suivis de lutteurs, d’archers et de vierges sacrées, formant un cortège qui se laisse imaginer, et les fiançailles ont lieu ; non sans encombre, car Scurra, qui possède tous les vices de son espèce, a bu le vin consacré aux libations. La mort seule peut expier un tel crime. Mais la prêtresse étend la main sur lui, et cette fois le grotesque personnage en est quitte pour la peur.

Le spectacle commence alors devant l’assemblée romaine groupée autour de la scène.

Mysis se montre la première et vient danser un pas gaditan, souple et voluptueux comme les danses espagnoles dont il doit être le prédécesseur légitime et l’aïeul naturel ; c’est la petite pièce avant la grande.

Bientôt paraît le poëte ; on porte devant lui pour que personne n’en ignore, des affiches sur lesquelles est ainsi annoncé le sujet de la représentation : veneris nuptiae, atellana. Nous, qui ne sommes pas un savant, nous en croyons le livret sur parole : c’est donc une atellane que nous allons raconter.

Le fond du théâtre s’ouvre, et, du plancher uni de la scène, surgit comme par enchantement, un paysage volcanique. C’est là qu’au milieu des Cyclopes, compagnons peu récréatifs, Vulcain, sous les traits de Scurra, gémit sur les ennuis de sa destinée et rêve les joies du célibat. Jupiter apparaît sur son aigle, Deus ex machinâ, qui vient, en prince débonnaire, combler les vœux du boiteux forgeron. Il lui suffit de jeter dans la mer une poignée de roses, et Vénus sort de l’onde dans sa conque nacrée, accompagnée des Grâces et de l’Amour. Ælia n’a qu’à s’inspirer de sa propre situation pour feindre les répugnances de la déesse à l’endroit de son disgracieux futur. L’Amour alors intervenant à propos et prenant parti pour sa mère, lui amène le dieu Mars en personne, un consolateur comme l’Olympe lui-même n’en fournit pas beaucoup. Voilà comment cela se passait dans l’antiquité fabuleuse.

Ælia et Euclio recommencent de plus belle leur duo chorégraphique, et avec un tel abandon que Tigrane juge à propos de quitter la partie et que Mysis ne peut plus se contenir. Elle éclate et révèle tout à Messala. C’est le moment pour Ælia de se montrer, ce qu’elle fait, en déclarant à la barbe de son père qu’elle épousera Euclio. Là-dessus, indignation générale ; son compte à elle est vite réglé, on la fera vestale ; c’est contre son amant que les assistants tournent leur fureur, et l’indigne Euclio est trop heureux d’échapper, en se jetant à la nage, à toute cette impudente valetaille qui s’acharne après lui comme une meute de chiens affamés.

Le second acte se passe à Rome, dans le bois sacré qui entoure le temple de Vesta, sanctuaire interdit aux profanes et que les faiseurs de livret ouvrent assez volontiers à leurs héros, témoins la VestaleVestale, LaLa Vestale, tragédie lyrique en trois actes sur un livret d’Etienne de Jouy mis en musique par Gaspare Spontini et créé à l’Opéra de Paris le 11 décembre 1807.Lire la suite…, de M. de JouyJouy, Victor-Joseph-Etienne deVictor-Joseph-Étienne Jouy, dit Étienne de Jouy (Jouy-en-Josas, 19 octobre 1764 – Saint-Germain-en-Laye, 4 novembre 1846), écrivain, librettise. Auteur de comédies, de tragédies et d’importantes chroniques publiées dans La Gazette de France (1811-1814). Il écrivit des livrets pour GaspareLire la suite…, et la NormaNormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite…, de F. RomaniRomani, FeliceGiuseppe Felice Romani (Gênes, 31 janvier 1788 – Moneglia, 28 janvier 1865), librettiste. Après des études de droit à Pise et Gênes, il voyagea en Europe puis s’installa à Milan, où il écrivit ses premiers livrets pour Simon Mayr : La Rosa bianca et la rosa rosa (1813) et Medea in CorinLire la suite…. La décoration est tout bonnement un des plus beaux paysages que nous ayons jamais vus. Il est impossible de mieux s’inspirer de l’antiquité et de rendre avec plus de vérité l’aspect mystérieux de ce lieu solitaire et la terreur qu’il devait inspirer.

