Le Journal des Débats, 27 février 1870 (article signé E. Reyer).
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
DUÂ 27 FEVRIER 1870.
REVUE MUSICALE.
THEATRE DE L’OPERA-COMIQUE : L’Ours et le PachaOurs et le pacha, L’L’Ours et le pacha, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe et de Saintine, pseudonyme de Joseph-Xavier Boniface mis en musique par François Bazin et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 21 février 1870.Lire la suite…, folie-vaudeville en un acte, de ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… et SaintineSaintine, Joseph-Xavier Boniface ditJoseph-Xavier Boniface dit Saintine (Paris, 10 juillet 1798 – Paris, 21 janvier 1868), auteur dramatique, librettiste et romancier. Fils d’un professeur au collège de la Marche, il fit des études de médecine à l’Hôtel-Dieu de Paris. Il fut engagé comme secrétaire de l’académicien LouLire la suite…, musique de François BazinBazin, François-Emmanuel-JosephFrançois-Emmanuel-Joseph Bazin (Marseille, 4 septembre 1816 – Paris, 2 juillet 1878), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1840. En 1849, il fut nommé professeur d’harmonie et d’accompagnement au Conservatoire. Il eut notamment pour élèves Lire la suite…. — La Cruche casséeCruche cassée, LaLa Cruche cassée, opéra-comique en un acte sur un livret de Hippolyte Lucas et Emile Abraham mis en musique par Emile Pessard et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 21 février 1870.Lire la suite…, opéra-comique en un acte, paroles de MM. Hippolyte Lucas et Emile Abraham, musique de M. Emile Pessard. — THEATRE DE L’ATHENEE : Les Deux BilletsDeux Billets, LesLes Deux Billets, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-Pierre Claris de Florian mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre de l’Athénée le 19 février 1870.Lire la suite…, opéra-comique d’après FlorianFlorian, Jean-Pierre Claris deJean-Pierre Claris de Florian (Château Florian près de Sauve/ Gard, 6 mars 1755 – Sceaux, 13 septembre 1794), écrivain. Il connut d’abord le succès avec ses comédies, Les Deux Billets (1779) et surtout Les Deux Jumeaux de Bergame (1782). Il écrivit des pastorales (Galatée, 1783 ; EstelleLire la suite…, musique de M. Ferdinand Poise. — Poëme du SouvenirPoème du souvenirPoème du souvenir, recueil de six mélodies pour voix et piano sur des poèmes d’Armand Silvestre mis en musique par Jules Massenet et publiée par G. Hartmann à Paris [s.d.] Lire la suite…, scènes de M. Armand SylvestreSilvestre, Paul-ArmandPaul-Armand Silvestre (Paris, 18 avril 1837 – Toulouse, 19 février 1901), poète, écrivain et librettiste. Doué pour les mathématiques, il étudia à l’École polytechnique et devint officier du génie en 1859. Il abandonna ensuite la carrière scientifique pour se consacrer à la littératuLire la suite…, mises en musique par M. Jules Massenet. — Six pièces caractéristiques pour le violon, avec accompagnement de piano, par M. J. ArmingaudArmingaud, Jules-BertrandJules-Bertrand Armingaud (Bayonne, 8 mai 1820 – Paris, 27 février 1900), violoniste et compositeur. Il étudia le violon à Bayonne avant de s’installer à Paris en en 1839. Il se perfectionna auprès de Delphin Alard et devint membre de l’orchestre Valentino en 1840. Il fut choisi par Alard Lire la suite…. — 3e sonate pour piano et violon, par M. Benjamin Godard. — Mélodies par M. Armand Gouzien. — Festival Berlioz.
Avant de rendre compte, de l’Ours et le PachaOurs et le pacha, L’L’Ours et le pacha, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe et de Saintine, pseudonyme de Joseph-Xavier Boniface mis en musique par François Bazin et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 21 février 1870.Lire la suite…, j’ai voulu relire la pièce. Le désir de faire mon métier consciencieusement excuse cette fantaisie. Et il y a précisément dans le rôle de Marécot, conseiller de Schahabaham, premier ministre et imbécile (c’est ainsi que les auteurs le qualifient), une phrase qui va m’aider à me justifier d’une bien grave erreur. « Je l’aimais (l’ours), je l’aimais comme tout le monde, quand le pacha était là . Je ne l’aurais pas dit de son vivant ; mais c’était bien le plus vilain animal ! Et des caprices, beaucoup de caprices ! … » Supposez qu’au lieu de caprices on ait imprimé « et des capucins, beaucoup de capucins », la phrase de Marécot devient tout à fait inintelligible. On a beau se dire que Marécot joue le rôle d’un premier ministre imbécile, à qui toutes les extravagances de langage sont permises, on ne s’explique pas qu’il y ait tant de capucins à la cour d’un pacha turc, et tout naturellement on est porté à croire que Marécot confond les capucins avec les eunuques. Mais, de quelque perspicacité que l’on soit doué, et quelque habitude que l’on ait de déchiffrer ces énigmes qu’en typographie on appelle des coquilles, est-il possible de se douter qu’au lieu de capucins il faut lire caprices ? Eh bien ! dans un paragraphe de mon dernier feuilleton, où il est question du concert de M. PoussardPoussard, Horace-RémyHorace-Rémy Poussard (Château-Gontier/Mayenne, 11 juin 1829 – Sidney/Australie, 12 septembre 1898), violoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de solfège en 1847 et un 1er prix de violon en 1849. Dans les années 1850 il fit des tournées de concerts à Vienne, ConstLire la suite… et des compositions de cet habile violoniste, on a imprimé capucin hongrois, tandis que j’avais écrit, très illisiblement sans doute, caprice hongrois. Les titres choisis par certains compositeurs-virtuoses sont quelque fois bizarres, prétentieux, et n’ont souvent aucun rapport avec l’œuvre elle-même ; mais le Caprice, composé et exécuté par M. PoussardPoussard, Horace-RémyHorace-Rémy Poussard (Château-Gontier/Mayenne, 11 juin 1829 – Sidney/Australie, 12 septembre 1898), violoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de solfège en 1847 et un 1er prix de violon en 1849. Dans les années 1850 il fit des tournées de concerts à Vienne, ConstLire la suite…, justifie parfaitement son titre, et je ne veux pas laisser croire plus longtemps que le jeune artiste ayant rapporté de Hongrie une inspiration originale, brillante et humoristique en a fait hommage à un capucin.
