Le Journal des Débats, 20 août 1870 (article signé E. Reyer).
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
DU 20 AOÛT 1870.
REVUE MUSICALE.
THEATRE DE L’OPERA-COMIQUE : Le KoboldKobold, LeLe Kobold, opéra-comique en un acte sur un livret de Charles Nuitter et Louis Gallet mis en musique par Ernest Guiraud et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris le 2 juillet 1870.Lire la suite…, opéra-comique en un acte, paroles de MM. NuitterNuitter, Charles-Louis-EtienneCharles-Louis-Étienne Truinet, dit Charles Nuitter (Paris, 24 avril 1828 – Paris, 24 février 1899), librettiste et archiviste. Après des études de droit, il fut reçu à la cour d’appel de Paris en 1849. Sa première Å“uvre représentée fut L’Amour dans un ophicléide (Théâtre du PalaisLire la suite… et Gallait [Gallet]Gallet, LouisLouis Gallet (Valence, 4 février 1835 – Paris, 16 octobre 1898), écrivain, auteur dramatique et librettiste. Il publia un recueil de vers, Gioventù (1857), sous le pseudonyme L. Marcelly. Il gagna ensuite Paris où, de 1857 à 1867, il travailla d’abord dans une imprimerie puis dans l’adminLire la suite…, musique de M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite…. — La Marseillaise.Marseillaise, LaLa Marseillaise, chant patriotique de la Révolution française dont les six premiers couplets furent composés par Claude-Joseph Rouget dit Rouget de Lisle à Strasbourg en 1792 pour l’armée du Rhin suite à la déclaration de guerre de la France à l’Autriche. La Convention l’adopta comme hLire la suite… — Le Rhin allemand. Rhin allemand, LeLe Rhin allemand, poème d’Alfred de Musset publié le 15 juin 1841 en réponse au chant du juriste et écrivain allemand Nikolaus Becker (1809- 1845), publié le 18 septembre 1840 sous le titre Rheinlied, au moment de la « Crise du Rhin » causée par la revendication par le premier ministre ALire la suite…— Pierre DupontDupont, PierrePierre Dupont (Lyon, 23 avril 1821 – Lyon, 24 juillet 1870), poète et chansonnier. Grâce au soutien du poète Pierre Lebrun il publia en 1844 son premier volume de vers, Les Deux anges. Sa chanson, Les Boeufs, publiée en 1846 dans son second volume, Les Paysans, connut un retentissant succès. SeLire la suite….
Tout est convention à l’Opéra-Comique, et l’on peut sans inconvénient y travestir toutes choses, violer la mythologie comme l’histoire, mêler la fantaisie à la légende et faire d’un Kobold un lutin ou un farfadet, c’est toujours l’esprit de la maison.
Le Kobold d’ailleurs, tel que nous le dépeint Henri Heine, d’après PrÅ“torius [Praetorius]Praetorius, JohannesJohannes Praetorius (Zethlingen (aujourd’hui Kalbe en Saxe/Allemagne), 22 octobre 1630 – Leipzig, 25 octobre 1680), écrivain. Il fit ses études d’abord à Salzwedel puis à Halle et s’inscrivit à l’Université de Leipzig en sciences naturelles et y obtint un magister en 1653. Il demeuraLire la suite…, est un petit bonhomme fort laid, portant des habits bariolés, ayant un couteau qui lui sort des reins, et peu fait, par conséquent, pour tenter l’inspiration d’un jeune musicien. Le plus urgent était donc de changer son sexe, puis de le débarrasser d’un appendice un peu gênant pour la danse, et de lui donner en échange quelques moyens de séduction. Les auteurs n’y ont pas manqué : leur Kobold a été fait à l’image d’une charmante ballerine, Mlle TrevisanTrevisani, LuisaLuisa Trevisani (? – ?), ballerine. Elle étudia la danse à Milan et fut engagée par Camille du Locle pour danser au Théâtre de l’Opéra-Comique dans Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns qui était en répétition. L’ouvrage fut ajourné et elle débuta dans la reprise de 1870 de LaLire la suite… ou TrevisaniTrevisani, LuisaLuisa Trevisani (? – ?), ballerine. Elle étudia la danse à Milan et fut engagée par Camille du Locle pour danser au Théâtre de l’Opéra-Comique dans Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns qui était en répétition. L’ouvrage fut ajourné et elle débuta dans la reprise de 1870 de LaLire la suite…, et