Le Journal des Débats, 14 juillet 1869 (article signé E. Reyer).

VARIÉTÉS.

 Bibliographie musicale.

Histoire générale de la musique depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos joursHistoire générale de la musique depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos joursHistoire générale de la musique depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours par François-Joseph Fétis. L’ouvrage en cinq volumes parut à Paris : Firmin Didot, les volumes 1 et 2 en 1869, le volume 3 en 1872, le volume 4 en 1874 et le volume 5 en 1876.Lire la suite…, (tome I), par M. F.-J. FétisUn volume in-8°. Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie.. — La MusiqueHistoire générale de la musique depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos joursHistoire générale de la musique depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours par François-Joseph Fétis. L’ouvrage en cinq volumes parut à Paris : Firmin Didot, les volumes 1 et 2 en 1869, le volume 3 en 1872, le volume 4 en 1874 et le volume 5 en 1876.Lire la suite…, les Musiciens et les Instrumens de musique chez les différens peuples du monde, par M. Oscar ComettantUn volume in-8°. Paris, Michel Lévy frères.. — Les Luthiers italiens aux dix-septième et dix-huitième siècles, nouvelle édition du Parfait LuthierLuthiers italiens aux XVIIe et XVIIIe siècles : nouvelle édition du « Parfait Luthier » de l’abbé Sibire suivie de notes sur les maîtres des diverses écoles, LesLes luthiers italiens aux XVIIe et XVIIIe siècles : nouvelle édition du « Parfait Luthier » de l’abbé Sibire suivie de notes sur les maîtres des diverses écoles par Jules Gallay publié à Paris : Académie des bibliophiles, 1869.Lire la suite…, de l’abbé SibireSibire, Sébastien-AndréSébastien-André Sibire (Paris, 1752 – Paris, 20 octobre 1823), abbé et musicologue. Il fit ses études au séminaire de Saint-Sulpice puis rejoignit la Maison des mission étrangères de la rue du Bac, où il fut envoyé au royaume de Loango (aujourd’hui Gabon). De retour à Paris vers 1787, Lire la suite…, suivi de notes sur les maîtres des diverses écoles, par M. J. GallayUn volume in-12. Paris, Académie des bibliophiles.. — L’Ecole de l’accompagnementÉcole de l’accompagnement, L’L’École de l’accompagnement, ouvrage faisant suite à l’Étude sur le quatuor, par Eugène Sauzay, publié à Paris : Firmin-Didot frères, fils et Cie, 1869.Lire la suite…, ouvrage faisant suite à l’Etude sur le quatuor, par M. Eugène SauzayUn volume in-8°. Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie.. — Histoire de W.-A. MozartHistoire de W. A. Mozart, sa vie et son œuvreHistoire de W. A. Mozart, sa vie et son œuvre d’après la grande biographie de G. N. de Nissen, augmentée de nouvelles lettres et de documents authentiques, traduite de l’allemand par Albert Sowinski publié à Paris : Garnier frères, 1869.Lire la suite…, sa vie et son œuvreHistoire de W. A. Mozart, sa vie et son œuvreHistoire de W. A. Mozart, sa vie et son œuvre d’après la grande biographie de G. N. de Nissen, augmentée de nouvelles lettres et de documents authentiques, traduite de l’allemand par Albert Sowinski publié à Paris : Garnier frères, 1869.Lire la suite…, d’après la grande biographie de G.-N. Nissen, augmentée de nouvelles lettres et de documens authentiques, traduite de l’allemand par M. Albert SowinskiUn volume in-8°. Paris, Garnier frères.. — L’Art du chant et l’école actuelleArt du chant et l’école actuelle, L’L’Art du chant et l’école actuelle, par Charles Delprat, publié à Pau : impr. de Véronèse, 1869.Lire la suite…, par M. Charles DelpratUn volume in-12. Pau..

(Premier article.)

L’Histoire générale de la musique, par M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, comprend huit volumes ; le premier seulement a paru, les autres sont en voie de publication. Et pour donner une idée exacte de l’importance d’un pareil ouvrage auquel l’auteur a consacré la plus grande partie de sa longue et laborieuse carrière, je vais d’après l’auteur lui-même, indiquer le plan qu’il a suivi et la forme qu’il a adoptée.

