Le Courrier de Paris, 29 mai 1857, [p. 1-2] (article signé E. Reyer).

Revue musicale.


Je jette dans un chapeau les titres de deux pièces qui viennent d’être jouées à peu de jours d’intervalle, l’une à l’Opéra-Comique, l’autre au Théâtre-Lyrique : La pièce de M. SemetSemet, Théodore-Aimé-ÉmileThéodore-Aimé-Émile Semet (Lille, 6 septembre 1824 – Corbeil, 15 mars 1888), compositeur. Il étudia le violoncelle et l’harmonie au Conservatoire de Lille puis se perfectionna au Conservatoire de Paris auprès d’Halévy. Il se consacra à l’enseignement et à la composition de mélodies,Lire la suite… sort la première ; je commence donc par la pièce de M. SemetSemet, Théodore-Aimé-ÉmileThéodore-Aimé-Émile Semet (Lille, 6 septembre 1824 – Corbeil, 15 mars 1888), compositeur. Il étudia le violoncelle et l’harmonie au Conservatoire de Lille puis se perfectionna au Conservatoire de Paris auprès d’Halévy. Il se consacra à l’enseignement et à la composition de mélodies,Lire la suite…. En me remettant ainsi au hasard, je tranche la question de préséance sans blesser la susceptibilité de personne, et je profite de l’occasion pour déclarer que le Théâtre-Lyrique et l’Opéra-Comique ont également droit à toutes mes sympathies ; je les placerai, si l’on veut, sur la même ligne, et je confesserai que, bien loin d’être rivaux, ils vivent ensemble dans la plus parfaite intelligence.

M. SemetSemet, Théodore-Aimé-ÉmileThéodore-Aimé-Émile Semet (Lille, 6 septembre 1824 – Corbeil, 15 mars 1888), compositeur. Il étudia le violoncelle et l’harmonie au Conservatoire de Lille puis se perfectionna au Conservatoire de Paris auprès d’Halévy. Il se consacra à l’enseignement et à la composition de mélodies,Lire la suite…, jeune compositeur lillois, occupe à l’orchestre de l’Opéra une place illustrée jadis par le timbalier SchneitzhofferSchneitzhoeffer, Jean-Madeleine-MarieJean-Madeleine-Marie Schneitzhœffer (Toulouse, 13 octobre 1785 – Paris, 4 octobre 1852), pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un deuxième prix de piano (an IX). De 1816 à 1820, il fut timbalier dans l’orchestre de l’Opéra, avant d’être nommé chLire la suite… [Schneitzhœffer].

L’apparition sur l’une de nos scènes lyriques d’un jeune compositeur à la tête d’une partition en deux actes doit être saluée comme un évènement des plus heureux et des plus rares. Aussi est-ce un double succès pour M. SemetSemet, Théodore-Aimé-ÉmileThéodore-Aimé-Émile Semet (Lille, 6 septembre 1824 – Corbeil, 15 mars 1888), compositeur. Il étudia le violoncelle et l’harmonie au Conservatoire de Lille puis se perfectionna au Conservatoire de Paris auprès d’Halévy. Il se consacra à l’enseignement et à la composition de mélodies,Lire la suite… d’avoir été joué et d’avoir réussi. Il a demandé son poème à un auteur en vogue dont le nom avait été inséparable jusqu’ici de celui de M. Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite…, et qui, par exception, cette fois, a choisi pour collaborateur Beaumarchais Beaumarchais, Pierre Augustin Caron dePierre Augustin Caron de Beaumarchais (Paris, 24 janvier 1732 – Paris, 18 mai 1899), auteur dramatique, librettiste. Fils d’horloger, il inventa le mécanisme de l’échappement à hampe ainsi qu’un mécanisme de perfectionnement des pédales de harpes. En 1759 il fut nommé professeur de harLire la suite…; il était impossible de mieux choisir. Je n’ai pas eu grand’ peine à retrouver dans les Nuits d’EspagneNuits d’Espagne, LesLes Nuits d’Espagne, opéra-comique en deux actes sur un livret de Michel Carré mis en musique par Théophile Semet et créé au Théâtre-Lyrique le 26 mai 1857.Lire la suite… Bartholo et Rosine, Almaviva et Figaro et avec eux les notaires et les alguazils, les enlèvemens et les sérénades. M. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… a laissé Basile à la porte, et il a eu bien tort ; le personnage de Gil Nunez vêtu en incroyable ne le remplace pas et ne le fait point oublier. Ce rôle de Gil Nunez est échu naturellement à M. GirardotGirardot, Pierre-AdolpheAdolphe Girardot, (Paris, 1er décembre 1808 – Paris 16 février 1874), ténor comique. Il se produisit à Toulouse (1848), Alger (1851 à 1852), Bruxelles (1853 à 1855) avant d’être engagé au Théâtre-Lyrique de 1855 à 1863, où il chanta dans les reprises de Marie (Hérold, 1855), Le SourLire la suite…, l’acteur le plus folâtre du Théâtre-Lyrique, celui qui a le monopole des rôles à cabrioles. Mais prenez-y garde, monsieur Girardot Girardot, Pierre-AdolpheAdolphe Girardot, (Paris, 1er décembre 1808 – Paris 16 février 1874), ténor comique. Il se produisit à Toulouse (1848), Alger (1851 à 1852), Bruxelles (1853 à 1855) avant d’être engagé au Théâtre-Lyrique de 1855 à 1863, où il chanta dans les reprises de Marie (Hérold, 1855), Le SourLire la suite…: la cabriole a du bon, à la condition qu’on n’en abusera pas.

