Le Journal des Débats, 19 octobre 1867 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU 19 OCTOBRE 1867.

EXPOSITION UNIVERSELLE.

Les instrumens les ouvrages de musique (éditions).

 (Troisième et dernier article. Voir les Numéros des 22 et 30 (sic) Septembre.)

Il semblerait que le jury ait dû proclamer d’une façon incontestable la supériorité des instrumens de M. Adolphe SaxSax, AdolpheAntoine-Joseph Sax dit Adolphe Sax (Dinant, 6 novembre 1814 – Paris, 7 février 1894), facteur d’instruments à vent. Il fit son apprentissage dans l’atelier de son père, également facteur d’instruments à vent, à Bruxelles et étudia la flute et la clarinette. Il s’installa à Paris en juLire la suite…, en accordant le grand prix au célèbre facteur belge, tandis que ses compétiteurs, pour des instrumens de la même catégorie, n’ont obtenu que des médailles d’argent. Mais il y a des natures sceptiques, des esprits indépendans ou indisciplinés qui ne veulent s’incliner ni devant les décrets de la Providence, ni devant les décisions des faibles humains. Et ceux-là prétendent que le succès qui a accueilli à Paris les orchestres militaires de la Prusse et de l’Autriche doit être attribué non seulement au talent des exécutans, mais aussi à l’excellence de leurs instrumens. En effet, cela est surtout vrai pour l’Autriche, et il faut reconnaître que les instrumens de cuivre fabriqués en Bohême, lesquels jouissent d’ailleurs d’une très grande renommée, sont également remarquables par l’éclat et la puissance de leur sonorité et par la douceur de leur timbre. Ne soyons donc pas étonnés si la maison  Cerveny (de Kœniggratz), par exemple, quelle qu’ait été pour elle l’issue de la lutte engagée au Champs-de-Mars, ne se considère pas tout à fait comme ayant perdu la bataille. Parmi les facteurs dont les produits ont été médaillés, je citerai, dans la section française, MM. GautrotGautrot, Pierre-LouisPierre-Louis Gautrot (Auteuil, 1er mars 1812 – Paris, 18 novembre 1882), facteur d’instruments à vent. Il s’établit en 1827 et épousa Charlotte Fischer en 1835. La même année, il devint l’assistant de Jean Auguste Guichard (Ruffec/Charente, ca. 1805 – Claye-Souilly/Seine-et-Marne, 23 Lire la suite…, CourtoisCourtois, AntoineAntoine Courtois (1770-1855), facteur d’instrument à vent. Il établit son premier atelier en 1803. Son fils, Denis Courtois lui succéda en 1844. Il améliora la fabrication des pistons et breveta son invention en 1851. Il travailla à l’amélioration des modèles et obtint une médaille d’oLire la suite… et Mme veuve Besson ; MM. MahillouMahillon, Charles-BorroméeCharles-Borromée Mahillon (1813-1887), facteur d’instruments à vent. En 1836, il fonda sa firme, C. Mahillon & Co., à Bruxelles. En 1844, il ouvrit un atelier à Londres, où il devint en 1856 le pourvoyeur d’instruments à vent pour l’armée britannique. En 1865, son fils Victor CharleLire la suite… père et fils, de Bruxelles ; François Bock, de Vienne ; Henri Distin, de Londres, et PelittiPelittiLa Firme Pelitti était une manufacture d’instruments, fondée à Varèse/Lombardie au milieu du 18e siècle par Luigi Pelitti, qui produisit d’abord des clavecins et des orgues d’église, puis des instruments à vent. Son fils Giovanni poursuivit les activités de son père. Il eut lui-même Lire la suite…, de Milan, fournisseur militaire du roi d’Italie et du Sultan Abdul-Aziz, dont les instrumens de cuivre, de laiton et de pakfond auraient peut-être mérité mieux qu’une médaille de bronze. Les facteurs italiens devraient rechercher particulièrement les moyens de pousser à leur dernier degré de perfection les instrumens de cuivre, parce que ces instrumens, plus encore qu’en France et en Allemagne, sont en Italie la base des orchestres militaires. C’est au cornet à pistons que sont presque toujours confiés les soli, chants d’amour ou cabalettes, et je me souviens même d’avoir entendu à Vérone, il y a très peu de temps, un cornettiste fort habile rendre avec beaucoup d’expression les cris de désespoir d’Eléonora, au quatrième acte du Trovatore.Méthode de piano du ConservatoireJean-Louis Adam : Méthode de piano du Conservatoire. Paris : imp. du Conservatoire de musique, An XIII [1804/5]Lire la suite… C’était à l’église San-Fremo-Maggiore, où les troupes de la garnison entendaient la messe, au moment de l’Elévation.  Mais peut-être les vœux que je forme pour le perfectionnement des instrumens de cuivre en Italie arrivent-ils un peu tard, car on prête au gouvernement du roi Victor-EmmanuelVictor Emmanuel IIVittorio-Emanuele-Maria-Alberto-Eugenio-Ferdinando-Tommaso di Savoia dit Victor Emmanuel II (Turin, 14 mars 1820 – Rome, 9 janvier 1878), roi d’Italie. Il est le fils aîné de Charles-Albert de Savoie-Carignan et de Marie-Thérèse de Toscane. Il passa les premières années de sa vie à FlorenLire la suite… l’intention de supprimer les musiques militaires, si ce n’est déjà fait. On ne laisserait aux régimens que leurs clairons et leurs tambours.