Considérant, nous dit M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… dans son intéressante préface qu’en dehors des peuples de la race blanche il n’y a pas de musique élevée à la dignité d’art, et que les chants instinctifs des autres races n’ont pas contribué à sa création ; mais n’oubliant pas, d’autre part, que les faits observés dans ces essais rudimentaires de mélodie ont de l’importance dans les domaines de l’anthropologie et de la psychologie, j’ai cru devoir traiter de ce qui les concerne dans une introduction à l’histoire de la musique véritable. J’ai terminé cette introduction par l’exposé du thème développé dans l’ouvrage. A cette partie du premier volume succèdent les trois premiers livres, qui ont pour objet la musique chez les anciens peuples sémitiques de l’Egypte, de la Chaldée, de l’Assyrie, de la Phénicie et de la Judée. Ces trois livres et les notes complètent le volume.

Le quatrième livre traite de la musique des Arabes aux diverses époques de leur histoire, depuis l’antiquité jusqu’à leur état actuel ; des modifications introduites dans cette musique après la conquête de la Perse par les successeurs de Mahomet ; de sa situation sous les khalifes en Asie et chez les Maures d’Espagne.

Avec le cinquième livre commence l’histoire de la musique chez les peuples de race arienne ; il est entièrement rempli par ce qui concerne cet art en Inde. Le sixième livre, qui complète le deuxième volume, a pour objet la musique des Perses aux diverses époques de leur histoire ; ses modifications après les conquêtes des Arabes et des Mongols ; l’introduction de la musique persane chez les Turcs après la prise de Bagdad par Amurat IV, et l’identité de son système tonal avec la plus ancienne échelle musicale des Grecs.

Le troisième volume contient l’histoire de la musique chez les peuples de l’Asie Mineure dans la plus haute antiquité ; de la musique des Grecs sous les deux influences dorienne et ionienne, et la solution des divers problèmes qui s’y rattachent ; la démonstrations des origines asiatique et lydienne de la musique des Etrusques ; la nature de cette musique et son influence sur celle des anciennes populations latines ; l’histoire de la musique chez  les Romains, après qu’ils eurent conquis la Grèce et l’Orient.

Les sujets, traités dans le quatrième volume sont l’histoire de la musique dans les églises d’Orient et d’Occident depuis l’institution du christianisme ; la constitution tonale du plain-chant ; les systèmes de notation ; les chants populaires de l’Europe barbare ; l’influence des croisades sur le goût européen de la musique ; les chants des troubadours, des trouvères et Minnesingers ou chanteurs d’amour ; les origines et les développemens de la ménestrandie ; les chants des populations celtiques et germaniques ; les essais d’agrégations simultanées des sons, improprement appelés harmonie, le long état de barbarie et la lenteur des progrès de cette partie de la musique jusqu’à la fin du quatorzième siècle.

Le cinquième volume a pour objet l’histoire progressive de l’harmonie consonante pure et des développemens de la forme dans les deux genres de musique religieuse et mondaine depuis la fin du quatorzième siècle jusqu’à la fin du seizième ; les écoles belge, allemande, française, italienne, espagnole et anglaise, dans cette période ; l’histoire de l’orgue et des autres instrumens, la création de la musique instrumentale.

Le sixième volume renferme l’histoire de la rénovation de l’art, par l’invention du drame lyrique et par la transformation de la tonalité ; laquelle est opérée par l’harmonie  dissonante naturelle ; des considérations sur le développement de la forme dans l’opéra en Italie, en France, en Allemagne jusqu’au milieu du dix-huitième siècle ; l’introduction du caractère mondain dans la musique d’Eglise, l’invention de la cantate et de l’oratorio ; la création de formes nouvelles dans la musique instrumentale.

L’histoire des transformations de la musique dans toutes ses directions, depuis 1750 jusqu’à l’époque actuelle (1868), est traitée dans le septième volume et dans la première moitié du huitième. La seconde partie de celui-ci renferme l’histoire de la littérature de la musique, et des considérations sur les tentatives faites pour la création d’une philosophie de cet art.