Ælia se désole, et peu soucieuse de se condamner à la stérilité, se montre rebelle à la volonté paternelle ; elle n’a pas abandonné l’espérance, et elle rêve encore d’avenir. Scurra, propre à tous les métiers, apparaît au haut d’un mur ; entremetteur complaisant, il apporte un message d’Euclio. Celui-ci se montre bientôt lui-même ; suivi du bouffon, il pénètre dans l’enceinte sacrée par une échelle de corde et s’apprête à délivrer la jeune fille. Mais Mysis veille sur sa proie ; elle coupe l’échelle et déjoue ainsi leurs projets. Euclio furieux veut la tuer. Ælia, ne songeant qu’à son amant, la supplie de le faire évader et lui offre sa vie en échange. C’est ici que la générosité, vertu familière aux héroïnes de théâtre sacrifiées, fait son affaire et vient pour un moment dénouer la situation trop tendue. Mysis, vaincue par le spectacle d’une affection si touchante, consent à cacher Euclio et Scurra.

Quelques instants après, arrivent les vestales qui, la torche à la main, se livrent à la danse sacrée avec un entraînement frénétique et qui tient du vertige. La prêtresse, éclairée de l’esprit qui faisait prophétiser les sibylles, découvre les profanateurs. La nature entière semble s’associer à sa colère ; on entend gronder le tonnerre, et la scène s’illumine de reflets flamboyants, image du feu du ciel, qui foudroie les sacriléges.

C’est alors qu’Ælia consomme le sacrifice de son bonheur et de ses espérances ; de ce moment, elle est vestale, et en vertu de son droit de grâce, elle sauve le poëte et son complice, Scurra.

Cette fin n’est pas faite pour égayer les spectateurs. Elle a dû faire fuir à tire-d’aile cet Amour si pimpant de l’atellane qui depuis longtemps n’avait pas paru à l’Opéra, et auquel on s’attendait à voir jouer un plus beau rôle. Quelques vieux amateurs ont en effet vivement regretté qu’il ne figurât pas au dénoûment, guérissant les maux qu’il a faits en couronnant ses victimes.

Mlle PrioraPriora, OlimpiaOlimpia Priora (Venise, 26 juin 1836 – ?), danseuse. Fille du chorégraphe, Egidio Priora et de la danseuse Augusta Peghin, elle étudia avec son père et débuta brillamment à Florence puis à Rome. Elle fut engagée à l’Opéra de Paris puis se produisit à Milan, Vienne, Vincenza et Madrid. ELire la suite… a réalisé dans le personnage d’Ælia, sa première création en France, ce qu’on attendait de son talent. Il était difficile, du reste, de trouver une physionomie qui convînt mieux à ce rôle. Elle mime avec une grande justesse et une puissance d’expression remarquables ; sa danse est correcte, animée et noble ; elle a de la vivacité et de l’élévation. C’est une acquisition excellente pour l’Opéra.

Quant à Mme Guy-StéphanGuy-Stephan, MarieMarie-Antoinette Guy-Stéphan (Paris, 18 novembre 1818 – Paris, 21 aout 1873), ballerine. Elle fut engagée à l’Opéra de Paris de 1840 à 1841 puis à Londres de 1841 à 1843. Elle diffusa le ballet romantique à travers l’Europe en tournées à Barcelone en 1849, à Madrid et à Londres en 1Lire la suite…, que son succès au Théâtre-Lyrique avait placée si haut dans l’estime des connaisseurs, elle vient de faire sanctionner sa réputation par les habitués de l’orchestre de l’Opéra, et c’est tout dire.

