Le Journal des Débats, 26 mai 1869 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU  26 MAI 1869.

REVUE MUSICALE.

THEATRE-LYRIQUE : Don QuichotteDon QuichotteDon Quichotte, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre-Lyrique le 10 mai 1869.Lire la suite…, opéra-comique en trois actes, paroles de MM. Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… et Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite…, musique de M. Ernest Boulanger. — THEATRE DE L’OPERA-COMIQUE : Reprise de JaguaritaJaguarita l’IndienneJaguarita l’Indienne, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Fromental Halévy et créé au Théâtre-Lyrique le 14 mai 1855.Lire la suite…, opéra-comique en trois actes, paroles de MM. de Leuven et de Saint-Georges, musique de F. HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…. — M. PoussardPoussard, Horace-RémyHorace-Rémy Poussard (Château-Gontier/Mayenne, 11 juin 1829 – Sidney/Australie, 12 septembre 1898), violoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de solfège en 1847 et un 1er prix de violon en 1849. Dans les années 1850 il fit des tournées de concerts à Vienne, ConstLire la suite….

L’auteur de la partition de Don QuichotteDon QuichotteDon Quichotte, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre-Lyrique le 10 mai 1869.Lire la suite… est un de ces musiciens que la fortune favorise un jour et qu’elle abandonne le lendemain. Entre ce jour et ce lendemain de longues années s’écoulent, le temps de faire une belle œuvre qu’on ne fait pas, parce que la vie s’use en combats inégaux, en plaintes oiseuses, en récriminations stériles. Et ce ne sont pas des moulins à vent qu’on a devant soi, mais bel et bien des géans armés de toutes pièces. Plût à Dieu que ce fussent des moulins ! Ces sortes de citadelles ne sont point imprenables, et, tandis que don Quichotte les menace du fer de sa lance, rien n’empêche Sancho d’y entrer sur le dos de son compagnon. Ne croyez pas cependant que les géans dont je parle soient d’assez haute taille pour coucher, comme Og, roi de Basau, dans des lits longs de neuf coudées, ni qu’ils aient jamais voulu escalader le ciel ; ces géans-là, fils de la terre, sont rivés à la terre, et de tous les préjugés, de toutes les vieilles traditions, de toutes les routines, de tous les travers, de toutes les ignorances et de toutes les sottises de ce monde, ils se sont fait une cuirasse tellement épaisse qu’elle les rend invincibles. Ces géans-là considèrent toute fleur de poésie comme herbe mauvaise et l’arrachent impitoyablement. Ah ! combien de jeunes paladins qui, pour les combattre, s’arment en guerre et reviennent moulus et meurtris, ayant reçu tant de coups, et de si mauvais coups, qu’avant longtemps ils ne pourront recommencer la lutte, si toutefois ils la recommencent jamais. Ces jeunes paladins vous diront pourtant que Don Quichotte n’est point un héros si ridicule et que sa triste figure excite bien moins le rire que la pitié. Au milieu de tant d’aventures burlesques, ses illusions lui restent ; quand même il pleuvrait sur sa tête encore plus de quolibets et encore plus de horions sur ses épaules, il sera jusqu’à la fin fidèle aux lois de la chevalerie et traitera toujours le prosaïque Sancho, le futur gouverneur de Barataria, comme un simple valet.

M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite… a passé l’âge des illusions, et je lui crois peu de goût pour les aventures. Ce qu’il a fait aujourd’hui, il l’eût fait hier, et ainsi sa partition, commencée il y a huit ans et achevée à la dernière heure, ne pèche pas par le défaut d’unité, ce qui est un point important dans une œuvre d’art. Quand la bonne nouvelle lui est venue que le Théâtre-Lyrique songeai à Don QuichotteDon QuichotteDon Quichotte, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre-Lyrique le 10 mai 1869.Lire la suite…, M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite… a repris son héros où il l’avait laissé, et comme le mouvement musical qui s’était fait autour de lui n’avait point troublé son esprit, il s’est mis à la besogne sans hésitation, sans perplexité et sans inquiétude. C’est là le résultat d’une conviction sincère et d’une confiance absolue dans des doctrines qu’après avoir suivies soi-même ou est prêt à enseigner aux autres afin qu’elles ne périssent pas.

