Le Journal des Débats, 28 février 1869 (article signé E. Reyer).
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
DUÂ 28 FEVRIER 1869.
REVUE MUSICALE.
Le 5e concerto symphonique d’Henry Litolff. — Le roi des AulnesRoi des Aulnes, LeLe Roi des Aulnes, opéra-comique en un acte sur un livret de Constant Guéroult et G. Wallinger mis en musique par Edmond Weber et créé au Théâtre de Strasbourg en février 1869.Lire la suite…, opéra-comique en un acte, paroles de MM. C. Guéroult et G. Wallinger, musique de M. Edmond Weber. — A propos de la représentation de FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite…, à l’Opéra.
C’était à la salle Valentino, hier, avant-hier ou il y a huit jours, car je ne puis assigner une date précise à ce feuilleton. Devant la porte, dans de lourds chariots, s’empilaient les tentures, les banquettes, les guirlandes, l’ameublement et les décorations qui avaient servi au bal de la veille. Sur le seuil, on voyait au milieu d’une couche de poussière des lambeaux d’étoffes, des bouts de ruban et des fleurs fanées, les toilettes de ces dames ayant reçu de rudes atteintes. La foule des danseurs avait piétiné sur ces tristes souvenirs qu’un dernier coup de balai allait jeter du trottoir dans le ruisseau. A peine étions-nous entré, nos oreilles furent frappées par les trilles, les gammes chromatiques, les arpèges et les traits rapides d’un cornet à piston qui semblait pris de vertige. Puis l’orchestre attaqua un formidable tutti, et nous reconnûmes alors que le thème noyé dans ce flot de variations était une cabalette de NormaNormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite…. Cet orchestre, vaillamment conduit par le professeur ArbanArban, Jean-Baptiste-LaurentJean-Baptiste-Laurent Arban (Lyon, 28 février 1825 – Paris, 9 avril 1889), trompettiste, cornettiste, facteur d’instruments en cuivre. Il s’engagea très jeune dans la marine comme cornettiste avant de s’inscrire en 1841 au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de trompette en 184Lire la suite… (professeur au Conservatoire, s’il vous plait !), préludait ainsi à la lecture du 5e concerto symphonique d’Henry LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…. Quand le morceau fut fini, le jeune virtuose, presque un enfant, s’en fut tranquillement reprendre sa place parmi les cuivres, en passant à travers les applaudissemens de ses camarades.
Ceux qui ont médit des musiciens d’orchestre en général, qui leur ont reproché d’être rebelles à la discipline, d’être gouailleurs et distraits, souvent plus habiles à critiquer une Å“uvre qu’à la bien exécuter, ceux-là les connaissent fort mal. D’abord il y a entre eux une solidarité, une confraternité que ne pratiquent guère les autres artistes ; rarement une belle Å“uvre ne les passionne pas, il est rare aussi qu’un chef qui, par son savoir et son caractère, leur inspire de la confiance et du respect, les trouve jamais indociles. M. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… leur a dédié un livre plein d’esprit et plein d’anecdotes : les Soirées de l’orchestreSoirées de l’orchestre, LesLes Soirées de l’orchestre par Hector Berlioz. Recueil d’extraits des feuilletons de Hector Berlioz mis sous forme de 25 soirées suivies de deux épilogues, publié par Michel Levy Frères, libraires-éditeurs, Rue Vivienne 2bis, Paris, 1852.Lire la suite… ; l’illustre maître leur rend en estime et en sympathie tout ce qu’il a reçu d’eux en témoignages d’admiration et de dévouement ; les plaisanteries, les charges d’atelier et les calembours qu’il leur prête sont de bien innocentes distractions si l’on songe aux rudes corvées auxquelles on les oblige quelquefois ; mais, vienne un chef-d’œuvre, ils lui donneront toute leur attention, tous leurs soins ; vienne un grand artiste, ils le salueront, en France, par des applaudissemens, en Allemagne, par de joyeuses fanfares. Rien n’est beau, rien n’est majestueux, rien n’est imposant comme une armée d’exécutans groupés dans un vaste amphithéâtre. Et le compositeur qui a dirigé lui-même dans de grandes solennités l’exécution de ses Å“uvres a ressenti des joies inconnues aux autres compositeurs. Ce n’est certainement pas l’orchestre de la salle Valentino qui m’inspire cette réflexion ; mais c’est à propos de lui que l’éloge des musiciens d’orchestre est venu au bout de ma plume.