La musique de ce ballet, expressive et variée, est toujours à la hauteur des situations émouvantes qu’elle doit peindre ; l’orchestration est pleine de détails charmants. C’est une mine de motifs dansants qui sera, nous n’en doutons pas, heureusement exploitée cet hiver par les faiseurs de polkas, mazurkas, redowas, valses et quadrilles.

En somme, cette tentative dans un genre nouveau, accueillie avec faveur, jettera quelque variété dans le répertoire assez monotone de l’Opéra.

Encore un jeune compositeur auquel le troisième théâtre lyrique vient d’accorder la plus gracieuse hospitalité. Il est vrai que celui-ci s’est présenté à M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite… [Seveste] sous les auspices de M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, son maître, et qu’il avait ainsi la meilleure de toutes les chances pour être favorablement accueilli. Le nouveau triomphateur s’appelle Ferdinand Poize [Poise] ; son nom a été salué de bravos unanimes par des spectateurs sympathiques, dont une excellente omelette au lard, au fumet savoureux, avait éveillé la sensibilité musicale. Le public accepte volontiers l’invraisemblance d’un sujet ; mais il veut de la vérité et de l’exactitude dans les détails. Il se doutait bien, dès le commencement de la pièce, que l’intrigue reposait tout entière sur une omelette, mais il croyait à une omelette fantastique, et à la vue du fourneau allumé, des œufs battus et d’une poêle à frire, sa joie et son enthousiasme ont été poussés à leurs dernières limites. Heureux le musicien qui voit ainsi ses juges mis en belle humeur par un libretto dont les scènes rappellent à chacun les incidents journaliers de la vie intime et bourgeoise ! La chambre de Digonard n’est séparée de celle de Louisette que par une mince cloison, comme dans Indiana et CharlemagneIndiana et CharlemagneIndiana et Charlemagne, vaudeville en un acte de Jean-François-Alfred Bayard et Philippe Dumanoir, pseudonyme de Philippe-François Pinel, créé au Théâtre du Palais-Royal de Paris le 26 février 1840.Lire la suite…, et le jeune tapissier ne soupçonne pas qu’il a pour voisine la charmante ouvrière dont il a à peine entrevu le joli minois un soir, sous un épais capuchon, et à laquelle il adresse depuis, avec une amoureuse persistance, les plus tendres aveux. Digonard, peu renseigné par le Parfait Cuisinier, ne sait comment s’y prendre pour faire revenir le lard qui doit entrer dans la confection de son omelette ; Louisette, emménagée de la veille, est tout aussi embarrassée pour rajuster de ses mains délicates les boiseries de son lit et accrocher au mur sa galerie d’estampes enluminées ; le besoin de s’aider l’un l’autre rapproche les deux jeunes gens, et Louisette tire le loquet d’une porte de communication qui livre passage au Digonard, armé de tous ses ustensiles de cuisine. Une fois le souper terminé et les meubles mis en place, Louisette avoue à son voisin qu’elle a un service bien autrement important à lui demander. Elle est poursuivie par un galant inconnu, lequel a juré par écrit d’arriver jusqu’à elle, en dépit de tous les obstacles, et elle prie Digonard de rester pour la protéger contre les tentatives de son mystérieux amant qui doit arriver au coup de minuit. Digonard se reconnaît au style du poulet ; la naïveté et l’innocence de la jeune fille le font renoncer à ses allures de Lauzun de boutique, et il offre son cœur, sans passer par-dessus les formalités que la municipalité exige. Ce mariage comblera les vœux de l’oncle Greluchon, qui est aussi le parrain de Louisette. Digonard rentre dans sa mansarde, et il reçoit pour tout à-compte sur les félicités matrimoniales du lendemain ces mots : BonsoirBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, voisinBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, que lui jette, à travers la cloison, la voix argentine et railleuse de la prudente ouvrière.

