FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 24 OCTOBRE 1871.

 REVUE MUSICALE.

Théâtre de l’Opéra : Erostrate. —ErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… Concert des Champs-Elysées : RuthRuthRuth, églogue biblique en trois parties pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Alexandre Guillemin mis en musique par César Franck, fut créée à la salle Erard à Paris le 30 octobre 1845 dans sa réduction pour chant et piano par l’auteur puis le 4 janvier 1846 dans la salle du CLire la suite…, églogue biblique, musique de M. César Franck. — La Boîte de PandoreBoite de Pandore, LaLa Boite de Pandore, opéra-comique en trois actes sur un livret de Théodore Barrière mis en musique par Henri Litolff et créé au Théâtre des Folies-Dramatiques de Paris le 18 octobre 1871.Lire la suite…, opérette de MM. Th. Barrière et Henri LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…. — Mme Miolan-CarvalhoMiolan-Carvalho, Marie-CarolineMarie-Caroline Félix-Miolan épouse Calvalho (Marseille, 31 décembre 1827 – Paris, 10 juillet 1895), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le 1er prix de chant en 1847. Elle débuta à l’Opéra-Comique en Mai 1850 dans L’Ambassadrice (Auber). Elle participa à Lire la suite…. — Le Pré aux ClercsPré aux clercs, LeLe Pré aux clercs, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard, mis en musique par Louis Hérold, créé à l’Opéra-Comique le 15 décembre 1832.Lire la suite… et l’Om­bre. — Post-Scriptum.

 

ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… a vécu l’espace de deux soi­rées : c’est peu. Je comptais sur trois représentations, les trois représentations ré­glementaires ; je me suis trompé dans mes calculs, mais je ne me suis pas trompé de beaucoup. Quand je disais aux artistes pen­dant les répétitions : Je regrette vraiment que vous preniez tant de peine pour un opéra qui sera joué trois fois, il y avait au­tour de nous des gens qui me répondaient : Ah ! cher monsieur, soyez bien sûr que votre prédiction ne se réalisera pas. Et ces gens-là avaient raison, ils savaient bien ce qu’ils disaient et ce qu’ils voulaient dire, et c’est moi qui ne comprenais pas. Enfin ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… est tombé et de cette chute il se relèvera bien difficilement ; on trouve dans l’histoire de la musique dramatique, et sans remonter bien haut, des chutes plus illus­tres, plus retentissantes et plus imméritées que celle-là.

Je n’en veux point parler aujourd’hui, afin de ne pas associer le souvenir de ces grandes infortunes à la petite mésaventure qui vient de m’arriver. Il ne s’ensuit pas de ce qu’un ouvrage tombe que ce soit un chef-d’œuvre ; mais n’est-il pas vrai que, c’est en tombant d’abord que bien des chefs-d’œuvre ont pris leur élan vers la postérité ? De quoi donc me plaindrais-je, moi qui n’ai eu d’autre prétention, en écri­vant une partition suivant mon tempéra­ment, et mes aptitudes, que d’emboîter le pas, à une distance très respectueuse, der­rière les grands maîtres que j’aime et que j’admire le plus ? Cela a fort étonné mes amis de me voir si calme et si indifférent après une si triste épreuve. Ils ne savaient pas ou feignaient de ne pas savoir que depuis deux mois je m’y étais préparé. Ce qui a fait beaucoup de tort et beaucoup de mal à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, ce qui a rendu sa vie agitée et sa vieillesse si triste, c’est qu’il manquait de philosophie et de logique. Il ne laissait échapper aucune occasion de parler dans les termes les plus mordans, les plus iro­niques, du goût musical du public parisien, et il se montrait très affecté de ne point obtenir les suffrages de ce même public. Je n’ai pas besoin de dire que je ne partage pas tout à fait l’opinion de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… à l’égard des dilettantes parisiens, et il est clair que si ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… eût sombré sous l’indifférence d’un public d’Esquimaux ou de Cochinchinois, je serais encore bien moins affecté que je ne le suis.

