FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 9 MARS 1873.

 REVUE MUSICALE.

 

THÉÂTRE LYRIQUE DE L’ATHÉNÉE : la Dot mal placéeDot mal placée, LaLa Dot mal placée, opéra-comique en trois actes sur un livret de Georges Mancel mis en musique par Paul Lacôme et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée de Paris le 28 février 1873.Lire la suite…, opéra-bouffe en trois actes, paro­les de M. Georges MancelMancel, GeorgesGeorges Mancel ( ? – ?), auteur dramatique et librettiste. Il était un des rédacteurs du journal illustré La Vie parisienne sous le pseudonyme de Lot. Il écrivit seul ou en collaboration des proverbes et saynètes de salon, des pièces de théâtre dont Changement de garnison (Théâtre des FoLire la suite…, musique de M. Paul LacomeLacôme d’Estalenx, Paul-Jean-JacquesPaul-Jean-Jacques Lacôme d’Estalenx (Le Houga/Gers, 4 mars 1838 – Le Houga/Gers, 11 décembre 1920), compositeur. Il étudia la musique avec un organiste des environs et tenta sa chance en faisant représenter une petite opérette en un acte, Épicier par amour (Folies-Marigny, 1870), qui eut Lire la suite….— Réflexions et anecdo­tes à propos des chanteurs et des canta­trices.— concerts du cirque : la Symphonie fantastiqueSymphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite…, d’Hector Berlioz ; con­certs du conservatoire : l’ouverture du Carnaval romain. — Nouvelle Société de musique de chambre.

Du soir au lendemain la fantaisie espa­gnole de MM. Georges MancelMancel, GeorgesGeorges Mancel ( ? – ?), auteur dramatique et librettiste. Il était un des rédacteurs du journal illustré La Vie parisienne sous le pseudonyme de Lot. Il écrivit seul ou en collaboration des proverbes et saynètes de salon, des pièces de théâtre dont Changement de garnison (Théâtre des FoLire la suite… et Paul LacomeLacôme d’Estalenx, Paul-Jean-JacquesPaul-Jean-Jacques Lacôme d’Estalenx (Le Houga/Gers, 4 mars 1838 – Le Houga/Gers, 11 décembre 1920), compositeur. Il étudia la musique avec un organiste des environs et tenta sa chance en faisant représenter une petite opérette en un acte, Épicier par amour (Folies-Marigny, 1870), qui eut Lire la suite… est devenue un opéra-bouffe. Ce que c’est que le succès ! Il n’était pour­tant pas inopportun, aujourd’hui que l’Es­pagne fait quelque bruit dans le monde, de rappeler au public que la Dot mal pla­céeDot mal placée, LaLa Dot mal placée, opéra-comique en trois actes sur un livret de Georges Mancel mis en musique par Paul Lacôme et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée de Paris le 28 février 1873.Lire la suite… est une pièce espagnole. Mais, en vé­rité, le public peut-il l’ignorer ? les cent bouches de la renommée n’ont-elles pas pris soin de le lui dire ? On a beaucoup ri à cette farce de carnaval qui, pour venir en carême, n’en a pas moins été bien ac­cueillie. Dès le lever du rideau, cela a paru original ; ou s’est dit : Voilà du nou­veau, et nous allons rire ; ce n’est pas là la façon ordinaire de décrocher les gui­tares et d’escalader les balcons. Un premier amoureux arrive, puis un second, puis un troisième. Chacun reconnaît son instru­ment à la façon dont il est accordé, et chacun le gratte à sa manière. La belle hésite à se montrer ; l’amoureux qu’elle attend est aux mers polaires. Mais, baste ! en l’absence de celui-là, autant en vaut un autre, autant en valent deux, autant en valent trois. Et les trois virtuoses s’en vont successivement achever leur sérénade dans la chambrette de Pépita. Il y a le petit jeune homme timide, fils de drapier ou fils d’apothicaire ; le matador invincible et le descendant du Cid tout empanaché, vêtu d’un pourpoint écarlate et dont les jambes s’embarrassent dans une longue rapière. Il y a aussi le père de la donzelle, qui n’est pas un type moins réjouissant que les au­tres. Et comme il est bon enfant, et facile aux amours de sa fille ! C’est devant lui, dans son salon, que les trois rivaux se bat­tent, et c’est lui qui juge des coups. Un duel à trois ! Et pourquoi pas ? Nous ferons un mort, comme au whist. C’est un des jolis mots de la pièce.

