Le Journal des Débats, 17 mai 1868 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU  17 MAI 1868.

REVUE MUSICALE.

Théâtre-Italien : La ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite…, opéra semi-seria en trois actes, paroles italiennes de M. de Lauzières (d’après un livret de MM. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite… et Jules AdenisAdenis-Colombeau, Jules dit Jules AdenisJules Adenis-Colombeau dit Jules Adenis (Paris, 28 juin 1821 – Paris, 7 février 1900), journaliste, librettiste et auteur dramatique. Il étudia au Collège royal de Bourbon puis fut engagé comme employé de la manufacture de Saint-Gobain tout en s’essayant au journalisme, de 1847 à 1849, danLire la suite…), musique de Joseph Poniatowski. — Fermeture du Théâtre-Lyrique et du théâtre de la Renaissance. — Théâtre de l’Opéra-Comique : La PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite…, un acte de MM. Henri MeilhacMeilhac, HenriHenri Meilhac (Paris, 21 février 1831 – Paris, 6 juillet 1897), dessinateur, auteur dramatique et librettiste. Après des études au Lycée Louis-le-Grand, il devint dessinateur au Journal pour rire de 1852 à 1855 sous le pseudonyme de Thalin. En 1860, il rencontra Ludovic Halévy avec lequel ilLire la suite… et W. BusnachBusnach, William-BertrandWilliam-Bertrand Busnach (Paris, 7 mars 1832 – Paris, 20 janvier 1907), écrivain, auteur dramatique et librettiste. Il était né dans une famille juive algérienne apparentée à celle du compositeur Fromental Halévy, dont l’épouse était sa tante maternelle. Il occupa d’abord un emploi daLire la suite…, musique de Mme de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite…. La PassionPassion selon Saint-MatthieuPassion selon Saint-Matthieu, BWV 244, oratorio en deux parties pour solistes, double chœur et double orchestre sur un livret en allemand de Picander, pseudonyme de Christian Friedrich Henrici, d’après les chapitres 26 et 27 de l’Evangile selon Saint-Matthieu mis en musique par Johann SebastiaLire la suite…, de Jean-Sébastien BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite….

Ce n’est ni comme prince ni comme sénateur que M. le sénateur prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… veut être jugé par le public, et pour qu’il n’y ait ni équivoque ni malentendu à ce sujet, l’affiche a pris soin d’annoncer que la musique de la ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite… est de Joseph Poniatowski, tout court. Joseph Poniatowski est d’ailleurs assez musicien pour pouvoir se passer de sa qualité de sénateur et de son titre de prince. Il a prouvé déjà, et il vient de prouver encore une fois qu’il savait son métier comme tant d’autres, et même mieux que beaucoup d’autres qui se prétendent plus musiciens que lui, peut-être parce qu’ils ne sont ni sénateurs ni princes. Un prince, plus réellement prince que M. le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, puisqu’il a une principauté et qu’il la gouverne à la très grande satisfaction de ses sujets, emploie aussi ses loisirs à composer de la musique ; aidé de son maître de chapelle, il écrit des opéras allemands comme le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… écrit des opéras italiens, avec cette différence cependant que le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… écrit les siens sans le secours de personne. Eh ! bien, ce prince, ami des arts, que l’on a accueilli assez dédaigneusement à Paris lorsqu’il y a produit sur notre première scène lyrique un échantillon de ses œuvres, ne vaut-il pas mieux que cet autre prince, aujourd’hui dépouillé de son duché, qui menait ses lévriers au théâtre et les faisait aboyer au moment où telle chanteuse qui lui avait été cruelle chantait une cavatine ? Il faut donc encourager les princes qui cultivent les arts, et la musique particulièrement ; cela les rend meilleurs et plus familiers avec les artistes :

Wo man singt da lasst euch ruhig nieder :

Boese menschen haben keine Lieder.

(Asseyons-nous avec confiance au foyer où l’on chante: les hommes méchans n’ont pas de chansons).

Quand le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… faisait répéter au Théâtre-Lyrique un petit opéra intitulé : Au Travers du murAu Travers du murAu Travers du mur, opéra-comique en un acte sur un livret de Henry de Saint-Georges mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 8 mai 1861.Lire la suite…, on entendait dans la coulisse les mots prince et Excellence prononcés sur tous les tons, avec les inflexions de voix les plus respectueuses et les plus variées : le ténor les articulait en voix de fausset ; la première chanteuse, avec une douceur et un charme incomparables ; la basse-taille les faisait ronfler d’une façon sonore. Et le prince, souriant avec bonhomie, sut arrêter d’un mot le zèle obséquieux de ses interprètes : « Appelez-moi simplement PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, leur dit-il ; ne suis-je point un artiste comme vous ? » J’ai recueilli cette belle parole ; le prince qui l’a dite aux artistes du Théâtre-Lyrique a dû avoir l’occasion de la redire aux artistes du Théâtre-Italien pendant les répétitions de la ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite….

