L’Athenæum français, 13 novembre 1852, p. 315-316 (article signé Ern. Reyer).

Chronique musicale.

Opéra. MoïseMoïse et PharaonMoïse et Pharaon, opéra en 4 actes sur un livret de Luigi Balocchi et Etienne de Jouy mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 26 mars 1827. Lire la suite…. — Opéra-Comique. Les Mystères d’UdolpheMystères d’Udolphe, LesLes Mystères d’Udolphe, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 4 novembre 1852.Lire la suite…, opéra-comique en trois actes par MM. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… et Germain DelavigneDelavigne, GermainGermain Delavigne (Giverny, 1er février 1790 – Montmorency, 30 novembre 1868), auteur dramatique. Il se lia d’amitié avec Eugène Scribe quand tous deux étaient étudiants au collège Sainte-Barbe à Paris. Ils écrivirent ensemble de nombreuses comédies et vaudevilles et des livrets dont Le Lire la suite…, musique de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…. — Théâtre Lyrique. Reprise du Postillon de Longjumeau Postillon de Lonjumeau, LeLe Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Henri de Saint-Georges, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 13 octobre 1836.Lire la suite…[LonjumeauPostillon de Lonjumeau, LeLe Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Henri de Saint-Georges, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 13 octobre 1836.Lire la suite…].


Eh bien ! cher maestro, dit un jour à RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… un des prédécesseurs de M. RoqueplanRoqueplan, Louis-Victor-NestorLouis-Victor-Nestor Roqueplan (Monreal/Aude, 16 septembre 1820 – Paris, 24 avril 1870), journaliste, directeur. Il vint à Paris en 1825 et s’engagea dans une carrière de journaliste. Il fut rédacteur en chef du Figaro où en 1830 il s’opposa aux ordonnances de Charles X. Pour La Presse et au Lire la suite…, nous jouons ce soir le troisième acte de MoïseMoïse et PharaonMoïse et Pharaon, opéra en 4 actes sur un livret de Luigi Balocchi et Etienne de Jouy mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 26 mars 1827. Lire la suite…. — Tout entier ? demanda l’illustre compositeur. Ce mot rempli d’à-propos et de finesse déguisait à peine l’amertume qui s’emparait déjà de l’esprit du grand musicien et qui devait le conduire plus tard à une retraite si prématurée. L’encens que l’on brûle aujourd’hui aux pieds de la statue du divin maître, comme l’appelle MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite…, n’effacera pas les souillures d’autrefois, et la plaie faite au cÅ“ur de l’artiste ne se cicatrisera jamais : les applaudissements et les cris d’enthousiasme qui retentissaient l’autre soir sous les voûtes de l’Opéra ne réveilleront pas le géant qui dort d’un sommeil profond, majestueusement drapé dans sa vengeance comme dans un linceul de marbre.

Remercions toutefois M. Nestor Roqueplan d’avoir donné, le premier, le signal de ces ovations tardives adressées au solitaire de Bologne ; qu’il aille maintenant jusqu’au bout dans cette Å“uvre de résurrection qu’il a commencée, et s’il n’a pas pour lui la reconnaissance de l’immortel mélodiste, du moins la sympathie du public ne lui fera-t-elle pas défaut. Le luxe de mise en scène dont la direction de l’Opéra vient d’entourer le chef-d’œuvre de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… dépasse en richesse et en magnificence tout ce que nous avions vu jusqu’à ce jour. Le décor du troisième acte, qui représente la statue d’Isis s’élevant au milieu de sphinx accroupis et d’obélisques aux dessins hiéroglyphiques, est d’une vérité saisissante ; le tableau final, comme effet de perspective et de lumière, est une des plus belles choses qui aient été produites par l’art du décorateur ; les Israélites, guidés par leur prophète inspiré, ont atteint la terre promise, et du haut de la montagne où ils chantent agenouillés l’hosannah de miséricorde, ils jettent un dernier regard sur ces vagues homicides qui viennent d’engloutir les derniers soldats de Pharaon. Nous n’avons pas besoin de faire ressortir une à une toutes les beautés de la partition de Moïse ; Moïse et PharaonMoïse et Pharaon, opéra en 4 actes sur un livret de Luigi Balocchi et Etienne de Jouy mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 26 mars 1827. Lire la suite…cela pourrait nous entraîner d’ailleurs dans des digressions un peu longues, et qui témoigneraient, mal à propos peut-être, de préférences pour telle ou telle école. Nous dirons seulement que dans cette Å“uvre monumentale, que recouvrait déjà la poussière d’un quart de siècle, les morceaux d’ensemble sont assurément les parties qui nous ont le plus vivement impressionné. Le final du troisième acte, chanté avec un accord merveilleux par deux cents choristes que dominait la voix puissante et timbrée de M. ObinObin, Louis-HenriLouis-Henri Obin (Ascq/Nord, 4 aout 1820 – Paris, 9 novembre 1895), basse. Il étudia à Lille avec Antoine Ponchard puis au Conservatoire de Paris. Il débuta à l’Opéra de Paris en 1844 et créa avec beaucoup de succès le rôle de Bocchoris de L’Enfant prodigue (Auber, 1850). Il créa le rLire la suite…, cet admirable final, avec ses gammes par mouvements contraires et ses prodigieux effets de sonorité, est à lui seul un chef-d’œuvre grandiose qui planera longtemps au-dessus des pages les plus émouvantes et les plus sublimes. En sortant de la représentation de MoïseMoïse et PharaonMoïse et Pharaon, opéra en 4 actes sur un livret de Luigi Balocchi et Etienne de Jouy mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 26 mars 1827. Lire la suite…, et tout absorbé que nous étions par les sensations profondes qui venaient de nous agiter, nous pensions involontairement au jugement porté par un de ses contemporains sur l’homme de génie qui nous fait payer si chèrement aujourd’hui les outrages de nos devanciers : « Ce M. RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… aura beau faire, il ne sera jamais qu’un petit discoureur en musique. Signé BertonBerton, Henri-MontanHenri-Montan Berton (Paris, 17 septembre 1767 – Paris, 22 avril 1844), compositeur. Elève de Sacchini, il débuta avec un opéra, Le Premier navigateur, représenté en 1784 et des cantates jouées aux concerts spirituels des 1786 qui furent favorablement reçues. En 1799, ses deux opéras, MontaLire la suite…. »

