FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS
DU 1er NOVEMBRE 1872.
REVUE MUSICALE.
Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite…. — Concerts popuÂlaires : le Rouet d’OmphaleRouet d’Omphale, op. 31Le Rouet d’Omphale, op. 31 en la majeur, poème symphonique pour orchestre de Camille Saint-Saëns. L’œuvre fut créée dans une version pour deux pianos lors du premier concert organisé par la nouvelle Société Nationale de Musique par Camille Saint-Saëns et Alexis de Castillon le 7 décembLire la suite…, de M. CaÂmille Saint-Saëns ; Suite d’orchestreSuite d’orchestre no. 1Suite d’orchestre no. 1, d’Ernest Guiraud. La suite est en quatre mouvements : Prélude (ré mineur), Intermezzo (sol majeur), Andante (si bémol majeur) et Carnaval (fa majeur), et créée au Concerts Populaires diriges par Jules Pasdeloup au Cirque d’hiver de Paris le 28 janvier 1872. Elle Lire la suite…, de M. Ernest Guiraud ; un quatuor inédit de M. Léonce Farrenc. — Théatre-Italien : Début de Mlle Albani.
Je ne saurais parler aujourd’hui de choÂses plaisantes et de calembredaines, de peÂtite musique et de couplets grivois, de toutes ces folles gaîtés avec lesquelles nous continuons, comme par le passé, à épurer nos âmes et à fortifier nos cÅ“urs. Un grand deuil vient de se faire dans le monde des lettres et des arts, et, de ce deuil, nous sommes particulièrement affligé, nous qui étions lié par les sentimens de l’affection et de la reconnaissance à l’illustre poëte qui n’est plus. C’est grâce à lui que nos premiers essais ont vu le jour ; il nous a aidé de ses conseils et de son influence, il nous a aidé de sa plume. Il a écrit pour nous le poëme du SelamSelam, LeLe Selam, symphonie orientale en quatre parties pour solistes et orchestre sur des poèmes de Théophile Gautier mis en musique par Ernest Reyer et créée au Théâtre-Italien de Paris le 5 avril 1850.Lire la suite… et le livret de Sacountala ;SacountalaSacountala, ballet-pantomime en deux actes sur un livret de Théophile Gautier d’après Calidasa, sur une chorégraphie de Lucien Petipa mis en musique par Ernest Reyer et créé à l’Opéra de Paris le 14 juillet 1858.Lire la suite… et, comme cela pourra servir un jour à la publication de ses Å“uvres comÂplètes, nous dirons, à titre de renseignement, que ces jolis couplets de Maître WolÂframMaître WolframMaître Wolfram, opéra-comique en un acte sur un livret de Joseph Méry et Théophile Gautier mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre-Lyrique le 20 mai 1854.Lire la suite…, sont de lui :
Je crois ouïr dans les bois
Une voix.
Le vent me parle à l’oreille,
La fleur me dit ses secrets
Les plus frais,
Et le ramier me conseille.
Je me sens, une langueur
Dans le cœur.
Je deviens pâle ou vermeille,
Gaie ou rêveuse en un jour,
Tour à tour.
Un songe éblouit ma veille.
MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite…, qui seul a signé le poëme de Maître Wolfram Maître WolframMaître Wolfram, opéra-comique en un acte sur un livret de Joseph Méry et Théophile Gautier mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre-Lyrique le 20 mai 1854.Lire la suite…a ajouté un troisième couplet qui n’est point indigne assurément du voisiÂnage des deux autres :
Je puis rêver sans ennuis,
Dans mes nuits,
Sous l’humble abri de ma treille,
Et je sens à mes douleurs,
A mes pleurs,
Une douceur sans pareille !
Ah ! c’est mon cœur qui s’éveille ! tel est le refrain de la chanson, dont le rhythme, on l’aura sans doute remarqué, est le même que celui d’une odelette bien connue de Ronsard :
Bel aubépin fleurissant,
Verdissant,
Le long de ce beau rivage,
sur lequel la musique des couplets de Maître WolframMaître WolframMaître Wolfram, opéra-comique en un acte sur un livret de Joseph Méry et Théophile Gautier mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre-Lyrique le 20 mai 1854.Lire la suite… a été faite.
Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… excellait en ces sortes de jeux poétiques, et même le monstre le plus extravagant lui suffisait pour adapter une pensée charmante et de forme exquise à une mélodie qu’on venait de lui faire enÂtendre.
C’est ainsi que lorsque nous fîmes enÂsemble le SelamSelam, LeLe Selam, symphonie orientale en quatre parties pour solistes et orchestre sur des poèmes de Théophile Gautier mis en musique par Ernest Reyer et créée au Théâtre-Italien de Paris le 5 avril 1850.Lire la suite…, Å“uvre dans certaines parties de laquelle j’avais essayé de reproÂduire les rhythmes les plus caractéristiques de la musique orientale, je lui donnai le monstre d’une pastorale qui commençait par ce vers :
Mon visage jaunit lorsque j’ai la jaunisse.
Tout le reste était à l’avenant, et je me dispense de le citer.
Eh bien ! sur ce vers grotesque, GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… trouva celui-ci, qui est délicieux :
Mon troupeau se rallie au doux son de ma flûte !
C’est que GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… était bien loin d’avoir, comme on l’a prétendu et répété souvent, l’oreille fermée à toute mélodie. Il est posÂsible qu’il ait dit : « La musique est le plus cher et le plus désagréable de tous les bruits. » Mais si c’est là un aphorisme quelque peu paradoxal, pris dans un sens absolu, n’est-il pas vrai que dans plus d’un cas il peut être d’une justesse irréfuÂtable ? Quant à parodier le mot de MercierMercier, Louis-SébastienLouis-Sébastien Mercier (Paris, 6 juin 1740 – Paris, 25 avril 1814), écrivain. Il étudia au collège des Quatre-Nations (aujourd’hui Palais de l’Institut de France et de la Bibliothèque Mazarine). Il fut nommé régent de cinquième au collège de la Madeleine à Bordeaux de 1763 à 1765. Lire la suite… au chantre de Philomèle : « Tais-toi, viÂlaine bête ! » j’affirme que GantierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… n’y a jamais songé, et d’ailleurs, l’eût-il fait, pourrait-on en conclure absolument qu’il n’aimait pas la musique ? Il l’aimait, au contraire, et faisait mieux que de l’aimer : il l’écoutait avec intelligence, avec recueilÂlement, et s’il n’en pouvait discuter en homme compétent, il en parlait en poëte et savait traduire dans la langue la plus imagée les émotions et les jouissances qu’il en avait reçues. Ce qui était pour lui le travail le plus fastidieux, et quelquefois un véritable supplice, c’était de rendre compte dans son feuilleton du lundi de telle Å“uvre plate on médiocre dont il comprenait aussi bien que qui que ce fût la platitude et la médiocrité ; mais il était bon et ne voulait blesser perÂsonne. Et quand pour s’affranchir d’une si sotte besogne il s’en remettait à l’appréciation de quelque critique blond (ainsi disait-il) qui était de ses amis, il ne manquait jamais de lui recommander la douceur, l’indulÂgence et la politesse, qui doivent être les premières vertus d’un critique, quelle que soit sa nuance. Mais s’il se trouvait aux prises avec une Å“uvre forte et originale, conçue dans un sentiment élevé et poétiÂque, alors il ne prenait l’avis et ne deÂmandait le secours de personne : l’éloge venait au bout de sa plume, revêtu de cette forme élégante qui a toujours été une des qualités les plus distinctives de son talent, et pour faire partager son admiration à ceux qui le lisaient, il n’avait nul besoin d’emÂployer ces termes techniques que seuls les pédans recherchent et dont ils abusent si souvent. Est-il nécessaire de rappeler les admirables feuilletons qu’il écrivit sur les principaux ouvrages d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… et sur le Désert, de M. Félicien David ?
