FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 29 JUIN 1873.

 REVUE MUSICALE.

On nous écrit de Bénarès :

« Une de nos plus grandes pagodes vient d’échapper à un acte de profanation qui l’eût déshonorée et souillée à tout jamais. Ce temple, consacré au culte de la musique dramatique et dansante, immaculé jus­qu’ici, a failli recevoir sa première tache, tache que n’eussent effacée ni dans le pré­sent ni dans l’avenir les plus éclatantes re­prises, les plus merveilleux débuts. Un brahme fanatique a eu vent de la chose, et, par sa parole inspirée et persuasive, a pré­servé la pureté du saint lieu. Où allons- nous, mes frères ? s’est-il écrié, et dans quel temps de dures épreuves sommes-nous donc destinés à vivre ? N’est-ce point assez que le vent du soir, à l’heure où nous prions dans le bois sacré, nous apporte l’écho des folles ritournelles et des chan­sons d’amour ? Faut-il encore, sous je ne sais quel prétexte de charité ou de bien­faisance, leur donner asile dans le sanc­tuaire du grand art lyrique et les laisser se mêler à la célébration des saints mystères ? Après avoir vu outrageusement raccourcir les jupes des bayadères, filles de nos marchands, esclaves de nos dieux, verrons-nous encore déchoir les belles devadasis, que la déesse Rambha protège, au rang de vulgaires danseuses, de soutradharis éhon­tées qui courent les auberges et les mau­vais lieux ? Ces voûtes, où retentissent les purs accens des hymnes d’Indra, entendront-elles sans frémir les couplets bachiques qui se chantent le verre à la main et le poing sur la hanche dans les halles et les marchés de Bénarès ? Et tandis que le brahmine parlait, un radjah tout-puissant, qui se rendait à la pagode pour y faire sa prière, prêta une oreille attentive au dis­cours du prêtre de Siva. Et il comprit que dans un pays civilisé c’était une grande faute que de laisser profaner un temple et porter atteinte à un culte salarié par l’Etat. Voilà comment on apprit le lendemain par les papiers publics que les impudiques prêtresses et les jongleurs d’une petite pa­gode voisine ne viendraient pas, même pour un soir, souiller par leurs chansons obscènes et leurs exercices profanes la sainteté du grand temple de Bénarès.

» Il y a ici comme ailleurs des gens scep­tiques qui, tout en approuvant la mesure prise par le radjah, se sont un peu égayés aux dépens du fougueux brahmine, lequel semble ignorer que, dans la pagode que son éloquence a protégée, il se commet depuis un temps immémorial des actes fort répré­hensibles et même attentatoires à la dignité du culte auquel elle est consacrée. Par exemple, on y a représenté pendant bien longtemps, mutilé et exécuté par des cory­phées, le chef-d’oeuvre d’un célèbre com­positeur nommé Rossinidâsa, et on y donne des bals masqués et publics qui offensent la morale, la décence, et sont un véritable outrage à la religion de l’art pur.

» Cet incident n’a eu d’autre résultat que de priver un pauvre diable d’acteur du bénéfice d’une représentation qui eût attiré une grande affluence d’Hindous et d’étran­gers, toujours friands de spectacles extra­ordinaires, et de ramener la foule, plus cu­rieuse et plus empressée, aux exercices des soutradharis et des jongleurs de la petite pagode placée sous l’invocation de la nym­phe du Gange, la déesse Gangâ ou Gangô. Aussi le directeur temporel et spirituel de cette pagode est-il en train de réaliser des profits considérables, et, comme il est d’une nature généreuse, il se laisse aller fréquem­ment à des actes de libéralité et de magni­ficence qui sont un sujet d’étonnement et d’admiration pour les Hindous de toutes les castes et de toutes les religions qui peu­plent la grande et riche ville de Bénarès. »

