Le Journal des Débats, 20 mars 1870 (article signé E. Reyer).
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
DUÂ 20 MARS 1870.
REVUE MUSICALE.
OPERA : Reprise de Robert-le-Diable. Robert-le-diableRobert le Diable, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Germain Delavigne, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 21 novembre 1831.Lire la suite…— THEATRE-ITALIEN : AlinaAlina, regina di GolcondaAlina, regina di Golconda, melodramma en deux actes sur un livret de Felice Romani, d’après le livret de Michel-Jean Sedaine pour l’opéra Aline, reine de Golconde de Pierre-Alexandre Monsigny lui-même fondé sur le roman de Stanislas de Boufflers. L’œuvre fut créée au Théâtre Carlo FelLire la suite…, regina di GolcondaAlina, regina di GolcondaAlina, regina di Golconda, melodramma en deux actes sur un livret de Felice Romani, d’après le livret de Michel-Jean Sedaine pour l’opéra Aline, reine de Golconde de Pierre-Alexandre Monsigny lui-même fondé sur le roman de Stanislas de Boufflers. L’œuvre fut créée au Théâtre Carlo FelLire la suite…, drame lyrique en quatre actes, musique de DonizettiDonizetti, GaetanoGaetano Donizetti (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 8 avril 1848), compositeur. Elève de Simon Mayr à Bergame et de Padre Stanislao Mattei à Bologne, Donizetti fit ses débuts en 1818 au théâtre San Luca de Venise avec Enrico di Borgogna dont le succès lui valut la commande de trois ouvragLire la suite…. — Mlle RebouxReboux, Mélanie-Alphonsine-CharlotteMélanie-Alphonsine-Charlotte Reboux (Saint-Josse-ten-Noode/Belgique, 28 avril 1843 – Paris, 16 mars 1876), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 2nd prix d’opéra-comique en 1861. En 1861, elle fut engagée à l’Opéra de Paris, où elle chanta le rôle du pâtreLire la suite…. — Mme GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…. — Festival.
Si les chefs-d’œuvre restaient toujours au répertoire, on n’aurait pas besoin de les reprendre, et l’on perdrait ainsi d’excellentes occasions de surexciter l’intérêt et de réveiller la curiosité du public. Une reprise faite en temps opportun et avec une distribution nouvelle a quelquefois le même attrait qu’une première représentation ; le bureau de location est assiégé, et la foule émue ne songe pas à se demander pourquoi le chef-d’œuvre a disparu pendant si longtemps de l’affiche.
Il y a encore aujourd’hui, à Paris, un très grand nombre de personnes qui n’ont jamais vu jouer Robert, mais qui en savent par cœur toutes les mélodies pour les avoir entendu chanter dans les salons, torturer et défigurer dans la rue par des orgues de Barbarie et par des chanteurs de carrefour. C’est ainsi que la musique se popularise à Paris et dans les principales villes de France. Puisqu’on s’occupe beaucoup, dans ce moment-ci, de la suppression du droit des pauvres, je vais timidement donner un conseil aux hommes sages chargés de résoudre cette grave question. Le droit des pauvres, qui est un droit juste lorsqu’il est prélevé sur un excédant (sic) de recette, est, dans le cas contraire, un impôt révoltant et contre lequel les directeurs ont cent fois raison de se révolter. Tel directeur, récemment mis en faillite, a prouvé à ses créanciers que son passif dépassait son actif, à peu de chose près, de la somme qu’il avait payée à l’Assistance publique ; et je pourrais citer plus d’un artiste, plus d’un pauvre artiste qui, ayant cru donner un concert à son profit, l’a donné simplement au profit des pauvres de sa paroisse. Malheureusement il en est du droit des pauvres comme de bien d’autres abus que le temps a consacrés : le jour où l’on parle sérieusement de les détruire, il semble que l’existence de la société soit en péril. Je suis donc bien convaincu qu’on ne supprimera pas le droit des pauvres ; mais on arrivera peut-être à le réduire considérablement, c’est-à -dire à l’exercer d’une façon plus équitable. Pour faire la part du pauvre, il faut nécessairement que la part du riche existe ; sans cela, cet impôt, que vous ajoutez à un excédant de dépenses, ne fait que hâter la ruine de l’entrepreneur, et ce sont les dépouilles de celui-ci que vous partagez à vos cliens au nom de la charité chrétienne. Or la part du riche, c’est la recette, et la recette n’existe qu’à la condition de dépasser le chiffre de la dépense. C’est sur cet excédent seulement que le droit, puisque droit il y a, peut être raisonnablement exercé.