Ce qui sauvera peut-être ma partition de l’oubli c’est qu’elle pourra servir de point de comparaison : on dira, en parlant d’un opéra ennuyeux : C’est presque aussi ennuyeux ou beaucoup plus ennuyeux qu’Erostrate.ErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… Eh ! qui se douterait qu’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… (je ne parle que du poëme) a été sous sa première forme un opéra-comique, absolument comme Robert-le-Diable !Robert-le-diableRobert le Diable, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Germain Delavigne, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 21 novembre 1831.Lire la suite… MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite…, qui avait tant d’esprit, s’était trompé, et, malgré les propos égrillards qu’il mettait dans la bouche de Rhodina, la petite sui­vante d’Athénaïs, l’opéra d’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… n’a­vait de comique que sa qualification. M. Emile PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… lut la pièce avec beaucoup d’attention et la refusa avec beaucoup de courtoisie. Sur ces entrefaites, M. CrosnierCrosnier, EdmondFrançois-Louis Croisnu, dit Edmond Crosnier (Versailles, 12 mai 1792 – Château de Lépau à  Lisle/Loire et Cher, 1er septembre 1867), administrateur. Il écrivit quelques vaudevilles et devint directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin en 1830. De 1834 à 1845, il dirigea l’Opéra-ComLire la suite…, directeur de l’Opéra, à qui j’avais été recommandé (quand on ne se recom­mande pas par soi-même, il faut tou­jours se faire recommander à un direc­teur), M. CrosnierCrosnier, EdmondFrançois-Louis Croisnu, dit Edmond Crosnier (Versailles, 12 mai 1792 – Château de Lépau à  Lisle/Loire et Cher, 1er septembre 1867), administrateur. Il écrivit quelques vaudevilles et devint directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin en 1830. De 1834 à 1845, il dirigea l’Opéra-ComLire la suite…, qui savait très bien que cela n’engage à rien de faire une promesse à un jeune musicien, m’autorisa à dire de par le monde que j’écrivais un ouvrage en deux actes pour notre première scène ly­rique. MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite… s’occupa immédiatement de la transformation du livret. Mais comme il n’allait pas vite en besogne, cela donna à M. CrosnierCrosnier, EdmondFrançois-Louis Croisnu, dit Edmond Crosnier (Versailles, 12 mai 1792 – Château de Lépau à  Lisle/Loire et Cher, 1er septembre 1867), administrateur. Il écrivit quelques vaudevilles et devint directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin en 1830. De 1834 à 1845, il dirigea l’Opéra-ComLire la suite… le temps de s’en aller et à M. Alphonse RoyerRoyer, AlphonseAlphonse Royer (Paris, 10 septembre 1803 – Paris, 11 avril 1875), directeur, ecrivain, librettiste. Il écrivit de nombreux romans, comédies, drames et vaudevilles. En collaboration avec Gustave Vaëz ils écrivirent des livrets d’opéra originaux dont La Favorite (Donizetti), Robert Bruce (NiLire la suite… le temps d’arriver. C’est un homme charmant que M. Alphonse RoyerRoyer, AlphonseAlphonse Royer (Paris, 10 septembre 1803 – Paris, 11 avril 1875), directeur, ecrivain, librettiste. Il écrivit de nombreux romans, comédies, drames et vaudevilles. En collaboration avec Gustave Vaëz ils écrivirent des livrets d’opéra originaux dont La Favorite (Donizetti), Robert Bruce (NiLire la suite… et un homme du meilleur monde, doux et bienveillant même avec les compo­siteurs. Je lui parlai d’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite…, il me proposa d’écrire la musique d’un ballet. D’abord, je fus surpris. Mais il me désigna Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite… comme devant être mon collaborateur, et je vis éclore aussitôt sous la plume de l’auteur de GiselleGiselleGiselle, ballet fantastique en deux actes sur un livret de Théophile Gautier et Henri de Saint-Georges, une chorégraphie de Jean Coralli et une musique d’Adolphe Adam, créé à l’Opéra de Paris le 28 juin 1841.Lire la suite… quelque chose de coloré, de poétique et d’origi­nal. Peu de temps après, en effet, j’avais dans les mains le livret de Sacountala.SacountalaSacountala, ballet-pantomime en deux actes sur un livret de Théophile Gautier d’après Calidasa, sur une chorégraphie de Lucien Petipa mis en musique par Ernest Reyer et créé à l’Opéra de Paris le 14 juillet 1858.Lire la suite… Et il ne fut plus question