s’il ment à la légende, peut-être veut-il devenir légendaire à son tour. Il ne faudrait pas cependant croire sur parole PrÅ“torius ou Henri Heine ; d’autres auteurs ont représenté le Kobold sous des traits bien moins effrayans, coiffé d’un petit bonnet rouge et vêtu de gris. Il hante volontiers les cuisines, il est l’ami des servantes, et fait leur ouvrage pendant qu’elles dorment ou qu’elles vont au bal. Quoi qu’il soit l’hôte invisible du foyer, il se montre quelquefois quand on l’appelle. Si une cuisinière tient à le remercier de ses bons services, « il désigne un endroit de la maison où il se présente en personne, et prévient qu’il faut apporter avec soi un seau d’eau froide. C’est qu’il est arrivé souvent que le Kobold est venu s’étendre tout nu sur un carreau, avec son grand couteau qui lui sortait du dos, et que la servante, effrayée, est tombée en défaillance. Là -dessus le petit être se levait, prenait l’eau, et il en inondait la créature, pour qu’elle revint à elle. Et aussitôt la servante perdait son envie et ne demandait plus jamais à revoir le petit Chim. Il faut savoir que les Kobolds ont tous des noms particuliers, mais qu’ils se nomment ordinairement Chim. » Il faut savoir aussi que les Kobolds de cette espèce disent d’eux-mêmes « qu’on ne peut les voir sans frissonner à en mourir », tandis qu’il est une variété de Kobolds qui, malgré leur gros ventre, leurs petits yeux clignotans et leurs pattes de canard, ne font pas mourir de peur les servantes auxquelles ils apparaissent. Ceux-là , aussi agiles, aussi actifs que les autres, taquinent quelquefois le maître du logis, mais au demeurant sont bons enfans et se contentent, pour prix de leurs services, d’un petit plat bien accommodé.
D’après la version de l’Opéra-Comique, le Kobold « s’attache à l’hôte de la maison, il le guide à la chasse ; devant lui il trace, de ses petits pieds, un sentier dans les pierres en écartant celles qui pourraient le faire glisser au bord de l’abîme. C’est le petit lutin du foyer. Mais s’il est le plus dévoué des esprits familiers, le Kobold en est aussi le plus jaloux. Quand le garçon dont il s’était fait le serviteur va se marier, il n’est pas de mauvais tour qu’il ne lui joue pour le séparer de sa fiancée. » Il est bien évident que le Kobold doit être une femme. Avec sa pantomime expressive, sa danse vertigineuse et sa souplesse de clown, Mlle TrevisaniTrevisani, LuisaLuisa Trevisani (? – ?), ballerine. Elle étudia la danse à Milan et fut engagée par Camille du Locle pour danser au Théâtre de l’Opéra-Comique dans Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns qui était en répétition. L’ouvrage fut ajourné et elle débuta dans la reprise de 1870 de LaLire la suite… (qui n’avait pas trouvé dans Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite… un rôle à sa taille) fait de cette femme un vrai démon. Tout est préparé dans la chambre du jeune garde-chasse Frédéric pour recevoir Catherine sa fiancée, le père Pippermann, les grands parens et les gens de la noce. Mais en un tour de main et à l’aide de quelques ronds de jambe le Kobold jaloux a bien vite fait de renverser les apprêts du festin. Frédéric est obligé de réparer le désordre causé par la méchanceté de son serviteur. A peine les invités ont-ils pris place autour de la table, survient une troupe de bohémiens ; le Kobold se mêle aux gitanos, en costume de ballerine, séduit Frédéric par des poses amoureuses et lui passe au doigt un anneau magique. C’est maintenant à Catherine d’être jalouse ; elle ne doute plus de l’infidélité de son amant, et Pippermann lui-même, furieux et scandalisé, donne aux convives le signal du départ. Mais le mauvais génie sera vaincu. Catherine a pénétré le secret qui peut rompre le charme et lui rendre le cÅ“ur de celui qu’elle aime : de ses lèvres roses elle effleure la joue de Frédéric ; au même moment le Kobold se montre sous sa forme vraie, puis disparaît au milieu de la flamme du foyer, et, cette fois, pour ne plus revenir.