Plût au ciel qu’il y eût à Paris beaucoup de princes aimant la musique et composant des opéras, ils auraient peut-être la pensée de se réunir et d’édifier à leurs frais un théâtre qui serait dirigé par un prince comme eux, où l’on ne jouerait que de la musique de prince ! Ce théâtre s’appellerait le théâtre des princes et serait magnifiquement subventionné par les compositeurs eux-mêmes, ce qui ne peut guère avoir lieu, sauf de rares exceptions, dans d’autres théâtres lyriques. Le théâtre des princes qui, naturellement serait construit au centre du quartier le plus aristocratique de Paris, pourrait se transformer à l’occasion en salle de concert et offrir l’hospitalité aux princes qui composent de la musique de chambre, des symphonies et des oratorios, aussi bien qu’aux princes qui composent des opéras. Alors on n’entendrait plus les musiciens sans qualités et sans titres se lamenter et pousser des clameurs chaque fois qu’un prince (je me sers de ce mot comme d’un titre générique) ferait exécuter au concert ou au théâtre une œuvre de sa composition. Eh quoi ! vous autorisez un prince à réunir des chanteurs et des instrumentistes, des gens du monde, des gens de lettres et des artistes, et même à installer un ballet dans celle salle que vous avez obstinément refusée aux plus grands et aux plus renommés d’entre nous ! Les compositeurs de profession attendent à la porte de vos théâtres subventionnés et font piteuse mine dans l’antichambre des directeurs, tandis qu’au prince on ouvre toutes les portes et on offre gracieusement les meilleurs interprètes, les plus belles voix ! Ainsi chante le chœur des mécontens, avec l’accent du découragement et l’amertume aux lèvres. Mais est-il juste que le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… soit atteint par de tels reproches ? Je ne le pense pas. A l’âge de vingt-deux ans, le petit-neveu du roi Stanislas entrait dans la carrière musicale par la double porte de la composition et du chant, car il chanta lui-même le rôle de ténor de Jean de ProcidaGiovanne da Procida (Jean de Procida)Giovanne da Procida (Jean de Procida), opera seria en trois actes sur un livret en italien de Giovanni Battista Niccolini mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre Standish de Florence le 25 novembre 1838. La partition en est perdue.Lire la suite…, son premier ouvrage, représenté pour la première fois au théâtre Standish, à Florence. Depuis, il donna successivement en Italie une dizaine d’opéras sérieux ou bouffons qui eurent des fortunes diverses, mais qui avaient établi sa réputation de compositeur avant qu’il n’arrivât en France, où il n’a fait que continuer le rêve commencé sous un autre climat. Le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, doué de cette fécondité qui n’est point rare chez les compositeurs italiens, a beaucoup produit et aurait produit bien davantage s’il avait pu consacrer à l’art de la composition les instans qu’il a donnés à la politique et à la diplomatie. Cependant, quatre théâtres subventionnés, l’Opéra, les Italiens, l’Opéra-Comique et le Théâtre-Lyrique, ont accueilli, dans l’espace de quelques années, avec un empressement justifié quelquefois par le succès, différens ouvrages du prince. L’Athénée et les Fantaisies-Parisiennes, moins favorisés jusqu’ici, attendent encore une de ces bluettes qu’écrit sans nul effort l’auteur de Don DesiderioDon DesiderioDon Desiderio, dramma giocoso italien en deux actes sur un livret du comte Giovanni Giraud mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé à Pise le 26 décembre 1840 et au Théâtre-Italien à Paris le 16 mars 1858.Lire la suite… et de Au Travers du murAu Travers du murAu Travers du mur, opéra-comique en un acte sur un livret de Henry de Saint-Georges mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 8 mai 1861.Lire la suite…. Et pour lui ce ne serait certainement pas déroger que de rechercher l’occasion d’être applaudi sur ces scènes mignonnes et secondaires, puisque RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, le compatriote et l’ami du prince, a donné aux Bouffes-Parisiens, pendant le règne de M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…, la partition de BruschinoBruschinoBruschino, opéra-bouffe en un acte sur un livret de Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges d’après le livret italien de Giuseppe Foppa mis en musique par Gioachino Rossini. L’œuvre fut créée au Théâtre des Bouffes-Parisiens le 28 décembre 1857.Lire la suite…. Mais Joseph Poniatowski ne veut pas qu’on l’accuse de se prodiguer : l’Opéra, le Théâtre-Italien, l’Opéra-Comique et le Théâtre-Lyrique, quand il est ouvert, suffisent à son ambition.

Voici la petite note qui a été envoyée à la presse la veille de la première représentation de la Contessina Contessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite…:

« Le titre de l’opéra nouveau du prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, qui va être représenté mardi au Théâtre impérial Italien, est définitivement la ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite… (la petite comtesse), et rend bien le sujet de la pièce. En effet, une jeune fille désire devenir comtesse, mais une autre jeune fille devient comtesse à sa place, sans y avoir jamais songé.

« La pièce est fort jolie, ce qui ne surprendra pas, quand on saura qu’elle est due à la collaboration de MM. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite… et AdonisAdenis-Colombeau, Jules dit Jules AdenisJules Adenis-Colombeau dit Jules Adenis (Paris, 28 juin 1821 – Paris, 7 février 1900), journaliste, librettiste et auteur dramatique. Il étudia au Collège royal de Bourbon puis fut engagé comme employé de la manufacture de Saint-Gobain tout en s’essayant au journalisme, de 1847 à 1849, danLire la suite…, et que les vers italiens sont de M. de Lauzières, un esprit facile qui réunit toute la finesse française à tout le sel napolitain.

« Quant à la musique, elle est tout simplement charmante. Elle coule de source ; elle abonde en motifs mélodieux et faciles que l’on croirait avoir déjà entendus dans quelque chef-d’œuvre venu d’Italie, et qui cependant sont bien neufs, bien originaux, bien au maître qui signe cette partition. Cette musique, si nous ne nous trompons, aura enfin le singulier privilège de plaire à tout le monde. Elle plait déjà à tous les artistes. Voici comment les rôles sont distribués :

SER ABOUDEO, banquier parvenu et ridicule, ScaleseScalese, RaffaeleRaffaele Scalese (Naples, ? 1800 – Paris, ? 1884), basse. Il débuta au milieu des années 1820, se produisant d’abord à Naples, où il créa Otto Mesi in due ore (Donizetti, 1827), puis à Rome, Turin et Venise. Il fit ses débuts au Théâtre de La Scala à Milan en 1836 dans La festa della rLire la suite… ;

HERMINIE, sa fille, qui veut être comtesse, Mme Tiberini Tiberini, MarioMario Tiberini (San Lorenzo in Campo/Marches, Italie, 8 septembre 1826 – Reggio Emilia, 16 octobre 1880), ténor. Il étudia à Rome avec Domenico Lucilla et à Naples avec Emanuele de Roxas. Il débuta au Théâtre Argentina de Rome dans Semiramide (Rossini) en 1851. Il se produisit dans plusieurLire la suite…;

CORRADO, qui ne veut pas l’épouser, M. Tiberini Tiberini, MarioMario Tiberini (San Lorenzo in Campo/Marches, Italie, 8 septembre 1826 – Reggio Emilia, 16 octobre 1880), ténor. Il étudia à Rome avec Domenico Lucilla et à Naples avec Emanuele de Roxas. Il débuta au Théâtre Argentina de Rome dans Semiramide (Rossini) en 1851. Il se produisit dans plusieurLire la suite…;

LA COMTESSE, sa mère, qui désire ce mariage, Mlle Rosello ;

ALFREDO, qui aime et finit par épouser Herminie, sa cousine, M. Verger ;

STELLA D’AMALFI, personnage muet, Mlle Urban ;

BENEDETTO, jeune matelot, Mlle Grossi.