d’Erostrate.ErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… En ce temps-là, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… dirigeait chaque année, à Bade, un grand festival dans lequel il faisait exécuter des fragmens de ses sym­phonies ; je venais quelquefois de bien loin pour y assister, et j’y trouvai l’occasion toute naturelle de faire la connaissance de M. BénazetBénazet, Oscar EdouardOscar-Edouard Bénazet (Bordeaux, 30 mai 1801 – Nice, 2 décembre 1867), directeur de casino et entrepreneur. Fils de Jacques Bénazet qui était, à Paris, partenaire d’une dizaine de maisons de jeux, dont Le Casino de Paris jusqu’en 1837 quand les maisons de jeu furent interdites. Ayant étudiLire la suite…. Celui-là, on peut le dire, a été utile à plus d’un artiste. Moi, qui n’ai jamais risqué un florin sur le tapis vert, je n’éprouve aucun embarras à parler des excellentes relations que j’ai eues avec M. BénazetBénazet, Oscar EdouardOscar-Edouard Bénazet (Bordeaux, 30 mai 1801 – Nice, 2 décembre 1867), directeur de casino et entrepreneur. Fils de Jacques Bénazet qui était, à Paris, partenaire d’une dizaine de maisons de jeux, dont Le Casino de Paris jusqu’en 1837 quand les maisons de jeu furent interdites. Ayant étudiLire la suite…. On a appelé le directeur du Kursaal de Bade un Louis XIVLouis XIV de BourbonLouis-Dieudonné de Bourbon, dit Louis XIV (Saint-Germain-en-Laye, 5 septembre 1638 – Versailles, 1er septembre 1715), roi de France. Son père décéda le 14 mai 1643 ; Louis XIV n’avait donc pas encore cinq ans lorsqu’il accéda au trône. Les grands seigneurs du royaume profitèrent de sa Lire la suite… au petit pied. Je ne sais si M. BénazetBénazet, Oscar EdouardOscar-Edouard Bénazet (Bordeaux, 30 mai 1801 – Nice, 2 décembre 1867), directeur de casino et entrepreneur. Fils de Jacques Bénazet qui était, à Paris, partenaire d’une dizaine de maisons de jeux, dont Le Casino de Paris jusqu’en 1837 quand les maisons de jeu furent interdites. Ayant étudiLire la suite… avait le pied petit, mais il avait la main large, et s’il ressemblait à Louis XIVLouis XIV de BourbonLouis-Dieudonné de Bourbon, dit Louis XIV (Saint-Germain-en-Laye, 5 septembre 1638 – Versailles, 1er septembre 1715), roi de France. Son père décéda le 14 mai 1643 ; Louis XIV n’avait donc pas encore cinq ans lorsqu’il accéda au trône. Les grands seigneurs du royaume profitèrent de sa Lire la suite…, c’était par les beaux côtés : il honorait les artistes et les rétribuait largement. Chaque concert que donnait BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… lui coûtait une vingtaine de mille francs. Et quand il entendait quelques touristes facétieux, dire que les sons har­moniques des violons et des petites crotales antiques du scherzo de la Reine Mab res­semblaient « à un bruit de seringues mal grais­sées Mémoires d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite….» ou à un carillon de sonnettes dans une auberge, il souriait et n’en persistait pas moins dans son admiration pour l’œuvre du grand compositeur. Aussi lorsqu’il fut question d’inaugurer le théâtre de Bade, c’est à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… que M. BénazetBénazet, Oscar EdouardOscar-Edouard Bénazet (Bordeaux, 30 mai 1801 – Nice, 2 décembre 1867), directeur de casino et entrepreneur. Fils de Jacques Bénazet qui était, à Paris, partenaire d’une dizaine de maisons de jeux, dont Le Casino de Paris jusqu’en 1837 quand les maisons de jeu furent interdites. Ayant étudiLire la suite… s’adressa d’abord. L’ouvrage représenté à la première soirée d’inauguration fut donc Béatrice et Benedict ; Béatrice et BénédictBéatrice et Bénédict, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hector Berlioz, d’après Shakespeare, mis en musique par Hector Berlioz et créé au Théâtre de Bade le 9 août 1862.Lire la suite…le surlendemain on joua Erostrate ;ErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… quelques jours après : NahelChevalier Nahel, LeLe Chevalier Nahel, drame lyrique en trois actes sur un livret d’Edouard Plouvier mis en musique par Henry Litolff et créé au Théâtre de Bade le 10 août 1863.Lire la suite…, opéra en trois actes, dont le poëme est de M. Edouard PlouvierPlouvier, EdouardEdouard Plouvier (Paris, 22 août 1821 – Paris, 12 novembre 1876), auteur dramatique, librettiste et poète. Ouvrier corroyeur, ce fut un écrivain autodidacte. Il écrivit une quarantaine de pièces de théâtre seul ou en collaboration avec d’autres auteurs dont Ne touchez pas à la hache ! (Lire la suite… et la