L’Athenæum français, 17 mai 1856, p. 421-422 (article signé E. Reyer).
Chronique musicale.
Théâtre-Lyrique : reprise de Si j’étais roiSi j’étais roiSi j’étais roi, opéra-comique en trois actes sur un livret de Adolphe d’Ennery et Jules Brésil mis en musique par Adolphe Adam, créé au Théâtre-Lyrique le 4 septembre 1852.Lire la suite…. — Concerts.
Le soir de la reprise de Si j’étais roiSi j’étais roiSi j’étais roi, opéra-comique en trois actes sur un livret de Adolphe d’Ennery et Jules Brésil mis en musique par Adolphe Adam, créé au Théâtre-Lyrique le 4 septembre 1852.Lire la suite…, la salle entière était sous l’impression d’un sentiment pénible : cet ouvrage est l’un des derniers d’Adolphe AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite…, et il attachait d’autant plus d’importance à cette reprise qu’elle devait servir de début à deux artistes tout à fait inconnus au public parisien : MM. ScottScottLe ténor Scott fut engagé à l’Opéra de Lyon pour les saisons 1842/43 et 1843/44. Il est de nouveau dans la troupe de l’Opera de Lyon pour la saison 62/63.Source : G. Vuillermoz : Cent Ans d’Opéra à LyonIl interpréta le rôle de Abayaldos dans Dom Sebastien (Donizetti) lors de lLire la suite… et GrillonGrillon, Antoine-FerdinandAntoine-Ferdinand Grillon (Besançon, 29 août 1825 – ?, 1902), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint en 1850 un deuxième prix de chant. Il se produisit d’abord au Théâtre de Strasbourg avant d’être engagé en 1856 au Théâtre-Lyrique, où il y resta jusqu’en 1866, parLire la suite…. Il y a de fort jolies choses dans la partition, mais aussi beaucoup de réminiscences et de lieux communs ; la faute en est peut-être aux librettistes qui ne me paraissent pas s’être mis en frais d’imagination pour servir l’inspiration du musicien. Ils ont dû bâtir leur libretto à la hâte et se dire ensuite : ce sera toujours assez bon pour un opéra-comique ; la plupart de leurs collègues pensent la même chose et ne disent pas autrement. A la fin du premier acte, par exemple, une espèce de personnage soi-disant comique, qui tient du cadi et du nazir, du juge de paix et du percepteur, pressure de pauvres pêcheurs et les condamne à l’amende pour des délits imaginaires. Zéphoris se révolte contre l’iniquité de ce procédé, et arrache sa sœur des griffes du bonhomme. De là un grand mouvement dramatique et un déploiement de toutes les forces de l’orchestre couvrant à peine la platitude de ces paroles : il protège sa sœur, ah ! protège ta sœur, oui protégeons ma sœur. A quoi bon tout ce fracas, je vous le demande ? Le compositeur s’est servi du procédé si souvent employé par M. Verdi Verdi, GiuseppeGiuseppe Verdi (Roncole près Busseto/Italie, 9 octobre 1813 – Milan, 27 janvier 1901), compositeur. Il étudia avec Ferdinando Provesi à Busseto dès 1825 puis, de 1831 à 1835 avec Vincenzo Lavigna à Milan. De 1836 à 1839, il fut maestro di musica à Busseto puis retourna à Milan où son premiLire la suite…: il a fait chanter les voix à l’unisson et les trombones à l’unisson des voix ; il a scandé sa phrase en triolets, et en somme il a écrit un morceau bruyant, un final commun sur une situation fausse et quelque peu ridicule. J’aime infiniment mieux les couplets du roi, la romance de Zéphoris et l’air de Néméah, bien que tout cela ne soit pas frappé au coin d’une originalité extrême ; cela a du moins le mérite d’être simple, facile et d’un agréable tour mélodique. Le chœur qui se chante dans la coulisse à la fin du deuxième acte a du caractère et de la couleur ; Zéphoris s’endort bercé par le doux murmure des violons en sourdines ; l’orchestre est plein de jolis détails, d’intéressantes