Mais la dot, où est la dot ? Il faut pourtant savoir où est placée cette dot mal placée. En Espagne comme ailleurs rien ne doit être plus facile que de mal placer son argent. Mais il s’agit bien du placement que vous croyez ! Enfin, voilà ce que c’est, et comme il faudra vous le dire tôt ou tard, j’aime au­tant vous le dire tout de suite : La dot, le père l’a avalée. Il l’a avalée en billets de banque pour la soustraire à la rapacité des pirates qui pillaient son vaisseau, et, chose extraordinaire, depuis ce temps-là il éprouve un tel malaise, il entend en lui-même des bruits si étranges, qu’il est presque con­vaincu que la dot se transforme. Les trois galans, auxquels il a dû confier sa peine, lui tapent sur le ventre et, eux aussi, entendent des bruits singuliers, des bruits métalliques. (Il y a à ce moment-là dans l’orchestre un coup de cymbale qui est de l’effet le plus imitatif, le plus heureux.) On consulte le docteur Menotombo (quel nom admirable !), et le docteur, étant Espagnol, propose une saignée, mais ce n’est pas cela qu’il faut au malade. Si le hasard ne se charge pas de le délivrer, grand Dieu ! que va-t-il advenir ? Car cette dot ne peut plus rester éternellement où elle est.

On se met à table, on soupe. Et, ma foi, c’est un souper qui ne rappelle guère les menus ordinaires de l’Andalousie : c’est un souper véritable, confortable et réconfor­tant, et arrosé d’excellent vin. Seulement tous ces braves gens se défient tellement de leur hôte, et l’hôte se défie tellement de ses invités, les trois amoureux de sa fille, que chacun voit du poison dans les pâtés au gingembre et dans les fioles de xérès. Tout à coup le père Santamarina pâlit, se trouble, porte la main à sa ceinture et sort. Il a fait signe à sa fille de ne pas le suivre. Où peut-il bien être ?

Le remède vainement attendu pendant tant d’années était au fond d’un verre de vin vieux. Des esclaves paraissent, appor­tant un grand bassin de métal tout rempli de quadruples et de ducats. La dot est res­tituée à Papita [Pepita], et Santamarina, l’allure li­bre et le teint frais, tombe dans les bras de sa fille.

Que voulez-vous donc que j’y fasse ? La pièce est ainsi, et il a bien fallu vous la ra­conter telle qu’elle est.

Au dénoûment, l’amoureux des mers po­laires est revenu, et, pour se débarrasser à jamais de ses rivaux, il les embroche tous les trois. La toile baisse sur cette brochette vivante sans que le public sache comment tous ces gens-là vont se désembrocher, car il ne peut y avoir mort d’hommes dans une farce espagnole, fût-elle encore plus espagnole que celle-là.

Permettez maintenant que je vous pré­sente M. Georges Mancel Mancel, GeorgesGeorges Mancel ( ? – ?), auteur dramatique et librettiste. Il était un des rédacteurs du journal illustré La Vie parisienne sous le pseudonyme de Lot. Il écrivit seul ou en collaboration des proverbes et saynètes de salon, des pièces de théâtre dont Changement de garnison (Théâtre des FoLire la suite…: c’est un garçon d’esprit qui fait le vers d’une façon char­mante, un peu à la façon de Musset Musset, Louis-Charles-Alfred deLouis-Charles-Alfred de Musset (Paris, 11 décembre 1810 – Paris, 2 mai 1857), écrivain. Un des représentant du romantisme, il a écrit des pièces de théâtres dont : Les Caprices de Marianne (1833), Fantasio (1834), On ne badine pas avec l’amour (1834), Lorenzaccio (1834), Le Chandelier (1Lire la suite…; il est le petit-fils de Royer-CollardRoyer-Collard, Pierre-PaulPierre-Paul Royer-Collard (Sompuis/Marne, 21 juin 1763 – Châteauvieux/Hautes-Alpes, 4 septembre 1845), homme politique et philosophe. Il étudia le droit et devint avocat au Parlement de Paris en 1787. Durant la Revolution il soutint les Girondins mais fut contraint de fuir Paris et de retourner Lire la suite…. Mais ce n’est point dans les papiers secrets de l’illustre doctrinaire, son aïeul, que M. Georges MancelMancel, GeorgesGeorges Mancel ( ? – ?), auteur dramatique et librettiste. Il était un des rédacteurs du journal illustré La Vie parisienne sous le pseudonyme de Lot. Il écrivit seul ou en collaboration des proverbes et saynètes de salon, des pièces de théâtre dont Changement de garnison (Théâtre des FoLire la suite… a trouvé le sujet de la Dot mal placée ;Dot mal placée, LaLa Dot mal placée, opéra-comique en trois actes sur un livret de Georges Mancel mis en musique par Paul Lacôme et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée de Paris le 28 février 1873.Lire la suite… cette idée a germé dans sa propre tête, et s’il lui en vient d’autres du genre de celle-là, ce jeune auteur, dans les temps où nous sommes, fera rapidement son chemin.

