L’Athenæum français, 22 octobre 1853, p. 1017-1018 (article signé Ernest reyer).

Chronique musicale.

Théâtre-Lyrique. BonsoirBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, voisinBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, opéra-comique en un acte, paroles de MM. Brunswick et Arthur de BeauplanBeauplan, Victor Arthur Rousseau dit deVictor-Arthur Rousseau dit de Beauplan (Paris, 23 juin 1823 – Paris, 11 mai 1890), auteur dramatique et librettiste. Il fut un vaudevilliste (Un Notaire à marier, Un Feu de cheminée) et un librettiste d’opéras-comiques souvent en collaboration avec d’autres auteurs. Parmi ses livrets on cite,Lire la suite…, musique de M. Ferdinand Poize [Poise]Poise, Jean Alexandre FerdinandJean-Alexandre-Ferdinand Poise (Nîmes, 3 juin 1828 – Paris, 13 mai 1892), compositeur. Au Conservatoire, il étudia le piano avec Pierre Zimmerman et la composition avec Adolphe Adam. Il obtint le second Prix de Rome en 1852. Bonsoir, voisin, premier opéra-comique, sera suivi de beaucoup d’autLire la suite…. — Le Bijoux perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite…, opéra comique en trois actes, paroles de MM. De Leuven et Desforges [de Forges], musique de M. Adolphe AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…. — Début de Mme Marie CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…. — Opéra. Le Maître chanteurMaitre chanteur, LeLe Maitre chanteur, opéra en deux actes sur un livret de Henri Trianon mis en musique par Armand Limnander et créé à l’Opéra de Paris le 17 octobre 1853.Lire la suite…, opéra en deux actes, paroles de M. Henri TrianonTrianon, HenriHenri Trianon (Paris, 11 juillet 1811 – Paris, 17 octobre 1896), écrivain. Il débuta comme critique artistique et littéraire dans les journaux de Paris, puis s’adonna un temps à l’enseignement. Il traduisit des œuvres de Homère et de Platon et devint assistant bibliothécaire de la bibliLire la suite…, musique de M. Limnander.


C’est la voix flûtée et railleuse de Mlle Louisette qui à travers la cloison de sa mansarde, jette ces deux mots : BonsoirBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, voisinBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, à son amoureux Digonard, surnommé le Lauzun des garçons tapissiers de la rue Cloche-Perce. La pièce est à deux compartiments, comme dans Indiana et CharlemagneIndiana et CharlemagneIndiana et Charlemagne, vaudeville en un acte de Jean-François-Alfred Bayard et Philippe Dumanoir, pseudonyme de Philippe-François Pinel, créé au Théâtre du Palais-Royal de Paris le 26 février 1840.Lire la suite…. Digonard, fort embarrassé de faire une omelette, malgré les renseignements qu’il va chercher dans Le Parfait cuisinier, implore l’aide de sa voisine, qui, en échange de ce service, le prie d’accrocher au mur ses estampes enluminées et de rajuster le bois de son lit. Louisette est emménagée seulement de la veille. Puis la jeune fille, prévenue par un billet anonyme qu’un séducteur pénétrera chez elle à minuit, invite Digonard à la protéger contre les tentatives de ce galant mystérieux. Digonard se reconnaît au style du poulet, et comme il voit que la belle est bien décidée à défendre sa vertu, il se résigne à accepter le seul moyen qu’elle lui laisse de réparer 1’échec que vient de subir sa réputation d’homme à bonnes fortunes ; il écrit au parrain de Louisette, lui demande la main de sa filleule, et pousse un gros soupir en entendant se tirer derrière lui les verrous de la chambrette de sa jolie voisine.

Ce libretto, qui rappelle, par la simplicité de 1’intrigue, les opéras-comiques d’autrefois, est bien coupé pour la musique et renferme quelques scènes assez amusantes ; il a convenablement inspiré le musicien, jeune compositeur que la protection de son maître, M. Ad. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, a fait arriver au troisième théâtre lyrique. La partition de M. Poize est écrite sans prétention et sans recherche ; on y trouve des mélodies faciles, des rhythmes francs, de jolis détails d’orchestre et, à défaut d’originalité, beaucoup de verve et de naturel. Le succès qu’a obtenu ce charmant petit acte justifie puissamment la faveur dont M. Poize a été l’objet de la part de M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite… [Seveste]. Les rôles de Louisette et de Digonard sont chantés par les époux MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite…, deux jeunes artistes auxquels le public accorde volontiers les témoignages de sa sympathie.

BonsoirBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, voisinBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, n’était que le prélude d’un ouvrage plus important qui se jouait peu de jours après sur le même théâtre. Le Bijou perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite… a été bâclé en quelques semaines par M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, compositeur fécond s’il en fut, et celui dont la plume se prête le plus facilement aux exigences d’un directeur. M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… a écrit le Bijou perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite… pour Mme Marie CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…, M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite… ayant désiré ajouter à l’intérêt qu’offraient au public les débuts de la séduisante cantatrice l’attrait d’une pièce nouvelle. Au jour fixé, la pièce a été livrée, M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… sachant très-bien qu’au théâtre il y a toujours à côté de la question d’art la question administrative. Tout retard est onéreux pour un directeur, et il ne faut pas s’étonner si celui-ci considère comme une des premières qualités d’un musicien la ponctualité commerciale.

Voici en peu de mots l’analyse du Bijou perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite…, dont l’intrigue repose tout entière sur une montre guillochée ornée d’un chiffre en diamants, avec quatre trous en rubis, la montre de Mme Aspasie Coquillière, femme du traitant de ce nom. L’hôtel Coquillière est situé en face de la boutique de Mlle Toinon, jeune et jolie fille à laquelle seigneurs et financiers ont adressé en vain leurs plus tendres madrigaux. La vertueuse bouquetière garde son innocence pour Pacôme, un beau gros garçon bien joufflu, aux épaules carrées, lequel attend avec une impatience toute naturelle le moment où il pourra attacher le bouquet de fleurs d’oranger à la ceinture de sa fiancée. Un matin que Pacôme, sa hotte sur le dos, rêvait aux beaux yeux de Mlle Toinon et soupirait après le lever de sa belle, il aperçoit, s’esquivant précipitamment par une des fenêtres de l’hôtel Coquillière, la silhouette d’un amoureux, que, dans son ignorance des choses du monde, il prend tout bonnement pour celle d’un voleur. Se mettre à la poursuite du fuyard et le saisir au collet, c’est pour Pacôme l’affaire d’un instant. Le marquis d’Angennes, capitaine des gardes de Sa Majesté Louis XV, fort surpris de se voir malmené de la sorte, mais voulant avant tout ne pas jeter l’alarme dans la demeure de son Aspasie, ferme 1a bouche au rustre en lui glissant entre les mains la montre de la dame, qu’il a emportée par mégarde, laissant la sienne sur la toilette de la traitante.

A la suite d’une scène d’amour un peu vive, Toinon, en raccommodant la veste de Pacôme, trouve dans la poche la montre d’Aspasie. La jalouse bouquetière, croyant que c’est là un présent dont le caprice satisfait de quelque riche bourgeoise aura payé la complaisance du robuste jeune homme, ne songe plus qu’à se venger de l’infidélité de son amant. A force de s’entendre dire qu’elle chante comme un rossignol, qu’elle a le pied mignon, la peau soyeuse et les dents blanches, Toinon s’est imaginé qu’il n’en fallait pas davantage pour réussir à l’Opéra, et elle a écrit à M. Francœur, directeur alors régnant à l’Académie royale de musique. La lettre a été interceptée par le marquis d’Angennes, qui depuis longtemps demande aux mains délicates de Mlle Toinon les bouquets qu’il offre à Mme Aspasie Coquillière, n’oubliant jamais de faire une comparaison flatteuse pour la marchande entre les roses de son visage et celles de sa boutique. D’Angennes apporte à la future cantatrice la réponse de Francœur, et il arrive au moment où les idées ambitieuses de Mlle Toinon, un peu ébranlées d’abord par l’attachement de son amoureux, se sont réveillées de plus belle aussitôt qu’elle s’est vue trahie. Elle accepte la chaise et le coureur que le marquis met galamment à ses ordres, et laisse Pacôme se morfondre en proie au plus violent désespoir. Où va Toinon ? va-t-elle réellement chez M. Francœur, au foyer de l’Opéra, ou bien donne-t-elle tête baissée dans un plan de séduction habilement machiné par d’Angennes et quelques joyeux habitués de la petite maison du marquis ? Pauvre Toinon, que deviendrait ta vertu si Pacôme ne veillait sur elle avec toute la sollicitude d’un amoureux ? Le jeune gars, chargé de porter des ananas à l’hôtel du marquis, trouve Toinon affublée d’une robe à falbalas, les cheveux poudrés, une mouche sur la joue et jouant avec un éventail à peinture érotique, mollement étendue sur un canapé en bois doré. Toinon vient d’achever 1a répétition d’un opéra-ballet improvisé par d’Angennes qui, en l’absence de Francœur, s’est investi des fonctions de régisseur général. Une bande joyeuse de jeunes libertins, déguisés en personnages mythologiques, ont donné le change à l’innocente bouquetière, qui a cru voir dans chacun d’eux une des célébrités de la coulisse. Pacôme a toutes les peines du monde à désabuser Toinon ; elle ne reconnaît son erreur que lorsqu’elle entend le marquis la désigner comme enjeu à son ami Coquillière, dans une partie de passe-dix ; Pacôme renverse la table sous laquelle il s’est blotti, appelle à lui une troupe imposante de forts et de dames de la halle, et veut emmener Toinon. Mais le pauvre garçon a compté sans le sergent Bellepointe, un recruteur émérite qui l’a décidé à s’enrôler sous les drapeaux de Sa Majesté, dans un moment de désespoir causé par le départ de sa maîtresse. Pacôme se sentant peu de goût pour porter le mousquet saute par la fenêtre, et Toinon, informée par une lettre qu’elle a trouvée dans le salon du marquis des relations de d’Angennes avec Aspasie Coquillière, se sert de la montre restée en sa possession comme d’un talisman au moyen duquel elle obtient sans trop de difficultés la grâce et le congé de Pacôme.

