Le Journal des Débats, 31 mars 1870 (article signé E. Reyer).
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
DUÂ 31 MARS 1870.
REVUE MUSICALE.
THEATRE DE L’OPERA : Festival en l’honneur d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite….
« Ce qui a manqué aux concerts de l’Opéra… c’est l’opéra. » J’écrivais cela il y a quelques mois à propos des concerts LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…, qui vécurent si peu : deux affiches, deux programmes, et ce fut tout. A Paris, il arrive souvent qu’au lendemain du jour où l’on a donné des souhaits de bienvenue et de bonne réussite à une tentative d’art, il faut en prononcer l’oraison funèbre.
Si le Festival organisé en l’honneur d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a réussi matériellement, c’est-à -dire si les frais ont été couverts par la recette, c’est que les artistes de l’Opéra et le directeur de l’Opéra étaient avec nous et nous ont généreusement secondés. Et pour nous tous, membres du comité, amis de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… et admirateurs du maître, la première pensée, le premier devoir a été d’adresser nos félicitations et nos remerciemens aux excellens artistes qui, avec un zèle et un désintéressement au-dessus de tout éloge, nous ont prêté l’appui de leur talent, l’éclat de leur renommée ; au directeur dont l’expérience pratique, l’intelligent concours et la haute influence nous ont été si utiles. Sans eux, notre entreprise eût avorté : n’est-il pas juste de leur attribuer la plus grande part dans le succès qu’elle a obtenu ?
En dehors de l’Opéra nous avons trouvé aussi de puissans patronages et de précieux auxiliaires, et l’hommage que nous avons voulu rendre à l’un des plus grands compositeurs que la France ait produits a presque été considéré comme une manifestation nationale. L’Empereur a voulu s’y associer, et le ministre des beaux-arts, non content d’apporter son offrande personnelle au monument de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, a accepté la présidence de notre comité et ne nous a laissé désirer ni une marque d’encouragement ni une marque de sympathie. Sur sa demande, la salle du Conservatoire a été mise très gracieusement à notre disposition par M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite… pour les deux répétitions qui ont précédé la répétition générale ; le comité de la Société des Concerts et M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, bibliothécaire du Conservatoire, se sont empressés de nous envoyer la musique des fragmens de l’œuvre de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… inscrits sur le programme du Festival ; les éditeurs RichaultRichaultRichault, éditeur. Jean-Charles-Simon Richault (Angerville/Essonne, 5 mai 1780 – Paris, 20 février 1866) débuta en 1805 comme marchand-dépositaire de musique. Il commença à publier comme éditeur de la musique en 1816. Il acheta une quinzaine de fonds de musique dont Pleyel, Érard, NadermanLire la suite… et ChoudensChoudens, Antoine deAntoine de Choudens (Genève, 15 janvier 1825 – Paris, 16 novembre 1888), éditeur de musique. Il fonda à Paris en 1845 une maison d’édition de musique en reprenant le fonds des éditions d’Antonio Pacini, son beau-père. Il publia la plupart des Å“uvres de Gounod et beaucoup d’œuvres de Lire la suite…, Brandus et Dufour nous ont fourni avec la même obligeance toutes les parties supplémentaires dont nous avions besoin ; Mme Charton-DemeurCharton-Demeur, Anne-ArsèneAnne-Arsène Charton-Demeur (Saujon/Charente maritime, 3 mars 1824 – Paris, 30 novembre 1892), mezzosoprano. Elle étudia le chant à Bordeaux, où elle débuta en 1842 dans le rôle-titre de Lucia di Lammermoor (Donizetti). Elle se produisit ensuite à Toulouse et à Bruxelles et fit ses débuts Lire la suite…, la vaillante héroïne des TroyensTroyens, LesLes Troyens, opéra en cinq actes sur un livret et une musique de Hector Berlioz dont les trois derniers actes furent créés sous la direction de Berlioz au Théâtre-Lyrique de Paris le 4 novembre 1863 sous le titre: Les Troyens à  Carthage.Lire la suite…, a quitté sa retraite de Ville-d’Avray, et Henri VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite…, le grand violoniste, a fait deux cents lieues la veille même du concert, pour nous apporter le concours de leur talent, pour payer à la mémoire du maître leur tribut de respectueuse et sincère admiration.