M. Paul LacomeLacôme d’Estalenx, Paul-Jean-JacquesPaul-Jean-Jacques Lacôme d’Estalenx (Le Houga/Gers, 4 mars 1838 – Le Houga/Gers, 11 décembre 1920), compositeur. Il étudia la musique avec un organiste des environs et tenta sa chance en faisant représenter une petite opérette en un acte, Épicier par amour (Folies-Marigny, 1870), qui eut Lire la suite… est né dans un pays voisin de l’Espagne, et par goût et par tem­pérament, il aime l’Espagne et ses chan­sons. A tel point, qu’il a publié dernière­ment un recueil où, pour les amateurs de séguidilles, de tiranas, de boléros, de rondenas, de malaquenas et de havanaises, il n’y a qu’à choisir.

Je ne vous dirai pas, n’ayant pas pris la peine de m’en informer, si les plus jolis motifs de la partition sont des motifs origi­naux. J’ai bien saisi au vol quelques rémi­niscences, mais ces réminiscences-là n’ont rien d’espagnol. Il y a peut-être un peu trop d’éclectisme dans le style de M. La­come ; mais l’auteur de la Dot mal placée Dot mal placée, LaLa Dot mal placée, opéra-comique en trois actes sur un livret de Georges Mancel mis en musique par Paul Lacôme et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée de Paris le 28 février 1873.Lire la suite…n’en est pas moins un musicien distingué, sachant écrire et instrumenter. Quelque­fois même, son instrumentation a une cou­leur qui n’est empruntée à aucun des arti­fices connus et fort usés de la musique espagnole. C’est-à-dire qu’il n’emploie les castagnettes et le tambour de basque qu’exceptionnellement.

Un joli duo à l’italienne, un excellent quintette, l’entr’acte du troisième acte, le boléro des « Trois Pigeons » et la déli­cieuse séguidille, chantée par don Luiz le matador, ont été chaleureusement applau­dis. — Cette séguidille est un bijou. On l’a bissée et la salle entière l’eût volontiers en­tendue une troisième fois.

C’est au commencement du second acte (je confonds peut-être le second acte avec le second tableau) qu’est placé, on ne sait trop pourquoi, un grand air de prima donna, un air immense, un air colossal. Est-ce le grand air d’Obéron, le grand air du FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… ou le grand air de Fidelio ? Non, c’est autre chose, mais c’est tout de même un morceau complet, dans son genre, avec récitatif, andante amoroso et strette brillante. Bien certainement il a été com­posé pour Mlle GirardGirard, CarolineCaroline Girard (Paris, 7 avril 1830 – Paris, 4 janvier 1925), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique en 1853 et débuta au Théâtre-Lyrique où pendant dix ans elle créa de nombreux rôles tels que Georgette des Dragons de Villars (Maillart,Lire la suite…, qui décidément entre dans sa seconde manière, dans cette pé­riode de transformation et d’épanouissement à laquelle la plupart des cantatrices légères aspirent un certain jour. Ah ! Made­moiselle, quelle peine inutile vous vous donnez et que vous feriez bien mieux de rester Dugazon comme devant.

