L’Athenæum français, 14 mai 1853, p. 462-463 (article non signé mais identifié par une note de correction de la direction).

Chronique musicale.

Opéra. La FrondeFronde, LaLa Fronde, opéra en cinq actes sur un livret d’Auguste Maquet et Jules Lacroix mis en musique par Louis Niedermeyer et créé à l’Opéra de Paris le 2 mai 1853.Lire la suite…, opéra en cinq actes, de MM. Auguste MaquetMaquet, Auguste-JulesAuguste Maquet (Paris, 13 septembre 1813 – Saint-Mesme près Paris, 8 janvier 1888), écrivain, auteur dramatique et librettiste. Il étudia au Lycée Charlemagne où il eut pour condisciples Théophile Gautier et Gérard de Nerval et devint à dix-huit ans un professeur suppléant d’histoire auLire la suite… et Jules LacroixLacroix, JulesJules Lacroix (Paris, 7 mai 1809 – Paris, 10 novembre 1887), poète, écrivain, traducteur, auteur dramatique et librettiste. Il écrivit de nombreux romans dont Le Tentateur (1836), Les Parasites (1837), L’Etouffeur d’Edimbourg (1844), des nouvelles et des contes dont Un Voyage à la Mecque (Lire la suite…, musique de M. NiedermeyerNiedermeyer, Louis deLouis de Niedermeyer (Nyon/ Suisse, 27 mars 1802 – Paris, 14 mars 1861), compositeur. Il étudia le piano avec Ignaz Moscheles et la composition avec Emanuel Aloys Förster à Vienne, puis avec Valentino Fioravanti à Rome. Il devint célèbre par sa mélodie, Le Lac, sur un poème de Lamartine. SLire la suite….


Les époques de troubles civils, de luttes politiques ou religieuses sont généralement fécondes en épisodes touchants, en sujets favorables au développement des drames lyriques, au mouvement et au choc des grandes passions, qui sont de nature à intéresser le plus vivement un auditoire et à inspirer le mieux un compositeur. Parmi les livrets de ce genre semi-historique, le plus complet assurément, celui qui offre le meilleur modèle à imiter, malgré les lenteurs des trois premiers actes, c’est le livret des HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite… auquel l’association de MM. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… et MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… a dû un de ses plus beaux et de ses plus productifs succès.

On peut croire, d’après la façon dont est découpé le livret de la FrondeFronde, LaLa Fronde, opéra en cinq actes sur un livret d’Auguste Maquet et Jules Lacroix mis en musique par Louis Niedermeyer et créé à l’Opéra de Paris le 2 mai 1853.Lire la suite…, que MM. Auguste MaquetMaquet, Auguste-JulesAuguste Maquet (Paris, 13 septembre 1813 – Saint-Mesme près Paris, 8 janvier 1888), écrivain, auteur dramatique et librettiste. Il étudia au Lycée Charlemagne où il eut pour condisciples Théophile Gautier et Gérard de Nerval et devint à dix-huit ans un professeur suppléant d’histoire auLire la suite… et Jules LacroixLacroix, JulesJules Lacroix (Paris, 7 mai 1809 – Paris, 10 novembre 1887), poète, écrivain, traducteur, auteur dramatique et librettiste. Il écrivit de nombreux romans dont Le Tentateur (1836), Les Parasites (1837), L’Etouffeur d’Edimbourg (1844), des nouvelles et des contes dont Un Voyage à la Mecque (Lire la suite… n’auraient pas mieux demandé que de se conformer à peu près à ce patron, s’ils ne s’étaient trouvés quelque peu empêchés par les conditions historiques de l’époque dont ils avaient fait le choix, époque où les héros de comédie et les incidents grotesques sont plus nombreux que les personnages dramatiques et que les faits héroïques. C’est à cette cause sans doute qu’il faut attribuer le peu d’importance de rôle que joue la Fronde elle-même dans cet opéra, auquel elle ne fournit guère qu’un titre et un cadre. Nous n’entreprendrons pas de raconter ce livret, où il n’est nullement question de la duchesse de Longueville et où le duc de Beaufort apparaît à peine ; qu’il suffise de dire qu’il s’agit dans ce drame d’un brave jeune homme, Richard de Sauveterre, aimé de deux femmes, l’une impérieuse et vindicative, la duchesse Hélène de Thémines, 1’autre tendre, et dévouée, Loïse de Champvilliers. La duchesse, délaissée par Richard et profondément irritée, surprend le secret d’une mission confiée au jeune frondeur par le duc de Beaufort ; il doit aller à Saint-Germain remettre à M. de Croizilles un billet, dans lequel on lui indique l’heure et le signal de l’expédition que les conjurés sont prêts à faire pour enlever le jeune roi. Cette lettre, Richard l’a cachée dans le pommeau de son épée.