A peine le Festival était-il annoncé, je recevais de M. Charles DanclaDancla, CharlesCharles Dancla (Bagnères-de-Bigorre, 19 décembre 1817 – Tunis, 10 novembre 1907), violoniste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Guérin puis Baillot et obtint un 1er prix de violon en 1833. Il étudia la composition avec Halévy, Berton et obtint un 2d prix de Rome en 1838Lire la suite…, professeur au Conservatoire, quelques lignes que je prends la liberté de reproduire sans en demander l’autorisation à l’éminent artiste qui les a écrites : « Si vous avez besoin d’un archet ami pour la solennité que vous organisez, je suis entièrement à votre disposition. » Ma réponse ne s’est pas fait attendre : « S’il y avait à Paris beaucoup d’artistes comme vous, nous n’aurions pas eu tant de peine, etc., etc., » Et M. Charles DanclaDancla, CharlesCharles Dancla (Bagnères-de-Bigorre, 19 décembre 1817 – Tunis, 10 novembre 1907), violoniste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Guérin puis Baillot et obtint un 1er prix de violon en 1833. Il étudia la composition avec Halévy, Berton et obtint un 2d prix de Rome en 1838Lire la suite… est venu, en simple exécutant, prendre sa place au pupitre des premiers violons, à côté de M. Ernest Altès, dont le zèle dévoué et l’amicale intervention auprès des membres de l’orchestre ont aplani des difficultés que seul je n’eusse peut-être pas été capable de vaincre.
Vraiment ce n’est pas une petite affaire, en ce temps de concerts particuliers et de soirées officielles, que de réunir à jour fixe cent dix instrumentistes choisis parmi les plus renommés. Presque tous sont attachés à des théâtres et donnent des leçons : ils sont forcés de se faire remplacer, de demander des congés et d’ajourner leurs élèves ; les choristes sont à peu près dans le même cas : ils chantent dans les églises. Le cachet qu’on leur offre les indemnise à peine du temps qu’on leur prend, et ce serait une illusion que de compter sur le concours gratuit de tous ces musiciens, chanteurs et instrumentistes, qui vivent de leur travail et qui en vivent difficilement. En Allemagne, ils sont mieux rétribués qu’à Paris et ont plus de loisirs ; ils ont aussi plus d’enthousiasme pour les tentatives de l’art sérieux ; ils sont nés musiciens et restent musiciens toute leur vie, se trouvant fort honorés de leurs titres de kapellmeister et de concertmeister, de kammervirtuose, et même de simples membres d’une chapelle impériale, royale, grand-ducale, ou d’une Société philharmonique quelconque. Ils ont leurs dieux, leurs demi-dieux, et c’est très religieusement qu’ils les servent ; une noble émulation les entraîne vers tout ce qui est beau ; le grand artiste qui arrive parmi eux peut être sûr de leur dévouement. Voilà pourquoi BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… disait en revenant d’Allemagne : «… Je suis comme au lendemain d’une fête que les étrangers m’auraient donnée. Les grands orchestres, les grands chÅ“urs dévoués, ardens, chaleureux, que je dirigeais chaque jour avec tant de joie, me manquent… » Et cependant BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a réuni bien souvent autour de lui, à Paris, des masses formidables d’exécutans, bien disciplinés, dévoués et pleins de zèle ; il avait beaucoup fait pour les musiciens d’orchestre ; tous l’aimaient, et eux aussi ont beaucoup fait pour lui ; mais il ne faut pas vouloir trouver les mêmes tempéramens, les mêmes organisations, les mêmes aptitudes, sous des climats différens. Nos jeunes instrumentistes n’ont pas pris part à ces belles fêtes que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… aimait à organiser et qui le faisaient vivre ; mais leurs aînés leur ont transmis les sympathies et l’admiration qu’ils éprouvaient pour l’illustre maître. Et si, à la première nouvelle d’un Festival dédié à la mémoire de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, les musiciens d’orchestre n’ont pas répondu avec un élan spontané à l’appel du comité, ils n’ont pas moins accompli leur tache avec une ponctualité, un soin, une intelligence dont je ne saurais trop les remercier.