J’ai déjà exprimé, en plus d’une occa­sion, mon sentiment sur cette influence fâcheuse que tant de compositeurs, grands et petits, se résignent à subir et qui leur fait accepter les plus absurdes fantaisies et quelquefois même la collaboration de tel chanteur ou de telle cantatrice. On nous cite toujours l’exemple de NourritNourrit, AdolpheAdolphe Nourrit (Paris, 3 mars 1802 – Naples, 8 mars 1839), ténor. Fils du chanteur Louis Nourrit, il fit ses études avec Manuel Garcia et débuta à l’Opéra de Paris en 1821 dans le rôle de Pylade dans Iphigenie en Tauride (Gluck). Nommé 1er sujet en 1824, il créa de nombreux rôles écriLire la suite… qui a donné à MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… l’idée du duo du quatrième acte des HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite… et qui lui en a indiqué le plan. Mais, du moins, est-ce MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… qui a fait cet admirable duo et NourritNourrit, AdolpheAdolphe Nourrit (Paris, 3 mars 1802 – Naples, 8 mars 1839), ténor. Fils du chanteur Louis Nourrit, il fit ses études avec Manuel Garcia et débuta à l’Opéra de Paris en 1821 dans le rôle de Pylade dans Iphigenie en Tauride (Gluck). Nommé 1er sujet en 1824, il créa de nombreux rôles écriLire la suite… l’a chanté tel que le maître l’a écrit, sans y rien changer. Et puis NourritNourrit, AdolpheAdolphe Nourrit (Paris, 3 mars 1802 – Naples, 8 mars 1839), ténor. Fils du chanteur Louis Nourrit, il fit ses études avec Manuel Garcia et débuta à l’Opéra de Paris en 1821 dans le rôle de Pylade dans Iphigenie en Tauride (Gluck). Nommé 1er sujet en 1824, il créa de nombreux rôles écriLire la suite… avait en vue le succès de l’œuvre auquel il trouvait utile d’ajouter un élément nou­veau, indispensable peut-être, mais il n’é­tait point guidé, en cette circonstance, par un mouvement d’amour-propre ou de sotte vanité, par le désir d’agrandir son rôle ni de mettre un peu plus en relief sa virtuo­sité. NourritNourrit, AdolpheAdolphe Nourrit (Paris, 3 mars 1802 – Naples, 8 mars 1839), ténor. Fils du chanteur Louis Nourrit, il fit ses études avec Manuel Garcia et débuta à l’Opéra de Paris en 1821 dans le rôle de Pylade dans Iphigenie en Tauride (Gluck). Nommé 1er sujet en 1824, il créa de nombreux rôles écriLire la suite… était un grand artiste.

Le public serait bien étonné si on lui citait, pris dans les ouvrages qui ont eu le plus de succès, tous les morceaux, fort médiocres pour la plupart, que les compo­siteurs ont écrits dans le seul but de com­plaire à des interprètes dont ils avaient à ménager l’amour-propre et la susceptibi­lité. Ici c’est une valse ou un air à rou­lades, là c’est une cavatine ou une ro­mance ornée de toutes sortes de fioritures, de points d’orgue et autres agrémens, se­lon moi extrêmement désagréables. Les professeurs aident beaucoup à la confec­tion de ces sortes d’altérations apportées au texte primitif et, pour ce qui est des ouvrages de compositeurs morts ou étran­gers, ils en prennent tout à leur aise. L’un d’eux a même publié un livre assez volumineux dans lequel il cite avec or­gueil les exemples des changemens déshonorans qu’il a infligés à quelques uns des plus beaux morceaux de la musique dra­matique, à l’air du FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…, par exem­ple. Et cela est devenu de tradition. Sur dix cantatrices vous n’en trouverez pas une seule qui ait le bon goût, qui ait la modestie, qui ait la pudeur de chanter cet air sublime tel qu’il est écrit.