Le 10 février 1820, trois jours avant l’assassinat du duc de Berry, l’Ours et le PachaOurs et le pacha, L’L’Ours et le pacha, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe et de Saintine, pseudonyme de Joseph-Xavier Boniface mis en musique par François Bazin et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 21 février 1870.Lire la suite… fut représenté pour la première fois sur la scène des Variétés. SaintineSaintine, Joseph-Xavier Boniface ditJoseph-Xavier Boniface dit Saintine (Paris, 10 juillet 1798 – Paris, 21 janvier 1868), auteur dramatique, librettiste et romancier. Fils d’un professeur au collège de la Marche, il fit des études de médecine à l’Hôtel-Dieu de Paris. Il fut engagé comme secrétaire de l’académicien LouLire la suite…, le tendre et poétique auteur de PicciolaPicciolaPicciola, roman de Saintine, pseudonyme de Joseph-Xavier Boniface, publié à Paris chez A. Dupont en 1836 et qui eut un tel succès que la 40e édition parut en 1861.Lire la suite…, a collaboré à cette bouffonnerie que ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… transforma, il y a quelques années, en livret d’opéra-comique, besogne facile, car l’édition primitive renferme presque autant de musique qu’il peut s’en trouver dans une partition en un acte. Seulement tous ces airs, ces couplets et ces morceaux d’ensemble (il y a aussi des airs de ballet) sont tirés de la Clef du CaveauClef du Caveau, LaLa Clef du Caveau à l’usage de tous les chansonniers français, des amateurs, auteurs, acteurs du vaudeville & de tous les amis de la chanson par Pierre Capelle, Paris 1811. On appelait autrefois « recueil de timbres », un recueil d’airs de musique assez connus du public et sur lesquels oLire la suite…, d’opéras et de vaudevilles connus ; le spirituel académicien, pensant qu’un jour viendrait où son Å“uvre aurait peut-être besoin d’être rajeunie par une musique nouvelle, n’a eu qu’à modifier légèrement la forme première de ces différens morceaux. Cela fait, il était utile de mettre la main sur un musicien comme on n’en voit pas beaucoup, un musicien comme on n’en voit guère, un musicien à la plume discrète, à l’inspiration facile, ayant assez d’esprit pour atteindre le but et assez de tact pour ne le point dépasser. M. François BazinBazin, François-Emmanuel-JosephFrançois-Emmanuel-Joseph Bazin (Marseille, 4 septembre 1816 – Paris, 2 juillet 1878), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1840. En 1849, il fut nommé professeur d’harmonie et d’accompagnement au Conservatoire. Il eut notamment pour élèves Lire la suite…, le savant professeur du Conservatoire, l’auteur du Voyage en ChineVoyage en Chine, LeLe Voyage en Chine, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugene Labiche et d’Alfred Delacour mis en musique par François Bazin et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 9 décembre 1865.Lire la suite… et de Maître PathelinMaitre PathelinMaitre Pathelin, opéra-comique en deux actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Ferdinand Langlé mis en musique par François Bazin et créé à l’Opéra-Comique le 12 décembre 1856.Lire la suite… semblait désigné d’avance pour mener à bien cette délicate entreprise. Ceux qui, dans une Å“uvre musicale, ne tiennent aucun compte de l’unité de style, regretteront peut-être les flons-flons, les ponts-neuf et les motifs populaires de la version originale ; mais l’Opéra-Comique ne pouvait guère déchoir au point de prendre, sans y apporter la moindre modification, le moindre embellissement, une pièce au théâtre des Variétés, lequel jusqu’à présent n’est classé qu’au second rang parmi les théâtres lyriques. Et d’ailleurs ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, désirant que l’Ours et le PachaOurs et le pacha, L’L’Ours et le pacha, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe et de Saintine, pseudonyme de Joseph-Xavier Boniface mis en musique par François Bazin et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 21 février 1870.Lire la suite…, vu son grand âge, se produisît dans un milieu plus sérieux, plus respectable, avait accompli lui-même la transformation qui devait donner à son Å“uvre une seconde jeunesse ; il fallait donc se conformer absolument à la volonté du maître. Cependant les vieux amateurs sauront gré à M. BazinBazin, François-Emmanuel-JosephFrançois-Emmanuel-Joseph Bazin (Marseille, 4 septembre 1816 – Paris, 2 juillet 1878), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1840. En 1849, il fut