On a critiqué la disposition de l’orchestre et des chÅ“urs sur l’estrade de l’Opéra : il valait mieux laisser l’orchestre à sa place accoutumée et grouper les chÅ“urs et les solistes sur la scène. Je ne suis pas de cet avis, d’abord parce que deux cents exécutans échelonnés et rangés sur les gradins d’une vaste estrade présentent un coup d’œil imposant, et ensuite parce que l’enceinte réservée ordinairement aux musiciens de l’orchestre de l’Opéra eût été insuffisante pour en recevoir un nombre plus considérable. Seulement, il aurait fallu pouvoir disposer les choristes comme l’étaient les musiciens, en amphithéâtre, de manière que le bâton du chef d’orchestre pût être vu simultanément par tous les exécutans, car, si compactes que l’on suppose des masses de chanteurs et d’instrumentistes, il ne faut qu’une volonté, qu’une main, pour les diriger. Mais l’estrade de l’Opéra est ce qu’elle est, et ne pouvait être agrandie sans ajouter à notre budget une nouvelle dépense ; la sonorité de l’orchestre et des voix s’est ressentie aussi de la disposition qui avait été adoptée : le son s’en allait dans les frises et n’arrivait pas dans la salle avec toute l’intensité voulue ; mais sait-on ce que nous aurait coûté un plafond réflecteur placé au-dessus de l’immense scène de l’Opéra ? Si tous ces inconvéniens, dont je n’ai pas été le dernier à m’apercevoir pouvaient au moins hâter l’édification d’une salle de concert, d’une salle ellipsoïde ou circulaire, voûtée ou plafonnée, longue ou carrée, pourvu que ce fût une salle de concert, et non un manège, un cirque et non une écurie ! Mais qui donc apportera les fonds nécessaires à une pareille entreprise ? Qui donc osera courir les chances si incertaines d’une pareille spéculation ? Est-ce que M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite… n’a pas cru un instant à la réalisation de ce projet ? est-ce que l’emplacement n’était pas déjà désigné ? est-ce que des listes de souscription n’avaient pas déjà circulé ? est-ce qu’on n’avait pas lancé des prospectus, rédigé des programmes et commandé des affiches ? n’avait-on pas engagé déjà des chanteurs et des musiciens, et les sympathies de tous ceux qui aiment la bonne musique ne s’étaient-elles pas unies déjà aux efforts de l’illustre compositeur, de l’auteur du DésertDésert, LeLe Désert, ode-symphonie en trois parties pour solistes et orchestre sur un poème d’Auguste Collin mis en musique par Félicien David et créée à la salle du Conservatoire de Paris le 8 décembre 1844.Lire la suite…, de Christophe ColombChristophe ColombChristophe Colomb, ode-symphonie en quatre parties sur un livret de Joseph Méry, Charles Chaubet et Sylvain Saint-Etienne mis en musique par Félicien David et créée dans la salle du Conservatoire de Paris le 7 mars 1847.Lire la suite… et de l’EdenEden, L’L’Eden, mystère en deux parties sur un livret de Joseph Méry mis en musique par Félicien David et créé à l’Opéra de Paris le 25 août 1848.Lire la suite… ? Qui mieux que lui pouvait mener à bien une telle entreprise ? Eh bien ! il a dû y renoncer. Il y a des salles de concert à Londres, à Saint-Pétersbourg, à Moscou, à Vienne, à Berlin, à Cologne, à Düsseldorf, à Stuttgart et même dans de petites villes d’Allemagne. A Paris, il n’y en a pas. Le terrain est trop cher, dit-on. Évidemment, on ne peut pas bâtir une salle de concert dans la plaine d’Aubervilliers ; il faut qu’elle soit édifiée au centre même de Paris. L’emplacement qu’avait choisi M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite… est situé rue Richier : c’est encore aujourd’hui un magasin de literie. J’en sais un autre bien mieux situé, plus vaste et plus convenable sous tous les rapports, rue de la Banque, à cinq minutes du boulevard : c’est une caserne.
Le Festival-Berlioz a donc eu lieu à l’Opéra, parce qu’il ne pouvait pas avoir lieu ailleurs, et d’ailleurs, et ailleurs nous n’eussions pas trouvé non plus ce que nous avons trouvé à l’Opéra : l’hospitalité courtoise du directeur, la coopération de tout un personnel habile et plein de bon vouloir, le concours des chanteurs les plus célèbres, des virtuoses les plus applaudis.