L’année dernière, LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite… était mourant, et ses amis, en revenant de lui serrer la main, se disaient : C’est peut-être pour la dernière fois. Mais sa jeune femme veillait à son chevet : la souffrance et la maladie furent vaincues par le dévouement. C’est un vrai artiste que LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…, et au milieu de toutes les agitations, de toutes les épreuves par lesquelles il a passé, un sentiment s’est conservé en lui toujours pur et toujours vivace : son amour de l’art. Rien n’a pu le décourager, rien n’a pu le faire changer de route, et certes on n’ignore point combien les convictions sont choses peu solides chez les artistes que leur profession même oblige à un contact de chaque jour avec une foule de gens antipathiques pour la plupart à des convictions de ce genre. Les directeurs de théâtre l’ont accueilli comme ils accueillent un inconnu, un novateur trop hardi ou un prix de Rome ; pourtant il a failli avoir un ouvrage représenté au Théâtre-Lyrique, un ouvrage intitulé NahelChevalier Nahel, LeLe Chevalier Nahel, drame lyrique en trois actes sur un livret d’Edouard Plouvier mis en musique par Henry Litolff et créé au Théâtre de Bade le 10 août 1863.Lire la suite…, qui avait eu un certain succès à Bade ; mais autre chose est d’être près du but ou de l’atteindre. Sur les programmes de concert on chercherait vainement le nom d’Henry LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…, et Dieu sait quels noms s’étalaient à la place de celui-là  ; enfin, à l’un des derniers concerts populaires, M. Théodore RitterRitter, ThéodoreToussaint Prévost [Prévost-Ritter], dit Théodore Ritter (Nantes, 5 avril 1840 – Paris, 6 avril 1886), pianiste et compositeur. Il fut l’unique élève de Berlioz, qui lui confia la réduction pour piano de L’Enfance du Christ et de Romeo et Juliette. Il excellait dans l’interprétation deLire la suite…, un grand pianiste aussi, étant sollicité par M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite…, déclara qu’il jouerait le 4e concerto symphonique de LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…, et qu’il n’en jouerait pas d’autre. Ce fut un double succès pour l’auteur et pour son brillant interprète. On avait un peu oublié Litolff Litolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…; il fallut bien se ressouvenir. Le plus petit incident suffit quelquefois, à Paris, pour rendre la notoriété à celui qui l’a perdue ; à plus forte raison lorsqu’une belle Å“uvre, admirablement exécutée, est acclamée par trois mille spectateurs habitués à la musique des maîtres. Le lendemain, LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite… offrait à l’éditeur ChoudensChoudens, Antoine deAntoine de Choudens (Genève, 15 janvier 1825 – Paris, 16 novembre 1888), éditeur de musique. Il fonda à Paris en 1845 une maison d’édition de musique en reprenant le fonds des éditions d’Antonio Pacini, son beau-père. Il publia la plupart des Å“uvres de Gounod et beaucoup d’œuvres de Lire la suite…, en même temps qu’il envoyait à son ancienne maison de Brunswick, un oratorio : Ruth et BoozRuth et BoozRuth et Booz, scène biblique pour soli, chÅ“ur et orchestre sur un texte de Hippolyte Lefebvre mis en musique par Henry Litolff.Lire la suite…, et son cinquième concerto. Ces deux compositions étaient le fruit du travail de toute une année, travail accompli dans la solitude, au milieu des champs, et qui avait contribué peut-être à opérer le miracle d’une guérison inespérée. Quand Litolff reçut les épreuves de son concerto, il sentît s’éveiller en lui ce désir qui est un véritable tourment pour les âmes ardentes, le désir d’entendre