Les débuts de M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite… furent très remarqués. A son retour de Rome, ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… lui  confia le livret du Diable à l’écoleDiable à l’école, LeLe Diable à l’école, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 17 janvier 1842.Lire la suite…, et, trois ans après, cet opéra était représenté avec beaucoup de succès ; l’année suivante, les deux BergèresDeux Bergères, LesLes Deux Bergères, opéra-comique en un acte sur un livret de François-Antoine-Eugène de Planard mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 3 février 1843.Lire la suite… réussirent aussi ; puis,  toujours à l’Opéra-Comique, un petit acte intitulé une VoixVoix, UneUne voix, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-Francois-Alfred Bayard et Charles Potron mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 28 mai 1845.Lire la suite…, se maintint pendant un certain temps sur l’affiche ; enfin l’heureux musicien obtint un poëme en trois actes, mais le poëme n’était pas bon, et la partition, bien qu’elle renfermât des pages excellentes et qu’elle fût écrite avec soin, ne fit point oublier la médiocrité du livret. Voilà pourquoi, le lendemain de la première représentation de la CachetteCachette, LaLa Cachette, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 10 août 1847.Lire la suite…, le malheureux compositeur put se dire : « Eh quoi ! pour un méchant poëme tant de bonne musique perdue !» Ces accidens-là n’arrivent pas qu’une fois dans la vie des musiciens, et la leçon a beau être rude, elle profite rarement. Pendant bien longtemps M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite… fut inconsolable ; il chantait pour se distraire, et chantait avec une voix charmante de très jolies mélodies dont il était l’auteur. Mais il semblait avoir renoncé aux chances si incertaines du théâtre. Un échec, un seul, l’avait abattu. Il se réveilla un jour. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… venait de lui apporter les Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite… ; et vraiment ce fut une bonne aubaine pour le compositeur et une bonne fortune pour tout le monde, car on prit un plaisir extrême à aller entendre les Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite…. On aurait cru que ce gracieux petit ouvrage, après avoir fourni une longue série de représentations, compterait parmi les levers de rideau du répertoire et même qu’il pourrait servir à unir gaîment un ennuyeux spectacle ; mais il en advint tout autrement. Que de fois j’ai cherché les Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite… sur l’affiche de l’Opéra-Comique ; que de fois j’y ai trouvé les Deux chasseurs et la laitière, que je n’y cherchais pas ! Après les Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite…, l’EventailEventail, L’L’Eventail, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 4 décembre 1860.Lire la suite…, (il y avait aussi de bien jolies choses dans cette partition) ; après l’EventailEventail, L’L’Eventail, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 4 décembre 1860.Lire la suite…, le Docteur MagnusDocteur MagnusDocteur Magnus, opéra en un acte sur un livret d’Eugène Cormon et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre de l’Opéra de Paris le 9 mars 1864.Lire la suite…, qui fut peu joué à l’Opéra ; après le Docteur MagnusDocteur MagnusDocteur Magnus, opéra en un acte sur un livret d’Eugène Cormon et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre de l’Opéra de Paris le 9 mars 1864.Lire la suite…, Don QuichotteDon QuichotteDon Quichotte, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre-Lyrique le 10 mai 1869.Lire la suite…, tel est le bagage de M. Boulanger Boulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite…; d’autres ont produit plus que lui sans réussir pour cela à se faire une personnalité aussi intéressante et aussi marquée : il est l’auteur des Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite… et du Diable à l’écoleDiable à l’école, LeLe Diable à l’école, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 17 janvier 1842.Lire la suite…, et ces deux petits actes, encore très vivans dans le souvenir de ceux qui les ont entendus, valent bien certaines lourdes machines, prétentieusement écrites, bourrées de réminiscences et de lieux communs, que ce même public, qui leur fit bon accueil jadis, se montrerait fort peu empressé d’aller revoir aujourd’hui. Malheureusement, ainsi que je l’ai dit en commençant cet article, la fortune n’a pas toujours souri à M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite…, et il y a des lacunes de plusieurs années dans sa carrière. Ce temps de repos, ces loisirs que lui faisait l’inconstance du sort, il eût pu les employer à écrire une œuvre de grande dimension, une œuvre forte et sérieuse. Au lieu de cela, il a dépensé son talent en menue monnaie, et, tout en réussissant avec les Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite…, ce n’est guère qu’avec Don QuichotteDon QuichotteDon Quichotte, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre-Lyrique le 10 mai 1869.Lire la suite… qu’il a pris sa revanche de l’insuccès de la CachetteCachette, LaLa Cachette, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 10 août 1847.Lire la suite…. Hélas ! plus de vingt ans se sont écoulés entre ces deux ouvrages.