Telle est la fable imaginée par MM. NuitterNuitter, Charles-Louis-EtienneCharles-Louis-Étienne Truinet, dit Charles Nuitter (Paris, 24 avril 1828 – Paris, 24 février 1899), librettiste et archiviste. Après des études de droit, il fut reçu à la cour d’appel de Paris en 1849. Sa première Å“uvre représentée fut L’Amour dans un ophicléide (Théâtre du PalaisLire la suite… et Gallait [Gallet]Gallet, LouisLouis Gallet (Valence, 4 février 1835 – Paris, 16 octobre 1898), écrivain, auteur dramatique et librettiste. Il publia un recueil de vers, Gioventù (1857), sous le pseudonyme L. Marcelly. Il gagna ensuite Paris où, de 1857 à 1867, il travailla d’abord dans une imprimerie puis dans l’adminLire la suite…. Je ne serais point surpris qu’ils aient mis plus de temps à l’inventer qu’à l’écrire. Les études du Timbre d’argentTimbre d’argent, LeLe Timbre d’argent, opéra fantastique en quatre actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Camille Saint-Saëns et créé au Théâtre-National-Lyrique à Paris le 23 février 1877.Lire la suite… venaient d’être suspendues ; la direction était pressée d’utiliser d’une façon plus spéciale et plus heureuse que dans Lalla-RoukhLalla-RoukhLalla-Roukh, opéra-comique en deux actes sur un livret de Hippolyte Lucas et Michel Carré mis en musique par Félicien David, créé à l’Opéra-Comique le 12 mai 1862.Lire la suite… la valeur de Mlle Trevisani Trevisani, LuisaLuisa Trevisani (? – ?), ballerine. Elle étudia la danse à Milan et fut engagée par Camille du Locle pour danser au Théâtre de l’Opéra-Comique dans Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns qui était en répétition. L’ouvrage fut ajourné et elle débuta dans la reprise de 1870 de LaLire la suite…: les auteurs ont dû se hâter.  Pour arriver à l’heure dite, il leur a fallu faire la part aussi large que possible à la chorégraphie, et, fort heureusement, leur confiance dans le succès des entrechats et des pirouettes de la jeune ballerine n’a point été trompée.
M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite… est revenu de Rome il y a cinq ou six ans, et déjà il a eu un petit acte joué à l’Opéra-Comique. On se souvient de ce charmant ouvrage, intitulé SylvieSylvieSylvie, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Adenis et Jules Rostaing mis en musique par Ernest Guiraud et crée au Théâtre de l’Opéra-Comique le 11 mai 1864.Lire la suite…, et qu’il ne faut pas confondre avec Mademoiselle SylviaMademoiselle SylviaMademoiselle Sylvia, opéra-comique en un acte sur un livret de Narcisse Fournier mis en musique par Samuel David et créé à l’Opéra-Comique le 17 avril 1868.Lire la suite…. Le Théâtre-Lyrique a représenté aussi, contre la volonté du compositeur (ce fait se produit rarement), une opérette dont M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite… avait écrit la musique sur un petit livret inepte et tout au plus bon à être joué entre deux paravens. Le livret et la partition tombèrent du même coup : En prisonEn prisonEn prison, opéra-comique en un acte sur un livret de Théophile Chaigneau et Charles Boverat mis en musique par Ernest Guiraud et crée au Théâtre-Lyrique de Paris le 5 mars 1869.Lire la suite… ne restera guère que comme un détail insignifiant dans la biographie de M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite…. Le KoboldKobold, LeLe Kobold, opéra-comique en un acte sur un livret de Charles Nuitter et Louis Gallet mis en musique par Ernest Guiraud et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris le 2 juillet 1870.Lire la suite… lui fera certainement plus d’honneur. Il y a dans cet ouvrage un parti pris de recherche, une préciosité qui, même poussée à l’extrême, ne me déplaît pas. Cela vaut mieux cent fois que ces banalités redondantes et ces formules surannées dont certains compositeurs encore jeunes abusent sans la moindre crainte d’offusquer le goût du public. M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite… n’est pas seulement élégant dans la forme de ses mélodies, il l’est aussi dans la façon dont il les accompagne ; il trouve de piquantes harmonies et sait se servir de l’orchestre avec autant délicatesse que d’habileté.
