L’Athenæum français, 11 mars 1854, p. 223-225 (article signé E. Reyer).

Théâtres. – chronique musicale.

Théâtre-Lyrique : La Fille invisibleFille invisible, LaLa Fille invisible, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Jean-Henri Dupin mis en musique par Adrien-Louis-Victor Boieldieu et créé au Théâtre-Lyrique le 24 février 1854.Lire la suite…, opéra-comique en trois actes, paroles de MM. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite… et DupinDupin, Jean-HenriJean-Henri Dupin (Paris, 1er septembre, 1791 – Paris, 6 avril 1887), auteur dramatique. Sa première pièce, Un Voyage à Chambord, fut représentée avec succès au Théâtre du Vaudeville en 1808. Il écrivit seul ou en collaboration de nombreux ouvrages dont Michel et Christine (avec Scribe), Lire la suite…, musique de M. Adrien Boïeldieu [Boieldieu]Boieldieu, Adrien-Louis-VictorAdrien-Louis-Victor Boieldieu (Paris, 3 novembre 1815 – Quincy, 9 juillet 1883), compositeur. Fils de François-Adrien Boieldieu et de Thérèse Regnault, il étudia avec son père, puis avec Charles Dourlen et Fromental Halévy au Conservatoire. Il débuta en complétant un opéra-comique de son Lire la suite…. — Salle Sainte-Cécile : PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, drame lyrique de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite….


Cette fille invisibleFille invisible, LaLa Fille invisible, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Jean-Henri Dupin mis en musique par Adrien-Louis-Victor Boieldieu et créé au Théâtre-Lyrique le 24 février 1854.Lire la suite… est enfermée dans un château près d’Eidelberg [Heidelberg], que l’on nomme le château des Soupirs, lieu maudit, s’il faut en croire la légende et les récits terribles des indigènes : le diable l’habite en personne, et la nuit, lorsque la lune éclaire de ses pâles reflets les créneaux du donjon, on y voit s’agiter confusément les queues rouges des démons et les balais des sorciers. Entre deux pots de bière l’imagination des bourgeois ne saurait rester inactive, et nos dramaturges auraient peine à la suivre une fois qu’elle est lancée sur le domaine du fantastique et de l’impossible. Tout se qui se raconte dans le pays au sujet de la fille invisibleFille invisible, LaLa Fille invisible, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Jean-Henri Dupin mis en musique par Adrien-Louis-Victor Boieldieu et créé au Théâtre-Lyrique le 24 février 1854.Lire la suite… et de l’homme noir, son geôlier, est arrivé aux oreilles d’un certain comte Évrardt, jeune étudiant mélancolique qui, sans plus se soucier des apparitions nocturnes, va se promener un soir dans les sombres allées du château. Évrardt porte dans son cœur le souvenir d’une blonde jeune fille à laquelle la volonté d’un père barbare l’a obligé de renoncer, et depuis ce moment rien n’a pu l’arracher à sa rêverie, pas même les folles équipées de son ami Conrad, un joyeux luron qui depuis longtemps a jeté à tous les vents le crêpe de son existence. Pendant qu’Évrardt songe à sa bien-aimée, un monsieur d’une mine fort respectable lui tape sur l’épaule et lui demande sans préambule s’il veut épouser la fille invisibleFille invisible, LaLa Fille invisible, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Jean-Henri Dupin mis en musique par Adrien-Louis-Victor Boieldieu et créé au Théâtre-Lyrique le 24 février 1854.Lire la suite…. Le mariage se fera le soir ; les deux époux auront un masque sur le visage, et une fois la cérémonie terminée, ils seront libres de se voir, si tel est leur désir. L’inconnu ne donne aucun renseignement sur l’hôtesse du château des Soupirs, si ce n’est qu’elle est fort riche, et que son mari disposera de sa fortune comme bon lui semblera. Ce pacte proposé la nuit, au milieu des bois et par un homme aux allures mystérieuses, a quelque chose de peu rassurant, et le comte Évrardt demande vingt-quatre heures de réflexion. Il entre dans une taverne, et là, à travers un épais nuage de fumée, il aperçoit son ami Conrad appréhendé par des hommes de loi qui le somment de les suivre en prison. L’infortuné Conrad, qui exploite depuis pas mal d’années déjà la succession d’un oncle entêté à bien vivre, a lassé la patience de ses créanciers, et une prise de corps a été ordonnée contre lui. Évrardt, qui a l’âme tendre, se dévoue pour sauver son ami, et s’en va trouver l’homme du château des Soupirs dont il accepte les propositions. A peine le marché est-il conclu qu’on apporte à Conrad un sac gonflé de florins ; l’indiscrétion d’une jeune soubrette lui apprend le sublime dévouement de son ami, et aidé d’un caporal prussien, qui joue dans la pièce le rôle épisodique d’un imbécile baragouinant un patois strasbourgeois, et répétant brochet quand il entend projet, il vole sur les traces d’Evrardt, qu’il rejoint dans l’une des galeries du château maudit. Après bien des hésitations, Évrardt se laisse vaincre par son ami, et malgré la parole qu’il a donnée à l’homme noir, malgré les arrhes qu’il a reçues, il cède sa place à Conrad, qui épousera la fille invisibleFille invisible, LaLa Fille invisible, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Jean-Henri Dupin mis en musique par Adrien-Louis-Victor Boieldieu et créé au Théâtre-Lyrique le 24 février 1854.Lire la suite…. Au sortir de la chapelle et au moment de franchir le seuil de la chambre nuptiale, le mystérieux personnage, qui est tout simplement un docteur de la Faculté, le docteur Servatius, apprend à Conrad que la jeune personne se nomme Hermance ; qu’après avoir été séparée de son amant elle est devenue folle, et qu’il compte beaucoup pour lui rendre la raison sur l’effet que produira sur elle la vue de son cher Evrardt. A ce discours, Conrad ne se dissimule pas tout ce que sa position a d’embarrassant, et il essaye de s’esquiver ; mais Hermance, d’une main délicate, arrache le masque du jeune homme et pousse un cri aigu en découvrant des traits qui lui sont complètement inconnus.