Avant de commencer mon analyse, je voudrais bien demander à messieurs les claqueurs du Théâtre-Lyrique si, dans l’intérêt du public et des auteurs eux-mêmes, ils ne pourraient pas de temps à autre mettre une sourdine à leur enthousiasme. Assurément, et je le dis sans la moindre idée de faire du paradoxe, la pièce eût eu beaucoup plus de succès si elle eût été moins applaudie. Ces bravos, ces trépignemens et ces cris, qui, à un signal convenu, éclatent de tous les points de la salle, finissent par vous agacer singulièrement les nerfs ; on sait ce que cela vaut, et le public ne s’y trompe pas, même depuis qu’on a essayé de lui donner le change en déplaçant le siège traditionnel de la claque. Aujourd’hui ces messieurs ne sont plus sous le lustre ; ils sont partout, et en si grand nombre, et si bruyans, qu’ils font la loi, qu’ils imposent leurs bis et vous assourdissent de telle sorte qu’on a ni le courage ni la force de protester. On a dit que la claque était une institution utile, et respectable sans doute. Je ne suis nullement de cet avis, et je ne comprends même pas l’illusion que conservent les acteurs relativement à des acclamations dont ils sont à peu près les seuls à faire les frais.

S’il n’y avait pas de claque, le public applaudirait ; mais peut-être n’applaudirait-il que quand il y aurait lieu d’applaudir. Voilà évidemment pourquoi la claque est immuable, immuable comme la vanité des uns, la faiblesse et l’indifférence des autres. Et non seulement elle existe, mais elle se perfectionne chaque jour : le claqueur loustic, le claqueur bel-esprit sont d’une invention récente. A la première représentation de la Clé des champsClé des champs, LaLa Clé des champs, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Boisseaux mis en musique par Louis Deffès et créé à l’Opéra-Comique le 20 mai 1857.Lire la suite…, dont je parlerai tout à l’heure, le rideau était à peine tombé sur le discours du régisseur, que des voix nombreuses s’élevaient pour demander l’auteur (l’auteur de la musique, bien entendu). On venait de le nommer, maintenant on voulait le voir. J’étais placé aux stalles d’orchestre ; je me retourne pour contempler tout ce tapage en face, et alors j’avise derrière moi un personnage que j’aurais pris sans cela pour un bourgeois inoffensif, et qui hurlait de toute la force de ses poumons : « L’auteur, l’auteur ! Je parie que c’est un jeune homme. » Ce monsieur aurait parié à coup sûr : il connaissait l’auteur mieux que moi.