Ne vous ai-je point déjà raconté qu’un de mes amis, très grand mélomane, invité à une soirée musicale donnée en l’hon­neur d’une cantatrice célèbre, aperçut sur le piano l’air d’Annette de Robin des BoisRobin des BoisRobin des bois, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze et Thomas Sauvage avec la musique de Carl Maria von Weber créé au Théâtre de l’Odéon le 7 décembre 1824.Lire la suite…, ce qui n’est pas tout à fait l’air d’A­gathe du FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite…, tout barbouillé de points d’orgue, d’appogiatures, de rallentendo et autres modifications plus grotes­ques les unes que les autres. Il mit tran­quillement le rouleau de musique dans sa poche. On le chercha partout, on ne le trouva nulle part, et la célèbre cantatrice ne chanta pas son air de Robin des BoisRobin des BoisRobin des bois, opéra-comique en trois actes sur un livret de Castil-Blaze et Thomas Sauvage avec la musique de Carl Maria von Weber créé au Théâtre de l’Odéon le 7 décembre 1824.Lire la suite… ce soir-là.

Les danseuses ne sont pas moins exi­geantes que les cantatrices. Je connais un compositeur qui était en train d’écrire un ballet pour l’Opéra. Mlle X… devait y dan­ser un pas nouveau ; mais, pensant qu’elle produirait un effet bien plus sûr dans un pas ancien déjà essayé par elle avec beau­coup de succès à Milan, elle pria le com­positeur, que je ne nomme pas, de vouloir bien l’intercaler tel quel dans sa partition, et elle le lui apporta tout instrumenté. Ce pas était sa propriété ; il avait été composé pour elle et nulle autre qu’elle ne pouvait le danser. Le compositeur, que je me gar­derai bien de nommer, sachant que Mllc X… était une des personnes les plus influentes du corps de ballet, lui promit qu’il serait fait suivant son désir, et le pacte fut scellé par une cordiale poignée de main. C’était un pas exécuté par deux cornets à pistons jouant à la tierce. Pendant tout le temps des études le violon du répétiteur jouait la ballerine une mélodie qu’elle con­naissait bien, sur un rhythme qui lui était non moins familier. Mais le jour de la répétition générale à orchestre, les deux cornets à pistons se trouvèrent remplacés par deux flûtes, et encore ne marchaient-elles pas ensemble, comme les cornets à pistons milanais, d’une façon absolument symétrique. Mlle X… fit peut- être cette remarque que l’orchestre de l’O­péra de Paris sonnait avec moins de brio que l’orchestre de l’Opéra de Milan ; mais, craignant de dire une bêtise, elle ne dit mot, et le compositeur, que je n’ai pas nommé, se contenta de rire à la canto­nade.

La première fois que RubiniRubini, Giovanni BattistaGiovanni Battista Rubini (Romano, 7 avril 1794 – Romano, 3 mars 1854), ténor. L’impresario Domenico Barbaja le fit venir à Naples où il se perfectionna auprès de Nozzari tout en se produisant sur les petites scènes. En 1824-1825, il se produisit à Vienne avec succès et fut invité en octoLire la suite… chanta à Vienne le rôle de don Ottavio, comme il faisait à l’air Il mio tesoro un changement qui depuis est devenu traditionnel, on le siffla. Ce changement consiste à suivre textuellement la phrase confiée aux pre­miers violons, au lieu de tenir la note fa pendant trois mesures. C’est fort peu de chose, à la vérité ; et si MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, qui savait ménager les voix, n’eût pas craint de met­tre en péril l’artiste qui a créé à Prague le rôle d’Ottavio, il eût peut-être évité à ce pauvre RubiniRubini, Giovanni BattistaGiovanni Battista Rubini (Romano, 7 avril 1794 – Romano, 3 mars 1854), ténor. L’impresario Domenico Barbaja le fit venir à Naples où il se perfectionna auprès de Nozzari tout en se produisant sur les petites scènes. En 1824-1825, il se produisit à Vienne avec succès et fut invité en octoLire la suite… un coup de sifflet brutal. Aujourd’hui le chef-d’œuvre de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… en a vu bien d’autres, et MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… n’est pas le seul qui ne soit point à l’abri des incroya­bles licences de messieurs les chanteurs. Et non seulement le public ne siffle pas, mais il applaudit.