Cette citation, qui, si longue qu’elle soit, n’est que le sommaire de l’ouvrage, permettra de juger non seulement de l’étendue du plan que l’auteur s’est tracé, mais aussi de l’immensité des matériaux qu’il lui a fallu réunir, des patientes recherches auxquelles il a dû se livrer pour asseoir son jugement et venir au secours de sa vaste érudition. Il avait à vaincre des difficultés qui eussent semblé insurmontables à un esprit moins vaillant et moins éprouvé que le sien, moins rompu aussi à des travaux de littérature musicale d’un ordre tout à fait supérieur. Les erreurs qui peuvent s’être glissées dans une œuvre de cette nature et de cette importance trouvent donc leur excuse dans ces difficultés elles-mêmes. Il est bien entendu que je ne parle que des erreurs matérielles, des erreurs de fait.

M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… a prouvé en maintes occasions, par les nombreuses polémiques qu’il a soutenues, et que sans doute il est prêt à soutenir encore, avec quelle ardeur il sait défendre ses convictions lorsqu’elles reposent sur des faits historiques dont la persévérance de ses études lui a prouvé l’authenticité, mais il ne s’en est montré que plus disposé à accueillir les rectifications qui lui ont été signalées comme urgentes relativement à certaines inexactitudes de détail qu’il est souvent beaucoup plus facile de relever que de ne pas commettre. Fort heureusement, il ne s’agit point pour moi, en appelant l’attention des lecteurs de ce journal sur le beau et excellent livre de M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, de le contrôler dans ses plus minutieux détails ; j’en ai donné le plan avec toutes les divisions qu’il comporte et telles que l’auteur les a indiquées, et j’avoue qu’en le lisant j’étais moins préoccupé d’y découvrir des imperfections que de faire mon profit des vérités qu’il met en lumière et des aperçus nouveaux sous lesquels l’auteur envisage certaines questions se rattachant à la philosophie de l’art musical et aux nombreuses transformations qu’il a subies depuis son origine. Avant de formuler son système, avant de trouver le véritable point de vue auquel il s’est placé pour écrire son livre, M, FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… avait longtemps hésité entre les différentes doctrines que d’illustres philosophes nous ont léguées, doctrines spiritualistes ou sensualistes qui ont motivé à toutes les époques les discussions des savans, en même temps qu’elles stimulaient par de vives controverses le zèle des disciples. « L’étude des systèmes erronés, dit avec raison M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, n’est même pas sans utilité ; en y découvrant ce qui les vicie, on se met sur la voie des principes vrais et féconds. » L’axiome de LeibnitzLeibniz, Gottfried WilhelmGottfried Wilhelm Leibniz (Leipzig, 1er juillet 1646 – Hanovre, 14 novembre 1716), philosophe. Fils d’un professeur de philosophie morale à l’université de Leipzig, il étudia le droit et la philosophie aux universités de Leipzig, Iéna et Altdorf. De 1667 à 1676, il fut employé par JohanLire la suite… [Leibniz]Leibniz, Gottfried WilhelmGottfried Wilhelm Leibniz (Leipzig, 1er juillet 1646 – Hanovre, 14 novembre 1716), philosophe. Fils d’un professeur de philosophie morale à l’université de Leipzig, il étudia le droit et la philosophie aux universités de Leipzig, Iéna et Altdorf. De 1667 à 1676, il fut employé par JohanLire la suite… : la musique est un calcul secret que l’âme fait à son insu, fut, pour M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, comme un trait de lumière qui, le détachant des doctrines sensualistes de LockeLocke, JohnJohn Locke (Wrington/Somerset, Angleterre, le 29 août 1632 – High Laver/Essex, Angleterre, 28 octobre 1704), philosophe. Ami du chancelier, le comte Shaftesbury, il l’aida à faire passer la loi Habeas corpus (1679). Il fut l’un des fondateurs de la notion d’état de droit et un défenseur deLire la suite… et de CondillacBonnot de Condillac, EtienneEtienne Bonnot de Condillac (Grenoble, 30 septembre 1714 – Lailly-en-Val/Loiret, 3 août 1780), abbé, philosophe. Il développa les idées de Locke dans son Essai sur l’origine des connaissances humaines (1746), en particulier l’idée que notre connaissance provient de deux sources : la sensatLire la suite…, le mit peu à peu sur la voie « des principes vrais et féconds. » « Je compris, dit M. FélisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, que, dans cet axiome lumineux, il s’agit, non pas de nombres et de chiffres proprement dits, mais de rapports que l’organisation, plus ou moins favorable, saisit entre les sons. Il y a bien loin de là, sans doute, au sentiment, à l’inspiration, à l’imagination poétique qui, par les combinaisons des sons, émeuvent les masses et leur arrachent des cris d’admiration ; mais si, avant la création de son œuvre, le génie n’avait pas l’intuition de ces rapports de sons et n’en faisait, sans le savoir, un calcul plus rapide que l’éclair, ni le sentiment, ni l’inspiration, ni l’imagination ne s’éveilleraient, et la musique n’existerait pas. »