nommé professeur d’harmonie et d’accompagnement au Conservatoire. Il eut notamment pour élèves Lire la suite… des concessions qu’il leur a faites. Ainsi, par exemple, l’ours, qui se contentait autrefois de griffer sur la harpe l’air : J’ai du bon tabac dans ma tabatière, exécute aujourd’hui la chanson de Marlborough, que la tradition fait remonter aux funérailles de Godefroy de BouillonBouillon, Godefroy deGodefroy de Bouillon (Boulogne-sur-mer/France [Baisy-Thy/Belgique] vers 1058 – Jérusalem, 18 juillet 1100), duc de Basse-Lotharingie. Son oncle Godefroy III dit le Bossu, duc de Basse-Lotharingie, l’éduqua comme chevalier à Bouillon/Belgique. A son décès (1076) il hérita de ses titres maisLire la suite…. M. BazinBazin, François-Emmanuel-JosephFrançois-Emmanuel-Joseph Bazin (Marseille, 4 septembre 1816 – Paris, 2 juillet 1878), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1840. En 1849, il fut nommé professeur d’harmonie et d’accompagnement au Conservatoire. Il eut notamment pour élèves Lire la suite… aurait pu écrire pour cette scène capitale un morceau inédit ; il a préféré substituer à l’air ancien un air plus ancien encore, et même il a su donner une couleur rétrospective à plusieurs morceaux de sa partition. Malheureusement cela ne satisfera guère les amis de la nouveauté, c’est-à -dire les partisans du genre nouveau, dont le nombre augmente sans cesse. On ne manquera pas au double point de vue de la musique et du dialogue, d’établir une comparaison entre cette folie qui fit tant rire nos pères et les farces au gros sel dont nous aimons à rire aujourd’hui. Le goût se perd, dirons les uns, et l’esprit aussi ; l’esprit et le goût n’ont fait que de changer, diront les autres. Et, en ce temps de cascades extravagantes, c’est peut-être un mince régal que d’entendre discuter sur la croquignole et la pichenette, et de voir danser des ours.
A côté du maître l’élève se produit. La partition de M. François BazinBazin, François-Emmanuel-JosephFrançois-Emmanuel-Joseph Bazin (Marseille, 4 septembre 1816 – Paris, 2 juillet 1878), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1840. En 1849, il fut nommé professeur d’harmonie et d’accompagnement au Conservatoire. Il eut notamment pour élèves Lire la suite… et celle de M. Emile Pessard, prix de Rome, sont exécutées dans la même soirée. C’est le célèbre tableau de GreuzeGreuze, Jean-BaptisteJean-Baptiste Greuze (Tournus, 21 août 1825 – Paris, 21 mars 1805), peintre. Il étudia auprès du peintre lyonnais Charles Grandon qu’il suivit à Paris en 1750. Là , il s’inscrivit à l’Académie royale de peinture et de sculpture où il étudia avec Charles-Joseph Natoire. Il se distinguLire la suite…, l’un des chefs-d’œuvre de la galerie du Louvre, qui a donné à MM. AbrahamAbraham, Emile-LazareEmile-Lazare Abraham (Paris, 24 mai 1833 – Paris, 3 juin 1907), auteur dramatique, librettiste et journaliste. Il débuta à L’Entracte en 1857 dont il devint un des principaux collaborateurs. Il fut critique dramatique au Petit Journal de sa fondation en 1863 à 1884.  Il fut secrétaire génÃLire la suite… et Hippolyte Lucas l’idée de leur pièce. Ces messieurs ont fait une opérette avec la Cruche casséeCruche cassée, LaLa Cruche cassée, opéra-comique en un acte sur un livret de Hippolyte Lucas et Emile Abraham mis en musique par Emile Pessard et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 21 février 1870.Lire la suite…, comme, avant eux, on avait fait un vaudeville avec la Permission de dix heures. Au village de Morfontaine, une fille qui a cassé sa cruche ne trouve plus à se marier. C’est une superstition. Cependant il arrive quelque fois, lorsque l’accident a eu lieu de compte à demi, que celui qui en est cause n’hésite pas à le réparer. Il ne raccommode pas la cruche, mais il épouse la fille. Un seigneur et une belle dame, qui jadis se sont aimés comme s’aiment ColinColin, Edouard-AdolpheÉdouard-Adolphe Colin (Paris 26 décembre 1840 – Colombes près de Paris, 13 janvier 1872), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint en 1866 un 2nd prix d’opéra-comique et un 2e accessit d’opéra. Il fut d’abord engagé à Marseille puis à l’Opéra de Paris, où il Lire la suite… et Lucette, finissent par attendrir l’oncle Mathurin, vieil avare, qui avait promis la main de sa nièce à Maclou, le plus riche garçon d’alentour. Dorothée et Alcindor dotent les deux jeunes gens, ce qui est une manière de racheter leurs vieux péchés, et la cloche du village sonne un double carillon.