Je n’ai pas à louer ici l’écrivain et le poëte après ou avant M. Jules Janin, qui nous a promis de ne pas s’en tenir à la notice nécrologique qu’il a publiée dans le Journal des Débats le lendemain de la mort de Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite…. Mais il m’a semÂblé que c’était presqu’un devoir pour moi de mêler à l’expression de mes très vifs regrets le souvenir d’une collaboration dont je m’honore infiniment, et qui m’a permis d’apprécier chez Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… ce don que bien peu de gens lui reconnaissaient : une très grande sensibilité musicale. N’est-ce point en grande partie à cette faculté rare que l’on doit attribuer le lyrisme des vers qu’il a écrits pour être mis en musique, et qui ne tiennent malheureusement pas dans son Å“uvre une place bien grande ? PluÂsieurs fois on l’a sollicité d’écrire un poëme d’opéra ; il eût donné dans ce genre, surtout si on eût laissé toute liberté à son imaginaÂtion, un digne pendant à la Péri et à Giselle ; mais il ignorait moins que personne ce qu’on appelle les exigences du théâtre, et il prêtait aux compositeurs qu’il aimait le plus, d’étranges fantaisies de rhythmes bizarres et de vers boiteux qui l’effarouchaient.
Je sais cependant qu’après différens projets abandonnés il s’était décidé à tailler un poëme dramatique dans le beau roman carthaginois de M. Gustave Flaubert. SaÂlammbô est en effet une Å“uvre qui, à part l’intérêt qu’elle peut avoir au théâtre, deÂvait puissamment solliciter, tant par la naÂture du sujet que par les promesses d’une éblouissante mise en scène, un maître coÂloriste tel que Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite….
Que de bonnes soirées nous avons pasÂsées ensemble, et avec quelle attention émue il écoulait les fragmens que je lui jouais de l’œuvre de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, son composiÂteur de prédilection !
C’est avec Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… que suis allé il y a une quinzaine d’années entendre pour la première fois le Tannhauser à Wiesbaden. Et je me souviens encore de la profonde sensation que lui fit éprouver cette musique si nouvelle pour lui et pour moi. Il en saisit du premier coup la grandeur épique et même les plus minutieux détails. Le chÅ“ur des pèlerins, la romance de l’Etoile du soir, le combat des maîtres chanteurs, la scène du Venusberg, la marche triomphale et le poétique chant du pâtre le plongèrent dans un ravissement qui se lisait sur sa belle et douce physionomie. Nous rentrâmes à l’hôtel des Quatre-Saisons, je crois, et là , tout d’une haleine et en quelques heures, au miÂlieu du silence de la nuit, il écrivit un feuilÂleton superbe que les lecteurs de la Presse n’ont certainement pas oublié. Moi, j’enÂvoyai modestement à l’Indépendance belge une courte correspondance que m’avait prié de faire en son absence mon ami Paul d’Ivoy. Je dis cela pour décliner en cette ocÂcasion toute part de collaboration au feuilleton musical de Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite….
Pauvre Théo ! comme il s’appelait lui- même en ses heures de mélancolie : il avait grand’peur de la mort, et la mort, avant de le prendre, lui a fait la grâce de l’endormir.
Au nom de tous les amis du poëte, nous remercions M. FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite…, le grand artiste, d’avoir prêté spontanément son concours à la cérémonie funèbre qui avait attiré une affluence si considérable dans la petite église de Neuilly. Le Pie JesuPie JesuPie Jesu, motet en latin dont le texte est la strophe finale de la séquence de plain-chant Dies iræ de la messe des morts. L’œuvre, composée par Jean-Baptiste Faure pour voix avec accompagnement de piano ou harmonium, fut publiée Au Ménestrel à Paris en 1869. Elle fut chantée au servicLire la suite… chanté par M. FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite… est une Å“uvre de sa composiÂtion.
Depuis leur fondation, qui remonte à une douzaine d’années, les Concerts popuÂlaires ont vu grandir leur succès, et leur importance musicale s’est accrue dans la même proportion. L’orchestre est bien disÂcipliné ; l’archet du maître est tenu d’une main sûre, et, en se serrant un peu, les maîtres anciens ont fini par faire une toute petite place non seulement aux composiÂteurs modernes, mais aussi aux jeunes comÂpositeurs.