Malgré les critiques qui n’ont point été épargnées au nouveau poëme de MM. Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… et Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite…, je ne trouve pas que ce soit une tâche trop difficile d’en dire un peu de bien. D’abord, presque tout ce qui sort de la plume, et quelquefois aussi de l’imagination de ces deux auteurs, a une incontestable valeur littéraire. De vulgaires librettistes seraient fort embarrassés d’écrire des vers aussi harmonieux, de traduire avec cette fidélité, de donner au compositeur des situations aussi musicales. Le plus grave reproche qu’on puisse adresser à MM. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite…, c’est de trop alimenter leur fécondité avec l’œuvre d’autrui. Tout leur semble bon à être transformé en livret d’opéra : drames et tragédies, comédies et vaudevilles, poëmes et légendes, romans et contes fantastiques ont passé successivement par leurs mains habiles. Sans doute un peu plus d’invention vaudrait mieux ; mais n’est-il pas naturel que deux hommes d’esprit et de savoir se plaisent ainsi à vivre dans une intimité de chaque jour avec les plus grands poëtes et les plus grands écrivains ? Et d’ailleurs, combien de fois le succès, qui aux yeux de bien des gens justifie tout, même les fautes, n’a-t-il pas justifié les procédés dont MM. Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… et Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… se sont fait une si douce habitude ? Au temps de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chœurs des églLire la suite… et de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, et même au temps de SpontiniSpontini, Gaspare Luigi PacificoGaspare Luigi Pacifico Spontini (Maiolati près Ancona/Italie, 14 novembre 1774 – Maiolati près Ancona, 24 janvier 1851), compositeur. Il étudia la musique au conservatoire des Turchini à Naples et son premier opéra bouffe, Li puntigli delle donne, fut représenté à Rome en 1796. Plusieurs de Lire la suite… et de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, la tâche des librettistes n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui ; quelques livrets de ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, qui sont de véritables chefs-d’œuvre, ont rendu le public, en Allemagne comme en France, beaucoup plus exigeant, et c’est encore MM. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… qui, après ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, ont le plus souvent satisfait, aux exigences du public et à celles des compositeurs.

Je me contenterai d’indiquer, tout en analysant la partition de Don QuichotteDon QuichotteDon Quichotte, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre-Lyrique le 10 mai 1869.Lire la suite…, les principaux épisodes que les auteurs du poëme ont empruntés à l’auteur du livre. Personne assurément ne s’est imaginé que le livre était tout entier dans le livret.

Au lever du rideau, la scène représentant la cour d’une hôtellerie, les muletiers apportent don Quichotte sur un brancard. Sancho les suit, portant l’armure et la lance de son maître :

Il est mort, le pauvre homme !

Il est mort ou c’est tout comme.

 Quelques gouttes du baume de Fier-à-Bras lui font rouvrir les yeux et le rendent à la vie :

Je suis le chevalier

De la triste figure !

Parlons d’abord de l’ouverture. Elle débute d’une façon brillante et se termine par un allegro appassionato, un peu italien, mais très mouvementé, et dont l’instrumentation est d’une excellente sonorité. Entre les deux parties de cette page symphonique, on remarque un chant de trombones et de cornets à pistons accompagné par la harpe, dont la mélodie est charmante et l’effet délicieux. L’introduction a bien le caractère funèbre qui convient à la situation, puisque le chœur chante Requiescat in pace à l’entour du héros inanimé. Si la voix de M. GiraudetGiraudet, Alfred-AugusteAlfred-Auguste Giraudet (Étampes, 29 mars 1845 – New York, 17 octobre 1911), basse et professeur de chant. Il étudia à l’école Chevé puis avec le chanteur François Delsarte. Il débuta en 1866 à Boulogne-sur-Mer dans le rôle de Méphistophélès (Faust, Gounod). Il fut engagé au ThéâtLire la suite… (c’est ainsi que se nomme l’acteur chargé du rôle de don Quichotte) n’eût pas été paralysée par la peur, je crois que le morceau dont j’ai cité les deux premiers vers aurait produit plus d’effet. Cet air a du caractère, et la phrase finale :

Je soutiens que rien n’est plus beau

Que madame de Toboso,

est extrêmement réussi.