C’est le concours de ces chanteurs, de ces virtuoses qui nous a guidés dans la composition du programme. Certainement nous eussions préféré donner une Å“uvre de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… tout entière : Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite…, ou la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chÅ“ur, chÅ“ur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite…, la Symphonie fantastiqueSymphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite…, ou Harold en ItalieHarold en ItalieHarold en Italie, symphonie en quatre parties pour orchestre avec alto principal. Ecrite à la demande de Nicolo Paganini, elle fut créée à la salle du Conservatoire de Paris le 23 novembre 1834.Lire la suite… ; mais cela eût-il eu pour le public le même attrait qu’une série de morceaux interprétés par Mme Carvalho et M. FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite…, Mlle NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite… et Mme Charton-DemeurCharton-Demeur, Anne-ArsèneAnne-Arsène Charton-Demeur (Saujon/Charente maritime, 3 mars 1824 – Paris, 30 novembre 1892), mezzosoprano. Elle étudia le chant à Bordeaux, où elle débuta en 1842 dans le rôle-titre de Lucia di Lammermoor (Donizetti). Elle se produisit ensuite à Toulouse et à Bruxelles et fit ses débuts Lire la suite…, Mme GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite… et M. DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, M. VillaretVillaret, Pierre-FrançoisPierre-François Villaret (Milhaud/Gard, 29 avril 1830 – Suresnes, 28 avril 1896), ténor. Il passa sa jeunesse à Nîmes, ou il prit ses premières leçons de musique auprès d’un ami. Il fut contremaître dans une brasserie de Beaucaire et s’engagea dans la société d’orphéon de cette viLire la suite… et M. Bosquin Bosquin, Jules-AlexandreJules-Alexandre Bosquin (Deville-lès-Rouen/Seine-Inférieure, 29 septembre 1843 – Paris, 25 mars 1909), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er accessit d’opéra en 1864, un 2e accessit d’opéra-comique en 1864 et 2nd prix de chant en 1865. Cette même année, il fuLire la suite…? Avant d’ouvrir les portes de l’Opéra, nous comptions 12,000fr. de frais. Ce chiffre sera dépassé, et, avec le don de l’Empereur et celui du ministre des beaux-arts, nous n’avons eu que 13,300 fr. de recette. Mais aurions-nous atteint pareil résultat sans le concours des artistes de l’Opéra ? Et fallait-il espérer que l’intérêt et la curiosité du public seraient suffisamment excités par le nom seul de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… et l’une ou l’autre de ses symphonies ? Trois répétitions nous ont suffi pour arriver à une exécution, sinon irréprochable, du moins très satisfaisante de notre programme : il aurait fallu demander dix, vingt répétitions aux chÅ“urs et aux solistes, pour arriver à rendre avec toute la perfection voulue les détails dont les belles et savantes compositions de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… fourmillent, les difficultés dont elles sont hérissées. Habituez donc des choristes, dans l’espace de quelques jours, à se fourrer dans la tête ces paroles démoniaques, cette langue de l’enfer dont s’est servi l’auteur de la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chÅ“ur, chÅ“ur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite… pour le Pandémonium de sa fantastique légende :
Tradioun Marexil Trudinxé burrudixé
Fory my Din Korlitz………………
Diff ! diff ! mérondor mit aysko !
Has ! Has ! Belphégor, MephistoCette langue est celle que SwedenborgSwedenborg, EmanuelEmanuel Swedenborg (Stockholm, 29 janvier 1688 – Londres, 29 mars 1772), scientifique, théologien et philosophe. Il étudia à l’Université d’Uppsala et obtint un doctorat en philosophie en 1709. L’année suivante il fit un grand tour à travers l’Europe et passa deux ans et demi en AnglLire la suite… appelait la langue infernale, et qu’il croyait en usage parmi les démons et les damnés..