On dit, et cela est vrai, que lorsque le droit des pauvres fut établi, on autorisa les directeurs à augmenter de 12 sols le prix des places, et que, par conséquent, cet impôt, c’est le public qui le paie. Aujourd’hui, avec la liberté des théâtres, il semble que rien n’empêche les directeurs de mettre à la charge du public, au moyen d’une nouvelle augmentation, l’impôt auquel ils sont assujettis ; mais si, malgré cette augmentation, ou peut-être à cause de cette augmentation, la recette diminue, n’est-ce pas sur les directeurs que l’impôt retombera toujours ? Prenez donc la part du pauvre sur les bénéfices, rien de plus juste ; mais s’il n’y a pas de bénéfices, ne prenez rien.
Si quelques directeurs font fortune, d’autres font faillite, ce qui établit une compensation. Il ne faut pas dire que si quelques uns sont parfaitement en état de payer le droit réclamé par les hospices, les autres peuvent le payer également. Tout au plus pourrait-on continuer à appliquer la législation actuelle aux théâtres subventionnés. Ainsi l’Opéra, qui reçoit 900,000 fr. de subvention, est obligé, par le chiffre même de cette subvention, à payer 10 pour 100 de droit aux hospices ; 10 pour 100 ! c’est-à -dire 1,400fr. sur une recette de 14,000fr., tandis que les auteurs, le musicien et le librettiste, ne touchent que 500 fr. par soirée, et encore, grâce à M. WalewskiWalewski, Alexandre Florian Joseph, ComteAlexandre Florian Joseph, Comte Walewski (Walewice/Pologne, 4 mai 1810 – Strasbourg, 2 septembre 1868), homme politique. Il était le fils de Napoléon 1er et de la comtesse Marie Walewska. Il s’installa à Paris en 1827 et fut naturalisé français en 1833. Il embrassa la carrière politique enLire la suite…, qui a rendu ce droit fixe.
Subventionnés ou non subventionnés, libres ou enchaînés par les bienfaits de l’administration, les théâtres ont cent fois raison de réclamer contre un impôt onéreux et de demander qu’il soit prélevé d’une façon plus équitable. Ils pourraient demander aussi pourquoi ces établissemens où le public afflue toujours, tandis que les théâtres sont quelquefois déserts, les cafés du boulevard, par exemple, ne sont point soumis à un droit que les indigens prélèvent sur ceux qui peuvent se donner le luxe de certains plaisirs.
Voici maintenant le moyen de conciliation que je propose, car, en commençant cet article, je n’ai pas eu le moins du monde l’intention de traiter à fond une question aussi délicate ni de me faire l’avocat de MM. les directeurs.
Vous voulez, n’est-ce pas, développer l’intelligence du peuple, améliorer ses instincts et ses sentimens, et faire pénétrer les bienfaits de l’éducation dans les rangs les plus humbles de la société ? Eh bien ! à l’exemple des législateurs chinois, comptez sur la musique presque autant que sur d’autres branches de l’instruction élémentaire pour arriver à ce noble but, et mettez la musique à la portée de tous, non seulement en favorisant la création de théâtres de musique populaire (voir l’excellente brochure publiée par M. Ed. VielParis, E. Dentu, libraire-éditeur.), mais en facilitant au peuple l’accès des théâtres de musique. Pour cela, il suffit d’exiger que les directeurs subventionnés, n’ayant plus à prélever le droit des pauvres que sur la recette nette, mettent chaque jour à la disposition des mairies un certain nombre de places qui seront distribuées comme on distribue les bons alimentaires à de pauvres gens qui n’ont pas de quoi se nourrir. Et chaque jour il y aura cinq ou six cents individus ouvriers nécessiteux, admis aux places réservées au peuple dans les grands théâtres lyriques, à l’Opéra comme au Théâtre-libre. Ils n’entendront pas toujours des chefs-d’œuvre, mais ils se familiariseront avec un genre de musique qui, en somme, est supérieur à celui que l’on entend dans les cafés chantans et sur le pavé de Paris. Ils ne prendront plus autant de plaisir à écouter ces braillards qui hurlent, dans les vieilles ruelles mal famées, des chansons obscènes ; ils n’encourageront plus aussi volontiers l’industrie des joueurs d’orgue et des joueurs d’accordéon, et ne voudront plus qu’on qualifie de musique populaire tout ce qu’il y a de plus vulgaire, de plus plat, de plus laid et de plus vil en fait de musique.