Demandez donc à M. MermetMermet, AugusteAuguste Mermet (Bruxelles, 5 janvier 1810 – Paris, 4 juillet 1889), compositeur. Il étudia la composition en privé avec Jean-François Lesueur et Fromental Halévy. Il composa surtout pour la scène lyrique : un opéra-comique, La Bannière du roi (Versailles, 1835) et trois opéras : Le Roi DLire la suite…, à l’heureux MermetMermet, AugusteAuguste Mermet (Bruxelles, 5 janvier 1810 – Paris, 4 juillet 1889), compositeur. Il étudia la composition en privé avec Jean-François Lesueur et Fromental Halévy. Il composa surtout pour la scène lyrique : un opéra-comique, La Bannière du roi (Versailles, 1835) et trois opéras : Le Roi DLire la suite…, si lorsqu’il fît représenter à l’Aca­démie royale de Musique son premier opéra, le Roi David, il n’eut pas un petit bout de conversation très caractéristique avec une chanteuse qui jouissait à cette époque d’une grande renommée, mais qui était loin d’être une musicienne accomplie :

— Il faut absolument que vous me trans­posiez le duo que je chante avec Barroilhet Barroilhet, Paul-BernardPaul-Bernard Barroilhet (Bayonne, 22 septembre 1810 – Paris, avant 19 avril 1871), baryton. Après avoir étudié au Conservatoire de Milan avec David Banderali, il débuta à Bergame le 1er janvier 1833 dans L’Elisir d’amore (Donizetti) ; il chanta ensuite à Rome en 1836 dans Parisina et ToLire la suite…: ce duo est trop haut pour moi.

— Mais, Madame, si je transpose votre partie, il faut aussi que je transpose la par­tie de M. BarroilhetBarroilhet, Paul-BernardPaul-Bernard Barroilhet (Bayonne, 22 septembre 1810 – Paris, avant 19 avril 1871), baryton. Après avoir étudié au Conservatoire de Milan avec David Banderali, il débuta à Bergame le 1er janvier 1833 dans L’Elisir d’amore (Donizetti) ; il chanta ensuite à Rome en 1836 dans Parisina et ToLire la suite…, et….

— Et pourquoi?……….. ! ! ! ! !

Ce « Et pourquoi? » est-il assez omnipo­tent, est-il assez bouffon, est-il assez sans réplique ?

Mais ne croyez pas que j’aie vidé mon sac. Le chapitre des ridicules exigences des plus célèbres chanteurs et des plus célè­bres cantatrices est inépuisable. Et on a beau leur prêcher le respect du texte, c’est comme si on chantait. Encore si l’on pou­vait chanter à leur place !

Autrefois, à l’époque des pots-pourris et des fantaisies, pianistes et chanteurs pouvaient se donner la main. Ces sortes de compositions qui rendaient à peu près méconnaissables les thèmes les plus nobles comme les plus vulgaires et les faisaient disparaître dans un déluge de variations et d’arabesques, ces productions qui ont fait jadis tant de réputations et tant de fortu­nes, sont heureusement démodées aujour­d’hui. Le pianiste excentrique lui-même a à peu près disparu.

Il en est un pourtant qui s’en va derniè­rement rendre visite à un de mes confrères. Il entre, se nomme et prend un siège. Au bout de quelques instans de conversation, voyant qu’on l’écoulait avec intérêt et qu’on l’examinait avec une curiosité polie, notre pianiste s’écrie tout à coup :

— La coupe de ma barbe vous étonne sans doute, Monsieur ?

— Mais, nullement.

— Allons, allons, avouez, mon cher mon­sieur, que la coupe de ma barbe vous pa­raît du moins fort arriérée.

— Mais je vous jure, Monsieur, que…

— Tenez, dit le pianiste, sans donner à son interlocuteur le temps d’achever sa phrase, je vais vous expliquer cela : Très jeune encore, je jouissais d’une grande cé­lébrité ; j’ai mon buste à Halle, à Regensburg (lisez Ratisbonne), à Weimar et dans bien d’autres villes d’Allemagne. Ma figure étant devenue historique, vous devez com­prendre que je n’ai pas le droit de la chan­ger.

Pourquoi ne pas ajouter qu’il n’avait pas non plus le droit de vieillir ?