La duchesse persuade aisément à sa rivale que la missive en question est une lettre d’amour ; Loïse accuse donc celui qu’elle aime et ne veut croire à ses protestations que s’il lui montre le papier qu’il a si mystérieusement celé. Hélène entend du fond d’un bosquet la lecture de la lettre, va livrer tous les détails de la conspiration à la reine et fait ainsi arrêter le duc et ses amis. C’est au moment où Richard va s’unir à Loïse par mariage secret que les conjurés viennent lui reprocher sa perfidie ; le malheureux croit qu’il a été trahi par celle qu’il aime ; pour sauver son honneur, il ne peut que mourir avec les frondeurs. Enfermé dans une prison d’Etat, il est visité successivement par Hélène et Loïse qui, toutes deux veulent le sauver, l’une de la mort, l’autre de la honte ; après une lutte un peu longue, il renonce à la vie en entendant les chants de mort des conspirateurs condamnés, et se précipite du haut de la plate-forme.

On comprend que cette fable dramatique a pu fourni aux poëtes quelques bonnes situations ; ils l’ont, du reste, agencée en hommes habiles et développée en vers d’un meilleur style et de rhythmes plus variés et plus poétiques que ceux auxquels nous ont habitués les librettistes ordinaires de l’Opéra.

Quant au compositeur, M. NiedermeyerNiedermeyer, Louis deLouis de Niedermeyer (Nyon/ Suisse, 27 mars 1802 – Paris, 14 mars 1861), compositeur. Il étudia le piano avec Ignaz Moscheles et la composition avec Emanuel Aloys Förster à Vienne, puis avec Valentino Fioravanti à Rome. Il devint célèbre par sa mélodie, Le Lac, sur un poème de Lamartine. SLire la suite…, connu par ses belles mélodies du LacLac, LeLe Lac, mélodie sur des paroles d’Alphonse de Lamartine mises en musique par Louis de Niedermeyer. L’œuvre composée en 1825 rencontra un immense succès.Lire la suite… et de l’IsolementIsolement, L’L’Isolement, mélodie pour une voix et piano sur des paroles d’Alphonse de Lamartine mises en musique par Louis Niedermeyer.Lire la suite…, par deux opéras estimables, StradellaStradellaStradella, opéra en cinq actes sur un livret d’Emile Deschamps et Emilien Pacini mis en musique par Louis Niedermeyer et créé à l’Opéra de Paris le 3 mars 1837.Lire la suite… et Marie StuartMarie StuartMarie Stuart, opéra en cinq actes sur un livret de Theodore Anne mis en musique par Louis Niedermeyer et créé à l’Opéra de Paris le 6 décembre 1844.Lire la suite…, il a souvent rencontré dans sa partition nouvelle de suaves et tendres inspirations et même quelques pages de haute et belle composition lyrique ; ainsi nous citerons le quatrième acte, le meilleur de l’ouvrage, qui contient, en outre d’un beau chant de religieuses, d’un excellent air de ténor, d’un trio-prière, plein d’onction, un final parfaitement coupé et remarquablement mis en situation, qui n’a que le défaut d’être un peu trop richement instrumenté.