A chaque représentation, le théâtre de l’Opéra met à la disposition de MM. les officiers de la garnison huit stalles d’orchestre ; deux sont données à l’escadron des cent-gardes ; le directeur du Cirque offre chaque soir l’hospitalité a un certain nombre de militaires désignés par les chefs de corps. Il est donc bien naturel que la même faveur soit réclamée pour des ouvriers qui n’ont pas le moyen de payer leurs places à l’Opéra ou à l’Opéra-Comique.
On vante, et avec raison, la bonne tenue du public, son bon sens et son intelligence aux représentations gratuites, lesquelles n’ont lieu qu’une fois par an. Sans faire hommage au peuple de qualités qu’il ne peut posséder parce qu’il ne les a point acquises et quelles ne viennent pas naturellement, on peut bien lui accorder un instinct musical qui n’est pas inférieur à celui des classes bourgeoises. Le succès d’une représentation ne sera donc pas compromis parce qu’il y aura dans la salle un peu plus de gens du peuple, dussent-ils prendre quelques places réservées d’ordinaire à des spectateurs habitués, on ne sait pourquoi, à aller au théâtre gratis. Les billets de faveur distribués chaque jour par les administrations théâtrales sont presque entièrement absorbés par la presse, par une certaine catégorie d’employés et par les amis de la direction. Pourquoi les pauvres gens qui vivent tout à fait en dehors de ce monde-là ne profiteraient-ils pas aussi de ces libéralités ?
Si, le premier soir de la reprise de Robert, il y avait eu plus de gens du peuple dans la salle de l’Opéra, le succès de l’œuvre et celui des artistes n’eussent certainement pas été moindres. M. BelvalBelval, Jules-Bernard Gaffiot ditJules-Bernard Gaffiot dit Belval (La Fère/Aisne, 2 juin 1819 – Paris, 15 septembre 1879), basse. Il étudia au Conservatoire de Paris en 1843 et fut engagé à Anvers en 1846. Il chanta en province ainsi qu’en Hollande et en Belgique et débuta le 7 septembre 1855 dans le rôle de Marcel (Les HLire la suite… venait d’être gravement indisposé, et Mme Carvalho, la veille encore, n’était pas bien sûre de pouvoir chanter le lendemain ; Mlle NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite… (c’est un sentiment qui l’honore) se défiait d’elle-même ; M. ColinColin, Edouard-AdolpheÉdouard-Adolphe Colin (Paris 26 décembre 1840 – Colombes près de Paris, 13 janvier 1872), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint en 1866 un 2nd prix d’opéra-comique et un 2e accessit d’opéra. Il fut d’abord engagé à Marseille puis à l’Opéra de Paris, où il Lire la suite… n’avait pas été plus épargné par la maladie que M. BelvalBelval, Jules-Bernard Gaffiot ditJules-Bernard Gaffiot dit Belval (La Fère/Aisne, 2 juin 1819 – Paris, 15 septembre 1879), basse. Il étudia au Conservatoire de Paris en 1843 et fut engagé à Anvers en 1846. Il chanta en province ainsi qu’en Hollande et en Belgique et débuta le 7 septembre 1855 dans le rôle de Marcel (Les HLire la suite… et Mme Carvalho, et, comme Mlle NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite…, il se trouvait pour la première fois aux prises avec l’un des rôles les plus lourds et les plus difficiles du répertoire : un rôle d’autant plus difficile qu’il a été écrit pour la voix quelque peu exceptionnelle de NourritNourrit, AdolpheAdolphe Nourrit (Paris, 3 mars 1802 – Naples, 8 mars 1839), ténor. Fils du chanteur Louis Nourrit, il fit ses études avec Manuel Garcia et débuta à l’Opéra de Paris en 1821 dans le rôle de Pylade dans Iphigenie en Tauride (Gluck). Nommé 1er sujet en 1824, il créa de nombreux rôles écriLire la suite…, et que, depuis