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a exercé sa verve sarcastique sur les chanteurs aussi bien que sur les pianis­tes, mais il ne les a corrigés ni les uns ni les autres. Parmi les premiers, pourtant, il en est qui ne lui ont pas gardé rancune, sans doute parce qu’ils ne se sont pas sentis atteints par ses coups de boutoir, et l’on se souvient de la scrupuleuse fidélité avec laquelle fut exécutée au Théàtre-Lyrique la belle partition des Troyens, dont les prin­cipaux interprètes étaient Mme Charton-DemeurCharton-Demeur, Anne-ArsèneAnne-Arsène Charton-Demeur (Saujon/Charente maritime, 3 mars 1824 – Paris, 30 novembre 1892), mezzosoprano. Elle étudia le chant à Bordeaux, où elle débuta en 1842 dans le rôle-titre de Lucia di Lammermoor (Donizetti). Elle se produisit ensuite à Toulouse et à Bruxelles et fit ses débuts Lire la suite… et M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite….

En attendant mon compte-rendu obligé des concerts de la saison, je veux dire quelques mots de l’exécution de la Symphonie fantastique Symphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite…par l’orchestre de M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis rép�Lire la suite… et de l’ouverture du Carnaval ro­mainOuverture « Le Carnaval Romain »;Ouverture « Le Carnaval romain », ouverture caractéristique pour orchestre de Hector Berlioz créée à la salle Herz de Paris le 3 février 1844.Lire la suite… exécutée au dernier concert de la rue Bergère.

BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… avait à peine quitté les bancs du Conservatoire quand il composa sa Sym­phonie fantastiqueSymphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite…, à laquelle il donna plus tard une suite, un complément intitulé : LélioLelio ou Le Retour à la vieLelio ou Le Retour à la vie, mélologue en six parties, Op.14b, pour récitant, solistes, chœur et orchestre avec piano sur un texte d’Hector Berlioz et d’Albert Du Boys mis en musique par Hector Berlioz et créé à la Salle du Conservatoire de Paris le 9 décembre 1832. Berlioz révisa l’�Lire la suite…, épisode de la vie d’un artiste. C’est le 16 décembre 1836 que cette symphonie fut exécutée pour la première fois à Paris, sous la direction de l’auteur. Quelques an­nées auparavant, il avait essayé de la faire jouer au théâtre des Nouveautés, par un orchestre de cent trente musiciens. Mais le jour de la répétition, l’estrade se trouva trop petite pour contenir un si grand nombre d’exécutans ; on n’y eût même pas trouvé l’espace nécessaire pour y placer les pupitres, si les pupitres eux-mêmes n’eussent manqué. Ce fut un affreux va­carme et une déroute complète, « un passage de la Bérésina par des musiciens. » Le concert n’eut pas lieu.

Le 16 décembre 1836, au contraire, est pour BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… une date mémorable. La Sym­phonie fantastiqueSymphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite… et HaroldHarold en ItalieHarold en Italie, symphonie en quatre parties pour orchestre avec alto principal. Ecrite à la demande de Nicolo Paganini, elle fut créée à la salle du Conservatoire de Paris le 23 novembre 1834.Lire la suite… étaient sur le programme du concert. PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite… y assis­tait ; et c’est en proie à l’émotion profonde qu’avait produite sur lui la musique de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, qu’il écrivit au jeune compositeur cette fameuse lettre, accompagnée d’un don de 20,000 fr., et qui commençait ainsi : « Beethoven étant mort, vous seul pouviez le faire revivre », etc. On connaît le reste.

On ne peut pas nier que PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite… fût un assez bon juge. Eh bien ! j’ai été fort sur­pris l’autre jour, en sortant du concert PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis rép�Lire la suite…, où l’œuvre de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… avait été con­venablement rendue, d’entendre de jeunes clercs s’exprimer de la manière la plus violente, la plus acerbe, la plus irrévéren­cieuse sur le mérite de cette composition et sur le génie du maître. Et pourtant BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… compte aujourd’hui bien des admirateurs, bien des adeptes parmi les jeunes. La Scène aux champs, le Bal et la Marche au supplice sont des pages vraiment belles, et que PaganiniPaganini, NicoloNicolo Paganini (Gênes, 27 octobre 1827 – Nice, 27 mai 1840), violoniste et compositeur. Il étudia le violon, la guitare et la composition avec Giovanni Cervetto (Servetto), Giacomo Costa et Francesco Gnecco, puis se perfectionna à Parme avec Alessandro Rolla et Gaspare Ghiretti de 1795 à 1796. Lire la suite… n’est pas le seul à avoir ad­mirées il y a bien près de quarante ans, alors que venait à peine de s’accomplir cette grande révolution musicale dont Bee­thoven fut le grand promoteur et dont Ber­liozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… devait être à la fois, quelques années plus tard, le héros et le martyr.