Parmi les instrumens à vent (bois) récompensés et non récompensés par le jury international, il faut mentionner d’une manière spéciale les flûtes d’argent de Théobald BoehmBoehm, ThéobaldThéobald Boehm (Munich, 9 avril 1794 – Munich, 25 novembre 1881), flûtiste, compositeur et facteur d’instruments à vent. Fils d’un orfèvre qui lui apprit son métier, il étudia la flûte avec Johann Nepomul Kapeller, flûtiste de l’orchestre royal de la cour de Munich, de 1810 à 1812. Lire la suite…, de Munich, et celles de M. Gilles Forni, de Milan, établies d’après le système Briccialdi Briccialdi, GiulioGiulio Briccialdi (Terni/Ombrie, 2 mars 1818 – Florence, 7 décembre 1881), flûtiste. Il étudia avec son père et au décès de ce dernier se rendit à Rome, où il joua dans les orchestres des théâtres tout en étudiant la composition à l’Académie Santa Cecilia. En 1835, ses études termiLire la suite…; les hautbois de M. TriebertTriébert, FrédéricFrédéric Triébert (Paris, 8 mai 1813 – Paris, 19 mars 1878), facteur d’instruments à vent. Fils du facteur d’instruments Guillaume Triébert (1770-1847), qui avait fondé la maison en 1810 et dont il prit la succession en 1848. En 1847, il inventa un embout mobile qu’il patenta ; il modLire la suite…, de Paris, bien supérieurs comme timbre et comme justesse aux hautbois qui nous sont venus d’Allemagne ; les magnifiques clarinettes de Romero y Andia, de Madrid, et celles de M. VinatreriVinatieri, FortunatoMaison Vinatieri. Fortunato Vinatieri était un facteur d’instruments à vent qui obtint une médaille d’argent à l’Exposition nationale des produits de l’industrie à Turin en 1858. Il fut un temps associé avec Vincenzo Castlas. Son fils, Camillo, travailla dans son atelier. À l’ExposiLire la suite… (section italienne). L’amour-propre national des Espagnols aurait été peu satisfait si de tous les instrumens que la Péninsule nous a envoyés nous eussions admiré que le piano de M. EslavaEslava, Bonifacio SanmartinBonifacio Sanmartin Eslava (Burlata/Navarre, ? 1829 – Madrid, ? 1882), violoncelliste, éditeur et facteur de piano. Il reçut son éducation musicale auprès de son oncle maternel, le compositeur Hilarion Eslava, d’abord à Pampelune puis, à partir de 1844, à Madrid, où son oncle fut nommLire la suite… et les clarinettes de M. Romero : nous avons admiré aussi les merveilleuses incrustations et la belle qualité de son des guitares de MM. Francisco Gonzalès [Gonzalez], de Madrid, et Anselmo Fuentes, de Saragosse ; les unes comme les autres plus dignes de figurer dans les cabinets des collectionneurs que d’être grattées sous les balcons par les donneurs de sérénades.

Deux harpes de genres différens ont été exposées par la maison ErardErard, SébastienSebastian Erhard dit Sébastien Érard (Strasbourg, 5 avril 1752 – Passy, 5 août 1831), facteur de clavecins, de pianos et de harpes. Fils d’un ébéniste, il travailla dans l’atelier de son père et prit des cours de dessin, de géométrie et d’architecture. En 1768, il s’installa à ParLire la suite… et Ce ; celle-ci est élégante et richement décorée ; celle-là est d’une simplicité sévère : style gothique, bois de palissandre sculpté, sans la moindre incrustations d’or ou d’ivoire ; toutes deux sont à double mouvement. M. DumontetDumontet, François-Alexandre-LucienFrançois-Alexandre-Lucien Dumontet (Paris, 18 mars 1835 – ?), harpiste. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix en 1847. En 1864, il fut engagé comme professeur au Conservatoire de Strasbourg.Lire la suite…, ex-harpiste de l’Opéra, actuellement professeur au Conservatoire de Strasbourg, faisait habilement valoir, un jour que je me promenais dans les galeries de l’Exposition, l’admirable sonorité de ces magnifiques instrumens. Depuis longtemps il n’y a plus de bardes en Europe, et avant peu, en France comme en Allemagne, il n’y aura plus guère de harpistes. Le piano a tué la harpe ; pour ressusciter cet instrument si poétique dans un salon, si utile dans l’orchestre, il faudrait d’abord que les professeurs du Conservatoire en rendissent l’étude aussi attrayante que possible à leurs pensionnaires, sur la vocation desquels ils ont une influence incontestable. Les classes de piano sont encombrées ; la classe de harpe compte à peine quelques élèves. Plus encore que le piano, la harpe est un instrument féminin ; c’est parmi les jeunes filles qu’il faudrait surtout en répandre le goût, et les plus jolies y seraient d’autant moins rebelles, qu’aucun instrument ne fait valoir aussi bien que celui-là la grâce des mouvemens et l’élégance des attitudes. Un orchestre d’opéra ou de symphonie ne présenterait-il pas un coup d’œil plus séduisant si quelques robes blanches se mêlaient aux habits noirs des exécutans ? Et pourtant cela ne s’est vu que bien rarement en France, et jamais au théâtre. J’ai toujours regretté, en entendant le trio du cinquième acte des HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite… et la sublime apothéose de Marguerite dans la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chœur, chœur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite…, de M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, que les parties de harpes, si essentielles et si écoutées, ne fussent pas confiées à des jeunes filles. Le poëte du quatorzième siècle qui a comparé dans une pièce de vers sa maîtresse à la harpe eût été de mon avis : après avoir fait l’éloge de cet instrument qui avait alors vingt-cinq cordes, et qui fut, selon lui, celui dont jouait David, OrphéeOrphéeOrphée, figure mythique, héros de la mythologie grecque, serait le fils de Œagre, roi de Thrace et de Calliope, muse de la poésie épique et de l’éloquence. Poète et musicien, il fit partie de l’expédition des Argonautes pour s’emparer de la Toison d’or et couvrit par ses chants ceux Lire la suite… et Apollon, il dit que la première corde est bonté, la seconde gaîté, la troisième douceur, la quatrième humilité, etc. On le voit, la harpe est bien un instrument féminin. Thomas MooreMoore, ThomasThomas Moore (Dublin, 28 mai 1779 – Sloperton/Angleterre, 25 février 1852), poète et écrivain. Il fit des études de droit à Trinity College à Dublin puis à Middle Temple à Londres en 1799. Il devint célèbre pour ses poèmes sur des mélodies irlandaises dont il publia, entre 1808 et 1834Lire la suite…, dans une ballade traduite par M. GounetGounet, ThomasThomas Gounet (Lyon, 28 décembre 1798 – Fontaines/Saône-et-Loire, 18 juillet 1869), traducteur. Il était chef de bureau au ministère de l’instruction publique. Grand ami de Hector Berlioz, qui mit en musique ses poèmes librement traduits de Thomas Moore sous le titre de Neuf Mélodies op. 2Lire la suite…, et que M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a mise en musique, raconte que la harpe est une sirène métamorphosée :

Cette harpe chérie, à te chanter fidèle,

Etait une sirène à la voix douce et belle,

On l’entendait au fond des eaux.

