L’Athenæum français, 17 juillet 1852, p. 31-32 (article signé Ernest Reyer).
Chronique musicale.
Les Chœurs d’UlysseChoeurs d’UlysseChoeurs d’Ulysse, musique de scène de Charles Gounod pour la tragédie de François Ponsard, créé à la Comédie-Française le 18 juin 1852.Lire la suite…, par M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite….
Le progrès musical ne peut se faire aujourd’hui que par un mouvement rétrograde. En voyant les tendances exagérées de quelques-uns et les hardiesses excentriques de quelques autres, on se demande où s’arrêtera cet élan dramatique dont WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite… paraissait avoir donné dans Freyschütz [FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…] l’expression la plus vraie et la plus grandiose. Ce n’est pas par la complication des moyens qu’on arrive à la puissance des effets, et tous les calculs de la science ne parviendront jamais à dissimuler la pauvreté de l’inspiration ou l’absence du génie. Quel est le musicien qui, en parcourant une partition de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, n’est pas frappé de la grande clarté de cette instrumentation si riche, si originale et si colorée ? Quel est l’exécutant qui verra des difficultés insurmontables dans ces pages sublimes où chaque instrument chante sa mélodie dans les limites les plus simples de son étendue ? En est-il de même pour le plus grand nombre de nos opéras modernes, dont nous sommes bien loin cependant de vouloir diminuer le mérite ? Non, évidement non. Lorsque M. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, empruntant à l’école italienne ses mélodies faciles et élégantes, et à l’école allemande la richesse de son instrumentation, eut porté à leur paroxysme ces deux éléments du drame lyrique, il créa un genre bâtard qui fit révolution en France, mais qui, en Allemagne, ne fut accepté qu’avec une certaine réserve. La plupart de nos compositeurs, témoins du succès qui accueillit les ouvrages du célèbre maestro, entrèrent dans cette voie nouvelle, pleine de séductions pour de jeunes intelligences tourmentées par les premières agitations de l’art, mais aussi pleine d’écueils contre lesquels il était bien difficile de ne pas échouer tôt ou tard.
M. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… eut des imitateurs, mais il ne fit point d’élèves ; son immense talent constitua une individualité puissante, mais isolée, et tout en professant une sincère admiration pour les œuvres dont il a doté notre grande scène lyrique, nous ne pouvons nous empêcher de déplorer l’influence funeste que les innovations même les plus ingénieuses exercèrent sur l’art musical dramatique. La mélodie suivit aussi la progression de l’orchestre, et le développement qu’elle prit la rendit d’une interprétation impossible pour les chanteurs qui n’étaient pas doués de moyens exceptionnels. Et même qu’advient-il depuis vingt ans de ceux qui osent se prendre corps à corps avec ces œuvres titanesques : au bout de peu d’années ils succombent, épuisés et vaincus par une lutte inégale. Il est donc urgent que le grand drame lyrique soit ramené à des proportions plus rationnelles, et nous croyons qu’une réaction qui s’opérera dans ce but constituera un progrès évident et nécessaire.
Ces réflexions nous sont suggérées par la nouvelle partition de M. Charles GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… qui déjà, dans son opéra de Sapho, ne nous avait pas laissé de doute sur ses tendances musicales. Nous n’acceptons pas sans certaines réserves le style de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, mais tout en usant du droit de critique nous devons louer amplement tout ce que son talent renferme de distinction, d’élégance, d’élévation et de simplicité, et tout ce qu’il peut y avoir dans la nature de ce talent d’utile à l’enseignement des jeunes musiciens de notre époque.