Si la Symphonie fantastiqueSymphonie fantastiqueLe titre original est: Épisode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties, Op. 14, pour orchestre composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 5 décembre 1830.Lire la suite… n’a pas été généralement appréciée au Cirque comme elle mérite de l’être, l’ouverture du Carna­val romainOuverture « Le Carnaval Romain »;Ouverture « Le Carnaval romain », ouverture caractéristique pour orchestre de Hector Berlioz créée à la salle Herz de Paris le 3 février 1844.Lire la suite… a eu au Conservatoire une meil­leure fortune. Les deux thèmes principaux de cette page symphonique sont emprun­tés : l’andante au duo du premier acte de Benvenuto Cellini entre Benvenuto et Teresa ; l’allegro à la saltarelle du même ouvrage. Quelle suavité dans ce chant de cor anglais qu’une modulation si inattendue fait reprendre par les altos ! Quelle verve entraînante dans l’allegro, et quelle richesse, quelle variété, quelle saisissante couleur dans l’instrumentation !

Qu’on critique tant qu’on voudra les œuvres de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, mais qu’on nous les fasse entendre le plus souvent possible !

Et maintenant j’annonce qu’une nouvelle Société de musique de chambre vient d’être fondée par trois jeunes élèves de M. Massart Massart, Joseph-LambertLambert-Joseph Massart (Liège, 19 juillet 1811 – Paris, 13 février 1892), violoniste. Il étudia à Liège avec Ambroise Delaveux puis à Paris avec Kreutzer, Pierre Zimmerman (théorie) et François-Joseph Fétis (contrepoint et fugue). Durant la saison 1830-1831, il fut soliste à la SociétéLire la suite…: MM. DesjardinsDesjardins, Louis-Joseph-IsnardLouis-Joseph-Isnard Desjardins (Paris, 14 janvier 1814 – L’Haÿ-les-Roses/Val-de-Marne, 11 novembre 1894), graveur et inventeur. Il étudia à l’école des beaux-arts de Paris avec le peintre Antoine-Jean Gros et le graveur Auguste Fauchery. Il se spécialisa dans l’eau-forte et la gravure dLire la suite…, LefortLefort, Narcisse-AugustinNarcisse-Augustin Lefort (Paris, 18 juin 1852 – Paris, 10 janvier 1933), violoniste. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de violon en 1874. Il fut engagé dans l’orchestre de l’Opéra de Paris en 1871. Membre de la Nouvelle Société de musique de chambre créée en 1873Lire la suite…, RabaudRabaud, Hippolyte-FrançoisHippolyte-François Rabaud (Sallèles-d’Aude/Aude, 29 janvier 1839 – Paris, 20 avril 1900), violoncelliste. Il étudia avec Auguste-Joseph Franchomme au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix en 1861. Engagé dans l’orchestre de l’Opéra de Paris en 1859, il y demeura jusqu’en 1Lire la suite…, et par M. TaudouTaudou, Antoine-Antonin-BarthélemyAntoine-Antonin-Barthélemy Taudou (Perpignan, 24 août 1846 – Saint-Germain-en-Laye/Yvelines, 6 juillet 1925), violoniste, compositeur et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de violon en 1866, un 1er prix d’harmonie et un 1er prix de contrepoint et fugue Lire la suite…, un jeune prix de Rome, musicien fort distingué, et l’un des meil­leurs élèves de M. Henri Reber. Mme MassartMassart, Joseph-LambertLambert-Joseph Massart (Liège, 19 juillet 1811 – Paris, 13 février 1892), violoniste. Il étudia à Liège avec Ambroise Delaveux puis à Paris avec Kreutzer, Pierre Zimmerman (théorie) et François-Joseph Fétis (contrepoint et fugue). Durant la saison 1830-1831, il fut soliste à la SociétéLire la suite… veut bien prêter le concours de son beau talent, si sérieux et si sympathique, aux quatre séances promises par ces vaillans artistes. C’est assez pour en assurer le succès.

E. Reyer.