Quand l’ouverture des Nuits d’EspagneNuits d’Espagne, LesLes Nuits d’Espagne, opéra-comique en deux actes sur un livret de Michel Carré mis en musique par Théophile Semet et créé au Théâtre-Lyrique le 26 mai 1857.Lire la suite… a été jouée, on a demandé bis, et quelqu’un qui serait entré dans la salle à ce moment-là, aurait pu croire qu’on venait d’exécuter l’ouverture d’OberonOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite… [ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite…]. Que l’on bisse l’ouverture d’OberonOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite…, fort bien ; mais quel rapport y a-t-il entre la préface instrumentale de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, et celle de M. Semet Semet, Théodore-Aimé-ÉmileThéodore-Aimé-Émile Semet (Lille, 6 septembre 1824 – Corbeil, 15 mars 1888), compositeur. Il étudia le violoncelle et l’harmonie au Conservatoire de Lille puis se perfectionna au Conservatoire de Paris auprès d’Halévy. Il se consacra à l’enseignement et à la composition de mélodies,Lire la suite…?

D’ailleurs, l’ouverture des Nuits d’EspagneNuits d’Espagne, LesLes Nuits d’Espagne, opéra-comique en deux actes sur un livret de Michel Carré mis en musique par Théophile Semet et créé au Théâtre-Lyrique le 26 mai 1857.Lire la suite… est très longue, et c’est assez de l’entendre une fois ; ensuite elle manque de variété. Après quelques mesures d’introduction, la valse commence, puis recommence, et l’on croit qu’elle ne finira pas. Une idée, si gracieuse qu’elle soit, perd de son charme quand elle est trop délayée.

Le rhythme ternaire semble cher à M. Semet Semet, Théodore-Aimé-ÉmileThéodore-Aimé-Émile Semet (Lille, 6 septembre 1824 – Corbeil, 15 mars 1888), compositeur. Il étudia le violoncelle et l’harmonie au Conservatoire de Lille puis se perfectionna au Conservatoire de Paris auprès d’Halévy. Il se consacra à l’enseignement et à la composition de mélodies,Lire la suite…; dans tout le cours de son ouvrage, l’auteur l’abandonne rarement et y revient volontiers, même quand il n’a nullement l’intention de s’en servir pour faire de la couleur locale. Il aime aussi la petite flûte, et il en met partout : elle siffle pendant l’orage, elle chante avec les picadors, elle fait mille évolutions joyeuses au son des castagnettes et des tambours basques, et s’unit à la clarinette pour accompagner le boléro d’Inésille. Par la nature de son timbre et de son diapason, la petite flûte est un instrument un peu criard et dont il faut être très sobre ; j’aurais mieux aimé que M. SemetSemet, Théodore-Aimé-ÉmileThéodore-Aimé-Émile Semet (Lille, 6 septembre 1824 – Corbeil, 15 mars 1888), compositeur. Il étudia le violoncelle et l’harmonie au Conservatoire de Lille puis se perfectionna au Conservatoire de Paris auprès d’Halévy. Il se consacra à l’enseignement et à la composition de mélodies,Lire la suite… abusât des timbales.

Le rideau de lève sur un duo de jeunes filles ; quand deux jeunes filles chantent ensemble, elles chantent l’amour. Inésille aime Scipion, et Carmen songe à Franck Owen, un jeune enseigne avec qui elle a dansé à Gibraltar au bal du gouverneur. Le moyen dont s’est servi M. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… pour émailler sa pièce d’uniformes anglais est des plus ingénieux : ses principaux personnages habitent Cadix ; quelque temps avant l’action, il leur fait passer le détroit. Et alors il est tout naturel de retrouver plus tard des habits rouges dans la maison du docteur Moreto, docteur à la façon de Bartholo et que l’on peut appeler moins ironiquement que son aîné :

Marescalco al regimento.

Seulement le Bartholo des Nuits d’EspagneNuits d’Espagne, LesLes Nuits d’Espagne, opéra-comique en deux actes sur un livret de Michel Carré mis en musique par Théophile Semet et créé au Théâtre-Lyrique le 26 mai 1857.Lire la suite… n’a aucune prétention à la main de sa pupille qu’il destine au seigneur Gil Nunez, 1e plus riche marchand de Cadix. Il traite bêtes et gens, et rien n’est comique (au point de vue de l’opéra-comique) comme les quiproquos auxquels il se livre dans la consultation qu’il donne à son gendre. L’ordonnance du bon docteur est interrompue par l’orage, un prétexte assez plausible pour amener en scène Franck Owen, son ami le major Robinson et Scipion, son domestique. Cette situation a quelque analogie avec le premier acte des DiamansDiamants de la couronne, LesLes Diamants de la couronne, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Henri de Saint-Georges mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 6 mars 1841.Lire la suite… [DiamantsDiamants de la couronne, LesLes Diamants de la couronne, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Henri de Saint-Georges mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 6 mars 1841.Lire la suite…] de la couronneDiamants de la couronne, LesLes Diamants de la couronne, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Henri de Saint-Georges mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 6 mars 1841.Lire la suite….