Ce poëme n’est pas de M. Scribe Scribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…; il est de MM. Brunswick et Arthur de BeauplanBeauplan, Victor Arthur Rousseau dit deVictor-Arthur Rousseau dit de Beauplan (Paris, 23 juin 1823 – Paris, 11 mai 1890), auteur dramatique et librettiste. Il fut un vaudevilliste (Un Notaire à marier, Un Feu de cheminée) et un librettiste d’opéras-comiques souvent en collaboration avec d’autres auteurs. Parmi ses livrets on cite,Lire la suite…, deux hommes d’esprit, qui savent à l’occasion flatter les manies et les goûts littéraires des habitués du boulevard du Temple. La pièce étant à deux personnages seulement, on ne trouve dans la partition de M. Poize que des ariettes, des couplets, des chansonnettes et des duos ; tout cela est vif, léger, spirituel, et dénote chez le jeune compositeur une religieuse admiration pour les formules mélodiques, les rhythmes et la manière de son maître. L’instrumentation de M. Poize est pleine d’intérêt et variée avec élégance ; l’exécution n’a rien laissé à désirer, grâce à la sollicitude avec laquelle M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… a suivi les répétitions du premier ouvrage de l’un de ses meilleurs élèves. Mme Meillet-Meyer, sauf quelques roulades un peu scabreuses, auxquelles elle fera bien de renoncer, a chanté et joué avec beaucoup de goût le rôle de Louisette. MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite… a déployé toute sa verve dans le personnage de Digonard ; sa voix est très-flexible, très-étendue et exempte d’intonations douteuses. Il a chanté juste, même en mangeant son omelette, de façon à faire mentir le proverbe :

Ventre affamé n’a pas d’oreille.

Après l’élève est venu le tour du maître, et M. Adolphe AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, qui travaille avec une persévérance vraiment incroyable à la fortune du troisième théâtre lyrique, est arrivé peu de jours après le succès de M. Poize avec une nouvelle partition bâclée en quelques semaines en l’honneur de la charmante Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…. La débutante avait à triompher de la réserve légèrement ironique avec laquelle le public parisien accueille les étoiles de province ; elle est entrée en scène sans trop d’assurance et sans trop d’embarras ; elle ne doutait peut-être pas d’elle-même, mais une rougeur imperceptible a coloré son joli visage ; elle a montré beaucoup de naturel et assez de timidité, une certaine coquetterie naïve qui lui avait déjà gagné tous les bravos avant que les premières notes ne se fussent échappées fraîches et limpides de son gosier de fauvette. Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… a toutes les séductions de la femme et de l’artiste ; elle sera pour le Théâtre-Lyrique ce que Mme UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite… a été pour le théâtre de la rue Favart : un vrai bijou, et M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite…, sans doute mieux avisé que M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, ne laissera personne lui ravir son précieux talisman. Nous avons d’abord parlé de l’actrice, parce qu’elle est à elle seule toute la pièce ; poëme et musique ont été écrits pour elle ; tout le reste n’est qu’accessoire. Voici maintenant quelques mots d’analyse sur le sujet. Le Bijou perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite… est bien réellement un bijou d’or, guilloché, à cylindre, avec quatre trous en rubis, une montre enfin, ornée d’un chiffre en diamant et par laquelle le traitant Coquillière a voulu récompenser la fidélité conjugale de son Aspasie, fidélité tant soit peu équivoque, s’il faut en croire les enjambées nocturnes du marquis d’Angennes par-dessus le balcon de l’hôtel Coquillière. Un matin, que le jeune capitaine des gardes de Sa Majesté Louis XV sortait du boudoir de la belle par son chemin habituel, il posa le pied sur une hotte chargée de fleurs, laquelle reposait sur les épaules de Pacôme, un gros garçon pataud et joufflu, qui attendait, adossé contre un pilier de la halle, le lever de l’aurore et celui de Mlle Toinon. Pacôme crie au voleur, et le marquis, serré de près par le rustre, se débarrasse de son étreinte en lui laissant la montre d’Aspasie qu’il a prise pour la sienne laissée sur la toilette de la dame.