Une chose, et une chose essentielle, manÂque pourtant aux Concerts populaires, c’est l’élément vocal tel qu’il existe à la Société des concerts du Conservatoire : des chÅ“urs faisant partie de la Société et des solistes qui prêtent à celle-ci leur concours graÂtuit. Mais entre les artistes de la Société des concerts et les musiciens des Concerts populaires, il y a cette différence que les uns ont pour toute rétribution une part dans les bénéfices, tandis que les autres reÂçoivent des appointemens fixes. M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… ne pourrait donc ajouter à son orÂchestre un personnel de soixante ou quatre-vingts choristes sans grever son budget d’une somme considérable. Eh bien ! ne serait-il pas de toute justice de l’y aider au moyen d’une gratification annuelle prise sur les fonds rendus disponibles par la suppression momentanée du Théâtre-LyÂrique et le refus de toute subvention par lequel le Théâtre-Italien a voulu assurer son indépendance vis-à -vis de l’adminisÂtration ? Ce ne serait certainement pas une bien grosse affaire, et M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… faisant de son côté un sacrifice auquel je le crois tout disposé, 25 ou 30,000 fr. y suffiraient.
Le répertoire des Concerts populaires, limité jusqu’à présent à la musique insÂtrumentale, s’enrichirait ainsi d’œuvres clasÂsiques et modernes que l’on a si rarement l’occasion d’entendre à Paris, et que l’on croirait frappées d’ostracisme par MM. les membres du comité de la Société des conÂcerts : les oratorios de BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières Å“uvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite…, de HændelHandel, Georges FredericGeorge Frideric Haendel (Halle, 23 février 1685 – Londres, 14 avril 1759), compositeur. Il étudia la composition avec Friedrich Wilhelm Zachow, organiste à Halle. En 1703, il accepta le poste de violoniste dans l’orchestre de Hambourg. C’est là qu’il composa son premier opéra, Almira (1Lire la suite… et de MendelssohnMendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite…, les odes-symphonies de M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, les symphonies dramatiques d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… et bien d’autres chefs-d’œuvre que je puis me dispenser de citer. Il ne nous suffit plus qu’on nous donne de loin en loin des fragmens de quelÂques uns de ces ouvrages ; nous les vouÂlons tout entiers.
Par exemple, on jouera au prochain conÂcert le menuet des Follets, le ballet des Sylphes et la marche hongroise de la DamÂnation de Faust.Damnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chÅ“ur, chÅ“ur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite… Eh bien ! pense-t-on que ces trois morceaux, qui n’ont qu’une imÂportance secondaire dans la partition de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, puissent donner une idée du style si élevé et si poétique de cette belle Å“uÂvre ? Est-ce que par hasard les instrumens de Sax, par lesquels on a l’habitude de remÂplacer les voix dans la marche religieuse de LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite…, produisent l’effet des voix elles-mêmes ?
La difficulté, je le sais, n’est pas de forÂmer un chÅ“ur imposant, digne de s’assoÂcier à l’orchestre des Concerts populaires et capable d’interpréter de grandes Å“uvres : il y a parmi les choristes de nos théâtres lyriques beaucoup plus de bons musiciens qu’on ne pourrait le croire quand on songe au triste métier que font ces braves gens et à la modicité de leur salaire. Non, le plus difficile n’est pas de réunir un nombre suffisant de bons choristes, mais bien de s’assurer le concours de chanteurs familiaÂrisés avec les Å“uvres classiques et avec d’autres Å“uvres modernes qui deviendront classiques à leur tour. Parmi nos artistes en renom, c’est à peine si l’on en trouverait trois ou quatre. Mais se mettraient-ils, en toute occasion, régulièrement et gratuiteÂment à la disposition de M. Pasdeloup Pasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite…? Il est permis d’en douter. Voilà la véritable diffiÂculté, voilà le véritable écueil. Il faudrait donc que le Conservatoire, en donnant sur le programme de son enseignement une plus large part à la musique classique, s’appliÂquât à former un noyau de chanteurs dont on stimulerait le zèle et dont on récompenÂserait les efforts en leur permettant de se produire sur la vaste estrade des Concerts populaires. M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… serait autorisé à faire un choix parmi les meilleurs. Mais il faudrait pouvoir choisir.