Il y a dans la partition de M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… d’agréables mélodies, des motifs gracieux dont le rhythme est entraînant, et qui ne peuvent manquer d’arriver bientôt à la popularité en vue de laquelle ils ont été écrits. De ce nombre sont les couplets

Ah ! qu’il fait donc bon

A cueillir des fraises,

chantés par Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… et bissés con furore par la majorité de la salle.

L’ouverture du Bijou perduBijou perdu, LeLe Bijou perdu, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 6 octobre 1853.Lire la suite… débute par un solo de flûte dont les arpèges, les tailles et les gammes chromatiques sont sans doute destinés à mettre en relief le talent de M. Rémusat Rémusat, JeanJean Rémusat (Bordeaux, 11 mai 1815 – Shanghai, 1er novembre 1880), flûtiste. Il étudia avec Tulou au Conservatoire et obtint un premier prix en 1832. Après un an à l’orchestre de l’Opéra, il s’installa à Londres où il joua dans les orchestres, notamment flûte solo au Queen’s TheLire la suite…; Toinon chante au troisième acte une romance sentimentale accompagnée par le violoncelle ; Bellepointe lance avec énergie le refrain d’une chanson de corps de garde à laquelle les fifres, les trompettes et le tambour donnent un cachet des plus belliqueux. Au deuxième acte nous avons remarqué un beau final traité à l’italienne et exécuté avec beaucoup d’ensemble. Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… a obtenu un très-grand succès ; elle a une voix fraîche et bien timbrée, d’une étendue suffisante et d’une flexibilité qui rappelle les traits les plus surprenants du merveilleux gosier de Mme UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite…. Comme actrice, Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… a de la finesse et du naturel ; il n’en faut pas davantage pour qu’elle assure une heureuse veine au troisième théâtre lyrique.

En attendant la Nonne sanglanteNonne sanglante, LaLa Nonne sanglante, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Germain Delavigne mis en musique par Charles Gounod, créé à l’Opéra de Paris le 18 octobre 1854.Lire la suite… de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, œuvre à laquelle le talent de l’auteur donnera le plus vif intérêt, l’Opéra nous a fait assister à la représentation d’une pièce en deux actes, dont la musique est d’un compositeur belge, M. Limnander. Les MonténégrinsMonténégrins, LesLes Monténégrins, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules-Edouard Alboize de Pujol et Gérard de Nerval mis en musique par Armand Limnander et créé à l’Opéra-Comique le 31 mars 1849.Lire la suite… et le Château de la Barbe bleueChâteau de la Barbe bleue, LeLe Château de la Barbe bleue, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges mis en musique par Armand Limnander et créé à l’Opéra-Comique le 1er décembre 1851.Lire la suite…, joués à l’Opéra-Comique, justifient parfaitement la confiance que M. Limnander a inspirée à M. Nestor Roqueplan.

Le héros du poëme est Maximilien, empereur d’Allemagne. La scène se passe avant l’élection du monarque, à Francfort-sur-le-Mein [Main], en l’an 1493. Les électeurs arrivent seulement à la fin du dernier acte : on entend des coups de canon et le carillon des cloches dans la coulisse, et la toile tombe sur les cris de vive Maximilien ! vive l’empereur ! Par une fantaisie commune à bien des têtes couronnées, ou sur le point de l’être, Maximilien se promène incognito à travers les tavernes de Francfort ; il est déguisé en maître chanteur, meister-sœnger, trinque avec les seigneurs et les bourgeois, et paye son écot en dithyrambes prophétiques, qu’il récite d’un accent convaincu et qui impressionnent vivement son auditoire. On l’appelle le poëte, parce qu’on ne lui connaît pas d’autre nom. Quand il a assez chanté, il s’endort. Réveillé brusquement par Rodolphe de Hesse, il est sommé de rédiger sur ses tablettes le pari que celui-ci vient de faire avec son ami Risler d’enlever la nuit même la blonde Marguerite, fille de l’armurier Gunther, de laquelle il se sait aimé. Quand vient l’heure de l’enlèvement, Maximilien, qui épie Rodolphe, se présente brusquement devant lui, suivi de son page Gotfried, au moment où le fils du landgrave de Hesse rassure de son mieux sa maîtresse et étouffe son dernier remords en lui montrant la chapelle où un prêtre les attend pour bénir leur union. Voici nos témoins, dit Maximilien. Rodolphe accepte, les quatre personnages s’éloignent, et la toile tombe.