musique de M. Henri LilolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…. Quand M. BénazetBénazet, Oscar EdouardOscar-Edouard Bénazet (Bordeaux, 30 mai 1801 – Nice, 2 décembre 1867), directeur de casino et entrepreneur. Fils de Jacques Bénazet qui était, à Paris, partenaire d’une dizaine de maisons de jeux, dont Le Casino de Paris jusqu’en 1837 quand les maisons de jeu furent interdites. Ayant étudiLire la suite… me témoigna le désir de faire représenter ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… à Bade, j’étais las de frapper inutile­ment à la porte des directeurs parisiens, et d’ailleurs on me laissait libre de choisir mes interprètes, ce qui était un point capital. Je choisis Mme Sass, Mlle Amé­lie FaivreFaivre, AmelieLouise-Amélie Faivre (Paris, 4 février 1837 – Paris, 17 novembre 1897), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un troisième accessit de chant et un deuxième prix d’opéra-comique en 1857. Elle débuta au Théâtre-Lyrique dans Euryanthe (Weber), et y créa de nombreLire la suite…, M. CazeauxCazeaux, Jean (?)Jean (?) Cazeaux ( ? – Rieux, janvier 1883), baryton-basse. Il fut l’élève de Paul-Pierre Marie Laget dit Henri Laget. D’abord choriste à l’Opéra de Paris, il fut ensuite engagé comme basse au Grand-Théâtre de Lyon pour les saisons 1857/58 et 1858/59. En août 1858, il débuta dans GuLire la suite… et M. MichotMichot, Pierre-JulesPierre-Jules Michot (Lyon, 22 mai 1828 – Chatou, 22 avril 1896), ténor. Il fit ses débuts en province puis chanta à Paris au café-concert, où Adolphe Adam le remarqua. Il étudia auprès de A. Guillot de Sainbris et débuta au Théâtre-Lyrique dans le rôle-titre de Richard CÅ“ur-de-Lion (Lire la suite…, dont les opinions politiques, en ce temps- là, ne s’étaient point encore manifestées. Seulement, comme la transformation d’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… s’opérait un peu lentement, j’avais dù chercher un collaborateur à MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite…, et je m’étais adressé à M. Emilien PaciniPacini, EmilienEmilien Pacini (Paris, 17 novembre 1811 – Neuilly-sur-Seine, 23 novembre 1898), traducteur et librettiste. Il fut censeur dramatique au ministère de l’Intérieur et écrira quelques livrets tels ceux de Pierre de Médicis (Poniatowski, 1860) avec Henri de Saint-Georges et d’Erostrate (Reyer, 18Lire la suite…, esprit distingué, nature franche, l’un des hommes les plus obligeans que je connaisse, et qui fait le vers lyrique avec une facilité que ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… a dû lui envier quelquefois. Enfin, le poëme étant achevé, quelques mois avant la représentation je partis pour Bade, et là, dans des conditions de tranquillité que je n’eusse point trouvées à Paris, je mis la dernière main à ma partition. Le foyer de l’Opéra avait été mis très gracieu­sement à la disposition de MM. MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite… et PaciniPacini, EmilienEmilien Pacini (Paris, 17 novembre 1811 – Neuilly-sur-Seine, 23 novembre 1898), traducteur et librettiste. Il fut censeur dramatique au ministère de l’Intérieur et écrira quelques livrets tels ceux de Pierre de Médicis (Poniatowski, 1860) avec Henri de Saint-Georges et d’Erostrate (Reyer, 18Lire la suite… par M. Alphonse Royer Royer, AlphonseAlphonse Royer (Paris, 10 septembre 1803 – Paris, 11 avril 1875), directeur, ecrivain, librettiste. Il écrivit de nombreux romans, comédies, drames et vaudevilles. En collaboration avec Gustave Vaëz ils écrivirent des livrets d’opéra originaux dont La Favorite (Donizetti), Robert Bruce (NiLire la suite…; mon jeune confrère Georges Bizet s’était chargé, avec une obligeance et un dévouement dont je lui ai toujours été fort reconnaissant, de diri­ger les répétitions, et c’est à lui que j’en­voyais les dernières pages de ma partition, à mesure qu’elles étaient terminées. Enfin, le jour tant désiré arriva : j’avais un excel­lent orchestre, des chÅ“urs bien discipli­nés, des interprètes d’un talent hors ligne ; les décors étaient superbes, les costumes tout neufs, la mise en scène réglée d’une façon fort intelligente, je dirigeai l’exécu­tion moi-même ; bref, l’ouvrage fut très bien accueilli, et comme d’autres l’ont dit avant moi, je n’éprouve aucun embarras à le répéter. Ce qui aida sans doute beau­coup au succès, ce fut l’écroulement du temple d’Ephèse au tableau final. A Paris, ce tableau a été supprimé, par économie : on a pensé que l’écroulement de l’ouvrage suffirait.