Nous signalerons encore les chœurs du premier et du troisième acte, écrits dans un très-bon sentiment, quoique sur des rhythmes peu originaux, un ravissant petit trio syllabique et la chanson

Monsieur de Beaufort

Est très-fort

En cabales …

dont le ton railleur répond on ne peut mieux au sens des paroles ; au second acte, l’air de la duchesse, assez bien déclamé, quelques phrases du duo, un peu trop long, qui le suit et le cantabile d’un bon style et suivi de couplets assez vifs de Richard ; la musique de danse du troisième acte, pleine de grâce et de légèreté ; l’air de Loïse, dont la mélodie est tendre et élégante ; enfin, au cinquième acte, le beau récitatif de Richard, son duo avec la duchesse et surtout le trio, un peu long, qui contient une phrase magnifique sur ces mots :

Pauvre ange que le ciel envie,

Tu voulais partager mon sort !…

L’exécution a été satisfaisante. M. RogerRoger, Gustave-HippolyteGustave-Hippolyte Roger (La-Chapelle-Saint-Denis, 17 décembre 1815 – Paris, 12 septembre 1879), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique en 1837. Il débuta le 16 Février 1838 à l’Opéra-Comique dans le rôle de Georges de L’EclairLire la suite…, dont la voix ne suffit plus à émouvoir par les grands élans de passion, a trouvé des accents d’un charme exquis dans les phrases de tendresse et déclamé avec infiniment d’intelligence et de grâce la majeure partie du rôle de Richard et joué le quatrième acte en comédien supérieur. — La belle voix vibrante de Mme TédescoTedesco, FortunataFortunata Tedesco (Mantoue, 14 décembre 1826 – ?), contralto italienne. Elle débuta à la Scala à Milan en 1844 avant de se produire avec succès sur les scènes italiennes, à Vienne, puis en tournée en Amérique du Nord de 1847 à 1850. Elle fut engagée en 1851 à l’Opéra de Paris, où eLire la suite… a produit tout son effet. On lui voudrait pourtant plus d’émotion. Mlle Lagrua [La Grua]La Grua, EmmaEmma Funk épouse La Grua (Palerme, 15 mai 1831 – Paris, 22 mai 1885), soprano. Elle étudia le chant avec sa mère qui était également chanteuse et débuta à Dresde dans le rôle d’Alice de Robert le Diable (Meyerbeer). Elle chanta aussi Donna Anna dans Don Giovanni (Mozart) et Amina dans La SonLire la suite… dit en cantatrice élégante et distinguée, et la façon dont M. ObinObin, Louis-HenriLouis-Henri Obin (Ascq/Nord, 4 aout 1820 – Paris, 9 novembre 1895), basse. Il étudia à Lille avec Antoine Ponchard puis au Conservatoire de Paris. Il débuta à l’Opéra de Paris en 1844 et créa avec beaucoup de succès le rôle de Bocchoris de L’Enfant prodigue (Auber, 1850). Il créa le rLire la suite… joue et chante les deux scènes où paraît le duc de Beaufort fait regretter que son rôle ne soit pas plus développé. Quant à Mlle NauNau, Maria Dolores Benedicta JosephinaMaria Dolores Benedicta Josephina Nau (New York, 18 mars 1818 – Levallois-Perret, 14 janvier 1891), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris et débuta à l’Opéra en 1836. Elle créa le rôle d’Agathe dans la version française avec les récitatifs de Berlioz du Freyschütz (Weber, 184Lire la suite…, elle paraît chanter avec agilité deux morceaux insignifiants et inutiles. Nous disons qu’elle paraît, parce qu’on n’en entend ni les paroles ni la musique. En résumé, cette partition, supérieure, à notre avis, à celles de StradellaStradellaStradella, opéra en cinq actes sur un livret d’Emile Deschamps et Emilien Pacini mis en musique par Louis Niedermeyer et créé à l’Opéra de Paris le 3 mars 1837.Lire la suite… et de Marie StuartMarie StuartMarie Stuart, opéra en cinq actes sur un livret de Theodore Anne mis en musique par Louis Niedermeyer et créé à l’Opéra de Paris le 6 décembre 1844.Lire la suite…, n’est cependant pas de nature à beaucoup accroître la réputation de M. NiedermeyerNiedermeyer, Louis deLouis de Niedermeyer (Nyon/ Suisse, 27 mars 1802 – Paris, 14 mars 1861), compositeur. Il étudia le piano avec Ignaz Moscheles et la composition avec Emanuel Aloys Förster à Vienne, puis avec Valentino Fioravanti à Rome. Il devint célèbre par sa mélodie, Le Lac, sur un poème de Lamartine. SLire la suite….