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Il y a un peu plus de trois ans, la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chÅ“ur, chÅ“ur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite… fut exécutée à Vienne, et voici, à ce sujet, ce que m’écrivait un de mes amis : « L’exécution de cette Å“uvre admirable a eu lieu hier dans la vaste salle de la Redoute, devant un auditoire immense, avec un succès foudroyant. Vous dire tous les rappels, tous les bis, les pleurs, les fleurs, les applaudissemens de cette matinée, est chose impossible ! il y avait sur l’estrade TROIS CENTS CHORISTES et CENT CINQUANTE INSTRUMENTISTES ; les soli étaient chantés par une charmante Marguerite, la belle Mlle BettleimGomperz-Bettelheim, Caroline vonCaroline Bettelheim épouse von Gomperz (Pest, 1er juin 1845 – Vienne 13 décembre 1925), contralto. Elle étudia le piano avec Karoly Goldmark et le chant avec Moritz Laufer. Elle débuta à seize ans à Vienne, où elle fut engagée dans la troupe de l’Opéra de 1861 à 1867. En 1867, elle épLire la suite… [Bettelheim]Gomperz-Bettelheim, Caroline vonCaroline Bettelheim épouse von Gomperz (Pest, 1er juin 1845 – Vienne 13 décembre 1925), contralto. Elle étudia le piano avec Karoly Goldmark et le chant avec Moritz Laufer. Elle débuta à seize ans à Vienne, où elle fut engagée dans la troupe de l’Opéra de 1861 à 1867. En 1867, elle épLire la suite…, dont la voix de mezzo-soprano est splendide, un ténor – Faust, M. WalterWalter, GustavGustav Walter (BÃlina/Bohême aujourd’hui République Tchèque, 11 février 1834 – Vienne 31 janvier 1910), ténor. Il étudia le violon au Conservatoire de Prague puis fit des études de génie à l’Institut Polytechnique de Prague. Il travailla comme ingénieur dans une usine à sucre dans Lire la suite…, dont nous n’avons certainement pas l’égal à …. (il y a ici un mot que je n’ai pas pu lire), et un énergique Méphistophélès, M. Meyeroffer [Mayerhofer]Mayerhofer, KarlKarl Mayerhofer (Vienne 13 mars 1828 – Vienne, 2 janvier 1913), basse et joueur d’échecs. Il étudia la peinture à Vienne en 1845 puis étudia le chant en 1849 à Londres avec Manuel Garcia. De 1851 à 1854 il fut engagé dans la troupe du Théâtre de Weimar dirigé par Franz Liszt. De 1854 jLire la suite…, tous les trois du Grand-Opéra de Vienne. Le duo d’amour entre Faust et Marguerite, supérieurement chanté, a été interrompu trois fois par les bravos du public ; la scène de Marguerite abandonnée a ému encore davantage. Les Sylphes, les Follets, le chant de la Fête de Pâques, et l’Enfer et le Ciel ont littéralement révolutionné l’auditoire. HelmesbergerHellmesberger, JosephJoseph Hellmesberger, père (Vienne, 3 novembre 1828 – Vienne, 24 octobre 1893), violoniste, chef d’orchestre et directeur. Il étudia le violon avec son père Georg Hellmesberger au Conservatoire de Vienne et devint en 1851 professeur de violon au Conservatoire et chef d’orchestre des concertLire la suite… [Hellmesberger]Hellmesberger, JosephJoseph Hellmesberger, père (Vienne, 3 novembre 1828 – Vienne, 24 octobre 1893), violoniste, chef d’orchestre et directeur. Il étudia le violon avec son père Georg Hellmesberger au Conservatoire de Vienne et devint en 1851 professeur de violon au Conservatoire et chef d’orchestre des concertLire la suite…, le directeur du Conservatoire (!) a joué d’une façon toute poétique le petit solo d’alto dans la ballade du roi de Thulé, si bien chantée par Mlle BettleimGomperz-Bettelheim, Caroline vonCaroline Bettelheim épouse von Gomperz (Pest, 1er juin 1845 – Vienne 13 décembre 1925), contralto. Elle étudia le piano avec Karoly Goldmark et le chant avec Moritz Laufer. Elle débuta à seize ans à Vienne, où elle fut engagée dans la troupe de l’Opéra de 1861 à 1867. En 1867, elle épLire la suite…. Ce soir, on donne à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… une grande fête, à laquelle assisteront