On ne peut guère écrire une histoire de la musique sans musique, et la meilleure manière de rendre tout à fait saisissable la description d’un instrument, ç’est de l’accompagner du fac-simile de l’instrument lui-même. Aussi M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… appuie-t-il par des figures et des spécimens empruntés aux ouvrages et aux relations des savans et des voyageurs les plus autorisés, les plus dignes de foi, les définitions qu’il nous donne, dans son premier volume, des chants originaux, du système de tonalité et des instrumens particuliers à certaines peuplades sauvages, aux peuples de race jaune ou mongolique, ainsi qu’à ceux désignés sous la dénomination de peuples d’origine sémitique, qui, par les arts et les sciences, ont joué un rôle si considérable dans l’histoire des civilisations disparues.

La plupart des chants et airs de danse recueillis dans les tribus sauvages ne se composent que d’un petit nombre de sons déterminés qui rarement s’élève au-dessus de quatre. M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… prouve, à l’aide de nombreux exemples, que cette particularité s’applique indistinctement aux airs chantés et dansés par des populations vivant sous des latitudes très différentes. Et, chose plus singulière, qui, d’après M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, cache un mystère historique dont l’éclaircissement ne me semble offrir, en réalité, qu’un intérêt secondaire, les Caraïbes noirs ont un chant formé de quatre notes qui se retrouve, seulement avec une légère variante et un rythme différent, dans l’île d’Owhyhée (Polynésie), où périt le capitaine CookCook, JamesJames Cook (Marton/Middlesbrough, Angleterre, 27 octobre 1728 – Hawaï, 14 février 1779), navigateur et explorateur. Fils d’un valet de ferme dont l’employeur finança sa formation à l’école primaire, il travailla dès l’âge de 13 ans aux côtés de son père. À 17 ans, il fut placé Lire la suite…. M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… établit que l’infériorité du sentiment musical chez les populations sauvages est la conséquence de l’infériorité de leur conformation cérébrale, à laquelle il attribue aussi la monotonie de leurs chants. Ce sentiment musical ne s’est jamais développé et ne se développera jamais. « Nul doute, dit le savant bibliophile, que la race primitive dont on a retrouvé les restes dans les cavernes de Chauvaux [Chauveau], sur les rives de la Meuse, et dont la conformation cérébrale était analogue à celle de certaines tribus de l’Océanie, n’ait chanté dans les mêmes formules que celles-ci, et nul doute aussi que si dans quelques siècles il existe encore des peuplades sauvages que n’aura pas modifiées le contact des blancs, leurs chants seront ce qu’ils sont aujourd’hui ; car, chez ces races infortunées il n’y a pas de progrès possible par intuition. » Les sauvages de l’âge de pierre chantaient donc comme chantent les sauvages nos contemporains, et, comme ceux-ci, n’avaient que trois ou quatre sons dans leur échelle tonale. Maintenant, sans nous attarder aux différences ou aux analogies que l’on peut établir entre les chants des Caraïbes noirs, et les Souriquois, des naturels de l’île de Fidji et des habitans de l’île de Tongatabou, sans même rechercher jusqu’à quel point les relations qui se sont établies entre les Malais et les Papous de la Nouvelle-Guinée ont modifié la capacité musicale de ces derniers, disons avec M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… que si la conception des rapports d’intonation ne dépasse pas en général quatre sons chez les nations sauvages, et si la monotonie des formes de leurs mélodies prouve jusqu’à l’évidence les bornes étroites de leur imagination musicale, on ne peut refuser un penchant très prononcé pour le rythme, car tous leurs chants ont une symétrie rythmique saisissante. Voilà en effet l’impression qui est restée dans l’esprit de tous ceux qui ont pu juger par eux-mêmes de la musique des peuples chez lesquels cet art n’existe qu’à l’état rudimentaire ; d’autres peuples, les Orientaux par exemple, dont le système musical, bien que depuis longtemps stationnaire, a subi cependant depuis son origine de notables perfectionnemens, montrent un penchant tout aussi prononcé pour les rythmes accentués et persistans ; enfin chez les nations civilisées n’est-il pas vrai, ainsi que le fait remarquer M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, que les personnes les moins initiées à la musique par leur éducation et leurs habitudes, subissent les entraînemens du rythme lors même qu’elles restent insensibles aux beautés de la mélodie, ainsi qu’aux combinaisons harmoniques et sonores ? Le rythme doit donc être considéré, sinon comme un effet purement matériel, du moins comme ayant une action plus directe sur les nerfs que sur l’intelligence des auditeurs. Et lorsqu’on entend, chez les peuples les plus civilisés, tant de gens se vanter de leurs aptitudes musicales et des sensations que leur procure la musique, c’est-à-dire un certain genre de musique, il faut penser que, s’ils fussent nés dans quelque île de la Nouvelle-Calédonie ou de l’archipel de Tonga, leurs aptitudes n’eussent pas été moindres ni leurs sensations plus lentes à se développer, quoique soumise plus directement encore à l’influence du rythme.