Je regretterai pourtant qu’il n’ait pas revêtu d’un coloris un peu plus pittoresque ces refrains qui se chantent et se dansent au milieu d’un intérieur que l’on dirait copié sur une description d’Erckmann-ChatrianErckmann-ChatrianErckmann-Chatrian, pseudonyme collectif utilisé de 1847 à 1887 par deux écrivains : Emile Erckmann (Phalsbourg/Moselle, 20 mai 1822 – Lunéville/Meurthe-et-Moselle, 14 mars 1899) et Alexandre Chatrian (Soldatenthal (aujourd’hui Grand-Soldat/Moselle), 18 décembre 1826 – Villemomble/Seine-SLire la suite…. M. GuiraudGuiraud, ErnestErnest Guiraud (Nouvelle-Orléans/USA, 23 juin 1837 – Paris, 6 mai 1892), compositeur. Il étudia avec son père Jean-Baptiste Guiraud qui avait été 1er prix de Rome en 1827. Il composa à quinze ans son premier opéra, Le Roi David (La Nouvelle-Orléans, 1852) qui fut représenté avec succès. ILire la suite… me répondra qu’il n’a pas eu le temps d’y songer.
L’ouverture du KoboldKobold, LeLe Kobold, opéra-comique en un acte sur un livret de Charles Nuitter et Louis Gallet mis en musique par Ernest Guiraud et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique de Paris le 2 juillet 1870.Lire la suite…, très finement instrumentée, renferme deux motifs gracieux et tout à fait distingués : c’est une préface un peu ambitieuse pour un si petit ouvrage, mais qui n’en est pas moins parfaitement réussie. Les airs de ballet sont charmans et l’on a fort applaudi dans la partie vocale un joli duo, la légende du Nain et du Géant, dont le refrain est très original, les couplets de Frédéric : Tout est bien, et la romance de Catherine. Il n’y a pas grand’chose à dire de l’exécution. Quand on ne peut louer des chanteurs sans réserve, le mieux est de n’en point parler.
On chante la MarseillaiseMarseillaise, LaLa Marseillaise, chant patriotique de la Révolution française dont les six premiers couplets furent composés par Claude-Joseph Rouget dit Rouget de Lisle à Strasbourg en 1792 pour l’armée du Rhin suite à la déclaration de guerre de la France à l’Autriche. La Convention l’adopta comme hLire la suite… au camp, on la chante à la ville, on la chante au théâtre, on la chante partout. Et partout l’hymne national, l’hymne patriotique, excite un grand enthousiasme. A l’Opéra, c’est Mme Marie Sass et M. FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite… qui, tenant en main le drapeau de la liberté, prêtent alternativement l’ampleur de leur déclamation et les magnificences de leurs voix au chant inspiré de Rouget de l’Isle. A l’Opéra-Comique, c’est tantôt Mlle Marie RozePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite…, tantôt Mme Galli-MariéGalli-Marié, CélestineMarie-Célestine-Laurence Marié de l’Isle dite Galli-Marié (Paris, 15 mars 1837 – Vence, 22 septembre 1905), mezzo-soprano. Fille du ténor Mécène Marié de l’Isle, elle épousa le 27 novembre 1855 le sculpteur Jean-Pierre-Victor Gally (Semur-en-Auxois/Côte-d’Or, 22 octobre 1827 – ParLire la suite… qui se drapent dans le péplum antique et poussent le cri : Aux armes ! c’est Mlle AgarAgar, Marie-Léonide Charvin diteMarie-Léonide Charvin dite Agar (Sedan, 18 septembre 1832 – Mustapha, Algérie, 15 août 1891), actrice. Elle vécut son enfance et sa jeunesse chez ses grands-parents paternels à Faramans /Vienne. En 1848, elle fit un mariage malheureux et s’enfuit du ménage cinq ans plus tard et s’instalLire la suite…, au Théâtre-Français, ailleurs, c’est ThérésaThérésa, Désirée-Emma Valladon diteDésirée-Emma Valladon dite Thérésa (La Bazoche-Gouët/Eure-et-Loir, 7 septembre 1836 – Neufchâtel-en-Saosnois/Sarthe, 14 mai 1913), chanteuse de cabaret. Dès l’âge de douze ans elle fut apprenti modiste. Elle se mit à chanter dans les café-concert en 1855. En janvier 1863 elle fut engagLire la suite….