Nous recevons également des nouvelles du Caire, où l’intendant général des théâtres du vice-roi vient d’envoyer la liste de ses engagemens et le programme de la pro­chaine saison. Nous remarquons parmi les artistes attachés au théâtre italien : Mme Teresina StoltzStolzova, Teresina dite Teresa StoltzTeresina Stolzova dite Teresa Stoltz (Elbekoteletz aujourd’hui Kostelec nad Labem/République Tchèque, 2 juin 1834 – Milan, 23 août 1902), soprano. Sœur de ses aînées jumelles Francesca et Ludmilla également cantatrices, elle étudia à Prague avec Josef Neruda puis à Trieste avec Luigi RLire la suite…, la même qui, je crois, a chanté Aïda àAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite… Milan (c’est du moins pour elle que M. VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite… écrivit le rôle principal de cet ouvrage) ; le ténor MonginiMongini, PietroPietro Mongini (Rome, 29 octobre 1839 – Milan, 27 avril 1874), basse puis ténor. Il fit ses débuts comme basse avant d’être engagé comme ténor à Gênes en 1853. En 1855, il débuta au Théâtre-Italien de Paris dans Lucia di Lammermoor (Donizetti). Deux ans plus tard, à Reggio Emilia, il crLire la suite…, les ba­rytons StellerSteller, FrancescoFrancesco Steller ( ? – ?), baryton. Il se produisit sur les scènes des théâtres d’Italie puis à Moscou et à Barcelone (mars 1863) avec beaucoup de succès. Du 10 décembre 1867 à la fin mars 1868, il fut engagé au Théâtre-Italien de Paris puis au Théâtre de Trieste, avant de reveniLire la suite… et Napoléon VergerVerger, NapoleoneNapoleone Verger (Palerme, ? 1844 – Madrid, 27 janvier 1907) baryton. Il était le fils du ténor Giovanni Battista Verger et de la mezzo-soprano Amalia Brambilla. En 1860, à l’âge de seize ans, il participa à l’expédition des Mille pour la libération de la Sicile, sous les ordres de GiuLire la suite… et l’ex­cellente basse Paolo MediniMedini, PaoloPaolo Medini (Bologne, Italie, 25 janvier 1837 – Salò/province de Brescia, Italie, 2 janvier 1911), basse. Très populaire sur toutes les scènes européennes, il excellait dans Rigoletto (Verdi), Don Carlos (Verdi), Les Huguenots (Meyerbeer) et L’Africaine (Meyerbeer). Il devint plus tard le cLire la suite…. L’orchestre reste placé sous la direction du célèbre contre­bassiste BottesiniBottesini, GiovanniGiovanni Bottesini (Crema, 22 décembre 1821 – Parme, 7 juillet 1889), contrebassiste et compositeur. Il étudia la contrebasse, l’harmonie, le contrepoint et la composition au Conservatoire de Milan. Très doué, il finit brillamment ses études en 1839, donna son premier concert à Crema en 18Lire la suite…. En dehors des opéras du répertoire courant : Robert-le-DiableRobert-le-diableRobert le Diable, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Germain Delavigne, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 21 novembre 1831.Lire la suite…, les HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite…, AïdaAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite…, la Juive Juive, LaLa Juive, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Fromental Halévy et créé à l’Opéra de Paris le 23 février 1835.Lire la suite…, MoïseMoïse et PharaonMoïse et Pharaon, opéra en 4 actes sur un livret de Luigi Balocchi et Etienne de Jouy mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 26 mars 1827. Lire la suite…, don GiovanniDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite…, etc., etc., on donnera pour la première fois au Caire : la Muette de PorticiMuette de Portici, LaLa Muette de Portici, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1828.Lire la suite…, don CarlosDon CarlosDon Carlos, opéra en cinq actes sur un livret de Joseph Méry et Camille du Locle, d’après Friedrich Schiller, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé à l’Opéra de Paris le 11 mars 1867.Lire la suite…, PoliutoPoliutoPoliuto, tragédie lyrique en trois actes sur un livret en italien de Salvadore Cammarano mis en musique par Gaetano Donizetti en 1838 et créée posthumément au Théâtre San Carlo de Naples le 30 novembre 1848. Devant le refus du roi Ferdinand II de Naples en 1838 d’autoriser le représentationLire la suite…, Fra-DiavoloFra DiavoloFra Diavolo, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 23 janvier 1830.Lire la suite…, les Noces de FigaroNoces de Figaro, LesLes Noces de Figaro (Le nozze di Figaro), K.V. 492, opera buffa en quatre actes sur un livret en italien de Lorenzo Da Ponte, d’après Beaumarchais, mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Burgtheater de Vienne le 1er mai 1786.Lire la suite… et un ballet nouveau, sans doute de provenance italienne, il Figlio [FigliuolFille de Madame Angot, LaLa Fille de Madame Angot, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Clairville pseudonyme de Louis-François Nicolaïe, Paul Siraudin et Victor Koenig mis en musique par Charles Lecocq et créé au Théâtre des Fantaisies-Parisiennes à Bruxelles le 4 décembre 1872. La première parisienne eutLire la suite…] prodigo.