NourritNourrit, AdolpheAdolphe Nourrit (Paris, 3 mars 1802 – Naples, 8 mars 1839), ténor. Fils du chanteur Louis Nourrit, il fit ses études avec Manuel Garcia et débuta à l’Opéra de Paris en 1821 dans le rôle de Pylade dans Iphigenie en Tauride (Gluck). Nommé 1er sujet en 1824, il créa de nombreux rôles écriLire la suite…, certaines parties de ce rôle (par exemple l’air : Des chevaliers de ma patrie) ont été un écueil pour tous les ténors. Cette première soirée de Robert, pour des causes tout à fait accidentelles, n’a point été ce qu’on espérait et a laissé chez le public qui y assistait une impression défavorable que la presse, dès le lendemain, constatait avec une touchante unanimité. Mais quelle revanche ont prise ces excellens artistes aux représentations suivantes ! Mme Carvalho chante avec une incomparable pureté de style, avec un charme exquis, une finesse de nuances, une grâce parfaite le rôle d’Isabelle ; si Mlle NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite…, se souvenant d’Ophélie, a mis un peu de poésie shakespearienne dans le rôle d’Alice, elle n’en a pas moins reproduit, dans toute son adorable ingénuité, l’une des plus charmantes créations du génie de Scribe. Le talent de Mlle NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite… se perfectionne chaque jour davantage ; sa voix prend plus d’ampleur, son jeu plus d’animation, plus d’aisance, plus de naturel ; on sent en elle l’artiste convaincue, l’artiste amoureuse de son art, l’artiste dont tous les efforts tendent à atteindre la perfection, qui est le suprême but. M. ColinColin, Edouard-AdolpheÉdouard-Adolphe Colin (Paris 26 décembre 1840 – Colombes près de Paris, 13 janvier 1872), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint en 1866 un 2nd prix d’opéra-comique et un 2e accessit d’opéra. Il fut d’abord engagé à Marseille puis à l’Opéra de Paris, où il Lire la suite… fait oublier que la nature ne l’a point créé pour représenter les héros et les chevaliers, tant on a de plaisir à entendre les fraîches intonations de sa jolie voix ; nous n’avons plus à juger M. BelvalBelval, Jules-Bernard Gaffiot ditJules-Bernard Gaffiot dit Belval (La Fère/Aisne, 2 juin 1819 – Paris, 15 septembre 1879), basse. Il étudia au Conservatoire de Paris en 1843 et fut engagé à Anvers en 1846. Il chanta en province ainsi qu’en Hollande et en Belgique et débuta le 7 septembre 1855 dans le rôle de Marcel (Les HLire la suite… dans le rôle de Bertram. Il le chante toujours avec la même autorité, la même ampleur, le même respect des traditions que d’illustres prédécesseurs lui ont transmises. Il n’est pas jusqu’aux hérauts d’armes qu’il nous faille louer, aujourd’hui qu’ils sont représentés par de véritables chanteurs, M. SapinSapin, EtienneÉtienne Sapin (Roches-de-Condrieux/ Isère, 8 septembre 1828 – Argenteuil près de Paris, 18 avril 1893), ténor. Après le Conservatoire, il fut engagé au Théâtre-Lyrique en 1854, puis à l’Opéra de Paris comme premier ténor de 1856 à 1860. Il chanta ensuite en province une dizaine d’aLire la suite… et M. GaspardGaspardGaspard (? – ?), baryton. Il débuta à l’Opéra de Paris le 11 mars 1867 en y créant le rôle du comte de Lorme dans Don Carlos (Verdi). Il s’y produisit jusqu’en 1883 et participa à la création de plusieurs ouvrages dont Hamlet (A. Thomas, 1868), Polyeucte (Gounod, 1878), Henri VIII (SaiLire la suite….
Je dois prévenir les personnes qui veulent bien me demander quelquefois des billets d’Opéra que les recettes ordinaires des représentations de Robert dépassent 13,000 fr. Ce chiffre, très éloquent, leur dira tous mes regrets.
