L’Athenæum français, 24 juillet 1852, p. 60-61 (article signé Ern. Reyer).

Chronique musicale.

Théâtre de l’Opéra-Comique : la Croix de MarieCroix de Marie, LaLa Croix de Marie, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Adolphe d’Ennery, mis en musique par Louis Maillart, créé à l’Opéra-Comique  le 19 juillet 1852.Lire la suite…, 3 actes, par MM. LockroyLockroy, Joseph-PhilippeJoseph-Philippe Simon dit Lockroy (Turin, 17 février 1803 – Paris, 19 janvier 1891), acteur, auteur dramatique et librettiste. Il débuta comme comédien en 1827 à l’Odéon puis joua au théâtre de la Porte St. Martin et à la Comédie-Française tout en écrivant, seul ou avec Scribe des piècesLire la suite… et Denneryd’Ennery, Dennery, AdolpheAdolphe Philippe dit d’Ennery (Paris, 17 juin 1811 – Paris, 25 janvier 1899), auteur dramatique et librettiste. Né Adolphe Philippe, il se donna le pseudonyme Dennery q’un décret en 1858 lui permit de changer et d’écrire avec la particule d’Ennery. Littérateur très habile dans l’agencement deLire la suite… [ d’Enneryd’Ennery, Dennery, AdolpheAdolphe Philippe dit d’Ennery (Paris, 17 juin 1811 – Paris, 25 janvier 1899), auteur dramatique et librettiste. Né Adolphe Philippe, il se donna le pseudonyme Dennery q’un décret en 1858 lui permit de changer et d’écrire avec la particule d’Ennery. Littérateur très habile dans l’agencement deLire la suite… ], musique de M. Aimé MaillartMaillart, AiméLouis Maillart, dit Aimé Maillart (Montpellier, 24 mars 1817 – Moulins, 26 mai 1871), compositeur. Premier prix de Rome en 1841, son premier ouvrage pour la scène, Gastibelza, fut représenté avec succès à l’Opéra National, fondé par Adolphe Adam, en 1847. La Croix de Marie (1852) fait sLire la suite….


Quelle que soit dans nos théâtres l’ardeur de la température, elle ne nous paraît jamais trop élevée quand il s’agit d’y aller entendre de la belle et bonne musique, bien inspirée et savamment écrite : aussi sommes-nous retourné plus d’une fois au Théâtre-Français, depuis le compte rendu que nous avons publié des chœurs d’Ulysse. Chaque nouvelle audition du remarquable ouvrage de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… a confirmé la haute opinion que nous en avons exprimée ; et s’il nous était permis de revenir sur l’analyse de la partition, ce serait pour mentionner quelques belles pages de plus, et pour ajouter de nouveaux éloges à ceux que nous avons déjà donnés au mérite de l’œuvre et au talent du compositeur. Mais ce n’est pas de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… que nous devons nous entretenir aujourd’hui ; nous avons promis à nos lecteurs de les mettre au courant de toutes les nouveautés musicales qui paraîtraient, et nous allons entrer dans la salle Favart en attendant que nous reprenions le chemin de la rue Richelieu.

C’est lundi dernier qu’a eu lieu la première représentation de l’opéra de M. MaillartMaillart, AiméLouis Maillart, dit Aimé Maillart (Montpellier, 24 mars 1817 – Moulins, 26 mai 1871), compositeur. Premier prix de Rome en 1841, son premier ouvrage pour la scène, Gastibelza, fut représenté avec succès à l’Opéra National, fondé par Adolphe Adam, en 1847. La Croix de Marie (1852) fait sLire la suite…. La salle était comble. La critique et la claque en occupaient la plus grande partie ; le reste avait été réservé, comme toujours, aux amis des auteurs, à quelques notabilités artistiques et administratives, et à ces nullités prétentieuses qui mettent tout leur amour-propre à se montrer dans le foyer d’un théâtre un soir de première représentation, le programme de la pièce dans une main et le cours de la bourse dans l’autre. Un public ainsi composé n’est jamais très-malveillant : ceux qui ne sont pas obligés d’applaudir par devoir ou par amitié se taisent par dignité ou par indifférence.