Au troisième acte, nous retrouvons Hermance installée dans une somptueuse villa située aux bords du lac de Côme ; sa folie semble se dissiper aux tièdes haleines de cette terre embaumée. Evrardt est auprès d’elle, suivant avec une amoureuse anxiété les progrès que fait chaque jour la guérison de sa bien-aimée. Conrad, qui est allé chercher la mort dans les combats, et qui n’a réussi qu’à attraper une balle morte, un grade et une croix d’honneur, passe non loin de la villa à la tête d’un détachement de soldats ; il sollicite l’honneur de présenter ses hommages à la châtelaine, qui pousse un second cri tout aussi déchirant que le premier en reconnaissant l’homme auquel elle est unie par des liens indissolubles. Plus de doute : Hermance est plus folle que jamais, et le moment paraît favorable au docteur Servatius pour demander aux autorités du pays l’annulation du mariage de la jeune fille. On leur donnera le spectacle d’une crise qui lèvera leurs moindres scrupules. Hermance, redevenue libre, offre sa main à Evrardt, et se penchant à son oreille, lui confie qu’elle a toute sa raison et que l’amour seul lui a suggéré cette ruse innocente, au moyen de laquelle elle vient de mystifier monsieur le Podestat et ses honorables acolytes. Voilà une ingénue dont le talent dramatique n’a certes rien de bien rassurant pour l’avenir conjugal de son époux. Ce type original a reçu du public l’accueil le plus enthousiaste, et il ne pouvait guère être créé que par l’imagination pleine de fantaisie du spirituel M. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite….

On a répété sur tous les tons à M. Adrien Boïeldieu qu’il avait un nom bien lourd à porter. Pourquoi donc tourmenter ainsi ce jeune compositeur, qui n’a assurément pas la prétention d’élever jamais sa réputation au niveau de celle de son père. M. BoïeldieuBoieldieu, Adrien-Louis-VictorAdrien-Louis-Victor Boieldieu (Paris, 3 novembre 1815 – Quincy, 9 juillet 1883), compositeur. Fils de François-Adrien Boieldieu et de Thérèse Regnault, il étudia avec son père, puis avec Charles Dourlen et Fromental Halévy au Conservatoire. Il débuta en complétant un opéra-comique de son Lire la suite… le fils a déjà fait deux ou trois opéras fort estimables, dont nous n’avons pas retenu les titres, mais dont nous nous souvenons d’avoir vu le succès enregistré dans les colonnes de la plupart des feuilletons. Aujourd’hui, M. BoïeldieuBoieldieu, Adrien-Louis-VictorAdrien-Louis-Victor Boieldieu (Paris, 3 novembre 1815 – Quincy, 9 juillet 1883), compositeur. Fils de François-Adrien Boieldieu et de Thérèse Regnault, il étudia avec son père, puis avec Charles Dourlen et Fromental Halévy au Conservatoire. Il débuta en complétant un opéra-comique de son Lire la suite… connaît la place qui lui est assignée parmi les musiciens de notre époque, et s’il jette de temps en temps un regard de convoitise sur le fauteuil académique qu’occupait l’auteur de la Dame blancheDame blanche, LaLa Dame blanche, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par François-Adrien Boieldieu et créé à l’Opéra-Comique le 10 décembre 1825.Lire la suite…, c’est toujours avec un sentiment de respectueuse admiration et de louable modestie.