Ma tête est pleine de la musique du Festival, et je suis vraiment incapable de raconter, comme je le devrais, les impressions que m’a laissées la partition de DonizettiDonizetti, GaetanoGaetano Donizetti (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 8 avril 1848), compositeur. Elève de Simon Mayr à Bergame et de Padre Stanislao Mattei à Bologne, Donizetti fit ses débuts en 1818 au théâtre San Luca de Venise avec Enrico di Borgogna dont le succès lui valut la commande de trois ouvragLire la suite…, AlinaAlina, regina di GolcondaAlina, regina di Golconda, melodramma en deux actes sur un livret de Felice Romani, d’après le livret de Michel-Jean Sedaine pour l’opéra Aline, reine de Golconde de Pierre-Alexandre Monsigny lui-même fondé sur le roman de Stanislas de Boufflers. L’œuvre fut créée au Théâtre Carlo FelLire la suite…, regina di GolcondaAlina, regina di GolcondaAlina, regina di Golconda, melodramma en deux actes sur un livret de Felice Romani, d’après le livret de Michel-Jean Sedaine pour l’opéra Aline, reine de Golconde de Pierre-Alexandre Monsigny lui-même fondé sur le roman de Stanislas de Boufflers. L’œuvre fut créée au Théâtre Carlo FelLire la suite…. On aurait joué celle que BertonBerton, Henri-MontanHenri-Montan Berton (Paris, 17 septembre 1767 – Paris, 22 avril 1844), compositeur. Elève de Sacchini, il débuta avec un opéra, Le Premier navigateur, représenté en 1784 et des cantates jouées aux concerts spirituels des 1786 qui furent favorablement reçues. En 1799, ses deux opéras, MontaLire la suite… a écrite sur le même sujet, qu’il me serait tout aussi difficile d’en bien parler, c’est-à -dire d’en parler convenablement. MonsignyMonsigny, Pierre-AlexandreIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite… (ah ! monsieur de Monsigny Monsigny, Pierre-AlexandreIl n’y a pas encore de descriptionLire la suite…!) et BoïeldieuBoieldieu, Francois-AdrienFrançois-Adrien Boieldieu (Rouen, 16 décembre 1775 – Jarcy, 8 octobre 1834), compositeur. Il étudia à  Rouen avec Charles Broche, organiste de la cathédrale et fut nommé organiste de St. André de Rouen. Son premier opéra-comique, La Fille coupable, représenté en 1793 au Théâtre des ArLire la suite… se sont également inspirés de la nouvelle du chevalier de Boufflers :
« Un chevalier français du nom de Saint-Phal, qui pour la facilité des vers est appelé Volmar, s’éprend d’Aline, charmante et spirituelle paysanne de la Provence, et promet de l’épouser. Volmar étant forcé de partir, Aline court sur ses traces ; mais, surprise par les pirates, elle est emmenée en esclavage à Golconde. Là , elle est aimée par le roi, qui l’épouse, et, quelque temps après, elle reste veuve. Tous les grands du royaume briguent la main de la jolie reine, laquelle est forcée par les lois de donner un successeur à son défunt mari. Sur ces entrefaites, arrive à Golconde un ambassadeur français. C’est Volmar ! C’est là que commence le drame. Le sujet est pris d’un conte du chevalier de Boufflers, sauf l’épisode de Fiorina et de Belfiore, introduit ici pour donner lieu à une plaisante opposition de caractères. » Ainsi parle le traducteur de la brochure italienne, en manière d’avertissement au lecteur.
Et non seulement l’ambassadeur s’appelle Volmar, mais il s’appelle aussi Ernest.
ASSAN.
Di pace messaggio
La Francia ne manda,
Di porgerti omaggio
Il duce domanda.
ALINE.
Il duce ?… e s’appella ?
ASSAN.
Ernesto Volmar !
