L’Athenæum français, 26 juin 1855, p. 532-533 (article signé E. Reyer).

Chronique musicale.

Théâtre de l’Opéra-Comique : Jenny BellJenny BellJenny Bell, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 2 juin 1855.Lire la suite…, opéra-comique en trois actes, paroles de M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, musique de M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…. — Théâtre-Lyrique : Les compagnons de la marjolaineCompagnons de la marjolaine, LesLes Compagnons de la marjolaine, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Verne mis en musique par Aristide Hignard et créé au Théâtre-Lyrique le 6 juin 1855.Lire la suite…, paroles de MM. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et Jules VerneVerne, JulesJules Verne (Nantes, 8 février 1828 – Amiens, 25 mars 1905), écrivain. Jules Verne débuta comme poète et dramaturge (La Paille rompue, 1850). Pour son ami Aristide Hignard il écrivit des livrets d’opéras-comiques dont Le Colin-Maillard (1853), Les Compagnons de la Marjolaine (1855), MonsieLire la suite…, musique de M. Aristide Hignard.


M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… avoue dans l’intimité qu’il ne connaît que cinq sujets de pièces, mais qu’avec ces cinq sujets il est possible de faire une quantité illimitée de pièces, et il le prouve. Un drame a-t-il du succès, on l’habille en comédie, puis en vaudeville, puis en opéra, puis en opéra-comique, et la même intrigue passe ainsi sur tous les théâtres de Paris, se montrant successivement à l’admiration du public sous la forme, sous le costume qu’affectionnent le plus les amateurs du genre. Le moyen est bon ; il est lucratif, et la seule difficulté consiste à savoir s’en servir avec esprit et discernement. Outre le mérite de l’invention, de l’idée première, cette industrie exige une souplesse de main que M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… possède mieux que personne. Je me permets cette petite indiscrétion à propos de Jenny BellJenny BellJenny Bell, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 2 juin 1855.Lire la suite…, qui me paraît avoir un certain air de parenté avec l’Ambassadrice ; Ambassadrice, L’L’Ambassadrice, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 21 décembre 1836.Lire la suite…on a cru d’abord que le titre de l’œuvre nouvelle désignait à moitié une célèbre cantatrice de notre époque que Paris n’a jamais eu le bonheur d’entendre ni d’applaudir : c’est une erreur qu’ont reconnue tous ceux qui ont eu la fantaisie d’aller voir Jenny BellJenny BellJenny Bell, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 2 juin 1855.Lire la suite…, dont le succès, comme d’habitude, a été proclamé la veille et le lendemain de la première représentation. Le troisième acte seul laissait quelque chose à désirer ; le dénoûment manquait d’intérêt ; à la représentation suivante, grâce à quelques changements exécutés avec une habilité et une promptitude vraiment extraordinaires, les légères imperfections du libretto avaient disparu, le musicien n’avait pas eu à sacrifier une seule note, et tout allait pour le mieux.

La scène se passe en Angleterre, vers la fin du XVIIIe siècle. Jenny Bell a été élevée par les soins du duc de Greenwich, premier ministre : elle est devenue une grande cantatrice, une étoile, comme on dirait aujourd’hui. Le fils du duc l’aime éperdûment et s’introduit auprès d’elle sous le nom et sous l’habit râpé d’un jeune compositeur. La ruse est découverte, et le père craignant une mésalliance, ordonne à Jenny de feindre les goûts les plus équivoques, d’afficher aux yeux du jeune homme les mœurs les plus relâchées, afin d’arrêter les transports d’une passion passagère sans doute ; il conjure l’idole de se tacher de boue, et l’idole n’a rien à refuser à son bienfaiteur. Shocking, shocking en vérité ! L’orfèvre Dodson va triompher : il offre des diamants qui sont acceptés ; mais le petit duc tombe en syncope et menace de s’empoisonner. A la vue d’un pareil désespoir le père se laisse fléchir, met la main de son fils dans celle de Jenny, et le souverain de la Grande-Bretagne appose au contrat sa signature royale. Mentionnons seulement, et pour l’acquit de notre conscience, deux rôles épisodiques, celui de sir Georges Leslie, dissipateur ruiné, ami de Mortimer et amoureux de lady Clarence, et celui d’Henriette, la soubrette de Jenny.

