Le Journal des Débats, 1er mai 1870 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU 1er MAI 1870.

REVUE MUSICALE.

THEATRE DE L’OPERA-COMIQUE : Petit accident à propos de la représentation de Déa. — SALLE DU CONSERVATOIRE : Exécution du Stabat materStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestreStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestre de la vicomtesse Clémence de Grandval, créé le 23 février à l’église Saint-Eustache de Paris et rejoué à la salle du Conservatoire de Paris le 22 avril 1870. L’œuvre fut publiée avec accompagnement de piano et hLire la suite… de Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite…. — THEATRE DE L’ATHENEE : Valse et MenuetValse et menuetValse et menuet, opéra-comique en un acte sur un livret de Joseph Méry mis en musique par Louis Deffès et créé au Kursaal d’Ems en juillet 1865 et dans une version remaniée au Théâtre de l’Athénée de Paris le 16 avril 1870.Lire la suite…, opéra-comique en un acte, paroles de MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite…, musique de M. Louis Deffès. — CONCERTS : M. DeloffreDeloffre, Louis-Michel AdolpheLouis-Michel-Adolphe Deloffre (Paris, 28 juillet 1817 – Paris, 8 janvier 1876), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia le violon d’abord avec son père, puis avec Bellon, Lafont et enfin Baillot. En 1836, il partit avec le chef d’orchestre Louis Jullien à Londres où il fut violon solo Lire la suite…, M. ThibaultThibault, Désiré-DieudonnéDésiré-Dieudonné Thibault (Arras, 29 mai 1842 – Monte-Carlo, novembre 1906), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 2d prix de violon en 1864. Il fit partie de l’orchestre des Concerts populaires dirigé par Jules Pasdeloup puis il entra dans cLire la suite…, M. Achille Dien, M. DeledicqueDeledicque, Léopold-Bernard-Edouard-Colombe-HippolyteLéopold-Bernard-Édouard-Colombe-Hippolyte Deledicque (La Haye, 7 février 1821 – Paris, 6 janvier 1907), violoniste, altiste et chef d’orchestre. Après ses études au Conservatoire de Paris, il fut engagé en 1850 dans l’orchestre du Théâtre-Italien puis en 1859 dans celui de la SociétéLire la suite…, M. DamckeDamcke, Berthold JacquesBethold Jacques Damcke (Hanovre, 6 février 1812 – Paris, 15 février 1875), compositeur, pianiste et chef d’orchestre. Il fit d’abord des études de théologie puis de musique avec Aloys Schmitt à Francfort et fut engagé comme altiste dans l’orchestre de la cour de Hanovre à partir de 18Lire la suite…, etc. — Cantate de Sainte-CécileLégende de Sainte Cécile, LaThe Legend of Saint Cecilia (La Légende de Sainte Cécile), cantate pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte de Henry Fothergill Chorley mis en musique par Julius Benedict et créée au Festival de musique de Norwich à Norwich le 1er novembre 1866.Lire la suite…, par M. Jules BénédictBenedict, JuliusJulius Benedict (Stuttgart, 27 novembre [24 décembre] 1804 – Londres, 5 juin 1885), compositeur et chef d’orchestre. Fils d’un banquier, il étudia d’abord avec Ludwig Abeille puis son père le prit à Dresde en 1821 pour qu’il étudie avec Carl Maria von Weber dont il fut le premier élÃLire la suite….

 