« Cet ouvrage ne sera, selon toute probabilité, donné qu’une fois, vu la clôture de la saison d’abonnement, etc. »

Mais, à la demande des abonnés, il y a eu une seconde représentation de la Contessina.Contessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite…

Cette petite note, qui émane sans doute de la direction du Théâtre-Italien, est un chef-d’œuvre de bon goût, d’ironie et de style : l’auteur a été vraiment trop modeste en ne la signant pas. Elle ne laisse absolument rien à faire, rien à dire à la critique, et on pourrait souhaiter qu’en certaines occasions les directeurs de théâtres eussent recours à ce même procédé, dont je n’ai pas besoin de faire ressortir tous les avantages.

Mlle Urban, personnage muet, est une belle Viennoise à l’œil bleu, à la taille souple, aux bras arrondis. Elle mime avec beaucoup d’intelligence et de naturel ; ses gestes sont sobres et expressifs. Au dénoûment, Stella d’Amalfi recouvre la parole et ne pousse qu’un cri, un seul et c’est assez.

M. le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, qui connaît toute ma sympathie pour sa personne, toute mon estime pour son talent, me pardonnera de renvoyer à la saison prochaine le plaisir d’analyser sa partition : on la reprendra infailliblement aussitôt que le Théâtre-Italien aura rouvert ses portes. Il n’y a qu’un prince qui écrirait un ouvrage en trois actes destinés à être joué seulement deux fois, et Joseph Poniatowski est avant tout un artiste.

La direction de l’Opéra-Comique, en nous conviant à la première représentation de la PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite…, ne nous a pas envoyé d’avance le compte-rendu de la pièce. L’innovation du Théâtre-Italien trouvera probablement des imitateurs, mais il faut y mettre le temps nécessaire : les bonnes habitudes ne se prennent pas en un jour. Il n’était cependant pas beaucoup plus difficile de faire l’analyse de la PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite… que celle de la ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite…. Seulement on n’aurait guère pu dire de la pièce de l’Opéra-Comique ce qu’on a dit de celle du Théâtre-Italien : « Le titre de l’opéra nouveau rend bien le sujet de la pièce. » Un titre préférable à celui de la PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite… eût été le Pâté de grives ou bien les Péchés du mari. On a craint que le Pâté de grives ne rappelât le Pâté d’anguillesPâté d’anguille, LeLe Pâté d’anguille, conte en vers de Jean de la Fontaine publié dans le premier recueil de Contes et nouvelles en 1665. C’est le 17e texte de ce volume.Lire la suite… à ceux qui ont lu les contes de La FontaineLa Fontaine, Jean deJean de La Fontaine (Château-Thierry, 9 juillet 1621 – Paris, 13 avril 1695), poète. Il est renommé pour ses fables et dans une moindre mesure pour ses contes, qui ont cependant inspiré plusieurs opéras-comiques dont Le Magnifique (Grétry, 1773), Le Frère Philippe (Dourlen, 1818) et La ColoLire la suite… et ne les ont point oubliés ; mais les Péchés du mari étaient le véritable titre de l’opérette de MM. Henri MeilhacMeilhac, HenriHenri Meilhac (Paris, 21 février 1831 – Paris, 6 juillet 1897), dessinateur, auteur dramatique et librettiste. Après des études au Lycée Louis-le-Grand, il devint dessinateur au Journal pour rire de 1852 à 1855 sous le pseudonyme de Thalin. En 1860, il rencontra Ludovic Halévy avec lequel ilLire la suite… et William Busnach, deux hommes d’esprit auxquels on a bien rarement dit qu’ils prendraient leur revanche.

Le seigneur Torrillo a mangé du pâté de grives ; il en a trop mangé ; si bien que,

Lorsque tout passe sur la terre,

Lui seul ne passe pas !

Recueilli dans la maison de son frère, sorte de Basile défroqué, le pauvre homme gémit sur un lit de douleur et fait son examen de conscience. Il a tant péché dans sa vie ! Les souffrances qu’il endure ne seraient-elles point une punition du ciel ? Si quelque âme charitable faisait pénitence pour lui, Torrillo serait sauvé. Perrico le valet, est dépêché auprès de Teresita, et lui demande si, sans aller aussi loin que les veuves du Malabar, elle ne voudrait point s’imposer dans la retraite une longue pénitence qui rendrait infailliblement la santé à son mari. Teresita refuse ; mais un second émissaire arrive auprès d’elle qui se fait fort de la décider. C’est Eugénio, neveu de Torrillo. Il a vingt ans, l’air ingénu, la voix douce et des façons de jeune séminariste qui ne déplaisent point à la dame. Elle trouve qu’en la compagnie de ce jouvenceau la pénitence serait bonne. Otez-moi donc mon corsage, lui dit-elle car dès à présent je veux me revêtir de la robe blanche, emblème d’innocence et de chasteté. Eugénio frémit au contact de ces belles épaules et de ces bras nus (les bras et les épaules de Mlle Cico),

Pour un moraliste,

Pouvais-je prévoir

Qu’il faudrait ce soir

Être camériste ?

On se déshabille bien plus que cela dans Fra-Diavolo, et pour un corsage qui tombe la pudeur des habituées de l’Opéra-Comique ne s’est point effarouchée. La toilette finie, il ne s’agit plus, comme bien on pense, d’aller s’agenouiller dans un couvent, de porter le cilice et de se barbouiller de cendres. Malheureusement Torrillo guérit au moment où Teresita et Eugénio formaient les plus doux projets d’amour et d’enlèvement : le rêve a été trop court, mais Teresita ne perd pas tout espoir de le continuer :

Venez avec moi,

Dit-elle à son neveu,

Vous serez officier dans les gardes du roi ;

Ce métier vous va mieux que l’autre.

Quelques personnes ont regretté, pendant la scène de la voilette, qu’on n’ait pas donné à Mlle Rose [Rôze]Ponsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… le rôle de Teresita.