Pendant les entr’actes, les amis des auteurs étudient la physionomie des journalistes, et les abordent quelquefois pour leur exprimer leur admiration bien sincère sur l’œuvre nouvelle. Tant pis pour ceux qui se laissent influencer par l’éloquence de ces émissaires de la camaraderie ; nous qui aimons à garder notre indépendance, nous évitons le plus possible ces rencontres dangereuses pour l’écrivain, dangereuses surtout pour le compositeur, auquel on rend un mauvais service en lui déguisant la vérité. Comme nous n’avons pas l’honneur de connaître M. MaillartMaillart, AiméLouis Maillart, dit Aimé Maillart (Montpellier, 24 mars 1817 – Moulins, 26 mai 1871), compositeur. Premier prix de Rome en 1841, son premier ouvrage pour la scène, Gastibelza, fut représenté avec succès à l’Opéra National, fondé par Adolphe Adam, en 1847. La Croix de Marie (1852) fait sLire la suite…, nous serons envers lui parfaitement à notre aise.

Avant d’analyser la partition, disons quelques mots du poëme : le sujet de la pièce de MM. Dennery et Lockroy est emprunté à une légende bretonne. L’image de la Vierge est restée debout au milieu des ruines qui avoisinent le village de Kermo. Chaque année les jeunes filles du pays se rendent processionnellement auprès de la statue vénérée, et y restent une nuit en prières ; la Vierge se penche vers la plus digne et dépose sur son front un baiser, qui la préserve pendant toute sa vie de tout danger et assure son salut dans l’autre monde. Les jeunes filles quittent les ruines de Kermo pour passer une neuvaine dans le couvent de la Miséricorde. Marie, la fille du pêcheur Kérouan, se dispose à prendre le voile pour ce saint pèlerinage, lorsque arrive Jean, son fiancé, jeune marin qui vient se reposer au foyer des fatigues d’une campagne qui lui a valu son premier grade. Les deux jeunes gens paraissent heureux de se revoir, mais il y a chez Marie un certain embarras qui laisse facilement deviner que ce n’est pas Jean qu’elle aime. Le marquis d’Orsy, jeune libertin, élevé au milieu des débauches de la cour du régent, s’est fait passer aux yeux de Marie pour un malheureux proscrit ; il a séduit le cœur de la jeune fille qu’il décide à le suivre dans son exil. Une barque attendra à minuit les deux fugitifs au pied des ruines de la chapelle de Kermo, où arrivent bientôt au son du bignou les dévotes bretonnes. Elles prient d’abord avec ferveur, puis le sommeil alanguit leurs paupières, et la mère de Marie, morte il y a quelque vingt ans, vient déposer sur le front de sa fille le baiser qu’elle-même a reçu autrefois de la Vierge. Marie est réveillée par l’heure du rendez-vous ; mais, au moment de partir, elle hésite entre le devoir et l’amour. La crainte de causer la mort de celui qu’elle aime l’emporte, et elle quitte ses compagnes pour aller rejoindre son séducteur, dont elle a entendu le signal au milieu du silence de la nuit.