Don Quichotte croit avoir délivré des captifs conduits par des magiciens ; Sancho n’a vu que des archers emmenant des galériens ; mais ce qu’il sait surtout, c’est que son maître et lui ont été rossés d’importance. Quant à l’hôtelier, comme il lui semble que le maître et le valet sont aussi fous l’un que l’autre, il se promet de s’amuser à leurs dépens :

Daignez entrer, seigneur, dans cette citadelle,

De l’hospitalité nous connaissons les lois,

Vous y serez servi par cette demoiselle.

Et don Quichotte, offrant respectueusement la main à Maritorne, entre dans l’hôtellerie, suivi de Sancho et des muletiers.

Le bachelier Carrasco, Thérèse Pança et sa fille Alonza arrivent ensuite. Carrasco, le filleul de Mme la duchesse, a promis à sa marraine, qui s’ennuie dans son castel, de la bien divertir, « tout en imaginant quelque moyen de faire tourner la chose au profit de son amour pour Alonza. » Il n’a pas de peine à mettre l’hôtelier dans ses intérêts, et Mme Pança, trompée par une lettre que Carrasco lui-même a écrite, se laisse emmener avec sa fille à la cour de la princesse de Trébizonde, où il est fortement question de donner à Sancho le gouvernement d’une île.

…..On va tout droit me conduire

Entre deux files de valets,

Au son du fifre et de la trompe,

En pompe ! en pompe !

Voilà un quatuor parfaitement comique et dans lequel le musicien a mis beaucoup de gaîté et beaucoup d’esprit. On regrette seulement, malgré tout le talent et toute la verve de Mlle DucasseDucasse, Anne-Elisa dite AliceAnne-Elisa dite Alice Ducasse (Valparaiso/Chili, 20 mai 1841 – Paris, 4 décembre 1923), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de chant en 1864. Engagée au Théâtre-Lyrique de Paris, elle créa La Jolie Fille de Perth (Bizet, 1867), L’Irato (MéhulLire la suite…, que le rôle de Thérèse ne soit pas rempli par une artiste sachant brûler les planches et lancer le trait comme autrefois Mme UgaldeUgalde, DelphineDelphine Ugalde née Beaucé (Paris, 3 décembre 1829 – Paris, 19 juillet 1910), soprano. Elle étudia avec Mme Cinti-Damoreau et débuta en 1848 à l’Opéra-Comique. Elle y fit de nombreuses créations dont : Le Toréador (Adam) en 1849, La Dame de Pique (Halévy) en 1850, Galathée (Massé) enLire la suite… ou Mlle LemercierLemercier, Marie Charlotte LeocadieMarie Charlotte Léocadie Lermercier (Blois, 7 avril 1827 – Paris, 9 août 1907), soprano. Elle fit ses études au Conservatoire de Paris et obtint en 1845 un 2eme accessit de chant. Elle débuta à l’Opéra-Comique le 29 Juin 1846 dans Zémire et Azor (Grétry). Elle resta jusqu’en 1862 à l’Lire la suite….

L’air dans lequel Sancho raconte le combat de don Quichotte contre les géans, c’est-à-dire contre les moulins, est tout plein d’ingénieux détails, et mérite une mention particulière. Le seigneur châtelain n’a fait servir à ses hôtes que des plats vides, ce qui n’empêche pas don Quichotte d’être convaincu qu’il vient de faire un somptueux repas. Il s’endort ensuite, rêvant à Mme Dulcinée, auprès de son fidèle Sancho. Le duo du sommeil, dont la mélodie est dans l’orchestre, devient trio, puis quatuor par l’arrivée de Maritorne et de Bazile, le chef des muletiers. Quiproquos, gourmades et coups de bâton égaient cette scène, pendant laquelle don Quichotte, l’épée à la main et s’escrimant dans le vide, se croit de nouveau victime des enchanteurs et de leurs enchantemens. Au loin, des fanfares de chasse annoncent la reine de Trébizonde et son brillant cortége. Don Quichotte s’incline devant la princesse :

O reine ! je vous rends hommage !

Mais pour vous consacrer mon bras et mon courage,

J’attends que mon hôte, aujourd’hui,

M’ait armé chevalier, selon le vieil usage,

Et, m’ait rendu digne de lui ;

Ma confiance, hélas ! sera-t-elle trompée,

Si j’ose demander en esclave soumis,

Que la reine me ceigne elle-même l’épée

Qui frappera ses ennemis ?