Au théâtre français, où l’on joue à la fois la comédie et l’opérette, une large part est faite aux œuvres de MM. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…, LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…, VasseurVasseur, Léon-Félix-Augustin-JosephLéon-Félix-Augustin-Joseph Vasseur (Bapaume/Pas-de-Calais, 28 mai 1844 – Asnières-sur-Seine, 25 juillet 1917), organiste, compositeur et chef d’orchestre. Il étudia la musique avec son père, Augustin Vasseur qui était organiste de l’église de son village puis à l’école Niedermeyer dLire la suite… et LecocqLecocq, Alexandre-CharlesAlexandre-Charles Lecocq (Paris, 3 juin 1832 – Paris, 24 octobre 1918), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix d’harmonie et d’accompagnement en 1850 puis un 2e prix de contrepoint et fugue deux ans plus tard. Au Conservatoire, il côtoya Georges Bizet et Lire la suite…. Je donne donc avis aux voyageurs qui, partant pour la Haute-Egypte, ne manquent pas de s’arrê­ter quelque temps au Caire pour y jouir des merveilles de la nouvelle civilisation orientale, qu’ils pourront y voir re­présenter, à l’instar de Paris, quelques uns de ces ouvrages fameux dont nous avons le monopole, mais qui font la joie et l’admiration des gens de tout pays : Barbe-Bleue Barbe-BleueBarbe-Bleue, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 5 février 1866.Lire la suite…, la Grande-DuchesseGrande-Duchesse de Gérolstein, LaLa Grande-Duchesse de Gérolstein, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 12 avril 1867.Lire la suite…, les BrigandsBrigands, LesLes Brigands, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 10 décembre 1869.Lire la suite…, les BraconniersBraconniers, LesLes Braconniers, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Chivot et Henri-Alfred Duru mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 29 janvier 1873.Lire la suite…, Mme Angot, la Timbale d’argentTimbale d’ argent, LaLa Timbale d’argent, opéra-bouffe en trois actes sur un livret d’Adolphe Jaime et Jules Noriac, mis en musique par Léon Vasseur et créé au théâtre des Bouffes-Parisiens le 9 avril 1872. Lire la suite… et enfin Héloïse et Abélard Heloïse et AbailardHeloïse et Abailard, opéra-comique en trois actes sur un livret de Clairville (pseudonyme de Louis-François Nicolaie) et William Busnach mis en musique par Henri Litolff et créé au Théâtre des Folies-Dramatiques de Paris 19 octobre 1872.Lire la suite…[AbailardHeloïse et AbailardHeloïse et Abailard, opéra-comique en trois actes sur un livret de Clairville (pseudonyme de Louis-François Nicolaie) et William Busnach mis en musique par Henri Litolff et créé au Théâtre des Folies-Dramatiques de Paris 19 octobre 1872.Lire la suite…]. Je suis étonné de ne pas voir sur cette liste la Veuve du MalabarVeuve du Malabar, LaLa Veuve du Malabar, opéra-bouffe en trois actes sur un livret d’Alfred Delacour (pseudonyme de Pierre-Alfred Lartigue) et Hector Crémieux mis en musique par Hervé (pseudonyme de Louis-Auguste-Florimond Roger) et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 26 avril 1873.Lire la suite…, un ouvrage dans lequel il y a naturellement moins de sel que de poivre, mais qui n’eût pas fait trop mauvaise figure parmi ceux que je viens de citer, et dans lesquels on ne peut pourtant pas dire qu’il y a moins de poivre que de sel.