MorelliMorelli, FilippoFilippo Morelli, baryton qui créera le rôle de Miller dans Louise Miller (Verdi, 1853)Lire la suite… s’est acquitté avec un talent remarquable du rôle de Pharaon ; nous n’adresserons pas les mêmes éloges à M. GueymardGueymard, LouisLouis Geymard (Chaponnay/ Isère, 17 août 1822 – Saint-Fargeau, 8 juillet 1880), ténor. Il étudia le chant au Conservatoire de Paris et obtint les 2eme Prix de chant et d’Opéra en 1847. Il débuta à l’Opéra dans le rôle titre de Robert-le-Diable (Meyerbeer) en 1849 et y chanta tous le rLire la suite…, que nous avons trouvé médiocrement intéressant malgré la couleur locale dont il avait pris soin de se barbouiller le visage pour donner sans doute plus de caractère au personnage d’Aménophis. Madame Laborde a été convenable dans le rôle d’Anaï, et mademoiselle PoinsotPoinsot, AnneAnne Poinsot (Paris, 11 février 1825 – Enghien, mars 1906), soprano. Après ses études au Conservatoire de Paris, elle chanta des 1847 dans les théâtres de province. De 1851 à  1858 elle fut engagée  à l’Opéra de Paris. Elle chanta le rôle de Glycère à  la création de Sapho (GounoLire la suite…, dans celui de Sinaïde, a eu de très-heureux moments et des élans dramatiques que l’on a chaleureusement applaudis. La partie confiée à mademoiselle DuezDuez, Zoé-AdolphineZoé-Adolphine Duez (Lille, 28 mars 1830 – ?), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de chant en 1848 et second prix d’opéra en 1849. Elle fut engagée au Théâtre-Lyrique en 1851 et crée le rôle de Zora dans La Perle du Brésil. En 1852 elle fut engagée à lâLire la suite… est de trop peu d’importance pour que nous ayons autre chose à mentionner que la jolie figure et la bonne volonté de l’artiste. M. RoqueplanRoqueplan, Louis-Victor-NestorLouis-Victor-Nestor Roqueplan (Monreal/Aude, 16 septembre 1820 – Paris, 24 avril 1870), journaliste, directeur. Il vint à Paris en 1825 et s’engagea dans une carrière de journaliste. Il fut rédacteur en chef du Figaro où en 1830 il s’opposa aux ordonnances de Charles X. Pour La Presse et au Lire la suite… retrouvera dans le succès de MoïseMoïse et PharaonMoïse et Pharaon, opéra en 4 actes sur un livret de Luigi Balocchi et Etienne de Jouy mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 26 mars 1827. Lire la suite… de quoi se consoler aisément de la perte du lever de rideau dont il vient de faire si généreusement le sacrifice.