Aux approches du soir, glissant sur le rivage,

Elle venait chercher, couverte d’un nuage,

Son amant parmi les roseaux.

Hélas ! elle aimait seule, et ses larmes brillantes

Baignèrent bien des nuits ses tresses ondoyantes,

Doux trésors à l’amour si chers !

Mais une flamme pure au ciel est précieuse,

Il transforma soudain en harpe harmonieuse

La plaintive vierge des mers.

 

En contours gracieux tout son corps se balance ;

Sur sa joue on croit voir un rayon d’espérance

Et son sein palpiter encore ;

Ses cheveux dégagés du flot qui les inonde,

Recouvrent ses bras blancs qui ne fendront plus l’onde

Et deviennent des cordes d’or.

 

Aussi pendant longtemps cette harpe chérie

Disait-elle à la fois la sombre rêverie

Et d’amour les plaisirs discrets…

Elle soupire encor la joie et la tristesse ;

Quand je suis près de toi, les accens d’allégresse ;

Loin de toi le chant des regrets….

Voilà l’origine que donne à la harpe le poète irlandais, tandis que certains auteurs en attribuent l’invention aux Mysiens. BurneyBurney, CharlesCharles Burney (Shrewsbury, 7 avril 1726 – Chelsea, Londres, 12 avril 1814), musicologue. Il étudia l’orgue avec l’organiste de la cathédrale de Chester de 1739 à 1742. Il assista son demi-frère, organiste à Shrewsbury, tout en apprenant la composition en autodidacte. L’année suivante, iLire la suite…, dans son Histoire de la musique, parle d’un tableau peint à la fresque qui décore le tombeau présumé du père de Sésostris dans les ruines de Dioplis, près celles de Thèbes. Cette fresque représente un homme jouant de la harpe : « Il est vêtu d’une tunique telle que les hommes en portent en Nubie et les femmes en Abyssinie… Il paraît gros, âgé d’à peu près cinquante ans, et du noir le plus beau parmi les Egyptiens. » Je conviens que ce n’est pas devant la fresque du tombeau de Dioplis que les jeunes filles auxquelles je recommande l’étude de la harpe sentiraient se révéler en elles leur goût pour cet instrument.