Le compositeur qui revient de Rome obtient difficilement un poëme et quand il l’obtient, il ne le choisi pas toujours. M. Emile Pessard a été beaucoup plus favorisé que la plupart de ses confrères ; le livret qu’on lui a confié, petite paysannerie relevée d’une pincée de poudre à la maréchale, est tout à fait gracieux et de bonne compagnie. Aussi en a-t-il tiré un excellent parti, donnant peut-être un peu trop de développement, un peu trop d’ampleur à certains morceaux, mais trouvant le plus souvent la note juste. Sa partition est ingénieusement instrumentée et renferme plus d’une page remarquable : On a particulièrement applaudi la romance du ténor, un joli quatuor et deux duos, très différens comme caractère, mais traités l’un et l’autre avec une habilité et une verve mélodique qui sont de très bon augure pour l’avenir de M. Emile Pessard. Mais comment savoir ce que l’avenir réserve au plus habile, au plus heureux, au plus favorisé des jeunes compositeurs ?
Ainsi que M. Emile Pessard, M. Ferdinand Poise est allé à Rome ; mais il y a longtemps qu’il en est revenu. Après avoir eu plusieurs ouvrages représentés au Théâtre-Lyrique et à l’Opéra-Comique (Bonsoir VoisinBonsoir, voisinBonsoir, voisin, opéra-comique en un acte sur un livret de Léon Brunswick et Arthur de Beauplan mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre-Lyrique le 18 septembre 1853.Lire la suite…, les AbsensAbsents, LesLes Absents, opéra-comique en un acte sur un livret d’Alphonse Daudet mis en musique par Ferdinand Poise et créé à l’Opéra-Comique le 26 octobre 1864.Lire la suite…, le Jardinier galantJardinier galant, LeLe Jardinier galant, opéra-comique en deux actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Paul Siraudin mis en musique par Ferdinand Poise et créé à l’Opéra-Comique le 4 mars 1861.Lire la suite…, le CorricoloCorricolo, LeLe Corricolo, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Labiche et Alfred Delacour mis en musique par Ferdinand Poise et créé à l’Opéra-Comique le 28 novembre 1868.Lire la suite…, etc.), le voilà très enchanté de recevoir l’hospitalité au théâtre de l’Athénée. M. PoisePoise, Jean Alexandre FerdinandJean-Alexandre-Ferdinand Poise (Nîmes, 3 juin 1828 – Paris, 13 mai 1892), compositeur. Au Conservatoire, il étudia le piano avec Pierre Zimmerman et la composition avec Adolphe Adam. Il obtint le second Prix de Rome en 1852. Bonsoir, voisin, premier opéra-comique, sera suivi de beaucoup d’autLire la suite… a voyagé, fort jeune, dans la campagne de Rome et dans les Abruzzes ; il n’a pas peur des brigands. C’est lui-même qui a arrangé en livret d’opéra-comique l’aimable comédie de FlorianFlorian, Jean-Pierre Claris deJean-Pierre Claris de Florian (Château Florian près de Sauve/ Gard, 6 mars 1755 – Sceaux, 13 septembre 1794), écrivain. Il connut d’abord le succès avec ses comédies, Les Deux Billets (1779) et surtout Les Deux Jumeaux de Bergame (1782). Il écrivit des pastorales (Galatée, 1783 ; EstelleLire la suite…, les Deux BilletsDeux Billets, LesLes Deux Billets, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-Pierre Claris de Florian mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre de l’Athénée le 19 février 1870.Lire la suite…, et sa musique fine et distinguée porte l’empreinte de cette grâce tendrement maniérée qui caractérise d’une façon toute particulière le talent de l’auteur d’EstelleEstelle et NémorinEstelle et Némorin, pastorale de Jean-Pierre Claris de Florian écrite en 1788.Lire la suite… et des ArlequinadesArlequinades, LesLes Arlequinades sont un recueil de cinq comédies en un acte de Jean-Pierre Claris de Florian centrées sur le personnage d’Arlequin dont les trois premières forment une trilogie des trois âges d’Arlequin. Ce sont Les Deux Billets ; Le Bon Ménage, ou la suite des Deux Billets ; Le Bon PèrLire la suite…. Les pastorales et le théâtre de FlorianFlorian, Jean-Pierre Claris deJean-Pierre Claris de Florian (Château Florian près de Sauve/ Gard, 6 mars 1755 – Sceaux, 13 septembre 1794), écrivain. Il connut d’abord le succès avec ses comédies, Les Deux Billets (1779) et surtout Les Deux Jumeaux de Bergame (1782). Il écrivit des pastorales (Galatée, 1783 ; EstelleLire la suite…, a dit M. de Sainte-BeuveSainte-Beuve, Charles-AugustinCharles-Augustin Sainte-Beuve (Boulogne-sur-Mer, 23 décembre 1804 – Paris, 13 octobre 1869), écrivain et critique littéraire. Il étudia à Paris au collège Charlemagne puis au collège Bourbon où il eut pour professeur Paul-François Dubois. Il reçut le premier prix du Concours général deLire la suite…, ce n’est pas seulement un livre, c’est un âge de notre vie, et sincèrement je plaindrais celui qui pourrait revoir sans un certain émoi cet ami de notre enfance, Arlequin ! Arlequin tel que l’a renouvelé et créé FlorianFlorian, Jean-Pierre Claris deJean-Pierre Claris de Florian (Château Florian près de Sauve/ Gard, 6 mars 1755 – Sceaux, 13 septembre 1794), écrivain. Il connut d’abord le succès avec ses comédies, Les Deux Billets (1779) et surtout Les Deux Jumeaux de Bergame (1782). Il écrivit des pastorales (Galatée, 1783 ; EstelleLire la suite… dans la Bonne mèreBonne Mère, LaLa Bonne Mère, comédie en un acte et en prose de Jean-Pierre Claris de Florian créée au Théâtre de la Comédie-Italienne le 2 février 1785.Lire la suite…, le Bon ménageBon Ménage, LeLe Bon Ménage, ou la suite des Deux Billets, comédie en un acte et en prose de Jean-Pierre Claris de Florian créée au Théâtre de la Comédie-Italienne le 28 décembre 1782.Lire la suite… et les Deux BilletsDeux Billets, LesLes Deux Billets, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-Pierre Claris de Florian mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre de l’Athénée le 19 février 1870.Lire la suite…, cet Arlequin, ingénu et doux, aussi babillard qu’honnête homme, simple sans être bête, naïf sans être niais, les nécessités de la représentation ont eu beau le déguiser sous le manteau de Mezzetin, nous l’avons bien vite reconnu. Du reste, Arlequin ou Mezzetin, Scapin on Scaramouche, Pantalon ou Cassandre, sont gens de la même famille, ejusdem farinae.