Sans doute, j’ai consenti à cette suppres­sion : je ne le nie point ; mais quand le pu­blic a entendu Scopas chanter à Athénaïs :

Autour du temple qui s’écroule,

Entends-tu les cris de la foule ?

il a cru qu’on allait lui montrer le temple, et il a été fort désappointé de ne pas le voir. Cela a dû lui produire l’effet de cette charge d’atelier : Saint Roch et son chien, où l’on voit seulement un pan de mur et une queue en trompette.

Maintenant, comme on m’a reproché d’a­voir dédié ma partition à la reine de Prusse, je dois avouer humblement qu’à cette époque-là je ne me doutais guère que la reine Augusta cachait sous des dehors aimables et bienveillans les instincts les plus san­guinaires. Je me suis laissé prendre, comme tant d’autres, à ses paroles gracieuses, et j’ai accepté une décoration prussienne qu’elle m’a envoyée par l’intermédiaire du compositeur prussien MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, l’auteur des HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite… et de Robert le DiableRobert-le-diableRobert le Diable, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Germain Delavigne, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 21 novembre 1831.Lire la suite…, que l’on joue encore assez souvent à l’Opéra. Il me semble que j’avoue mes torts avec une franchise qui doit me les faire pardonner. Evidemment j’aurais dû repousser les gracieusetés de la reine de Prusse, prévoir en 1862 les déplorables événemens de 1870.

J’espère que le ton de cet article prou­vera que je n’ai de rancune contre per­sonne et que je ne rends personne respon­sable de l’insuccès d’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… à l’Opéra, pas même Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite…. La lettre que j’ai publiée dans le Journal des Débats et que plusieurs journaux ont bien voulu repro­duire était déjà imprimée lorsqu’on m’a appris que le comité de l’Opéra avait été in­fluencé dans sa décision par le refus for­mel de Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… de jouer une troisième fois Erostrate.ErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… On aurait pu l’y forcer, je m’y suis refusé, ne voulant exposer per­sonne, pas même un huissier, à l’irascibilité de la belle Athénaïs. J’ai beaucoup d’amitié pour MlleHissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… dont j’ai peu encouragé les débuts et qui a eu le bon goût de ne jamais faire allusion aux sévérités de ma critique. L’acte très regrettable auquel elle s’est livrée et que j’ai d’abord pris pour une plaisanterie est tout à fait en dehors de ses habitudes. Depuis qu’elle est sortie du Conservatoire, Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… n’a jamais souf­fleté ni fait le geste de souffleter qui que ce soit. Un mot grec qui s’est glissé dans l’article de M. JouvinJouvin, Jean-Baptiste-François dit BenoitJean-Baptiste-François dit Benoit Jouvin (Grenoble, 21 janvier 1810 – Château de Bois-Préau à Rueil, 14 novembre 1886), journaliste et critique musical et dramatique. Après ses études scolaires à Grenoble, il se rendit à Paris pour y suivre des études de droit. Pour gagner sa vie il devinLire la suite… et qui se chante dans ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… sans que Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… l’ait jamais entendu ou compris, a causé tout le mal. Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… ne s’est pas nourrie de racines : on ne peut guère s’étonner qu’elle ne sa­che pas le grec. Elle est suffisamment in­struite cependant pour une chanteuse d’o­péra, et elle s’instruit tous les jours. Ainsi, pendant qu’elle cherchait, pour me le mon­trer, l’article du Figaro qui l’avait si fort exaspérée (j’étais accouru chez elle à la première nouvelle de l’accident), j’avisai sur son piano un petit volume relié avec beau­coup d’élégance et de simplicité en maro­quin du Levant et je l’ouvris machina­lement. C’était un Manuel de la bienséance et de la civilité, ou l’art de se conduire dans le monde. Je crus que le signet s’était arrêté au chapitre des relations entre chanteuses et journalistes ; mais ce chapitre manquait au livre de Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite…. Ah ! mon cher Jou­vinJouvin, Jean-Baptiste-François dit BenoitJean-Baptiste-François dit Benoit Jouvin (Grenoble, 21 janvier 1810 – Château de Bois-Préau à Rueil, 14 novembre 1886), journaliste et critique musical et dramatique. Après ses études scolaires à Grenoble, il se rendit à Paris pour y suivre des études de droit. Pour gagner sa vie il devinLire la suite…, si vous m’en croyez, vous pardonne­rez à Athénaïs : elle n’a pas su ce que vous avez voulu lui dire, et elle n’a pas su ce qu’elle faisait. Je vous assure que c’est une excellente personne et qu’elle est très aimée de quelques uns de ses camarades ; elle a même une certaine modestie, vertu rare au théâtre, et je ne lui ai jamais en­tendu dire qu’elle songeât à rappeler Ma­rie Sass (qui est au Caire), ou à la faire ou­blier. Si elle a refusé de paraître une troisième fois dans le rôle d’Athénaïs, c’est que ce rôle, que Marie Sass chantait avec une voix splendide, sans fatigue et sans ef­fort, est beaucoup trop lourd pour elle. A la voir si richement constituée, on ne se douterait pas qu’elle a une santé très déli­cate et qu’elle est tenue à de grands ménagemens. Tel rôle lui déplace la voix (le rôle de Marguerite), tel autre la lui brise (celui d’Athénaïs). Son sentiment musical est bon, mais il est susceptible de perfec­tionnement. Et quand elle dit qu’elle pré­fére la musique du TrouvèreTrouvère, LeLe Trouvère, opéra en quatre actes sur un livret en français d’Emilien Pacini traduit du livret en italien de Salvatore Cammarano, Il trovatore, mis en musique par Giuseppe Verdi. La version en français fut créée d’abord au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles le 20 mai 1856 puis a l’OpÃLire la suite… à celle du FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…, c’est que, ayant chanté ces deux ouvrages, elle a eu beaucoup moins de succès dans l’un que dans l’autre. Al­lons, mon cher JouvinJouvin, Jean-Baptiste-François dit BenoitJean-Baptiste-François dit Benoit Jouvin (Grenoble, 21 janvier 1810 – Château de Bois-Préau à Rueil, 14 novembre 1886), journaliste et critique musical et dramatique. Après ses études scolaires à Grenoble, il se rendit à Paris pour y suivre des études de droit. Pour gagner sa vie il devinLire la suite…, oubliez une injure qui, en somme, n’a atteint ni votre hon­neur ni votre bonne renommée : la main d’une femme ne laisse pas de traces sur la joue d’un galant homme, surtout lorsqu’elle l’a à peine effleurée. Moi, qui ne pratique guère plus que vous les maximes évangéli­ques, je crois bien qu’à votre place j’aurais tendu l’autre joue.