On s’arrête avec curiosité devant les théorbes, les mandolines, les trompettes asiatiques, les gusslis à cinq cordes, les balalaïkas et les gudoks de la section russe ; mais on regrette de ne pouvoir se faire une idée du timbre et de la qualité du son de ses instrumens, tandis qu’à quelques pas de là on peut aller entendre grincer les rebabs et résonner les darboukas du café arabe. Vraiment la commission impériale, au lieu d’organiser des concerts pseudo chinois, eût été mieux inspirée en appelant à Paris des musiciens slaves ou cosaques, zaporogues ou mongols, lesquels nous auraient initiés aux chants si originaux de leurs pays, comme l’ont fait pour les airs tziganes les musiciens hongrois du café Fanta. Ceux-là, ce n’est pas la commission impériale qui les a fait venir ; ils sont venus engagés par un spéculateur, ainsi que l’étaient à Vienne, il y a quelques années, les frères FarkasFarkas, MiskaMiska Farkas (Györ [Raab]/Hongrie, 8 mars 1829 – Györ [Raab]/Hongrie, 24 février 1890), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Il forma avec son frère Jozsef Farkas (1818 – ?) et ses enfants un orchestre de musique tzigane qui se produisit à Vienne ainsi que dans les grandes villesLire la suite…, de Raab, par M. Johann Strauss, directeur des concerts du Volksgarten. Je ne comparerai pas l’un à l’autre ces deux orchestres, composés à peu près des mêmes élémens, et qui ont chacun leurs qualités et leur mérite. A Paris, comme à Vienne, c’est le joueur de zymbala qui attire l’attention et étonne par la rapidité vertigineuse avec laquelle ses petites baguettes frappent les cordes de laiton et d’acier. Sur un thème donné, il improvise souvent des variations mêlées de fioritures, de trilles, de gammes et d’enjolivemens de toutes sortes qui n’altèrent presque jamais la régularité du rhythme marqué par l’accompagnement. Ce genre d’improvisation est d’ailleurs un des caractères saillans de la virtuosité des musiciens tziganes. Il faut lire le livre extrêmement curieux que M. LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite… a publié il y a quelques années : Des Bohémiens et de leur musique en HongrieDes Bohémiens et de leur musique en HongrieF. Liszt:Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie. Paris : A. Bourdillat, 1859.Lire la suite…, si l’on veut se rendre un compte exact du talent de ces instrumentistes nomades, entrevoir leur physionomie pittoresque, et s’initier à leurs étranges habitudes. On y trouvera aussi un chapitre spécial, et ce n’est pas le moins intéressant, consacré aux chanteuses bohémiennes, et à la fascination que ces brunes beautés exercent sur les boyards moscovites : « On a beaucoup parlé, dit M. LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…, des bayadères et des almées de l’Inde, des voluptueux enivremens de leur beauté, pourtant, lorsqu’il en est venu à Paris, elles sont reparties sans que Paris fut en émoi pour cela. Mais les bohémiennes ne quitteraient pas impunément Moscou. Elles s’y sont fait une place dans les archives des premières familles de l’empire, place marquée en rouge et en noir, en plaisirs sans pareils et en pertes irréparables. Elles sont devenues la terreur des mères et des tuteurs, et si l’on écoute parler ceux-ci, on les entendra conter avec effroi et horreur l’histoire de plus d’un prince qui aura dévoré avec elles, en fêtes et en festins, danses et punchs, joies et délices, tout son patrimoine de millions au bout de quelques étés ; de tel comte qui se sera tué de rage de ne pouvoir concourir avec eux ; de plus d’un jeune seigneur qui aura puisé auprès d’elles le dégoût de la vie et de tous les ses biens. De moins jeunes, de moins forts y trouvent une douce stupidité, et se complaisent à les posséder, par les yeux, toujours  et toutes les fois comme un Thériaki. Qui pourrait compter énumérer leurs moins brillantes, moins illustres et plus nombreuses victimes encore ? On en comprendra la foule en voyant ces musiciennes qui sont belles en effet, et dont les chants peuvent porter l’ivresse même dans les cerveaux que leurs poses séductrices ne troubleraient pas. » Et cela m’a été confirmé par un écrivain russe fort célèbre, un conteur de beaucoup d’imagination et d’esprit, M. le comte de  TourgueneffTourgueniev, IvanIvan Tourgueniev (Orel/Russie, 9 novembre 1818 – Bougival/France, 3 septembre 1883), écrivain. Il grandit avec ses deux frères dans une propriété appartenant à sa mère et située au Nord de Mtsensk. Confié à des précepteurs étrangers, il apprit le français, l’allemand, l’anglais, leLire la suite… [Tourgueniev]Tourgueniev, IvanIvan Tourgueniev (Orel/Russie, 9 novembre 1818 – Bougival/France, 3 septembre 1883), écrivain. Il grandit avec ses deux frères dans une propriété appartenant à sa mère et située au Nord de Mtsensk. Confié à des précepteurs étrangers, il apprit le français, l’allemand, l’anglais, leLire la suite…. Il voyageait avec un de ses amis, et tous deux s’en allaient demander l’hospitalité à un seigneur russe qui avait épousé une chanteuse tzigane. C’était le soir ; aucune lumière ne brillait aux fenêtres du château, situé à quelques lieues de Moscou. Les deux voyageurs frappent à la porte ; personne ne leur répond ; la neige leur fouettait le visage, et la perspective de passer la nuit couchés dans un traîneau leur semblait fort peu attrayante. Ils frappèrent avec plus d’impatience, et enfin la voix d’un moujik leur demande ce qu’ils viennent faire dans une demeure dont le maître est absent. Mais la châtelaine, éveillée, ayant appris le nom des visiteurs, qu’elle savait être des amis de son mari, donne l’ordre d’ouvrir. A la vue de cette femme maigre, les cheveux en désordre, et vêtue d’une loque, qu’ils trouvèrent accroupie sur un divan dans un salon à peine éclairé, M de TourgueneffTourgueniev, IvanIvan Tourgueniev (Orel/Russie, 9 novembre 1818 – Bougival/France, 3 septembre 1883), écrivain. Il grandit avec ses deux frères dans une propriété appartenant à sa mère et située au Nord de Mtsensk. Confié à des précepteurs étrangers, il apprit le français, l’allemand, l’anglais, leLire la suite… et son ami éprouvèrent le même sentiment, la même répulsion ; mais, en gens bien élevés, ils firent bonne contenance, et comme auprès d’elle était une gussli ou une balalaïka, ils la prièrent de bien vouloir leur chanter quelque chanson de son pays. Alors, après avoir préludé sur l’instrument dont elle s’accompagnait, elle chanta : c’était d’abord une sorte de mélopée lente et plaintive. A la seconde strophe, le mouvement s’anima, le rhythme devint plus accentué et plus rapide, les ports de voix plus expressifs, et enfin les accents les plus passionnés éclatèrent avec une énergie sauvage ; les traits de la chanteuse se poétisaient, ses yeux lançaient des flammes ; tout son être frémissait ; les deux auditeurs se sentaient agités comme par un courant magnétique ; la « sorcière au teint de cigare » était transfigurée. « En cet instant, me dit M. de TourgueneffTourgueniev, IvanIvan Tourgueniev (Orel/Russie, 9 novembre 1818 – Bougival/France, 3 septembre 1883), écrivain. Il grandit avec ses deux frères dans une propriété appartenant à sa mère et située au Nord de Mtsensk. Confié à des précepteurs étrangers, il apprit le français, l’allemand, l’anglais, leLire la suite…, mon ami et moi, nous comprîmes par quel sentiment irrésistible l’hôte que nous venions visiter avait dû être entraîné vers cette étrange créature. Le jour s’était levé à l’horizon, et elle ne chantait plus ; mais nous étions encore sous le charme de ses regards et de sa voix. »

Quelques uns de ceux qui liront ce récit regretteront peut-être avec moi que la commission impériale, tout en affirmant son goût pour la musique chinoise, ne nous ait pas donné le plaisir d’entendre à Paris « une de ces magiciennes qui sont belles en effet, et dont les chants peuvent porter l’ivresse même dans les cerveaux que leurs poses séductrices ne troubleraient pas. »