La cérémonie achevée, Sancho et don Quichotte montent en palanquin ; la toile tombe. Mlle Priola, chargée du rôle de la duchesse, porte avec grâce l’élégant costume de la reine de Trébizonde, et chante d’une façon exquise quelques unes des jolies phrases mélodiques qui ont été très applaudies dans ce final.

Le second acte, c’est l’acte de la fantasmagorie, l’acte de l’enchanteur Merlin et du cheval de bois destiné à emporter Sancho et don Quichotte dans la planète de Venus, où par jalousie la fée Mélusine retient méchamment Dulcinée prisonnière. Si ce cheval eût été un chef-d’œuvre de mécanique, M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite… n’aurait pas eu la douleur de lui sacrifier quelques unes des meilleures pages de sa partition. Mais c’était trop un cheval de bois, et ses allures n’avaient absolument rien de fantastique ; il se mouvait avec des difficultés incroyables ; on l’entendait grincer dans ses rainures et les ailes manquaient à cet hippogriffe. Ce n’est pas monté sur un pareil coursier qu’Hipponoüs eût vaincu la Chimère ni que Pierre de Provence eût pu enlever la belle Maguelonne. Alors, de crainte que le spectateur ne fût pas assez vivement intéressé par les évolutions de l’animal, il a fallu réduire de beaucoup le rôle des instrumens et des voix. A part ce détail de mise en scène, tout a marché à souhait, et les valets de l’enchanteur Merlin éventent fort convenablement les deux cavaliers avec leurs soufflets gigantesques. Au point de vue musical cet acte me semble supérieur au premier ; la partie fantastique doit être louée autant pour la finesse et l’imprévu de certaines harmonies que pour le coloris de l’instrumentation. Les couplets de Sancho ont été bissés ; le duo de table, dont on a fort apprécié le sentiment comique, est précédé d’un petit divertissement annonçant l’arrivée des nains envoyés en ambassade auprès de Sancho et des jeunes ballerines chargées de présenter l’aiguière au chevalier. Petite musique si l’on veut, mais charmante musique. La voix de Mlle Priola, chantant dans la coulisse les plaintes de Dulcinée, Captive infortunée, jette une note tendre et langoureuse au milieu de cette scène pleine de surprises et d’incidens drolatiques.

Pour rendre sa beauté première et la blancheur de son teint à Mme Toboso, que la baguette de Mélusine a changée en négresse, don Quichotte a promis de se soumettre à de nouvelles épreuves : il échangera sa lance contre une houlette et son formidable armet contre une cornemuse. On le retrouve donc au troisième acte, sous le nom de Daphnis, errant dans un site sauvage de la Sierra, et évoquant les divinités champêtres :

……………………….

Vous, amis des bergers,

Sylvains, Faunes légers,

Couchés au pied des hêtres,

Accourez au son du hautbois ;

Accourez tous du fond des bois.

Des bergers l’entourent, lui rient au nez et même le malmènent quelque peu. Sancho n’a pas fait un long séjour dans son île en terre ferme, et, dégoûté du métier de gouverneur, il vient dire à son maître que « tant va la cruche à l’eau, qu’elle retourne au village. » C’est ce qu’il veut faire aussi ; mais il s’est engagé, pour aider à rompre le charme qui pèse sur la noble fiancée de don Quichotte, à s’administrer trois mille six cents coups de trique, et il en manque encore vingt pour que la dose soit complète.

Ah ! la chienne de destinée !

…………………………….

Mais comment des noirs sur ma peau

Pourront-ils donc rendre moins noire

Cette dame du Toboso ?

Après la scène du bâton, le théâtre change, et, tout ayant été préparé pour le dénoûment, nous assistons au mariage d’Alonza avec le bachelier Carrasco, don Quichotte se consolant de l’infidélité de Dulcinée, et Sancho heureux d’avoir retrouvé sa femme et son grison. On voit, à la façon dont le drame reproduit le roman, que si MM. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… sont pour beaucoup dans le succès de la pièce, CervantèsCervantès , Miguel deMiguel de Cervantes (Alcala de Henares, 29 septembre 1547 – Madrid, 22 avril 1616), écrivain.  Il s’engagea dans l’armée et perdit un bras à la bataille de Lépante (1571) puis fut capturé par les Barbaresques en 1575 et gardé captif à Alger jusqu’en 1580, quand il fut libéré grâceLire la suite… y est aussi pour quelque chose.