Ce libretto, dont je louerai la simplicité et l’esprit, eût été un vrai régal pour un prix de Rome. Mme de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… (ici encore il faut remarquer la discrétion de l’affiche), n’ayant fait aucun stage ni sur les bancs du Conservatoire ni sous les frais ombrages de la villa Médicis, ne doit qu’à son talent la faveur qu’elle a obtenue de MM. les directeurs de l’Opéra-Comique. On sait combien MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et RittRitt, Jean-EugèneJean-Eugène Ritt (Paris, 23 mars 1817 – Paris, 11 mars 1898), acteur et directeur de théâtre. Bien que né à Paris, il fut élevé à Strasbourg. Il revint dans la capitale en 1834, pour jouer au théâtre sur les scènes des environs de Paris. En 1840, il fut engagé comme acteur au ThéâtreLire la suite… ont à cœur la prospérité de leur théâtre et quel souci ils prennent de leurs intérêts. En ce genre ce sont des directeurs modèles. Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… a beau être une femme charmante et du meilleur monde, ce n’est pas par pure galanterie que MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et RittRitt, Jean-EugèneJean-Eugène Ritt (Paris, 23 mars 1817 – Paris, 11 mars 1898), acteur et directeur de théâtre. Bien que né à Paris, il fut élevé à Strasbourg. Il revint dans la capitale en 1834, pour jouer au théâtre sur les scènes des environs de Paris. En 1840, il fut engagé comme acteur au ThéâtreLire la suite… ont fait bon accueil à son petit opéra. Les salons parisiens connaissent les gracieuses mélodies de Mme la vicomtesse de Grandval Grandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite…; les fidèles de l’église de la Madeleine ont écouté plus d’une fois avec recueillement ses hymnes inspirées ; l’Athénée, au milieu des éclats de rire de Fleur-de-ThéFleur-de-ThéFleur-de-Thé, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Chivot et Alfred Duru mis en musique par Charles Lecocq et créé au Théâtre de l’Athénée de Paris le 11 avril 1868.Lire la suite…, succédant aux graves accens de l’oratorio et de la symphonie, à la parole éloquente des orateurs, se souvient d’une messe, œuvre de grand style ; le Théâtre-Lyrique compte parmi ses meilleures soirées les représentations des Amoureux de Rosa [Les Fiancés de RosaFiancés de Rosa, LesLes Fiancés de Rosa, opéra-comique en un acte sur un livret d’Adolphe Choler mis en musique par Clémence Valgran, pseudonyme de la comtesse Clémence de Grandval, et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 1er mai 1863.Lire la suite…], et le théâtre de Bade, en ses beaux jours, en ce temps regretté où les compositeurs français connaissaient le chemin de l’allée de Lichtenthal, voulut offrir aussi à Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… la fleur de ses interprètes et son excellent orchestre. Comme le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… a donc vu s’étendre peu à peu le rayon de sa renommée, et les difficultés s’aplanir devant elle. Le succès de la PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite… lui rendra plus facile encore la voie où se rencontrent les grandes œuvres et que les véritables artistes aiment à parcourir.

Dès les premières mesures de l’ouverture, on devine une main habile et expérimentée ; de fines harmonies, une instrumentation soignée, d’ingénieux détails et un charmant coloris donnent à cette introduction une valeur incontestable. Mais la fin de l’ouverture ne vaut pas le commencement. On a fort applaudi les couplets de Perrico, couplets francs d’allure, bien rythmés, et dont le cachet quelque peu rétrospectif n’exclut point l’originalité.

L’entrée d’Eugénio est charmante ; une mélodie onctueuse et douce précède un charmant petit trio après lequel Teresita, débarrassée de la présence de Perrico, explique à son neveu certains mystères qu’on ne lui a point enseignés au séminaire de Cordoue :

Si Dieu créa la jeunesse et l’amour,

C’est qu’il lui plait qu’on soit jeune et qu’on aime

La coda de ce duo est en mouvement de valse ; le rythme ternaire qui domine dans l’opérette de Mme de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… est suffisamment justifié par la couleur espagnole du sujet, ainsi que l’emploi du tambour de basque ; c’est presque une preuve de bon goût que de ne pas être allé jusqu’aux castagnettes. La scène de la toilette est parfaitement traitée. Au moment où les yeux d’Eugénio s’illuminent à la vue des charmes de Teresita, un homme d’esprit a demandé avec beaucoup d’à-propos : « Pourquoi n’a-t-on pas appelé cette pièce : le Premier Jour de bonheur ? Je réserve tous mes éloges, tous mes complimens pour le trio syllabique qui suit. Voilà un morceau excellent, aussi remarquable par la facture que par l’invention mélodique. C’est là que la personnalité charmante et tout à fait distinguée du compositeur féminin se dégage complètement.

Les œuvres de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, très appréciées dans le monde, répandent autour d’elles un parfum dont s’imprègnent particulièrement les natures délicates. Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… ne peut cacher sa vive sympathie pour l’auteur de FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite…, de MireilleMireilleMireille, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 19 mars 1864.Lire la suite… et de RoméoRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…. Certes je ne lui en fais point un reproche ; nous avons tous subi plus ou moins l’influence de nos maîtres préférés.

Maintenant je voudrais parler de la PassionPassion selon Saint-MatthieuPassion selon Saint-Matthieu, BWV 244, oratorio en deux parties pour solistes, double chœur et double orchestre sur un livret en allemand de Picander, pseudonyme de Christian Friedrich Henrici, d’après les chapitres 26 et 27 de l’Evangile selon Saint-Matthieu mis en musique par Johann SebastiaLire la suite… de BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite…, dont la première partie a été exécutée deux fois déjà dans l’église Sainte-Geneviève ; mais j’aurais beau me recueillir, je ne pourrais traiter aujourd’hui un sujet si élevé. Mme de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… sait aussi bien que moi combien est grande la distance qui sépare le Panthéon du théâtre du l’Opéra-Comique.

E. REYER.

Le Journal des Débats, 17 mai 1868 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU  17 MAI 1868.

REVUE MUSICALE.