Il n’est pas nécessaire que nous nous reportions au temps d’EschyleEschyleEschyle (Eleusis, Grèce, vers 525 – Gela, Sicile 456 av. J.-C.), auteur dramatique grec. Il est considéré le créateur de la tragédie grecque. Parmi ses œuvres on cite : L’Orestie, Les Sept contre Thèbes, Prométhée enchainé, Les Perses.Lire la suite… et de SophocleSophocleSophocle (Colone, Grèce, vers 495 –Athènes, 406 av. J.-C.), auteur dramatique grec. Dans ses œuvres le caractère et l’évolution du héros sont la manifestation du destin et de la volonté des dieux. Il ne reste de lui que sept tragédies dont Electre, Antigone, Œdipe roi, Œdipe à ColoneLire la suite… pour trouver des précédents au genre qui résulte de l’union de la musique à la tragédie. Nous ne voulons pas, du reste, nous laisser entraîner à des considérations qui nous mèneraient peut-être loin sur l’art musical chez les Grecs, et essayer de détruire cette opinion accréditée auprès de bien des gens, que l’harmonie était dans l’enfance alors que la poésie et la sculpture livraient à l’admiration des peuples des chefs-d’œuvre qui sont encore debout aujourd’hui. Nous reviendrons une autre fois sur cet intéressant sujet, et nous tâcherons, à l’aide de documents historiques de lire, à travers les ténèbres jetées par le christianisme sur un art dont il redoutait l’influence sensuelle. Bornons-nous à dire aujourd’hui qu’avant M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, LullyLully, Jean-BaptisteJean-Baptiste Lully (Florence, 29 novembre 1632 – Paris, 22 mars 1687), compositeur. A l’âge de 13 ans, il est engagé par la duchesse de Montpensier qui voulait apprendre l’Italien. Il apprit le violon, le clavecin et la composition avec Nicolas Metru. La duchesse reconnut ses talents lui peLire la suite…, BeethovenBeethoven, Ludwig vanLudwig van Beethoven (Bonn, 16 décembre 1770 – Vienne, 26 mars 1827), compositeur. Enfant prodige qui donna son premier concert public à Bonn à huit ans. Il alla à Vienne et prit des leçons avec Haydn de 1792 à 1794 puis avec Albrechtsberger de 1794 à 1795 et avec Salieri vers 1799. Il compLire la suite…, WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, BoïeldieuBoieldieu, Francois-AdrienFrançois-Adrien Boieldieu (Rouen, 16 décembre 1775 – Jarcy, 8 octobre 1834), compositeur. Il étudia à Rouen avec Charles Broche, organiste de la cathédrale et fut nommé organiste de St. André de Rouen. Son premier opéra-comique, La Fille coupable, représenté en 1793 au Théâtre des ArLire la suite… [Boieldieu]Boieldieu, Francois-AdrienFrançois-Adrien Boieldieu (Rouen, 16 décembre 1775 – Jarcy, 8 octobre 1834), compositeur. Il étudia à Rouen avec Charles Broche, organiste de la cathédrale et fut nommé organiste de St. André de Rouen. Son premier opéra-comique, La Fille coupable, représenté en 1793 au Théâtre des ArLire la suite…, MendelssohnMendelssohn, FelixJacob-Ludwig-Felix Mendelssohn-Bartholdy (Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 4 novembre 1847), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter et le piano avec Berger et se lia d’amitié avec Goethe. Enfant surdoué, ses premières compositions datent de 1819 et à douze ans il avait déjà cLire la suite… et beaucoup d’autres compositeurs français et allemands avaient mêlé de belles pages musicales aux chefs-d’œuvre des plus grands poëtes tragiques. Il n’y a pas bien longtemps même que nous applaudissions, au théâtre de l’Odéon, à la savante musique des chœurs d’Antigone, une des meilleures et des dernières inspirations de l’auteur du Songe d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’été (Ein Sommernachtstraum), ouverture (Op. 21) et musique de scène (Op. 61) de Felix Mendelssohn pour la comédie de Shakespeare traduite par August Wilhelm Schlegel, créée au Neues Schloss à Potsdam le 14 octobre 1843.Lire la suite…, de la Grotte de FingalGrotte de Fingal, LaLa Grotte de Fingal ou les Hébrides, op. 26, ouverture symphonique de Felix Mendelssohn créée par la Philharmonic Society de Londres le 14 mai 1832.Lire la suite…, de PaulusPaulusPaulus, op. 36, oratorio en deux parties sur un livret de Johann Schubring mis en musique par Felix Mendelssohn, créé à Düsseldorf le 22 mai 1836.Lire la suite… et d’AthalieAthaliaAthalia, op. 74, musique de scène pour la tragédie de Jean Racine traduite par Ernst Raupach, composée par Felix Mendelssohn, créée au château de Charlottenburg à Berlin le 1er décembre 1845. Lire la suite….