Je ne crois pas nécessaire de raconter comment Arlequin reprend à Scaramouche le billet de loterie que celui-ci reçoit de Mezzetin en échange du billet doux qu’il vient de lui voler… par erreur. L’intrigue est fort simple ; M. PoisePoise, Jean Alexandre FerdinandJean-Alexandre-Ferdinand Poise (Nîmes, 3 juin 1828 – Paris, 13 mai 1892), compositeur. Au Conservatoire, il étudia le piano avec Pierre Zimmerman et la composition avec Adolphe Adam. Il obtint le second Prix de Rome en 1852. Bonsoir, voisin, premier opéra-comique, sera suivi de beaucoup d’autLire la suite… l’a suivie fidèlement, et a même conservé l’esprit et la grâce du dialogue aux couplets qu’il a rimés. En voici un échantillon :
Voyez le petit étourdi,
Il s’en va parcourir le monde,
Il abandonne son ami !
Venez ici que je vous gronde.
Quoi ! sans regrets et sans remords,
Vous voulez me laisser encor
Tout seul au monde !
Voyez ce petit étourdi !
Venez ici
Que je vous gronde.
Ce joli rondo est chanté par Mezzetin au billet d’Argentine. Un librettiste de profession, fut-il poëte, n’eût pas mieux dit. M. PoisePoise, Jean Alexandre FerdinandJean-Alexandre-Ferdinand Poise (Nîmes, 3 juin 1828 – Paris, 13 mai 1892), compositeur. Au Conservatoire, il étudia le piano avec Pierre Zimmerman et la composition avec Adolphe Adam. Il obtint le second Prix de Rome en 1852. Bonsoir, voisin, premier opéra-comique, sera suivi de beaucoup d’autLire la suite…, d’ailleurs, est un délicat, un rêveur, un artiste de l’école de MurgerMurger, HenryHenry Murger (Paris, 27 mars 1822 – Paris, 29 janvier 1861), écrivain. Il passa sa jeunesse au milieu d’un groupe d’artistes-bohémiens du Quartier latin de Paris et collabora à différentes revues littéraires dont La Revue des deux mondes et connut la célébrité en publia d’abord en feLire la suite… et de Gérard de NervalNerval, Gerard deGérard Labrunie dit Gérard de Nerval (Paris, 22 mai 1808 – Paris, 20 janvier 1855), écrivain, journaliste, librettiste. Il se lia d’amitié avec Théophile Gautier pendant ses études et comme lui fut journaliste (Le Monde artistique, La Presse, L’Artiste). En 1829 il donne une traduction dLire la suite…, et, en comprenant bien FlorianFlorian, Jean-Pierre Claris deJean-Pierre Claris de Florian (Château Florian près de Sauve/ Gard, 6 mars 1755 – Sceaux, 13 septembre 1794), écrivain. Il connut d’abord le succès avec ses comédies, Les Deux Billets (1779) et surtout Les Deux Jumeaux de Bergame (1782). Il écrivit des pastorales (Galatée, 1783 ; EstelleLire la suite…, il n’a fait que suivre l’impulsion de sa nature : l’ami d’Argentine n’est-il pas un peu le parent des amis de Sylvie et de Musette ?
La nouvelle partition de M. PoisePoise, Jean Alexandre FerdinandJean-Alexandre-Ferdinand Poise (Nîmes, 3 juin 1828 – Paris, 13 mai 1892), compositeur. Au Conservatoire, il étudia le piano avec Pierre Zimmerman et la composition avec Adolphe Adam. Il obtint le second Prix de Rome en 1852. Bonsoir, voisin, premier opéra-comique, sera suivi de beaucoup d’autLire la suite…, une des meilleures qu’il ait écrites, est charmante, gaie, mélodique, très distinguée toujours, et exempte de prétention. Presque tous les morceaux ont été applaudis, quelques uns ont été bissés. Le succès de cet ouvrage n’eût pas été plus grand sur une plus grande scène ; l’exécution n’eût pas été meilleure non plus. Au théâtre de l’Athénée, les Deux BilletsDeux Billets, LesLes Deux Billets, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-Pierre Claris de Florian mis en musique par Ferdinand Poise et créé au Théâtre de l’Athénée le 19 février 1870.Lire la suite… sont dans le cadre qui leur convient. En réunissant sur son affiche trois petites pièces de cette dimension et de ce mérite, le théâtre de l’Athénée composera un attrayant spectacle et se souviendra qu’il a été le théâtre des Fantaisies-Parisiennes.