Au deuxième acte la toile se lève sur un appartement somptueusement décoré, dans lequel d’élégants seigneurs s’ébattent joyeusement et boivent à leurs amours. Ce riche salon est celui du marquis d’Orsy. Marie arrive au milieu de cette folle orgie, et reproche au prétendu proscrit le mensonge dont il s’est servi pour la tromper et la séduire ; elle veut fuir, et dans son trouble elle oublie sur un guéridon une croix qu’elle a détachée de son cou ; cette croix, c’est celle de sa mère. A ce moment, Jean, qui a été chargé d’un message pour le marquis d’Orsy, lieutenant des vaisseaux du roi, entre accompagné du vieux Kérouan ; celui-ci vient rappeler au marquis qu’une nuit, par une de ces effroyables tempêtes si fréquentes sur les côtes de Bretagne, le vieux pêcheur a arraché la femme du marquis à une mort inévitable. Il ne demande pour prix de son dévouement que la protection de d’Orsy en faveur de Jean, le fiancé de Marie. En apprenant que le marquis est marié, la jeune fille s’évanouit ; Jean a déjà reconnu Marie à la croix qu’elle portait. Il provoque d’Orsy : mais le vieux Kérouan ignorera tout ; il est loin de soupçonner d’ailleurs que cette femme voilée est sa fille, lui qui a vu entrer Marie au couvent de la Miséricorde. Il la prend sous sa protection et l’entraîne hors de la demeure du marquis.

Le troisième acte nous ramène à Kermo : c’est le jour où les jeunes filles du village doivent quitter leur pieuse retraite. Marie est arrivée, épuisée par la fatigue de la route, tout près de la maison du pêcheur : la pauvre enfant n’ose y rentrer. Elle se croit indigne du pardon de son père. Jean, qui est convaincu de 1’innocence de sa fiancée, dit au vieux Kérouan qu’il veut épouser Marie dès que la procession sera revenue des ruines de Kermo. Les jeunes filles s’avancent. Marie, cachée derrière un arbre, voit ses compagnes telles qu’elle les a quittées ; puis ses yeux sont éblouis d’une vision étrange : quelle est donc cette jeune fille qui s’appuie sur le bras de Kérouan ? — elle a les traits de Marie, son costume, sa démarche. — La pauvre enfant pousse un cri, elle a reconnu sa mère, qui s’est réveillée de son sommeil de marbre pour venir prendre sa place et la sauver. Cette idée, assez neuve au théâtre, aurait offert beaucoup plus d’intérêt si la censure n’avait pas promené ses ciseaux impitoyables à travers 1’ouvrage de MM. Denneryd’Ennery, Dennery, AdolpheAdolphe Philippe dit d’Ennery (Paris, 17 juin 1811 – Paris, 25 janvier 1899), auteur dramatique et librettiste. Né Adolphe Philippe, il se donna le pseudonyme Dennery q’un décret en 1858 lui permit de changer et d’écrire avec la particule d’Ennery. Littérateur très habile dans l’agencement deLire la suite… et LockroyLockroy, Joseph-PhilippeJoseph-Philippe Simon dit Lockroy (Turin, 17 février 1803 – Paris, 19 janvier 1891), acteur, auteur dramatique et librettiste. Il débuta comme comédien en 1827 à l’Odéon puis joua au théâtre de la Porte St. Martin et à la Comédie-Française tout en écrivant, seul ou avec Scribe des piècesLire la suite…, dont elle n’a pas même respecté le titre. La croix de MarieCroix de Marie, LaLa Croix de Marie, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Adolphe d’Ennery, mis en musique par Louis Maillart, créé à l’Opéra-Comique  le 19 juillet 1852.Lire la suite… devait s’appeler le Baiser de la Vierge. Dans bien des scènes de cette pièce, passablement mystique au fond, on reconnaît l’auteur de la Grâce de Dieu ; Grâce de Dieu, LaLa Grâce de Dieu, drame en cinq actes, mêlé de chants, d’Adolphe d’Ennery et Gustave Lemoine, créé au Théâtre de la Gaîté à Paris le 16 janvier 1841. Lire la suite…l’action est égayée par un personnage assez amusant, un chevalier exilé dans ses terres pour avoir voulu opposer trop hardiment ses droits de mari à un caprice du régent. Ce rôle, que CoudercCouderc, Joseph-Antoine-CharlesJoseph-Antoine-Charles Couderc (Toulouse, 10 mars 1810 – Paris, 16 avril 1875), ténor. Il fit ses débuts à l’Opéra-Comique en 1834 dans Le Petit Chaperon rouge (Boieldieu)  et ne s’en absenta qu’entre 1843 et 1850, période pendant laquelle il se produisit en province et à l’étrangeLire la suite… a rempli avec l’intelligence et la verve d’un excellent comédien, est spirituellement écrit ; les saillies échappées à la plume de M. LockroyLockroy, Joseph-PhilippeJoseph-Philippe Simon dit Lockroy (Turin, 17 février 1803 – Paris, 19 janvier 1891), acteur, auteur dramatique et librettiste. Il débuta comme comédien en 1827 à l’Odéon puis joua au théâtre de la Porte St. Martin et à la Comédie-Française tout en écrivant, seul ou avec Scribe des piècesLire la suite… ont excité particulièrement l’hilarité chez cette portion des spectateurs qui rient d’autant plus volontiers d’un bon mot qu’ils le connaissent déjà.