Savez-vous combien coûte au khédive l’entretien de ces deux théâtres où rien n’est épargné du reste sous le rapport de la richesse des costumes et du luxe des décors ? Quelque chose comme 7 à 800,000 fr. par an, une véritable bagatelle dans le bud­get de Son Altesse.

Quand je fus invité à assister à la pre­mière représentation d’AïdaAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite…, au Caire, on trouva assez singulier que le choix du gou­vernement égyptien se portât précisément sur un critique musical qui n’avait jamais montré un enthousiasme bien vif pour les œuvres de M. VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…. La partition d’AïdaAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite… me sembla bien supérieure à toutes celles du maître que je connaissais (je les connais­sais à peu près toutes) et je le dis sans exagération et presque sans réticences. Je vantai les décors et les costumes qui étaient vraiment superbes et d’une richesse tout orientale ; je dis que le poëme était très intéressant et très dramatique, et qu’il y avait dans la musique, avec les qualités et les défauts inhérens à la manière du compositeur, de très grandes beautés mélodiques, une science, une couleur et une habileté d’instrumentation auxquelles jusque-là M. VerdiVerdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite… ne nous avait point habitués. Les musiciens prétendirent que ce n’était pas, que ce ne pouvait être là le fond de ma pensée, et que c’était tout bonnement une manière de reconnaître l’hospitalité que je venais de recevoir au Caire. Depuis, ces mêmes musiciens ont eu entre les mains la partition d’AïdaAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite…, et, bien que dépouillée de tous les accessoires indispensables à l’effet d’un drame lyrique, l’œuvre leur a semblé, comme à moi, digne du succès qu’elle a obtenu et de l’éloge que j’en ai fait. Ce que j’avais écrit aux lecteurs du Journal des Débats, d’autres journaux l’ont répété et tout Paris a fini par le savoir. Mais ce n’était plus l’opi­nion d’un seul, c’était celle de tous les gens compétens. Malgré cela, la partition d’Aïda AïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite…est restée chez l’éditeur ; on l’a jouée à Milan, à Ancône, à Naples, mais on ne l’a pas jouée à Paris : l’Opéra n’en a pas voulu ; le Théâtre-Italien a reculé devant des dé­penses qui eussent absorbé et au delà les maigres ressources de son budget, puis il a fermé ses portes et on a cru un instant qu’il ne les rouvrirait plus. Les uns déplo­raient amèrement cette solution ; les autres en avaient pris leur parti et espéraient même, tant ils le croyaient mort, le voir ressusciter en théâtre lyrique.