Certes, ce n’est pas après avoir entendu les élèves du dernier concours, et surtout en songeant au genre de musique vers leÂquel leurs études ont été particulièreÂment dirigées, qu’on peut se flatter d’atteinÂdre le but dont je viens de parler. Seulement, si les réformes qu’on nous a proÂmises ne sont point un leurre, pourquoi désespérerions-nous d’y arriver dans un prochain avenir ? Sachez bien que sans de fortes études classiques il n’y a pas de grands chanteurs, il n’y a pas de grands musiciens. Vous vous croyez à l’abri des influences pernicieuses, eh bien ! les influences pernicieuses vous envahissent malgré vous. Vous vivez dans une atmoÂsphère de demi-mesures et de petite musique. Il est temps de changer d’air.
J’ajouterai que les Concerts populaires s’appelaient, à l’origine, Concerts des jeuÂnes artistes du Conservatoire. Par conséÂquent, si le Conservatoire ne produisait pas plus de bons instrumentistes qu’il ne proÂduit de bons chanteurs, les Concerts poÂpulaires n’existeraient pas.
Passons maintenant à l’incident qui a signalé le concert de dimanche dernier et qui a causé une certaine émotion parmi les auditeurs : On devait jouer l’ouverture de Rienzi :RienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite… elle était inscrite en tête du proÂgramme, et personne ne s’en était étonné. Cependant, le bruit avait couru que l’orÂchestre, entraîné par un mouvement paÂtriotique, avait refusé de l’exécuter. M. PasÂdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… a démenti ce bruit et il l’a fait en termes excellens : « Hier, à la répétition générale, a dit M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite…, les accens héroïques de l’ouverture de RienziRienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite… m’ont fait comprendre que notre douleur était encore trop récente et trop vive pour que je pusse maintenir cette composition d’un maître allemand sur le programme du concert. » Et voilà comment l’ouverture d’ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… a pris la place de l’ouverture de Rienzi. RienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite…A la rigueur, WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, qui a écrit, lors de la bataille de Waterloo, la cantate intitulée : Kampf und Sieg (Combat et VicÂtoire), et les plus beaux chants de guerre qui en 1815 aient stimulé l’ardeur belliÂqueuse de l’Allemagne contre nous, WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… est tout aussi Allemand que Richard WagÂner ; mais WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… est mort ! Et d’ailleurs, ce serait amoindrir la gloire d’un tel génie que de l’enfermer dans les limites étroites d’une nationalité.
Le discours de M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… et l’ouverÂture d’ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… ont été fort applaudis.
Au premier concert on avait exécuté le Rouet d’OmphaleRouet d’Omphale, op. 31Le Rouet d’Omphale, op. 31 en la majeur, poème symphonique pour orchestre de Camille Saint-Saëns. L’œuvre fut créée dans une version pour deux pianos lors du premier concert organisé par la nouvelle Société Nationale de Musique par Camille Saint-Saëns et Alexis de Castillon le 7 décembLire la suite…, un morceau de piano raÂvissant dont l’auteur, M. Camille Saint-SaënsSaint-Saëns, Charles-CamilleCharles-Camille Saint-Saëns (Paris, 9 octobre 1835 – Alger, 16 décembre 1921), pianiste, organiste et compositeur. Il étudia le piano avec Camille Stamaty et donna son premier concert public en 1843. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François Benoist (orgue) et Fromental Halévy (compoLire la suite…, a fait un ravissant morceau d’orÂchestre. C’est frais, poétique, original et instrumenté de la façon la plus délicate et la plus colorée. M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… rejouera cet hiver le Rouet d’OmphaleRouet d’Omphale, op. 31Le Rouet d’Omphale, op. 31 en la majeur, poème symphonique pour orchestre de Camille Saint-Saëns. L’œuvre fut créée dans une version pour deux pianos lors du premier concert organisé par la nouvelle Société Nationale de Musique par Camille Saint-Saëns et Alexis de Castillon le 7 décembLire la suite… et pourra mettre sur l’affiche : Redemandé.