Le poëte qui vient de mourir fut un de ceux qui connurent le mieux combien sont changeans les instincts du peuple. Je n’ajouterai que quelques mots à la très intéressante et très juste appréciation qu’à faite de son Å“uvre mon excellent confrère Jules Janin. Pierre DupontDupont, PierrePierre Dupont (Lyon, 23 avril 1821 – Lyon, 24 juillet 1870), poète et chansonnier. Grâce au soutien du poète Pierre Lebrun il publia en 1844 son premier volume de vers, Les Deux anges. Sa chanson, Les Boeufs, publiée en 1846 dans son second volume, Les Paysans, connut un retentissant succès. SeLire la suite… a tracé un double sillon, et, quoi qu’en disent certains musiciens dédaigneux des dons naturels, le coloris, le sentiment, la verve, la naïveté de ses inspirations sont bien quelque chose. Mais savait-il aussi peu de musique qu’il le disait ? J’en ai douté un jour. Comme je venais de transcrire, sous sa dictée, une nouvelle mélodie, il jeta les yeux sur le manuscrit, puis le posa sans rien dire sur mon piano. Cependant il semblait préoccupé. Au bout de quelques instans, il se lève, examine de nouveau le manuscrit, et mettant son doigt sur une note, il me dit : « Ne manque-t-il pas là un bécarre ? » Le bécarre manquait en effet ; je réparai cet oubli, et me contentai de sourire sans trop lui laisser voir ma surprise.
Depuis quelques années, Pierre DupontDupont, PierrePierre Dupont (Lyon, 23 avril 1821 – Lyon, 24 juillet 1870), poète et chansonnier. Grâce au soutien du poète Pierre Lebrun il publia en 1844 son premier volume de vers, Les Deux anges. Sa chanson, Les Boeufs, publiée en 1846 dans son second volume, Les Paysans, connut un retentissant succès. SeLire la suite… vivait loin de Paris ; les soins de ceux qui l’entouraient ont peut-être prolongé son existence, mais n’ont pas rendu l’éclat des premiers jours à son intelligence affaiblie. Il travaillait peu et priait beaucoup ; ses sentimens religieux lui étaient revenus comme un parfum de jeunesse. A vrai dire ce ne fut jamais un sceptique, même à l’époque où il écrivait dans une de ses meilleures chansons (les Louis d’or) :
C’était le diable ou le bon Dieu.
car il avait parfaitement appris à les distinguer l’un et l’autre. Ah ! quel malheur que cette belle et riche organisation n’ait pu résister à la plus rude épreuve qui puisse être imposée à l’artiste : l’oubli après la célébrité, le silence et l’isolement après les bruyans succès.
E. REYER.
Personnes discutées
Personnes citées
Oeuvres discutées
Oeuvres citées
Notes d'édition
Reyer cite un passage du livre de Henri Heine De l’Allemagne, nouvelle édition entièrement revue et considérablement augmentée, tome premier, Michel Levy frères, Paris, 1855 [1856] pages 22-23.
Reyer cite un passage du livre de Henri Heine De l’Allemagne, nouvelle édition entièrement revue et considérablement augmentée, tome premier, Michel Levy frères, Paris, 1855 [1856] page 22
Le 19 juillet 1870 la France déclara la guerre à l’Allemagne.
La France perdit la première grande bataille à Wissembourg le 4 août et l’armée prussienne entra au nord de l’Alsace qui fut perdue le 6 août à la bataille de Froeschwiller.
Le 1er septembre les troupes françaises furent défaites à Sedan et l’empereur Napoléon III se constitua prisonnier. La nouvelle gagna Paris en deux jours.
Le 4 septembre la république fut proclamée et un gouvernement de la Défense nationale fut constitué.
Le nouveau régime créa trois armées de secours, mais elles furent tour à tour vaincues dans la Loire, l’Est et le Nord. Le siège de Paris commencé le 19 septembre 1870 s’acheva le 19 janvier 1871 par l’échec de la tentative de la percée du siège de Paris par le gouvernement provisoire et les troupes parisiennes à Buzenval et par la défaite de l’armée du Nord à Saint-Quentin.
Le 26 janvier 1871, l’armée française capitula à Paris. Des élections au suffrage universel furent tenues le 8 février 1870 pour former une Assemblée nationale qui fut majoritairement royaliste et pacifiste. Le 15 février un Armistice général fut déclaré. Le 26 février un traité préliminaire de paix entre la France et la Prusse fut signé, puis confirmé par le traité de Francfort le 10 mai 1871.
Le 18 mars 1871 débuta le soulèvement de Paris qui refusa le désarmement, c’est le début de « La Commune », qui s’acheva par une sanglante répression du 21 au 28 mai 1871.