Le chœur des bergers et la poétique évocation de Don Quichotte donnent à la pastorale du premier tableau une couleur toute virgilienne, tempérée seulement par l’allure un peu trop rustique de la ritournelle du hautbois et les éclats de rire des gardeurs de moutons :

Pasteurs de l’âge d’or, je vous ai reconnus.

Et après avoir cité la jolie séguidille chantée par Alonza et le chœur final, je féliciterai M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite… d’avoir écrit un opéra espagnol sans tambour de basque et sans castagnettes. C’est presque de l’originalité.

M. MeilletMeillet, Auguste Alphonse EdmondAuguste-Alphonse-Edmond Meillet (Nevers, 7 avril 1828 – Veules/ Seine-Inférieure, 31 août 1871), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, et fut engagé à l’Opéra de 1848 à 1851. Il fut dans la troupe du Théâtre-Lyrique de 1851 à 1861 sauf pour la saison 1852/53 où il chanta à l’OpLire la suite… a la rondeur, la bonhomie et la verve bouffonne qui conviennent au rôle de Sancho ; M. GiraudetGiraudet, Alfred-AugusteAlfred-Auguste Giraudet (Étampes, 29 mars 1845 – New York, 17 octobre 1911), basse et professeur de chant. Il étudia à l’école Chevé puis avec le chanteur François Delsarte. Il débuta en 1866 à Boulogne-sur-Mer dans le rôle de Méphistophélès (Faust, Gounod). Il fut engagé au ThéâtLire la suite… est le portrait vivant du héros de CervantèsCervantès , Miguel deMiguel de Cervantes (Alcala de Henares, 29 septembre 1547 – Madrid, 22 avril 1616), écrivain.  Il s’engagea dans l’armée et perdit un bras à la bataille de Lépante (1571) puis fut capturé par les Barbaresques en 1575 et gardé captif à Alger jusqu’en 1580, quand il fut libéré grâceLire la suite… ; la nature l’a aidé, l’art a fait le reste. Quant à MllePriola, elle a tenu dans le rôle de la duchesse toutes les promesses du messager de RienziRienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite…. Le Don QuichotteDon QuichotteDon Quichotte, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre-Lyrique le 10 mai 1869.Lire la suite… de M. Ernest Boulanger m’a rappelé celui de ChampeinChampein, Stanislas C.Stanislas C. Champein (Marseille, 19 novembre 1753 – Marseille, 19 octobre 1830), compositeur. A l’âge de 13 ans, il fut maître de chœur de la Collégiale de Pignon en Provence, pour laquelle il composa une messe, un magnificat et des psaumes. En 1776, il vint à Paris où son motet pour grand Lire la suite…, un compositeur bien oublié aujourd’hui, et qui pourtant faillit s’asseoir à l’Institut dans le fauteuil qu’occupe aujourd’hui M. Auber. ChampeinChampein, Stanislas C.Stanislas C. Champein (Marseille, 19 novembre 1753 – Marseille, 19 octobre 1830), compositeur. A l’âge de 13 ans, il fut maître de chœur de la Collégiale de Pignon en Provence, pour laquelle il composa une messe, un magnificat et des psaumes. En 1776, il vint à Paris où son motet pour grand Lire la suite…, dont le plus grand titre de gloire est un tout petit acte intitulé la MélomanieMélomanie, LaLa Mélomanie, opéra-comique en un acte sur un livret en vers de E. Grenier mis en musique par Stanislas Champein et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 23 janvier 1781.Lire la suite…, a laissé en portefeuille une quinzaine d’ouvrages destinés et même reçus à l’Opéra et à l’Opéra-Comique. Parmi ceux-ci je signale particulièrement à l’attention de MM. de Leuven et Ritt : le Triomphe de CamilleTriomphe de Camille, LeLe Triomphe de Camille, ou les Gaulois dans Rome, opéra en deux actes sur un livret anonyme mis en musique par Stanislas Champein. L’ouvrage existe en manuscrit à la Bibliothèque Nationale de France et n’a jamais été représenté. Il fait partie du testament autographe du compositeur daté Lire la suite….