Au commencement de cette saison, la Société des concerts du Conservatoire avait fait dans le domaine de la musique moderne une tentative qui ne lui avait pas du tout réussi. La mort de DianeMort de Diane, LaLa Mort de Diane, scène pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un livret de Pierre-Henri de Lacretelle, mis en musique par Auguste Vaucorbeil et créée à la salle du Conservatoire de Paris le 13 février 1870. La soprano Gabrielle Krauss créa le rôle de Diane et le baryton Eugène-Charles CaronLire la suite… a été pour elle une éclatante revanche ; pour M. de VaucorbeilVaucorbeil, Auguste-Emmanuel Ferville ditAuguste-Emmanuel Ferville dit Vaucorbeil (Veaucorbeil) (Rouen, 15 décembre 1821 – Paris, 2 novembre 1884), compositeur et directeur de théâtre. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un deuxième prix de solfège en 1838. Il composa des mélodies ainsi que de la musique de chambre,Lire la suite… et pour Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite… un très légitime succès.
« Les derniers sectateurs du paganisme, chassés de Rome, se sont réfugiés sur les bords du lac Némi. Ils implorent Diane et la supplient de relever les temples du Forum. Diane leur apparaît. — Elle repousse leurs prières. — Ils fuient devant la colère de la déesse. — Restée seule, elle invoque la mort, qui lui semblerait être une volupté sans pareille. — Elle demande à Janus de lui reprendre son immortalité. — Elle dit adieu à la terre et se précipite dans le lac. »
Tel est le sommaire de la poétique légende développée par M. Henri de LacretelleLacretelle, Pierre-Henri dePierre-Henri de Lacretelle (Paris, le 21 août 1815 – Paris, 17 février 1899), écrivain et homme politique. Il publia son premier recueil de poésies Les Cloches en 1841. Il fut proche de Lamartine et comme lui se prononça pour la République en 1848. Il fut élu représentant de Saône-et-LoirLire la suite… et dont s’est inspiré M. de VaucorbeilVaucorbeil, Auguste-Emmanuel Ferville ditAuguste-Emmanuel Ferville dit Vaucorbeil (Veaucorbeil) (Rouen, 15 décembre 1821 – Paris, 2 novembre 1884), compositeur et directeur de théâtre. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un deuxième prix de solfège en 1838. Il composa des mélodies ainsi que de la musique de chambre,Lire la suite…. Dans cette scène dramatique, le chÅ“ur et l’orchestre n’ont qu’une importance relative ; le rôle de Diane, écrit spécialement pour Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite…, y tient la place la plus large et absorbe même l’intérêt du dénoûment. Les plaintes de la déesse font songer à Sapho sur le rocher de Leucade, confiant à sa lyre « immortelle » les derniers accens de sa douleur.
Mourir !… volupté sans seconde !
Disparaître d’un ciel où l’on a tant gémi…
S’effacer pour toujours, comme un pli de cette onde,
Fermer enfin des yeux qui n’ont jamais dormi !
Janus ! en ce lieu solitaire
Guide mes pas s’ils sont irrésolus,
Et ne m’impose pas au réveil de la terre
Une immortalité dont mon cœur ne veut plus.
Peut-être, au point de vue de l’effet, la belle composition de M. de VaucorbeilVaucorbeil, Auguste-Emmanuel Ferville ditAuguste-Emmanuel Ferville dit Vaucorbeil (Veaucorbeil) (Rouen, 15 décembre 1821 – Paris, 2 novembre 1884), compositeur et directeur de théâtre. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un deuxième prix de solfège en 1838. Il composa des mélodies ainsi que de la musique de chambre,Lire la suite… eût-elle gagné à l’intervention finale du chÅ“ur ; il y a plus de mouvement dans la première partie que dans la seconde, et c’est assez pour étonner un public habitué au respect de la tradition. Dans la seconde partie aussi le style est plus romantique et se rapproche davantage de cette mélopée que condamnent impitoyablement aujourd’hui les partisans de la mélodie rythmée. On a pourtant fait l’accueil le plus sympathique à l’œuvre de M. de VaucorbeilVaucorbeil, Auguste-Emmanuel Ferville ditAuguste-Emmanuel Ferville dit Vaucorbeil (Veaucorbeil) (Rouen, 15 décembre 1821 – Paris, 2 novembre 1884), compositeur et directeur de théâtre. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un deuxième prix de solfège en 1838. Il composa des mélodies ainsi que de la musique de chambre,Lire la suite…. Il faut avoir vécu dans l’intimité des maîtres, sondé les profondeurs de leur génie, étudié leurs procédés et même se les être assimilés, pour écrire avec cette sûreté de main, cette largeur de style. La Mort de DianeMort de Diane, LaLa Mort de Diane, scène pour solistes, chÅ“ur et orchestre sur un livret de Pierre-Henri de Lacretelle, mis en musique par Auguste Vaucorbeil et créée à la salle du Conservatoire de Paris le 13 février 1870. La soprano Gabrielle Krauss créa le rôle de Diane et le baryton Eugène-Charles CaronLire la suite…, deux fois exécutée et deux fois applaudie au Conservatoire, classe définitivement M. de VaucorbeilVaucorbeil, Auguste-Emmanuel Ferville ditAuguste-Emmanuel Ferville dit Vaucorbeil (Veaucorbeil) (Rouen, 15 décembre 1821 – Paris, 2 novembre 1884), compositeur et directeur de théâtre. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un deuxième prix de solfège en 1838. Il composa des mélodies ainsi que de la musique de chambre,Lire la suite… parmi les compositeurs auxquels les chances du théâtre peuvent être contraires sans nuire à leur bonne renommée.