Nous savons aujourd’hui que l’opiniâtre résistance des propriétaires de la salle Ventadour aux offres qui leur avaient été faites par différens entrepreneurs vient d’être vaincue par M. StrakoschStrakosch, MauriceMaurice Strakosch (Gross-Seelowitz aujourd’hui Židlochovice, 15 janvier 1825 – Paris, 9 octobre 1887), compositeur, professeur de chant et impresario. Il se produisit comme pianiste dans un concerto de Johann Nepomuk Hummel à l’âge de douze ans à Brno. Il étudia la composition à Vienne aLire la suite… à l’aide d’argumens irrésistibles. On nettoie la salle, qui avait grand besoin d’être nettoyée ; on la repeint, on la redore, on la remet com­plètement à neuf. AïdaAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite… est un des premiers ouvrages que l’intelligent impré­sario compte offrir au public parisien, et c’est dans le rôle d’Amneris que doit débuter Mlle de BelloccaBeloca, Anna deAnna de Belocca (Saint-Pétersbourg, 5 janvier 1852 – Paris, 27 janvier 1919), contralto. Née Anna de Bellockh, elle prit le nom de scène d’Anna de Belocca. Elle étudia d’abord à Saint-Pétersbourg avec Henriette Nissen-Saloman puis à Paris avec Nicolas Lablache et Maurice Strakosch. ElleLire la suite… [Beloca]Beloca, Anna deAnna de Belocca (Saint-Pétersbourg, 5 janvier 1852 – Paris, 27 janvier 1919), contralto. Née Anna de Bellockh, elle prit le nom de scène d’Anna de Belocca. Elle étudia d’abord à Saint-Pétersbourg avec Henriette Nissen-Saloman puis à Paris avec Nicolas Lablache et Maurice Strakosch. ElleLire la suite…, une jeune canta­trice, originaire du midi de la Russie, et dont le père occupe, dit-on, une haute position à Saint-Pétersbourg. Mlle de BelloccaBeloca, Anna deAnna de Belocca (Saint-Pétersbourg, 5 janvier 1852 – Paris, 27 janvier 1919), contralto. Née Anna de Bellockh, elle prit le nom de scène d’Anna de Belocca. Elle étudia d’abord à Saint-Pétersbourg avec Henriette Nissen-Saloman puis à Paris avec Nicolas Lablache et Maurice Strakosch. ElleLire la suite…, qui s’est fait entendre cet hiver dans un des concerts de l’Odéon, où l’on n’a guère pu la bien juger, a une magnifique voix de contralto et d’autres qualités en faveur desquelles on lui pardonnera très proba­blement son inexpérience de la scène. Mlle de BelloccaBeloca, Anna deAnna de Belocca (Saint-Pétersbourg, 5 janvier 1852 – Paris, 27 janvier 1919), contralto. Née Anna de Bellockh, elle prit le nom de scène d’Anna de Belocca. Elle étudia d’abord à Saint-Pétersbourg avec Henriette Nissen-Saloman puis à Paris avec Nicolas Lablache et Maurice Strakosch. ElleLire la suite… n’a jamais paru sur aucun théâtre : elle n’était pas destinée à suivre la carrière dramatique : sa vocation seule l’y a entraînée, et c’est en grande partie à cause de cela que ses amis ont l’espoir de l’y voir réussir.