J’ai écrit, suivant l’usage, au chef de l’orchestre de l’Opéra et au chef des chÅ“urs pour les remercier, eux personnellement, et pour les prier de remercier en mon nom les artistes placés sous leur direction. Ces deux chefs, qui, comme membres du co­mité de l’Opéra, se sont crus obligés d’ac­complir envers moi un devoir rigoureux, ont fait preuve pendant les études d’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… d’un zèle et d’un dévouement dont je garderai le meilleur souvenir. Après avoir rendu justice au talent et à la bonne vo­lonté de Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite…, je ne puis me dispen­ser de dire à M. BosquinBosquin, Jules-AlexandreJules-Alexandre Bosquin (Deville-lès-Rouen/Seine-Inférieure, 29 septembre 1843 – Paris, 25 mars 1909), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er accessit d’opéra en 1864, un 2e accessit d’opéra-comique en 1864 et 2nd prix de chant en 1865. Cette même année, il fuLire la suite…, à M. BouhyBouhy, Jacques-Joseph-AndréJacques-Joseph-André Bouhy (Pepinster/Belgique, 18 juin 1848 – Paris, 29 janvier 1929), baryton. Il étudia d’abord au Conservatoire de Liège puis à celui de Paris et y obtint un 1er prix de chant et un 1er prix d’opéra ainsi qu’un 2d prix d’opéra-comique en 1869. Il chanta la partie Lire la suite… et à Mme FurschFourche dite Fursch, puis Fursch-Madier [Fursch-Madi], Emilie-VictorineEmilie-Victorine Fourche dite Fursch, puis Fursch-Madier [Fursch-Madi] (Commune de Saint-Esprit intégrée à Bayonne en 1857, 10 janvier 1847 – Warren Township/New Jersey, Etats-Unis d’Amérique, 20 septembre 1894), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 2d prix dâ€Lire la suite… combien je regrette que le succès d’ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite… n’ait pas récompensé leurs efforts, et la peine que j’éprouve de les avoir associés à une si fâcheuse entre­prise. M. BouhyBouhy, Jacques-Joseph-AndréJacques-Joseph-André Bouhy (Pepinster/Belgique, 18 juin 1848 – Paris, 29 janvier 1929), baryton. Il étudia d’abord au Conservatoire de Liège puis à celui de Paris et y obtint un 1er prix de chant et un 1er prix d’opéra ainsi qu’un 2d prix d’opéra-comique en 1869. Il chanta la partie Lire la suite… sera bientôt applaudi comme il mérite de l’être par le public de l’Opéra-Comique ; M. BosquinBosquin, Jules-AlexandreJules-Alexandre Bosquin (Deville-lès-Rouen/Seine-Inférieure, 29 septembre 1843 – Paris, 25 mars 1909), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er accessit d’opéra en 1864, un 2e accessit d’opéra-comique en 1864 et 2nd prix de chant en 1865. Cette même année, il fuLire la suite… reparaîtra avec son succès habituel dans la Favorite ou dans FaustPetit Faust, LeLe Petit Faust, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Hector Crémieux et Adolphe Jaime fils, mis en musique par Hervé, pseudonyme de Louis-Auguste-Florimond Ronger, créé au Théâtre des Folies-Dramatique de Paris le 23 avril 1869.Lire la suite…, et Mme FurschFourche dite Fursch, puis Fursch-Madier [Fursch-Madi], Emilie-VictorineEmilie-Victorine Fourche dite Fursch, puis Fursch-Madier [Fursch-Madi] (Commune de Saint-Esprit intégrée à Bayonne en 1857, 10 janvier 1847 – Warren Township/New Jersey, Etats-Unis d’Amérique, 20 septembre 1894), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 2d prix dâ€Lire la suite… aura bientôt l’occasion de mettre en relief dans le rôle de Siebel, bien mieux que dans celui de Rhodina, son intelligence scénique, le charme et la fraîcheur de sa jolie voix. Quant à Mlle AgarAgar, Marie-Léonide Charvin diteMarie-Léonide Charvin dite Agar (Sedan, 18 septembre 1832 – Mustapha, Algérie, 15 août 1891), actrice. Elle vécut son enfance et sa jeunesse chez ses grands-parents paternels à Faramans /Vienne. En 1848, elle fit un mariage malheureux et s’enfuit du ménage cinq ans plus tard et s’instalLire la suite…, qui, avec une bonne grâce parfaite, a bien voulu accepter de venir dire des vers sur la scène de l’Opéra (ce qui est contraire aux traditions reçues), je ne puis que constater l’effet qu’ont produit, dans cette vaste salle, son magnifique or­gane et sa belle diction.