— M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, après avoir successivement exploré pour les besoins de ses opéras ou de ses vaudevilles, l’Italie, l’Espagne, la France et la Russie, nous conduit maintenant en Danemark, et nous promène à travers une foule de souterrains humides et de labyrinthes interminables d’où s’échappent des lueurs phosphorescentes, des bruits de chaînes des gémissements de victimes à faire frémir ceux-là même qui ont le plus vécu dans la familiarité des spectres et des revenants. Heureusement que tout cet attirail fantastique ne cache rien de dangereux, et que ces pâles fantômes dont nous avons entendu les grincements sinistres et les menaces de mort se retrouvent au troisième acte dans un riche salon éclairé par mille bougies, dansant le plus joyeusement du monde à la noce de M. Norby et de mademoiselle Udolphe. Quelle nécessité y avait-il donc d’évoquer à l’aide d’un titre menteur, les terribles souvenirs des romans d’Anne RadcliffeRadcliffe, AnneAnne Radcliffe née Ward (Londres, 9 juillet 1764 – Londres, 7 février 1823), écrivain. Elle écrivit de nombreux romans dont Les Mystères d’Udolphe (1794) et Les Châteaux d’Athlin et de Dunbayne (1789) où d’innocentes et héroïques jeunes femmes se trouvent dans de sombres et mystéLire la suite…, de faire revivre pour la centième fois, en les transportant à quelques milles de Copenhague, les haines des Montaigu et des Capulet, et tout cela pour aboutir à un mariage ? Nous ne prierons pas le lecteur de nous suivre au milieu des péripéties de ce lugubre poëme ; nous ne lui en dirons ni les ficelles ni les ressorts secrets, et s’il a envie d’y aller voir nous lui laisserons du moins tout entier le plaisir de la surprise. Puisse-t-il se montrer plus satisfait que nous des évolutions grotesques et ridicules de cet ours échappé des cartons de la ménagerie de MM. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… et compagnie, et que le talent de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… a eu bien du mal à faire accepter au public du théâtre de l’Opéra-Comique.

M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…, il faut l’avouer, n’est pas heureux dans le choix de ses poëmes, si tant est qu’on lui laisse la liberté de les choisir. Jusqu’ici il n’a encore eu que des succès honorables, et comme nous sommes loin de révoquer en doute l’incontestable mérite du compositeur, si M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… n’a réussi qu’à demi dans presque tous les ouvrages qu’il a donnés au théâtre, la faute en est assurément à ses librettistes. La FiguranteFigurante, LaLa Figurante, opéra-comique en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Jean-Henri Dupin mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 24 août 1838.Lire la suite…, le Code noirCode noir, LeLe Code noir, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 9 juin 1842.Lire la suite…, Gibby la cornemuseGibby la CornemuseGibby la Cornemuse, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 19 novembre 1846.Lire la suite…et Jeanne la folleJeanne la folleJeanne la folle, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra de Paris le 6 novembre 1848.Lire la suite…, sans être des partitions de premier ordre, abondent cependant en mélodies fraîches, gracieuses et originales relevées par une instrumentation travaillée avec autant de soin que d’habileté, et bien des musiciens arrivés aujourd’hui, on ne sait trop pourquoi, à une popularité plus grande que celle de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…, seraient fort heureux de posséder un pareil bagage. Malgré cela, qu’on nous permette de le répéter, M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… n’a pas encore vu sa réputation arriver à la hauteur de son talent, et nous comprenons difficilement cette mauvaise chance qui poursuit avec tant d’opiniâtreté la fortune d’un compositeur si distingué à plus d’un titre. La Perruche Perruche, LaLa Perruche, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-Henri Dupin et Philippe Dumanoir, pseudonyme de Philippe-François Pinel, mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 28 avril 1840.Lire la suite…est le seul opéra de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… que le public ait accueilli avec une faveur marquée.

Il y a d’excellentes choses dans les Mystères d’UdolpheMystères d’Udolphe, LesLes Mystères d’Udolphe, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 4 novembre 1852.Lire la suite…, et sans entrer dans une analyse approfondie de la partition, nous allons essayer d’en faire ressortir les parties saillantes.

L’ouverture est riche de charmants motifs parfaitement agencés les uns aux autres ; elle pèche peut-être par un manque d’ampleur et de développement dans certaines phrases, et aussi par un excès de sonorité que nous pouvons bien appeler du bruit. Les couplets de la peur chantés par madame Meillet ont une tournure pittoresque, sous le double rapport de l’instrumentation et de la mélodie ; le trio suivant est un peu long, mais le duo entre Arved et Christine se distingue par une allure franche et une grâce amoureuse, que les interprètes, mademoiselle Miolan et M. DufrêneDufresne, JosephJoseph Dufresne (? – ?), ténor. Au sortir du Conservatoire de Paris où il étudia, il fut engagé à l’Opéra de Paris puis chanta à Lyon de 1849 à 1851. Il débuta à l’Opéra-comique le 1er décembre 1851 dans Le Château de Barbe-Bleue (Limnander). Il devint sociétaire de la Société Lire la suite… [Dufresne]Dufresne, JosephJoseph Dufresne (? – ?), ténor. Au sortir du Conservatoire de Paris où il étudia, il fut engagé à l’Opéra de Paris puis chanta à Lyon de 1849 à 1851. Il débuta à l’Opéra-comique le 1er décembre 1851 dans Le Château de Barbe-Bleue (Limnander). Il devint sociétaire de la Société Lire la suite…, ont fait ressortir avec un talent réel.