Le théâtre de l’Opéra-Comique, habitué pourtant aux faveurs de la fortune, vient d’éprouver un échec. Il était allé prendre au sein du Conservatoire, parmi les lauréats, parmi les meilleurs, parmi ceux qui sont l’espoir des théâtres lyriques et l’avenir de l’art musical, un ténor jeune et bien doué dont les brillantes qualités avaient, en plein concours, émerveillé les juges ; et tandis que depuis six mois on lui préparait un début exceptionnel dans l’œuvre inédite et nouvelle d’un jeune maître, on a été obligé, au dernier moment, de reconnaître l’insuffisance de ses mérites et de le condamner au silence, temporairement. Certes on ne lui demandait pas l’impossible, et je n’ai point ouï dire que la partition de M. Jules Cohen fût hérissée de difficultés vocales et s’écartât des pures traditions de l’Opéra-Comique ; mais si peu que l’on demandât au jeune débutant, comme ou craignait qu’il ne restât encore au-dessous de la tâche qui lui était confiée, il a fallu pourvoir à son remplacement. Ainsi le premier rêve de ce jeune homme s’est évanoui. La peur, dit-on, a paralysé ses moyens. A l’une des dernières répétitions, ayant aperçu au fond de la salle, noyés dans une demi-obscurité, des gens qui chuchotaient, il s’est mépris sur le sentiment de ce petit groupe d’invités, amis de la direction et amis des auteurs. Depuis, on n’est pas parvenu à le rassurer. Si ce n’est que ça, le mal n’est pas grand ; M. ChellyChelle dit Chelli [Chelly], Jean-François-Marie-Joseph-LouisJean-François-Marie-Joseph-Louis Chelle dit Chelli [Chelly] (Toulouse, 18 mars 1845 – Courbevoie, 12 avril 1895), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er accessit de chant et un 1er accessit d’opéra en 1866. Il épousa sa collègue du Conservatoire de Paris, la cantatrice JLire la suite… [Chelli] débutera un peu plus tard dans un ouvrage du répertoire, et travaillera en attendant. Maintenant qu’il est entré à l’Opéra-Comique, il ne peut guère en sortir ; maintenant que le voilà sorti du Conservatoire, il ne peut guère y rentrer. Le rôle qui a été retiré à M. ChellyChelle dit Chelli [Chelly], Jean-François-Marie-Joseph-LouisJean-François-Marie-Joseph-Louis Chelle dit Chelli [Chelly] (Toulouse, 18 mars 1845 – Courbevoie, 12 avril 1895), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er accessit de chant et un 1er accessit d’opéra en 1866. Il épousa sa collègue du Conservatoire de Paris, la cantatrice JLire la suite… sera chanté par M. Leroy. À part cet accident, tout marche à souhait : les auteurs et les directeurs sont contents des artistes, les artistes sont contents d’eux-mêmes, et tout fait présager un succès. La première représentation de Déa aura donc lieu ce soir, la direction de l’Opéra-Comique comprenant bien qu’il est inutile de stimuler par un nouveau retard l’impatience du public. Nous dirons quelques mots, à la fin de ce feuilleton, sur la première représentation de Déa.

Je ne sais si dans les concerts de bienfaisance la musique sert de prétexte à la charité, ou c’est la charité qui sert de prétexte à la musique. Peut-être est-ce l’un et l’autre. Mais a-t-on jamais tant chanté pour les pauvres que cette année-ci ? Les personnes imposées par le zèle des dames patronnesses ont-elles jamais vu une année aussi rigoureuse ? Pour atteindre le but, de grands artistes, de célèbres virtuoses sont mis tour à tour à contribution, et comme, généralement, ils sont sollicités par de hautes influences, ils paient d’assez bonne grâce, s’estimant heureux de mériter à la fois les applaudissements de la terre et les bénédictions du ciel.

C’est au profit de l’Œuvre de la Miséricorde qu’a été exécuté vendredi dernier, dans la salle du Conservatoire, le Stabat materStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestreStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestre de la vicomtesse Clémence de Grandval, créé le 23 février à l’église Saint-Eustache de Paris et rejoué à la salle du Conservatoire de Paris le 22 avril 1870. L’œuvre fut publiée avec accompagnement de piano et hLire la suite… de Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite…. Un orchestre peu nombreux, mais bien choisi, était placé sous la direction de M. Camille Saint-Saëns ; les chÅ“urs et les solistes étaient dirigés par M. le maître de chapelle HurandHurand, Louis-ThomasLouis-Thomas Hurand (Sablonnières/Seine-et-Marne, 14 octobre 1818 – Paris, 16 janvier 1901), chef de chÅ“ur et maître de chapelle. Il était maître de chapelle de l’église Saint-Eustache à Paris de 1852 à sa mort et en 1864 fut nommé chef des chÅ“urs du Théâtre-Italien.Lire la suite…. Dans l’intérêt même de l’exécution, les instruments et les voix ne devraient obéir qu’à une seule volonté ; mais il faudrait pour cela modifier d’abord la disposition du chÅ“ur, ce qui n’est pas toujours facile, j’en conviens, et obtenir ensuite que les solistes voulussent bien renoncer à l’habitude de tourner le dos au chef d’orchestre. Pourquoi donc faire au concert juste le contraire de ce qui se fait au théâtre.

Deux auditions du StabatStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestreStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestre de la vicomtesse Clémence de Grandval, créé le 23 février à l’église Saint-Eustache de Paris et rejoué à la salle du Conservatoire de Paris le 22 avril 1870. L’œuvre fut publiée avec accompagnement de piano et hLire la suite… de Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… avaient déjà eu lieu en petit comité, avec accompagnement de piano ; sans doute il y avait aussi un harmonium. Et malgré tout l’attrait que m’inspire chaque Å“uvre nouvelle de l’auteur de PiccolinoPiccolinoPiccolino, opéra en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après Victorien Sardou, mis en musique par Clémence de Grandval et créé au Théâtre-Italien de Paris le 22 décembre 1868.Lire la suite…, il ne m’avait pas été possible d’assister ni à l’une ni à l’autre de ces deux auditions. Je l’ai moins regretté, après m’être rendu compte de l’importance de l’orchestre dans la belle et savante composition de Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite….