Le major Robinson a séduit, il y a vingt ans, à Cadix même, une jeune fille qu’il a été forcé d’épouser ; puis il est parti pour l’Amérique sans passer par la chambre à coucher de sa femme, et l’on peut se figurer le désappointement de l’infidèle quand il reconnaîtra ses anciennes amours sous les traits un peu ridés et le riche embonpoint de dona Barbara, la tante de Carmen. Je passe sur d’aimables détails pour arriver à la fin de l’acte. L’orage a cessé ; le docteur Moreto trouve que ses hôtes en agissent un peu familièrement avec sa pupille, sa servante et son souper ; il veut les congédier, et pour en venir plus facilement à bout il va chercher la garde. On entend dans la coulisse : Ouvrez, au nom du roi d’Espagne ! et la toile tombe.

J’ai remarqué dans ce premier acte un trio richement orchestré, une jolie romance de ténor et la complainte de l’alcade, dont j’ai retenu le premier couplet :

L’alcade de Sandoval

A femme, chien et cheval :

Son cheval sans cesse à terre

Le jette de tout son long ;

Sa femme lui fait la guerre ;

Son chien le mord au talon.

Evidemment cela deviendra populaire. On a demandé bis, et cette fois une grande partie du public était du complot.

Pourquoi M. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite…, qui connaît, en prose comme en poésie, la valeur des termes et des comparaisons, fait-il dire à l’un de ses personnages, je ne sais plus lequel :

La mer sera douce comme un mouton.

C’est au contraire quand la mer est agitée qu’elle moutonne. Après cette critique, bien futile vraiment, je lui dois un mot d’éloge. Il est hardi à lui d’avoir rompu avec l’une des traditions les plus vieilles de l’opéra-comique : dans sa pièce, Anglais et Espagnols parlent la même langue, et nous avons été agréablement privés du jargon de cet insulaire à larges favoris rouges dont M. LevassorLevassor, Pierre-ThomasPierre Levassor (Fontainebleau, 25 janvier 1808 – Fontainebleau, 1er janvier 1870), acteur. Il se produisit sur les scènes du Théâtre des Variétés, et du Palais-Royal. Lire la suite… et M. Sainte-FoySainte-Foy, Charles-Louis Pubereaux ditCharles-Louis Pubereaux dit Sainte-Foy (Vitry-le-Francois/Marne, 13 fevrier 1817 – Neuilly, 1er avril 1877), tenor. Elève de Morin au Conservatoire de Paris. Débute à l’Opéra-Comique le 18 Mai 1840 dans le rôle de Dionigi dans Zanetta ou jouer avec le feu (Auber). Il y resta jusqu’à sa retraitLire la suite… nous avaient offert jusqu’ici les plus parfaits modèles. Tôt ou tard, les jeunes auteurs s’émancipent, et, je le répète, il y a de la hardiesse, de la part de M. CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite…, à avoir détrôné ainsi un des types les plus caractéristiques du théâtre de M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite….

Au deuxième acte, nous sommes à Tolède et le rideau se lève sur un sextuor fort original, traité en canon, et tout-à-fait remarquable sous le rapport de la mélodie et de l’agencement des voix. Nous retrouvons tous nos personnages groupés aux fenêtres d’une hôtellerie, et, leur bonnet de nuit à la main, saluant les premiers rayons de l’aurore. Vient ensuite un chœur de pécadors et de toréadors qui m’a paru écrit un peu haut, mais dans lequel il faut louer d’heureux contrastes de forte et de pianoAir russe varié pour piano op. 17Air russe varié pour piano op. 17 de Louise Farrenc. Datée du 23 juin 1835, l’œuvre se compose d’un prélude suivi de huit variations et d’un final. Robert Schumann en donna un compte rendu très élogieux dans Neue Zeitschrift für Musik, Vol. 5 (1836) p. 73.Lire la suite…, de jolies harmonies et la franchise du rhythme. Malheureusement, ce morceau finit par un cri sauvage et guttural, d’un goût très équivoque.