Après un chœur habilement traité, Udolphe chante deux couplets ravissants d’originalité et d’esprit, et accompagnés de la façon la plus piquante par des dessins d’orchestre exprimant avec une étonnante vérité la situation scénique. Le final du premier acte, auquel le compositeur a voulu donner beaucoup d’importance, nous paraît un peu long et gagnerait peut-être à certaines coupures.

Le second acte débute par une ronde de marins parfaitement rhythmée, à laquelle succède un air de basse assez monotone chanté par l’amiral Norby, qui exhale sur un ton des plus lamentables la douleur que lui fait éprouver la perte de son fils. Le duo bouffe suivant est d’un comique qui manque complètement de franchise et de gaieté ; cela tient évidemment à la situation et au caractère sérieux des deux personnages. En revanche, nous aimons beaucoup la cavatine chantée par mademoiselle Miolan, brodée de roulades et de vocalises que la jeune et charmante cantatrice exécute avec une perfection et un goût irréprochables ; un chÅ“ur souterrain ajoute encore à l’effet de cette délicieuse mélodie. Nous reprocherons au final du deuxième acte ce que nous avons reproché au final du premier : il est un peu long, et nous dirons à ce propos que le grand défaut de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… est de ne pas savoir assez se restreindre ; il n’est pas maître de son inspiration, et sa fécondité l’entraîne souvent dans des développements qui finissent par fatiguer l’attention des spectateurs les mieux disposés à suivre le compositeur dans ses fantaisies mélodiques et instrumentales.

L’air qui se trouve au commencement du troisième acte, et dont le chant est soutenu par une pédale de cor, a produit beaucoup d’effet, et rappelle dans son ensemble un motif de la Flûte enchantée de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…. Le sextuor vocal dont l’accompagnement est fait seulement par quelques notes de timbales, mises là sans doute pour soutenir les chanteurs dans la tonalité, est un morceau bien fait et aussi remarquable par la disposition des voix que par la forme de la mélodie. Si nous citons le trio et la grande scène qui terminent l’ouvrage, ce sera pour y trouver encore des longueurs, et nous aimons mieux croire que les auteurs des Mystères d’UdolpheMystères d’Udolphe, LesLes Mystères d’Udolphe, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 4 novembre 1852.Lire la suite…, avertis par la fatigue et l’inattention bien évidentes du public à la fin de leur pièce, auront devancé notre critique et se seront prêtés de bonne grâce aux suppressions que M. le directeur de l’Opéra-Comique n’aura pas manqué de leur demander.

— CholletChollet, Jean-Baptiste MarieJean-Baptiste-Marie Chollet (Paris, 20 mai 1798 – Nemours, 10 janvier 1892), ténor. Il débuta à l’Opéra-comique en 1826. Il créa les rôles-titres de Fra Diavolo (Auber, 1830), et Zampa (Hérold, 1831). Adam écrit pour lui le rôle de Chapelou dans Le Postillon de Lonjumeau (1835). Il Lire la suite…, après une absence de plusieurs années, vient de reparaître plus brillant que jamais dans le Postillon de LongjumeauPostillon de Lonjumeau, LeLe Postillon de Lonjumeau, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Henri de Saint-Georges, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 13 octobre 1836.Lire la suite…, au troisième théâtre lyrique. Il a joué et chanté le rôle de Chapelou avec un esprit, une verve et un talent pleins de jeunesse et de fraîcheur qui lui ont valu pendant tout le cours de la représentation les applaudissements les plus sympathiques. CholletChollet, Jean-Baptiste MarieJean-Baptiste-Marie Chollet (Paris, 20 mai 1798 – Nemours, 10 janvier 1892), ténor. Il débuta à l’Opéra-comique en 1826. Il créa les rôles-titres de Fra Diavolo (Auber, 1830), et Zampa (Hérold, 1831). Adam écrit pour lui le rôle de Chapelou dans Le Postillon de Lonjumeau (1835). Il Lire la suite… est encore un des artistes les plus fins et les plus élégants de notre époque, et la délicieuse partition de M. AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… va retrouver avec lui ses succès des premiers jours. Tant mieux pour nous et tant mieux surtout pour le théâtre de M. SévesteSéveste, JulesDésiré-Henri-Jules Séveste (Paris, 19 mars 1803 – Meudon, 30 juin 1854), directeur. Fils de Pierre Séveste, en 1822 il se joignit à son père qui dirigeait le théâtre de Saint-Cloud. Avec son frère, Edmond Séveste, il fonda le Théâtre de Belleville en 1828 et obtint le privilège de prLire la suite… [Seveste].