Ainsi dans la bataille livrée, il n’y aura eu personne de sérieusement atteint, pas même le compositeur.

Un philosophe athénien à qui le peuple venait de jeter des pierres se promenait loin de la ville sur la plage déserte du Phalère. C’était le soir : un de ses disciples vint à lui et se répandit en invectives contre la méchanceté et l’ignorance du peuple d’Athè­nes. Alors le maître montra à l’élève un caillou qu’il tenait dans sa main et lui dit : « Prenez cette pierre et jetez-la-moi à la face si vous m’entendez jamais à l’avenir mettre la sagesse d’un homme au-dessus de la sagesse d’un peuple. » En ce temps- là, le peuple d’Athènes était un grand peu­ple : il lapidait quelquefois les philosophes qui ne pensaient pas comme lui, mais il avait du goût pour la philosophie.

J’ai sur mon piano la partition de Ruth ; RuthRuth, églogue biblique en trois parties pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Alexandre Guillemin mis en musique par César Franck, fut créée à la salle Erard à Paris le 30 octobre 1845 dans sa réduction pour chant et piano par l’auteur puis le 4 janvier 1846 dans la salle du CLire la suite…je la lis, je la relis et je l’admire. Eglogue biblique ou oratorio, cette Å“uvre a la sim­plicité et la grâce, le tendre coloris et la poétique grandeur d’une fresque de Luini. Il a fallu une circonstance exceptionnelle pour la mettre en lumière, et c’est bien le cas de dire : A quelque chose malheur est bon. Les pauvres incendiés de Saint-Cloud se partageront le produit net du concert, qui est de 3,000 fr. (il y a eu 5,500 fr. de frais !), et ignoreront sans doute qu’ils ont fourni à un grand compositeur l’occasion de se révéler. Ce grand compositeur, qui a des inspirations si élevées et manie l’or­chestre d’une façon magistrale, se nomme César Franck. Retenez bien ce nom-là. Vous le retrouverez cet hiver sur l’un des programmes de la Société des concerts du Conservatoire. Un tel musicien est bien digne d’un tel honneur.

Mais pourquoi l’éditeur de RuthRuthRuth, églogue biblique en trois parties pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Alexandre Guillemin mis en musique par César Franck, fut créée à la salle Erard à Paris le 30 octobre 1845 dans sa réduction pour chant et piano par l’auteur puis le 4 janvier 1846 dans la salle du CLire la suite… a-t-il omis de mentionner sur la partition le nom de l’auteur du poëme, M. Alexandre Guillemin ?