Théâtre-Italien : La ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite…, opéra semi-seria en trois actes, paroles italiennes de M. de Lauzières (d’après un livret de MM. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite… et Jules AdenisAdenis-Colombeau, Jules dit Jules AdenisJules Adenis-Colombeau dit Jules Adenis (Paris, 28 juin 1821 – Paris, 7 février 1900), journaliste, librettiste et auteur dramatique. Il étudia au Collège royal de Bourbon puis fut engagé comme employé de la manufacture de Saint-Gobain tout en s’essayant au journalisme, de 1847 à 1849, danLire la suite…), musique de Joseph Poniatowski. — Fermeture du Théâtre-Lyrique et du théâtre de la Renaissance. — Théâtre de l’Opéra-Comique : La PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite…, un acte de MM. Henri MeilhacMeilhac, HenriHenri Meilhac (Paris, 21 février 1831 – Paris, 6 juillet 1897), dessinateur, auteur dramatique et librettiste. Après des études au Lycée Louis-le-Grand, il devint dessinateur au Journal pour rire de 1852 à 1855 sous le pseudonyme de Thalin. En 1860, il rencontra Ludovic Halévy avec lequel ilLire la suite… et W. BusnachBusnach, William-BertrandWilliam-Bertrand Busnach (Paris, 7 mars 1832 – Paris, 20 janvier 1907), écrivain, auteur dramatique et librettiste. Il était né dans une famille juive algérienne apparentée à celle du compositeur Fromental Halévy, dont l’épouse était sa tante maternelle. Il occupa d’abord un emploi daLire la suite…, musique de Mme de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite…. La PassionPassion selon Saint-MatthieuPassion selon Saint-Matthieu, BWV 244, oratorio en deux parties pour solistes, double chœur et double orchestre sur un livret en allemand de Picander, pseudonyme de Christian Friedrich Henrici, d’après les chapitres 26 et 27 de l’Evangile selon Saint-Matthieu mis en musique par Johann SebastiaLire la suite…, de Jean-Sébastien BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite….

Ce n’est ni comme prince ni comme sénateur que M. le sénateur prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… veut être jugé par le public, et pour qu’il n’y ait ni équivoque ni malentendu à ce sujet, l’affiche a pris soin d’annoncer que la musique de la ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite… est de Joseph Poniatowski, tout court. Joseph Poniatowski est d’ailleurs assez musicien pour pouvoir se passer de sa qualité de sénateur et de son titre de prince. Il a prouvé déjà, et il vient de prouver encore une fois qu’il savait son métier comme tant d’autres, et même mieux que beaucoup d’autres qui se prétendent plus musiciens que lui, peut-être parce qu’ils ne sont ni sénateurs ni princes. Un prince, plus réellement prince que M. le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, puisqu’il a une principauté et qu’il la gouverne à la très grande satisfaction de ses sujets, emploie aussi ses loisirs à composer de la musique ; aidé de son maître de chapelle, il écrit des opéras allemands comme le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… écrit des opéras italiens, avec cette différence cependant que le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… écrit les siens sans le secours de personne. Eh ! bien, ce prince, ami des arts, que l’on a accueilli assez dédaigneusement à Paris lorsqu’il y a produit sur notre première scène lyrique un échantillon de ses œuvres, ne vaut-il pas mieux que cet autre prince, aujourd’hui dépouillé de son duché, qui menait ses lévriers au théâtre et les faisait aboyer au moment où telle chanteuse qui lui avait été cruelle chantait une cavatine ? Il faut donc encourager les princes qui cultivent les arts, et la musique particulièrement ; cela les rend meilleurs et plus familiers avec les artistes :

Wo man singt da lasst euch ruhig nieder :

Boese menschen haben keine Lieder.

(Asseyons-nous avec confiance au foyer où l’on chante: les hommes méchans n’ont pas de chansons).

Quand le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… faisait répéter au Théâtre-Lyrique un petit opéra intitulé : Au Travers du murAu Travers du murAu Travers du mur, opéra-comique en un acte sur un livret de Henry de Saint-Georges mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 8 mai 1861.Lire la suite…, on entendait dans la coulisse les mots prince et Excellence prononcés sur tous les tons, avec les inflexions de voix les plus respectueuses et les plus variées : le ténor les articulait en voix de fausset ; la première chanteuse, avec une douceur et un charme incomparables ; la basse-taille les faisait ronfler d’une façon sonore. Et le prince, souriant avec bonhomie, sut arrêter d’un mot le zèle obséquieux de ses interprètes : « Appelez-moi simplement PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, leur dit-il ; ne suis-je point un artiste comme vous ? » J’ai recueilli cette belle parole ; le prince qui l’a dite aux artistes du Théâtre-Lyrique a dû avoir l’occasion de la redire aux artistes du Théâtre-Italien pendant les répétitions de la ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite….

Plût au ciel qu’il y eût à Paris beaucoup de princes aimant la musique et composant des opéras, ils auraient peut-être la pensée de se réunir et d’édifier à leurs frais un théâtre qui serait dirigé par un prince comme eux, où l’on ne jouerait que de la musique de prince ! Ce théâtre s’appellerait le théâtre des princes et serait magnifiquement subventionné par les compositeurs eux-mêmes, ce qui ne peut guère avoir lieu, sauf de rares exceptions, dans d’autres théâtres lyriques. Le théâtre des princes qui, naturellement serait construit au centre du quartier le plus aristocratique de Paris, pourrait se transformer à l’occasion en salle de concert et offrir l’hospitalité aux princes qui composent de la musique de chambre, des symphonies et des oratorios, aussi bien qu’aux princes qui composent des opéras. Alors on n’entendrait plus les musiciens sans qualités et sans titres se lamenter et pousser des clameurs chaque fois qu’un prince (je me sers de ce mot comme d’un titre générique) ferait exécuter au concert ou au théâtre une œuvre de sa composition. Eh quoi ! vous autorisez un prince à réunir des chanteurs et des instrumentistes, des gens du monde, des gens de lettres et des artistes, et même à installer un ballet dans celle salle que vous avez obstinément refusée aux plus grands et aux plus renommés d’entre nous ! Les compositeurs de profession attendent à la porte de vos théâtres subventionnés et font piteuse mine dans l’antichambre des directeurs, tandis qu’au prince on ouvre toutes les portes et on offre gracieusement les meilleurs interprètes, les plus belles voix ! Ainsi chante le chœur des mécontens, avec l’accent du découragement et l’amertume aux lèvres. Mais est-il juste que le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite… soit atteint par de tels reproches ? Je ne le pense pas. A l’âge de vingt-deux ans, le petit-neveu du roi Stanislas entrait dans la carrière musicale par la double porte de la composition et du chant, car il chanta lui-même le rôle de ténor de Jean de ProcidaGiovanne da Procida (Jean de Procida)Giovanne da Procida (Jean de Procida), opera seria en trois actes sur un livret en italien de Giovanni Battista Niccolini mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre Standish de Florence le 25 novembre 1838. La partition en est perdue.Lire la suite…, son premier ouvrage, représenté pour la première fois au théâtre Standish, à Florence. Depuis, il donna successivement en Italie une dizaine d’opéras sérieux ou bouffons qui eurent des fortunes diverses, mais qui avaient établi sa réputation de compositeur avant qu’il n’arrivât en France, où il n’a fait que continuer le rêve commencé sous un autre climat. Le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, doué de cette fécondité qui n’est point rare chez les compositeurs italiens, a beaucoup produit et aurait produit bien davantage s’il avait pu consacrer à l’art de la composition les instans qu’il a donnés à la politique et à la diplomatie. Cependant, quatre théâtres subventionnés, l’Opéra, les Italiens, l’Opéra-Comique et le Théâtre-Lyrique, ont accueilli, dans l’espace de quelques années, avec un empressement justifié quelquefois par le succès, différens ouvrages du prince. L’Athénée et les Fantaisies-Parisiennes, moins favorisés jusqu’ici, attendent encore une de ces bluettes qu’écrit sans nul effort l’auteur de Don DesiderioDon DesiderioDon Desiderio, dramma giocoso italien en deux actes sur un livret du comte Giovanni Giraud mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé à Pise le 26 décembre 1840 et au Théâtre-Italien à Paris le 16 mars 1858.Lire la suite… et de Au Travers du murAu Travers du murAu Travers du mur, opéra-comique en un acte sur un livret de Henry de Saint-Georges mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 8 mai 1861.Lire la suite…. Et pour lui ce ne serait certainement pas déroger que de rechercher l’occasion d’être applaudi sur ces scènes mignonnes et secondaires, puisque RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, le compatriote et l’ami du prince, a donné aux Bouffes-Parisiens, pendant le règne de M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…, la partition de BruschinoBruschinoBruschino, opéra-bouffe en un acte sur un livret de Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges d’après le livret italien de Giuseppe Foppa mis en musique par Gioachino Rossini. L’œuvre fut créée au Théâtre des Bouffes-Parisiens le 28 décembre 1857.Lire la suite…. Mais Joseph Poniatowski ne veut pas qu’on l’accuse de se prodiguer : l’Opéra, le Théâtre-Italien, l’Opéra-Comique et le Théâtre-Lyrique, quand il est ouvert, suffisent à son ambition.