La Russie ne figure sur la liste des récompenses décernées par le jury à la section de musique que pour les pianos de MM. Malecki et Schroeder, de Varsovie, lesquels ont obtenu une médaille d’argent. Ces pianos, qui m’ont paru d’une belle sonorité, ont été essayés devant moi par un jeune Russe nommé CzeczottCzeczott, WitoldWitold Czeczott [Danielewicz-Czeczot] (Boracin, près de Navahroudak/Russie, aujourd’hui Biélorussie, 20 décembre 1846 – Pinsk/Pologne aujourd’hui Biélorussie, 24 janvier 1929), pianiste, compositeur et prêtre. Il étudia au Conservatoire de Varsovie avec Wladyslaw Zemlinski, puis avec FraLire la suite… (prononcez Tchettchott) dont le doigté délicat, le jeu distingué et sentimental m’ont rappelé la manière de ChopinChopin, Frédéric-FrançoisFrédéric-François Chopin (Zelazowa près Varsovie, 1er mars 1810 – Paris, 17 octobre 1849), compositeur et pianiste. S’il étudia la musique avec Joseph Elsner, l’orgue et le piano avec Wilhelm Würfel, Chopin fut essentiellement un pianiste autodidacte.Ses premières compositions, des PoLire la suite…. Après avoir complimenté M. CzeczottCzeczott, WitoldWitold Czeczott [Danielewicz-Czeczot] (Boracin, près de Navahroudak/Russie, aujourd’hui Biélorussie, 20 décembre 1846 – Pinsk/Pologne aujourd’hui Biélorussie, 24 janvier 1929), pianiste, compositeur et prêtre. Il étudia au Conservatoire de Varsovie avec Wladyslaw Zemlinski, puis avec FraLire la suite… sur son talent d’exécution, j’ai voulu savoir de qui était le morceau qu’il venait de me faire entendre, et dans lequel certaines harmonies très élégantes et de mélodieuses pensées tout à fait originales m’avaient particulièrement frappé. Je ne savais, en vérité, à quel maître allemand attribuer ce morceau, et je n’ai pas été peu surpris en apprenant qu’il était de la composition de M. CzeczottCzeczott, WitoldWitold Czeczott [Danielewicz-Czeczot] (Boracin, près de Navahroudak/Russie, aujourd’hui Biélorussie, 20 décembre 1846 – Pinsk/Pologne aujourd’hui Biélorussie, 24 janvier 1929), pianiste, compositeur et prêtre. Il étudia au Conservatoire de Varsovie avec Wladyslaw Zemlinski, puis avec FraLire la suite… lui-même. C’est la préface instrumentale transcrite pour le piano, d’un opéra intitulé le Roi Lear.

La musique des peuples orientaux n’a subi, depuis son origine, aucune transformation sérieuse, et leurs instrumens n’ont guère varié non plus. Dans les différentes collections de l’Egypte, de la Turquie, de la Chine, du Japon et de la Grèce, il n’y a donc qu’à constater les progrès réalisés sous le rapport du travail mécanique, et à s’extasier, si l’on veut, sur la richesse, la profusion des ornemens et des incrustations. Les mandolines de Constantinople et de Syrie offrent les plus beaux spécimens de l’art oriental moderne par leurs fines ciselures et leur élégant damasquinage ; les rebabs à manches de cuivre de la Régence de Tunis, les luths d’Athènes, les trompettes de Syra, les tchoungs, les kings, les tchés et les koans de l’Empire du Milieu, les zamirs et les meusmars ; hautbois et clarinettes des Egyptiens, les caneums aux cordes multiples, les flûtes de roseau et d’ivoire, tous ces instrumens et bien d’autres encore dont la nomenclature serait beaucoup trop longue, excitent l’attention des visiteurs, autant par leurs formes capricieuses que par le luxe et la fantaisie de leur ornementation. Mais je crois que ceux qui les examinent avec le plus d’intérêt, avec la curiosité la plus vive, éprouvent bien moins le désir de les entendre résonner sous les doigts des virtuoses indigènes, que de les accrocher, parmi d’autres objets d’art, aux murs de leur cabinet.

Les envois faits par les peuples du Nord sont peu importans, et à peu près insignifians au point de vue pittoresque : on ne voit figurer à l’Exposition ni les larges violons du Hardanger, ni le kannus des Lapons, ni le luurDes Bohémiens et de leur musique en HongrieF. Liszt:Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie. Paris : A. Bourdillat, 1859.Lire la suite… des bergers norvégiens, ni les pibrocks des montagnards écossais. Nous retrouverons probablement ceux-ci au Théâtre-Lyrique dans la Jolie fille de Perth.Jolie Fille de Perth, LaLa Jolie Fille de Perth, opéra en quatre actes sur un livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par Georges Bizet et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 26 décembre 1867.Lire la suite…