La Bible étant une sorte de mythologie sacrée, je n’ai pas à chercher de transition pour parler, après RuthRuthRuth, églogue biblique en trois parties pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Alexandre Guillemin mis en musique par César Franck, fut créée à la salle Erard à Paris le 30 octobre 1845 dans sa réduction pour chant et piano par l’auteur puis le 4 janvier 1846 dans la salle du CLire la suite…, de la Boîte de Pan­dore.Boite de Pandore, LaLa Boite de Pandore, opéra-comique en trois actes sur un livret de Théodore Barrière mis en musique par Henri Litolff et créé au Théâtre des Folies-Dramatiques de Paris le 18 octobre 1871.Lire la suite… C’est dans cette pièce, jouée aux Folies-Dramatiques, le théâtre du Petit Faust Petit Faust, LeLe Petit Faust, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Hector Crémieux et Adolphe Jaime fils, mis en musique par Hervé, pseudonyme de Louis-Auguste-Florimond Ronger, créé au Théâtre des Folies-Dramatique de Paris le 23 avril 1869.Lire la suite…et du Canard à trois becsCanard à trois becs, LeLe Canard à trois becs, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Jules Moinaux mis en musique par Emile Jonas et créé au Théâtre des Folies-Dramatiques de Paris le 6 février 1869.Lire la suite…, que l’on voit Minerve, la déesse de la sagesse, sous les traits de Mlle Blanche d’Antigny (un beau nom !), montrer au public ce qu’une sim­ple mortelle n’eût certainement pas osé lui montrer. Le livret est une folie olympienne, olympique vaudrait peut-être mieux ; la partition est un bijou. On a écouté avec ravis­sement certains détails d’orchestre, certains accouplemens de timbre du plus charmant effet ; les petits motifs sautillans abondent aussi dans l’opérette de mon ami LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…, qui a traité son sujet avec une légèreté sans pa­reille, et que l’on était loin d’attendre de l’au­teur de Maximilien RobespierreMaximilien RobespierreMaximilien Robespierre ou le dernier jour de la terreur, symphonie dramatique op. 55 en fa mineur pour orchestre de Henri Litolff.Lire la suite… et des Gi­rondinsLes Girondins, ouverture dramatiqueLes Girondins, ouverture dramatique pour orchestre op. 80 de Henri Litolff.Lire la suite…, deux magnifiques ouvertures écri­tes pour les drames de GriepenkerlGriepenkerl, Wolfgang RobertWolfgang Robert Griepenkerl (Hofwil près de Berne, 4 mai 1810 – Brunswick/Allemagne, 16 octobre 1868), écrivain, auteur dramatique et critique d’art. Il était le fils du pédagogue et musicologue Friedrich Konrad Griepenkerl. En 1816, la famille s’installa à Brunswick, où il étudia au KaLire la suite…. A cette époque de sa carrière, M. LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite… avait des illusions qu’il n’a plus aujourd’hui ; ses con­victions sont-elles restées les mêmes ? Je l’espère, et je souhaite qu’il ait bientôt l’occasion de se faire pardonner son infidé­lité à ce grand art dont il a été jusqu’ici un des plus fervens adeptes et dans lequel il s’était illustré.

La rentrée de Mme Carvalho à l’Opéra-Comique est l’événement du jour. C’est là qu’elle avait débuté ; c’est là sans doute qu’elle achèvera une carrière parcourue avec tant d’éclat. Sa voix, bien qu’elle en ait usé sans ménagement, n’a subi aucune altération sensible ; son style, sa méthode, la pureté et l’élégance de sa diction sont des modèles que les cantatrices en herbe feront bien d’étudier. Mais on n’étudie plus guère en ce temps de succès faciles, véri­tables écueils contre lesquels viennent se briser les vocations les plus sérieuses. La reprise du Pré aux ClercsPré aux clercs, LeLe Pré aux clercs, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard, mis en musique par Louis Hérold, créé à l’Opéra-Comique le 15 décembre 1832.Lire la suite… alterne avec la reprise de l’OmbreOmbre, L’L’Ombre, opéra-comique en trois actes, livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, créé le 7 juillet 1870 au Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris. L’œuvre était en répétitions au Théâtre-Lyrique lorsque le 17 mars la production fut annulée due à la maladie Lire la suite…, une des jolies partitions de M. de Flotow, membre correspondant de l’Académie des Beaux-Arts, l’heureux auteur de MarthaMarthaMartha, opéra-comique romantique en quatre actes sur un livret en allemand de W. Friedrich, pseudonyme de Friedrich Wilhelm Riese, mis en musique par Friedrich von Flotow et créé au Kärntnertortheater de Vienne le 25 novembre 1845. La création française eut lieu dans une version en italien, inLire la suite…, qui se joue en ce mo­ment dans le sous-sol où M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite…, privé de toute subvention, a installé pro­visoirement le troisième théâtre lyrique.

E. Reyer.

P. S. HaendelHandel, Georges FredericGeorge Frideric Haendel (Halle, 23 février 1685 – Londres, 14 avril 1759), compositeur. Il étudia la composition avec Friedrich Wilhelm Zachow, organiste à Halle. En 1703, il accepta le poste de violoniste dans l’orchestre de Hambourg. C’est là qu’il composa son premier opéra, Almira (1Lire la suite… disait de Gluck Gluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite…: « Il est aussi musicien que mon cuisinier. » Je n’ai certes pas la prétention de me compa­rer à GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite…, mais un de mes confrères, qui a sans doute de bonnes raisons pour parler de lui comme il le fait, a affirmé que je ne sais pas la musique. Malheureusement je ne suis plus assez jeune pour entrer au Conservatoire.

J’aimerais bien mieux entrer à l’Institut.

E. R.