Peu de temps avant sa mort, Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux d�Lire la suite… s’était engagé à écrire pour l’Opéra un ballet dont la musique devait être faite par M. Jules Massenet. Le scénario de ce ballet (le Preneur de ratsPreneur de rats, LeLe Preneur de rats, scenario d’un ballet en deux tableaux de Théophile Gautier qui ne fut pas représenté. Le scénario fut publié par le gendre de Gautier, Emile Bergerat dans son témoignage : Théophile Gautier. Entretiens, souvenirs et correspondance, Paris, Charpentier, 1879, p. 189-207.Lire la suite…) fut remis au jeune compositeur, qui s’empressa de le communiquer au maître chorégraphe de l’Opéra. Celui-ci, paraît-il, n’y voyant point matière à entrechats ni à pirouettes, en référa à plus haut que lui. On s’explique difficilement que l’auteur de GiselleGiselleGiselle, ballet fantastique en deux actes sur un livret de Théophile Gautier et Henri de Saint-Georges, une chorégraphie de Jean Coralli et une musique d’Adolphe Adam, créé à l’Opéra de Paris le 28 juin 1841.Lire la suite…, de la PériPéri, LaLa Péri, ballet-fantastique en deux actes sur un livret de Théophile Gautier, une chorégraphie de Jean Corelli et une musique de Friedrich Burgmuller créé à l’Opéra de Paris le 17 juillet 1843.Lire la suite… et de SacountalaSacountalaSacountala, ballet-pantomime en deux actes sur un livret de Théophile Gautier d’après Calidasa, sur une chorégraphie de Lucien Petipa mis en musique par Ernest Reyer et créé à l’Opéra de Paris le 14 juillet 1858.Lire la suite…, même au déclin de sa vie, ait pu écrire un scénario de ballet injouable. Le fait est cependant que le Preneur de ratsPreneur de rats, LeLe Preneur de rats, scenario d’un ballet en deux tableaux de Théophile Gautier qui ne fut pas représenté. Le scénario fut publié par le gendre de Gautier, Emile Bergerat dans son témoignage : Théophile Gautier. Entretiens, souvenirs et correspondance, Paris, Charpentier, 1879, p. 189-207.Lire la suite…, dont le sujet plaisait infiniment au musicien, ne sera pas joué. Il restera, à l’état de scénario, la propriété de M. BergeratBergerat, Augustin-EmileAugustin-Emile Bergerat (Paris, 29 avril 1845 – Neuilly-sur-Seine, 13 octobre 1923), auteur dramatique et poète. Il fut un chroniqueur plein de verve au Figaro, au Voltaire et au Bien Public. Il usa souvent de pseudonymes : l’Homme masqué, Ariel ou Caliban. Il épousa le 15 mai 1872 Estelle GLire la suite…, l’un des gendres de Théo­phile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux d�Lire la suite…. Et comme dédommagement accordé au compositeur, l’administration de l’Opéra vient de demander pour lui à M. Edmond GondinetGondinet, EdmondEdmond Gondinet (Laurière/Haute-Vienne, 7 mars 1828 – Neuilly-sur-Seine, 19 novembre 1888), auteur dramatique et librettiste. Il fit d’abord carrière dans l’administration, où il fut nommé sous-chef de bureau au ministère des Finances. Il débuta au théâtre avec un acte en vers, Trop cuLire la suite…, l’auteur du Roi l’a ditRoi l’a dit, LeLe Roi l’a dit, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Edmond Gondinet, mis en musique par Léo Delibes et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 24 mai 1873.Lire la suite…, le scénario d’une œuvre chorégra­phique qui satisfera à toutes les exigences du genre tel qu’on le comprend aujour­d’hui.