La partition a toutes les qualités que l’on se plaît à reconnaître chez M. AuberAuber, Daniel-François-EspritDaniel-François-Esprit Auber (Caen, 29 janvier 1782 – Paris, 12 mai 1871), compositeur. Sa famille était aisée et le prépara aux affaires tout en lui enseignant la musique, dans laquelle il montra très tôt son talent de chanteur (baryton), de pianiste, de violoniste et de violoncelliste. LesLire la suite…, l’auteur d’une foule de chefs-d’œuvre, le maître le plus renommé de l’école française : on y trouve de gracieuses mélodies, des harmonies distinguées, une orchestration élégante et facile, beaucoup de verve et beaucoup d’esprit ; seulement si l’action, au lieu de se passer en Angleterre, se fût passée en Chine, l’œuvre y aurait gagné peut-être un peu plus de couleur et d’originalité.

Après une ouverture très-longue, mais qui débute par une mélodie anglaise qui a beaucoup de caractère, nous citerons le grand air d’introduction chanté par Jenny Bell, morceau tout empreint de mélancolie et de sensibilité. La célèbre cantatrice raconte les premiers obstacles, les premières déceptions qu’elle a rencontrées dans les débuts de sa carrière ; et Dieu sait si elle a le temps de tout dire ! Dodson récite de jolis couplets ; lord Greenwich et Jenny chantent un duo dans le style tyrolien ; puis vient un second air chanté par Jenny :

A sa voix, à sa vue,

Une ivresse inconnue

S’empare de mes sens.

lequel air est suivi d’un duo finissant en trio et d’un chœur de choristes venant féliciter Jenny Bell sur le succès qu’elle vient d’obtenir. Ces sortes d’ovations sont fort négligées aujourd’hui dans la plupart de nos théâtres lyriques. Le final est très-entraînant.

Nous avons remarqué au second acte les couplets de Leslie, un grand duo d’amour entre Jenny et Mortimer, et un bel air de basse interprêté par M. FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite…, chargé du personnage du duc de Greenwich.

Au troisième acte, dans une situation à peu près analogue à celle d’Horace de Massaréna dans le Domino noirDomino noir, LeLe Domino noir, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber, créé à l’Opéra-Comique le 2 décembre 1837.Lire la suite…, Mortimer se livre à une déclamation passionnée pendant que l’orchestre joue le God save the king avec variations ; l’air Rule Britannia intervient aussi dans un duo entre lord Greenwich et Jenny Bell ; puis la prima donna dit adieu à son théâtre, à tous les témoins vivants ou muets de ses triomphes, et met le comble à l’ivresse de son amant par les vocalises les plus brillantes qui puisent sortir du gosier le plus exercé.

Mlle DuprezDuprez, Caroline-FirenziCaroline-Firenzi Duprez (Florence 10 avril 1832 – Pau, 17 avril 1875), soprano. Fille et élève du ténor, Gilbert Duprez, elle chanta à Reims puis au Théâtre-Italien en 1850, Londres en 1851, et Bruxelles en 1851/52 où elle créa le rôle de Joanita dans L’Abîme de la Maladetta composé pLire la suite…, malgré une voix un peu chevrotante et vieillie avant le temps par de constantes et pénibles études, prête beaucoup de charme, de grâce et de poésie au rôle de Jenny Bell ; FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite…, CoudercCouderc, Joseph-Antoine-CharlesJoseph-Antoine-Charles Couderc (Toulouse, 10 mars 1810 – Paris, 16 avril 1875), ténor. Il fit ses débuts à l’Opéra-Comique en 1834 dans Le Petit Chaperon rouge (Boieldieu)  et ne s’en absenta qu’entre 1843 et 1850, période pendant laquelle il se produisit en province et à l’étrangeLire la suite…, Sainte-FoySainte-Foy, Charles-Louis Pubereaux ditCharles-Louis Pubereaux dit Sainte-Foy (Vitry-le-Francois/Marne, 13 fevrier 1817 – Neuilly, 1er avril 1877), tenor. Elève de Morin au Conservatoire de Paris. Débute à l’Opéra-Comique le 18 Mai 1840 dans le rôle de Dionigi dans Zanetta ou jouer avec le feu (Auber). Il y resta jusqu’à sa retraitLire la suite… et Mlle BoulardBoulart, SophieSophie-Ferdinande-Dorothée Boulart (Montmartre, 3 avril 1836 – Asnières, 14 juin 1889), soprano. Élève de Mme Cinti-Damoreau au Conservatoire de Paris, elle obtint un 1er prix de chant et d’opéra-comique en 1853. Elle débuta en 1853 à l’Opéra-Comique dans Les Noces de Jeannette (MasLire la suite… remplissent les autres rôles avec beaucoup de distinction, de talent et de bonne volonté. M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… compte sur cent représentations au moins, et on sait que l’habile imprésario se trompe rarement dans ses prévisions et dans ses calculs.

M. HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… travaille dans ce moment à la petite pièce qui doit servir de lever de rideau à JaguaritaJaguarita l’IndienneJaguarita l’Indienne, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Fromental Halévy et créé au Théâtre-Lyrique le 14 mai 1855.Lire la suite…, comme A ClichyÀ ClichyÀ Clichy, opéra-comique en un acte sur un livret d’Adolphe d’Ennery et de Pierre-Eugène Grangé, mis en musique par Adolphe Adam, créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 24 décembre 1854.Lire la suite… a servi de lever de rideau au Muletier de TolèdeMuletier de Tolède, LeLe Muletier de Tolède, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Clairville, pseudonyme de Louis-François-Marie Nicolaïe, mis en musique par Adolphe Adam et créé au Théâtre-Lyrique le 16 décembre 1854.Lire la suite…, comme Dans les vignesDans les VignesDans les vignes, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et d’Arthur de Beauplan, mis en musique par Antoine-Louis Clapisson, créé au Théâtre-Lyrique le 31 décembre 1854.Lire la suite…, de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…, a servi de lever de rideau à Robin des BoisRobin des BoisRobin des bois, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze et Thomas Sauvage avec la musique de Carl Maria von Weber créé au Théâtre de l’Odéon le 7 décembre 1824.Lire la suite…. En attendant on joue, au Théâtre-Lyrique, un charmant petit acte de M. Aristide Hignard, dont les débuts avaient été encouragés par M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite… [Seveste], de très-regrettable mémoire. Ce petit acte a pour titre les Compagnons de la MarjolaineCompagnons de la marjolaine, LesLes Compagnons de la marjolaine, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Verne mis en musique par Aristide Hignard et créé au Théâtre-Lyrique le 6 juin 1855.Lire la suite…, bande de francs lurons d’une gaieté toute méridionale et de mÅ“urs faciles, buvant le vin des fermiers et payant leur écot en galanteries adressées aux fermières. Ils arrivent chez Boniface en vrais trouble-fête, au moment où la jolie Marceline, sa fille, écoutait les propos d’amour du gentil passeur de l’Isère. Le passeur a un grand défaut : il est timide, et le père Boniface ne veut pas d’une poule mouillée pour gendre. La vue des compagnons lui donne du cÅ“ur ; il saisit la rame et menace de faire un mauvais parti à celui qui osera toucher seulement au nÅ“ud de ruban qui orne le corsage de Marceline. La querelle s’engage ; les têtes s’échauffent, et le père Boniface, témoin de l’ardeur belliqueuse du petit batelier, lui accorde, séance tenante, la main de celle qu’il aime et dont il est aimé. Ce léger poëme est très-guilleret, très-animé, et a beaucoup de couleur locale ; M. Aristide Hignard, l’un des meilleurs élèves de M. HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…, en a tiré un parti excellent. Sa nouvelle partition annonce un progrès sensible sur Colin-MaillardColin-Maillard, LeLe Colin-Maillard, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Verne et Michel Carré mis en musique par Aristide Hignard et créé au Théâtre-Lyrique le 28 avril 1853.Lire la suite…, sa première Å“uvre ; l’orchestration en est plus claire, mieux travaillée ; le style plus serré et mieux soutenu. Il y a dans l’ouverture une jolie ronde, d’une allure vraiment provençale et dont le rhythme est marqué par le tambourin ; c’est, je crois, la ronde de la Foire de BeaucaireFoire de Beaucaire, LaLa Foire de Beaucaire, ronde populaire que le compositeur Camille Schubert a dotée d’un accompagnement et a publiée sous le titre de La Foire de Beaucaire, quadrille brillant pour piano, op. 167, C. Prilipp, Paris, 1852.Lire la suite…; l’air chanté dans la coulisse par le batelier amoureux et poltron, est d’un sentiment plein de tendresse et de naïveté ; Marceline dit des couplets dont la tournure a beaucoup d’enjouement et de coquetterie ; le chef des compagnons chante à pleine voix une ronde reprise par le chÅ“ur, et la phrase du passeur de l’Isère, dans le trio qui suit, est d’un délicieux effet ; elle est très-habilement ramenée, et nous devons louer, dans ce morceau, la fraîcheur de la mélodie et un talent réel de facture. Le principal motif de l’ouverture reparaît dans le morceau suivant : nous n’aimons pas beaucoup l’accompagnement de coups de couteau frappés par MM. les buveurs sur leur timbale de fer-blanc.