M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… consacre un chapitre très intéressant aux runas qu’improvisaient les Finlandais en s’accompagnant de la hantèleArt du chant et l’école actuelle, L’L’Art du chant et l’école actuelle, par Charles Delprat, publié à Pau : impr. de Véronèse, 1869.Lire la suite… [kantele], puis il arrive au système musical des peuples qui appartiennent à la race jaune, Chinois, Mantchoux [Mandchous], Mongols, Japonais, Malais, etc., dont l’identité est tout autant établie par leur faculté de conception musicale que par les rapports de religion (le bouddhisme) et de système de langues, ainsi que par leur conformation physique. C’est une description fort curieuse que celle des instrumens chinois, depuis le kin jusqu’au yun-lu, depuis le tseng, originaire de l’Orient, jusqu’au tchoung, jeu de cloches qui joue un si grand rôle dans la musique chinoise. M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… nous donne le modèle des instrumens qu’il décrit et dont la plupart font partie de sa belle collection. Adolphe SaxSax, AdolpheAntoine-Joseph Sax dit Adolphe Sax (Dinant, 6 novembre 1814 – Paris, 7 février 1894), facteur d’instruments à vent. Il fit son apprentissage dans l’atelier de son père, également facteur d’instruments à vent, à Bruxelles et étudia la flute et la clarinette. Il s’installa à Paris en juLire la suite…, le facteur célèbre, en possède une qui est également très complète et très connue des amateurs.

D’après un voyageur, M. Francis MagninMagnin, François dit comte Francis Magnin de Collogny de CarrieroFrançois Magnin dit comte Francis Magnin de Collogny de Carriero (Genève, 16 août 1842 – Genève, après 1895), voyageur. Fils d’un horloger de Genève, il s’enfuit du logis paternel et s’embarqua à Bordeaux pour l’Amérique du sud. Il fit le tour du monde sous le nom d’emprunt de coLire la suite…, dont il est parlé dans le livre de M. Oscar Comettant, et qui a parcouru le Japon, où il a entendu des chants japonais « exécutés sur de vrais instrumens japonais, par de vrais Japonais », ces chants ont quelque chose d’étrange dont on n’a nulle idée : c’est un placage de notes criardes qui ne manque pas d’une certaine harmonie, et, en général, les airs suivent tous le même rythme, se composent d’inspirations souvent répétées, et d’un trémolo qui se soutient sur les notes hautes et descend tout à coup au bas du clavier par brusques reviremens, dont l’originalité étonne tout d’abord, mais lasse bientôt. La grande prière du Daï Hyppon en est un parfait exemple :

O dieu Boutz, préserve-nous de tout malheur !