Voici la petite note qui a été envoyée à la presse la veille de la première représentation de la Contessina Contessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite…:

« Le titre de l’opéra nouveau du prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, qui va être représenté mardi au Théâtre impérial Italien, est définitivement la ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite… (la petite comtesse), et rend bien le sujet de la pièce. En effet, une jeune fille désire devenir comtesse, mais une autre jeune fille devient comtesse à sa place, sans y avoir jamais songé.

« La pièce est fort jolie, ce qui ne surprendra pas, quand on saura qu’elle est due à la collaboration de MM. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite… et AdonisAdenis-Colombeau, Jules dit Jules AdenisJules Adenis-Colombeau dit Jules Adenis (Paris, 28 juin 1821 – Paris, 7 février 1900), journaliste, librettiste et auteur dramatique. Il étudia au Collège royal de Bourbon puis fut engagé comme employé de la manufacture de Saint-Gobain tout en s’essayant au journalisme, de 1847 à 1849, danLire la suite…, et que les vers italiens sont de M. de Lauzières, un esprit facile qui réunit toute la finesse française à tout le sel napolitain.

« Quant à la musique, elle est tout simplement charmante. Elle coule de source ; elle abonde en motifs mélodieux et faciles que l’on croirait avoir déjà entendus dans quelque chef-d’œuvre venu d’Italie, et qui cependant sont bien neufs, bien originaux, bien au maître qui signe cette partition. Cette musique, si nous ne nous trompons, aura enfin le singulier privilège de plaire à tout le monde. Elle plait déjà à tous les artistes. Voici comment les rôles sont distribués :

SER ABOUDEO, banquier parvenu et ridicule, ScaleseScalese, RaffaeleRaffaele Scalese (Naples, ? 1800 – Paris, ? 1884), basse. Il débuta au milieu des années 1820, se produisant d’abord à Naples, où il créa Otto Mesi in due ore (Donizetti, 1827), puis à Rome, Turin et Venise. Il fit ses débuts au Théâtre de La Scala à Milan en 1836 dans La festa della rLire la suite… ;

HERMINIE, sa fille, qui veut être comtesse, Mme Tiberini Tiberini, MarioMario Tiberini (San Lorenzo in Campo/Marches, Italie, 8 septembre 1826 – Reggio Emilia, 16 octobre 1880), ténor. Il étudia à Rome avec Domenico Lucilla et à Naples avec Emanuele de Roxas. Il débuta au Théâtre Argentina de Rome dans Semiramide (Rossini) en 1851. Il se produisit dans plusieurLire la suite…;

CORRADO, qui ne veut pas l’épouser, M. Tiberini Tiberini, MarioMario Tiberini (San Lorenzo in Campo/Marches, Italie, 8 septembre 1826 – Reggio Emilia, 16 octobre 1880), ténor. Il étudia à Rome avec Domenico Lucilla et à Naples avec Emanuele de Roxas. Il débuta au Théâtre Argentina de Rome dans Semiramide (Rossini) en 1851. Il se produisit dans plusieurLire la suite…;

LA COMTESSE, sa mère, qui désire ce mariage, Mlle Rosello ;

ALFREDO, qui aime et finit par épouser Herminie, sa cousine, M. Verger ;

STELLA D’AMALFI, personnage muet, Mlle Urban ;

BENEDETTO, jeune matelot, Mlle Grossi.

« Cet ouvrage ne sera, selon toute probabilité, donné qu’une fois, vu la clôture de la saison d’abonnement, etc. »

Mais, à la demande des abonnés, il y a eu une seconde représentation de la Contessina.Contessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite…

Cette petite note, qui émane sans doute de la direction du Théâtre-Italien, est un chef-d’œuvre de bon goût, d’ironie et de style : l’auteur a été vraiment trop modeste en ne la signant pas. Elle ne laisse absolument rien à faire, rien à dire à la critique, et on pourrait souhaiter qu’en certaines occasions les directeurs de théâtres eussent recours à ce même procédé, dont je n’ai pas besoin de faire ressortir tous les avantages.