son Å“uvre. En Allemagne, où LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite… a été maître de chapelle, il n’aurait eu qu’à convoquer l’orchestre placé sous sa direction, et dans n’importe quelle ville où il se fût trouvé, un orchestre serait venu à lui. A Paris, c’est une autre affaire…. Voilà donc le pauvre artiste bien embarrassé. Heureusement, il songe à son ami ArbanArban, Jean-Baptiste-LaurentJean-Baptiste-Laurent Arban (Lyon, 28 février 1825 – Paris, 9 avril 1889), trompettiste, cornettiste, facteur d’instruments en cuivre. Il s’engagea très jeune dans la marine comme cornettiste avant de s’inscrire en 1841 au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de trompette en 184Lire la suite…, virtuose fort habile et, mieux que cela, un bon camarade à qui l’on peut sûrement demander un service. Il n’y a eu ni pourparlers ni préliminaires ; rendez-vous a été pris pour le lendemain, et ArbanArban, Jean-Baptiste-LaurentJean-Baptiste-Laurent Arban (Lyon, 28 février 1825 – Paris, 9 avril 1889), trompettiste, cornettiste, facteur d’instruments en cuivre. Il s’engagea très jeune dans la marine comme cornettiste avant de s’inscrire en 1841 au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de trompette en 184Lire la suite… n’a même pas songé à prévenir les musiciens de son orchestre de la surprise qu’il leur ménageait. Eh bien ! ces courageux jeunes gens, auxquels on avait donné quelques heures seulement pour se reposer des fatigues de la veille (ils avaient fait danser toute la nuit), ont battu des mains quand ArbanArban, Jean-Baptiste-LaurentJean-Baptiste-Laurent Arban (Lyon, 28 février 1825 – Paris, 9 avril 1889), trompettiste, cornettiste, facteur d’instruments en cuivre. Il s’engagea très jeune dans la marine comme cornettiste avant de s’inscrire en 1841 au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de trompette en 184Lire la suite… a placé sur leurs pupitres le nouveau concerto de LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite…. Et ils l’ont déchiffré avec un aplomb, une sûreté, une perfection de nuances qui m’a surpris, et dont LitolffLitolff, HenriHenry Charles Litolff (Londres, 6 février 1818 – Bois-Colombes, 6 août 1891), pianiste et compositeur. Après des études de piano avec Ignaz Moscheles entre 1830 et 1835, il voyagea en Europe (Paris, Bruxelles, Varsovie, Dresde, Leipzig et Berlin). En 1849, il devint citoyen de Brunswick et épLire la suite… lui-même était charmé. Quelques personnes seulement assistaient à la répétition de cette Å“uvre savante et originale, dont la partie de piano a été exécutée par l’auteur avec une maestria et un brio incomparables ; nous l’entendrons bientôt, probablement à l’un des prochains concerts du Cirque, et ce sera un événement que les artistes et le public, auxquels on impose si souvent de plates inepties, accueilleront avec une grande joie, Eh quoi ! un feuilleton presque entier à propos d’un concerto symphonique ! N’ai-je pas déjà écrit une quantité innombrable de lignes sur les plus misérables productions qu’il soit donné à un critique d’analyser ?
Le grand nom de Weber doit avoir une influence heureuse sur le musicien qui le porte. Cependant, on peut s’appeler Weber et ne pas composer le FreyschützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…, mais on écrit le Roi des AulnesRoi des Aulnes, LeLe Roi des Aulnes, opéra-comique en un acte sur un livret de Constant Guéroult et G. Wallinger mis en musique par Edmond Weber et créé au Théâtre de Strasbourg en février 1869.Lire la suite…, et, si j’en crois M. François Schwab, le critique très compétant et très autorisé du Courrier du Bas-Rhin, c’est un assez joli début pour un jeune compositeur.