A son retour d’Italie, M. MassenetMassenet, Jules-Emile-FrédéricJules-Émile-Fréderic Massenet (Maontaud/Loire, 12 mai 1842 – Paris, 13 août 1912), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1859 puis un 1er prix de contrepoint et fugue ainsi que le 1er Prix de Rome en 1863. à Rome, Liszt lui confia une élève,Lire la suite… est venu me voir. Et, je l’avoue, ce n’est pas sans une certaine émotion que j’ai ex­primé de vive voix à l’auteur de Marie-MagdeleineMarie-MagdeleineMarie-Magdeleine, drame sacré en 3 actes et 4 parties pour soli, chœur et orchestre sur un livret de Louis Gallet mis en musique par Jules Massenet. L’œuvre fut créée le 11 avril 1873 au Théâtre de l’Odéon de Paris sous la direction d’Edouard Colonne.Lire la suite… ce que je pense de cette belle œuvre. Mais après les félicitations et les éloges sont venus les regrets. Marie-Magde­leineMarie-MagdeleineMarie-Magdeleine, drame sacré en 3 actes et 4 parties pour soli, chœur et orchestre sur un livret de Louis Gallet mis en musique par Jules Massenet. L’œuvre fut créée le 11 avril 1873 au Théâtre de l’Odéon de Paris sous la direction d’Edouard Colonne.Lire la suite… n’a été exécutée qu’une seule fois à l’Odéon. Le succès a été grand. Mais quand même il eût été plus grand encore, la seule et unique exécution d’un tel ouvrage est-elle la récompense suffisante des efforts, du travail, de l’inspiration et de la science que le compositeur y a dépensés ? Ruth et Booz et Marie-MagdeleineMarie-MagdeleineMarie-Magdeleine, drame sacré en 3 actes et 4 parties pour soli, chœur et orchestre sur un livret de Louis Gallet mis en musique par Jules Massenet. L’œuvre fut créée le 11 avril 1873 au Théâtre de l’Odéon de Paris sous la direction d’Edouard Colonne.Lire la suite… sont, à mon avis, deux des œuvres les plus remarquables qui se soient produites depuis longtemps en France, où, on le sait, les compositions de ce genre, même quand elles réussissent, rap­portent peu de gloire et peu de profit. Après Ruth et Booz, M. Franck a écrit Rédemption, puis il est retourné à ses leçons et à son église. Après Marie-MagdeleineMarie-MagdeleineMarie-Magdeleine, drame sacré en 3 actes et 4 parties pour soli, chœur et orchestre sur un livret de Louis Gallet mis en musique par Jules Massenet. L’œuvre fut créée le 11 avril 1873 au Théâtre de l’Odéon de Paris sous la direction d’Edouard Colonne.Lire la suite…, M. MassenetMassenet, Jules-Emile-FrédéricJules-Émile-Fréderic Massenet (Maontaud/Loire, 12 mai 1842 – Paris, 13 août 1912), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1859 puis un 1er prix de contrepoint et fugue ainsi que le 1er Prix de Rome en 1863. à Rome, Liszt lui confia une élève,Lire la suite… va s’inspirer d’un scénario de ballet. Il ne faut donc pas répéter sans cesse que nous manquons actuellement en France de composi­teurs capables d’écrire des œuvres sérieuses, mais bien que, lorsqu’il en est qui envisa­gent l’art dans son expression la plus haute et la plus pure, c’est-à-dire en dehors de l’action scénique et de tout le pres­tige dont elle s’entoure, nous faisons notre possible pour les décourager. Tout doit donc aboutir au théâtre, et c’est là en effet que l’ambition du succès et l’attrait de la popularité ont poussé plus d’un musicien qui, pour y arriver, s’est détourné de sa voie naturelle. Il n’en sera point ainsi le jour où l’exécution d’un oratorio ou d’une symphonie offrira au compositeur quelques uns des avantages, sinon la totalité, de ceux qu’il a la chance de rencontrer dans la re­présentation d’un opéra. Toutes les objec­tions que soulève chez nous la création d’une salle de concert spacieuse et bien aménagée, pourvue d’un personnel d’instrumentistes et de chanteurs qui ne soient point recrutés au hasard et pour les besoins du moment, toutes ces objections ont existé ailleurs, en Allemagne, en Angleterre, en Russie, et partout elles ont été aplanies. Malheureuse­ment, le goût du public, quoi qu’on dise, est peu fait pour stimuler le zèle des spécula­teurs et des artistes qui voudraient se placer à la tête d’une entreprise de cette nature. Il leur faudrait l’appui du gouvernement, et jus­qu’ici l’appui du gouvernement leur a fait défaut. Où vont les subventions et que produisent-elles ? Vous le savez aussi bien que moi. Nous n’en persistons pas moins chaque année à inscrire les mêmes som­mes à notre budget, et nous applaudis­sons à l’éloquence du rapporteur qui nous montre l’art périclitant à la moindre velléité d’économie dans le pays le plus ar­tiste du monde. Certes, je ne suis pas l’en­nemi des subventions, et l’histoire est là pour nous démontrer que l’art musical pas plus que la peinture et les arts plasti­ques ne peuvent se passer ni d’encouragemens ni de protection. Suivez-les dans leur développement progressif et vous les ver­rez d’autant plus fleurir et progresser qu’une main puissante et éclairée s’ouvre généreusement pour eux. Mais encore ne faut-il pas favoriser une branche de l’art au détriment d’une autre. Que dirait-on, par exemple, d’une exposition de peinture où les sujets religieux n’auraient droit à au­cune récompense et seraient relégués dans quelque coin obscur du Salon ? Eh bien ! c’est précisément ce qui arrive dans la répartition des libéralités du budget com­prises sous la dénomination exclusive de subventions théâtrales. Tout, comme je le disais plus haut, doit donc aboutir au théâtre.