Les publications nouvelles exposées par les éditeurs français et étrangers forment plusieurs catégories, et comprennent les œuvres lyriques modernes, les œuvres classiques, parmi lesquelles celles pour le piano sont en majorité, les solfèges et les méthodes d’enseignement. Il résulte évidemment de l’examen des collections envoyées par M. HeugelHeugelHeugel, éditeur. Jacques-Léopold Heugel (La Rochelle, 1er mars 1815 – Paris, 12 novembre 1883), éditeur et professeur de musique et de chant. À l’occasion d’un remboursement de prêt à l’éditeur de musique Antoine Meissonnier, il en devint le partenaire le 1er janvier 1839. En févrierLire la suite… et par M. LemoineLemoineLemoine, éditeur. Antoine-Marcel Lemoine (Paris, 3 novembre 1763 – Paris, 10 avril 1816), compositeur, guitariste et éditeur de musique. En 1796, il fonda sa maison d’édition, qu’il confia en 1811 à son fils aîné, François Lemoine (Paris, 1782 – Paris, 18 mai 1854). Celui-ci la dirigeLire la suite…, que nous arrivons à la perfection typographique dont les Allemands nous avaient fourni jusqu’à présent les plus remarquables échantillons. Les valses de ChopinChopin, Frédéric-FrançoisFrédéric-François Chopin (Zelazowa près Varsovie, 1er mars 1810 – Paris, 17 octobre 1849), compositeur et pianiste. S’il étudia la musique avec Joseph Elsner, l’orgue et le piano avec Wilhelm Würfel, Chopin fut essentiellement un pianiste autodidacte.Ses premières compositions, des PoLire la suite… et de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, les sonates du même maître pour piano et violon (partition grand format), les études de Stephen HellerHeller, StephenStephen [Istvan] Heller (Pest, 15 mai 1813 – Paris, 14 janvier 1888), compositeur et pianiste. Il étudia un temps avec Carl Czerny à Vienne où il fit la connaissance de Beethoven et de Schubert ; il fit ses débuts comme pianiste en 1828. De 1830 à 1838 il vécut à Augsbourg où il étudia lLire la suite…, le Panthéon des pianistesPanthéon des pianistes, LeLe Panthéon des pianistes: œuvres choisies des grands maîtres, Paris: H. Lemoine, [1858]-Lire la suite… (œuvres choisies des grands maîtres) et le petit PianistePetit pianiste, LeLe Petit pianiste, collection de morceaux très faciles, pour piano à deux et à quatre mains, et piano et violon, par différents auteurs. Paris: H. Lemoine, [1860-1882]Lire la suite…, ont valu à M. Henry Lemoine une médaille d’argent, et ne le cèdent en rien aux publications de Breitkopf et Haertel, de Leipsick [Leipzig], ni à celles de HallbergerHallbergerHallberger, éditeur. Ludwig dit Louis Hallberger (Plochingen/Bade-Wurtemberg, 16 novembre 1796 – Stuttgart, 9 juin 1879), éditeur et libraire. Il apprit les affaires auprès du marchand de draps Georg Friedrich Barrier, dont il épousa la fille en 1820 et devint partenaire de son beau-père. SonLire la suite…, de Stuttgard [Stuttgart]. On ne saurait rien souhaiter de plus gracieux, de plus correct et de plus soigné que cette édition diamant des trente-six sonates de Beethoven, qui forment cinq volumes d’un prix de bon marché tout à fait exceptionnel : car voilà le problème qu’il faut absolument résoudre aujourd’hui : c’est de mettre la musique à la portée de tout le monde, puisqu’il est certain que nous vivons à une époque où tout le monde apprend la musique, où tout le monde aime la musique, où la musique n’a jamais été mieux comprise et plus honorée. M. Henry Lemoine a confié le soin de revoir et d’annoter ses publications à des artistes compétens ; M. HeugelHeugelHeugel, éditeur. Jacques-Léopold Heugel (La Rochelle, 1er mars 1815 – Paris, 12 novembre 1883), éditeur et professeur de musique et de chant. À l’occasion d’un remboursement de prêt à l’éditeur de musique Antoine Meissonnier, il en devint le partenaire le 1er janvier 1839. En févrierLire la suite… s’est assuré également le concours des professeurs les plus expérimentés, et, à l’imitation des Firmin DidotFirmin DidotFirmin Didot (Paris, 14 avril 1764 – Mesnil-sur-l’Estrée, 24 avril 1836), imprimeur, éditeur, graveur et fondeur, créateur de caractères typographiques et homme politique. Il était le second fils de François-Ambroise Didot, imprimeur et le petit-fils de François Didot, le premier imprimeuLire la suite…, il a été donné par l’intelligent éditeur plus d’une gratification à quiconque découvrirait dans le tirage des dernières épreuves une faute passée inaperçue. Dans la collection HeugelHeugelHeugel, éditeur. Jacques-Léopold Heugel (La Rochelle, 1er mars 1815 – Paris, 12 novembre 1883), éditeur et professeur de musique et de chant. À l’occasion d’un remboursement de prêt à l’éditeur de musique Antoine Meissonnier, il en devint le partenaire le 1er janvier 1839. En févrierLire la suite…, j’ai d’abord remarqué la grande méthode de L. AdamAdam, Jean-LouisJean-Louis Adam (Muttersholtz/Bas-Rhin, 3 décembre 1758 – Paris, 8 avril 1848), pianiste, compositeur et professeur de piano. Il étudia le piano avec Johann Friedrich Edelmann et débuta sa carrière vers 1780. En 1797, il fut nommé professeur de piano au Conservatoire de Paris ; il conserva cLire la suite…, adoptée par le Conservatoire et considérée comme un des ouvrages les plus complets et les mieux faits qui aient jamais été écrits sur l’enseignement du piano ; d’autre méthodes élémentaires se groupent autour de celle-là qui ont bien leur mérite et leur utilité : les Exercices rythmiques et mélodiquesExercices rythmiques et mélodiques du premier âge, op. 42François-Hippolyte Valiquet: Le Berquin des jeunes pianistes exercices rythmiques et mélodiques du premier âge, op. 42. Paris : Heugel & C.ie, [1862]Lire la suite… de H. ValiquetValiquet, François-HippolyteFrançois-Hippolyte Valiquet (Paris, 6 juin 1817 – Paris, 4 avril 1879), compositeur et professeur de musique. Il enseigna le piano et composa de nombreuses pièces pour piano à usage didactique, parmi lesquels Le Premier Âge ou Le Berquin des jeunes pianistes, (Paris, Heugel & Cie., 1857) et Lire la suite… et son Berquin des jeunes pianistesBerquin des jeunes pianistes, LeFrançois-Hippolyte Valiquet : Le Premier âge ou le Berquin des jeunes pianistes, études et récréations enfantines, en 6 recueils. Paris : Heugel & C.ie, [1857]Lire la suite…, les Etudes élémentaires 30 Études élémentaires, Op. 319Jacques-Louis Battmann : 30 Études élémentaires composées pour les petites mains, Op. 319. Paris: Alphonse Leduc [1889]Lire la suite…de BattmannBattmann, Jacques-LouisJacques-Louis Battmann (Masevaux/Haut-Rhin, 25 août 1818 – Dijon, 7 juillet 1886), organiste et compositeur. Il étudia à Belfort et à l’école normale de Colmar où Theodore Schlosser lui enseigna la composition et Martin Vogt l’orgue. En 1840, il fut organiste à Belfort puis à la cathéLire la suite…, et l’Art de déchiffrerArt de déchiffrer, L’Antoine-François Marmontel: L’Art de déchiffrer, 100 Etudes élémentaires et progressives de lecture musicale, op. 60. Paris : Heugel, [1862]Lire la suite…, cent petites études de lecture musicale, par Marmontel Marmontel, Antoine-FrançoisAntoine-François Marmontel (Clermont-Ferrand, 18 juillet 1816 – Paris, 16 janvier 1898), pianiste et pédagogue. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un premier prix de solfège en 1828, un premier prix de piano et un deuxième prix d’harmonie et d’accompagnement en 1832 et enfLire la suite…; les Etudes de chant et de mécaniqueChant et mécanismeCamille Stamaty : Chant et mécanisme. Etudes progressives divisées en 3 Livres. Paris : Heugel, [1858]  1er Livre. 25 études faciles pour les petites mains, op. 37 ; 2e Livre. 20 études de moyenne difficulté, op. 38 ; 3e Livre. 24 études de perfectionnement, op. 39.Lire la suite…, de Camille Stamaty Stamaty, CamilleCamille Stamaty (Rome, 13 mars 1811 – Paris, 19 avril 1870), pianiste, compositeur, professeur de piano. Fils du consul de France à Civita-Vecchia, il fut initié à la musique par sa mère qui était une excellente cantatrice amateur. Au décès de son père en 1818, la famille retourna en FrancLire la suite…; d’autres Etudes30 Études élémentaires, Op. 319Jacques-Louis Battmann : 30 Études élémentaires composées pour les petites mains, Op. 319. Paris: Alphonse Leduc [1889]Lire la suite… non moins bien graduées et des transcriptions religieuses de Paul Bernard, et encore des Etudes 30 Études élémentaires, Op. 319Jacques-Louis Battmann : 30 Études élémentaires composées pour les petites mains, Op. 319. Paris: Alphonse Leduc [1889]Lire la suite…de ChopinChopin, Frédéric-FrançoisFrédéric-François Chopin (Zelazowa près Varsovie, 1er mars 1810 – Paris, 17 octobre 1849), compositeur et pianiste. S’il étudia la musique avec Joseph Elsner, l’orgue et le piano avec Wilhelm Würfel, Chopin fut essentiellement un pianiste autodidacte.Ses premières compositions, des PoLire la suite… et de Ferdinand HillerHiller, FerdinandFerdinand Hiller (Francfort, 24 novembre 1811 – Cologne, 11 juin 1885), pianiste et compositeur. A la recommandation de son grand ami, Mendelssohn, il étudia à Weimar avec Hummel de 1825 à 1827 puis s’établit à Paris de 1828 à 1835 où il devint l’ami de Chopin, Liszt et Berlioz. Après unLire la suite…. L’Ecole classique du pianoEcole classique du piano, L’Antoine-François Marmontel (éditeur): L’Ecole classique du piano. Paris : Heugel, (1860)- Cet ouvrage est composé de recueils de pièces pour piano des compositeurs suivants: Jean-Sébastien Bach, Ludwig van Beethoven, Muzio Clementi, Johann Baptist Cramer, Jan Ladislav Dussek, John Field, GLire la suite… renferme plus de deux cents pièces signées des plus grands maîtres. MarmontelMarmontel, Antoine-FrançoisAntoine-François Marmontel (Clermont-Ferrand, 18 juillet 1816 – Paris, 16 janvier 1898), pianiste et pédagogue. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un premier prix de solfège en 1828, un premier prix de piano et un deuxième prix d’harmonie et d’accompagnement en 1832 et enfLire la suite… les a classées, accentuées, doigtées et annotées, de manière à éviter à l’élève toute fausse interprétation, et en complétant ainsi des indications de nuances que les vieux maîtres négligeaient le plus souvent. L’édition des ClavecinistesClavecinistes de 1637 à 1790, LesJean-Amédée Lefroid de Méreaux: Les Clavecinistes de 1637 à 1790. Histoire du clavecin, portraits et biographies des célèbres clavecinistes, avec exemples et notes sur le style et l’exécution de leurs œuvres. Œuvres choisies, classées dans leur ordre chronologique, revuesBerquin des jeunes pianistes, LeFrançois-Hippolyte Valiquet : Le Premier âge ou le Berquin des jeunes pianistes, études et récréations enfantines, en 6 recueils. Paris : Heugel & C.ie, [1857]Lire la suite…, doigtées et aLire la suite… est un chef-d’œuvre de typographie. Ce magnifique volume, qui embrasse une période de plus d’un demi-siècle (1625 à 1790), est orné des portraits de Girolamo Frescobaldi, de Henri PurcellPurcell, HenryHenry Purcell (Londres, 10 septembre 1649 – Londres, 21 novembre 1695), compositeur. Le père de Henry Purcell, Henry Purcell senior, était Gentilhomme de la Chapelle Royale et fut nommé le 16 février 1661 chanteur et maître du chœur de l’Abbaye de Westminster. L’oncle du jeune Henry PurcLire la suite…, de François CouperinCouperin, FrançoisFrançois Couperin (Paris, 10 novembre 1668 – Paris, 11 septembre 1733), compositeur. Surnommé le grand, il était le fils de Charles Couperin, organiste depuis 1661 à l’église Saint-Gervais de Paris. Au décès de son père, en 1679, il lui succéda à ce poste mais ne prit officiellement le tLire la suite…, dit le Grand, de Jean-Sébastien BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite…, d’Emmanuel Bach, de HaendelHandel, Georges FredericGeorge Frideric Haendel (Halle, 23 février 1685 – Londres, 14 avril 1759), compositeur. Il étudia la composition avec Friedrich Wilhelm Zachow, organiste à Halle. En 1703, il accepta le poste de violoniste dans l’orchestre de Hambourg. C’est là qu’il composa son premier opéra, Almira (1Lire la suite…, de Benedetto MarcelloMarcello, Benedetto GiacomoBenedetto Giacomo Marcello (Venise, 24 juin 1686 – Brescia, 24 juillet 1739), administrateur et compositeur. Après des études de droit, il servit dans l’administration de la République de Venise. En 1728, il épousa son élève Rosanna Scalfi, puis fut muté comme gouverneur provincial à PulLire la suite…, de Domenico Scarlatti, de RameauRameau, Jean-PhilippeJean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris, 12 septembre 1764), compositeur. Fils de l’organiste Jean Rameau, il étudia au collège jésuite des Godrans mais interrompit ses études suite au décès de sa mère en 1697. Dès 1699, il travailla comme organiste suppléant de son pèreLire la suite…, de ClémentiClementi, MuzioMuzio Clementi (Rome, 23 janvier 1752 – Evesham/Worcester, 10 mars 1832), compositeur, pianiste et facteur de piano. Son précoce talent lui permit d’être nommé organiste à treize ans de l’église San Lorenzo in Damaseo à Rome, mais en 1667 il fut amené en Angleterre par Peter Beckford qui Lire la suite…, de HaydnHaydn, Franz JosefFranz Josef Haydn (Rohrau/Basse Autriche, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809), compositeur. Il étudia avec Johann Mathias Franck, chef de chœur de l’église de Hainburg et fut remarqué par Reutter, maître de chapelle du Stephansdom à Vienne, qu’il le recruta en 1739 ou 1740 comme choristeLire la suite…, de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, de DussekDussek, Jan LadislavJan Ladislav Dussek (Caslav, 12 février 1760 – Saint-Germain-en-Laye, 20 mars 1812), pianiste et compositeur. Il étudia le violon et le piano, et donna son premier concert à Malines en 1779. Il se produisit en concerts en Hollande, où il acquit une grande réputation. En 1782, il se produisit Lire la suite… et de CramerCramer, Johann BaptistJohann Baptist Cramer (Mannheim, 24 février 1771 – Londres, 16 avril 1858), pianiste, compositeur et éditeur. Il étudia la musique avec J. D. Benser, S. Schroeter, C.-F. Abel et Muzio Clementi à Londres, où sa famille s’était installée en 1774. Il débuta comme pianiste le 6 avril 1781, fLire la suite…, admirablement gravés, et accompagnés des biographies de ces maîtres, écrites par Amédée Mireaux [Méreaux]Méreaux, Jean-Amédée Lefroid deJean-Amédée Lefroid de Méreaux (Paris, 17 septembre 1802 – Rouen, 25 avril 1874), pianiste, compositeur et musicologue. Petit-fils du compositeur d’opéras et d’oratorios Nicolas-Jean Lefroid de Méreaux et fils de l’organiste, pianiste et compositeur Jean-Nicolas Lefroid de Méreaux, il Lire la suite…, un artiste de grande valeur et de beaucoup de science, qui a donné tous ses soins à cette importante publication.