Après tout, dans un si petit cadre et sur un pareil sujet, il est permis de faire de la fantaisie à la manière de M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, et de ne pas afficher de prétentions trop classiques. L’accueil le plus sympathique a été fait à la nouvelle partition de M. HignardHignard, Jean-Louis-AristideJean-Louis-Aristide Hignard (Nantes, 10 mai 1822 – Vernon/ Eure, 20 mars 1898), compositeur. Élève de Fromentin Halévy au Conservatoire, il obtint un second Prix de Rome en 1850. L’année suivante, son premier opéra-comique Le Visionnaire fut joué à Nantes. Il écrivit de nombreuses mélLire la suite…, et le public a également apprécié, dans le poëme, le talent de deux hommes d’esprit.

Mlle GirardGirard, CarolineCaroline Girard (Paris, 7 avril 1830 – Paris, 4 janvier 1925), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique en 1853 et débuta au Théâtre-Lyrique où pendant dix ans elle créa de nombreux rôles tels que Georgette des Dragons de Villars (Maillart,Lire la suite… est pétillante de gaieté, de malice et de gentillesse dans le rôle de Marceline : elle chante d’une manière ravissante, avec un goût exquis et une excellente méthode. AchardAchard, LeonLeon Achard (Lyon, 16 février 1831 – Paris, juillet 1905), ténor. Il débute au Théâtre-Lyrique de Paris qu’il quitte à la mort de son père en 1856. Il se produit à l’Opéra de Lyon de 1857 à 1862. De 1862 à 1870 il est à l’Opéra-Comique puis va en tournée en France et en Belgique Lire la suite… a une jolie voix : il a de la distinction et beaucoup de naturel. On jouera beaucoup les Compagnons de la MarjolaineCompagnons de la marjolaine, LesLes Compagnons de la marjolaine, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Verne mis en musique par Aristide Hignard et créé au Théâtre-Lyrique le 6 juin 1855.Lire la suite… dans la Provence et dans le Dauphiné…. et ailleurs, sans aucun doute.

Nous parlerons, dans notre prochain article, du concert de M. EllerEller, LouisLouis Eller (Gratz, 9 juin 1820 – Pau, 12 juillet 1862), violoniste. Il étudia le violon à Gratz avec Hysel. En 1836, il rendit à Vienne où il donna son premier concert. Il se produisit en tournées en Hongrie, en Croatie, en Suisse puis en France méridionale et, pour des raisons de santé, iLire la suite…, violoniste allemand, de la voix de Mlle BianchiBianchi, ValentineValentine Bianchi (Vilnius, ? 1833 – Kandau/Courland, 28 février 1884), soprano. Elle étudia le chant à Paris avec Louis Revial et débuta en 1855 au Théâtre-Italien puis se produisit à Frankfort (Norma) et à Leipzig. En 1856 elle se fixa à Berlin jusqu’en 1858 quand elle rejoignit l’OpÃLire la suite…, et de l’ophicléide de M. ColosantiColasanti, VincenzoVincenzo Colasanti (? – ?), virtuose de l’ophicléide.Lire la suite… [Colasanti]Colasanti, VincenzoVincenzo Colasanti (? – ?), virtuose de l’ophicléide.Lire la suite….