harmonies. M. ScottScottLe ténor Scott fut engagé à l’Opéra de Lyon pour les saisons 1842/43 et 1843/44. Il est de nouveau dans la troupe de l’Opera de Lyon pour la saison 62/63.Source : G. Vuillermoz : Cent Ans d’Opéra à LyonIl interpréta le rôle de Abayaldos dans Dom Sebastien (Donizetti) lors de lLire la suite… a fait pendant longtemps les délices du Havre, ville où les préoccupations maritimes ne dominent pas tout à fait le goût musical ; et fier de ses succès au Havre, M. ScottScottLe ténor Scott fut engagé à l’Opéra de Lyon pour les saisons 1842/43 et 1843/44. Il est de nouveau dans la troupe de l’Opera de Lyon pour la saison 62/63.Source : G. Vuillermoz : Cent Ans d’Opéra à LyonIl interpréta le rôle de Abayaldos dans Dom Sebastien (Donizetti) lors de lLire la suite… s’est présenté avec une entière confiance devant le public de Paris. Le public de Paris ! je ne sais vraiment pas pourquoi on en fait aux artistes une sorte d’épouvantail ; c’est bien sans contredit le public le plus débonnaire de l’univers, et les chanteurs qui ont couru la province en savent quelque chose. J’ignore ce qui se passe au Havre quand un artiste débute, mais je sais de quelles épreuves il doit triompher avant de prendre pied sur les théâtres de Lyon, de Bordeaux, de Toulouse et de Marseille, surtout de Marseille. On ne se figure pas jusqu’où peut aller l’énergie des protestations méridionales quand ce sont MM. les abonnés qui protestent. A Paris, quelque médiocre que soit un débutant on l’écoute jusqu’au bout, et quand la presse entière ne lui donne pas de l’encensoir en plein visage, elle lui fait au moins l’honneur de le discuter. M. ScottScottLe ténor Scott fut engagé à l’Opéra de Lyon pour les saisons 1842/43 et 1843/44. Il est de nouveau dans la troupe de l’Opera de Lyon pour la saison 62/63.Source : G. Vuillermoz : Cent Ans d’Opéra à LyonIl interpréta le rôle de Abayaldos dans Dom Sebastien (Donizetti) lors de lLire la suite… a un timbre de voix assez sympathique, mais sa voix de poitrine ne va guère que jusqu’au sol, et je crains bien qu’on ne trouve cette étendue insuffisante ; autrefois c’était là la vraie voix de ténor ; aujourd’hui l’ut de poitrine a tout gâté. M. ScottScottLe ténor Scott fut engagé à l’Opéra de Lyon pour les saisons 1842/43 et 1843/44. Il est de nouveau dans la troupe de l’Opera de Lyon pour la saison 62/63.Source : G. Vuillermoz : Cent Ans d’Opéra à LyonIl interpréta le rôle de Abayaldos dans Dom Sebastien (Donizetti) lors de lLire la suite… utilise habilement les ressources un peu restreintes de son gosier ; il chante avec goût, et peut-être lui pardonnera-t-on en faveur de ses qualités de chanteur l’exiguïté de ses moyens. Je le souhaite très-sincèrement. Le jour où le public ne mesurera plus son admiration à la force des poumons d’un individu, il aura rendu un véritable service aux ténors d’abord, et aux compositeurs ensuite, à ceux dont la seule préoccupation en écrivant un rôle est de mettre en relief telle ou telle note phénoménale de leur principal interprète. M. GrillonGrillon, Antoine-FerdinandAntoine-Ferdinand Grillon (Besançon, 29 août 1825 – ?, 1902), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint en 1850 un deuxième prix de chant. Il se produisit d’abord au Théâtre de Strasbourg avant d’être engagé en 1856 au Théâtre-Lyrique, où il y resta jusqu’en 1866, parLire la suite… a une voix de baryton charmante, souple, moelleuse, mais un peu grêle ; entre sa voix et celle de M. ScottScottLe ténor Scott fut engagé à l’Opéra de Lyon pour les saisons 1842/43 et 1843/44. Il est de nouveau dans la troupe de l’Opera de Lyon pour la saison 62/63.Source : G. Vuillermoz : Cent Ans d’Opéra