On me citera l’exemple des Concerts po­pulaires qui ont réussi sans l’assistance du gouvernement. Cela est vrai jusqu’à un certain point. Mais, tout en constatant le succès des Concerts populaires, tout en rendant hommage au zèle intelligent et à l’habileté de leur fondateur, on doit convenir que ces Concerts, logés dans une rotonde affectée à des exercices équestres, pourraient bien prétendre, précisément à cause de leur très grande popularité, à un local plus convenable et plus di­gne d’eux. Il n’est pas douteux non plus que, quels que soient les résultats qu’ils ont donnés, ils auraient pu en donner de meilleurs, et, que, si bien qu’ait fait leur chef, il aurait pu faire mieux. Mais, pour mieux faire et pour obtenir de meilleurs résultats, il faudrait à M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis rép�Lire la suite…, outre l’excellent orchestre dont il dispose, un personnel de chanteurs et des choristes qu’il ne peut s’ad­joindre qu’accidentellement. Et comment M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis rép�Lire la suite… se déciderait-il à grever son budget d’un surcroît de dépenses que les recettes, fussent-elles poussées au maximum, ne couvriraient pas ? M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis rép�Lire la suite… s’aperçoit bien que la sphère purement instrumentale, sauf de très rares exceptions, dans laquelle il se meut depuis quinze ans, va se rétrécissant chaque jour davantage. L’élément moderne, auquel il donne tous les ans une place plus grande, ne lui apporte qu’un contingent très res­treint de fragmens symphoniques et de morceaux détachés. Et s’il rêve un jour quelqu’une de ces grandes exécutions dont les Anglais se donnent le luxe pério­dique, son rêve s’évanouit le lendemain.

Me citera-t-on comme second exemple les concerts de l’Odéon ? La tentative est excellente sans doute ; mais est-ce là une institution assise sur des bases solides et qui ait des chances sérieuses de vitalité ?

Si l’esprit de corps régnait parmi nous et si notre intérêt individuel nous faisait moins oublier l’intérêt de tous, nous aurions déjà pris l’initiative d’une démarche qui eût peut-être été couronnée de succès, n’eût-elle abouti, lors de la discussion du bud­get des beaux-arts, qu’à une interpellation ainsi conçue : La musique symphonique doit-elle être absolument déshéritée au profit de la musique dramatique ? Les chefs-d’œuvre qui se produisent au théâtre doivent-ils faire oublier les chefs-d’œuvre qui ne peuvent se produire que dans une salle de concerts ?

Le théâtre de l’Athénée n’a pas dit son dernier mot. La veille du jour où il fer­mera ses portes, il nous donnera la repré­sentation d’un nouvel opéra. C’est aujour­d’hui, c’est demain que se tirera le bou­quet d’un feu d’artifice dont toutes les pièces n’ont pas jeté le même éclat. Dernièrement encore l’affiche annonçait deux ouvrages nouveaux. L’un des deux a disparu : on n’égorgera qu’une victime sur l’autel des sacrifices. Royal-ChampagneRoyal-ChampagneRoyal-Champagne, opéra-comique en un acte sur un livret de François Couturier et Saint-Geniès (Pseudonyme de Richard de L’Isle de Falcon de Saint-Geniès) mis en musique par Amédée Lemarié et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée de Paris le 28 juin 1873.Lire la suite… doit être évi­demment une pièce Louis XV, genre mousquetaire, quelque chose comme une permission de dix heures dans un tout pe­tit cadre et en un seul tableau. Le théâtre lyrique de l’Athénée va donc nous faire ses adieux sur un petit air de fifre et un roulement de tambour.

E. Reyer.