Nous ne pensons pas que M. MaillartMaillart, AiméLouis Maillart, dit Aimé Maillart (Montpellier, 24 mars 1817 – Moulins, 26 mai 1871), compositeur. Premier prix de Rome en 1841, son premier ouvrage pour la scène, Gastibelza, fut représenté avec succès à l’Opéra National, fondé par Adolphe Adam, en 1847. La Croix de Marie (1852) fait sLire la suite… ait le moins du monde la prétention de faire de la musique originale. Sa nouvelle partition est comme une sorte de kaléidoscope dans lequel on voit passer successivement des chants qui appartiennent à tous les maîtres et à toutes les écoles. Il est tour à tour Français comme HéroldHérold, Louis-Joseph-FerdinandLouis-Joseph-Ferdinand Hérold (Paris, 28 janvier 1791 – Paris, 19 janvier 1833), compositeur. Premier prix de Rome en 1812, il rencontra des succès durables à l’Opera-Comique avec Marie (1826), Zampa (1831), et Le Pré aux clercs (1832).Lire la suite…, Italien comme DonizettiDonizetti, GaetanoGaetano Donizetti (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 8 avril 1848), compositeur. Elève de Simon Mayr à Bergame et de Padre Stanislao Mattei à Bologne, Donizetti fit ses débuts en 1818 au théâtre San Luca de Venise avec Enrico di Borgogna dont le succès lui valut la commande de trois ouvragLire la suite… et Allemand comme M. Meyerbeer Meyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…; quant à son orchestration, elle est bruyante sans sonorité, et elle manque le plus souvent de clarté et d’intérêt. Cela ne veut pas dire que M. MaillartMaillart, AiméLouis Maillart, dit Aimé Maillart (Montpellier, 24 mars 1817 – Moulins, 26 mai 1871), compositeur. Premier prix de Rome en 1841, son premier ouvrage pour la scène, Gastibelza, fut représenté avec succès à l’Opéra National, fondé par Adolphe Adam, en 1847. La Croix de Marie (1852) fait sLire la suite… soit dépourvu de talent ; non, sans doute. D’abord, il est élève de l’école de Rome, et c’est là, assurément, un brevet incontestable de haute capacité ; ensuite, il a une certaine intelligence scénique ; il écrit bien pour les voix, et, à défaut d’inspiration, ses morceaux ont de la verve et du mouvement.

L’ouverture de la Croix de MarieCroix de Marie, LaLa Croix de Marie, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Adolphe d’Ennery, mis en musique par Louis Maillart, créé à l’Opéra-Comique  le 19 juillet 1852.Lire la suite… est beaucoup trop longue ; les trombones y jouent, là du reste comme dans tout le courant de l’ouvrage, un rôle beaucoup trop important. La clarinette y chante une mélodie qui a de la couleur, et après une jolie rentrée de cornet à pistons, les harpes accompagnent une mélodie de violoncelles écrite dans un assez bon sentiment sur un mouvement six-huit. Dans l’allegretto qui suit, nous avons remarqué quelques passages dans lesquels les violons pizzicati, les flûtes et les bassons produisent un assez bon effet.