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L’Opéra-Comique a donné le même soir deux ouvrages : 1° la Lettre au bon DieuLettre au Bon Dieu, LaLa Lettre au Bon Dieu, opéra-comique en deux actes sur un livret d’Eugène Scribe et Frédéric de Courcy mis en musique par Gilbert Duprez et créé à l’Opéra-Comique le 28 avril 1853.Lire la suite…, en deux actes, de MM, ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… et de CourcyCourcy, Frédéric deFrédéric Charlot de Courcy dit Fréderic de Courcy (Paris, 16 août 1796 – Paris, 6 mai 1862), auteur dramatique, chansonnier et librettiste. Il écrivit, souvent en collaboration, de nombreux vaudevilles dont L’Heureuse moisson (1817), Les Deux Aveugles (1823) et Le Vol à la roulade (1851). Lire la suite…, musique de M. DuprezDuprez, Gilbert-LouisGilbert-Louis Duprez (Paris, 6 décembre 1806 – Poissy, 23 septembre 1896), ténor. Il se fit d’abord une carrière en Italie où il créa plusieurs rôles d’opéras de Donizetti. Ce dernier écrivit le rôle d’Edgardo de Lucia di Lammermoor pour Duprez qui le créa à Naples en 1835. En 183Lire la suite…, opéra dont nous pourrions nous dispenser de parler, puisque le célèbre ténor, l’auteur de la partition, peut-être un peu trop sensible aux observations de la critique, a jugé à propos de retirer la pièce du répertoire. Il y avait pourtant deux ou trois morceaux estimables que nous regrettons, et nous croyons que c’était plutôt aux auteurs du livret qu’incombait la responsabilité de l’accueil fait à l’ensemble de l’œuvre. Mais puisque M. DuprezDuprez, Gilbert-LouisGilbert-Louis Duprez (Paris, 6 décembre 1806 – Poissy, 23 septembre 1896), ténor. Il se fit d’abord une carrière en Italie où il créa plusieurs rôles d’opéras de Donizetti. Ce dernier écrivit le rôle d’Edgardo de Lucia di Lammermoor pour Duprez qui le créa à Naples en 1835. En 183Lire la suite… en a jugé autrement nous n’avons rien à dire, et nous laissons en paix la susceptibilité de l’un et l’amour-propre des autres.