Mlle Urban, personnage muet, est une belle Viennoise à l’œil bleu, à la taille souple, aux bras arrondis. Elle mime avec beaucoup d’intelligence et de naturel ; ses gestes sont sobres et expressifs. Au dénoûment, Stella d’Amalfi recouvre la parole et ne pousse qu’un cri, un seul et c’est assez.

M. le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, qui connaît toute ma sympathie pour sa personne, toute mon estime pour son talent, me pardonnera de renvoyer à la saison prochaine le plaisir d’analyser sa partition : on la reprendra infailliblement aussitôt que le Théâtre-Italien aura rouvert ses portes. Il n’y a qu’un prince qui écrirait un ouvrage en trois actes destinés à être joué seulement deux fois, et Joseph Poniatowski est avant tout un artiste.

La direction de l’Opéra-Comique, en nous conviant à la première représentation de la PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite…, ne nous a pas envoyé d’avance le compte-rendu de la pièce. L’innovation du Théâtre-Italien trouvera probablement des imitateurs, mais il faut y mettre le temps nécessaire : les bonnes habitudes ne se prennent pas en un jour. Il n’était cependant pas beaucoup plus difficile de faire l’analyse de la PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite… que celle de la ContessinaContessina, LaLa Contessina, opéra semi-seria en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après un livret en français de Henri de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé au Théâtre-Italien de Paris le 28 avril 1868.Lire la suite…. Seulement on n’aurait guère pu dire de la pièce de l’Opéra-Comique ce qu’on a dit de celle du Théâtre-Italien : « Le titre de l’opéra nouveau rend bien le sujet de la pièce. » Un titre préférable à celui de la PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite… eût été le Pâté de grives ou bien les Péchés du mari. On a craint que le Pâté de grives ne rappelât le Pâté d’anguillesPâté d’anguille, LeLe Pâté d’anguille, conte en vers de Jean de la Fontaine publié dans le premier recueil de Contes et nouvelles en 1665. C’est le 17e texte de ce volume.Lire la suite… à ceux qui ont lu les contes de La FontaineLa Fontaine, Jean deJean de La Fontaine (Château-Thierry, 9 juillet 1621 – Paris, 13 avril 1695), poète. Il est renommé pour ses fables et dans une moindre mesure pour ses contes, qui ont cependant inspiré plusieurs opéras-comiques dont Le Magnifique (Grétry, 1773), Le Frère Philippe (Dourlen, 1818) et La ColoLire la suite… et ne les ont point oubliés ; mais les Péchés du mari étaient le véritable titre de l’opérette de MM. Henri MeilhacMeilhac, HenriHenri Meilhac (Paris, 21 février 1831 – Paris, 6 juillet 1897), dessinateur, auteur dramatique et librettiste. Après des études au Lycée Louis-le-Grand, il devint dessinateur au Journal pour rire de 1852 à 1855 sous le pseudonyme de Thalin. En 1860, il rencontra Ludovic Halévy avec lequel ilLire la suite… et William Busnach, deux hommes d’esprit auxquels on a bien rarement dit qu’ils prendraient leur revanche.

Le seigneur Torrillo a mangé du pâté de grives ; il en a trop mangé ; si bien que,

Lorsque tout passe sur la terre,

Lui seul ne passe pas !

Recueilli dans la maison de son frère, sorte de Basile défroqué, le pauvre homme gémit sur un lit de douleur et fait son examen de conscience. Il a tant péché dans sa vie ! Les souffrances qu’il endure ne seraient-elles point une punition du ciel ? Si quelque âme charitable faisait pénitence pour lui, Torrillo serait sauvé. Perrico le valet, est dépêché auprès de Teresita, et lui demande si, sans aller aussi loin que les veuves du Malabar, elle ne voudrait point s’imposer dans la retraite une longue pénitence qui rendrait infailliblement la santé à son mari. Teresita refuse ; mais un second émissaire arrive auprès d’elle qui se fait fort de la décider. C’est Eugénio, neveu de Torrillo. Il a vingt ans, l’air ingénu, la voix douce et des façons de jeune séminariste qui ne déplaisent point à la dame. Elle trouve qu’en la compagnie de ce jouvenceau la pénitence serait bonne. Otez-moi donc mon corsage, lui dit-elle car dès à présent je veux me revêtir de la robe blanche, emblème d’innocence et de chasteté. Eugénio frémit au contact de ces belles épaules et de ces bras nus (les bras et les épaules de Mlle Cico),

Pour un moraliste,

Pouvais-je prévoir

Qu’il faudrait ce soir

Être camériste ?

On se déshabille bien plus que cela dans Fra-Diavolo, et pour un corsage qui tombe la pudeur des habituées de l’Opéra-Comique ne s’est point effarouchée. La toilette finie, il ne s’agit plus, comme bien on pense, d’aller s’agenouiller dans un couvent, de porter le cilice et de se barbouiller de cendres. Malheureusement Torrillo guérit au moment où Teresita et Eugénio formaient les plus doux projets d’amour et d’enlèvement : le rêve a été trop court, mais Teresita ne perd pas tout espoir de le continuer :

Venez avec moi,

Dit-elle à son neveu,

Vous serez officier dans les gardes du roi ;

Ce métier vous va mieux que l’autre.

Quelques personnes ont regretté, pendant la scène de la voilette, qu’on n’ait pas donné à Mlle Rose [Rôze]Ponsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… le rôle de Teresita.