Le rideau se lève sur un chœur qui n’a rien de saillant. Les mots séjour enchanteur y sont répétés à satiété. La romance en fa mineur chantée par JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite… ne vaut guère la peine d’être citée ; les couplets de BussineBussine, Prosper-AlphonseProsper-Alphonse Bussine (Paris, 22 septembre 1821 – Paris, 22 janvier 1881), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Manuel Garcia et Mme Moreau-Sainti et obtint les premiers prix de chant et d’opéra-comique en 1845. Il débuta à l’Opéra-Comique en décembre 1845 dans le rôle du Lire la suite… ont assez d’entrain, et la romance de BouloBoulo, Jean-Jacques-JosephJean-Jacques-Joseph Boulo (Toulouse, 2 mars 1820 – Toulouse, 1er mai 1887), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris où il obtint un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra de Lyon dans la saison 1843/4 et yresta jusqu’à la saison 1845/6 puis il se produisit dans les théâtres Lire la suite…, dont mademoiselle LefebvreFaure, Constance-CarolineConstance-Caroline Lefebvre épouse Faure (Paris, 21 décembre 1828 – Paris, 1905), soprano. Elle étudia le chant au Conservatoire de Paris avec M. Banderali et Mme Moreau-Sainti et obtint un 1er Prix d’opéra-comique en 1849. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1849 et chanta avec succès auLire la suite… écoute très-complaisamment les deux couplets, est un cantabile amoroso dont la cadence seule a de la distinction et de la nouveauté. Nous n’avons pas parlé d’un chœur dans lequel les trombones jouent note pour note un motif bien connu du premier acte de la FavoriteFavorite, LaLa Favorite, opéra en quatre actes sur un livret de Alphonse Royer et Gustave Vaëz mis en musique par Gaetano Donizetti et créé à l’Opéra de Paris le 2 décembre 1840.Lire la suite…. Il y a encore dans ce premier acte, d’une longueur désespérante, un trio entre BussineBussine, Prosper-AlphonseProsper-Alphonse Bussine (Paris, 22 septembre 1821 – Paris, 22 janvier 1881), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Manuel Garcia et Mme Moreau-Sainti et obtint les premiers prix de chant et d’opéra-comique en 1845. Il débuta à l’Opéra-Comique en décembre 1845 dans le rôle du Lire la suite…, JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite… et mademoiselle Lefebvre Faure, Constance-CarolineConstance-Caroline Lefebvre épouse Faure (Paris, 21 décembre 1828 – Paris, 1905), soprano. Elle étudia le chant au Conservatoire de Paris avec M. Banderali et Mme Moreau-Sainti et obtint un 1er Prix d’opéra-comique en 1849. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1849 et chanta avec succès auLire la suite…; une ballade chantée par Marie, et dont la seconde partie est beaucoup moins bien réussie que la première ; un duo dont le cantabile en si bémol est accompagné par un joli dessin d’alto ; une marche que nous avons déjà entendue dans l’ouverture, et dans laquelle il y a d’agréables effets d’orchestre ; et enfin un chœur chanté dans la coulisse : la mélodie en est simple, et ne manque pourtant ni de couleur ni de caractère.