Du moment que l’on applique à une Å“uvre religieuse les ressources de l’harmonie et de l’instrumentation modernes, il n’y a plus, à proprement parler, de style religieux. Mais on peut cependant, tout en adoptant la forme la plus dramatique et la plus mondaine, tout en usant d’une très grande variété de nuances et d’oppositions, conserver à la traduction musicale d’un texte liturgique quelque chose de ce parfum d’église qui dispose à la prière et au recueillement. Ainsi a fait Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… à l’exemple de maîtres illustres qui l’ont précédée et lui ont frayé le chemin.

Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… connaît à fond, et aussi bien qu’aucun musicien de profession, les secrets d’un art qu’elle cultive, heureusement pour elle, en amateur. Elle a l’amour de ce qui est grand, de [ce] qui est beau, et ses études aussi bien que son sentiment personnel se révèlent dans la plupart de ses compositions. Si elle a quelquefois payé aux salons parisiens, qui la recherchent et qui l’applaudissent, de futiles tributs, elle a donné aussi plus d’une preuve de virilité et de haute inspiration dans des Å“uvres sérieuses et largement conçues qui sont, je crois, la véritable expression de son talent. Le StabatStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestreStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestre de la vicomtesse Clémence de Grandval, créé le 23 février à l’église Saint-Eustache de Paris et rejoué à la salle du Conservatoire de Paris le 22 avril 1870. L’œuvre fut publiée avec accompagnement de piano et hLire la suite… qu’elle vient de nous faire entendre est un progrès sur la MesseMesseMesse pour soli, chÅ“ur et orchestre de la vicomtesse Marie de Grandval créée à l’église Saint-Eustache de Paris le 27 janvier 1867.Lire la suite… qui l’a précédé de quelques années, et dont le succès, commencé au concert, s’est continué à l’église. L’œuvre nouvelle se fait remarquer par une plus grande unité de style ; l’harmonie en est plus serrée, plus intéressante ; l’instrumentation plus sobre, plus claire et plus colorée.

Dès les premières mesures du prélude, les accords de l’orchestre ont une majesté qui impose. Le solo de saxophone, mélodie simple et d’une tournure un peu archaïque, très habilement ramené à la fin de l’ouvrage, a produit beaucoup d’effet. Si les dix morceaux (y compris le prélude) que renferme le StabatStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestreStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestre de la vicomtesse Clémence de Grandval, créé le 23 février à l’église Saint-Eustache de Paris et rejoué à la salle du Conservatoire de Paris le 22 avril 1870. L’œuvre fut publiée avec accompagnement de piano et hLire la suite… de Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… ont diversement impressionné le public, aucun n’est passé inaperçu. Mme la baronne de CatersCaters, Marie-Isabelle deMarie-Isabelle Lablache épouse de Caters (Paris, 12 janvier 1831 – Londres, 26 juin 1881) mezzosoprano. Elle épousa le baron Ernest-Pierre-Marie de Caters le 26 septembre 1853 à Paris. Elle se produisit dans des concerts de bienfaisance. De 1878 à 1881, elle était le professeur de chant de laLire la suite… et Mme TrélatTrélat, Anne-Marie-Renée Molinos épouseAnne-Marie-Renée Molinos épouse Trélat ( ? 1835 – Paris, 3 mars 1914), mezzo-soprano, professeur de chant et femme du monde. Sa famille était d’origine portugaise et sa mère avait été une élève de Rossini. Elle perdit son père toute jeune et donna des leçons de chant ce qu’elle fit Lire la suite…, interprètes fidèles et convaincues des Å“uvres de Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite…, ont eu la meilleure part dans le succès de l’exécution : Mme la baronne de CatersCaters, Marie-Isabelle deMarie-Isabelle Lablache épouse de Caters (Paris, 12 janvier 1831 – Londres, 26 juin 1881) mezzosoprano. Elle épousa le baron Ernest-Pierre-Marie de Caters le 26 septembre 1853 à Paris. Elle se produisit dans des concerts de bienfaisance. De 1878 à 1881, elle était le professeur de chant de laLire la suite… avec sa voix puissante, dramatique et pleine de charme, Mme TrélatTrélat, Anne-Marie-Renée Molinos épouseAnne-Marie-Renée Molinos épouse Trélat ( ? 1835 – Paris, 3 mars 1914), mezzo-soprano, professeur de chant et femme du monde. Sa famille était d’origine portugaise et sa mère avait été une élève de Rossini. Elle perdit son père toute jeune et donna des leçons de chant ce qu’elle fit Lire la suite… avec son talent fin et distingué, qui, dans le milieu où il se produit habituellement, passe à juste titre pour un modèle d’élégance et de perfection.