Ce libretto, dont je louerai la simplicité et l’esprit, eût été un vrai régal pour un prix de Rome. Mme de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… (ici encore il faut remarquer la discrétion de l’affiche), n’ayant fait aucun stage ni sur les bancs du Conservatoire ni sous les frais ombrages de la villa Médicis, ne doit qu’à son talent la faveur qu’elle a obtenue de MM. les directeurs de l’Opéra-Comique. On sait combien MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et RittRitt, Jean-EugèneJean-Eugène Ritt (Paris, 23 mars 1817 – Paris, 11 mars 1898), acteur et directeur de théâtre. Bien que né à Paris, il fut élevé à Strasbourg. Il revint dans la capitale en 1834, pour jouer au théâtre sur les scènes des environs de Paris. En 1840, il fut engagé comme acteur au ThéâtreLire la suite… ont à cœur la prospérité de leur théâtre et quel souci ils prennent de leurs intérêts. En ce genre ce sont des directeurs modèles. Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… a beau être une femme charmante et du meilleur monde, ce n’est pas par pure galanterie que MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et RittRitt, Jean-EugèneJean-Eugène Ritt (Paris, 23 mars 1817 – Paris, 11 mars 1898), acteur et directeur de théâtre. Bien que né à Paris, il fut élevé à Strasbourg. Il revint dans la capitale en 1834, pour jouer au théâtre sur les scènes des environs de Paris. En 1840, il fut engagé comme acteur au ThéâtreLire la suite… ont fait bon accueil à son petit opéra. Les salons parisiens connaissent les gracieuses mélodies de Mme la vicomtesse de Grandval Grandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite…; les fidèles de l’église de la Madeleine ont écouté plus d’une fois avec recueillement ses hymnes inspirées ; l’Athénée, au milieu des éclats de rire de Fleur-de-ThéFleur-de-ThéFleur-de-Thé, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Chivot et Alfred Duru mis en musique par Charles Lecocq et créé au Théâtre de l’Athénée de Paris le 11 avril 1868.Lire la suite…, succédant aux graves accens de l’oratorio et de la symphonie, à la parole éloquente des orateurs, se souvient d’une messe, œuvre de grand style ; le Théâtre-Lyrique compte parmi ses meilleures soirées les représentations des Amoureux de Rosa [Les Fiancés de RosaFiancés de Rosa, LesLes Fiancés de Rosa, opéra-comique en un acte sur un livret d’Adolphe Choler mis en musique par Clémence Valgran, pseudonyme de la comtesse Clémence de Grandval, et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 1er mai 1863.Lire la suite…], et le théâtre de Bade, en ses beaux jours, en ce temps regretté où les compositeurs français connaissaient le chemin de l’allée de Lichtenthal, voulut offrir aussi à Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… la fleur de ses interprètes et son excellent orchestre. Comme le prince PoniatowskiPoniatowski, Joseph Michel Francois Xavier Jean, PrinceJoseph Michel François Xavier Jean Poniatowski (Rome, 20 février 1816 – Londres, 3 juillet 1873), prince, sénateur et compositeur. Fils naturel de Stanislas Poniatowski et de Cassandra Luci (il fut reconnu en 1822). Après des études en Toscane, il débuta sa carrière à Florence en 1838 commLire la suite…, Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… a donc vu s’étendre peu à peu le rayon de sa renommée, et les difficultés s’aplanir devant elle. Le succès de la PénitentePénitente, LaLa Pénitente, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri Meilhac et William Busnach mis en musique par la comtesse Clémence de Grandval et créé à l’Opéra-Comique le 13 mai 1868. A l’origine le titre du livret était Les Péchés du mari.Lire la suite… lui rendra plus facile encore la voie où se rencontrent les grandes œuvres et que les véritables artistes aiment à parcourir.

Dès les premières mesures de l’ouverture, on devine une main habile et expérimentée ; de fines harmonies, une instrumentation soignée, d’ingénieux détails et un charmant coloris donnent à cette introduction une valeur incontestable. Mais la fin de l’ouverture ne vaut pas le commencement. On a fort applaudi les couplets de Perrico, couplets francs d’allure, bien rythmés, et dont le cachet quelque peu rétrospectif n’exclut point l’originalité.

L’entrée d’Eugénio est charmante ; une mélodie onctueuse et douce précède un charmant petit trio après lequel Teresita, débarrassée de la présence de Perrico, explique à son neveu certains mystères qu’on ne lui a point enseignés au séminaire de Cordoue :

Si Dieu créa la jeunesse et l’amour,

C’est qu’il lui plait qu’on soit jeune et qu’on aime

La coda de ce duo est en mouvement de valse ; le rythme ternaire qui domine dans l’opérette de Mme de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… est suffisamment justifié par la couleur espagnole du sujet, ainsi que l’emploi du tambour de basque ; c’est presque une preuve de bon goût que de ne pas être allé jusqu’aux castagnettes. La scène de la toilette est parfaitement traitée. Au moment où les yeux d’Eugénio s’illuminent à la vue des charmes de Teresita, un homme d’esprit a demandé avec beaucoup d’à-propos : « Pourquoi n’a-t-on pas appelé cette pièce : le Premier Jour de bonheur ? Je réserve tous mes éloges, tous mes complimens pour le trio syllabique qui suit. Voilà un morceau excellent, aussi remarquable par la facture que par l’invention mélodique. C’est là que la personnalité charmante et tout à fait distinguée du compositeur féminin se dégage complètement.

Les œuvres de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, très appréciées dans le monde, répandent autour d’elles un parfum dont s’imprègnent particulièrement les natures délicates. Mme la vicomtesse de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… ne peut cacher sa vive sympathie pour l’auteur de FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite…, de MireilleMireilleMireille, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 19 mars 1864.Lire la suite… et de RoméoRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…. Certes je ne lui en fais point un reproche ; nous avons tous subi plus ou moins l’influence de nos maîtres préférés.

Maintenant je voudrais parler de la PassionPassion selon Saint-MatthieuPassion selon Saint-Matthieu, BWV 244, oratorio en deux parties pour solistes, double chœur et double orchestre sur un livret en allemand de Picander, pseudonyme de Christian Friedrich Henrici, d’après les chapitres 26 et 27 de l’Evangile selon Saint-Matthieu mis en musique par Johann SebastiaLire la suite… de BachBach, Jean-SebastienJohann Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1685 – Leipzig, 28 juillet 1750), organiste et compositeur. Il fut nommé organiste à la Neue Kirche d’Arnstadt de 1703 à 1707. Ses premières œuvres pour orgue datent de cette époque. Il devint organiste à la Blasiuskirche de Mulhausen en 1707 et éLire la suite…, dont la première partie a été exécutée deux fois déjà dans l’église Sainte-Geneviève ; mais j’aurais beau me recueillir, je ne pourrais traiter aujourd’hui un sujet si élevé. Mme de GrandvalGrandval, Marie-Félicie-Clémence deMarie-Félicie-Clémence de Grandval née de Reiset (Saint-Rémy-des-Monts/Sarthe, 21 janvier 1830 – Paris, 15 janvier 1907), compositeur. Elle étudia auprès de Friedrich von Flotow et de Camille Saint-Saëns, avant de composer des ouvrages pour la scène, notamment Le Sou de Lise (Bouffes-ParisiLire la suite… sait aussi bien que moi combien est grande la distance qui sépare le Panthéon du théâtre du l’Opéra-Comique.

E. REYER.