M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, pour n’avoir pas créé un genre qui remonte à l’antiquité la plus reculée, n’en a pas moins produit une œuvre de haute portée digne d’être classée à côté de celles des grands maîtres que nous venons de citer. On ne retrouve dans les chœurs d’UlysseChoeurs d’UlysseChoeurs d’Ulysse, musique de scène de Charles Gounod pour la tragédie de François Ponsard, créé à la Comédie-Française le 18 juin 1852.Lire la suite… ni les tonalités, ni les modulations, ni les enchaînements harmoniques de la musique grecque ; mais l’ensemble de la partition a un caractère de grandeur et de simplicité tout à fait à la hauteur du sujet.
Disons pourtant que, malgré la différence des rhythmes, la variété des effets d’orchestre et l’opposition entre les caractères de telles et telles mélodies, il règne sur tout l’ouvrage une teinte un peu trop uniforme qui fait désirer parfois un souffle plus puissant, une verve plus accentuée et une allure plus jeune et plus hardie. Cela tient peut-être à la nature de l’œuvre et peut-être aussi au talent de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… qui ne s’est pas encore assez débarrassé de l’austérité inséparable de la forme religieuse, et dont la fibre musicale paraît s’agiter plus facilement aux chants sacrés de l’Église qu’aux accents dramatiques du théâtre. Nous n’émettons, du reste, ce doute qu’avec une extrême réserve, et nous attendrons pour nous prononcer à cet égard d’une manière formelle, que M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… ait produit une œuvre essentiellement dramatique.
Déjà nous avons eu occasion de formuler notre opinion sur la partition des chœurs d’UlysseChoeurs d’UlysseChoeurs d’Ulysse, musique de scène de Charles Gounod pour la tragédie de François Ponsard, créé à la Comédie-Française le 18 juin 1852.Lire la suite… ; qu’on nous permette de reproduire ici quelques-uns des détails d’analyse dans lesquels nous sommes entré à ce sujet.
L’orchestration des chœurs d’UlysseChoeurs d’UlysseChoeurs d’Ulysse, musique de scène de Charles Gounod pour la tragédie de François Ponsard, créé à la Comédie-Française le 18 juin 1852.Lire la suite… est travaillée avec soin ; elle est d’une grande clarté, vigoureuse, quelquefois sans être bruyante, n’absorbant jamais la mélodie par des dessins confus et des rhythmes bizarres, et laissant voir dans ses moindres détails une science qui ne repousse pas les caprices de la fantaisie et de l’originalité. L’introduction, à laquelle nous aurions voulu que le compositeur donnât un plus grand développement, débute par un travail élégant et vaporeux du quatuor con sordini. Les violons font entendre un chant mélodieux répété par le cor ; puis le triangle et les harpes accompagnant la flûte, préludent à l’arrivée des nymphes qui chantent à Minerve un chœur en utSonge d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’été (Ein Sommernachtstraum), ouverture (Op. 21) et musique de scène (Op. 61) de Felix Mendelssohn pour la comédie de Shakespeare traduite par August Wilhelm Schlegel, créée au Neues Schloss à Potsdam le 14 octobre 1843.Lire la suite… dont nous transcrivons la première strophe :
Déesse qui porte l’égide,
Toi qui de l’Olympe splendide
Descends vers ma retraite humide,
Sois bienvenue en mon séjour.
Le second chœur est d’une mélodie pleine d’élégance et de suavité, et nous le préférons au premier ; l’accompagnement en est très original : les harpes et les flûtes s’y marient très-heureusement à un joli dessin de violons à l’aigu. Il y a de l’énergie et de la verve dans le chœur des porchers :
Voraces prétendants, un seul de leurs repas
Dévore les troupeaux et dépeuple une étable ;
Une victime ou deux ne leur suffisent pas,
Chacun de nous envoie un pourceau pour leur table.
Le chœur à Bacchus, sur un rhythme ternaire, a été bissé ; c’est un des meilleurs de la partition ; une charmante rentrée de cor et de petites flûtes ramène le motif principal ; vient ensuite un autre chœur de porchers dans lequel le basson chante à l’unisson des voix une phrase qui est écrite dans un sentiment élevé.