Au concert de dimanche nous avons enÂtendu avec un très vif plaisir la Suite d’orÂchestreSuite d’orchestre no. 1Suite d’orchestre no. 1, d’Ernest Guiraud. La suite est en quatre mouvements : Prélude (ré mineur), Intermezzo (sol majeur), Andante (si bémol majeur) et Carnaval (fa majeur), et créée au Concerts Populaires diriges par Jules Pasdeloup au Cirque d’hiver de Paris le 28 janvier 1872. Elle Lire la suite… de M. Ernest Guiraud, déjà exécuÂtée l’an dernier pendant que nous étions sur le Nil. Heureux temps, trop vite écoulé ! Cette Suite d’orchestreSuite d’orchestre no. 1Suite d’orchestre no. 1, d’Ernest Guiraud. La suite est en quatre mouvements : Prélude (ré mineur), Intermezzo (sol majeur), Andante (si bémol majeur) et Carnaval (fa majeur), et créée au Concerts Populaires diriges par Jules Pasdeloup au Cirque d’hiver de Paris le 28 janvier 1872. Elle Lire la suite…, qui a l’importance, sinon la valeur d’une symphonie, se compose de quatre parties dont chacune est traitée avec une science et une habileté qui témoignent des tendances élevées et de la maturité de talent de M. Guiraud. La Suite d’orchestreSuite d’orchestre no. 1Suite d’orchestre no. 1, d’Ernest Guiraud. La suite est en quatre mouvements : Prélude (ré mineur), Intermezzo (sol majeur), Andante (si bémol majeur) et Carnaval (fa majeur), et créée au Concerts Populaires diriges par Jules Pasdeloup au Cirque d’hiver de Paris le 28 janvier 1872. Elle Lire la suite…, genre de composition dans leÂquel quelques uns de nos jeunes composiÂteurs, à l’exemple de Franz Lachner, se sont essayés avec succès, n’exige pas la même ferÂmeté de style que la symphonie et laisse un champ beaucoup plus large à la fantaisie et au caprice du musicien. Voilà pourquoi M. Guiraud a pu se permettre d’écrire en manière de finale à son Å“uvre, et sur un rhythme qui convient à la musique de balÂlet, le morceau qu’il a intitulé Carnaval, et dans lequel il a employé le triangle, la grosse caisse, les cymbales et l’ophicléide. Ce luxe d’instrumentation donne à cette page, très réussie d’ailleurs, une allure brillante qui a enlevé les bravos du public. J’aime beaucoup mieux l’andante, bien que le plan n’en soit pas très nettement dessiné. Mais l’oreille y saisit à chaque instant d’inÂgénieux détails, et le contour mélodique en est d’une rare élégance, d’une forme vraiÂment exquise.