Le deuxième acte débute par un chœur en mouvement de valse, qui est d’une allure franche et hardie ; il est coupé par un chant de ténor que l’on a beaucoup applaudi. La romance de mademoiselle LefebvreFaure, Constance-CarolineConstance-Caroline Lefebvre épouse Faure (Paris, 21 décembre 1828 – Paris, 1905), soprano. Elle étudia le chant au Conservatoire de Paris avec M. Banderali et Mme Moreau-Sainti et obtint un 1er Prix d’opéra-comique en 1849. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1849 et chanta avec succès auLire la suite… est charmante ; les deux strophes sont séparées par une jolie ritournelle de cor. Le duo qui vient ensuite, chanté par Marie et le marquis, est tout entier traité à l’italienne ; il y a dans le trio entre Marie, Jean et le marquis, une phrase en ut dont JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite… a parfaitement fait ressortir le sentiment mélodique. Dans le final de ce second acte, le compositeur a déchaîné toutes les forces de son orchestre ; combien il a dû regretter que les Sax-tuba du Juif-ErrantJuif errant, LeLe Juif Errant, opéra en cinq actes, sur un livret d’Eugene Scribe et de Henri de Saint-Georges, d’après le roman de Sue, mis en musique par Fromental Halévy, créé à l’Opéra de Paris le 22 avril 1852.Lire la suite… n’aient pas encore été incorporés dans l’orchestre de l’Opéra-Comique ! Mais cela pourra bien venir quand le drame lyrique aura acquis, au théâtre de la rue Favart, les mêmes proportions qu’à l’Opéra.

Nous citerons au troisième acte un joli chœur en si bémol chanté sans accompagnement dans la coulisse et une romance en mi bémol chantée par mademoiselle LefebvreFaure, Constance-CarolineConstance-Caroline Lefebvre épouse Faure (Paris, 21 décembre 1828 – Paris, 1905), soprano. Elle étudia le chant au Conservatoire de Paris avec M. Banderali et Mme Moreau-Sainti et obtint un 1er Prix d’opéra-comique en 1849. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1849 et chanta avec succès auLire la suite… :

Jours heureux de l’enfance,

dont nous préférons de beaucoup l’andante à l’allegretto.

Les couplets maritimes de Kérouan, auxquels BussineBussine, Prosper-AlphonseProsper-Alphonse Bussine (Paris, 22 septembre 1821 – Paris, 22 janvier 1881), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Manuel Garcia et Mme Moreau-Sainti et obtint les premiers prix de chant et d’opéra-comique en 1845. Il débuta à l’Opéra-Comique en décembre 1845 dans le rôle du Lire la suite… a donné, ce nous semble, un caractère un peu trop trivial, ont été chaleureusement accueillis ; nous les trouvons complètement dépourvus de couleur et d’originalité.

Sur l’avant va flairer la brise,

Sur l’avant va flairer le port.

Ce refrain est repris par le chœur.

BouloBoulo, Jean-Jacques-JosephJean-Jacques-Joseph Boulo (Toulouse, 2 mars 1820 – Toulouse, 1er mai 1887), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris où il obtint un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra de Lyon dans la saison 1843/4 et yresta jusqu’à la saison 1845/6 puis il se produisit dans les théâtres Lire la suite… soupire ensuite une romance très-triste, très-mélancolique et très-monotone ; dans le duo suivant entre Jean et Kérouan :

JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite… offre à Marie

Et son sang et sa vie,

Et son cœur, son nom.

La strette de ce morceau est bien mouvementée ; nous retrouvons ici la marche du premier acte qui accompagne le retour de la procession des vierges de Kermo. Nous avons déjà parlé des heureux effets d’orchestre que nous avons remarqués dans cette partie de l’ouvrage de M. MaillardMaillart, AiméLouis Maillart, dit Aimé Maillart (Montpellier, 24 mars 1817 – Moulins, 26 mai 1871), compositeur. Premier prix de Rome en 1841, son premier ouvrage pour la scène, Gastibelza, fut représenté avec succès à l’Opéra National, fondé par Adolphe Adam, en 1847. La Croix de Marie (1852) fait sLire la suite… [Maillart]Maillart, AiméLouis Maillart, dit Aimé Maillart (Montpellier, 24 mars 1817 – Moulins, 26 mai 1871), compositeur. Premier prix de Rome en 1841, son premier ouvrage pour la scène, Gastibelza, fut représenté avec succès à l’Opéra National, fondé par Adolphe Adam, en 1847. La Croix de Marie (1852) fait sLire la suite…. Un trio sans importance et un chœur d’allégresse terminent la partition.