Dona Barbara se sent attirée instinctivement vers le major Robinson ; seule avec lui, elle allume une cigarette (ceci est tout-à-fait de la couleur locale), et lui demande si, dans ses voyages, il n’aurait pas entendu parler, par hasard, du capitaine Flinders.

Il était jeune et vigoureux,

Il avait un beau caractère,

Il était digne d’être heureux.

Mais il est mort ! Et à son tour le major Robinson demande à Barbara si elle n’a jamais rencontré, jouant de la prunelle derrière son éventail, la brune silhouette de dona Clorinde. — Elle est morte aussi ! Quoi ! Vraiment ! Robinson et Barbara ne se sentent pas de joie : ils sont libres tous les deux et rien ne les empêcherait de songer l’un à l’autre. Il n’est pas étonnant que vingt années les aient changés au point de ne pouvoir reconnaître, lui, la sémillante Clorinde dans la duègne Barbara, elle, le capitaine Flinders dans le major Robinson. Le mariage étant fait déjà ils n’auront pas besoin de s’épouser au dénouement. L’épopée du capitaine Flinders est un excellent morceau comique : l’accompagnement rappelle l’air de Malborough, et la mélodie, d’une allure très franche, fait le pendant des couplets de l’Alcade de Sandoval. Là encore, on a crié bis.

Franck Owen vient chanter sous le balcon de Carmen. La ritournelle de cette sérénade rappelle celle de Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite…, à cela près que dans Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite… il n’y a qu’une mandoline et que dans les Nuits d’EspagneNuits d’Espagne, LesLes Nuits d’Espagne, opéra-comique en deux actes sur un livret de Michel Carré mis en musique par Théophile Semet et créé au Théâtre-Lyrique le 26 mai 1857.Lire la suite… il y en a deux. Scipion accompagne son maître, mais, comme on le pense bien, ce sont les violons de l’orchestre qui jouent. La mélodie de ce morceau est un peu triste, un peu chaste ; aussi n’y a-t-il pas moyen de s’y tromper : Franck Owen et la senora Carmen n’en sont encore qu’à l’amour platonique. D’ailleurs, la sérénade, en général, ne doit guère laisser supposer autre chose.

Je me souviens qu’à Mahon, la ville des belles filles et des belles nuits, j’étais régalé tous les soirs par une demi-douzaine de caballeros qui venaient râcler le jambon sous les persiennes d’une senora, ma voisine. Ce n’était ni une marquise, ni même une bourgeoise, et les caballeros avaient plus d’un trou à leur manteau : leur chanson était aussi pauvre que leur costume, et ils n’improvisaient certes pas ; car, bien qu’ils se succédassent, en ayant soin de ne jamais se rencontrer, ils chantaient tous la même chose ; et voici ce qu’ils disaient dans leur patois peu harmonieux :

Aprimi la puerta Margarida

Que mi muero d’amor por tigo.

C’était Margarida, Dolores, Carmen, Conception ou Remedios, suivant la persienne ; mais de par la ville, c’était toujours et partout le même refrain. Et je n’ai jamais vu la persienne s’ouvrir, bien que ce fût là tout ce qu’il pouvait y avoir d’intéressant pour moi dans ce charivari nocturne. Je dois ajouter qu’à chaque couplet et après un temps d’arrêt pendant lequel le crin-crin des jambons allait toujours, la mélodie montait d’un ton et arrivait ainsi aux limites les plus reculées de la voix, — j’ose à peine dire de la voix humaine. Eh ! bien, même en entendant de la très bonne musique, il m’est arrivé plus d’une fois de regretter les sérénades mahonnaises, comme j’ai regretté bien souvent aussi, emboîté dans une stalle d’Opéra-Comique, les concerts d’Orient donnés en plein soleil par des artistes vêtus de burnous, soufflant dans le sumara, râclant la marabba et frappant le durbekke, accroupis sur le sable, au milieu d’une décoration de cactus, de palmiers et de minarets.

Aux morceaux que j’ai déjà cités dans les Nuits d’EspagneNuits d’Espagne, LesLes Nuits d’Espagne, opéra-comique en deux actes sur un livret de Michel Carré mis en musique par Théophile Semet et créé au Théâtre-Lyrique le 26 mai 1857.Lire la suite…, je dois ajouter la chanson de Scipion :

Le vrai picador

Est tendre et fidèle.