Allons maintenant du sévère au profane, de la salle du Conservatoire au théâtre de l’Athénée, où l’on a repris il y a quelques jours une charmante opérette de MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite… et de M. Deffès. Valse et MenuetValse et menuetValse et menuet, opéra-comique en un acte sur un livret de Joseph Méry mis en musique par Louis Deffès et créé au Kursaal d’Ems en juillet 1865 et dans une version remaniée au Théâtre de l’Athénée de Paris le 16 avril 1870.Lire la suite… fut écrit pour le théâtre d’Ems. MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite… aimait les villes d’eaux, et, à Ems comme à Bade, il a laissé des souvenirs de son esprit ingénieux, inventif et charmant. Il lui en coûtait aussi peu d’improviser un scénario d’opéra-comique ou une comédie, que de l’écrire ; et s’il a improvisé une grande partie de ce qu’il a écrit, il n’a malheureusement pas écrit tout ce qu’il a improvisé. C’était une bonne bonne fortune que de rencontrer MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite… sous les ombrages de Lichtenthal ; il était intarissable. Peu à peu les auditeurs arrivaient et se groupaient autour de lui. On ce le quittait plus. Les arbres de l’allée de Lichtenthal ont refleuri déjà bien souvent depuis que l’aimable conteur est mort et que ses histoires sont oubliées.

Valse et MenuetValse et menuetValse et menuet, opéra-comique en un acte sur un livret de Joseph Méry mis en musique par Louis Deffès et créé au Kursaal d’Ems en juillet 1865 et dans une version remaniée au Théâtre de l’Athénée de Paris le 16 avril 1870.Lire la suite…, joué à Ems il y a cinq ans, est une des dernières inventions de l’aimable poëte ; mais on en a changé le dénoûment pour des raisons que je n’ai point à apprécier et que je n’apprécierais peut-être pas. A cela près, l’intrigue est restée la même, et j’en puis dire quelques mots, bien qu’elle ait été déjà racontée.

Le sous-inspecteur des menus-plaisirs du roi Louis XV prépare des fêtes splendides en l’honneur de son souverain, et comme il n’est bruit dans le monde des arts que de la diva Carlotta, attachée au théâtre de Weimar, M. le baron, qui lit les gazettes, part pour aller l’enlever. Seulement, l’étiquette de la cour de France exige que la diva soit mariée. Un jeune compositeur, nommé Wilfrid, est là tout prêt à lui rendre service. Il signe au contrat et tout est pour le mieux, lorsque, au moment de se mettre en route, le baron s’aperçoit qu’il avait besoin d’une danseuse, et que c’est une cantatrice qu’il a engagée. Les arrhes du marché sont déjà entre les mains des créanciers de Carlotta. Que faire ? Parbleu ! rien n’est plus simple. La signora Carlotta apprendra à danser. Un maître est là, dans l’hôtel, qui n’a qu’à tirer sa pochette et à inventer du même coup, avec l’aide de Wilfrid, la valse et le menuet (il se nomme menuet de Saint-Léger), dont la nouvelle ballerine offrira la primeur à la cour de Versailles. Plus d’une chanteuse s’est ainsi trompée sur sa vocation, et il n’est pas nécessaire d’aller à Weimar pour s’en convaincre. MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite… n’a pas voulu le dire, mais il a dû le penser.

La petite partition de M. Deffès est écrite avec infiniment de délicatesse et de goût ; c’est l’œuvre d’un musicien habile et bien inspiré. L’air de Carlotta, le rondo du sous-inspecteur des menus plaisirs, le trio suivant et la grande scène instrumentale de la valse et du menuet sont des morceaux tout à fait réussis, et le dernier offre cette particularité qu’il met en relief le talent de violoniste de M. AubéryAubéry, Jean-PierreJean-Pierre Aubéry (Entrechaux/Vaucluse, 19 août 1842 – Neuilly-sur-Seine, 11 mars 1905), violoniste et baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 2e accessit de violon en 1860, un 1er prix de chant et un 1er prix d’opéra-comique en 1868 et un 2nd prix d’opéra en 1868.Lire la suite… et celui de Mlle SingeléeSingelée, LouisaLouisa Singelée (? – ?), soprano. Fille de Jean-Baptiste Singelée, violoniste, compositeur et chef d’orchestre à Gand. Elle étudia le violon vraisemblablement avec son père et le chant avec Gibert Duprez et se produisit à Paris comme violoniste et chanteuse en concert en 1858. Elle chanta leLire la suite…, élève de son père. M. AubéryAubéry, Jean-PierreJean-Pierre Aubéry (Entrechaux/Vaucluse, 19 août 1842 – Neuilly-sur-Seine, 11 mars 1905), violoniste et baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 2e accessit de violon en 1860, un 1er prix de chant et un 1er prix d’opéra-comique en 1868 et un 2nd prix d’opéra en 1868.Lire la suite…, avant de remporter au Conservatoire un premier prix de chant, suivait la classe d’AlardAlard, Delphin-JeanDelphin-Jean Alard (Bayonne, 8 mars 1815 – Paris, 22 février 1888), violoniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Habeneck, Fétis et Halévy et obtint un premier prix de violon à l’unanimité en 1830. Il fut soliste à la Société des Concerts du ConservatoLire la suite… et y avait obtenu aussi un premier prix. Mlle SingeléeSingelée, LouisaLouisa Singelée (? – ?), soprano. Fille de Jean-Baptiste Singelée, violoniste, compositeur et chef d’orchestre à Gand. Elle étudia le violon vraisemblablement avec son père et le chant avec Gibert Duprez et se produisit à Paris comme violoniste et chanteuse en concert en 1858. Elle chanta leLire la suite…, belle personne, qui chante fort bien et joue du violon, comme une troisième sÅ“ur MilanolloMilanollo, TeresaTeresa Milanollo (Savigliano, Cuneo/Piemont, 28 aout 1827 – Paris, 25 octobre 1904), violoniste. Elle étudia le violon avec Charles Philippe Lafont vers 1837 puis avec François-Antoine Habeneck et Charles-Auguste de Bériot. Elle enseigna le violon à sa sÅ“ur cadette, Maria, et toutes deux se proLire la suite…, est la fille de l’excellent chef d’orchestre du théâtre de Gand. Tandis que d’autres directeurs s’imaginent qu’un opéra écrit par un compositeur français pour une scène étrangère est discrédité d’avance aux yeux du public parisien (souvent ce n’est qu’une fin de non-recevoir), M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite… a pensé le contraire, et le public parisien lui a prouvé qu’il ne s’était point trompé. On a applaudi à Paris le spirituel libretto de MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite… et la jolie partition de M. Deffès, comme on les avait applaudis à Ems.

Le concert auquel j’ai assisté dimanche dernier a été à la fois un beau concert, et une bonne action, puisque avec le produit de la recette on a racheté du service militaire un jeune homme studieux et paisible, lequel n’a point eu lui l’étoffe d’un héros. Dans ce concert on n’a fait que ce qui se fait dans tous les concerts : un peu de musique ; mais j’y ai pris un intérêt tout particulier parce qu’il était organisé par mon ami DeloffreDeloffre, Louis-Michel AdolpheLouis-Michel-Adolphe Deloffre (Paris, 28 juillet 1817 – Paris, 8 janvier 1876), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia le violon d’abord avec son père, puis avec Bellon, Lafont et enfin Baillot. En 1836, il partit avec le chef d’orchestre Louis Jullien à Londres où il fut violon solo Lire la suite…, l’excellent chef d’orchestre de l’Opéra-Comique, et que c’était son propre fils qu’il s’agissait de conserver aux douceurs de la vie civile. Autour du père et de l’enfant sont venues se grouper spontanément de nombreuses sympathies. MM. AltèsAltès, Ernest-EugèneErnest-Eugène Altès (Paris, 28 mars 1830 – St-Dye-sur-Loire, 2 juillet 1899), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Elève d’Habeneck au Conservatoire de Paris, il eut un 1er prix de violon en 1848. Il tint la partie d’alto dans le Quatuor Dancla de 1856 à 1868. Il entra dans l’orcheLire la suite…, BruyantBruyant, Antoine-AugusteAntoine-Auguste Bruyant (Pontarlier/Doubs, 14 décembre 1827 – Bayonne/Pyrénées-Atlantiques, 12 janvier 1900), hautboïste. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de hautbois en 1849. Il fit partie de l’orchestre du Théâtre de la Porte-Saint-Martin puis de celui de lâLire la suite…, TurbanTurban, Charles-PaulCharles-Paul Turban (Strasbourg, 22 février 1847 – Paris, 10 mai 1905), clarinettiste. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de clarinette en 1865. Il fut engagé d’abord dans l’orchestre du Théâtre du Gymnase puis dans celui du Théâtre-Italien. En 1868 il devintLire la suite…, BaneuxBaneux, Mathieu-GustaveMathieu-Gustave Baneux (Paris, 12 juin 1825 – Paris, 27 mars 1878), corniste. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de cor en 1840. Il fut engagé d’abord dans l’orchestre de l’Opéra-Comique de 1841 à 1847 puis à partir de 1847 il fut membre de l’orchestre de lâLire la suite…, JancourtJancourt, Louis-Marie-EugèneLouis-Marie-Eugène Jancourt (Château-Thierry/Aisne, 15 décembre 1815 – Boulogne-sur-Seine, 28 janvier 1900), bassoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de basson en 1836. Il fut engagé d’abord dans l’orchestre de l’Opéra-Comique puis à celui du ThéâtreLire la suite…, Adolphe Blanc, Léon JacquardJacquard, Léon-JeanLéon-Jean Jacquard (Paris, 3 novembre 1826 – Paris, 27 mars 1886), violoncelliste. Il étudia le violoncelle avec Louis Norblin au Conservatoire de Paris où il obtint en 1844 un premier prix de violoncelle. Il joua surtout dans les formations de musique de chambre, dont la société de quatuorsLire la suite… et Camille Saint-SaënsSaint-Saëns, Charles-CamilleCharles-Camille Saint-Saëns (Paris, 9 octobre 1835 – Alger, 16 décembre 1921), pianiste, organiste et compositeur. Il étudia le piano avec Camille Stamaty et donna son premier concert public en 1843. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François Benoist (orgue) et Fromental Halévy (compoLire la suite…, Mme GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite… et Mlle DaramDaram, Marie-JoséphineMarie-Joséphine Daram (Toulouse, 13 mars 1845 – Toulouse, 4 août 1926), soprano. Après avoir étudié au Conservatoire de Toulouse, où elle obtint un 1er prix de chant en 1863, elle entra au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de chant l’année suivante. Elle débuta au Théâtre-LyLire la suite…, MM. CapoulCapoul, Joseph-Amédée-VictorJoseph-Amédée-Victor Capoul (Toulouse, 27 février 1839 – Pujaudran/Gers, 18 février 1924), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le chant avec Alphonse Revial et l’opéra-comique avec Eugene-Ernest Mocker ; il obtint en 1861 un 2nd prix d’opéra et un 1er prix d’opéra-comique. Lire la suite…, GailhardGailhard, Pierre-Samson dit PedroPierre-Samson dit Pedro Gailhard (Toulouse, 1er août 1848 – Paris, 12 octobre 1918), basse, librettiste et directeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de chant, un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix d’opéra en 1867. Il débuta à l’Opéra-Comique dans leLire la suite… et PotelPotel, Pierre-ArmandPierre-Armand Piau dit Potel (Paris, 5 juillet 1830 – Montpellier, le 23 janvier 1879), ténor. En 1857, il fut engagé au Théâtre-Lyrique, où il resta jusqu’en 1862. Le 1er novembre 1862, il débuta à l’Opéra-Comique dans Le Diable au moulin (Gevaert). Il y fit tout le reste de sa carriÃLire la suite… ont défrayé le programme de cette matinée, à laquelle M. DeloffreDeloffre, Louis-Michel AdolpheLouis-Michel-Adolphe Deloffre (Paris, 28 juillet 1817 – Paris, 8 janvier 1876), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia le violon d’abord avec son père, puis avec Bellon, Lafont et enfin Baillot. En 1836, il partit avec le chef d’orchestre Louis Jullien à Londres où il fut violon solo Lire la suite… lui-même a pris part comme violoniste et comme compositeur. Son trio pour violon, alto et violoncelle (noël varié et finale), est une Å“uvre charmante, écrite avec soin, une Å“uvre du meilleur style. Le départ précipité de M. Camille Saint-SaënsSaint-Saëns, Charles-CamilleCharles-Camille Saint-Saëns (Paris, 9 octobre 1835 – Alger, 16 décembre 1921), pianiste, organiste et compositeur. Il étudia le piano avec Camille Stamaty et donna son premier concert public en 1843. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François Benoist (orgue) et Fromental Halévy (compoLire la suite… a empêché l’exécution de la sonate de Beethoven, dédiée à Kreutzer. Et si M. Camille Saint-SaënsSaint-Saëns, Charles-CamilleCharles-Camille Saint-Saëns (Paris, 9 octobre 1835 – Alger, 16 décembre 1921), pianiste, organiste et compositeur. Il étudia le piano avec Camille Stamaty et donna son premier concert public en 1843. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François Benoist (orgue) et Fromental Halévy (compoLire la suite… est parti si précipitamment, c’est que Mme GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite… avait pris sa place sans le prévenir. M. DeloffreDeloffre, Louis-Michel AdolpheLouis-Michel-Adolphe Deloffre (Paris, 28 juillet 1817 – Paris, 8 janvier 1876), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia le violon d’abord avec son père, puis avec Bellon, Lafont et enfin Baillot. En 1836, il partit avec le chef d’orchestre Louis Jullien à Londres où il fut violon solo Lire la suite… a adressé quelques paroles au public ; on a légèrement murmuré, beaucoup applaudi, et l’incident n’a pas eu de suite.

Mme Philipon, née Rouget de Lisle, que j’ai eu le plaisir d’entendre au concert de l’habile violoniste ThibaultThibault, Désiré-DieudonnéDésiré-Dieudonné Thibault (Arras, 29 mai 1842 – Monte-Carlo, novembre 1906), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 2d prix de violon en 1864. Il fit partie de l’orchestre des Concerts populaires dirigé par Jules Pasdeloup puis il entra dans cLire la suite…, est la femme de notre confrère le directeur du Journal amusant. Mme Philipon, bien qu’elle ait un véritable talent d’artiste, ne paraît jamais en public. Il fallait donc saisir l’occasion tout exceptionnelle qui m’était offerte de l’applaudir, et je n’y ai point manqué. Son jeu a une distinction rare, une sensibilité exquise. Dans le trio en réAndante (en ré) pour le violoncelle avec accompagnement de piano et orgue (ad libitum) remplaçant les instruments à vent, ou orchestre, op. 52Andante (en ré) pour le violoncelle avec accompagnement de piano et orgue (ad libitum) remplaçant les instruments à vent, ou orchestre, op. 52 d’Adolphe Banc. L’œuvre fut publiée par H. Lemoine, Paris, 1870.Lire la suite… mineur de Mendelssohn, dans une rêverie de Lefébure-Wély et une petite fantaisie de Schubert, elle a montré toute la souplesse d’un talent qui, formé à l’école des maîtres, ne sacrifie jamais le goût ni le style à de vulgaires effets de virtuosité.

Le grand attrait du concert de M. Achille Dien, c’était l’audition d’un trioTrio pour piano, violon et violoncelle no. 5 en do majeur op. 30Trio pour piano, violon et violoncelle no. 5 en do majeur op. 30 de Napoléon-Henri Reber. L’œuvre fut publiée en 1872.Lire la suite… inédit pour piano, violon et violoncelle, composé par M. Henri Reber et exécuté par MM. Saint-SaënsSaint-Saëns, Charles-CamilleCharles-Camille Saint-Saëns (Paris, 9 octobre 1835 – Alger, 16 décembre 1921), pianiste, organiste et compositeur. Il étudia le piano avec Camille Stamaty et donna son premier concert public en 1843. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François Benoist (orgue) et Fromental Halévy (compoLire la suite…, Achille Dien et LasserreLasserre, Jules-BernardJules-Bernard Lasserre (Tarbes, 29 juillet 1838 – Tarbes, 19 février 1906), violoncelliste. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de violoncelle en 1855. Il fut violoncelliste solo des concerts populaires de Jules Pasdeloup depuis leur fondation. En 1859 il se produisit ÃLire la suite…. Les remarquables qualités de M. Henri Reber se retrouvent dans cette Å“uvre originale et charmante, où la finesse de l’harmonie, l’élégance de la phrase mélodique, la science des développements et la pureté du style sont un friand régal pour les délicats. Aussi est-ce toujours un public choisi qui, chaque année, répond à l’appel de M. DienDien, Louis-Felix-AchilleLouis-Felix-Achille Dien (Paris, 24 décembre 1827 – Paris, 2 [12] janvier 1904), violoniste. Fils de l’artiste graveur Felix-Antoine Dien. Il fut admis dans la classe préparatoire de violon de Joseph Clavel au Conservatoire de Paris mais en fut rayé en août 1849 pour avoir concouru trois foiLire la suite…, car sur les programmes de cet artiste il n’y a place que pour les maîtres qui se sont illustrés dans un genre de musique tout intime et à l’interprétation duquel M. Achille Dien doit son excellente renommée.

Puisque j’ai parlé du trio de M. Henri Reber, je dois dire aussi avec quel succès a été accueilli, dans un concert de bienfaisance donné au profit d’un asile de femmes infirmes, le trio de M. DamckeDamcke, Berthold JacquesBethold Jacques Damcke (Hanovre, 6 février 1812 – Paris, 15 février 1875), compositeur, pianiste et chef d’orchestre. Il fit d’abord des études de théologie puis de musique avec Aloys Schmitt à Francfort et fut engagé comme altiste dans l’orchestre de la cour de Hanovre à partir de 18Lire la suite…, écrit, comme celui de M. Reber, pour piano, violon et violoncelle. Le savant professeur que BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a choisi pour l’un de ses exécuteurs testamentaires, et auquel il a légué de précieux manuscrits, avait confié à Mme MassartMassart, Louise-AglaéLouise-Aglaé Massart, née Masson (Paris, 10 juin 1827 – Paris, 26 juillet 1887), pianiste. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Antoine-François Marmontel et obtint un 1er prix de piano en 1840. Elle était la cousine de l’altiste Louis Casimir-Ney et épousa en 1849 le violoniste LambLire la suite…, à MM. VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… et Léon JacquardJacquard, Léon-JeanLéon-Jean Jacquard (Paris, 3 novembre 1826 – Paris, 27 mars 1886), violoncelliste. Il étudia le violoncelle avec Louis Norblin au Conservatoire de Paris où il obtint en 1844 un premier prix de violoncelle. Il joua surtout dans les formations de musique de chambre, dont la société de quatuorsLire la suite… l’exécution de sa nouvelle Å“uvre. Pouvait-il mieux choisir ? Aussi pas un détail n’a été perdu, et c’est avec l’attention la plus soutenue que nous avons écouté les différentes parties de la belle et savante composition d’un musicien dont nous connaissons depuis longtemps les tendances élevées et la sincère admiration pour les plus pures manifestations de l’art.

Il y a à Paris une Société de symphonistes dirigée par M. Léopold Deledicque. Chaque année cette Société, qui compte dans son sein beaucoup plus d’amateurs que d’artistes, donne un concert dans lequel la musique classique et la musique moderne sont également représentées. C’est ainsi que sur le programme du dernier concert figuraient la symphonie en mi bémol de Haydn et l’ouverture de Si j’étais roiSi j’étais roiSi j’étais roi, opéra-comique en trois actes sur un livret de Adolphe d’Ennery et Jules Brésil mis en musique par Adolphe Adam, créé au Théâtre-Lyrique le 4 septembre 1852.Lire la suite…, d’Adolphe Adam ; un très bel andante pour violoncelle, composé par M. Adolphe Blanc et exécuté par M. LeboucLebouc, Charles-JosephCharles-Joseph Lebouc (Besançon, 22 décembre 1822 – Hyères, 7 mars 1893), violoncelliste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un premier prix de violoncelle en 1844. Il fut membre de l’orchestre de l’Opéra de 1846 à 1848 et l’année suivante de la Société desLire la suite…, avec accompagnement d’orchestre ; le CapriceCapriccio brillant pour piano et orchestre en si mineur op. 22Capriccio brillant pour piano et orchestre en si mineur op. 22 de Felix Mendelssohn. Il composa l’œuvre pour piano solo le 18 septembre 1831 à Munich sur le retour de son voyage en l’Italie. Il l’orchestra et en donna la première audition au concert du flutiste Johann Sedlatzek le 21 mai 18Lire la suite… en siStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestreStabat [Mater] à 4 voix, soli et chÅ“ur avec accompagnement d’orchestre de la vicomtesse Clémence de Grandval, créé le 23 février à l’église Saint-Eustache de Paris et rejoué à la salle du Conservatoire de Paris le 22 avril 1870. L’œuvre fut publiée avec accompagnement de piano et hLire la suite… mineur, de Mendelssohn, exécuté par M. LavignacLavignac, Alexandre-Jean-AlbertAlexandre-Jean-Albert Lavignac (Paris, 21 janvier 1846 – Paris, 28 mai 1916), professeur et musicologue. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de solfège en 1857, un 1er prix de piano en 1861, un 1er prix de contrepoint et fugue en 1864 et un 2nd prix d’orgue en 1865. Lire la suite…, et une délicieuse Pavane Pavane, entr’acte pour orchestrePavane, entr’acte pour orchestre de l’opéra-comique Bataille d’amour d’Auguste de Vaucorbeil.Lire la suite…(air de danse d’un caractère noble) dont l’auteur est M. de VaucorbeilVaucorbeil, Auguste-Emmanuel Ferville ditAuguste-Emmanuel Ferville dit Vaucorbeil (Veaucorbeil) (Rouen, 15 décembre 1821 – Paris, 2 novembre 1884), compositeur et directeur de théâtre. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un deuxième prix de solfège en 1838. Il composa des mélodies ainsi que de la musique de chambre,Lire la suite…. M. AlardAlard, Delphin-JeanDelphin-Jean Alard (Bayonne, 8 mars 1815 – Paris, 22 février 1888), violoniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Habeneck, Fétis et Halévy et obtint un premier prix de violon à l’unanimité en 1830. Il fut soliste à la Société des Concerts du ConservatoLire la suite… a joué une fantaisie de sa façon sur la Muette de Portici ; Mlle BernardBernardi, Alice-Sara Bernard diteAlice-Sara Bernard dite Bernardi (Châtellerault/Vienne, 27 janvier 1843 – Bruxelles, 13 avril 1885), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er accessit d’opéra-comique, un 2d prix d’opéra, et un 1er prix de chant en 1870. Elle se produisit en concerts à Paris pLire la suite… a chanté un air de la MagicienneMagicienne, LaLa Magicienne, opéra en cinq actes sur un livret de Henri de Saint-Georges mis en musique par Fromental Halévy et créé à l’Opéra de Paris le 17 mars 1858.Lire la suite… et le Brindizi de Lucrezia Borgia ; M. Castel a dit des chansonnettes, et M. Léopold Deledicque a vaillamment dirigé la partie symphonique du concert. C’était un très beau concert.

E. REYER.

P. S. Déa ne sera point une fête sans lendemain, tandis que la Légende de Sainte-CécileLégende de Sainte Cécile, LaThe Legend of Saint Cecilia (La Légende de Sainte Cécile), cantate pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un texte de Henry Fothergill Chorley mis en musique par Julius Benedict et créée au Festival de musique de Norwich à Norwich le 1er novembre 1866.Lire la suite… n’aura été exécutée qu’une fois. Je suis donc allé entendre et applaudir la cantate de M. Jules BénédictBenedict, JuliusJulius Benedict (Stuttgart, 27 novembre [24 décembre] 1804 – Londres, 5 juin 1885), compositeur et chef d’orchestre. Fils d’un banquier, il étudia d’abord avec Ludwig Abeille puis son père le prit à Dresde en 1821 pour qu’il étudie avec Carl Maria von Weber dont il fut le premier élÃLire la suite… à l’Opéra ; l’ouvrage de M. Jules Cohen était aux trois quarts joué quand je suis arrivé à l’Opéra-Comique. J’y retournerai. Le peu que j’ai entendu de cet opéra mexicain me donne le plus vif désir de l’entendre tout entier. Le poëme et la musique ont obtenu un égal succès.

E. R.