Le chœur des suivantes infidèles, en la majeur, contraste, par le cachet de volupté amoureuse que le compositeur a su lui donner, avec les accents plaintifs et mélancoliques que soupirent les suivantes fidèles. Ce dernier chœur, en sol mineur, se termine par une cadence majeure de la dominante à la tierce ; il est coupé par un joli solo de hautbois dont la mélodie a beaucoup de charme et de distinction. Après un incident mélodramatique pendant lequel Ulysse est reconnu par la nourrice Euryclée, le chœur des suivantes infidèles recommence.
Nous sommes arrivé au troisième acte qui débute par une ritournelle d’orchestre, dans laquelle le tambour de basque et le triangle marquent un rhythme oriental ; puis viennent les couplets du pâtre Phémius, suivis d’un triple chœur dont les parties, entendues d’abord séparément, se réunissent et forment un ensemble d’un effet très-grandiose. Des gammes faites à l’unisson par les violons et les petites flûtes accompagnent d’une façon piquante le chant des basses :
Apparais, Apollon, qu’un sifflement sinistre
Annonce ta flèche aux pervers !
La mélodie chantée par les femmes est empreinte d’une mollesse toute parfumée des tièdes brises de l’Ionie :
Promenons encore,
Promenons nos doigts
Sur la peau sonore
Du tambour crétois.
Nous ne saurions trop louer cette page de l’œuvre de M. Gounod Gounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…; elle est remplie de détails intéressants, et les effets de sonorité y sont ménagés avec une habileté qui prouve suffisamment que M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… connaît à fond tous les secrets de son art. Voilà de la grande et belle musique, savamment écrite et bien inspirée.
Pendant le monologue du devin l’orchestre fait entendre des imitations qui ont de la vérité et de la couleur.
La flèche d’Ulysse a passé dans les douze anneaux d’airain, et le chœur célèbre l’adresse du mendiant vainqueur. Ce morceau est vigoureusement traité ; il a de l’entrain et de la verve. Citons encore un chœur syllabique assez original, et nous arriverons au chœur final en ut majeur, qui n’est remarquable que par une grande analogie de style et de mélodie avec celui de Judas MacchabéeJudas MaccabéeJudas Maccabæus, oratorio pour soli, chœur et orchestre en trois actes sur un livret du R. P. Thomas Morell, mis en musique par Georg Friedrich Haendel, créé à Covent Garden à Londres le 1er avril 1747.Lire la suite… [Judas MaccabéeJudas MaccabéeJudas Maccabæus, oratorio pour soli, chœur et orchestre en trois actes sur un livret du R. P. Thomas Morell, mis en musique par Georg Friedrich Haendel, créé à Covent Garden à Londres le 1er avril 1747.Lire la suite…] : Chantons victoire. Nous ne reprocherons pas trop sévèrement à M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… de n’avoir pas traité avec assez de soin ce morceau, placé à l’épilogue et sur lequel la toile tombe.
Le compositeur a cru sans doute, et c’est là un manque de confiance dans le succès de son œuvre, qu’à la fin de la pièce l’attention des spectateurs étant émoussée, il était inutile de chercher à la réveiller par une inspiration tout à fait originale.
Le Théâtre-Français, dans l’administration duquel M. Arsène HoussayeHoussaye, ArsèneArsène Housset dit Houssaye (Bruyères-et-Montbérault, 28 mars 1814 – Paris, 26 février 1896), écrivain, directeur. Il monta à Paris en 1832 où il se lia d’amitié avec Théophile Gautier et Gérard de Nerval et participa avec eux aux réunions d’artistes et d’écrivains au domicile Lire la suite… apporte toutes les qualités d’un homme intelligent et d’un écrivain distingué, a fêté dignement la collaboration d’un grand musicien et d’un grand poëte. Il a donné à l’un le luxe de ses premiers artistes et de ses plus beaux décors, et à l’autre des interprètes de talent et un orchestre nombreux, que Jacques OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…, l’élégant violoncelliste, a fait marcher avec l’ensemble et la précision d’un orchestre de grand opéra.
Le Bureau central de musique s’est assuré la propriété des chœurs d’UlysseChoeurs d’UlysseChoeurs d’Ulysse, musique de scène de Charles Gounod pour la tragédie de François Ponsard, créé à la Comédie-Française le 18 juin 1852.Lire la suite…, qui ont leur place marquée d’avance dans les bibliothèques musicales les plus riches, à côté des œuvres les plus estimées.