deux ou trois cents personnes, artistes et amateurs, entre autres les cent quarante dames appartenant toutes à la meilleure société de Vienne, et qui ont prêté à cette grande solennité artistique un si gracieux concours. J’aurais voulu que vous entendissiez ces voix fraîches et justes ! Et comme tout cela avait été bien instruit par le directeur de la Société des amis de la musique, HerbeckHerbeck, Johann, Ritter vonJohann Franz Ritter von Herbeck (Vienne, 25 décembre 1831 – Vienne, 28 octobre 1877), chef d’orchestre et compositeur. Choriste au monastère de Heiligenkreuz , il y étudia le piano. Il commença des études de philosophie à l’Université de Vienne en 1849 puis à la Faculté de droit en 18Lire la suite…, un chef d’orchestre de premier ordre, qui s’est mis en quatre, en seize, en trente-deux pour BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, et qui a eu le premier l’idée de monter en entier sa magnifique symphonie ! Il était venu des auditeurs de Munich et de Leipzig ; il en était venu de Prague et de Pesth, et de plus loin encore. Ah ! si la Société des concerts du Conservatoire de Paris n’était pas…. ancien répertoire dans lequel…. systématiquement…. à la portion intelligente de ses abonnés…. un des plus grands chefs-d’œuvre de la musique moderne ! (Il y a là beaucoup de mots effacés que je n’ai pu lire, mais dont il n’est pas absolument impossible de deviner le sens.) Je vous assure que M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a éprouvé hier une des plus grandes joies musicales de sa vie. »
Cent cinquante instrumentistes et trois cents choristes, parmi lesquels cent quarante femmes du meilleur monde, et le directeur du Conservatoire de Vienne exécutant une partie d’alto de quelques mesures !
O Allemagne
Poétique !
Pays de Cocagne
De la musique !
On a fondé à Paris la Société Schumann ; pourquoi ne fonderait-on pas aussi la Société Berlioz ? L’an prochain, au commencement de l’hiver, avant que les salons officiels ne soient ouverts, avant que les artistes ne soient exténués, nous demanderons à M. Maurice RichardRichard, Maurice-LouisMaurice-Louis Richard (Paris, 26 octobre 1832 – Paris, 4 novembre 1888), avocat et homme politique. Il fit des études de droit, s’inscrivit au barreau et travailla d’abord dans l’étude d’un avocat à la Cour de Cassation. Il fut élu en 1863 comme député indépendant dans la 4e circonsLire la suite…, ministre et ami des beaux-arts, la salle du Conservatoire, pour y donner trois concerts consacrés à l’exécution des principales Å“uvres de Berlioz Berlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…: Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite…, la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chÅ“ur, chÅ“ur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite…, la Symphonie fantastiqueSymphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite…, Harold en Italie Harold en ItalieHarold en Italie, symphonie en quatre parties pour orchestre avec alto principal. Ecrite à la demande de Nicolo Paganini, elle fut créée à la salle du Conservatoire de Paris le 23 novembre 1834.Lire la suite…et l’Enfance du Christ.Enfance du Christ, L’L’Enfance du Christ, trilogie sacrée pour récitant (ténor), soli, chÅ“ur et orchestre sur un livret et une musique de Hector Berlioz, créée à la salle Herz à Paris le 10 décembre 1854. Les trois parties de cette Å“uvre ont pour titre: Le Songe d’Hérode; La Fuite en Egypte; L’ArrivéLire la suite… Nous nous assurerons d’abord que les frais seront couverts par des souscriptions, et pour cela nous demanderons à des femmes du monde, non pas de chanter dans les chÅ“urs, mais de patronner notre entreprise comme s’il s’agissait d’une Å“uvre de charité. N’est-il pas aussi méritoire, n’est-ce pas un but plus élevé de s’intéresser à la gloire posthume d’un grand artiste qu’au rachat de quelques petits Chinois ?