C’est le poëte Felice RomaniRomani, FeliceGiuseppe Felice Romani (Gênes, 31 janvier 1788 – Moneglia, 28 janvier 1865), librettiste. Après des études de droit à Pise et Gênes, il voyagea en Europe puis s’installa à Milan, où il écrivit ses premiers livrets pour Simon Mayr : La Rosa bianca et la rosa rosa (1813) et Medea in CorinLire la suite… qui de Saint-Phal a fait Volmar. Volmar et son ami Belfiore, Aline et Fiorine, sa confidente, Seide, prince du sang et vizir de la reine, puis Assan, officier du palais. Voilà les principaux personnages. Tout autour des soldats français et indiens, des esclaves et des bayadères, des paysans et des paysannes de Provence, un tel luxe de figurans et de comparses qu’on se croirait bien loin du Théâtre-Italien des anciens jours, si ce n’était la musique de DonizettiDonizetti, GaetanoGaetano Donizetti (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 8 avril 1848), compositeur. Elève de Simon Mayr à Bergame et de Padre Stanislao Mattei à Bologne, Donizetti fit ses débuts en 1818 au théâtre San Luca de Venise avec Enrico di Borgogna dont le succès lui valut la commande de trois ouvragLire la suite…. Ah ! la pauvre petite musique, et comme ces cavatines et ces cabalettes font triste figure au milieu de ces frais paysages, de cette luxuriante végétation, de ces arabesques, de ces pagodes, de ces étoffes de soie et d’or, de ces turbans qui s’arrondissent comme des ballons et s’élèvent comme des pains de sucre, de ces brunes filles de Provence et de ces beautés voilées des bords du Gange ! Volmar aurait dû faire son entrée sur un éléphant blanc, une entrée que l’orchestre aurait accompagnée à son de trompe. Si dépourvue de mérite et surtout d’originalité que soit la partition de DonizettiDonizetti, GaetanoGaetano Donizetti (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 8 avril 1848), compositeur. Elève de Simon Mayr à Bergame et de Padre Stanislao Mattei à Bologne, Donizetti fit ses débuts en 1818 au théâtre San Luca de Venise avec Enrico di Borgogna dont le succès lui valut la commande de trois ouvragLire la suite…, elle renferme cependant quelques pages agréables, entre autres un quatuor, un duo d’amour et un air bouffe parfaitement réussi. Mais quel intérêt cela a-t-il, au point de vue musical, d’exhumer un ouvrage de cet ordre dans un théâtre où l’on a la prétention de faire quelquefois de la musique ?
On va jouer LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite… à Bruxelles, en attendant qu’on le joue à Paris. Des trains de plaisir s’organisent déjà pour l’aller et le retour. Nous saurons bientôt à quoi nous en tenir sur le succès obtenu en Belgique par l’œuvre très discutée encore aujourd’hui du célèbre compositeur allemand. Cette représentation de LohengrinLohengrinLohengrin, opéra romantique en trois actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre Grand-ducal de Weimar le 28 août 1850.Lire la suite… sera un véritable événement musical. Les Belges ne nous imitent pas autant qu’on veut bien le dire.
« La semaine passée, nous avons entendu ces beaux rôles de Fidès et d’Azucena chantés par une artiste dont le talent a de grandes allures, qui est douée d’un vrai tempérament de musicienne et d’actrice. La voix est aujourd’hui son côté faible ; mais elle a ce qui survit à la voix, à l’intelligence, l’art de dire, d’exprimer, d’émouvoir. Si les chanteurs qui s’improvisent virtuoses savaient combien il y a de ressources dans cet art, comme ils s’attacheraient à l’acquérir ! »
C’est à propos des représentations de Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… à Bruxelles et de Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… elle-même que M. Edouard Fétis, le critique très érudit et très autorisé de l’Indépendance belge, a écrit les lignes que je viens de citer. Je suis heureux d’avoir exprimé une opinion à peu près semblable à celle-là chaque fois que j’ai eu l’occasion de parler du talent, des qualités de tragédienne lyrique, de Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite…. Cette grande artiste, à peine revenue de Belgique, est partie pour le midi de la France. Elle aime mieux chanter le ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite… en province et à l’étranger que la BohémienneBohemian Girl, The (La Bohémienne)The Bohemian Girl (La Bohémienne), opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de Alfred Bunn mis en musique par Michael William Balfe, créé au Théâtre Drury Lane de Londres le 27 novembre 1843. La version française, due à Henri de Saint-Georges, consiste en un prologue et quatrLire la suite… à Paris ; affaire de tempérament et de goût.