La partition de la Fille invisibleFille invisible, LaLa Fille invisible, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Jean-Henri Dupin mis en musique par Adrien-Louis-Victor Boieldieu et créé au Théâtre-Lyrique le 24 février 1854.Lire la suite… ne brille pas par une couleur précisément allemande. A côté de certaines mélodies qui rentrent assez dans le style de l’école française, on y trouve une grande quantité d’inspirations qui affectent les formes italiennes de la cavatine, de la strette et du duo de bravoure dont les PuritainsI Puritani (Les Puritains)Les Puritains (I Puritani), opera seria en trois actes sur un livret en italien de Carlo Pepoli mis en musique par Vicenzo Bellini et créé au Théâtre-Italien de Paris le 24 janvier 1835.Lire la suite… et la LucieLucia di LamermoorLucia di Lammermoor, dramma tragico en trois actes sur un livret en italien de Salvadore Cammarano, d’après The Bride of Lammermoor  de Walter Scott, mis en musique par Gaetano Donizetti et créé au Théâtre San Carlo de Naples le 26 septembre 1835 et au Théâtre-Italien de Paris le 12 déceLire la suite… nous offrent de si parfaits modèles. Nous pouvons bien admettre l’éclectisme en musique, mais à la condition cependant que le compositeur donnera à son œuvre son cachet personnel. Or ce qui nous paraît manquer à l’opéra de M. BoïeldieuBoieldieu, Adrien-Louis-VictorAdrien-Louis-Victor Boieldieu (Paris, 3 novembre 1815 – Quincy, 9 juillet 1883), compositeur. Fils de François-Adrien Boieldieu et de Thérèse Regnault, il étudia avec son père, puis avec Charles Dourlen et Fromental Halévy au Conservatoire. Il débuta en complétant un opéra-comique de son Lire la suite… fils, c’est l’originalité. Il n’est sans doute pas dépourvu de qualités mélodiques ; on y remarque même une entente de la scène qui mérite d’être appréciée, beaucoup d’habileté dans l’agencement des voix ; mais, nous le répétons, l’individualité est absente et le souffle de l’inspiration se fait rarement sentir. Nous critiquerons également le système d’orchestration que l’auteur semble avoir adopté, et qui consiste à donner un rôle trop important, selon nous, aux gros cuivres et aux instruments à percussion. Il y a des chefs-d’œuvre qui ont été écrits presque sans trombones et tout à fait sans grosse caisse, même à une époque où ces instruments étaient déjà inventés ; s’ils produisent quelquefois un très-grand effet, c’est seulement à la condition qu’on les emploiera avec une sobriété excessive et dans un cas d’absolue nécessité. Bien plus que RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… a mis à la mode les trombones et la grosse caisse : il en a même abusé souvent ; mais les grands maîtres, s’ils ne justifient pas toujours les imperfections de leurs œuvres, ont ordinairement assez de brillantes qualités pour se les faire facilement pardonner. Nous citerons au nombre des meilleures pages de la Fille invisibleFille invisible, LaLa Fille invisible, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Jean-Henri Dupin mis en musique par Adrien-Louis-Victor Boieldieu et créé au Théâtre-Lyrique le 24 février 1854.Lire la suite… le chœur du premier acte, qui est bien mouvementé ; la romance de Conrad, qui, au moment de s’en aller en prison, chante les douceurs de la liberté ; l’air d’Evrardt et la scène de la folie, dans laquelle il y a de très-agréables pensées mélodiques. Cette scène est chantée et jouée avec beaucoup de talent par Mme Meillet-Meyer, qui remplit le rôle d’Hermance.

La pièce est montée avec un grand luxe de décors, ce qui est une preuve, aux yeux de bien des gens, de la très-grande prospérité du théâtre.