Enfin le maître a eu son apothéose, juste un an après sa mort. Et jamais de son vivant eût-il pu former autour de lui une telle constellation de virtuoses et obtenir cette unanimité d’éloges que la presse lui a prodigués ? Il n’y a pas plus d’un an qu’il est mort, et nous voilà pourtant bien loin de ce temps où celui-là même qui aujourd’hui le compare à Beethoven et à Weber, disait en parlant de sa musique : « C’est un bruit qui me donne des émotions aussi agréables que lorsque j’entends des haricots bouillir dans une marmite ! »
Avant ce bel esprit, longtemps avant, un autre juge tout aussi compétent, mais moins prosaïque en son langage, avait écrit ceci : « Le Chinois qui charme ses loisirs par le bruit du tam-tam, le sauvage que le frottement de deux pierres met en fureur, font de la musique dans le genre de celle que compose M. Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…. » Et quelqu’un avait comparé aussi l’effet des sons harmoniques des violons dans le scherzo de la Fée Mab à un bruit de seringues mal graisséesMémoires de Berlioz, page 219., ce qui fit beaucoup rire les sots. Ah ! on voit bien qu’il est mort et que l’heure de la réparation a enfin sonné pour lui ! Vous verrez qu’on finira par lui faire une petite place entre MonsignyMonsigny, Pierre-AlexandreIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite… et DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… sur l’une des façades du nouvel Opéra. Mais ce n’est plus BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… l’extravagant, BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… l’antéchrist, le briseur d’idoles, l’ennemi de toute règle scolastique, l’inventeur des orchestres monstres, le musicien qui, selon CherubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite…, mettait du canon dans sa musique (un autre que lui en a mis, on s’en souvient) ; c’est un poëte, le poëte des demi-teintes, des nuits vaporeuses et des clairs de lune, un rêveur à la façon de Shakespeare. N’a-t-il pas écrit, le duo et le septuor des TroyensTroyens, LesLes Troyens, opéra en cinq actes sur un livret et une musique de Hector Berlioz dont les trois derniers actes furent créés sous la direction de Berlioz au Théâtre-Lyrique de Paris le 4 novembre 1863 sous le titre: Les Troyens à  Carthage.Lire la suite…, le nocturne de Béatrice et BénédictBéatrice et BénédictBéatrice et Bénédict, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hector Berlioz, d’après Shakespeare, mis en musique par Hector Berlioz et créé au Théâtre de Bade le 9 août 1862.Lire la suite…, le duo de l’Enfance du ChristEnfance du Christ, L’L’Enfance du Christ, trilogie sacrée pour récitant (ténor), soli, chÅ“ur et orchestre sur un livret et une musique de Hector Berlioz, créée à la salle Herz à Paris le 10 décembre 1854. Les trois parties de cette Å“uvre ont pour titre: Le Songe d’Hérode; La Fuite en Egypte; L’ArrivéLire la suite…, l’air de Méphistophélès, le chÅ“ur et la valse des sylphes de la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chÅ“ur, chÅ“ur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite…, la scène d’amour de Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite…, la tristesse de Roméo et la CaptiveCaptive, LaLa Captive, mélodie pour une voix et guitare ou piano sur des paroles de Victor Hugo mises en musique par Hector Berlioz. L’œuvre fut composée à Rome en février 1832. Berlioz en fit 6 différentes versions ajoutant une partie de violoncelle ad libitum pour un concert le 30 décembre 1832. BerLire la suite… ? La plupart de ces morceaux étaient sur le programme du Festival. On aurait voulu des oppositions plus vives ; mais ne fallait-il pas choisir dans l’œuvre du maître les pages qui convenaient le mieux aux qualités de voix et de talent des artistes dont nous avions obtenu le précieux concours ? Et d’ailleurs n’y avait-il pas, comme contraste à ces douces rêveries si délicieusement rendues, le Serment des Capulets et des Montaigus, serment de réconciliation et non pas serment de vengeance, et l’ouverture du Carnaval romainOuverture « Le Carnaval Romain »;Ouverture « Le Carnaval romain », ouverture caractéristique pour orchestre de Hector Berlioz créée à la salle Herz de Paris le 3 février 1844.Lire la suite… ? Le duo de Béatrice et BénédictBéatrice et BénédictBéatrice et Bénédict, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hector Berlioz, d’après Shakespeare, mis en musique par Hector Berlioz et créé au Théâtre de Bade le 9 août 1862.Lire la suite…, le septuor des TroyensTroyens, LesLes Troyens, opéra en cinq actes sur un livret et une musique de Hector Berlioz dont les trois derniers actes furent créés sous la direction de Berlioz au Théâtre-Lyrique de Paris le 4 novembre 1863 sous le titre: Les Troyens à  Carthage.Lire la suite…, les