Les volets de la boutique de Mlle Toinon sont à peine ouverts que Pacôme, oubliant l’aventure et ayant serré le bijou dans sa poche, chante son idylle à la jolie bouquetière et la supplie de ne pas reculer davantage l’instant de son bonheur ; ils sont fiancés l’un à l’autre depuis assez longtemps, et l’éloquent jardinier réclame, de la façon la plus pressante, l’office du tabellion. Le pauvre garçon ne s’aperçoit pas aux hésitations de la donzelle qu’elle a, pour le quart d’heure, autre chose en tête que le mariage ; Toinon est poursuivie par un rêve : elle veut entrer à l’Opéra ; les élégantes acheteuses attirées par les gracieux bouquets, par la tournure accorte et le fin sourire de la marchande, lui ont inspiré des idées de luxe qui rendent bien prosaïque à ses yeux le tableau d’intérieur à deux que Pacôme s’efforce de colorer de la façon la plus attrayante. Elle veut avoir, elle aussi, des robes de soie, des plumes et des dentelles, et comme elle possède une voix jeune, argentée et pure comme le cristal, elle payera tout cela de son talent, ce qui vaut bien mieux, pense-t-elle, que de le payer de sa vertu. Toinon est une honnête fille, et ce n’est pas là ce qui contribue le moins à la rendre si piquante aux yeux de Coquillière et de d’Angennes qui la reluquent, chacun de son côté, et en s’évitant avec le plus grand soin. Une lettre, adressée par elle à M. Francœur, le directeur de l’Opéra d’alors, est interceptée par le marquis qui se charge de porter lui-même la réponse à l’innocente bouquetière. La montre d’Aspasie, trouvée dans la poche de Pacôme, a fait soupçonner à Toinon quelque intrigue amoureuse du rustre avec une riche bourgeoise, et son dépit, effaçant son dernier scrupule, elle accepte la chaise de d’Angennes, précédée du coureur Azolan, et se laisse porter dans la petite maison du marquis, croyant se rendre chez M. le directeur de l’Académie royale de musique. Une fois arrivée, elle est reçue par d’Angennes, qui se donne des façons de régisseur, et par une nuée de Ris, de Jeux, de Zéphyrs, de Satyres, jouant chacun leur rôle dans un opéra olympien sorti du cerveau inventif du marquis, et à la répétition duquel elle croit assister. Voilà la vertu de Toinon mise à une rude épreuve : que va-t-il en advenir ?

Pacôme, chargé de porter des ananas à l’hôtel d’Angennes, entre dans le salon et ne reconnaît pas Toinon qui, laissée seule un instant, est étendue sur un canapé, noyée dans des flots de dentelles, vêtue d’une robe de guipure, les cheveux poudrés à frimas, et jouant avec un éventail peint par Boucher, comme le ferait une vraie duchesse. Mais Toinon, que la présence de Pacôme ramène à ses idées de jalousie, questionne le rustre sur le bijou trouvé par elle, et une lettre d’Aspasie, qu’elle aperçoit sur le guéridon du marquis, lui apprend en même temps par qui il a été perdu. Alors la reconnaissance a lieu, et l’honnête jardinier explique à sa fiancée qu’elle n’est pas, ainsi qu’elle le croit, dans le foyer de l’Opéra, mais bien dans la petite maison du marquis d’Angennes, qui a projeté de la rendre victime d’un odieux guet-apens. Toinon veut fuir ; mais Pacôme, tenant à persuader jusqu’au bout sa maîtresse, lui recommande la prudence, et se cache sous une table, auprès de laquelle le traitant Coquillière et le marquis arrivent bientôt jouer la belle au passe-dix. Le hasard a favorisé le traitant, qui s’élance vers sa conquête ; alors Pacôme renverse la table, et appelle à lui une bande de forts et de commères qui, le poing sur la hanche, menacent de faire un mauvais parti à quiconque osera toucher à Toinon. Ici finirait le deuxième acte, si l’action ne venait s’embrouiller par la présence du sergent Bellepointe qui met la main, au nom du roi, sur l’infortuné jardinier, et lui montre un engagement signé par lui dans un moment de désespoir amoureux. Pacôme, auquel la perspective du mousquet et du corps-de-garde sourit médiocrement, se sauve par la fenêtre et laisse Toinon sous la protection des dames de la halle. La montre et la lettre d’Aspasie, que la bouquetière a en sa possession, lui servent à obtenir la grâce de Pacôme, poursuivi comme déserteur ; et en échange de ces deux objets compromettants pour l’honneur de son Aspasie, le marquis d’Angennes accorde sans peine la résiliation du contrat passé entre le sergent Bellepointe et l’amoureux de Toinon.