Maintenant que j’ai donné des nouvelles de Bruxelles, je ne vois pas pourquoi je n’en donnerais pas d’Edimbourg, où se fait applaudir Mlle Mélanie Reboux, la blonde transfuge de l’Opéra. Elle a chanté le rôle de la comtesse des Noces de FigaroNoces de Figaro, LesLes Noces de Figaro (Le nozze di Figaro), K.V. 492, opera buffa en quatre actes sur un livret en italien de Lorenzo Da Ponte, d’après Beaumarchais, mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Burgtheater de Vienne le 1er mai 1786.Lire la suite…, puis celui de donna Anna dans Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite…, et enfin (c’est le bouquet) le rôle de la Marguerite de FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite…. Les journaux anglais (ils n’y vont pas de main-morte) parlent de Mlle RebouxReboux, Mélanie-Alphonsine-CharlotteMélanie-Alphonsine-Charlotte Reboux (Saint-Josse-ten-Noode/Belgique, 28 avril 1843 – Paris, 16 mars 1876), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 2nd prix d’opéra-comique en 1861. En 1861, elle fut engagée à l’Opéra de Paris, où elle chanta le rôle du pâtreLire la suite… comme s’ils parlaient de Mme PattiPatti, Adela-Juana-Maria dite AdelinaAdela-Juana-Maria dite Adelina Patti (Madrid, 10 février 1843 – Craig-y-Nos près de Brecon/Pays de Galles, 27 septembre 1919), soprano. Peu après sa naissance, sa famille émigra aux États-Unis, où elle étudia le chant dès l’âge de neuf ans. Elle débuta à New York dans le rôle-titre de Lire la suite…, de Mlle LuccaLucca, PaulinePauline Lucca (Vienne, 25 avril 1841 – Vienne, 28 février 1908), soprano. Elle étudia avec Richard Lévy et fut engagée dans le chÅ“ur de l’opéra de Vienne. Elle débuta à Olomuc en 1859 dans le rôle d’Elvira (Ernani, Verdi). L’année suivante, elle triompha à Prague dans le rôle de Lire la suite… ou de Mlle NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite…. Voilà de quoi un peu étonner les habitués de l’Opéra, qui n’ont pas montré le même enthousiasme pour le talent et les charmes de Mlle Mélanie Reboux ; si bien qu’elle est partie, bien entendu avec l’agrément de son directeur, et qu’elle est fort contente d’être partie. Mais il ne nous faut pas renoncer pour cela à l’espoir de lire quelque jour sur l’affiche de l’Opéra : « Rentrée de Mlle Mélanie Reboux. »  Ah ! le beau jour pour elle et pour nous !
On presse à l’Opéra les éludes du FreyschützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…. C’est Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… qui chantera le rôle d’Agathe. Mme GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite… étudie le rôle de Néra dans la Coupe du roi de ThuléCoupe du roi de Thulé, LaLa Coupe du roi de Thulé, opéra en trois actes sur un livret de Louis Gallet et Edouard Blau mis en musique par Eugene Diaz et créé à l’Opéra le 10 janvier 1873.Lire la suite…, du jeune Diaz. Mais comme Mme Carvalho, qui devait chanter dans cet ouvrage couronné, a déjà cédé son rôle à Mlle Rosine BlochBloch, RosineRosalie Bloch dite Rosine Bloch (Paris, 7 novembre 1844 – Monaco, 1er février 1891), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix de chant et d’opéra en 1865. Engagée aussitôt à l’Opéra de Paris, elle débuta avec succès dans le rôle d’Azucéna du TrLire la suite… (je n’aurais jamais cru que ces deux cantatrices, qui se ressemblent si peu, pussent convenir au même rôle), j’apprendrai sans étonnement que Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… remplace Mme GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite… dans la Coupe du roi de ThuléCoupe du roi de Thulé, LaLa Coupe du roi de Thulé, opéra en trois actes sur un livret de Louis Gallet et Edouard Blau mis en musique par Eugene Diaz et créé à l’Opéra le 10 janvier 1873.Lire la suite…, et que le rôle d’Agathe revient à l’éminente cantatrice qui a chanté d’une façon remarquable au Théâtre-Lyrique.