La Croix de MarieCroix de Marie, LaLa Croix de Marie, opéra-comique en trois actes sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Adolphe d’Ennery, mis en musique par Louis Maillart, créé à l’Opéra-Comique  le 19 juillet 1852.Lire la suite…, pour n’avoir pas obtenu un succès d’enthousiasme, n’en vaut pas moins autant que bien des opéras qui ont tenu pendant longtemps l’affiche de l’Opéra-Comique. Le poëme est intéressant ; les décors sont d’une grande fraîcheur, et les costumes d’un goût irréprochable : ils portent le cachet d’artiste du Directeur.

Nous avons des éloges à adresser à BussineBussine, Prosper-AlphonseProsper-Alphonse Bussine (Paris, 22 septembre 1821 – Paris, 22 janvier 1881), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Manuel Garcia et Mme Moreau-Sainti et obtint les premiers prix de chant et d’opéra-comique en 1845. Il débuta à l’Opéra-Comique en décembre 1845 dans le rôle du Lire la suite…, qui chante avec une pureté et un charme inexprimables ; à JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite…, qui est plein de jeunesse et d’intelligence, et dont la voix acquiert tous les jours plus de souplesse et d’étendue ; à BouloBoulo, Jean-Jacques-JosephJean-Jacques-Joseph Boulo (Toulouse, 2 mars 1820 – Toulouse, 1er mai 1887), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris où il obtint un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra de Lyon dans la saison 1843/4 et yresta jusqu’à la saison 1845/6 puis il se produisit dans les théâtres Lire la suite…, un des sujets les plus précieux de la troupe de M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…, et à CoudercCouderc, Joseph-Antoine-CharlesJoseph-Antoine-Charles Couderc (Toulouse, 10 mars 1810 – Paris, 16 avril 1875), ténor. Il fit ses débuts à l’Opéra-Comique en 1834 dans Le Petit Chaperon rouge (Boieldieu)  et ne s’en absenta qu’entre 1843 et 1850, période pendant laquelle il se produisit en province et à l’étrangeLire la suite…, l’acteur le plus fin, le plus élégant et le plus distingué que nous ayons à Paris aujourd’hui. Quant à mademoiselle LefebvreFaure, Constance-CarolineConstance-Caroline Lefebvre épouse Faure (Paris, 21 décembre 1828 – Paris, 1905), soprano. Elle étudia le chant au Conservatoire de Paris avec M. Banderali et Mme Moreau-Sainti et obtint un 1er Prix d’opéra-comique en 1849. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1849 et chanta avec succès auLire la suite…, nous espérons bien qu’elle nous fournira bientôt l’occasion de lui dire toute notre sympathie pour sa gracieuse personne et pour son délicieux talent.

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— La Compagnie hongroise a quitté le théâtre des Variétés ; nous la retrouverons bientôt sous les épais ombrages du château d’Asnières.

On annonce à l’Opéra les prochains débuts du ténor MathieuMathieu, JacquesJacques Mathieu, (Villenouvelle/ Haute-Garonne, 28 avril 1819 – Paris, 1er décembre 1883), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et fit son début à l’Opéra de Paris en 1846 sans grand succès. Il chanta en province, notamment à Marseille, où il se produisit dans le rôle de LorédaLire la suite…. Seraient-ce les succès que cet artiste a obtenus à Lyon qui lui auraient servi de passe-port auprès de M. Nestor Roqueplan ? Nous avons entendu M. MathieuMathieu, JacquesJacques Mathieu, (Villenouvelle/ Haute-Garonne, 28 avril 1819 – Paris, 1er décembre 1883), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et fit son début à l’Opéra de Paris en 1846 sans grand succès. Il chanta en province, notamment à Marseille, où il se produisit dans le rôle de LorédaLire la suite… à Marseille, et nous dirons en temps et lieu ce que nous pensons de son talent. Le public le jugera aussi, et ses jugements sont sans appel.