Tel est le canevas sur lequel M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… a répandu ses mélodieuses broderies ; on sent que la partition du Bijou perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite… est écrite avec cette facilité proverbiale du maître dont la verve est intarissable ; des airs franchement rhythmés, des morceaux d’ensemble à grand effet, des duos, des trios et des quatuors coupés avec une merveilleuse entente de la scène, une instrumentation vigoureuse sans être bruyante, claire et remplie de jolis détails, voilà ce que nous avons remarqué dans le nouvel ouvrage de M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, qui peut être compté au nombre de ses meilleurs. Les couplets :

Ah ! qu’il fait donc bon

A cueillir des fraises,

ont été redemandés trois fois de suite à Mme Marie CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… qui a cédé le plus gracieusement du monde à l’exigence du public ; d’autres couplets chantés par MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite… ont été également très-applaudis. Il y a au dernier acte une délicieuse romance accompagnée par le violoncelle et à laquelle Mme Marie CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… a ajouté tout le charme d’une expression pleine de sentiment. L’air du sergent Bellepointe a une allure martiale qui a été rendue avec beaucoup d’entrain par le baryton CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…, une excellente acquisition pour le théâtre de M. Séveste Séveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite…; LeroyLeroy, ErnestErnest Leroy, ( ? – Paris, ? aout 1887), ténor. Il fut engagé comme ténor comique au Théâtre-Lyrique et débuta la saison 1851-1852 dans le rôle de Georges de Ma Tante Aurore (Boieldieu). Il créa de nombreux rôles : en 1852, Fiançailles des roses (Villebranche), Si j’étais roi (Adam), FLire la suite… est fort amusant dans le personnage facétieux et lubrique du fermier général Coquillière ; Mlle GarnierGarnier, MarieMarie Garnier (? – ?), contralto. Engagée au Théâtre-Lyrique en 1852, elle participa aux créations de Si j’étais roi (Adam, 1852), Le Roi des Halles (Adam, 1853) et Colin-Maillard (Hignard, 1853). Elle créa le rôle-titre de Rose et Narcisse (Barbier, 1855) puis quitta le Théâtre-Lyrique pLire la suite… a profité d’un tout petit bout de rôle pour être, comme toujours, une très-jolie personne et une très-agréable cantatrice. L’engagement de SujolSujol, Gustave-Francois Vitras ditGustave-François Vitras, dit Sujol (Nouvelle-Orléans/ Louisiane, 6 juillet 1825 – Paris, 16 mars 1890), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un premier prix d’opéra-comique et un deuxième prix d’opéra en 1850. Il débuta au Grand-Théâtre de Toulouse puis fut engagé Lire la suite… au troisième théâtre lyrique est une preuve évidente que les bons ténors sont de plus en plus rares et de plus en plus chers. M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite… fait ce qu’il peut et M. SujolSujol, Gustave-Francois Vitras ditGustave-François Vitras, dit Sujol (Nouvelle-Orléans/ Louisiane, 6 juillet 1825 – Paris, 16 mars 1890), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un premier prix d’opéra-comique et un deuxième prix d’opéra en 1850. Il débuta au Grand-Théâtre de Toulouse puis fut engagé Lire la suite… fait comme M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite…. Le rôle d’Aspasie est joué tout entier dans la coulisse. Il est inutile d’ajouter que le Bijou perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite… a eu beaucoup de succès et que la plupart des airs de la partition deviendront bientôt populaires. Les silhouettes piémontaises de quelques joueurs d’orgue de Barbarie, qui ne manquent jamais une première représentation d’un opéra de M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, s’agitaient joyeusement, à moitié perdues dans la pénombre du parterre.

OnslowOnslow, Andre-Georges-LouisAndré-Georges-Louis Onslow (Clermont-Ferrand, 27 juillet 1784 – Clermont-Ferrand, 3 octobre 1853), compositeur. Il étudia le piano avec Jan Ladislas Dussek et la composition avec Antonin Reicha. Principalement connu pour son abondante musique de chambre (37 quatuors, 34 quintettes a cordes, 10 tLire la suite… vient de mourir ; il était de l’Institut, et les candidats qui nous paraissent réunir le plus de chance pour occuper son fauteuil vacant sont MM. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… et Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite….

Le maestro MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… est, dit-on, sur le point de demander la fermeture de l’Opéra-Comique pendant dix-huit mois, afin que chanteurs, choristes, exécutants et machinistes soient tout entiers aux répétitions de son ouvrage ; depuis son pacte avec l’auteur de Robert-le-diable Robert-le-diableRobert le Diable, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Germain Delavigne, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 21 novembre 1831.Lire la suite…[Robert le DiableRobert-le-diableRobert le Diable, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Germain Delavigne, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 21 novembre 1831.Lire la suite…], M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… a pris une pose contemplative, et, quelque agitation que l’on fasse autour de lui, ses yeux restent fixés sur l’Etoile du NordEtoile du Nord, L’L’Etoile du Nord, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra-Comique le 16 février 1854.Lire la suite…. Puisse l’habile directeur y lire tout un avenir de succès !

M. Paul DervèsDervès, PaulPaul Dervès (? – ?), compositeur. Il composa des romances et des mélodies dont Les Rêveries du soir et L’Amoureux de Jeanne dont il signa également les paroles; il mit également en musique les vers de divers poètes: Une Nuit d’Amérique, Les Rameaux verts, La Fleur des cieux, Vieux billetsLire la suite…, dont la presse musicale a enregistré bien souvent les succès comme chanteur et comme compositeur, vient de publier trois nouvelles productions auxquelles nous devons plus qu’un éloge banal. La Nuit d’AmériqueNuit d’Amérique, UneUne Nuit d’Amérique, mélodie pour une voix et piano sur des paroles de Charles Jobey mises en musique par Paul Dervès.Lire la suite… [Une Nuit d’AmériqueNuit d’Amérique, UneUne Nuit d’Amérique, mélodie pour une voix et piano sur des paroles de Charles Jobey mises en musique par Paul Dervès.Lire la suite…] et les Rameaux verts Rameaux verts, LesLes Rameaux verts, élégie musicale composée par Paul Dervès sur des paroles de d’Alexandre CosnardLire la suite…sont deux rêveries empreintes du sentiment le plus poétique et le plus parfumé ; nous les recommandons à ceux dont la sensibilité musicale s’éveille aux notes qui partent du cœur et nous donnerons à d’autres, qui font de la musique un passe-temps plus léger, le titre d’une charmante bluette : la Fleur des cieuxFleur des cieux, LaLa Fleur des cieux, mélodie pour une voix et piano sur des paroles de Théophile Gersant mises en musique par Paul Dervès.Lire la suite….