fragmens de la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chÅ“ur, chÅ“ur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite… et la Marche des Pèlerins d’HaroldHarold en ItalieHarold en Italie, symphonie en quatre parties pour orchestre avec alto principal. Ecrite à la demande de Nicolo Paganini, elle fut créée à la salle du Conservatoire de Paris le 23 novembre 1834.Lire la suite… ont eu le succès de la soirée. Dans ce dernier morceau, d’un travail si exquis, d’une forme si originale, l’alto solo joue un rôle extrêmement important. Plusieurs retards successifs apportés à la date du Festival nous avaient fait craindre un instant que Henri VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite…, appelé en province pour une série de concerts, ne pût pas prendre part à cette solennité, et LéonardLeonard, HubertVioloniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François-Antoine Habeneck tout en travaillant comme violoniste à l’orchestre du Théâtre des Variétés puis à celui de l’Opéra-Comique et de l’Opéra. Violon solo des concerts Vivienne, il fit des tournée dLire la suite… avait bien voulu consentir à le remplacer. Le nom de LéonardLeonard, HubertVioloniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François-Antoine Habeneck tout en travaillant comme violoniste à l’orchestre du Théâtre des Variétés puis à celui de l’Opéra-Comique et de l’Opéra. Violon solo des concerts Vivienne, il fit des tournée dLire la suite… a même été sur l’affiche un jour. Le lendemain, VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… nous télégraphiait son arrivée, et LéonardLeonard, HubertVioloniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François-Antoine Habeneck tout en travaillant comme violoniste à l’orchestre du Théâtre des Variétés puis à celui de l’Opéra-Comique et de l’Opéra. Violon solo des concerts Vivienne, il fit des tournée dLire la suite…, au lieu d’en témoigner la moindre contrariété, nous disait simplement : « Si par hasard VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… ne venait pas, comptez toujours sur moi » Les sentimens de confraternité et de bonne camaraderie n’existent réellement que chez les grands artistes.
Et maintenant, quel que soit le résultat pécuniaire du concert du 22 mars, notre but est atteint, car nous avons voulu, suivant l’expression de Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite…, élever à BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… un monument musical qui réjouira certainement plus que le marbre ou le bronze l’âme du grand compositeur.
E. REYER.
Personnes discutées
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Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Reyer reprendra ce texte intégralement dans son recueil d’articles de critique musicale, Notes de musique, Charpentier, Paris, 1875.
C’est la dernière phrase du feuilleton de Reyer du Journal des Débats du 15 décembre 1869.
Il s’agit d’Emile Perrin.
Il s’agit de Maurice-Louis Richard.
Cette citation provient d’un article que Paul Scudo publia en 1847 et qu’il republia dans son recueil de critiques musicales publié en 1850 et republié deux fois, la dernière fois étant l’édition de 1856. Paul SCUDO, Critique et littérature musicales, première série, troisième édition, « De l’influence du mouvement romantique sur l’art musical et du rôle qu’a voulu jouer M. Berlioz », Paris : Librairie de L. Hachette et Cie, 1856, pp.21-74, La citation est à la page 49.
La référence de la page des Mémoires de Berlioz que donne Reyer dans son texte est pour la première édition. Dans la remarquable édition critique des Mémoires d’Hector Berlioz de 1803 à 1865 dont le texte est établi, présenté et annoté par M. Peter Bloom et qui est publiée par la Librairie Philosophique J. Vrin, Paris, 2019 cette citation se trouve à la page 464.
Il s’agit de Marengo, drame national en cinq actes et 12 tableaux d’Adolphe d’Ennery créé au Théâtre du Chatelet le 28 février 1863 avec une musique de scène composée par Adolphe de Groot. Le directeur du théâtre, Hippolyte Hostein, demanda et obtint du ministère de la guerre quatre véritables canons qui furent employés dans ce spectacle.
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Il s’agit du récitatif et septuor no. 36 de la partition dont l’incipit est : « Mais bannissons ces tristes souvenirs/Tout n’est que paix et charme autour de nous »
Il s’agit du no. 8 de la partition entre Héro et Ursule dont l’incipit est : « Vous soupirez Madame/ Nuit paisible et sereine »
Il s’agit du duo de Marie et Saint-Joseph dans la première partie « Le Songe d’Hérode », scène V, no. 5 dont l’incipit est : « O mon cher fils, donne cette herbe tendre »
Il s’agit de l’air de Méphistophélès dans la deuxième partie, scène 6, dont l’incipit est : « Voici des roses »