2° Et l’Ombre d’ArgentineOmbre d’Argentine, L’L’Ombre d’Argentine, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-François-Alfred Bayard et Edmond de Biéville mis en musique par Alexandre Montfort et créé à l’Opéra-Comique le 28 avril 1853.Lire la suite…, un acte de MM. BayardBayard, Jean-Francois-AlfredJean-François-Alfred Bayard (Paris, 17 mars 1796 – Paris, 12 février 1853), auteur dramatique et librettiste. Il écrivit beaucoup de comédies, de vaudevilles mêlés de couplets chantés, des paroles de chansons et de livrets d’opéra-comique en collaboration avec d’autres auteurs (Scribe, BLire la suite… et de BlévilleBiéville, Charles Henry Etienne Edmond Desnoyers deCharles-Henry-Etienne-Edmond Desnoyers de Biéville (Paris, 30 mai 1814 – Paris, 1er  janvier 1880), vaudevilliste. Il fut admis à St. Cyr en 1832 et débuta comme écrivain sous le nom de sa mère qui était de Biéville. Il écrivit des pièces seul (Le Phare de Bréhat, 1835 ; Les Dévorants,Lire la suite… [Biéville]Biéville, Charles Henry Etienne Edmond Desnoyers deCharles-Henry-Etienne-Edmond Desnoyers de Biéville (Paris, 30 mai 1814 – Paris, 1er  janvier 1880), vaudevilliste. Il fut admis à St. Cyr en 1832 et débuta comme écrivain sous le nom de sa mère qui était de Biéville. Il écrivit des pièces seul (Le Phare de Bréhat, 1835 ; Les Dévorants,Lire la suite…, mis en musique par M. Montfort Montfort, AlexandreAlexandre Demontfort dit Montfort (Paris, 12 mai 1803 – Paris, 13 février 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire où il obtint un premier prix de piano en 1823 et le premier Prix de Rome en 1830. Il composa quelques œuvres pour piano, un ballet donné à l’Opéra : La Chatte métamorLire la suite…; c’est une légère bouffonnerie morale qui a le défaut d’être un peu trop prolongée. Pierrot, devenu riche et noble, n’a plus voulu épouser Argentine, et comme elle le menaçait de se jeter à l’eau, il l’a un peu poussée du côté de la rivière. Or Argentine a été sauvée, et elle s’amuse à apparaître à Pierrot sous toutes sortes de formes, pour l’empêcher de se marier avec la future de M. Octave ; si bien qu’en fin de compte le malheureux se décide à revenir à ses premières amours.

On remarque dans la partition de cette bluette un quintetti d’une bonne facture, les couplets d’Argentine, Jeune et joliette, et surtout la chanson : Monsieur de Pierrot est un client de notre étude, très-finement rhythmée et déclamée. Mlle LemercierLemercier, Marie Charlotte LeocadieMarie Charlotte Léocadie Lermercier (Blois, 7 avril 1827 – Paris, 9 août 1907), soprano. Elle fit ses études au Conservatoire de Paris et obtint en 1845 un 2eme accessit de chant. Elle débuta à l’Opéra-Comique le 29 Juin 1846 dans Zémire et Azor (Grétry). Elle resta jusqu’en 1862 à l’Lire la suite… chante avec autant d’esprit que de grâce le rôle d’Argentine et M. Sainte-FoySainte-Foy, Charles-Louis Pubereaux ditCharles-Louis Pubereaux dit Sainte-Foy (Vitry-le-Francois/Marne, 13 fevrier 1817 – Neuilly, 1er avril 1877), tenor. Elève de Morin au Conservatoire de Paris. Débute à l’Opéra-Comique le 18 Mai 1840 dans le rôle de Dionigi dans Zanetta ou jouer avec le feu (Auber). Il y resta jusqu’à sa retraitLire la suite… est d’un comique peut-être un peu trop exagéré dans le rôle de Pierrot. En somme, ce petit acte est d’une audition assez agréable.

Quand nous aurons ajouté que le Théâtre-Lyique a donné un petit opéra-comique en un acte, le Colin MaillardColin-Maillard, LeLe Colin-Maillard, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Verne et Michel Carré mis en musique par Aristide Hignard et créé au Théâtre-Lyrique le 28 avril 1853.Lire la suite…, livret innocent qui a servi de début à un jeune compositeur, M. Aristide Hignard ; quand nous aurons constaté que cette berquinade est armée d’une musique rétrospective par trop XVIIIe siècle, où l’on trouve pourtant çà et là la preuve que le maestro débutant possède très-bien la science de l’harmonie et le sentiment de la combinaison mélodique, nous nous serons mis au courant avec les faits et gestes de l’art musical depuis quinze jours.