L’exposition de MM. ChoudensChoudens, Antoine deAntoine de Choudens (Genève, 15 janvier 1825 – Paris, 16 novembre 1888), éditeur de musique. Il fonda à Paris en 1845 une maison d’édition de musique en reprenant le fonds des éditions d’Antonio Pacini, son beau-père. Il publia la plupart des œuvres de Gounod et beaucoup d’œuvres de Lire la suite…, Brandus et Dufour, EscudierEscudier, LéonLéon Escudier (Castelnaudray, 15 septembre 1815 – Paris, 22 juin 1881), journaliste et éditeur de musique. Avec Marie Escudier ils fondèrent en 1837 le périodique La France musicale, qui soutint l’école musicale italienne. En 1843, ils créèrent une maison d’édition, le Bureau Central dLire la suite… et GérardGérard, EdouardÉdouard Gérard (Marseille, ? – Vincennes, 10 avril 1886), éditeur de musique. En 1859, il prit la succession de Xavier Boisselot à la tête des éditions Compagnie musicale et créa également une nouvelle maison d’édition dont le nom était É. Gérard & Cie.  Cette dernière fut disLire la suite…, se compose plus particulièrement d’œuvres lyriques, parmi lesquelles il y a plus d’un chef-d’œuvre. On y trouve les partitions célèbres qui se sont produites à notre époque, et qui portent les noms de MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, d’AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…, d’HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…, d’HéroldHérold, Louis-Joseph-FerdinandLouis-Joseph-Ferdinand Hérold (Paris, 28 janvier 1791 – Paris, 19 janvier 1833), compositeur. Premier prix de Rome en 1812, il rencontra des succès durables à l’Opera-Comique avec Marie (1826), Zampa (1831), et Le Pré aux clercs (1832).Lire la suite…, de VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…, de GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… et de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…. M. RichaultRichaultRichault, éditeur. Jean-Charles-Simon Richault (Angerville/Essonne, 5 mai 1780 – Paris, 20 février 1866) débuta en 1805 comme marchand-dépositaire de musique. Il commença à publier comme éditeur de la musique en 1816. Il acheta une quinzaine de fonds de musique dont Pleyel, Érard, NadermanLire la suite…, l’un des éditeurs les plus considérables qu’il y ait à Paris, une ancienne et bonne renommée, n’a rien exposé du tout ; aussi ne lit-on pas dans la nomenclature des récompenses obtenues par la section de musique : Médaille d’argent décernée à l’éditeur Simon Richault pour l’excellence de ses produits typographiques.