Quant au dénouement, on l’a sans doute deviné. L’enlèvement projeté par Franck Owen n’a pas lieu, et le notaire, amené par le docteur, arrive à point pour dresser le contrat. Gil Nunez s’adonne à la tauromachie, et comme il reste célibataire, il n’y a pas le même danger pour lui de se faire encorner. C’est un mot de la pièce et on en a beaucoup ri.

Je félicite très sincèrement M. SemetSemet, Théodore-Aimé-ÉmileThéodore-Aimé-Émile Semet (Lille, 6 septembre 1824 – Corbeil, 15 mars 1888), compositeur. Il étudia le violoncelle et l’harmonie au Conservatoire de Lille puis se perfectionna au Conservatoire de Paris auprès d’Halévy. Il se consacra à l’enseignement et à la composition de mélodies,Lire la suite… du succès qu’il vient d’obtenir. Il y a dans sa partition les qualités sérieuses d’un compositeur habile et le souffle d’un homme jeune et bien doué. Peu de musiciens ont débuté aussi heureusement que lui.

Le petit acte joué à l’Opéra-Comique est de M. Deffès, auteur de l’Anneau d’argentAnneau d’argent, L’L’Anneau d’argent, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Léon Battu mis en musique par Louis Deffès et créé à l’Opéra-Comique le 5 juillet 1855.Lire la suite… et d’une messe exécutée dernièrement à l’église Saint-Eustache. Voici, en deux mots, l’analyse du poëme : Mme du Barri [Barry] boude Louis XVLouis XV de BourbonLouis XV de Bourbon (Versailles, 15 février 1710 – Versailles, 10 mai 1774), roi de France. Il est le fils de Louis, duc de Bourgogne et de Marie-Adélaïde de Savoie et arrière-petit-fils du roi Louis XIV. Il avait cinq quand mourut Louis XIV et ce fut Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV,Lire la suite…, qui ne veut pas renvoyer son ministre, M. de ChoiseulChoiseul, Étienne-François deÉtienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville (Nancy, 28 juin 1719 – château de Chanteloup près Amboise, 8 mai 1785), comte puis duc de Choiseul-Stainville (1758) et duc d’Amboise (1764), homme d’État. Il fut le protégé de Madame de Pompadour qui le fit nommer ambassadeur à Rome (175Lire la suite…, et elle va cacher sa mauvaise humeur sous les frais ombrages de Noisy. Là, elle demande asile à l’aubergiste Pompon, qui n’est autre que la dame Labille, marchande de modes, rue Saint-Honoré, chez laquelle la petite Jeanne de Vaubernier a fait ses premières armes. Habillée en paysanne, elle trompe par son air ingénu un vieux bailli en quête d’une rosière, et séduit un jeune chevalier qui s’est bravement battu dans le Nouveau-Monde, M. de la France arrive à temps pour mettre fin à cette situation délicate : le bailli devenait pressant : il tenait à sa rosière, et le chevalier jurait qu’il allait mourir d’amour aux pieds de Jeannette. « Voilà, dit le roi en emmenant la comtesse, une heure de folie dont M. de ChoiseulChoiseul, Étienne-François deÉtienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville (Nancy, 28 juin 1719 – château de Chanteloup près Amboise, 8 mai 1785), comte puis duc de Choiseul-Stainville (1758) et duc d’Amboise (1764), homme d’État. Il fut le protégé de Madame de Pompadour qui le fit nommer ambassadeur à Rome (175Lire la suite… pourrait bien payer les frais. »

Ce petit poème est lestement tourné, et écrit avec infiniment de grâce et d’esprit. On n’y trouve aucune de ces plaisanteries au gros sel qui abondent si souvent dans les livrets d’opéra comique, et cela, heureusement, n’a pas nui à son succès. La musique en est fort agréable, sans prétention, un peu rétrospective parfois et conservant toujours ce caractère de simplicité qui convient si bien aux œuvres légères. Si tous les morceaux n’ont pas un égal mérite sous le rapport de la distinction et de la nouveauté, ils portent du moins le cachet d’un musicien expérimenté, qui connaît bien les ressources de son art et qui sait en profiter. Les couplets de Jeannette sur les filles de Nanterre, la chanson bachique du roi, le trio syllabique et le duo entre le bailli et la comtesse, méritent une attention particulière. Je dois louer aussi une orchestration très fine et pleine de détails charmans. Voilà M. Deffès tout à fait consolé de l’échec que subit, l’année dernière, son premier ouvrage, L’Anneau d’argentAnneau d’argent, L’L’Anneau d’argent, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Léon Battu mis en musique par Louis Deffès et créé à l’Opéra-Comique le 5 juillet 1855.Lire la suite…, échec dont il ne serait pas juste de le rendre seul responsable.