Cela s’entonne comme un chœur d’église nasillard, coupé par les notes aiguës des enfans de chœur, puis reprenant la note grave et monacale. « Le faux-bourdon et le serpent, c’est la meilleure synonymie que je puisse trouver aux accords criards de la musique japonaise. » Il y a bien loin de là au chant japonais rapporté par M. de SieboldSiebold, Philipp Franz vonPhilipp Franz von Siebold (Wurtzbourg/Allemagne, 17 fevrier 1796 – Munich, 18 octobre 1866), médecin. Il engagea des études de médecine et fut reçu docteur en 1820. Engagé deux ans plus tard par la Compagnie hollandaise des Indes orientales, il fit partie de la légation scientifique néerlanLire la suite… et reproduit par M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…. « Je dois avouer, dit le savant musicographe, qu’il m’est bien difficile d’accorder une entière confiance à cette mélodie, non seulement à cause de sa tonalité, mais aussi à cause de sa forme et de la régularité de son rythme. Je crains que M. de SieboldSiebold, Philipp Franz vonPhilipp Franz von Siebold (Wurtzbourg/Allemagne, 17 fevrier 1796 – Munich, 18 octobre 1866), médecin. Il engagea des études de médecine et fut reçu docteur en 1820. Engagé deux ans plus tard par la Compagnie hollandaise des Indes orientales, il fit partie de la légation scientifique néerlanLire la suite… n’ait été le jouet d’une mystification. » II me semble qu’à la place de M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, je n’en douterais nullement. L’air japonais de M. de SieboldSiebold, Philipp Franz vonPhilipp Franz von Siebold (Wurtzbourg/Allemagne, 17 fevrier 1796 – Munich, 18 octobre 1866), médecin. Il engagea des études de médecine et fut reçu docteur en 1820. Engagé deux ans plus tard par la Compagnie hollandaise des Indes orientales, il fit partie de la légation scientifique néerlanLire la suite… (arrangé pour le piano par M. J. Küffner), s’il était chanté dans les rues de Paris, y obtiendrait une popularité immédiate.

Sur l’origine et les transformations du système tonal de la musique des Grecs, M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… en est réduit, par le défaut de renseignemens historiques, à de pures hypothèses, et pense avec raison qu’en l’absence de documens certains, l’hypothèse est encore de l’histoire. « En isolant le peu que l’on sait de la musique des Grecs, on n’a pu l’expliquer, et l’on est tombé dans l’anarchie d’opinions qui se perpétue, au moment même où ceci est écrit, dans de nombreux ouvrages produits par des hommes d’un mérite incontestable, mais qui n’aboutissent point à satisfaire ceux qui connaissent l’état de la question. » Les chapitres ou paragraphes subséquens sont consacrés à un aperçu de l’histoire de la musique depuis la conquête de la Grèce par les Romains jusqu’aux premiers siècles de l’ère chrétienne, aux origines barbares de l’harmonie, à l’organum, à la constitution de l’harmonie véritable et à ses progrès rapides dès la fin du quatorzième siècle. L’auteur traite ensuite, avec une hauteur de vues et une portée scientifique que nous ne saurions trop louer, de la musique chez les peuples d’origine sémitique, c’est-à-dire dans l’ancienne Egypte, chez les Chaldéens, les Babyloniens, les Assyriens, les Phéniciens et chez les Hébreux. Et comme chez ces peuples la musique était employée dans presque toutes les circonstances de la vie civile et dans les solennités publiques, dans les jeux et les cérémonies funèbres, on peut se faire une idée le la multitude de faits historiques et d’observations chronologiques qui viennent se grouper autour de la question principale.

L’analyse critique du livre de M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, pour être faite consciencieusement, devrait dépasser les limites qui me sont imposées ici ; d’ailleurs L’Histoire générale de la musique est une encyclopédie dont le temps fera connaître la valeur véritable à mesure qu’elle sera consultée par ceux qu’elle intéresse. Je ne parle pas de la garantie qu’offre le nom de l’auteur aux musiciens qui apprécient tout le mérite, toute l’importance de ses travaux ; mais il est clair qu’un pareil livre, écrit à notre époque, doit être, en dehors de tout examen et de toute critique, plus complet que les ouvrages de même nature qui ont paru antérieurement, à cause des récentes découvertes dont les différentes branches de l’art musical se sont enrichies et dont l’auteur a nécessairement profité. Cette considération seule ne suffit-elle pas à expliquer l’accueil empressé qui a déjà été fait au premier volume de l’ouvrage et l’impatience avec laquelle les bibliophiles, les savans et les hommes spéciaux attendent les échéances successives de cette magnifique publication ?

E. REYER.