Quelques mots suffiront pour dire le succès qu’a obtenu la reprise de JaguaritaJaguarita l’IndienneJaguarita l’Indienne, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Fromental Halévy et créé au Théâtre-Lyrique le 14 mai 1855.Lire la suite… et combien Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… est toujours gracieuse et séduisante dans son pittoresque costume de la reine des Anacotas. La partition d’HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… a conservé, elle aussi, la fraîcheur des premières années ; les morceaux qui produisaient tant d’effet au Théâtre-Lyrique sont les mêmes que l’on applaudit encore aujourd’hui : le trio et le final du premier acte, le grand air de Jaguarita avec accompagnement du chœur à bouche fermée, un ravissant duo d’amour, les belles strophes de Mama-Jambo et le chœur si pittoresque et si original du dieu Bambousi qui se chante autour de l’idole. Ces pages, remarquables par l’inspiration mélodique et aussi par l’élégance et les ingénieux détails de l’instrumentation, portent bien la griffe du maître que nous avons aimé, et dont le talent a atteint quelquefois aux sublimes hauteurs du génie.

Si M. PoussardPoussard, Horace-RémyHorace-Rémy Poussard (Château-Gontier/Mayenne, 11 juin 1829 – Sidney/Australie, 12 septembre 1898), violoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de solfège en 1847 et un 1er prix de violon en 1849. Dans les années 1850 il fit des tournées de concerts à Vienne, ConstLire la suite…, qui vient de parcourir pendant plusieurs années les villes et les tribus des deux Amériques, avait rencontré sur son chemin une reine aussi civilisée que la reine des Anacotas, peut-être n’aurait-il jamais songé à retourner en Europe. Mais, au lieu d’une reine hospitalière et douce à l’étranger, il a fait la rencontre d’un Yankee qui lui a volé ses économies, une fortune gagnée à la pointe de son archet. M. PoussardPoussard, Horace-RémyHorace-Rémy Poussard (Château-Gontier/Mayenne, 11 juin 1829 – Sidney/Australie, 12 septembre 1898), violoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de solfège en 1847 et un 1er prix de violon en 1849. Dans les années 1850 il fit des tournées de concerts à Vienne, ConstLire la suite… est un violoniste hors ligne ; il fut élève d’HabeneckHabeneck, Francois-AntoineFrançois-Antoine Habeneck (Mézières, 22 janvier 1781 – Paris, 8 février 1849), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Son père était musicien de l’orchestre de la cour de Mannheim qui s’engagea dans la musique d’un régiment de l’armée française. François était l’ainé deLire la suite… et premier prix du Conservatoire. Je ne le comparerai ni à VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite…, ni à LéonardLeonard, HubertVioloniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François-Antoine Habeneck tout en travaillant comme violoniste à l’orchestre du Théâtre des Variétés puis à celui de l’Opéra-Comique et de l’Opéra. Violon solo des concerts Vivienne, il fit des tournée dLire la suite…, ni à Sivori Sivori, Ernesto CamilloErnesto Camillo Sivori (Gènes, 25 octobre 1815 – Gênes, 19 février 1894), violoniste et compositeur. Élève de Niccolo Paganini, il se produisit dans toute l’Europe, mais surtout à Londres où il fonda en 1845 The Beethoven Quartet Society et collabora avec Berlioz au sein de la New PhilharLire la suite…; il a des qualités toutes personnelles, et à ces qualités qu’on n’acquiert dans aucune école, il joint une pureté de style, une précision de mécanisme et une justesse de son qui lui permettent d’aspirer au premier rang parmi nos virtuoses les plus renommés. M. PoussardPoussard, Horace-RémyHorace-Rémy Poussard (Château-Gontier/Mayenne, 11 juin 1829 – Sidney/Australie, 12 septembre 1898), violoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de solfège en 1847 et un 1er prix de violon en 1849. Dans les années 1850 il fit des tournées de concerts à Vienne, ConstLire la suite… n’a pas donné de concert à Paris cet hiver ; mais, Dieu merci ! ce n’est pas seulement dans les salles de concert qu’il faut aller pour entendre de grands artistes. Et, à ce propos, je tiens à m’excuser auprès de Mlle PallocPalloc, LouiseLouise Palloc (? – ?), pianiste. Elle étudia avec Clara Pfeiffer et se produisit à Paris de 1866 à 1869 puis on perd sa trace.Lire la suite…, une jeune, jolie et très habile pianiste, et à lui dire qu’il n’y a pas tout à fait de ma faute si elle ne s’est pas reconnue, dans mon dernier feuilleton, sous le nom de Mlle Palve.

E. REYER.