à LyonIl interpréta le rôle de Abayaldos dans Dom Sebastien (Donizetti) lors de lLire la suite… je ne trouve pas un bien grand contraste ; M. GrillonGrillon, Antoine-FerdinandAntoine-Ferdinand Grillon (Besançon, 29 août 1825 – ?, 1902), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint en 1850 un deuxième prix de chant. Il se produisit d’abord au Théâtre de Strasbourg avant d’être engagé en 1856 au Théâtre-Lyrique, où il y resta jusqu’en 1866, parLire la suite… fera bien de renoncer aux notes de fausset dont il abuse un peu et qu’il n’attaque pas toujours avec une entière justesse. Le rôle de Néméah ne sied guère à Mlle PouilleyPouilley, Charlotte-AugustineCharlotte-Augustine Pouilley [Pouilly] (Montmartre, 4 février 1831 – ?), soprano. En 1855, elle se produisit à l’Opéra dans La Juive (Halévy) et La Muette de Portici (Auber), avant d’être engagée au Théâtre-Lyrique en remplacement de Marie Cabel en 1856. Elle y chanta le rôle de LaurLire la suite…, pas plus à son talent qu’à sa physionomie. L’amour de la couleur locale a entraîné M. MarchotMarchot, AugusteCharles-Mathieu-Édouard-Auguste Marchot (Revin/ Ardennes, 19 février 1821 – Nancy, 10 octobre 1886), basse chantante. Il fit un début peu remarqué à l’Opéra-Comique en août 1854, remplaçant à l’improviste le baryton Jean-Baptiste Faure, indisposé, dans le rôle de Malipieri de HaydéLire la suite… un peu loin : la couche de bistre dont il s’était barbouillé le visage lui donnait plutôt l’air d’un peau-rouge que d’un prince indien, et s’il se fût passé une arête de poisson dans les narines, la ressemblance eût été complète.
La reprise de Si j’étais roiSi j’étais roiSi j’étais roi, opéra-comique en trois actes sur un livret de Adolphe d’Ennery et Jules Brésil mis en musique par Adolphe Adam, créé au Théâtre-Lyrique le 4 septembre 1852.Lire la suite… a été favorablement accueillie, et servira de lendemain au succès toujours croissant de la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…. Le Théâtre-Lyrique s’occupe de monter Richard Cœur-de-lion Richard Coeur-de-lionRichard Cœur-de-lion, comédie mêlée d’ariettes en trois actes sur un livret de Michel-Jean Sedaine mis en musique par Modeste Grétry et créée à l’Opéra-Comique le 21 octobre 1784.Lire la suite…; l’Opéra-Comique, dit-on, en fait autant de son côté. J’espère bien que le public ne fera pas comme l’âne de Buridan : il ira plutôt aux deux théâtres.
Nous avons à mentionner une très-intéressante séance musicale donnée jeudi dernier dans les salons de M. Kriegelstein ; on y a beaucoup applaudi Mlle Clémence LavalLaval, ClemenceClémence Laval ( ? – ?), pianiste. Elle enseignait au cours Laval-Molard avec MM. Molard (solfège), Jean-Marie Becquié de Peyreville (accompagnement) et Crèvecœur (harmonie) et se produisait en concert à Paris.Source: Revue et Gazette musicale, 9 mars 1856.Lire la suite…, qui a exécuté les Souvenirs de BeethovenSouvenirs de BeethovenSouvenirs de Beethoven, grande fantaisie pour piano Op. 10 par Emile Prudent publiée par Alexandre Grus, Paris, ca. 1847. L’œuvre est dédiée à M. Zimmerman.Lire la suite… par M. Émile PrudentPrudent, Emile-Racine Gauthier ditÉmile-Racine Gauthier, dit Prudent (Angoulême, 3 février 1817 – Paris, 14 mai 1863), pianiste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un premier prix de piano en 1833. Après avoir entendu Sigismond Thalberg en 1836, il se remit au travail durant quatre ans et se produisiLire la suite…, et le deuxième trio de MaysederMayseder, JosephJoseph Mayseder (Vienne, 26 octobre 1789 – Vienne, 21 novembre 1863), violoniste et compositeur. Il étudia le violon avec Joseph Suche et Anton Wranitzky et fit un brillant début en 1800. En 1802, il étudia le piano et la composition avec Förstner avant d’être nommé premier violon de l’oLire la suite…, secondée par MM. PiletPilet, Louis-MarieLouis-Marie Pilet (La Guerche-de-Bretagne, 8 février 1815 – Paris, 13 novembre 1877), violoncelliste. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de violoncelle en 1834. Il travailla dans les orchestres de Nantes et de Londres, puis dans l’orchestre des Concerts Valentino et MLire la suite… et Becquié de Peyreville. Mlle Clémence LavalLaval, ClemenceClémence Laval ( ? – ?), pianiste. Elle enseignait au cours Laval-Molard avec MM. Molard (solfège), Jean-Marie Becquié de Peyreville (accompagnement) et Crèvecœur (harmonie) et se produisait en concert à Paris.Source: Revue et Gazette musicale, 9 mars 1856.Lire la suite… a beaucoup d’agilité dans les doigts, et, chose rare parmi nos pianistes modernes, elle ne cherche pas à faire l’impossible : son jeu est net, expressif et sobre. Mlle Clémence LavalLaval, ClemenceClémence Laval ( ? – ?), pianiste. Elle enseignait au cours Laval-Molard avec MM. Molard (solfège), Jean-Marie Becquié de Peyreville (accompagnement) et Crèvecœur (harmonie) et se produisait en concert à Paris.Source: Revue et Gazette musicale, 9 mars 1856.Lire la suite… doit avoir travaillé avec un maître intelligent la musique classique. Mlle Casimir NeyCasimir-Ney, StéphanieStéphanie Casimir-Ney (? – ?), soprano. Fille de l’altiste Louis Casimir-Ney. Sa mère, Caroline Casimir-Ney (Dublin, ca. 1801 – Paris, 26 mars 1867), était une cantatrice contralto qui se produisit avec beaucoup de succès en décembre 1826 au théâtre de Rimini dans le rôle d’Arsace de SeLire la suite… a parfaitement chanté le grand air de la LucieLucia di LamermoorLucia di Lammermoor, dramma tragico en trois actes sur un livret en italien de Salvadore Cammarano, d’après The Bride of Lammermoor de Walter Scott, mis en musique par Gaetano Donizetti et créé au Théâtre San Carlo de Naples le 26 septembre 1835 et au Théâtre-Italien de Paris le 12 déceLire la suite… et un morceau casse-cou mis à la mode l’hiver dernier par Mme Gassier, du Théâtre-Italien, et que l’on appelle, je crois, valse de Luigi VenzanoVenzano, LuigiLuigi Venzano (Gênes, 1814 – Gênes, 26 janvier 1878), violoncelliste et compositeur. Il composa de nombreuses mélodies dont La Zingarella, La Preghier a Sant’Anna, Beppe innamorato et l’Arrivo ; mais la plus célèbre est la valse cantabile Ah ! che assorta qu’il composa pour Mme GasLire la suite….
Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite…, en revenant d’Italie où elle était allée prendre des leçons du célèbre professeur RomaniRomani, PietroPietro Romani (Rome, 29 mai 1791 – Florence, 11 janvier 1877), compositeur, chef d’orchestre et professeur de chant. Il étudia tout d’abord la musique avec son père, le chanteur et organiste Gaetano Romani, avant de continuer ses études à Bologne, où il se lia d’amitié avec Rossini. SoLire la suite…, s’est arrêtée quelques jours à Lyon ; elle y a joué avec le plus grand succès le ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite…, la FavoriteFavorite, LaLa Favorite, opéra en quatre actes sur un livret de Alphonse Royer et Gustave Vaëz mis en musique par Gaetano Donizetti et créé à l’Opéra de Paris le 2 décembre 1840.Lire la suite… et GalatéeGalatéeGalatée, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Victor Massé et créé à l’Opéra-Comique le 14 avril 1852.Lire la suite…. J’ai vu les couronnes qui témoignent de l’enthousiasme du public lyonnais pour le talent correct et distingué de cette éminente cantatrice ; elles sont d’un goût parfait et d’une dimension colossale.