Si j’en crois les promesses des répétitions, le Festival Berlioz sera un hommage digne du grand artiste. L’orchestre et les chÅ“urs fonctionnent avec un ensemble, un zèle, une intelligence dont je ne saurais trop les remercier. Et l’on sait avec quel empressement, avec quelle bienveillance, avec quelle générosité les artistes de l’Opéra, les premiers parmi les premiers, Mmes GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…, Carvalho, NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite…, Charton-DemeurCharton-Demeur, Anne-ArsèneAnne-Arsène Charton-Demeur (Saujon/Charente maritime, 3 mars 1824 – Paris, 30 novembre 1892), mezzosoprano. Elle étudia le chant à Bordeaux, où elle débuta en 1842 dans le rôle-titre de Lucia di Lammermoor (Donizetti). Elle se produisit ensuite à Toulouse et à Bruxelles et fit ses débuts Lire la suite…, MM. FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite…, VillaretVillaret, Pierre-FrançoisPierre-François Villaret (Milhaud/Gard, 29 avril 1830 – Suresnes, 28 avril 1896), ténor. Il passa sa jeunesse à Nîmes, ou il prit ses premières leçons de musique auprès d’un ami. Il fut contremaître dans une brasserie de Beaucaire et s’engagea dans la société d’orphéon de cette viLire la suite…, DavidDavid,David ( ? – ?), basse. Il fit ses débuts en juin 1864 dans le rôle de Bertram de Robert le Diable (Meyerbeer). Il se produisit ensuite dans L’Africaine (Meyerbeer) et créa le rôle du Grand Inquisiteur dans Don Carlos (Verdi) ainsi que celui de Polus dans La Fiancée de Corynthe (Duprato).Lire la suite… et BosquinBosquin, Jules-AlexandreJules-Alexandre Bosquin (Deville-lès-Rouen/Seine-Inférieure, 29 septembre 1843 – Paris, 25 mars 1909), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er accessit d’opéra en 1864, un 2e accessit d’opéra-comique en 1864 et 2nd prix de chant en 1865. Cette même année, il fuLire la suite…, se sont associés à la grande manifestation lyrique du 22 mars.
Un seul changement sera fait au programme : la partie d’alto principal, dans la Marche des Pèlerins d’HaroldHarold en ItalieHarold en Italie, symphonie en quatre parties pour orchestre avec alto principal. Ecrite à la demande de Nicolo Paganini, elle fut créée à la salle du Conservatoire de Paris le 23 novembre 1834.Lire la suite…, sera exécutée par M. LéonardLeonard, HubertVioloniste, pédagogue et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François-Antoine Habeneck tout en travaillant comme violoniste à l’orchestre du Théâtre des Variétés puis à celui de l’Opéra-Comique et de l’Opéra. Violon solo des concerts Vivienne, il fit des tournée dLire la suite…, M. Henri VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite… ne pouvant être à Parts le jour du concert.
E. Reyer
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Le droit des pauvres aurait été institué en France en 1677 comme une redevance que les Comédiens français devaient payer à l’Hôpital général de Paris pour occuper l’Hôtel de Bourgogne, après que la confrérie de la Passion en eut été expulsée. En 1699, une ordonnance établit une taxe d’un sixième sur les recettes brutes au profit de l’Hôpital général. La taxe fut étendue aux théâtres de la foire et en 1716 une ordonnance augmenta la taxe d’un neuvième en plus d’un sixième ce qui revint à une taxe d’environ 27,77%. Cette taxe fut connue jusqu’à la Révolution comme le « quart des pauvres ». Il fut aboli par la Révolution mais rétabli par une loi du 27 novembre 1796 fixant le montant à 10% de la recette brute pour tous les théâtres, concerts, bals et courses de chevaux. A Paris il était directement perçu et employé par l’administration des hospices. En 1840, le montant de la taxe était de 11% sur la recette brute. Au début du XXe siècle c’est l’administration de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris percevait ce droit. Il fut aboli par le Régime de Vichy en 1942 qui créa un impôt sur les spectacles, jeux et divertissements au profit des communes. Celui-ci aujourd’hui ne s’applique plus qu’aux réunions sportives d’une part, aux cercles et maisons de jeux, d’autre part.