A un âge où bien des musiciens n’ont encore produit qu’une demi-douzaine d’opéras, M. Benjamin Godard a déjà écrit trois sonates, et la troisième est incontestablement la meilleure. Il faut plus que du talent, il faut aussi beaucoup de courage pour se vouer à ce genre de musique, le plus ingrat de tous les genres, qu’on appelle la musique de chambre. C’est une voie dans laquelle on ne trouve pour ainsi dire ni honneur ni profit. Qu’est-ce donc qu’une sonate auprès d’une petite platitude qui se joue cent fois de suite sur un théâtre subventionné ? Et cependant les plus grands musiciens d’autrefois se sont illustrés par des sonates, des trios, des quatuors et, autres pièces de concert, autant que par leurs œuvres dramatiques.
Aujourd’hui, à part le prix Chartier que décerne chaque année la section de musique de l’Institut, je ne vois pas quels encouragemens peuvent exciter le zèle des compositeurs de musique de chambre, ils ignorent du moins les angoisses et les déceptions qui sont le partage des compositeurs dramatiques, et peut-être est-ce une compensation suffisante à la stérilité de leurs travaux.
Depuis longtemps je veux parler du Poëme du souvenirPoème du souvenirPoème du souvenir, recueil de six mélodies pour voix et piano sur des poèmes d’Armand Silvestre mis en musique par Jules Massenet et publiée par G. Hartmann à Paris [s.d.] Lire la suite…, six petites pièces poétiques de M. Armand SylvestreSilvestre, Paul-ArmandPaul-Armand Silvestre (Paris, 18 avril 1837 – Toulouse, 19 février 1901), poète, écrivain et librettiste. Doué pour les mathématiques, il étudia à l’École polytechnique et devint officier du génie en 1859. Il abandonna ensuite la carrière scientifique pour se consacrer à la littératuLire la suite…, mises en musique par M. Jules Massenet. Ce Poëme du souvenirPoème du souvenirPoème du souvenir, recueil de six mélodies pour voix et piano sur des poèmes d’Armand Silvestre mis en musique par Jules Massenet et publiée par G. Hartmann à Paris [s.d.] Lire la suite… fait suite au Poëme d’avril. Voici ce que dit le poëte en manière d’épigraphe :
Rayonnement discret de la lampe baissée,
Douce plainte du lin par l’aiguille mordu,
Chant léger qu’étouffait, sur sa lèvre pressée,
Le baiser toujours pris et toujours défendu.
Vieux livre interrompu de lentes causeries
Silence qu’occupaient de longs enchantemens,
Parfum toujours en fleur des roses défleuries,
Calme des soirs passés près des tisons fumans ;
Oh !  je baise en pleurant l’aile dont tu m’effleures,
Souvenir éternel, regret inconsolé,
Amour qui fus ma vie et qui t’es envolé !…
………………………………………………
Avec un peu d’imagination on devine le reste. Les deux derniers vers servent d’épitaphe au recueil, dont chaque feuillet est une douce élégie, un amoureux regret. La même muse a dû visiter le poëte et le musicien, tant il y a de sympathie et d’affinité entre l’inspiration de l’un et l’inspiration de l’autre. Ce sera donc faire leur éloge à tous les deux que de vanter le charme discret, la grâce, langoureuse et le tendre coloris de ces délicieux petits tableaux de genre qui se succèdent et s’enchaînent dans le Poëme du souvenirPoème du souvenirPoème du souvenir, recueil de six mélodies pour voix et piano sur des poèmes d’Armand Silvestre mis en musique par Jules Massenet et publiée par G. Hartmann à Paris [s.d.] Lire la suite….
Je recommande aux jeunes violonistes, à ceux du moins qui font une étude sérieuse de leur instrument, les six pièces caractéristiques que vient de publier M. le professeur Armingaud Armingaud, Jules-BertrandJules-Bertrand Armingaud (Bayonne, 8 mai 1820 – Paris, 27 février 1900), violoniste et compositeur. Il étudia le violon à Bayonne avant de s’installer à Paris en en 1839. Il se perfectionna auprès de Delphin Alard et devint membre de l’orchestre Valentino en 1840. Il fut choisi par Alard Lire la suite…: Sicilienne, Tenerezza, Brunette, Danse russe, Romance sans paroles, Vieille chanson. Ces pièces sont caractéristiques sans doute ; mais elles sont concertantes aussi, très soigneusement doigtées et écrites par un virtuose qui est en même temps habile harmoniste et excellent musicien.