Plusieurs méthodes et tableaux synoptiques figurent aussi dans le matériel d’enseignement. Après les importants tableaux de lecture musicale de M. Edouard Batiste, organiste de Saint-Eustache et professeur au Conservatoire, je citerai l’ingénieuse invention de M. PaurauxPauraux, Jean-Antoine-AlexisJean-Antoine-Alexis Pauraux [Paureaux] (Paris, 8 août 1814 – ?), professeur de musique. En 1835, il fut nommé professeur assesseur des écoles communales de la ville de Paris, où était enseignée la méthode de chant de Wilhem. Il enseigna le chant au lycée Louis-le-Grand. Il épousa AlphonsLire la suite…, ancien collaborateur de Wilhelm [Wilhem] et successeur de J. d’OrtigueOrtigue, Joseph Louis d’Joseph-Louis d’Ortigue (Cavaillon/Vaucluse, 22 mai 1802 – Paris, 20 novembre 1866), écrivain, critique musical et compositeur. Cousin de Castil-Blaze, il fit des études de droit et devint avocat puis juge auditeur au tribunal civil d’Apt (1828). Rejoignant Paris, il fut attaché au comité dLire la suite… comme professeur de musique au Lycée Louis-le-Grand. C’est une sorte de tableau mobile au moyen duquel les jeunes élèves doivent apprendre plus facilement qu’à l’aide du clavier la constitution de la gamme par intervalles diatoniques, chromatiques et enharmoniques. Les différens accords y sont aussi présentés avec leurs renversemens, et quand l’élève s’est bien rendu compte de la constitution de ces gammes et du renversement de ces intervalles, il n’a plus qu’une difficulté à vaincre, c’est de les chanter.