On répète activement l’opéra de MM. De Leuwen [Leuven]Leuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite…, Brunswick et ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…, intitulé Marie ou la Fleur de la ProvenceMarie ou La Fleur de la ProvenceMarie ou La Fleur de Provence, titre provisoire donné pendant les premières répétitions à La Promise, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 16 mars 1854.Lire la suite…, dans lequel Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… est chargée d’un rôle tout à fait digne de son talent et de la réputation qu’elle s’est acquise. Nous avons craint un instant que Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… n’acceptât les propositions, très-avantageuses du reste, qui lui avaient été faites par M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…. Il n’en est rien. Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite…, par reconnaissance sans doute, a renouvelé son engagement au troisième théâtre lyrique.

La Société Sainte-Cécile, qui, sous l’habile direction de M. SeghersSeghers, Francois-Jean-BaptisteFrançois-Jean-Baptiste Seghers (Bruxelles, 17 janvier 1801 – Margency, 2 février 1881), chef d’orchestre. Il étudia le violon avec Baillot et fut l’un des fondateurs de la Société des Concerts du Conservatoire en 1828. Fervent défenseur de la musique de chambre, il organisait des séanceLire la suite…, prend tous les jours une importance plus considérable, nous a fait entendre à l’un de ses derniers concerts le beau drame lyrique de Weber Weber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…: PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…. Cette œuvre, beaucoup plus connue en Allemagne qu’en France, a été exécutée avec une remarquable perfection et le public l’a accueillie comme elle méritait de l’être : la plupart des morceaux ont été bissés. Le sujet du libretto peut se raconter en quelques mots. Preciosa est une jeune fille qui a été recueillie ou volée par une troupe de bohémiens ; elle arrive en Espagne, et là, elle retrouve à la fois sa mère et son fiancé. L’ouverture débute par un boléro d’une verve entraînante et bien plus espagnol que tous les boléros que nous connaissons ; la marche bohémienne qui vient ensuite est instrumentée de la manière la plus piquante ; les cors, les bassons et la clarinette y marient leur timbre avec cette originalité de forme mélodique et de rhythme dont WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… a emporté le secret avec lui ; la péroraison est vigoureusement traitée et rappelle les belles pages symphoniques d’Oberon, d’Euryanthe et de Freyschütz [Freischütz]. A la reprise de la marche bohémienne succèdent un chœur à trois temps et un air de danse qui est une adorable petite miniature. Le chœur Aux bois, avec ses cors en écho, est d’un effet saisissant ; il débute par un fortissimo des instruments à cordes jouant à l’unisson ; sur ce dessin arrivent successivement des tenues de petite flûte dans la partie du médium dont les notes ont un timbre presque aussi métallique que celui d’un cornet à pistons qui jouerait pianissimo ; la ballade avec accompagnement de cors est une des plus poétiques inspirations de ce merveilleux génie qui a créé le chœur des génies d’OberonOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… et la prière du Freyschütz [Freischütz] ; l’accompagnement du troisième couplet est varié par de délicieuses broderies exécutées par la flûte. Dans le petit air de danse en ut majeur, la clarinette, le cor et le triangle sont employés avec la plus adorable fantaisie. Le chœur en fa : Le ciel se dore est remarquable par son ampleur mélodique ; le rhythme est marqué par les instruments de la petite harmonie. Dans le chœur des Etoiles, le chant est exécuté par les violons ; l’ouvrage se termine par le premier chœur : A Preciosa qui rayonne. Nous devons remercier M. SeghersSeghers, Francois-Jean-BaptisteFrançois-Jean-Baptiste Seghers (Bruxelles, 17 janvier 1801 – Margency, 2 février 1881), chef d’orchestre. Il étudia le violon avec Baillot et fut l’un des fondateurs de la Société des Concerts du Conservatoire en 1828. Fervent défenseur de la musique de chambre, il organisait des séanceLire la suite… de nous avoir fait connaître cette œuvre magistrale et gracieuse à la fois, pleine de poésie, de couleur, de verve et d’originalité. WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… est encore aujourd’hui le plus romantique de nos compositeurs ; il en est plus d’un qui ont cherché à l’imiter, mais il y a encore loin de ces copies à l’original ; le jour où l’Opéra aura assez le sentiment de sa mission pour entourer les œuvres immortelles de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… de tout l’éclat auquel elles peuvent prétendre, on verra pâlir plus d’une de ces réputations qui doivent une grande partie de leur prestige à l’ombre dont on enveloppe si soigneusement à Paris le nom et les chefs-d’œuvre du plus grand compositeur dont l’Allemagne puisse s’enorgueillir, sans même en excepter MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… et BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite….