Le Journal des Débats, 9 janvier 1870 (article signé E. Reyer).
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
DUÂ 9 JANVIER 1870.
REVUE MUSICALE.
THEATRE-LYRIQUE : La BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite…, opéra en quatre actes et un prologue, paroles de M. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite…, musique de M. W. BalfeBalfe, Michael WilliamMichael William Balfe (Dublin, 15 mai 1808 – Rowney Abbey/Hertfordshire, Angleterre, 20 octobre 1870), baryton et compositeur. Il étudia la musique d’abord avec son père, qui était violoniste et maître de danse, puis avec le compositeur William Rooke. En 1823, il se rendit à Londres, où ilLire la suite…. — OPERA : Début de Mlle Marie RôzePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite….
Les Rouennais, cette fois, nous avaient devancés. La première représentation de la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite… eut lieu à Rouen le 23 avril1862. Mais depuis une vingtaine d’années déjà the Bohemian GirlBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite… était applaudie à Londres ; la GitanaGitanella, LaLa Gitanella (La Petite Gitane), nouvelle de Miguel de Cervantes. Elle fait partie du recueil de nouvelles publié en 1613 sous le titre de Nouvelles exemplaires. C’est la première nouvelle de ce recueil.Lire la suite… ou die Zigeunerin en Allemagne, et la Zingara en Italie. Les Rouennais avaient donc été devancés eux-mêmes. Il faut cependant remonter encore quelques années plus loin pour trouver l’origine, ou du moins l’idée première de la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite…. Le sujet de cet opéra est le même que celui de la GypsyGypsy, LaLa Gypsy, ballet en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Joseph Mazilier et une chorégraphie de Joseph Mazilier mis en musique par Ambroise Thomas, François Benoist et Marco Aurelio comte Marliani. L’œuvre fut créée à l’Opéra de Paris le 28 janvier 1839.Lire la suite…, ballet-pantomime, de MM. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite… et MazillierMazilier, JosephJoseph Mazillier (Marseille, 13 mars 1797 – Paris, 19 mai 1868), danseur, chorégraphe. Il débuta à Lyon puis fut engagé à Bordeaux où il travailla sous la direction de J.-B. Blache. En 1825, il fut engagé comme premier danseur au Théâtre de la Porte-St.-Martin. Il remporta de grands succèsLire la suite…, dansé par Fanny Elssler, et mis en musique par trois compositeurs : MM. BenoistBenoist, FrançoisFrançois Benoist (Nantes, 10 septembre 1794 – Paris, 6 mai 1878), compositeur et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix d’harmonie en 1811, un 1er prix de piano en 1814 et enfin le Prix de Rome en 1815. De 1819 à 1872, il fut professeur d’orgue au ConservLire la suite…, Ambroise Thomas et MarlianiMarliani, Marco Aurelio comteMarco Aurelio comte Marliani (Milan, août 1805 – Bologne, 8 mai 1849), compositeur. Il fit des études de philosophie à l’Université de Sienne et étudia la musique en privé. Ayant obtenu son diplôme en 1830, il s’installa à Paris comme professeur de chant : Giulia Grisi fut une de ses Lire la suite…. S’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, tout n’est pas nouveau non plus sous le lustre du Théâtre-Lyrique. Heureusement les théâtres ne vivent pas seulement de nouveautés ; ils vivent aussi de reprises et de traductions. La BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite… n’est ni une traduction ni une reprise, et vraiment on ne peut dire que ce soit une nouveauté. M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… avait déjà fait d’assez nombreuses excursions dans le répertoire italien et l’on continuait à lui reprocher ses tendances germaniques ; le bruit même courait qu’il allait nous donner Lohengrin.LohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite… Voilà sans doute pourquoi il a songé à la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite…, dont la musique est d’un compositeur anglais. Ce n’est certainement pas par esprit d’opposition ; c’est pour montrer de quelle façon le Théâtre-Lyrique, théâtre essentiellement cosmopolite, pratique les lois de l’hospitalité envers les compositeurs de tous pays. Ce théâtre florissant et jeune est ouvert à toutes les écoles, comme d’autres édifices qui tombent en ruines sont ouverts à tous les vents. Depuis dix-huit mois bientôt que M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… en a pris la direction, on y a vu défiler successivement, et avec des fortunes diverses : Iphigénie en TaurideIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite… et le Brasseur de PrestonBrasseur de Preston, LeLe Brasseur de Preston, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et de Léon Brunswick, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 31 octobre 1838.Lire la suite…, RienziRienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite… et la TraviataTraviata, LaLa Traviata, opéra en trois actes sur un livret en italien de Francesco Maria Piave, d’après La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 6 mars 1853.Lire la suite…, le Val d’AndorreVal d’Andorre, LeLe Val d’Andorre, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges mis en musique par Fromentin Halévy et créé à l’Opéra-Comique le 21 novembre 1848.Lire la suite… et le Ballo in mascheraUn ballo in mascheraUn ballo in maschera, opéra en trois actes sur un livret en italien d’Antonio Somma mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre Apollo à Rome le 17 février 1859. Le livret s’inspire du livret d’Eugene Scribe Gustave III, ou le bal masqué, dont il transpose l’action de StockhLire la suite…, le Barbier de SévilleBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite… et Don QuichotteDon QuichotteDon Quichotte, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé au Théâtre-Lyrique le 10 mai 1869.Lire la suite…, le Dernier jour de PompeïDernier Jour de Pompéi, LeLe Dernier Jour de Pompéi, opéra en quatre actes sur un livret de Charles Nuitter et Louis-Alexandre Beaumont mis en musique par Victorin Joncières et créé au Théâtre-Lyrique le 21 septembre 1869. Le titre provisoire en avait été Nydia du nom d’une des protagonistes.Lire la suite… et RigolettoRigolettoRigoletto, opéra en trois actes sur un livret en italien de Francesco Maria Piave, d’après Le Roi s’amuse de Victor Hugo, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 11 mars 1851.Lire la suite…. Je n’oublierai point de mentionner aussi En PrisonEn prisonEn prison, opéra-comique en un acte sur un livret de Théophile Chaigneau et Charles Boverat mis en musique par Ernest Guiraud et crée au Théâtre-Lyrique de Paris le 5 mars 1869.Lire la suite…, opéra-comique en un acte de M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite…, afin de pouvoir faire remarquer que si les droits des jeunes compositeurs, prix de Rome, ont été longtemps méconnus, ils ne sont point entièrement périmés. L’énumération des ouvrages joués au Théâtre-Lyrique, sous la direction de M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite…, est venue au bout de ma plume, parce que nous sommes à l’époque des statistiques, des bilans et des règlemens de comptes. Et il s’est fait là assez de besogne pour qu’un mot d’éloge puisse être accordé à l’activité de M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite…, ce chef infatigable de deux entreprises. Si quelque jour on frappe une médaille en son honneur, ce sera une médaille à double exergue : Direction des Concerts populaires d’un côté ; Direction du Théâtre-Lyrique…..de l’autre.
Revenons à la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite…, et, avant de raconter le livret, parlons un peu des Bohémiens. Le romancier anglais, George BorrowBorrow, George HenryGeorge Henry Borrow (East Dereham, 5 juillet 1803 – Oulton/Suffolk, 26 juillet 1881), écrivain. Il fit des études de droit à Édimbourg et Norwich mais était passionné de littérature. En 1825, il fit son premier voyage en France et en Allemagne. Les années suivantes, il voyagea en Russie, aLire la suite…, a appris leur langue et vécu, comme Jacques CallotCallot, JacquesJacques Callot (Nancy, 1592 – Nancy, 24 mars 1635), dessinateur et graveur. Il eut une passion très précoce pour le dessin que sa famille tenta de contrarier. Il s’enfuit de chez lui, à peine âgé de douze ans, et se joignit à une troupe de Bohémiens qu’il accompagna jusqu’à Florence.Lire la suite…, de leur vie aventureuse ; PouschkinePouchkine, Alexandre SergueïevitchAlexandre Sergueïevitch Pouchkine (Moscou, 6 juin 1799 – Saint-Pétersbourg, 10 février 1837), poète, romancier et auteur dramatique. De 1811 à 1817 il étudia au Lycée impérial de Tsarskoïe Selo près de Saint-Pétersbourg. Avide lecteur de la littérature anglaise (Byron, Shakespeare, LauLire la suite… [Pouchkine]Pouchkine, Alexandre SergueïevitchAlexandre Sergueïevitch Pouchkine (Moscou, 6 juin 1799 – Saint-Pétersbourg, 10 février 1837), poète, romancier et auteur dramatique. De 1811 à 1817 il étudia au Lycée impérial de Tsarskoïe Selo près de Saint-Pétersbourg. Avide lecteur de la littérature anglaise (Byron, Shakespeare, LauLire la suite… leur a consacré un de ses meilleurs poëmes ; CervantèsCervantès , Miguel deMiguel de Cervantes (Alcala de Henares, 29 septembre 1547 – Madrid, 22 avril 1616), écrivain. Il s’engagea dans l’armée et perdit un bras à la bataille de Lépante (1571) puis fut capturé par les Barbaresques en 1575 et gardé captif à Alger jusqu’en 1580, quand il fut libéré grâceLire la suite… a décrit leurs mÅ“urs dans la GitanellaGitanella, LaLa Gitanella (La Petite Gitane), nouvelle de Miguel de Cervantes. Elle fait partie du recueil de nouvelles publié en 1613 sous le titre de Nouvelles exemplaires. C’est la première nouvelle de ce recueil.Lire la suite… et dans un long passage du Dialogue des ChiensColloque des chiens, LeEl coloquio de los perros (Le Colloque des chiens), nouvelle de Miguel de Cervantes. Elle fait partie du recueil de nouvelles publié en 1613 sous le titre de Nouvelles exemplaires. C’est l’avant dernière nouvelle du recueil.Lire la suite… ; M. Gabriel Mattray, savant hongrois, a publié d’utiles renseignemens, recueillis par lui, sur l’origine de leur musique, et d’intéressantes notices sur leurs virtuoses ; LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite… a été leur hôte ; ils l’ont salué de leurs hurrahs : Elyen Liszt Ferencz ! et lui ont inspiré non seulement quelques unes de ses compositions les plus originales, mais aussi un livre très attachant, très pittoresque, plein de curieux détails, d’anecdotes, de descriptions et de saisissantes images, un livre qui est une étude sérieuse et qui a tout l’attrait d’un romanDes Bohémiens et de leur musique en Hongrie. Paris, Librairie Nouvelle, 1859.. LenauLenau, Nikolaus Franz EdlerNikolaus Franz Niembsch Edler von Strehlenau dit Lenau (Csatád/Hongrie, 13 août 1802 – Oberdöbling près Vienne, 22 août 1850), écrivain. Il fit des études de philosophie et d’agronomie à Vienne, du droit hongrois à Breslau puis quatre ans de médecine sans jamais les compléter. Un legsLire la suite… les a chantés aussi, et, dans des strophes pleines de poésie, il a merveilleusement exprimé leur dédain rêveur et leur insouciante philosophie :
« Un jour je rencontrai trois Bohémiens couchés au bord d’une prairie, alors qu’avec une peine extrême un chariot traçait son ornière à travers une plaine sablonneuse.
» L’un d’eux tenait dans ses mains un violon, sur lequel il se jouait à lui-même un air flamboyant, entouré de la pourpre auréole du couchant.
» L’autre tenait nonchalamment une pipe dans sa bouche, et ses yeux suivaient les contours de la fumée, insoucieux comme si le globe entier n’avait plus rien à ajouter à son bonheur !
» Et le troisième dormait profondément, et sa cymbale pendait aux branches ; sur les cordes passaient les souffles du vent ; sur son cœur flottait un rêve.
» Tous trois avaient des vêtemens composés de diverses couleurs éclatantes et traversés de nombreuses déchirures ; mais tous trois défiaient, avec le dédain provocant de la liberté, tous les destins de la terre.
» Ils m’ont ainsi triplement démontré comment, lorsque la vie n’est qu’une nuit, on peut, en fumant, en dormant, en jouant, la triplement mépriser !
» Longtemps, en poursuivant mon chemin, j’ai contemplé ces Bohémiens aux visages olivâtres, aux bruns cheveux ! »
Il faut lire dans l’ouvrage de LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite… sa visite à une tribu de Cygany. Le style particulier à l’éminent virtuose ajoute encore à l’étrange coloris du tableau : « Nous sommes venus à eux, au milieu d’eux, pour dormir comme eux sous de belles étoiles, foller avec leurs enfans, faire des présens à leurs jeunes filles, aparoler les ducs et les chefs, les écouter jouant pour leur propre public, à la lueur de leurs propres feux, dont le hasard décide l’âtre, et voir à notre retour le soi-disant hébétement dont on les accuse.
» Couchés sur les poils épais de leurs bundaPelisses de peaux de moutons, avec lesquels ils bâtissaient un lit d’honneur dont le socle était composé de fleurs qui, à peine séparées de leurs racines, conservaient encore leurs haleines odoriférantes, devant une colonnade de hauts frênes dont les bras allongés semblaient soutenir le bleu satin du ciel, tendu en vaste pavillon qu’ornaient quelques draperies de nuages vaporeux comme de la mousseline ; ayant sous nos pieds une mousse égayée des plus vives fleurettes, rappelant ces tapis du Mexique où les rois foulent des tissus recouverts du plumage des colibris, chatoyans, flambans, mordorés comme de molles pierreries, nous avons passé des heures à entendre les meilleurs orchestres des Bohémiens, jouant avec une animation indescriptible, puisée dans la beauté du jour, l’eau-de-vie versée à pleins bords, les danses de leurs femmes accompagnant leurs tambourins de petits cris et de mimiques diverses. »
LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite…, édifié à l’avance sur les ressources gastronomiques et culinaires des Bohémiens, s’était fait précéder de provisions de bouche dignes des estomacs les plus civilisés ; il raconte les interjections de surprise poussées par ses hôtes reconnaissans « à la vue d’un repas où se trouvaient de la viande succulente ou du miel aromatique », et les craquement pétarriques des noisettes que les enfans brisaient « avec des rires sauvages, des gambades frénétiques, des cabrioles et une turbulence effrayante.
» De vraies batailles se livraient à l’entour de quelques sacs de pois, et de vieilles mégères, les cheveux hérissés, le cou veineux, l’œil injecté, les mâchoires dégarnies, le front haut, les narines ouvertes et les mains tremblantes comme des feuilles qui ne peuvent résister à un fort courant d’air, dansaient des sarabandes échevelées autour de ces présens qui promettaient de tels assaisonnemens à leur gourmandise. Les hommes, après avoir examiné quelques chevaux qui venaient de leur être donnés, montraient leurs dents d’une blancheur éclatante, faisaient craquer les articulations de leurs doigts comme des castagnettes, jetaient tout rebaudis leur bonnet en l’air, se promenaient pavonesquement et recommençaient avec une furie d’entraînement les rythmes éperonnés de leurs Frischka, qui bientôt montaient à une frénésie d’exaltation, arrivaient au délire et semblaient enfin reproduire ce tournoiement vertigineux, convulsif, anhéleux, qui est le point culminant de l’extase du derviche. »
Qu’on les rencontre en Angleterre ou en Ecosse, dans les plaines de la Hongrie ou dans les forêts de la Valachie, dans le faubourg de Triana à Séville, à Saragosse, où réside le roi élu des gitanos, ou à Moscou dans le quartier populaire de Zamoskvaretchié, partout ce sont les mêmes hommes, parlant la même langue, ayant conservé tous les caractères de leur race, se livrant aux mornes pratiques religieuses, obéissant aux mêmes lois.
Un jour que j’étais parti d’Orsova pour aller visiter à Méhadia les bains d’Hercule, situés à peu de distance de la frontière valaque, j’aperçus sur la route deux chars qui s’avançaient, traînés par des chevaux bizarrement harnachés, dont les grelots en tintant stimulaient l’ardeur et accéléraient la course. Des femmes, des hommes et des enfans riaient empilés sur ces véhicules rustiques assez semblables à ceux dont se servent les paysans de l’Alsace. Les automédons qui les conduisaient avaient le teint bistré, la barbe longue, les cheveux noirs et luisans comme l’aile du corbeau ; ils étaient coiffés de chapeaux de feutre à larges bords, et je vis leur fauve prunelle me lancer un regard dans lequel il y avait plus d’indifférence que de curiosité. C’étaient des bohémiens en voyage, et je n’oublierai jamais l’impression que me laissa leur rencontre, rapide comme une apparition ; si rapide qu’elle fût, je pus cependant admirer deux belles jeunes filles, vêtues d’oripeaux, parées de colliers de coquillages et de pendeloques de métal, se dressant fières et superbes, semblables à des statues de bronze, sur l’un des côtés du char qui les emportait à toute vitesse vers les forêts voisines. Et je compris en un instant les fascinations irrésistibles que des créatures de cette espèce ont exercées et exercent encore sur les grands seigneurs moscovites. Le chapitre que Franz LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite… consacre dans son livre à ces brunes beautés, à la description de leurs charmes et de leurs enchantemens, aux ravages qu’elles portent dans les grandes familles russes est une peinture saisissante et absolument véridique. Leurs victimes se comptent dans tous les rangs de la société, ou plutôt elles ne se comptent plus. « On en comprend la foule en voyant ces magiciennes, qui sont belles en effet, et dont les chants peuvent porter l’ivresse même dans les cerveaux que leurs poses séductrices ne troubleraient pas. »
Nous avons eu à Paris des bayadères de l’Inde, et, pendant l’Exposition universelle, un orchestre de musiciens tziganes a émerveillé les dilettantes parisiens par les mélodies originales, les traits caractéristiques et les rapides arabesques de ses violons et de ses zymbala. Je m’étonne que parmi tant de spéculateurs hardis et heureux qui promènent à travers les capitales de l’Europe les types les plus excentriques et les virtuoses les mieux dressés, il ne s’en soit pas encore trouvé un seul qui ait eu l’idée d’amener et de faire camper dans quelque endroit réservé du bois de Boulogne une horde de vrais Bohémiens.
Contentons-nous, pour le moment, d’admirer les Bohémiens du Théâtre-Lyrique, dont les costumes, parfaitement dessinés par le peintre Eugène LacosteLacoste, Pierre-EugènePierre-Eugène Lacoste (Paris, 11 février 1818 – Paris, 28 octobre 1907), peintre-décorateur. Il fut l’élève de Amaranthe Rouillet, Charles-Antoine Cambon et Léon Cogniet. Il exposa au Salon de 1839 à 1875 et dessina les costumes pour plusieurs théâtres de Paris entre autres pour l’OpÃLire la suite…, ne s’éloignent de la vérité que pour satisfaire aux exigences de la scène, et à d’autres exigences dont il est inutile de parler.
Le sujet de la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite…, je l’ai déjà dit, diffère peu de celui de la GypsyGypsy, LaLa Gypsy, ballet en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Joseph Mazilier et une chorégraphie de Joseph Mazilier mis en musique par Ambroise Thomas, François Benoist et Marco Aurelio comte Marliani. L’œuvre fut créée à l’Opéra de Paris le 28 janvier 1839.Lire la suite…, l’opéra n’étant qu’une transformation du ballet. Ce sujet est emprunté à la nouvelle de Cervantès Cervantès , Miguel deMiguel de Cervantes (Alcala de Henares, 29 septembre 1547 – Madrid, 22 avril 1616), écrivain. Il s’engagea dans l’armée et perdit un bras à la bataille de Lépante (1571) puis fut capturé par les Barbaresques en 1575 et gardé captif à Alger jusqu’en 1580, quand il fut libéré grâceLire la suite…: la Gitanella ;Gitanella, LaLa Gitanella (La Petite Gitane), nouvelle de Miguel de Cervantes. Elle fait partie du recueil de nouvelles publié en 1613 sous le titre de Nouvelles exemplaires. C’est la première nouvelle de ce recueil.Lire la suite… l’héroïne de cette nouvelle se nomme PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…, et a donné son nom au mélodrame d’Alexandre Wolff, pour lequel WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… a écrit une fort jolie ouverture, des chÅ“urs admirables, des airs de danse espagnols, une marche bohémienne, une valse entraînante, plusieurs scènes mélodramatiques et une ravissante ballade. Avec cette petite partition et quelques emprunts faites à deux ouvrages de la jeunesse de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, SylvanaSilvanaSilvana, opéra-comique romantique et héroïque en trois actes sur un livret de Franz Carl Hiemer d’apres le livret de Das Waldmädchen de Carl von Steinberg, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Francfort le 16 septembre 1810.Lire la suite… [SilvanaSilvanaSilvana, opéra-comique romantique et héroïque en trois actes sur un livret de Franz Carl Hiemer d’apres le livret de Das Waldmädchen de Carl von Steinberg, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Francfort le 16 septembre 1810.Lire la suite…] et Peter SchmollPeter Schmoll und seine NachbarnPeter Schmoll und seine Nachbarn (Peter Schmoll et ses voisins), opéra-comique en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Türk d’après le roman de Carl Gottlob Cramer mis en musique par Carl maria von Weber. L’ouvrage fut créé au Théâtre d’Augsbourg en 1803. Le livret en est aujoLire la suite…, des mains ingénieuses façonnèrent, il y a une dizaine d’années, un opéra-comique qui eut beaucoup de succès. Mais l’imagination des librettistes les emporta bien loin de CervantèsCervantès , Miguel deMiguel de Cervantes (Alcala de Henares, 29 septembre 1547 – Madrid, 22 avril 1616), écrivain. Il s’engagea dans l’armée et perdit un bras à la bataille de Lépante (1571) puis fut capturé par les Barbaresques en 1575 et gardé captif à Alger jusqu’en 1580, quand il fut libéré grâceLire la suite… et d’Alexandre Wolff. M. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite…, tout en s’inspirant de la touchante histoire racontée par le romancier espagnol, ne l’a point imité non plus d’une façon servile. Son drame renferme des situations heureusement trouvées, des effets de scène qui sont bien à lui, sans parler de la poésie lyrique à laquelle il a donné, comme toujours, un cachet personnel.
Dans le ballet, l’action se passait en Ecosse. Dans l’opéra, elle se place en Hongrie. La Bohémienne est une enfant volée au comte d’Arnheim. On la voit à la fin du prologue, au moment où, menacée par un cerf furieux, elle est sauvée par Stenio, pour être bientôt ravie, presque sous les yeux de son père, par le Bohémien Trousse-Diable. Quinze ans plus tard, victime innocente de la jalousie de Mab, la reine des Bohémiens, elle est accusée d’avoir dérobé un médaillon à un jeune seigneur nommé Narcisse de Crackentorp, et on la traîne devant le juge. A une cicatrice qu’elle porte au bras, ce magistrat, qui n’est autre que le comte d’Arnheim, la reconnaît pour sa fille, et veut la marier à Narcisse de Crackentorp ; mais, unie à Stenio par les lois de la bohème, Sarah d’Arnheim refuse de donner sa main au jeune seigneur, qui d’abord l’a prise pour une voleuse. Le comte d’Arnheim paraît fort perplexe, lorsqu’une révélation inattendue vient précipiter le dénoûment : Stenio est, lui aussi, un jeune seigneur, de noble race ; pour des raisons politiques que nous n’avons pas à apprécier, il était venu jadis demander asile aux Bohémiens, lesquels, tout en soupçonnant son illustre origine, l’avaient accueilli comme un frère. Aimé de la reine Mab, celle-ci se venge de l’infidèle en ordonnant à un homme de sa tribu de tuer Sarah ; mais Trousse-Diable détourne le canon du fusil, et la balle atteint Mab elle-même, qui, avant d’expirer, avoue son crime et implore le pardon de Sarah et de Stenio.
Ce livret, que j’ai à peine esquissé, est plein de péripéties et d’incidens bien propres à captiver l’attention du public et à l’émouvoir. La partition est l’œuvre d’un musicien qui a le travail facile, d’un mélodiste qui ne cherche pas à cacher ses préférences pour l’école italienne. Depuis plus d’un quart de siècle qu’elle a été écrite (il me semble juste d’en tenir compte au compositeur), elle a un peu vieilli sans doute, mais très peu, et on fait encore, de temps en temps, de la musique de ce genre-là aujourd’hui. Plusieurs motifs de la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite… sont devenus populaires ; l’ouverture se joue souvent dans les concerts et dans les Sociétés philharmoniques, surtout à Londres ; la romance de Sarah, au premier acte (la romance du rêve), jouit, à Londres comme à Vienne, d’une très grande popularité ; bien des ladies l’ont chantée, et de blondes Viennoises pareillement, accompagnées par l’auteur, un homme charmant et un parfait gentilhomme.
Le chÅ“ur des « Fils de la Bohême », dont le motif revient plusieurs fois dans le courant de l’ouvrage, est très populaire aussi ; les airs de danse sont bien rythmés ; la marche bohémienne (il est inutile de dire qu’elle ne vaut pas celle de PreciosaPreciosaPreciosa, Op. 78, musique de scène pour le drame en quatre actes en allemand de Pius Alexander Wolff, d’après la nouvelle La Gitanilla de Cervantès, composée par Carl Maria von Weber et créé à Berlin le 14 mars 1821.Lire la suite…) ne manque pourtant pas d’une certaine originalité ; le final du premier acte, une des pages les plus musicales de la partition, a de la grandeur et est parfaitement développé. Je citerai encore l’air de la reine Mab, un joli quatuor qui a été bissé, deux duos, un au premier acte, l’autre au dernier, et la scène finale très expressive et d’un bon sentiment dramatique.
En somme, poëme et musique ont également réussi, et l’accueil fait à la partition de la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite… par le public du Théâtre-Lyrique a dû rappeler à l’aimable compositeur le succès du Puits d’amourPuits d’amour, LeLe Puits d’amour, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et Adolphe de Leuven mis en musique par Michael William Balfe et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 20 avril 1843.Lire la suite… et des Quatre Fils AymonQuatre Fils Aymon, LesLes Quatre Fils Aymon, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par Michael William Balfe et créé à l’Opéra-Comique de Paris le15 juillet 1844.Lire la suite… à l’Opéra-Comique, et celui de l’Etoile de SévilleEtoile de Séville, L’L’Etoile de Séville, opéra en quatre actes sur un livret de Hippolyte Lucas mis en musique par Michael William Balfe et créé à l’Opéra de Paris le 17 décembre 1845.Lire la suite… à l’Opéra. Cela date d’un peu loin ; mais ses souvenirs, plus facilement que les nôtres, doivent remonter jusque-là . C’est ici l’occasion de rappeler que, lorsque FidelioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite… fut représenté à Londres, M. BalfeBalfe, Michael WilliamMichael William Balfe (Dublin, 15 mai 1808 – Rowney Abbey/Hertfordshire, Angleterre, 20 octobre 1870), baryton et compositeur. Il étudia la musique d’abord avec son père, qui était violoniste et maître de danse, puis avec le compositeur William Rooke. En 1823, il se rendit à Londres, où ilLire la suite… fut chargé d’en écrire les récitatifs, et qu’il s’acquitta avec infiniment de goût et d’habileté de cette tâche fort difficile. FidelioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite… est joué au Théâtre-Italien avec les récitatifs de M. BalfeBalfe, Michael WilliamMichael William Balfe (Dublin, 15 mai 1808 – Rowney Abbey/Hertfordshire, Angleterre, 20 octobre 1870), baryton et compositeur. Il étudia la musique d’abord avec son père, qui était violoniste et maître de danse, puis avec le compositeur William Rooke. En 1823, il se rendit à Londres, où ilLire la suite….
Je ne crois pas aller au delà de la vérité en disant que l’interprétation de la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite… est excellente. Mlle Brunet-LafleurBrunet-Lafleur, Marie-HélèneMarie-Hélène Brunet dite Brunet-Lafleur (Bordeaux, 3 février 1847 – Paris, 20 septembre 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Revial, Duvernoy et Mocker et obtint en 1867 les 1ers prix de chant et d’opéra et le 2eme prix d’opéra-comique. Elle fit ses débuts à l’OLire la suite… a été fort applaudie dans le rôle de Sarah ; depuis que cette jeune et intelligente artiste a quitté l’Opéra-Comique, théâtre de ses premiers succès, sa voix et son talent se sont perfectionnés d’une manière sensible. Un changement d’air a-t-il seul opéré cette métamorphose ? M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite… n’en est plus à faire ses preuves ; mais, très enrhumé le soir de la première représentation, il a dû être remplacé par M. CoppelCoppel, M.M. Coppel ( ? – ?), ténor. Il était un amateur fortuné de Bordeaux doué d’une belle voix de ténor qui après avoir pris quelques leçons de chant avec Gilbert Duprez fut engagé par Jules Pasdeloup au Théâtre-Lyrique où il débuta dans Rigoletto (Verdi) le 16 octobre 1869. Il remplaça MonLire la suite…, un tout jeune homme qui vient de passer du monde des affaires dans le monde des arts. M. LutzLutz, F.F. Lutz ( ? – ?), basse-baryton. Il fit partie de la troupe du Théâtre de Liège pour la saison 1861-62. De l’automne 1863 à 1870, il fut ensuite engagé au Théâtre-Lyrique de Paris, où il créa Violetta, version française de La Traviata (Verdi, 1864), La Flûte enchantée (Mozart, 1865Lire la suite… chante le rôle du comte d’Arnheim avec un goût parfait ; M. BacquiéBacquié, GuillaumeGuillaume Bacquié (Toulouse, 22 janvier 1843 – Sète/Hérault, 9 mars 1887), basse et directeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er accessit de chant, un 2d prix d’opéra-comique et un 1er accessit d’opéra en 1868. Il débuta au Théâtre -Lyrique dans le rôle de LeporellLire la suite… est fort bien comme comédien et comme chanteur, dans celui du bohémien Trousse-Diable. Quant à Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite…, elle prête au rôle de la reine Mab ses grandes qualités de tragédienne lyrique. Elle a dans la voix des notes qui vous émeuvent, qui vous troublent, des notes qui parlent du cÅ“ur. Alors que cette voix était plus jeune et plus fraîche qu’aujourd’hui, elle ne m’était pas plus sympathique. Je n’aime pas les voix de virtuoses, les voix de cristal, les voix qui égrènent des perles, les voix qui donnent des notes comme les machines électriques donnent des étincelles. Et si vraiment la voix de Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… est cassée, je trouve que les morceaux en sont bons. Y a-t-il donc à Paris beaucoup de cantatrices qui peuvent lui être comparées ?
Le début de Mlle Marie RôzePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… à l’Opéra, dans le rôle de Marguerite, a été une véritable surprise. On ne s’y attendait pas. Et pourtant Mlle Marie RôzePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… n’est-elle point, au physique, la personnification vivante de la blonde Gretchen poétisée par GoetheGoethe, Johann Wolfgang vonJohann Wolfgang von Goethe (Francfort, 28 août 1749 – Weimar, 22 mars 1832), écrivain. Son Å“uvre est prolifique et presqu’encyclopédique puisqu’il a écrit des poèmes, des drames, des romans mais aussi des ouvrages de botanique et d’ostéologie et d’analyse du spectre des couleurs. Ses Lire la suite… et illustrée par le crayon de Kaulbach Kaulbach, Wilhelm vonWilhelm von Kaulbach (Arolsen/Hesse, Allemagne, 15 octobre 1805 – Munich, 17 avril 1874), peintre. Il apprit à peindre d’abord avec son père puis à partir de 1822 avec Peter von Cornelius à l’Académie de Düsseldorf. Il suivit ce dernier quand celui-ci s’installa à Munich en 1826. KaulLire la suite…? Sa beauté séduisante et toute germanique a préparé son succès ; sa voix assouplie et son talent développé par les leçons du professeur François WartelWartel, Pierre-FrançoisPierre-François Wartel (Versailles, 3 avril 1806 – Paris, 3 août 1882), ténor. Il étudia le chant avec Alexandre-Etienne Choron puis avec Adolphe Nourrit, et débuta à l’Opéra dans le rôle d’Aménophis (Moise, Rossini) en 1830 ; il y tint des petits rôles jusqu’en 1846. Il quitta enLire la suite… ont fait le reste. Malheureusement ce rôle de Marguerite est à la fois un rôle de chanteuse légère et de forte chanteuse, et il a fallu le prodigieux talent, le charme incomparable, l’art infini, le style et la grâce de Mme Carvalho pour vaincre un tel écueil. Le premier soir, Mlle Marie RôzePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… était fort émue ; mais à la seconde représentation et à la troisième, réveillée et encouragée par les bravos du public, elle a fait mieux, que justifier les espérances de ses amis et celles de son professeur : elle les a dépassées. Peut-être Mlle Marie RôzePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… ne dira-t-elle jamais, avec toute la coquetterie, toute la légèreté voulues, le fameux air des bijoux ; mais elle chante d’une façon exquise la ballade du roi de Thulé ; elle est tendre et poétique dans la scène du jardin, et sa voix, dans le trio final, a des accens émus et des élans tout à fait dramatiques. Les auteurs de la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite… destinaient à Mlle RôzePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… le rôle de Sarah d’Arnheim ; en préférant le rôle de Marguerite, elle n’a pas perdu au change, et personne n’y a perdu.
Je ne puis aujourd’hui que constater le très grand succès de la reprise d’HamletHamletHamlet, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Ambroise Thomas et créé à l’Opéra de Paris le 9 mars 1868.Lire la suite…, à l’Opéra, et saluer le retour de Mlle Christine NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite… dans le rôle d’Ophélie.
E. REYER.
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Reyer fait allusion à la production de Preciosa au Théâtre-Lyrique créée le 16 avril 1858 et dont les librettiste/arrangeurs étaient Charles Nuitter et Louis-Alexandre Beaumont. Voir l’article du Courrier de Paris du 24 avril 1858 dans lequel Reyer rend compte de cette production.
Ce paragraphe est une auto-citation de Reyer. Il apparut dans ses Souvenirs d’Allemagne publiés à l’origine dans le Moniteur universel puis repris dans son recueil Notes de musique. Ce paragraphe se trouve dans le Moniteur universel du 7 janvier 1865.