La Suite d’orchestreSuite d’orchestre no. 1Suite d’orchestre no. 1, d’Ernest Guiraud. La suite est en quatre mouvements : Prélude (ré mineur), Intermezzo (sol majeur), Andante (si bémol majeur) et Carnaval (fa majeur), et créée au Concerts Populaires diriges par Jules Pasdeloup au Cirque d’hiver de Paris le 28 janvier 1872. Elle Lire la suite… de M. Guiraud, puÂbliée chez les éditeurs Durand SchÅ“newerk et Cie, est dédiée au vaillant chef d’orchestre des Concerts populaires : «A M. Jules Pasdeloup, l’auteur reconnaissant ! »
On m’a convié cette semaine à l’audition d’un quatuor inédit de M. Léonce Farrenc, jeune compositeur d’avenir dont j’ai eu l’ocÂcasion de parler déjà à propos d’un chÅ“ur pastoral qui fut exécuté l’hiver dernier par la Société Guillot de Sainbris. M. Léonce Farrenc est un des bons élèves de M. de GrootGroot, Adolphe deAdolphe de Groot ( Frankfort, 20 mai 1819 – Paris, 22 février 1896), chef d’orchestre et compositeur. Fils du clarinettiste David de Groot et frère du pianiste et compositeur Jules de Groot. Il fut chef d’orchestre au Théâtre de la Porte Saint-Martin puis au Châtelet. Il composa la musiquLire la suite…, dont MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… faisait beaucoup de cas comme chef d’orchestre, et dont j’apÂprécie fort le talent et les connaissances musicales. Il y a dans ce quatuor, qui a été exécuté par M. de GrootGroot, Adolphe deAdolphe de Groot ( Frankfort, 20 mai 1819 – Paris, 22 février 1896), chef d’orchestre et compositeur. Fils du clarinettiste David de Groot et frère du pianiste et compositeur Jules de Groot. Il fut chef d’orchestre au Théâtre de la Porte Saint-Martin puis au Châtelet. Il composa la musiquLire la suite… lui-même et par ces intéressans virtuoses qu’on appelait il y a quelques années les enfans FrémeauxFrémaux, Jeanne-Marie-CharlotteJeanne-Marie-Charlotte Frémaux (Marseille, 15 juin 1855 – Paris, 12 janvier 1888), pianiste. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint une 3e mention en 1870. Elle épousa François-Joseph Vinck à Paris le 28 novembre 1876.Lire la suite… [Frémaux]Frémaux, Paul-Marie-AiméPaul-Marie-Aimé Frémaux (Marseille, 27 juin 1858 – Tunis ?), violoncelliste. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de violoncelle en 1873. Il fut engagé à l’orchestre de l’Opéra de Paris du 1er mars 1875 au 30 septembre 1889. Il épousa Marie-Noémie Mélin à ParisLire la suite…, de sérieuses qualités de style, un sentiment harmonique très distingué et de jolies idées. Avec un peu moins de hardiesse dans les modulations et un peu plus d’intérêt dans le mouvement des parties, ce serait une Å“uvre tout à fait remarquable pour l’œuvre d’un débutant.
Mais comme ces petits FrémeauxFrémaux, Jeanne-Marie-CharlotteJeanne-Marie-Charlotte Frémaux (Marseille, 15 juin 1855 – Paris, 12 janvier 1888), pianiste. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint une 3e mention en 1870. Elle épousa François-Joseph Vinck à Paris le 28 novembre 1876.Lire la suite… ont grandi !
Il s’est fait beaucoup de bruit à l’occaÂsion des débuts de Mlle Albani. Rarement une artiste a été mieux lancée : réclames dans tous les journaux, lithographies exÂposées à toutes les vitrines, rien n’a été négligé pour allécher le public et préparer le succès de la débutante ; les réclames étaient rédigées dans le meilleur style améÂricain ; les portraits, types d’une beauté un peu plantureuse, mais pleine de distinction et de charme, rendaient rêveurs ceux qui s’arrêtaient à les contempler. A Londres, il paraît que le talent et la beauté de Mlle AlÂbani ont été la grande attraction de la saiÂson dernière ; à Paris, on a trouvé son taÂlent susceptible de perfectionnement, sa voix assez inégale et ses portraits peu ressemblans. Présentée au public parisien d’une façon plus discrète, Mlle Albani eût certainement été accueillie avec moins de réserve, et sa jeune renommée n’y eût rien perdu.