M. Edouard [Edmond] Weber est un pianiste de beaucoup de talent, un musicien des plus distingué ; malheureusement je n’ai pas entendu la partition que le public de Strasbourg vient d’applaudir, et je ne puis que constater le succès qu’elle a obtenu. Si les idées de décentralisation étaient un peu plus répandues parmi nous, pourquoi l’un de nos théâtres lyriques parisiens (on en compte un certain nombre aujourd’hui) ne nous donnerait-il pas l’occasion d’applaudir, nous aussi, la partition de M. Edouard Weber ?
FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite… n’est pas encore annoncé sur l’affiche de l’Académie impériale de Musique. On espère que la première représentation aura lieu mercredi prochain, et chaque jour de nouvelles demandes pour assister à la répétition générale arrivent à l’Opéra. Je crois que peu de personnes y seront admises, excepté quelques intimes et les gens de la maison. Un grand intérêt s’attache à la reprise du chef-d’œuvre de M. Charles GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… sur une scène nouvelle et beaucoup plus vaste que celle où il fut exécuté pour la première fois ; les chÅ“urs seront presque doublés, comme cela s’est fait pour Guillaume TellGuillaume TellGuillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Etienne de Jouy et Hippolyte Bis, d’après Schiller, mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 3 aout 1829.Lire la suite… et les HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite… ; les décors et la mine en scène seront splendides (on peut s’en fier pour cela à M. Emile PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite…) ; l’exécution ne laissera rien à désirer, M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… étant revenu de Rome tout exprès pour achever et perfectionner le travail que M. Georges HainlHainl, Francois dit GeorgesFrançois dit George(s) Hainl (Issoire/Puy-de-Dôme, 16 novembre 1807 – Paris, 2 juin 1873), violoncelliste, chef d’orchestre et compositeur. Il étudia au Conservatoire, où il obtint un 1er prix de violoncelle en 1830. Il se produisit alors dans les orchestres de Paris, de province, de BelgiquLire la suite…, M. Victor MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… et M. Gevaert avaient si bien commencé.
Quant à l’attrait qu’excite Mlle NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite…, jouant, après Mme Carvalho, le rôle de Marguerite, il est indiscutable, et nous le comprenons parfaitement ; mais il éveille aussi l’idée d’une comparaison qui serait peut-être un écueil pour Mlle NilssonNilsson, ChristineChristine Nilsson (Sjöabol, près de Växjö/Suède, 20 août 1843 – Stockholm, 22 novembre 1921), soprano. Elle étudia le chant avec Franz Adolf Berwald à Stockholm puis vint se perfectionner à Paris auprès de Victor Massé et d’Enrico Delle Sedie. En 1864, elle débuta dans le rôle-titre dLire la suite…, si elle n’avait pris soin de donner à la poétique création de GoetheGoethe, Johann Wolfgang vonJohann Wolfgang von Goethe (Francfort, 28 août 1749 – Weimar, 22 mars 1832), écrivain. Son Å“uvre est prolifique et presqu’encyclopédique puisqu’il a écrit des poèmes, des drames, des romans mais aussi des ouvrages de botanique et d’ostéologie et d’analyse du spectre des couleurs. Ses Lire la suite… une physionomie toute particulière. Ne pouvant faire mieux que son illustre rivale, elle a fait autrement, ce qui est fort sage, en vérité.
E. REYER.
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Sa femme était Louise-Marie-Joséphine de la Rochefoucauld (La Rochette/Seine-et-Marne, 25 août 1837 – Paris, 27 octobre 1870). Il l’avait épousée en troisièmes noces le 1er octobre 1869 à l’ambassade d’Angleterre à Francfort.