Que s’est-il passé dans la chapelle ? Nous l’ignorons. Assurément toutes les formalités matrimoniales n’ont pas été sérieusement remplies, car au deuxième acte, la jeune fille se lamente dans l’appartement de son séducteur, et écoute d’une oreille distraite les chansons de Gotfried et les mélodieux accords de son luth. Tout à coup une porte s’ouvre et Rodolphe se précipite aux genoux de Marguerite, dont il implore le pardon ; des chants d’allégresse retentissent dans la rue et tirent les amants de leur amoureuse extase. Les seigneurs et les écuyers viennent féliciter Rodolphe sur son mariage avec la princesse palatine. Le landgrave veut faire chasser Marguerite, mais l’armurier, escorté d’hommes du peuple, pénètre dans l’appartement de Rodolphe et crie à ses compagnons, d’une voix de tonnerre, en brandissant son marteau :

Compagnons, forgerons,

Châtions ces félons,

Et seigneurs et varlets,

Sans pitié frappons-les.

Rodolphe déclare à son père qu’il aime Marguerite, qu’il l’a épousée, et que la princesse palatine n’a aucun pouvoir sur son cœur. Le landgrave étouffe de colère, mais l’arrivée du maître chanteur change tout à coup la situation. Il montre au landgrave un parchemin qui atteste l’union de Rodolphe et de Marguerite : « L’acte est en bonne forme, je l’ai signé. »

— Qui donc es-tu, pour me parler ainsi ?

— Entendez-vous cette clameur immense ?

C’est mon règne qui commence,

Je suis Maximilien.

Les portes du fond s’ouvrent toutes grandes et laissent apercevoir une vaste cour remplie de seigneurs, de soldats, de bourgeois, de femmes et d’enfants. En tête marchent les électeurs du saint Empire, portant la couronne, l’épée, le globe et le manteau de Charlemagne.

M. Limnander a été moins heureux cette fois-ci que précédemment ; il est vrai qu’il s’est emparé d’un libretto peu intéressant et assez mal fait au point de vue dramatique. L’habileté bien connue de M. Limnander dans l’art de grouper les voix l’a entraîné à écrire une série de chœurs beaucoup trop longue, à notre avis, pour un opéra en deux actes. Chœur d’armuriers, chœur d’écoliers, chœur de gentilshommes, chœur de bourgeois, chœur d’électeurs, et cela sans grande variété, ni dans le style ni dans la mélodie. Le plus saillant de tous ces morceaux d’ensemble est le triple chœur du premier acte, dont les vrais motifs écrits dans deux tons différents (ut majeur et la mineur) s’unissent d’une façon assez inattendue ; les marteaux frappent sur l’enclume en marquant le rhythme, et chaque coup fait entendre très-distinctement une note de l’accord. Cet effet, qui n’est pas neuf au théâtre, n’en est pas moins fort piquant, et M. Limnander l’a reproduit avec une certaine originalité. La romance du maître chanteur, au premier acte,

Nocturne solitude,

Tranquille firmament,

est précédé d’un solo de saxophone en mi bémol. Le timbre de cet instrument a quelque chose de mystérieux et de voilé, qui rappelle à la fois la clarinette, le basson et le cor anglais dans leurs registres les plus doux. Rodolphe paraissant au balcon de la taverne, son hanap à la main, adresse à la lune une invocation qui ne manque pas de poésie, quoiqu’elle affecte un peu trop la forme des récitatifs. La romance de Marguerite, avec accompagnement de flûte, est une jolie inspiration ; il y a aussi de charmantes idées dans la ballade chantée par le page Gotfried. Le duo entre Rodolphe et Marguerite est bien mouvementé ; la scène finale a le tort de rappeler, comme situation scénique l’O Sommo Carlo d’Ernani, et de lui être très-inférieure comme inspiration musicale. En résumé, le Maître chanteurMaitre chanteur, LeLe Maitre chanteur, opéra en deux actes sur un livret de Henri Trianon mis en musique par Armand Limnander et créé à l’Opéra de Paris le 17 octobre 1853.Lire la suite… est une œuvre estimable qui tiendra aussi longtemps l’affiche de l’Opéra que le Château de la Barbe bleueChâteau de la Barbe bleue, LeLe Château de la Barbe bleue, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges mis en musique par Armand Limnander et créé à l’Opéra-Comique le 1er décembre 1851.Lire la suite… a tenu l’affiche de l’Opéra-Comique.