Louis-Étienne-Ernest Reyer (Marseille, 1er décembre 1823 – Le Levandou/Var, 15 janvier 1909), compositeur et critique musical. Il étudia la musique dès l’âge de six ans à l’École de Musique de Marseille dirigée par Thomas-Gaspard-Fortuné Barsotti. En 1839, ne souhaitant pas que leur fils fasse une carrière dans la musique, ses parents l’envoyèrent en Algérie auprès de son oncle maternel, Louis Farrenc, qui était chef de la comptabilité à la trésorerie d’Alger et devint plus tard trésorier-payeur à Constantine. De cette période datent des pièces pour piano, des romances et une messe qui fut exécutée en octobre 1847 pour la visite du Duc d’Aumale. En 1848, contre l’avis de ses parents, il s’installa à Paris pour y poursuivre une carrière musicale. Trop âgé pour être admis au Conservatoire de Paris, il compléta son éducation musicale auprès de sa tante, Louise Farrenc, compositeur et professeur de piano au Conservatoire. A Paris, il fit la connaissance de Joseph Méry, Marseillais comme lui et qui l’introduisit dans le cercle littéraire un peu bohème de Théophile Gautier avec lequel il se lia d’une vive amitié. C’est sans doute vers cette époque qu’il changea son nom de Rey à Reyer. Il fréquenta ainsi Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, et Louis de Cormenin entre autres. C’est sur un texte de Gautier qu’il composa sa symphonie orientale Le Selam (1850) qui eut du succès et fut louée par Berlioz. Entre 1848 et 1852, il participa anonymement à la rédaction des critiques musicales signées par Théophile Gautier qui le fit engager en 1852 comme critique musical de L’Athenaeum français et La Revue de Paris. Reyer fut critique musical de plusieurs périodiques jusqu’en 1868 quand, grâce à la recommandation de Charles Gounod, il prit la succession de Joseph d’Ortigue au Journal des Débats. Il garda cet emploi jusqu’en 1899, couvrant ainsi près d’un demi-siècle de musique en France. En 1866, il fut nommé bibliothécaire de l’Opéra en remplacement d’Aimé Leborne, puis Inspecteur général des Écoles de musique des départements à la mort de Henri Reber en 1880. Ami de Berlioz qu’il défendit non seulement dans ses articles mais encore en dirigeant ses œuvres, Reyer reconnut très tôt le talent de Wagner, de Gounod, de Bizet et de Massenet, entre autres. En tant que compositeur, Reyer écrivit quelques œuvres instrumentales dont le ballet Sacountala (1858) et une Marche tzigane (1865) puis surtout des œuvres lyriques : une trentaine de mélodies dont Vieille chanson du jeune temps (1860), Pourquoi ne m’aimez-vous ? (1869), Hylas (1873) et Tristesse (1884) ; des cantates dont une pour soprano et chœur : L’Hymne au Rhin (1865) ; deux scènes lyriques : La Madeleine au désert (1874) et L’Homme (1892) ; quelques chœurs ; trois opéras-comiques : Maitre Wolfram (1854), La Statue (1861) et Érostrate (1862) ; enfin deux opéras : Sigurd (1884) et Salammbô (1890). Ces derniers eurent un énorme succès et furent joués plusieurs centaines de fois lors les cinquante années suivantes. C’est donc tardivement que Reyer connut une notoriété publique en tant que compositeur. Il fut nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1862, promu Officier en 1884, Grand-officier en 1899 et Grand’Croix en 1906. Il fut élu à l’Institut de France en 1876 au fauteuil de son ami Berlioz, qu’il occupa après Félicien David.
Discuté(e) dans les articles
Presse - 1868-10-29Presse - 1868-10-29La Presse, 29 octobre 1868 (lettre signée E. Reyer).VARIÉTÉS RICHARD WAGNER ET LA CRITIQUE(Suite)Lire la suite...
Cité(e) dans les articles
Courrier de Paris - 1858-12-04Courrier de Paris - 1858-12-04Le Courrier de Paris, 4 décembre 1858, [non paginé, p. 2, 4ème colonne] (article signé Jules de Saint-Félix).Chronique parisienne.Lire la suite...
ErostrateErostrateErostrate, opéra en deux actes sur un livret de Joseph Méri et Emilien Pacini mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de Bade le 21 août 1862 et à l’Opéra de Paris le 16 octobre 1871.Lire la suite...
Maître WolframMaître WolframMaître Wolfram, opéra-comique en un acte sur un livret de Joseph Méry et Théophile Gautier mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre-Lyrique le 20 mai 1854.Lire la suite...
Rhin allemand, LeRhin allemand, LeLe Rhin allemand, poème d’Alfred de Musset publié le 15 juin 1841 en réponse au chant du juriste et écrivain allemand Nikolaus Becker (1809- 1845), publié le 18 septembre 1840 sous le titre Rheinlied, au moment de la « Crise du Rhin » causée par la revendication par le premier ministre ALire la suite...
SacountalaSacountalaSacountala, ballet-pantomime en deux actes sur un livret de Théophile Gautier d’après Calidasa, sur une chorégraphie de Lucien Petipa mis en musique par Ernest Reyer et créé à l’Opéra de Paris le 14 juillet 1858.Lire la suite...
Selam, LeSelam, LeLe Selam, symphonie orientale en quatre parties pour solistes et orchestre sur des poèmes de Théophile Gautier mis en musique par Ernest Reyer et créée au Théâtre-Italien de Paris le 5 avril 1850.Lire la suite...
SigurdSigurdSigurd, opéra en quatre actes sur un livret de Camille du Locle et Alfred Blau, mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles le 7 janvier 1884.Lire la suite...
Statue, LaStatue, LaLa Statue, opéra-comique en trois actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier mis en musique par Ernest Reyer et créé au Théâtre-Lyrique le 11 avril 1861.Lire la suite...