La mode est passée d’emprunter aux mirlitons des paroles de romances, et la romance même est passée de mode : on fait aujourd’hui des mélodies, des chansons ou des romances sans paroles, et quand on veut mettre des vers sous de la musique, ce sont bien des vers qu’on y met, de même que lorsqu’on veut mettre de la musique sous des vers….  Mais je n’ai nul besoin d’un si long préambule pour annoncer l’élégant et poétique recueil de mélodies que vient de publier M. Armand Gouzien. Autour du musicien, c’est toute une pléiade de poëtes : Catulle Mendès et Judith Walter, Leconte de Lisle et François Coppée, le comte Villiers de l’Isle-Adam et Armand Gouzien lui-même, qui est à la fois poëte et musicien, ami des belles choses et Gaulois par l’esprit.
Le festival donné à l’Opéra pour l’anniversaire de la mort d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… aura lieu le samedi 12 mars. Et exceptionnellement on lira sur la même affiche les noms de Mmes Carvalho, GueymardDeligne-Lauters, PaulinePauline Deligne-Lauters (Bruxelles, 1er décembre 1834 – Paris, 10 mai 1918), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Bruxelles et fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1854. Elle y créa Le Billet de Marguerite (Gevaert, 1854), se produisit ensuite dans la version de Castil-Blaze dLire la suite…, Christine NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite…, de MM. FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite…, ColinColin, Edouard-AdolpheÉdouard-Adolphe Colin (Paris 26 décembre 1840 – Colombes près de Paris, 13 janvier 1872), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint en 1866 un 2nd prix d’opéra-comique et un 2e accessit d’opéra. Il fut d’abord engagé à Marseille puis à l’Opéra de Paris, où il Lire la suite…, DavidDavid,David ( ? – ?), basse. Il fit ses débuts en juin 1864 dans le rôle de Bertram de Robert le Diable (Meyerbeer). Il se produisit ensuite dans L’Africaine (Meyerbeer) et créa le rôle du Grand Inquisiteur dans Don Carlos (Verdi) ainsi que celui de Polus dans La Fiancée de Corynthe (Duprato).Lire la suite…, BosquinBosquin, Jules-AlexandreJules-Alexandre Bosquin (Deville-lès-Rouen/Seine-Inférieure, 29 septembre 1843 – Paris, 25 mars 1909), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er accessit d’opéra en 1864, un 2e accessit d’opéra-comique en 1864 et 2nd prix de chant en 1865. Cette même année, il fuLire la suite…, de Mme Charton-DemeurCharton-Demeur, Anne-ArsèneAnne-Arsène Charton-Demeur (Saujon/Charente maritime, 3 mars 1824 – Paris, 30 novembre 1892), mezzosoprano. Elle étudia le chant à Bordeaux, où elle débuta en 1842 dans le rôle-titre de Lucia di Lammermoor (Donizetti). Elle se produisit ensuite à Toulouse et à Bruxelles et fit ses débuts Lire la suite… et de M. Henri VieuxtempsVieuxtemps, HenriHenri Vieuxtemps (Verviers/Belgique, 17 février 1820 – Mustapha/Algérie, 6 juin 1881), violoniste et compositeur. Enfant prodige, il se produisit en concerts à Bruxelles dès l’âge de sept ans, attirant l’attention du violoniste Charles de Bériot qui le fit venir à Paris, où il débuta enLire la suite….
Il y aura deux cents musiciens sur l’estrade, et, dans la salle un bien plus grand nombre de dilettanti.
E. REYER.
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
C’est une chanson populaire française attribuée à l’abbé Gabriel-Charles de Lattaignant [L’Attaignant] (1697-1779).
Les paroles de cette chanson dont le début est « Malbrough s’en va-t-en guerre, miroton, miroton, mirontaine » datent du XVIIIe siècle. Elles raillent John Churchill, premier duc de Marlborough (1650-1722), blessé à la bataille de Malplaquet, (11 septembre 1709) durant la guerre de succession d’Espagne. Il avait établi son quartier général au château de Meinsberg, Moselle, proche du Luxembourg le 3 juin 1705 avant de se replier sur Trèves sans livrer bataille à l’armée française commandée par le maréchal Claude-Louis-Hector de Villars. Le château fut alors surnommé le château de Malbrouck (Malbrouck étant la prononciation adoptée en France pour le nom du duc de Marlborough). Quant à l’air de cette chanson, il serait d’origine levantine. Dans son livre Chansons et Rondes Enfantines, Paris, s.d. (1885 ?), p. 42, Jean-Baptiste Weckerlin écrit « Les Égyptiens et les Arabes connaissent l’air de Malbrough, Castil Blaze prétend même que cette chanson nous vient des Maures (…). ». Les Anglo-saxons ont adapté cet air sur les paroles « For he’s a jolly good fellow »
Il s’agit de La Cruche cassée, tableau de Jean-Baptiste Greuze, huile sur toile, peint en 1771, commande de la duchesse du Barry, favorite du roi Louis XV qui se trouve aujourd’hui au Musée du Louvre à Paris.