Elle a débuté dans la SomnambuleSonnambula, LaLa Sonnambula (La Somnambule), opera semiseria en deux actes sur un livret en italien de Felice Romani mis en musique par Vincenzo Bellini et créé au Théâtre Carcano de Milan le 6 mars 1831.Lire la suite…, en italien la Somnambula.Sonnambula, LaLa Sonnambula (La Somnambule), opera semiseria en deux actes sur un livret en italien de Felice Romani mis en musique par Vincenzo Bellini et créé au Théâtre Carcano de Milan le 6 mars 1831.Lire la suite… Peut-être n’est-ce pas là une des meilleures partitions de Bellini ; l’instrumentation et les accompagnemens surtout y sont d’une simplicité remarquable ; mais le rondeau final est resté célèbre. Mme FrezzoliniFrezzolini-Poggi, Erminia dite FrezzoliniErminia Frezzolini-Poggi, dite Frezzolini (Orvieto/ Italie 27 mars 1818 – Paris, 5 novembre 1884). Elle étudia avec son père, Giuseppe Frezzolini, créateur du rôle de Dulcamara de L’Elisir d’amore (Donizetti, 1832) et Domenico Ronconi avant de débuter en 1837 à Florence dans Beatrice di Lire la suite… avait une façon de lancer cette phrase : M’abbraccia ! qui faiÂsait courir un léger frisson dans toute la salle. Hélas ! nous voilà bien loin aujourÂd’hui de Mme FrezzoliniFrezzolini-Poggi, Erminia dite FrezzoliniErminia Frezzolini-Poggi, dite Frezzolini (Orvieto/ Italie 27 mars 1818 – Paris, 5 novembre 1884). Elle étudia avec son père, Giuseppe Frezzolini, créateur du rôle de Dulcamara de L’Elisir d’amore (Donizetti, 1832) et Domenico Ronconi avant de débuter en 1837 à Florence dans Beatrice di Lire la suite…. Je ne veux point cependant me montrer injuste envers Mlle Albani en la rendant responsable du zèle excessif de ses amis. Elle a pris des leçons de DuprezDuprez, Gilbert-Denis-LéonGilbert-Denis-Léon Duprez (Paris, 12 septembre 1838 – Paris ?, ? août 1928), ténor. Il était le fils du fameux ténor Gilbert Duprez. Il étudia aux collèges Rollin et Chaptal et débuta au Théâtre-Lyrique de Paris dans Cosi fan tutte (Mozart) avec peu de succès car il avait une voix de Lire la suite… et de Lamperti Lamperti, FrancescoFrancesco Lamperti (Savone, 11 mars 1811 – Cernobbio près de Côme, 1er mai 1892), professeur de chant. Il enseigna au conservatoire de Milan à partir de 1850. Il y resta jusqu’en 1875 et eut notamment pour élèves Désirée Artot, Anne Caroline de Lagrange, Emma Albani, Teresa Stolz et MariLire la suite…; elle sait chanter. Sa voix a, dans les notes élevées, beaucoup de pureté, de l’agilité et de la douceur ; elle a moins de charme dans les notes du médium. Mlle Albani fait le trille d’une façon presque irréprochable ; elle met dans son chant une expression dramaÂtique qu’elle a le bon goût de ne jamais exagérer, et, avant d’être artiste, elle a voulu savoir la musique et même l’harÂmonie : on dit qu’elle joue du piano et de l’orgue parfaitement. Avec une éducation musicale aussi complète et avec des dons naturels, il n’est pas douteux que Mlle Albani ne devienne un jour l’égale des cantatrices le plus renommées. Mais, pour en arriver là , elle a encore beaucoup à apprendre, bien qu’elle ait beaucoup appris déjà . Et c’est affaire aux joueurs de flûte qui marchent devant elle de ne pas souffler si fort dans leur instrument.
E. Reyer.
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Seule la première partie de cet article, celle qui est un hommage à Théophile Gautier qui venait de mourir, sera repris dans le recueil Notes de Musique qu’Ernest Reyer publiera chez Charpentier et Cie, à Paris en 1875. Dans Notes de Musique la reproduction du feuilleton s’arrête à « … la mort, avant de le prendre, lui a fait la grâce de l’endormir. »
Dans Notes de Musique la mention « il nous a aidé de ses conseils et de son influence » est omise.
Dans Notes de Musique cette phrase est ainsi modifiée : « … pourrait-on en conclure de ce qu’il n’aimait pas les rossignols qu’il n’aimait pas la musique ? »