J’ai à mentionner deux ouvrages sur la musique, qui, tous les deux, ont failli paraître chez le même éditeur : l’un est le Manuel pratique et élémentaire d’harmonieManuel pratique et élémentaire d’harmonieManuel pratique et élémentaire d’harmonie : à l’usage des pensionnats et des mères de famille par S.-M. Fitton. G. Brandus, Dufour et Cie, Paris, 1857.Lire la suite… de M. Fitton FittonIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…; l’autre, les Leçons de lecture musicaleLeçons de lecture musicaleLeçons de lecture musicale par Fromental Halévy. Ouvrage adopté pour les écoles de la ville de Paris, pour l’orphéon et pour les classes du Conservatoire impérial de musique. L. Escudier, Paris, 1857.Lire la suite…, par M. HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…. Comment ce dernier ouvrage a échappé à M. DufourDufour, SelimNe en 17999. Il fut le partenaire associe de Samuel, dit Gemmy, Brandus, ils succedent a Louis Brandus, frere de Gemmy, en 1854. La maison Brandus & Dufour cotoie la faillite malgre son succes et son apparente prosperite. Selim Dufour y engloutit sa fortune et mourut ruine en 1872.Source: DictionnLire la suite… pour arriver aux mains de M. Léon EscudierEscudier, LéonLéon Escudier (Castelnaudray, 15 septembre 1815 – Paris, 22 juin 1881), journaliste et éditeur de musique. Avec Marie Escudier ils fondèrent en 1837 le périodique La France musicale, qui soutint l’école musicale italienne. En 1843, ils créèrent une maison d’édition, le Bureau Central dLire la suite…, c’est ce que je ne sais pas assez bien encore pour oser vous le confier. La seule chose que je n’hésite pas à proclamer très haut, c’est qu’une œuvre signée par M. HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… est toujours une bonne fortune pour l’éditeur comme pour le public. Je viens de lire avec le plus vif intérêt les trente-huit leçons contenues dans le livre du maître, et j’espère que cette lecture me sera profitable : aucun travail dans ce genre ne m’a paru plus clair et mieux conduit. Le Conservatoire a été de mon avis, car il s’est empressé de l’adopter, ce qu’avaient fait du reste avant lui les Ecoles communales de la ville de Paris et l’Orphéon. Je recommande la lecture de cette excellente méthode à tous les chanteurs en général et aux premiers sujets en particulier.

M. FittonFittonIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…, dont l’œuvre élémentaire a reçu également la consécration du comité de la rue Bergère, présente son enseignement sous une forme dialoguée : la mère instruit le fils, écoute ses observations et y répond avec une bienveillance toute naturelle, avec une précision remarquable. Les règles de la transposition, les lois génératrices des accords et leur enchaînement, la théorie de la gamme et les différens genres de modulation y sont expliqués de la manière la plus simple et la plus claire. Les jeunes élèves pourront suivre le cours pratique de M. FittonFittonIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite… sans craindre que leur intelligence vienne jamais se heurter contre ces difficultés, ces définitions obscures qui se rencontrent si fréquemment dans certains traités d’harmonie. Une première édition anglaise a déjà paru à Londres et y a obtenu un très grand succès ; il en sera ainsi de l’édition nouvelle, nous en sommes bien convaincu.

Il me reste encore quelques lignes pour parler de la soirée musicale de Mme Farrenc et du voyage de Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… en Belgique, en Hollande, à Lille et à Amiens. Mme Farrenc a composé des études qui peuvent être mises en parallèle avec celles de ClementiClementi, MuzioMuzio Clementi (Rome, 23 janvier 1752 – Evesham/Worcester, 10 mars 1832), compositeur, pianiste et facteur de piano. Son précoce talent lui permit d’être nommé organiste à treize ans de l’église San Lorenzo in Damaseo à Rome, mais en 1667 il fut amené en Angleterre par Peter Beckford qui Lire la suite…, de CrammerCramer, Johann BaptistJohann Baptist Cramer (Mannheim, 24 février 1771 – Londres, 16 avril 1858), pianiste, compositeur et éditeur. Il étudia la musique avec J. D. Benser, S. Schroeter, C.-F. Abel et Muzio Clementi à Londres, où sa famille s’était installée en 1774. Il débuta comme pianiste le 6 avril 1781, fLire la suite… [Cramer]Cramer, Johann BaptistJohann Baptist Cramer (Mannheim, 24 février 1771 – Londres, 16 avril 1858), pianiste, compositeur et éditeur. Il étudia la musique avec J. D. Benser, S. Schroeter, C.-F. Abel et Muzio Clementi à Londres, où sa famille s’était installée en 1774. Il débuta comme pianiste le 6 avril 1781, fLire la suite… et de Hummel Hummel, Johann NepomukJohann Nepomuk Hummel (Pressbourg [Bratilava], 14 novembre 1778 – Weimar, 17 octobre 1837), pianiste et compositeur. Enfant prodige, il prit des leçons avec Mozart qui l’encouragea à se faire connaitre comme virtuose du piano. De 1788 à 1792, il fit une tournée de concerts avec son père en Lire la suite…; deux de ses meilleures élèves, Mlle Sabatier-BlotSabatier-Blot, Sophie-MariaSophie-Maria Sabatier-Blot (Guise/ Aisne, 6 septembre 1839 – Paris, 17 octobre 1891), pianiste. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint en 1856 un deuxième prix de solfège, avant d’obtenir en 1860 un premier prix de piano dans la classe de Louise Farrenc.Lire la suite… et Mlle ColinColin, Marie-Marguerite-Louise-AglaéMarie-Marguerite-Louise-Aglaé Colin (Bordeaux, 2 juin 1835 – ?), pianiste. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Louise Farrenc et obtint un premier prix de piano en 1852. Elle se produisit en concerts à Paris avec succès.Source: C. Pierre: Le Conservatoire National; La Revue et GazLire la suite…, nous en ont fait entendre quelques-unes, et des plus jolies, qui valent à elles seules une infinité d’œuvres plus sérieuses, en apparence du moins. M. PlantéPlanté, FrancisFrancis Planté (Orthez, 2 mars 1839 – Saint-Avit, 19 décembre 1934), pianiste. Il étudia avec Mme de Saint-Aubert, élève de Liszt, et donna son premier concert public à l’Hôtel de Ville de Paris à sept ans. Il étudia ensuite au Conservatoire de Paris, où il obtint un premier prix de piLire la suite…, élève de M. MarmontelMarmontel, Antoine-FrançoisAntoine-François Marmontel (Clermont-Ferrand, 18 juillet 1816 – Paris, 16 janvier 1898), pianiste et pédagogue. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un premier prix de solfège en 1828, un premier prix de piano et un deuxième prix d’harmonie et d’accompagnement en 1832 et enfLire la suite…, a exécuté deux airs russes variés, et j’ai admiré comme tout le monde la vigueur, l’élégance et la netteté du talent de ce jeune virtuose. Le piano a fait seul les frais de cette soirée ; et, chose étonnante, personne n’est parti avant la fin.

Les journaux n’ont pas encore raconté la tournée triomphale de Mlle Wertheimber Wertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite…; et pourtant, quand l’occasion se présente, une fois par hasard, de s’occuper d’une cantatrice vraiment hors ligne, on ne devrait pas la laisser échapper. Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… a joué alternativement le ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite…, la FavoriteFavorite, LaLa Favorite, opéra en quatre actes sur un livret de Alphonse Royer et Gustave Vaëz mis en musique par Gaetano Donizetti et créé à l’Opéra de Paris le 2 décembre 1840.Lire la suite…, Charles VICharles VICharles VI, opéra en cinq actes sur un livret de Casimir et Germain Delavigne mis en musique par Fromental Halévy et créé à l’Opéra de Paris le 15 mars 1843.Lire la suite… et la grande scène de Roméo et Juliette, du maestro Vaccai. Partout on a applaudi ce talent distingué et correct ; partout on a vanté, comme elle mérite de l’être, cette belle organisation d’artiste, et si la douane française imposait les couronnes étrangères, le retour à Paris de Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… aurait valu au fisc une fort belle recette.